• Voici l’acte originel de la fondation du prieuré du Pont à Dinan. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de le mettre dans son intégralité. En effet, la traduction de cet acte que nous pouvons trouver dans l’œuvre colossale de Dom Morice, laquelle œuvre est déposée dans les fonds de la bibliothèque de Dinan, est incomplète. Il est vrai qu’il ne manque que quelques phrases ; néanmoins ces dernières sont importantes puisque les premières lignes manquantes, par exemple, sont relatives aux raisons même de l’édification de ce prieuré ; à savoir la rémission de tous les péchés commis par Geoffroy de Dinan et l'ensemble de ses parents, enfants et ancêtres compris et ceux de ses hommes aussi.  

     

    Défrichant les terres, agrandissant souvent leur domaine sur la forêt proche, dans leur ensemble la plus part des prieurés, abbayes et monastères bénédictins ont toujours favorisé l’apparition d’un bourg avec la venue d’un premier noyau d’individus lesquels venaient se greffer au plus près de ces établissements religieux. Ainsi, dans cet acte, quelques mots manquants repositionnés nous expliquent que Geoffroy de Dinan accordait aux moines de ce prieuré, par cette charte, certains avantages relatifs à tout individus souhaitant volontairement venir s’établir auprès de leurs bâtiments conventuels, que cela soit à l’intérieur même de ce nouveau bourg dit aux moines ou bien à l’extérieur, au plus près de leur place. La volonté manifeste de Geoffroy de Dinan de vouloir créer ou d'agrandir un bourg, peut-être déjà né, est renforcée dans cet acte par ces quelques mots repositionnés aujourd’hui.

     

    Nous présentons toujours cet acte, et peut-être cela à tort, comme étant celui de la fondation du prieuré du Pont à Dinan. Ce même acte cependant nous apprend, au moyen de son récit, que le bourg aux moines existait déjà et que les moines, relevant de l’abbaye de Saint-Florent de Saumur, étaient déjà présents en ce lieu , vivant ensemble auprès de la rivière; la phrase suivant peut implicitement nous le confirmer: à donné à Saint-Florent et aux moines qui en ce lieu servent Dieu ou encore celle-ci : douze deniers sur chaque navire qui viendrait de toute direction, chargés de marchandises, soit qu’il aborde au bourg aux moinesLa présence du pont, dont l'existence est citée elle aussi dans cette charte religieuse, confirme elle aussi que le bourg aux moines existait déjà lorsque Geoffroy fit aux moines un ensemble de donations (ou dans les domaines de la même place forte, près du Pont de la Rance). Quand Geoffroy 1er de Dinan accorde certaines libéralités à ces moines, alors déjà présents en cet endroit de la place forte, le bourg aux moines est donc déjà existant. Mais depuis quand celui-ci existe t'il ? Est-il antérieur ou postérieur au premier bourg édifié au dessus de la rivière, sur ses hauteurs ? Aujourd’hui nous pouvons apporter une réponse relativement précise à ces deux questions. Hormis le fait que nous sachions que cet acte fut rédigé entre 1074 et 1118 (les reliques de Saint-Meens arrivant en Bretagne et déposées en l’abbaye de Saint-Florent le 15 février de l’année 1074 (1074 Reliqua St-Mevenni in Bretannia St-Florent XV Febvrius) , et l’an 1118 étant l’année de la mort de l’Abbé maitre Willelhme de Saint-Florent lequel, abbé, est alors l’un des principaux témoins présents lors de cette fondation, nous avons donc ainsi, de ce fait, les deux dates extrêmes entourant l'édification de ce prieuré. Si toutefois nous mettons en relation la venue des reliques de Saint-Méens, lesquelles viennent en Bretagne en 1074, et le fait que certains d'entres elles arrivent au prieuré du Pont à Dinan pour les donations données par Geoffroy 1er , nous pouvons peut-être penser, et cela à juste titre, que cette charte fut faite au lendemain de la venue de ces mêmes reliques, s'est à dire très peu de temps après l'année 1074)  nous pensons aussi aujourd’hui pouvoir affirmer que le prieuré du Pont à Dinan a été fondé longtemps avant le prieuré du bourg de Saint-Malo à Dinan. Selon Anatole Jean B.A. de Barthélemy, Auguste Du Patz aurait volontairement avancé en 1060 la date de la réalisation de ce même prieuré.Toujours est-il que sur la charte relatant cette même  fondation, Olivier de Dinan est alors en possession des terres et manoir de Helfort et de Notuella en Angleterre, terre obtenues héréditairement de son père Olivier 2ème du nom lequel était déjà entré en possession de ces terres situées dans le comté de Hartland par son propre père, Geoffroy 1er de Dinan. Haec sunt in Anglia vocanturque Helfort et Notuella quae antecessores mei eis ante contulerant…L’âge venant, Olivier 3ème du nom, lequel nait vers 1130 et meurt vers 1190, désire, pour respecter la tradition suivant ses propres termes, finir ses jours en étudiant les Saintes écritures. Pour ce faire, il fit venir en sa ville de Dinan des moines. Malheureusement, l’église de Dinan laquelle avait été édifiée par ses prédécesseurs n’était encore pas entièrement terminée et l’ensemble des bâtiments conventuels pas encore approprié pour recevoir beaucoup de moines. Il demande toutefois qu’un groupe de 8 moines viennent déjà prendre possession d’une partie de ce nouveau prieuré dont lui-même sera de cinquième moine. Il demande à ces derniers l’autorisation de finir ses jours à leurs côtés et de mourir également à leurs côtés aussi. Cette charte implique une date de réalisation du ce prieuré du bourg de saint-Malo vers 1180 ou 1190 (Anatole Jean B.A. de Barthéjemy l’a situe en 1182). Il faut noter sur cet acte l’absence de l’écriture de l’appellation Saint-Malo, que cela soit dans l’appellation de ce prieuré ou dans celui d’un bourg lequel n’est pas cité dans cet acte religieux ; l’église de Dinan est citée, le bourg ne l’est pas, pourquoi ? Ce dernier existe-t-il aussi déjà ? Le bourg aux moines au Pont de Dinan ne serait-il pas également antérieur au bourg de Saint-Malo de Dinan ? Olivier 3ème du nom sera le fondateur de la branche seigneuriale des seigneurs de Hatland ; son fils Geoffrey 1er du nom en effet s’établira définitivement là-bas pour fonder sa propre famille. 

     

    (Mélange historique et archéologique sur la Bretagne par Anatole Jean B.A. de Barthélemy) 

     

     

     

    Pour terminer ici cette page, un autre passage est relatif, quant à lui, à la nature d’une terre donnée aux moines laquelle est positionnée comme étant en bas du château, peut-être l’actuelle plaine inondable située aux pieds des remparts, et aux moyens livrés afin de pouvoir la travailler, en bœufs notamment, les hommes acceptant de venir vivre auprès du prieuré étant placés sous l'autorité des moines aussi. Une autre partie manquante est relative, quant à elle, à la présence des moines juifs lesquels, en l'abbaye de Saint-Florent, servaient les moines bénis. Dans les parties manquantes, quelques noms de témoins sont cités également, notamment le fils Hervé dit fils d'Anscherii. Les parties manquantes ont toutes été retrouvées dans un seul et même ouvrage, celui écrit en 1619 par Auguste Du Patz et intitulé Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne ; ces parties ont été écrites en lettres bleues. Voici cette charte :

     

     

     

     

     

    Que les contemporains et la postérité apprennent comment Goffredus de Dinan pour se libérer de ses péchés et de ceux de son épouse, ceux de ses hommes, de ses fils et de ceux de ses ancêtres à donné à Saint-Florent et aux moines qui en ce lieu servent Dieu dans la même place forte qui est appelée Dinan , ou dans les domaines de la même place forte, près du Pont de la Rance, des lieux pour faire des moulins, ou bien dans un autre lieu, pour tout ce qu’ils voudraient faire, et à la tête du pont une prairie qui était son bien propre, là où les guerres se déroulaient habituellement et douze deniers sur chaque navire qui viendrait de toute direction, chargé de marchandises, soit qu’il aborde au bourg des moines, soit en une autre partie de la place forte , etc.Une certaine arable qui possède une prairie qui est sous le château dont une moitie est de culture avec la récolte et les bœufs et laisser à ce lieu Saint toutes les choses mentionnées ci-dessus avec leurs revenus et tout homme qui souhaitera demeurer en ce lieu dans l’arrondissement du bourg des moines et de la même manière de l’autre côté du camp. D’autre part, Riwallon le Roux, frère de Goffredus de Dinan donna aux moines susdits dans la vallée près de la place forte une terre pour construire une église, et pour les demeures des moines, et pour faire un bourg, une terre ferme et tranquille sans le moindre droit coutumier à payer à quelqu’un, excepté aux moines. Et pour toutes les marchandises à vendre transportées, soit par voie de terre, soit par voie de mer, au bourg des moines, que les droits en soient acquittés seulement aux moines. Concédèrent ce don Ozio, épouse de Goffredus et ses fils, à savoir Olivierus et Alanus , ainsi que d’autres témoins. A ce don assistèrent Willehm Abbé de Saint Florent en la main du quel fut remis ce don, du moine Guilleux ; Goffredus de Langan, Douat Rainaldus fils d’Eudon, Wilmus Videne, les moines juifs de Saint-Florent serviteurs des moines bénis, Payen Mariscalus, Albertus Cocus, Lambertus Gigotus, Herveus fils d’Anscherii, pour les soldats de la même place forte, Radulfus Vicecomes, Raimon fils de Guihenochus, Guido Gobio, Goffredus de Ferraria, Graffio, Picot de Landa Boilot , et de nombreux autres. Ensuite, le maitre Abbé Willehm porta là bas les reliques provenant de Saint Mevennus , de Saint-Judicaël et d’autres saints, reliques qu’accueillir avec de grandes réjouissances autant Goffredus que la population de Dinan, et Goffredus donna, en reconnaissance de la remise des reliques, au maitre Abbé Willehm, pour usage de ses moines, près de Dinan son marché aux poissons depuis le Pont de la Rance jusqu’au moulin des moines de Léhon, ainsi que lui-même le possédait ferme et tranquille, en la présence et avec l’assentiment de son frère Riwallon et de son fils Alanus en la présence aussi des moines, à savoir Donatus, Goffredus de Langan, Guinechus, Rainaldus fils d’Eudon. Ensuite Goffredus de Dinan donna à Saint Florent, à l’Abbé Wilhem et à ses moines une terre près du Pont de Dinan, sur laquelle était la friche d’Orguenna épouse de Gosceluis , avec la vigne qui s’y trouvait, ainsi que toute la terre jouxtant l’étendue de cette friche jusqu’à rivière de Rance, tous ceux qui à ce jour la détenaient concédant cette terre, à savoir Ansgerius du pont (Ansgerio Scilicet de Ponte, Ansquetillus garçon du même et Garbenus gendre de celui-ci et Alain garçon de Guihenochus, se trouvait la terre de la friche sus dite ; et cela aussi, Riwallon le concédant, terre qui fut donnée aux moines près de la friche. De cela sont témoins en personnes Goffredus de Dinan (1), Alanus fils du même, Riwallon le Roux , Rio fils de Roaldus, Barbot Vicarius et ses deux fils Gorhanus et Jarnonus, Goffredus fils de Goffredus de Ferraria, David fils de Brusellus de Saint Florent, Richard fils de Riwallon, neveu du moine Guihenoch , Simon Archidiacre, Guinaredus Decanus, Rodulphus Bili, Libertus fils Marolei, Eudes fils d’un autre, Ansgerius, Berhandus de Danharia, Guinomerus Gruflin, Alunalt, Armaldus de Labucacia, Goffredus Ricoldus neveu de Rainaldus, Ulronius fils de Robert.

     

     

     

     

    Jean pierre fournier


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  •   La fondation du prieuré du Pont à Dinan

     

     

    1070-1118

     

     

    La fondation du prieuré du Pont à Dinan possède plusieurs chartes la charte originelle ayant été très tôt "recopiée". Ainsi il existe de nos jours des "copies manuscrites " réalisées au XVII siècles notamment dont certaines comportent plusieurs parties absentes. Le CNRS d'Orléans, "domaine des chartes",  a pu lui nous livrer une copie de la charte elle originelle...Au travers de sa lecture nous allons "essayer" de comprendre quelques unes des raisons mêmes de la fondation du prieuré du Pont, fondation voulue par Geoffroy 1er du nom seigneur de Dinan cela vers 1100. Cela va se faire en essayant de jeter un regard neuf et sur les témoins alors présents en ce jour et sur son "contexte" même.

     

     

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                        Transcription complète d'Auguste Du Paz. XVII siècle.

     

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

    Page n°1 de la Charte originelle de la fondation du prieuré du pont à Dinan en le Cartulaire du prieuré de la Magdelaine, Cartulaire que nous avons personnellement acheté au CNRS d'Orléans, département des chartes anciennes. Cette charte originelle fut transcrite par les Blancs-Manteaux. 

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                  Page n°2

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                              Page n°3

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     Goffredus de Langan ou Geoffroy de Langan, moine de Saint-Florent de Saumur cité ici présent et cela en tant que témoin, sera aussi cité dans une autre charte religieuse datée celle-ci, une charte religieuse concernant la donation de la terre de Lande-Huan,  (terre sise près de Combourg proche de l'actuelle ville de Langan, canton de Bécherel. Gaultier de Langan ou de Lanrigan son frère sera lui aussi témoin de plusieurs chartes religieuses. Cette terre fut donnée à Adam par Jean de Dol, alors seigneur d'Adam), terre qu'Adam fils d'Urvoy donna lui également aux moines de Saint-Martin le Grand, cela au travers des moines de Saint-Florent, cette même donation devant permettre l'édification elle aussi d'un bourg nouveau et de son église. Toutefois cette donation fut en ses premières heures contestée par Guillaume dit l'Ismaélite (La période du moyen-âge vit en effet l'apparition de tout un ensemble de nouveaux bourgs lesquels prirent vie autour de l'édification de prieurés ou de monastères ainsi que de leurs églises respectives; il s'agit ici de Guillaume seigneur de Tintiniac dit aussi l'Ismaélite. Donoald père de Guillaume seigneur de Tintiniac se vit confier par l'abbesse de Saint-Georges de Rennes, vers 1060, l'édification du château de Tinténiac. Sa petite-fille Noga, fille de Guillaume l'Ismaélite, prendra pour époux Gelduin de Dol, seigneur de Dol et fils de Jean 1er de Dol et de Basilie de Fougères. Jean 1er de Dol étant lui même parent de Geoffroy de Dinan l'union établie entre les seigneurs de Tinténiac et les seigneurs de Dol uni de ce fait aussi les seigneurs de Tinténiac aux seigneurs de Dinan) cette contestation retardant probablement la venue même des moines. Geoffroy de Langan, dit parent de Guillaume l'Ismaélite, interviendra avec sagesse dans cette discorde afin de permettre la reconnaissance par son parent supposé de cette même donation, reconnaissance laquelle fut faite en 1085, le 3ème des nones de mai (les Calendes correspondent au 1er jour du mois, les Nones correspondent au 7 ème jour du mois, les Ides le 13ème jours. Ici l'évenement eu lieu le troisième jours après les Nones de mai soit le 10 mai 1085). Cela fut fait avant le départ de Guillaume lequel se rendit peu de temps après au château de Hédé afin d'assister le duc Fergent dans sa médiation de reconciliation Geoffroy de Dinan et Guillaume l'Ismaelite étant alors tous deux seigneurs politiquement divisés. Cette charte assoit par elle même approximativement l'édification du prieuré du pont de Dinan vers 1085, et cela avant 1118 puisque l'année 1118 est l'année en laquelle décèdera le Maître Abbé Guillaume de Saint-Florent, Maître Abbé témoin principal lors de la fondation du dit prieuré du pont à Dinan. Geoffroy de Langan parait donc dans plusieurs chartes religieuse; à ce titre il sera également témoin d'un accord établi entre l'abbé de Marmoutier et Geoffroy vicomte de Porhoet, frère d'Alain et de Josselin de Porhoet, quand Geoffroy confirma à la dite abbaye de Marmoutier le don des meubles que fit feu son frère Josselin à la même abbaye de Marmoutier.

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                                            Page n°8

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont à Dinan par nous retranscrites :                                          

    Noscant presentes et posteri, quoniam Goffredus de Dinam, pro relaxatione peccatorum suorum, et uxoris suȩ, et filiorum suorum, et omnium parentum suorum, dedit sancto FLORENTIO, et monachis inibi Deo servientibus in eodem castro quod vocatur Dinam, vel in castellaria ejusdem castri, ad pontem de Rentia loca ad molendina facienda, vel in alio loco, ad tot quot facere voluerint. Et ad caput pontis, unum pratum quod suum erat proprium,  ubi bella fieri solebant. Et duodecim denarios, de unaquaque navi, ex quacumque parte  venerit mercibus honerata, sive applicuerit in burgo monachorum, sive ex alia parte castri. Et terram quandam modo arabilem, quȩ olim pro pratis habebatur, sub eodem castro. Et  meiteriam unam, cum rustico, et messe, et bobus. Et si homines illius aliquid dimiserint predicto sancto,  in aliquo loco, sine aliquo precio quod inde habeat, concessit. Et quicumque voluerit habitare in burgo monachorum similiter. Rivallonus autem Rufus frater Goffredi de Dinam, dedit predictis monachis  in valle juxta castrum, terram ad faciendam ȩcclesiam, et ad domos monachorum, et ad burgum  faciendum solidam et quietam sine omni consuetudine quȩ alicui persolvatur, exceptis monachis. Et quecumque merces venales sive per terram sive per mare in burgum monachorum advecte uerint, consuetudines tantum monachis persolvent. Hoc donum concesserunt, Orio uxor Goffredi et filii ejus videlicet Oliverius, Alanus, et alii. Testes qui huic dono affuerunt, Willelmus abbas Sancti FLORENTII, in cujus manu hoc donum factum est cum cultello Guihenochi monachi, Goffredus de Langan, Donatus, Rainaldus filius Eudonis, Willelmus Judeus, monachi Sancti Florentii. De famulis monachorum, Benedictus camerarius, Paganus mariscallus, Albertus cocus, Lambertus Bigotus, Herveus filius Anscherii. De militibus ejusdem castri, Radulfus vicecomes, Haimo filius Guihenochi, Guido Gobio, Goffridus de Ferraria, Grafio, Picotus de Landa Boiloc, et alii multi.  Postea tulit illuc domnus abbas Willelmus reliquias de sancto Mevenno et sancto Judicaele et aliis sanctis, quas cum tripudio magno suscepit tam Goffredus quam populus de Dinam. Et dedit Goffredus gratia susceptarum  reliquiarum domno abbati Willelmo ad opus monachorum apud Dinam conversaturorum piscariam suam  a ponte de Rentia usque ad molendinum monachorum de Lehone, sicut ipse habebat illam solidam et quietam, presentibus et assentientibus Rivallono fratre suo, atque Alano filio suo, presentibus etiam monachis, Donato videlicet, Goffredo de Langan, Guihenocho, Rainaldo filio Eudonis. Deinde Goffredus de Dinam dedit Sancto Florentio, et Willelmo abbati, et suis monachis, terram  juxta pontem de Dinam in qua fuit virgultum Orguenne uxoris Goscelini, cum vinea quȩ in ea  erat, et omnem terram juxta mensuram ejusdem virgulti usque in fluvium Rentiȩ, concedentibus omnibus qui eo die illam tenebant, Ansgerio scilicet de Ponte, Ansquetillo filio ejusdem, et Gorhanno genero ejus, et Maino filio Guihenoci, de cujus feodo terra supradicti virgulti erat, et hoc etiam  concedente Rivallono, de cujus feodo erat terra quȩ data est monachis juxta idem virgultum. De hoc sunt testes ipse Goffredus de Dinam, Alanus filius ejusdem, Rivallonus Rufus, Rio filius Roaldi, Barbot  vicarius et duo filii ejus, Gorhannus, et Jarnogonus, Goffridus filius Goffridi de Ferraria, David filius Breselli de Sancto Sollemni [nous faut-il lire ici la première forme écrite de l'ancienne commune de Saint-Solen aujourd'hui en Lanvallay? Au XV siècle sera ici présente, cela en les anciennes terres de la Vairies toujours sises aujourd'hui en Saint-Solen, la famille seigneuriale de Breseillac], Ricardus filius Rivalloni nepos Guihenoci monachi, Symon archidiaconus, Quinvaredus decanus, Radulfus Bili, Lebertus filius Malorei, Eudo filiaster Ansgerii, Berhaudus de Lanvava [et non pas de Danharia. Peut-on ici faire un rapprochement avec les premiers seigneurs de Lanvalei ? Au regard de l'histoire des dits premiers seigneurs de Lanvalei il semble que cela soi non...], Guinemerus  Grossinus, Alvualt, Arnaldus de Labuciaca [ou de la Boussac terre hier relevant de la seigneurie de Dol], Goffredus Ricoldus nepos Rainaldi, Urvoius filius Rotberti.

     

     

    Ci-dessus en images voici l’acte originel de la fondation du prieuré du Pont à Dinan. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de le mettre dans son intégralité. En effet, la traduction de cet acte que nous pouvons trouver dans l’œuvre colossale de Dom Morice, laquelle œuvre est déposée dans les fonds de la bibliothèque de Dinan, est incomplète. Il est vrai qu’il ne manque que quelques phrases ; néanmoins ces dernières sont importantes puisque les premières lignes manquantes, par exemple, sont relatives aux raisons même de l’édification de ce prieuré ; à savoir la rémission de tous les péchés commis par Geoffroy de Dinan et l'ensemble de ses parents, enfants et ancêtres compris et ceux de ses hommes aussi (N'ayant point étudié les antiques coutumes de la Bretagne insulaire, moins soucieux d'ailleurs qu'on l'est aujourd'hui de connaitre la langue, les moeurs, les institutions des vieux âges, Dom Lobineau ne se fit pas plus de scrupule que la plus part de ses confrères de scinder les textes qu'il livrait à l'impression. De là des coupures on ne peut plus regrettables et qu'on aurait peine à s'expliquer si l'on  ne se rappelait combien le point de vue des historiens du XVIIe et du XVIIIe siècle différait du nôtre. Aurélien de Courson de la Villeneuve dans son livre intitulé : Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, livre édité en 1863).

    Défrichant les terres, agrandissant souvent leur domaine sur la forêt proche, dans leur ensemble la plus part des prieurés, abbayes et monastères bénédictins ont toujours favorisé l’apparition d’un bourg avec la venue d’un premier noyau d’individus lesquels venaient se greffer au plus près de ces établissements religieux. Ainsi, dans cet acte, quelques mots manquants repositionnés nous expliquent que Geoffroy de Dinan accordait aux moines de ce prieuré, par cette charte, certains avantages relatifs à tout individus souhaitant volontairement venir s’établir auprès de leurs bâtiments conventuels, que cela soit à l’intérieur même de ce nouveau bourg dit aux moines ou bien à l’extérieur, au plus près de leur place. La volonté manifeste de Geoffroy de Dinan de vouloir créer ou d'agrandir un bourg, peut-être déjà en train de naitre, est renforcée dans cet acte par ces quelques mots repositionnés aujourd’hui. [Geoffroy de Dinan nait probablement peu avant ou vers 1060 puisque en 1070, cela lors de la donation que fit le seigneur "Clamarhoc" aux moines du Mont-St-Michel, donation concernant des terres assises en Saint-Ideuc, terres aujourd'hui assises en Paramé, Clamarhoc pour ce faire devra obtenir l'assentiment de Geoffroy de Dinan son seigneur. La seigneurie de Dinan semble donc devoir également en la dite année 1070 incorporer toute une partie du la seigneurie du pays d'Aleth ou du Clos Poulet :
    Carta de Pooleth. In nomine Sce [sancte] et Individue [indivise] Trinitatie. Ab. antecessoub....[antecessoribus] iuis ...[ipsuis] statutum atq...[statutum atque] decretum est quod quicunq...[quicunque]di... fidelium cupidus bono rum celestum quiddam de suis facultatib...[facultatibus] cuilibet sce...[sancte] ecclie... [ecclesie] loco prosperum butionis eterne dederit exinde litteral testamentum psonarum [personarum] corroborationibus assignatum fiat quatinus ab omni contradictione vel calumpniatione malorum. Ipsa donatio firma et intemerata atq...[atque] integra futuris p .mane...[permaneat] temporibus unde ego Clamarhocus Richeri filius metuens penas tartareas et memor illuis admonitionis que dicit date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis illius quoq.. [quoque] memor que dicit sicut aqua extinguit igne. [ignem] ita elemosina peccatum do sancto Michaeli sibiq...servientibus monachis inpoo leth.[?]..unam tesuram [terme vieux latin signifiant un volume fermé] id est piscatoriam in mari p...redemptione anime mee concedo etiam decimam de quodam loco qui vergied [ici le nom: Verger] vocatur et deciman filiorum Moysen in quib...[in quibus ?] fuerat calumpnia inter me et predictos monachos. Do quo... [do quoque] decimam Faluetrels [les dimes de Fautrel decimamq... [decimanque] Radulfi Maimfiniti filii, et medietatem de hoc quod exit de altari Sancti Columbani, medietatemq... [medietatemque ou medietatem que] de sepulturis eide... [ejusdem] monasterii, et medietatem decime de vivis bestiis que prinent...[pertinent] adpdictum [ad predictum] monasterium, terram in eodem loco quantum potest una carruca arare in anno. Necnon etiam do eis tertiam partem decime Sci...[sancti] Jdoci... de hoc quod cumq... [quod cumque] ptinet...[pertineret] ad illud monasterium. Et terram ad unam carrugam [ou une charruée] in eosdem loco. Siquis igitur stimulatus iaculo diabolice calliditatis, hoc donum huic loco Sco...[sancto] devote traditum sub trahendo aliqua tenus violare presumpsert...et a celesti patria se clusus et ascorum...omnuim collegio ppetim...[perpetim] segregatus .Cum juda domini predictore ac Caipha diabolo en isq...[isque] socus commissus inp...petuis Gehenne mittatur ignibus et ubip... infinita tempora crucifigetur amen. Vtaut [?] ...hoc p...[pro] labentia tempora custodiatur firmiusque teneatur et placuit in Clamarocho hanc cartam ponere sup...altare sci...[saint] Michaelis et signum meum facere. Gaufridus etiam Oliveri filius de quo predicta res teneo hoc concessit et signum suum in hac carta manu sua fecit.Tester etiam qui ibi ad fuerunt : signa sua fecerunt S.[signum] Gaufredi de Dinam, S.Clamarocha, S.Wiguem milius... [militibus] item de eodem.                                                  Traduction personnelle de l'acte de Cklamarhoc : Charte du Poulet. Au nom de la Sainte et indivise Trinité. Depuis mes prédécesseurs eux mêmes ont statué pour le bien céleste de certains de leurs fidèles et de chacune des ressources de la Sainte église en cet endroit prospère, appelés à donner pour l'éternité, avec le renforcement de toutes les personnes assignées à se soulever afin que s'abstiennent toutes abominables oppositions, ou calomnies malheureuses, et pour que reste inviolée la confirmation de ces dons. Pour tous les temps à venir, quelles que soient les circonstances, moi, Clamarhoc, fils de Richet, ayant peur des peines de l'enfer et n'oubliant pas son avertissement, dit faire aumône; et voici pour que tous vous aussi soyez purs, conscient qu'il est dit que l'Eau éteint le feu du péché, «je» donne les dîmes d'une pêche à Saint-Michel et à ses moines serviteurs, une pèche fermée en mer pour la rédemption de mon âme. J'accorde aussi les dîmes d'un endroit qui est appelé Vergé et les dîmes des enfants de Moysen dont il y eu contestation entre moi et les moines mentionnés ci-dessus ; aussi les dîmes de Faluetrels [?] ; les dîmes des enfants de Raoul fils de Maimfiniti et la moitié de celles qui sortent de l'Autel de Saint-Coulomb, la moitié de celles des sépultures en le monastère du même ; la moitié des dîmes sur les animaux vivants qui se rapportent au monastère précité ; une terre en le même endroit qu'une charruée, autant que possible, peut labourer en une année ; ainsi que la troisième partie des dîmes de Saint-I.doci [Saint-Ideuc] du fait qu'elles appartenaient au monastère ; et une terre d'une charruée en le même endroit. Si quelqu'un pique de son javelot, diablement habile, sur ces dons en ces lieux saints qu'en vertu de la Dévotion traditionnelle qu'il soit extrait quelque soit le moyen vers le bas par de violentes représailles et lui même fermé à la Patrie du ciel et que tout le Collège [et que tous les prêtres] l'écarte sans discontinuité comme Juda et le susdit seigneur Caïphe associés au diable ; qu'il soit demandé d'être remis et envoyé aux feux de la Gehenne [aux feux de l'enfer] là où pour un temps infini il sera crucifié. Amen. Pour que dans le glissement du temps soit conservé et gardé, cela de façon inébranlable, je décide, Clamaroch, de déposer cette charte sur l'Autel de Saint-Michel et y faire mon signe. Geoffroy, aussi fils d'Olivier, a concédé les choses précitées et son signe en cette charte de sa main fut fait. Aussi témoins ils furent, ils ont fait leur signe: Signe Geoffroy de Dinan ; Signe Clamarhoc ; Signe Wiguem [peut-il être le Guegon vicaire ou vicomte de Plou-Aleth, vassal de Hamon II vicomte d'Aleth lui même étant le neveu de Josselin de Dinan et fils de Hamon 1er?] écuyer de la même façon].

     

     En 1122, après la fondation du prieuré du pont à Dinan, ce dernier pour ce faire obtint l'acceptation du dit Geoffroy de Dinan celui-ci étant aussi en ces terres   il offre aux moines de Marmoutier deux manoirs anglais, Helfort et Notuella, dont il était entré en possession par un don que lui avait fait le roi Henry 1er  d’Angleterre, ce dernier ayant été couronné en l'abbaye de Winstminster en 1100 [Geoffroy de Dinan très probablement mourra peu après cette date puisque cette charte de donation, laquelle est la dernière charte en laquelle il sera nommément cité, précède de très peu l'année 1123 année en laquelle son fils Alain de Dinan sera dit "seigneur de Bécherel.  son fils, frère de. Cette donation, faite en faveur des moines de l’abbaye de Saint-Martin de Marmoutier, fut faite la main tendue au dessus de l’Autel même de la première église réalisée alors en la place-forte de Dinan. Quand cette église fut-elle commencée ? Nommée dans cette charte rédigée en 1122,  elle est déjà appelée église de Saint-Malo de Dinan en 1108 quand Geoffroy de Dinan l’offre aux moines de Saint-Martin en présence de l’évêque Benoit de Saint-Malo lequel, évêque, fut évêque d’Aleth entre 1085 et 1112, 1112 étant l’année pendant laquelle mourut cet homme appartenant à l'église. D’après cette charte de donation l’église était alors, dans un tel état de vétusté, qu’elle représentait un danger réel pour les habitants (Lire l'intégralité de cette charte dans le chapitre:1108.Donation de l'église de Saint-Malo de Dinan). Devant cette dangerosité et en accord avec l’évêque d’Aleth, Geoffroy 1er de Dinan décida de confier à l’ordre de Saint-Martin de Marmoutier cette église déjà certainement fort ancienne au regard de son état. Elle fut très probablement édifiée non pas par le père de Geoffroy mais probablement par son grand-père Josselin, 1er seigneur de Dinan ou peut-être même par son arrière grand-père Haymon gouverneur du Duc Alain de Bretagne lequel décéda en 1039 (Cette église était déjà présente vers 1060. Reprendre le chapitre: 970. Les Origines de la seigneurie de Dinan ; paragraphe d'Olivier 1er de Dinan). Bénédictus, Dei Gracia Aletensis episcopus, codolens ecclesie Sancti Maclovii de Dinanno, de qua Dei servicium et justicie instrumentum violentorum scismate et inhabitantium periclitabantur incuria, timens ne hoc malum in me respiceret , studui tanto finem imponere periculo. Elegi itaque saniori consilio prudentes  et probate religionis viros, monachos scilicet Sancti Martini Majoris Monasterii, quibus ecclesiam Sancti Maclovii de Insula Aaron prius dederam , et eis ecclesiam predictam Sancti Maclovii de Dinanno cum pertinentiis suis, liberam et quietam , in perpetuam Majoris Monasterii possessionem dedi et concessi Benoist  évesque d’Aleth par la Grace de Dieu , souffre que l’église de Saint-Malo de Dinan, instrument au service de la Justice de Dieu, laquelle divise les oppresseurs, mette les gens en danger, craignant l’incurie, pour ne plus voir ce mal en elle, m’ efforçant de mettre un terme à tant de dangers, j’ai choisi par conséquence de donner des conseils judicieux et de choisir des hommes de religion, à savoir les moines du monastère de Saint-Martin le Grand dont l’église de Saint-Malo est dans l’ile d’Aaron. J’ai donné l’église de Saint-Malo de Dinan avec ses dépendances, libre et tranquille, en possession perpétuelle au Grand Monastère, j’ai donné et accordé)  Cette charte parle de l’église en tant que telle, accompagnée de ses bâtiments. Ces derniers étaient-ils des logements pour des moines ou bien de simples dépendances religieuses ? Toujours est-il que cette charte ne cite en aucune façon la présence de moines en ce lieu ni la présence d’un prieuré éventuel. Il stipule au contraire l’absence de tout homme de religion présent en cette église et en ses bâtiments. Des travaux furent probablement entrepris dès la prise en main de l’église par ce nouvel ordre religieux lequel était entré en possession de cette église avant 1112, année en laquelle mourut Benoit de Saint-Malo, rappelons le.

    Bien des années plus tard, vers 1185, le seigneur de Dinan est l’arrière petit-fils de Geoffroy 1er de Dinan et il se prénomme Olivier 3ème du nom, seigneur de Dinan et d’Hartland, possesseur, en autre, des manoirs Hepfort et  de Notuella en Angleterre, deux manoirs que Geoffroy 1er de Dinan avait donné en son temps aux mêmes moines de Marmoutier.  Ces mêmes manoirs, injustement, Olivier les avait quelques années auparavant récupéré, spoliant ainsi les moines de leurs biens et bénéfices. Vers 1185,  l’arrière petit-fils de Geoffroy est un homme vieillissant lequel souhaite alors finir ses vieux jours en étudiant les Sainte-Ecritures et aussi, surtout, afin de pouvoir s’amender du fait qu’il avait injustement récupérer ces mêmes manoirs, spoliant ainsi les hommes de Dieu  (ayant l’âge nécessaire, moi, Olivier de Dinan…Helfort et Notuellalesquels m’appartiennent injustement depuis quelques années). Afin de pouvoir racheter ses fautes devant l’Eternel, il décide de rechercher la clémence divine, celle qui pardonne les fautes commises,  dans l’église que ces ancêtres avaient faits construire laquelle, cependant, n’était pas encore terminée ni approprier afin de pouvoir recevoir des moines ; trois années sont alors encore jugées nécessaire pour mener à bien la terminaison des travaux et de l’église et de ses différents bâtiments. Ne pouvant attendre la longueur de ces 3 années qu’il juge trop importante, Olivier de Dinan décide toutefois de faire venir, tout au long de ce même temps, un maximum de 8 moines assurant que lui-même prendra la place du 5ème moine.  

    Ce passage est important puisqu’il nous indique, en effet, l’absence de tout bâtiment prieural, suffisamment assez avancés dans sa réhabilitation pour pouvoir recevoir correctement des moines en quantité normale. Il nous indique aussi l’absence de tous moines en l’église de Saint-Malo de Dinan puisqu’il décide d’en faire venir 7 au maximum, en attendant que les travaux de l’église, ainsi que ceux de ses bâtiments, soient entièrement terminés. Ces travaux de réhabilitation ont été entrepris, il nous faut le rappeler ici, à partir de 1108 quand l’église est donnée à Marmoutier, l’Autel de l’église ayant été terminé en 1122. Entre cette date de 1108 et 1185, année en laquelle Olivier de Dinan désire devenir moine, créant ainsi le premier noyau monacal du futur prieuré de Saint-Malo de Dinan, que sont devenu les premiers moines de Dinan ?  Y a-t-il à proximité de la Place-Forte de Dinan, dès le début des travaux de réhabilitation commencés probablement en 1108, au lendemain de la donation de l'église,  un prieuré dans lequel des moines, alors présents en la Place forte de Dinan,  auraient pu se réunir afin d’officier ensemble leur foi commune ?

     

    L’acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan va répondre de lui-même à cette même question.

     

    Texte en construction… 

     

     

    Charte de la confirmation des dons de Josselin de Porhoet :                         Noverint universi quod Gauffredus vicecomes de Porrehodio castro, et fratres ejus Alanus et Bernardus calumniati sunt nobis elemosinam quam frater suus Jotho vicecomes ante  mortem suam fecerat nobis de toto suo mobili in argento et auro et denariis, et insuper distributionem de reliqua sua elemosina quam ipse dum peregre moreretur in manu nostra faciendam dereliquit. De qua re placitaturi cum ego frater W. fratrum Majoris Monasterii abbas  et minimus, et quidam alii fratres nostri qui nominabuntur inferius contra eos ad castrum Lohodiacum venissemus, atque nobiscum episcopos Sancti Maclovii et Redonensem, sed et abbates Redonensem et  Rethonensem, et Sancti Mevennii in comitatu nostro cum aliis proceribus haberemus, obtulimus  calumniȩ ipsorum in presentia positorum sicut de elemosina debet agi, respondere, et quod  rectum esset facere. Ipsi autem videntes quod per placitum nichil a nobis adquirerent, tandem quesierunt concordiam et ex toto dimiserunt ipsam calumniam. Nos autem, accepto  consilio cum amicis nostris, dedimus eis duos sciphos aureos, quos prefatus ipsorum frater Jotho,  ad ecclesiam nostram de ipsorum castro faciendam dederat nobis, tali tamen pacto, ut nos de ipsa ecclesia facienda ultra non cogerent scilicet sicut ceteras nostras ecclesias eam oportuno  tempore et posse faceremus, et universa quȩ frater ipsorum Jotho nobis dederat, prout in  cyrographo scriptum est, soluta et quieta in perpetuum haberemus. Bernardo autem eidem tunc puero, propter memoriam ejusdem concessionis, inibi X solidos dari precepimus. Cui rei interfuerunt omnes isti: Rivalonius Aletensis episcopus, Marbodus Redonensis episcopus, Willelmus abbas Majoris Monasterii, Donoalus abbas Sancti Melanii, Herveus abbas Sancti Salvatoris Rothonis, Willelmus abbas Sancti Mevenni, Gaufredus vicecomes, Alanus, Bernardus infans, frater eorum, Gauterius de Lohoac, Tudualus de Lanrigan, Gosfridus filius Rio, Macharius, Conanus de Sirent, Donoalus filius Guihomari, Morvanus filius Guihenoci, Evanus filius Redoreti, Gleen filius Guorionis, Radulfus  canonicus, Gauterius clericus de Noial, Bernardus filius Danielis, Gradilonus capellanus. De monachis: Evanus sacrista, Rivalonius, Petrus bajulus, Gilo, Gelduinus, Guarinus de Lanrigan, Radulfus prior ejusdem castri, Gaufredus de Langan, Givardus de Laval,  Bernardus de Lambalio, Maino et alii. De famulis: Arraldus camerarius, Petrus  Bordon, Paganus de Camiliaco, Rivalonius de Guahart, et alii plures.

     

     

      

     


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    1122 - 1182 

     

    La création et la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan

    et la donation des manoirs de Notuella et de Helfort

     

     

    Quelques explications en avant propos :  

     

    Il faut faire attention avec les écrits de "Du Paz" celui-ci ayant pris quelques fois certains raccourcis avec l'Histoire quand cela l'arrangeait. Le Baud lui aussi à parfois enjolivé certains faits avec certains "qualificatifs. Ainsi les seigneurs de Dinan n'ont jamais été "ni prince ni vicomte" [certains ducs de Bretagne dont Alain III  seront dits en certaines chartes latines : "Consul". Le terme de "princeps" utilisé il est vrai pour Olivier II n'avait pas forcément le sens qu'on lui donne aujourd'hui. Il désignait alors celui qui était le "première autorité"]  .  Du Paz de son côté lui a fait une erreur concernant "Olivier fils de Geoffroy" et "Olivier fils d'Olivier", erreur appliquée elle à Saint-Malo de Dinan raccordant ainsi sous une "même date" et la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan  et la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan. En faite ce sont deux actions distinctes toutes deux séparées par le temps et dans le temps. Si on se fit à Du Pas sur ce point précis alors toute généalogie ayant pour base la fondation même du dit prieuré est forcément fausse.

    En effet Du Paz a relié sous une même date et "la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan" et "la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan". L'acte de la donation de l'église lui est daté. L'église sera en effet offerte aux moines de Marmoutier par Geoffroy de Dinan, cela en présence notamment de son fils Olivier, en 1108. Cette donation sera confirmée par 3 fois: 1 première fois en 1108 toujours, une seconde fois en 1109 et enfin une troisième fois en 1124.

    La charte relatant la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan elle n'est aucunement datée mais elle reprend cependant un dit "Olivier de Dinan" cette similitude patronymique ayant peut-être amené Du Paz à "l'erreur" cela pour sa décharge. Ainsi Du Paz a fait un "amalgame" en une seule et même personne  quand il a sciemment relié ensemble ou confondu "Olivier fils de Geoffroy" et "Olivier fils d'Olivier" faisant cela "afin de pouvoir dater la dite fondation elle non datée pourtant". Le premier à avoir relevé cette erreur qu'il dit "volontaire" est monsieur De la Borderie lui même.

    Cependant si la fondation du prieuré n'est pas datée elle peut cependant être assise dans le temps puisque lors de cette fondation Olivier fils d'Olivier "confirmera" également les manoirs de Nutwell et de Hartford. Si Geffroy époux d'Orieldis donna ces deux manoirs en 1122 "la confirmation de cette donation"  et "non sa donation" elle fut faite en Angleterre en l'année 1182. En effet "Olivier fils d'Olivier" entrera en procédure avec les moines de Marmoutiers puisqu'il refusera de respecter le don fait hier aux moines par son aïeul Geoffroy obligeant ces derniers à lui "relouer" les terres de ces deux manoirs. [Les envies jetées sur ces terres perdureront bien longtemps chez les seigneurs de Dinham après que "Olivier fils d'Olivier" est reconnu la donation faite hier par Geoffroy son aïeul puisqu'en 1265 Olivier premier "baron" de Hartland, cette seigneurie ayant alors été élevée au rang de "Baronnie", arrière-arrière petit-fils d'Olivier",  rachètera lui à Marmoutiers ces deux manoirs et leurs terres pour une somme de 250 livres].

    D'ailleurs l'acte de la donation du prieuré de Saint-Malo de Dinan lequel fut donc enregistré en Angleterre en la dite année 1182, "confirme" la donation de ces deux manoirs, est lui très clair à ce propos puisqu'il met en évidence et "l'antériorité" de la donation et le côté "spoliation" du désaccord : ... comme de coutume, approuver et obéir à la réalisation de cette lecture et la transmettre à mes successeurs. Comme l’ancienne tradition, ayant l’âge nécessaire, j’ai, Olivier de Dinan, ayant le désire d’apprendre et de suivre toutes les lectures connues par  certains frères qui sont dans le Grand Monastère  et en les manoirs qui sont en Angleterre qui sont nommés Helfort et Notuella dont mes prédécesseurs ont été possesseurs, certains m’appartenant injustement depuis quelques années...

    Donc cette donation qui fut faite en 1122 par Geoffroy fut en effet "confirmée de force" en 1177  par son "petit-fils" "Olivier fils d'Olivier" . Cette "confirmation" et la donation de ce prieuré, et cela pour une concordance de date, concerne  donc Olivier fils d'Olivier et non pas Olivier fils de Geoffroy et d'Orieldis.

    Geoffroy fils d'Olivier et de Cana en 1108 n' a jamais ni "approuvé, ni  confirmé ni augmenté" le prieuré de Saint-Malo de Dinan. Il n'a fait que donner aux moines de Marmoutier l'église  et l'église seule de Saint-Malo de Dinan. Là aussi Du paz à tors.
    A la donation de Nutwell en 1122 , s'il est bien dit que les parents de Geffroy sont décédés c'est parce qu'il s'agit alors de Geoffroy 1er époux de Orieldis. Ses parents "Olivier de Dinan et Cana" sont alors tous deux déjà morts et dans la lecture de cette charte cela est dit clairement aussi.

    Certains "auteurs" voulant suivre Du Paz ont voulu faire en effet de Radegonde et d'Orieldis deux personnes distinctes. Il est vrai que lors de la donation faite en 1108 Orieldis est nommée  Orvidis. Cela est pourtant faux et entièrement faux puisque la " 1ère confirmation" de la charte de la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan, donation faite également en 1108, elle est très clair à ce sujet. En effet elle dit cela : ...à cela a concédé son épouse Radegonde nommée Oriel...

    De l'autre côté Du Paz a donné aux seigneurs de Dinan la qualification de Vicomte. Hors la seigneurie de Dinan en ces premières heures n'a jamais été une vicomté et aucune charte  rédigée présente les premiers seigneurs de Dinan comme étant des "vicomtes". Cela est à tors qu'on les a ainsi présenté. Il faut voir en la seigneurie de Dinan, cela en ses premières heures, plutôt une "baronnie" à l'image des baron de "Vitré" par exemple. Il faudra attendre le XIV siècle pour voir apparaitre dans certains actes écrits  la "vicomte de Dinan seigneur du Poudouvre".

     

     

     

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de DinanLa fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

    Ci-dessus voici une carte géographique implantant en jaune ce qui fut au 10ème siècle la seigneurie du père de Goscelin ou Josselin de Dinan,  Hamon le Gouverneur vicomte par sa fonction. Ce dernier est l' époux présumé de la vicomtesse Roianteline dite fille de Riwall dans une charte. Vivant sous le règne ducal de Geoffroy 1er duc de Bretagne Hamon sera, dans une charte réalisée au lendemain de la mort de Geoffroy 1er décédé en 1008, présenté comme étant le Gouverneur des enfants de feu le duc Geoffroy; ces enfants seront Alain et Eudes ou les futurs seigneurs et Alain III et Eudes de Penthièvre. Hamon, donc né vers 970, n'a pas laissé la date de sa mort ni aucune autre information en dehors de celle citée ci-dessus.

    Les points rouges implantent ici, sur cette même carte, en Angleterre, les châteaux et domaines de Notuella et Herlford, deux des seigneuries données peu après 1100 à Geoffroy 1er de Dinan, petit-fils de Goscelin de Dinan [ce dernier ayant vu le jour vers 1000]. Présent en Angleterre au lendemain de la conquête de l'Angleterre, guerre faite en 1066 par Guillaume de Normandie, Geoffroy de Dinan né vers 1070 reçu probablement ces deux seigneuries des mains royales d'Henry 1er lequel, fils de Guillaume le Conquérant,  fut roi d'Angleterre de 1100 à 1135 au lendemain de la mort de son frère aisné Guillaume II dit le Roux [il n'existe aujourd'hui encore aucun écrit ayant été trouvé pouvant certifier qu'Olivier 1er de Dinan né vers 1030-1040, fils de Josselin et père de Geoffroy 1er, ai été présent en 1066 lors du déroulement de la bataille d'Hasting. Tout laisse au contraire supposer que la première présence outre-Manche des seigneurs de Dinan ait été celle de Geoffroy son fils laquelle, elle, est très bien attestée par des chartes rédigées. Cependant en dehors de toute charte écrite trouvée tout reste cependant du domaine du possible] .

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    Pierre tumulaire de l'ancien cimetière de la paroisse de Saint-Malo de Dinan trouvée parmi d'autres pierres tombales, cela en l'année 1976, lorsque la municipalité de Dinan décida de mettre en valeur la petite chapelle en réalisant un espace vert en son orient. Le cimetière était donc ici en son derrière, face à la rivière.

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     La Chapelle Saint-Joachim

     

     

        

    La Chapelle de Saint-Joachim 

      

    Cette petite chapelle, discrète et endormie, surplombe depuis toujours du haut de son assise les eaux de la Rance ; celles-ci s’étirent sans fin sous l'horizon emportées au loin par un ciel souvent changeant sans laisser en ce monde aucun bruit derrières elles. Les cloches de cette petite église en ce lieu plus jamais ne résonnent. Seules quelques vieilles pierres séculaires, allongées au plus près de ses murs, sont les derniers témoins de son passé aujourd'hui à jamais sans voix. Il y a très longtemps ici même cependant, en ce même endroit, se dressait la première église de Dinan laquelle fut, en 1108, donnée aux moines de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan, fils de d'Olivier 1er de Dinan. Nommée déjà Eglise de Saint-Malo de Dinan, en cette même année 1108, elle fut très probablement construite avant 1060 et cela avant même l'édification du son propre prieuré. Avec elle apparut la première maison d’hospitalité de Dinan ; avec elle apparut le premier faubourg de Dinan bien avant celui de la Magdelaine sis au port de Dinan; avec elle, toujours et encore, apparut très probablement la seigneurie de Dinan. Le premier noyau social de Dinan est né ici même penché au dessus de la rivière et au plus près d’une motte féodale supposée (On s'accorde à penser aujourd'hui que la motte féodale nommée Dinan, laquelle est représentée sur la célèbre tapisserie de Bayeux, serait en vérité la motte féodale de Léhon laquelle fut remplacée dans le courant du douzième siècle par un 1er château-fort élevé en pierre. Il faut néanmoins noter ici le simple fait qu'il n'existe à ce jour aucune charte écrite, quelle soit religieuse ou autre, qui pourrait attester, par sa propre existence, la véracité de cet épisode de l'histoire lié à Dinan. Cet épisode très tôt, dès le 17ème siècle, fut repris par certains auteurs historiens afin de renforcer la scène guerrière décrite par la célèbre tapisserie dite de Bayeux. Cet épisode serait peut-être tout simplement une extrapolation ou un prolongement d'un fait de guerre réel né de l'imagination de la Reine Mathilde; cet épisode n'ayant alors, par ce fait, jamais eu lieu).

    Quant en 1108 l’église de Saint-Malo de Dinan menaçait les gens par son état de vétusté avancé, et que les moines de Marmoutier décidèrent de la reconstruire, le faubourg de Saint-Sauveur de Dinan, lequel apparut probablement suite un accroissement incessant de la population ici présente, était très certainement qu’un tout jeune enfant encore en train de naître. Le nom de son église fut écrit pour la première fois en 1123 quant-il fut déposé au creux d’un écrit. Quand cela fut fait les reliques de Saint-Méens et de Saint Judicaël étaient arrivées à Dinan depuis déjà fort longtemps, celles de Saint-Méens ayant été amenées en Bretagne un demi-siècle auparavant, le 14 février de l’année 1074. 1074 Reliqua St-Mevenni in Bretannia St-Florent XV Febvrius ().

    Les années s'écoulèrent, les siècles aussi…

     

    En 1487 en France, les troupes royales de Charles VIII sont placées sous l’autorité d’Anne de Beaujeu, sœur de ce roi et fille de Louis le 11ème, régente depuis 4 ans d’un jeune monarque de 17 ans déjà majeur royalement depuis ses 14 ans (Malgré la majorité de son frère, Anne de Beaujeu va continuer à diriger le royaume avec son époux Pierre de Beaujeu. Personne très avisée pour la France, elle fera tout pour entamer la réunification de la Bretagne à la couronne de France. Ainsi, en 1491, toujours très près du pouvoir, elle fera en sorte que son frère, jeune monarque de 21 ans, épouse la duchesse Anne de Bretagne alors âgée de 14 ans seulement ; le souhait de feu son père Louis XI était enfin presque réalisé). Cette même année, en 1487, les troupes militaires du royaume de France entre en Bretagne afin de se diriger, pour certaines d’entre elles, vers les murs et portes de Dinan laquelle est alors l’une des premières places fortes de Bretagne. Louis d’Orléans, futur roi de France lequel demain sera nommé Louis XII, entre en rébellion contre Anne de Beaujeu aux côtés d’autres grands seigneurs du royaume voulant, lui aussi, contester la politique de sa Régence. Devant le danger grandissant de la répression, il s'exile loin de la Cour pour aller trouver refuge à la Cour ducale de François II de Bretagne, lui aussi prince rebelle envers la fille du feu roi Louis XI. Devant cet exil chez un parent ennemi, Anne de France aussitôt laisse sa colère s'envenimer. Aussi, peu de temps après, elle entre en guerre avec le duc de Bretagne laissant son armée pénétrer en ce duché, breton avant tout chose. Le duc François II de Bretagne, père de la duchesse Anne, demande aussitôt la démolition d’un ensemble de bâtiments situés à l’extérieur des remparts de la ville, constructions pouvant éventuellement servir de points de chute aux gens d’armes d’Anne de Beaujeu, régente du royaume de France. L’église de Saint-Malo de Dinan, laquelle fut donnée en 1108 à l’abbaye de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan, petit-fils de Josselin, fait partie de cet ensemble de construction dont la démolition vient d’être ordonnée par le duc. François II, en contre partie, accepte la construction d’une nouvelle église laquelle devra être construite à l’intérieur des remparts de Dinan, derrière la porte fortifiée de Saint-Malo ; l’actuelle église de Saint-Malo de Dinan, petit joyau de l'art néo-gothique de notre région, va ainsi naitre et s'élever sur la paroisse de Saint-Malo de Dinan et cela sous l'autorité première du nouveau maitre de la place de Dinan, Jean de Rohan (Jean de Rohan, par son mariage avec Marie de Bretagne, était devenu le gendre de François 1er duc de Bretagne, sa femme Marie étant par ailleurs la soeur de Marguerite de Bretagne laquelle Marguerite, par son alliance avec François II duc de Bretagne, était la tante d'Anne de Bretagne future reine de France. A la mort de François II, Anne n'ayant que 11 ans, Jean de Rohan prenant le parti du roi de France deviendra ainsi le nouveau maitre de toute une partie du duché de Bretagne et maitre de ce fait de Dinan lorsque cette dernière signera sa reddition. En juin de l'année 1489, ayant acheté des terres privatives situées à l'intérieur de la ville fortifiée de Dinan, il décidera des travaux de la future église de Saint-Malo de Dinan).

     

     

     

              

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    Chevet de l'église de Saint-Malo de Dinan. Lithographie de Oberthur, à Rennes en 1857. Cette église, dont l'un des piliers fut assis le 17 mai de l'an 1490, a été édifiée à l'angle de la Grande rue et de la rue Neuve, aujourd'hui rue de la Garaye, et à l'angle de la Grande Rue et de la rue de la Boulangerie. Ces rues aujourd'hui existent toujours, tout comme cette église; la Grande Rue s'appelle toujours ainsi, il en est de même pour la rue de la Boulangerie. Seule la rue Neuve a perdu son nom originel.

     

    1120 - 1177. La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    L'église de Saint-Malo de Dinan

    1120 - 1177. La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    Le dix septieme jour de mai l'an mil quatre cent quatre

    vingt dix fut commencée pour vrai celle

    église en cet enclos par les trésoriers

    parmi lesquels les noms sont Jehan Gicquel

    et Jean du Buot, auxquels sont Olivier Rouxel.

     

     

     

    Voici l'acte de fondation de la nouvelle église de Saint-Malo, construction donc décidée en juin de l'année 1489 laquelle construction fait elle aussi partie intégrante de l'histoire de la première église de Saint-Malo de Dinan puisqu'elle en fut son prolongement. Le texte de cette charte peut certes paraitre un peu long mais il est intéressant  sur plusieurs points, notamment sur sa richesse patronymique et sur le fait aussi qu'il décrit assez biens certains habitats alors présents sur le site ou bien la nature de la rue elle même et d'autres choses aussi. Voici donc cet acte écrit:    

     

    Comme puis n'a gueres de temps à occasion des guerres et divisions qui ont esté et à présent sont, l'Eglise parrochiale de S.Mallou de Dinan qui estoit située et assise ès fortbourgs de cette ville de Dinan de grands et somptueux edifices ait esté démolie, dilacerée et habatue par les Cheeffs, Capitaines et gens de guerre, qui pour lors estoient pour le dangier et préjudice de la fortesse d'icelle Eglise qu'elle pust porter à cette ville, pour ce que ceste Eglise estoit édifiée ou dehors de ladite ville, et au plus près quasi joignant d'icelle et suffi pour le dommage et péril, que peussent avoit et soustenir les Parroissions d'icelle  Paroisse par les malveillans et adversaires de ladite ville en y allant et venant où eux enfans en icelle Eglise, et n'ayent les Paroissiens d'icelle Paroisse aucune Eglise pour eux assembler à ouyr le divin Service  et autres choses à eux nécessaires, et ainsi qu'ils avoient au temps et paravant  ladite démolition et habatue, qui est un dommage pour les corps et pour les ames desdits Paroissiens, qui sont ebn bien grand nombre et de notables gens; et s'ils demouroient  en celui estat longurment, feroit un préjudice quasi inestimable. Pour et auxquieux inconveniens éviter et y donner bon remede ait esté advisé par plusieurs Nobles Gens de Justice, Bourgeois et autres habitans de ladite ville certains lieux, maisons, jardins et héritages situez et sis esd ville et parroisses cy-àprès déclarées, qui ont esté trouvées les plus prouffitables et propres qui fussent en ladite ville de Dinan, pour y constuire et édifier ladite Eglise, iceux héritageset choses joignant d'un bout au pavé de larue neufve, et d'autre par aucuns endroits  au pavé de la rue de la Boulangerie, et d'un costé aux maisons et jardin des hoirs feu Estienne Feré, Joscelin Ourcé  et autres, et d'autre costé au pavé de la grande rue estans ès fiez prouches de la Seigneurie de Dinan; et ont esté iceux héritages prisezet mesurez par certains prisagours, sçavoir une petite maison couverte de glé avecques un jardin size près ladite rue neufve, qui autresfois furent feu Jean le Clerc, contenant un seillon et demi seillon de terre; item, une place de maison qui furent Bertran Gicquel conyenant le quart d'un seillon  de terre ; item, un autre jardin avec une maison seiz jouxte ladite rue de la Boulangerie, qui furent audit feu Jean le Clercq, contenant deux seillons, quatre rais, tiers de rais de terre, et ladite maison contenant de long quarante deux pieds et de laise seize pieds; item, une autre maison de depport appartenant à Colin et Guillaume Bonnet jouxte ladite grant rue contenant trois quarts de seillons, et ladite maison contenant de long trente-ouit pieds et de laize quatorze pieds; item une place de maison, courtil et estables que autrefois posseda Robin Maufras jouste ladite rue neufve, contenant cinq rais de terre, et ladite maison dix-houit pieds de long et 18 pieds de laize; item une maison et jardin que tient Raoullet Nicolas, contenant trois quarts de seillons deux tiers de rais de terre , et ladite maison de long trente-neuf pieds et de laize dix-houit pieds; item, une autre maisonqui fut Jean Loisel, et appartnant à Renault le Do, conyenant une raie et contenant trente pieds de long et douze  pieds de laize; item, un jardin appartenant ès hoirs feu Pierre Nivet, contenant deux rais quint de rais; item, un jardin appartenant à Jean Louasel Canonier, contenant trois quart d'un seillon de terre; item un jardin appartenant ès femme et hoirs de feu Guillaume Mesnier, contenant demi seillon tiers de rais; item un jardin appartenant à Jean du Breil, contenant un seillon de terre ; item, un jardinappartenant ès hoirs feu Jean Pasquier, contenant un seillon une raie de terre ; item, un autre jardin que possede Thomas Chalonge, contenant un seillon une raie de terre; item un jardin jouste la rue de la Boulangerieappartenant à Jean le Gous, contenant environ quatre rais de terre, le tout des choses dessusdites contenantes de longueur neuf-vingt pieds et de laize cent pieds ou envirion. Aujourd'hui furent devant Nous par nostre Cour de Dinan présens en droit trés redouté, hault et puissant Monseigneur Jehan Vicomte de Rohan et de Leon, comte de Porhouet et de Gasnache et seigneur de Beauvoir sur mer d'une partie, et Charles du Breil Seigneur de Plumaugat, René Avalleuc Seigneur de Kerroussaud, Pierre Bourgneuf et Christophle Guillo, ceux Guillo et Bourgneuf  à présent Thrésoriers d'icelle Paroisse, Charles Chauchan, Bertran Gisquel, Guillaume Camben, Robert Cotin, Joscelin Sarcel, François Muret, Jean Marot, Jean Marquis, Estienne Berard, M.Pierre Morin, Tanguy Marot, Jean Chollet, Jean Donard, Josscelin Eberard, Pierre Garnier, Jean Vincent, Olivier Rerigeux, Alain le Refect, Parroissiens de ladite parroisse representans la maire et plus saine partie des Parroissiens d'icelle et chacun d'eux, d'autre partie; eux et chacun en tant que mestier est soubmettant  et soubzmisdrent avec tous et chacun leurs biens aux pouvoir, destroit, coercion, Seigneurie et obéissance de nostredite Cour; promisdrent y fournir et obeir  à droit quant à tout le contenu en cestes; lequel Seigneur de la grace, meu de bonne devotion  et charité, a donné et donne par omosne, cede, quitte et transporte esdits Thresoriers et Parroissiens à jamais heritellement lesdits lieux, fonds et emplacemens dessus declerez, pour y faire édifier ladite Eglise et appartenances d'icelle, lesquieux heritaiges leur mettra à cler et en pleniere deslivrance, si aucuns empeschemens y estoient trouvez, et les leur garentira frans et quittes de toutes charges et rentes à ses propres cousts et despens sans ce que personne soit contraint à y contribuer, avecques la grant vitre du pignon du chanceau d'icelle, parce que lesdits Parroissiens ont voulu, veulent et consentent audit seigneur qu'il soit doteur et fondeur d'icelle Eglise, et qu'il ait enfeux et sepulture s'il le veut au haut du cueur près le grant autier d'icelle Eglise , et autres droits qui appartiennent à fondeur avecq qu'il , ses prédecesseurs et subcesseurs soient participans aux Messes, prieres et oraisons qui à jamés perpetuellement seont dits et celebrez en ladite Eglise; et du parsus d'icelle Eglise, tant de chapelles qui y seront faites que par tous autres endroits d'icelle lesdits thrésoriers et Parroisiens jouiront, pourront bailler et arenter à qui bon leur semblera icelle chapelles et les enfeux et sepultures par tous les autres endroits d'icelle Eglise et en faire et disposer à leur plaisir pour le temps à venir, et faire mettre esdites chapelles et autres lieux, sors seulement en ladite grant vitre estant audit chanceau, telles armes, noms, présentations, tombes, figures et peintures que verront estre à faire, et ainsi que on avoit accoustumé de tout temps ce faire, et ainsi que on avoit accoustumé de tout temps ce faire en ladite Eglise ja desmolie; et a dit et déclaré ledit Seignor ne vouloir que fut ce soit donné aucun destourbier  ne empeschement esdits Parroissiens en aucune maniere qu'ils ne fassent ainsi qu'ils avoient accoustumé; ainsi qu'il vouloit et est son intention de faire autres omoines et liberalitez à ladite Paroisse. Et a esté dit que ce devoit estre remonstré Dimanche prochain en l'endroit du Prosne de la grant Messe d'icelle Paroisse, qui sera celebrée au Chapitre du Couvent des Freres mineurs dudit lieu de Dinan ausdits Paroissiens pour d'eux avoir consentement et ratification de ce que dessus. Donné tesmoin les fceaulx establis aux contrats de nottredicte Cour. Ce fut fait audit Chapitre du Couvent desdits Freres Mineurs le Vendredy doziesmes jour de l'an mil quatre cens quatre-vingt neuf. Escrit par Charles Berard. Ainsy signé, Berard passe, du Boisadam passe. Et au-dessous est escrit :Et dempuis le Dimanche 14 dudit mois de Juin l'an dessusdit, qui estoit le jour et feste de la trinité, furent présens par nostredite Cour de Dinan en droict devant nous en personne les Parroissiens d'icelle parroisse de Saint Mallo de Dinan, et que que ce soit la mere et plus saine partie d'iceux deuement congregez et assemblez en l'endroit du Prosne de la grand Messe d'icelle parroisse, auxquieulx fut par nous leu de mot à mot et à plein donné entendre le contenu cy-dessus escrit, datté du 12 jour dudit mois de Juin, lesquieux Parroissiens d'une mesme voix sans contradiction de nulli aprés la lecture et avoir entendu bien à plein tout le contenu et effect dudit Contract et Lettres l'ont eu agréable, le louerent, ratiffierent et approuverent, voulurent et veulent que tout ce vaille, tienne et forte à effect en tout son planier effect et contenu, moyennant que ledit Seigneur le face consentir et otoriser en toute bonne fourme et raisonnable a l'Ordinaire ou à ses Vicaires; et ainsi le promisdrent et jurerent tenir par leurs serments, et y furent par nous condamnez et condamnons. Donné tesmoin lesdits sceaux. Ce fut fait à Dinan ou Chapitre du Couvent des Freres Mineurs, ouquel fut celebrée ladite grand Messe et fait leditProsne les jour et an susditz. Escrit par Charles Berard. Signé, Berard passe, et du Bouaisadam passe. Titre de Blein. Audit Contract est attaché le prisage desdits heritages faict les ouit et neuvieme Juin 1489 lequel prisage monte à cinq cens cinquante sept livres neuf sols une fois payé. Et au dernier fueillet il y a cet article : Jehan de la Haye pour aller à Tours devers Monseigneur de Raims, Commandatour perpetuel de l'Evesché de Saint Mallo impetrer et avoir ledit congé et licence de bastir ladite Eglise et en apporter Lettres scellées du scel de mondit Seigneur, pour despense de lui, un cheval et son salaire où fut occupé long-temps, cinquante-deux livres. Archives de Blein (Sitôt le retour de Jehan de la Haye, après son entrevue faite avec Pierre de Laval évêque de Saint-Malo et archevêque de Reims, la construction de la nouvelle église fut commencée. Ce fait fut gravé dans l'un des pilliers de la nouvelle église, en une belle écriture Gothique. Cette église sera une première fois grandement modifiée dans la première moitié du 18ème  siècle avec les travaux d'abaissement de la Nef; la fin du 19ème siècle apportera également ses propres modifications à cet édifice par une reprise de travaux sur la Nef aussi. Monier dans Dinan, mille ans d'Histoire).                                                                                            La démolition de l’église originelle de Geoffroy de Dinan, détruite, laisse cependant des ruines sur lesquelles bientôt va être construite une nouvelle petite chapelle, probablement dans la continuité du mariage établit entre le jeune Roi de France avec la jeune Duchesse de Bretagne, Henry et Anne.

    En 1775 l’Abbé comandataire du prieuré de Saint-Malo de Dinan est le vicaire général de l’archevêque de Saint-Malo ; il fera reconstruire presque entièrement cette chapelle, déjà alors forte ancienne, reconstruction que nous pouvons toujours voir aujourd’hui. Cette chapelle aujourd’hui s’appelle la Chapelle de Saint Joachim ; les deux piliers ou contreforts situés tous deux de part et d’autre de cette chapelle, derrière le Cœur, sont les seuls vestiges de la construction de cette chapelle laquelle fut bâtie sur les ruines de la première église construite probablement au tout début du 11ème siècle. Le réaménagement du site, en 1976, nous a laissé quelques belles pierres tumulaires. L’une, au nom de Rohin de Dinart (ou Vinnart ?) et non datée, comprend des Armoiries étranges lesquelles représentent un sablier percé d’une épée et contenant en son centre un cercle, le tout accompagné d’une comète avec sa traine venant mourir au pied d’une croix surmontant le dit sablier. Une seconde pierre tumulaire, datée de 1648, contient seulement les noms gravés de Pierre Lechat et de Briande Lerouy, tous deux tailleurs de leur métier (Nous rencontrons souvent, dans les vieux livres, l'écriture de Dinart pour Dinard).

     

     

     

    La charte de la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan

    Note : 

    Cette charte ne fut point datée lors de son écriture réalisée en la seigneurie de Dinan. Cependant Olivier en ce même écrit confirmera à Marmoutier les donations faites en1122 aux moines de cette abbaye par Geoffroy son aïeul. Ce point concernera la donation de deux manoirs, celui de Nuwtell ou de Notuella et celui de Helfort, manoirs que Geoffroy avait reçu du roi Henry 1er d'Angleterre. Olivier son petit-fils ici susnommé reviendra d'autorité sur les dites donations forçant les moines de Marmoutier établis en ces lieux à lui reverser une rente. A la fin de sa vie, voulant faire "amende honorable", Olivier reconnaitra son méfait restituant aux dits moines de Marmoutier l'usage plein et tranquille des dits manoirs. Cette donation fut au lendemain de cet écrit  enregistrée aussi en Angleterre. L'acte d'enregistrement Outre-Manche porte ainsi la date de "1182", date asseyant par ce fait même le moment en lequel Olivier donna aux moines de Marmoutiers le prieuré de Saint-Malo de Dinan.  

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de DinanApprobatae consuetudinis est rerum seriem gestarum obsequio litterarum usque seros transmittere successores. Quam priscae traditionis consuetudinem , et nostrae aetati permaxime necessariam, ego Oliueruus de Dinanno, pro posse sequi cupiens, universis qui haec lecturi sunt, notum sieri volo, quiae cum quosdam redditus fratrum Maioris-Monastery, quae vulgo maneria dicuntur haec sunt in Anglia, vocanturque Helfort, et Notuella, quae antecessores mei eis ante contulerant, ego et quidam mei pertinentes, per aliquot annos iniuste detinuissemus, tandem ego considerans multitudinem peccatorum meorum, et pro his debitam Dei ultionem pertimescens, extunc tame instantius requirere coepi, ut apud Dinannum in Ecclesia, quam mei antecessores contulerant, Conuentum construerent . Sed quia Ecclesia nondum perfecta erat , et domos Conuentum opportunas instaurari oportebat , de Conuentu ita cum eis deliberaui et composui , ut de redditibus illis , quos me illis reddidisse prosessui sum , Ecclesia prquod infra triennium sieri debet.ius persiciatur ,  Interim tamen octo Monochi ibi erunt, quatuor scilicet sacerdotes, et ego quintus, et duo apud Gigium commorantes, et unus apud sanctum Postemum consistens Hiocto nominati Monachi erunt semper de Conuentu. Praedictas enim domos Abbas Maioris- Monastery , tunc pro nomine sub esse et obedire priori de Dinanno pro amore nostro in posterem constituit. Haec licet ego Oliverius praesentibus quibusdam prius deliberaueram, tamen hac de causa proprie Maius-Monasterium adiens, in Capitulo illorum ipsa die Natiuitatis Domini consistens, quibusdam amicis meis praesentibus plenius confirmavi. In quo Capitulo ob augmentationem praedictae domus de Dinanno, proprer amorem beati Martinni mihi specialiter proprio dono superaddere placuit, vincam scilicet de Allodys, et pratum de Stanno de Hart, et singulis diebus duas summas de bosco meo mortuo, et parco scilicet meo, ad usus Monachorum. Quod cum eis gratanter conssissem , totum me eis contuli, et reddidi, vouens et concedens nunquam me alibi, nisi vel in praedicta de Dinanno Acclesia, vel apud Maius-Monasrerium me moriturum, si Deo placuerit, vel Monachandum. Ipsi autem mihi petenti benigne concesserunt, ut sine huc, siue apud ipso moriar, tanquam frater illorum, et Monachus existam, et beneficium cuilibet Monacho debitum mihi quoquo modo decedam constituatur. Haec utrata permaneant litteras exinde sieri praecepi, ex quibus ynam mihi retinems sigillo Abbatis muniri seci. Quas vero eis reliqui, sigillo meo me praecipiente munitae sunt, Et testes appositi Haimo Presbyter de Gohard, Robertus de Crosor Clericus, Gingrenus de firmitate , Guillelmus de Halnaut, Robertus filius Rabelli, Gauffridus Rex, Ajanus, Fulco.

     

    Essai de traduction

    Cette lettre pour mes successeurs. J'approuve par coutume la conformité des événements. Puisque en notre temps la coutume et les anciennes traditions sont strictement necessaires à tous ceux qui liront ceci qu'ils sachent  ce que je veux (les Saintes Ecritures), par ce que certains frères du  Grand Monastère (de St-Martin de Marmoutier) sont revenus en les manoirs qui sont en Angleterre et qui sont communément nommés Helfort et Notuella dont mes ancestress ont été possesseurs, certains par moi détenus injustement depuis quelques années (Olivier les avait repris injustement aux moines les spoliant ainsi d'une partie de leur revenu, ces derniers avaient  probablement été mis dans l'obligation de relouer à Olivier ces mêmes biens dont hier ils avaient été les seuls propriétaires. Oliver de Dinham, son arrière-arrière petit-fils, 1er baron d'Hartland, rachetera en 1265 et définitivement ces mêmes terres à l'église de Saint-Malo de Dinan, pour une somme de 250), enfin, considérant la multitude de mes péchés et craignant l’antique colère de Dieu devant laquelle il est permis de rechercher la clémence, je commencé à demander avec  l’église de Dinan que mes ancêtres en accord ont contribué à construire (en 1108 les travaux de la nouvelle église commencèrent après la donation de l'église originelle aux moines servant Dieu en l'abbaye de Saint-Martin de Marmoutier), mais par ce que l’église n’est pas encore t

    erminée et les bâtiments assemblés non encore appropriés, laquelle doit être perfectionnée ce qui va demander 3 années. Dans l’intervalle toutefois, huit moines seront là, à savoir quatre prêtres, je serais le cinquième (olivier a décidé de renoncer au monde et de devenir moine), deux seront résidants dans le Gigium et un sera dans l'Arrière-Saint. Les huit moines nommés seront toujours assemblés. Les mentionnés ci-dessus devront êtres placés sous l'Abbé du Grand Monastère (Sous l'autorité de l'Abbé de Saint-Martin de Marmoutier. Certains historiens voient en le Gigium le prieuré de Jugon et dans l'arrière Saint l'origine même de la fondation du prieuré de Saint-Maudez au bourg actuel de Saint-Potan) et devront obeissance à celui-ci à Dinan pour l'amour de la constitution de notre postérité. Moi, Olivier de Dinan, j'ai présenté cette délibération (ma décision). Cependant, particulierement pour cette raison, la maison du Monastère (le maitre Abbé de Marmoutier) est venu dans le Chapitre (le chapitre est l'assemblée des religieux régissant une église ou un ordre monastique ) le jour  même de la naissance du Seigneur (le 25 décembre), lesquels ont composé (négocié ) en ma présence et ont pleinement confirmé  (ma demande). Pour la croissance du Chapitre de la Maison de Dinan susmentionné (Nous sommes vers 1177. Les travaux de construction des futurs bâtiments conventuels ne sont toujours pas terminés et l'église elle même n'est pas parfaite; cette dernière cependant a dû être ouverte au Culte dès l'année 1122, année en laquelle Geoffroy de Dinan tendit sa main au dessus de l'Autel quand il offrit à Marmoutier ses deux manoirs anglais de Helfort et Notuella. Avec cependant la venue de nouveaux religieux, ces derniers  formant alors et ensemble le premier noyau monastique du nouveau prieuré, le châpitre de l'église, par ce fait même, se trouve être augmenté de huit moines)  et pour l'amour de moi et surtout du bien heureux Martin (Saint-Martin), j'ajoute avec plaisir ma propre vigne de Allodÿs et ma prairie de Stanno de Hart (le pré de la Haye) et chaque jour deux mesures de bois mort  pour l'utilisation des moines, à savoir mon parc (Pour permettre aux moines de ce chauffer).C'est avec une bonne concession (une acceptation volontaire), compte tenue de ma proposition,  qu'avec une merveilleuse bonne volonté j'ai donner l'ensemble (l'ensemble de mes dons). J'admets ne jamais aller à un autre endroit sauf dans la susdite église de Dinan  ou dans le grand monastère pour mourir s'il plait à Dieu ou à tous les moines (Olivier admet de fait qu'il ne pourra plus quitter les murs de son nouveau prieuré sauf pour aller dans l'église et pour aller aussi, s'il plait à Dieu, mourrir en l'abbaye de Marmoutier) quitter ce monde monastique . Puis ils m'ont gentimemnt accordé ma demande  qu'ici je meurs avec eux  en étant l'un de leurs frères moines et de bénéficier en toute chose de leur raison et préparer ainsi ma mort.Pour confirmer définitivement  ce que j'ai demandé depuis ce jour, cette lettre que je renforce de mon sceau. et sont témoins Haimon prestre de Gohard, Robertus de Crosor clerc, Gingrenus de Firmitate, Guillemus de Helnaut, Robertus fils Rabelli, Geoffroy Roi , Alain.

     

     

     1122

    Voici maintenant la charte faite aux moines de Saint-Martin de Marmoutier en la dite année 1122 portant sur les manoirs de Notuella et de Helfort

      

    Noverint omnes tam moderni videlicet quam secuturi quod ego Goffredus, Dinannensis dominus, cupiens Dominum propicium fieri peccatis mei et paccatis parentum nostrorum tam defunctum quam vivorum et hoc precibus justorum facilius apud ipsum optinere me credens dedi monachis Sancti Martini Majoris Monasterii duo maneria que in Anglia de dono Hainrici regis possideban .Posui igitur donum istud super altare Sancti Maclovii Dinannensis : posuerunt et illud mecum tam primogenitus filius meus Oliverius quam omnes alii filii mei hoc ipsum et benigne concedentes et sicut dixi mecum donantes Concessit et hoc uxor mea Orieldis et ipsum donum supradictis fratribus a nobis factum multum animabus nostris profuturum dixit .Ut igitur ipsum donum eisdem fratribus deinceps ratum maneret magnum optinui a domino rege Hainrico ut ipsum donum munimento sigillatarum litterarum suarum eisdem fratibus confirmaret, quod et benigne sua gratia fecit Hujus donationis nostre sicut superius dictum est sunt isti : Simon archidiaconus, Eudo Goinius, Gaufredus filius Bertranni, Gaufredus filius Erani, Bolgetus filius Hervei, Hugo Machomus filius Tidualdi. De monachis : Guigomarus, Durandus Asinus, Rainaldus de Moriaco, Andreas de Biturca, Herveus. De homnibus Sancti Maclovii, David de Miniaco, Radulfus filius Channoci, Eudo Boilinuscus et filius ejus David, Aubertus presbiter filius Ewardi. Actum est hoc sub Bernardo priore Dinannensi, anno Incarnatione Domini MCXXII

    Traduction demandant à être corrigée :                                                                 Que tous sachent aujourd'hui ce que moi Geoffroy seigneur de Dinan poursuit, désireux de faire clémence de mes péchés devant Dieu ainsi que des péchés de mes parents décédés et vivants et facilité par les prières faites devant Lui, ce que je crois ainsi pouvoir obtenir ; je donne aux moines du Monastère de Saint-Martin (de Marmoutier) deux manoirs en Angleterre, don du roi Henry que je possède. Je fais ce don sur l'Autel de Saint-Malo de Dinan et fais de sorte que mon fils aîné Olivier ainsi que tous mes autres fils fassent de même et accordent ce don avec  indulgence ce que ma femme Orieldis accorde et ce don ci-dessus devant les frères nous l'avons fait pour qu'une grande partie de nos vie soit plus profitable. Et par conséquence les frères après moi ont ratifié ce don qu'avec grande opportunité j'ai obtenus du seigneur le roi Henry, protégé par sa lettre scellée et confirmé aussi par les frères, cela fut fait par sa grace et sa bonté. De notre don ci-dessus susmentionné ont été les témoins suivants :Simon Archidiacre, Eude Goinius, Goeffroy fils de Bertrand, Geoffroy fils d’Erani, Bolgetus fils d’Hervé, Hugo Mochomus fils de Tidualdi. Les moines Guigomarus, Durand Asinus, Rainalde de Moriaco, André de Biturica ; Hervé. Les hommes de Saint-Malo :  David de Miniac, Radulfus fils Channoci, Eudes Boilinuscis et son fils Davis…Aubert prêtre fils d’Ewardi. Cet acte a été fait par Bernard prieur de Dinan en l’année 1122.  

     

    Cette traduction personnelle nécessite une grande correction, si vous pouviez m’aider ! Merci 

     

     

      

     

      

     

     

     

     

     


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  • 1374

     

    1374 est la première année en laquelle la terre de la Courbure sera citée. 

     

     

    Mon Plaisir à la Courbure et le moulin Baudouin

    - Mon Plaisir à la Courbure

     Le méandre avant 1809.

    - Mon Plaisir à la Courbure

     Dans son amorce le méandre de la rivière au port Baudoin.

     

    - Mon Plaisir à la Courbure

    Le port Bédouin et son chantier à bateaux.

     

    Mon Plaisir à la Courbure

    Le moulin baudouin

     

     

    Lien sur diaporama

     

     

    - Mon Plaisir à la Courbure

     

    Hier l'ancien méandre de la vieille rivière. Ce méandre aujourd'hui à presque entièrement atterri. Au dessus sous l'horizon s’aperçoit le château de Grillemont.

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     Le vieux moulin prieural au port de Dinan jouxtant le Vieux Pont. Dessin réalisé après 1829.

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     Le Moulin Baudouin à l'ancien port de la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     La tranchée fluviale  ou le canal de la Courbure au travers du rocher d'Alcaïs. A droite du canal est la Courbure, à la gauche du dit canal les contre bas de Taden et l'actuelle Vallée dite des Chênes 

    [Pensés à la fin du XVI siècle, commencés au XVII siècle  suivant, les travaux de percement de la montagne de Taden furent presque aussitôt abandonnés. Avant 1827, lorsque des études sont menées pour la réalisation du canal d'Ille et Rance, la réalisation d'une écluse était déjà ici envisagée puisque un ancien plan préparatoire implante très clairement en son dessin, en face de l'actuelle usine de traitement des eaux,  un déversoir. Celui-ci par définition impliquait systématiquement  la réalisation d'une écluse. D'après le "morceau" de plan ci-dessous cette écluse devait probablement être érigée à l'emplacement de l'actuelle faille laquelle est présente encore de nos jour dans la montagne de la Courbure. Le projet d'une écluse ici présente ne sera jamais réalisé puisque un canal plus tard lui sera préféré puis exécuté. Les travaux de ce dernier commencèrent en l'année 1827 pour être terminés deux années après, en 1829].

     

    Mon Plaisir à la Courbure

    Plan réalisé avant 1647 et  implantant le déversoir de la Courbure ainsi que son écluse tous deux ici même prévus. Ce plan implante aussi la nouvelle petite chapelle qui sera ici même édifiée en 1647, ou très proche de cette date. 

     

    Mon Plaisir à la Courbure

    Dessin donné pour représenter la fontaine de la Courbure. Oeuvre de François-Agathon du Petit Bois né le 24/08/1773 et décédé à Combourg le 24/11/1856. Ce dessin fut très probablement dessiné avant l'année 1829. En cette même année  on commencera à percer la montagne de la Courbure, ou le montagne d'Alcaïs, afin de pouvoir réaliser un canal en son sein. Avant que ce canal soit réalisé la Courbure était alors assise en la paroisse de Taden et "continue" aux moulins de la Fontaine des eaux. Il s'agit ici très probablement de la Fontaines des Eaux assise en contrebas de l'ancienne noble métairie de Saint-Valay. que nous pouvons apercevoir en haut de ce tableau

     

     

    Je tiens à remercier ici madame et monsieur Jamet pour leur extrême gentillesse à mon égard et aussi pour avoir bien voulu me permettre de photographier quelques uns de ces différents tableaux en leur possession. Merci encore. JP

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

    Ci-dessus la "tranchée" laquelle devait recevoir l'écluse...son déversoir jamais ne sera réalisé.

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     Le canal de la Courbure dont les travaux commencèrent dès 1829.

      

    Le canal de la Cour

      

    Mon plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

     

    La Courbure en 1844 est une ancienne courbe naturelle de la rivière de Rance encore pleine de ses eaux. Elle est toujours en Taden et  se positionne ainsi à l’entrée du port de Dinan. Elle contourne, en cet endroit, un rocher nommé le Rocher d’Alcaïs lequel sépare le port et l’entrée de Dinan du début de la plaine de Taden. Cette courbe, appelée depuis la Vieille Rivière, a été rattachée d’une façon définitive à la commune de Lanvallay par un décret rédigé en avril 1847.

    la boucle de la rivière née de ce méandre, bien avant le plein développement économique portuaire de la seconde moitié du 18ème et de la première moitié du 19ème siècle, développement dû à l’Industrialisation naissante et à la navigation à voile, provoquait et obligeait depuis toujour, à faire  un très grand détour pour entrer au port par la rivière. (Le port devait connaître un premier déclin économique dans la seconde moitié du 19ème siècle, déclin dû principalement à l’apparition de la vapeur et de son utilisation.  En 1833 eu lieu la première liaison Dinan-Saint-Malo en bateau à vapeur. L’industrie du lin, florissante alors à Dinan par les besoins de la marine à voile, était alors inéluctablement condamnée à disparaître).

     Un projet du percement ici d’un canal, grande tranchée devant ouvrir en deux le rocher d’AlcaÎs, fut très tôt, dès la fin du XVI siècle, pensé et mis à l’étude. Ce projet dans son aboutissement demandera de très nombreuses années dans son propre déroulement.  Les travaux de percement de l’isthme commencèrent en effet dès l'année 1635 mais furent presque aussitôt stoppés  puis abandonné pendant de très nombreuses années devant une seule opposition  réunie :celle du prieuré de la Magdeleine du Pont de Dinan et celle de  l’ensemble des habitants du port. En  effet ces derniers,  par une crainte plus ou moins légitime, redoutaient des élévations importantes des eaux  lors des fortes marées exceptionnelles.

    Le dépouillement de certains des actes de baptême du prieuré de la Magdeleine, au 17ème siècle, nous relate et nous d’écrit,  par un texte rajouté,  les conséquences d'une inondation maritime qu'il y eu une nuit suite à une très violente marée.   Cette marée de fait avait provoqué une inondation générale de tout le port obligeant l’ensemble des habitants à se déplacer uniquement en barque et cela pendant plusieurs jours.Le retrait des eaux est toujours d'une longueur monotone...

     

    Ce projet fut néanmoins repris et mené à son terme un siècle après avec le percement complet de l’isthme qui eut lieu en 1829. L’essor fluvial du port commencé vers 1750, l’expropriation en 1759 de toutes les maisons construites en bordure du quai de Dinan pour le réaménagement de celui-ci (son inauguration eu lieu en 1771), les travaux de canalisation de la Rance qui débuteront en 1787,  (en 1804 commence sur le port les travaux relatifs à la canalisation  de la Rance) tous impliqueront systématiquement la terminaison de ce percement commencé un siècle plus tôt.

    La Courbure depuis des temps très anciens a possédé au creux de sa boucle, assise au pied de son rocher, une petite chapelle placée sous la protection de Notre Dame de Bon Réconfort. La première mention de sa présence en ce lieu remonte en l’année 1330. Elle relevait au début du 17ème siècle du Chapitre de Saint-Malo et ce dernier, chaque Dimanche, devait faire célébrer une messe dite "basse"(lors des messes basses le prêtre marmonnait des paroles indistinctes qui n'étaient pas destinées à être entendues par l'assistance) moyennant une redevance de 14 boisseaux de froment. Ces derniers représentaient 7 hectolitres environ.  Cette redevance était à la charge des propriétaires des terres et des maisons de Baudouin. (Cette terre de Baudouin comprenait en autre une métairie noble et un moulin dit de Baudouin lequel fut la proie d’un incendie en 1819. Ce moulin fut entièrement emporté et ainsi détruit pour toujours par une forte inondation au début du siècle dernier. Les maisons dites plus haut de Baudouin, ancienne  métairie noble en effet dite plus tard : métairie de Baudouin, sont aujourd’hui un ensemble de gîtes. En la façade principale se trouve être toujours des Armoiries muettes).

     

    Cette chapelle, dont un acte de vente date de 1795,  était déjà fortement dégradée en 1640. Monsieur Yves Collet, alors propriétaires des terres et maisons de Baudouin,  entra en opposition avec le chapitre lequel refusait de la remettre en état. Sa requête entendue, Monseigneur Achille de Harlay, évêque, obligea  les chanoines a restaurer ce lieu saint. Quelques années après, à savoir 7 ans,  le chapitre obtint l’autorisation de déplacer cet édifice à l’emplacement où le positionne l'un des plans napoléoniens de 1844. En quel endroit premier se dressait la chapelle originelle ? Ce nouvel édifice était malheureusement condamné à tôt disparaitre.  Quelle en a été la cause au 19ème siècle ? Est-ce l’implantation d’un chantier à bateaux situé tout à proximité ? Toujours est-il qu’il ne restera plus de cet édifice religieux qu’un simple pan de mur encore présent en 1857.

    Cette chapelle est également citée par Raoul de Navery, femme écrivaine et auteur du roman de Patira. Cette œuvre sera rédigée en 1875. Cet ouvrage littéraire relate l’amour tragique,  à l’aube de la Révolution française, qui eut lieu entre Tanguy et Banche de Couëtquen, seigneurs de Couëtquen. Cette histoire forme une trilogie dont la seconde partie entre en relation avec le trésor de l’Abbaye de Léhon caché dans ses souterrains. Avant de se donner la mort, peu de temps après avoir perdu Blanche, son amour, Tanguy de Couëtquen vient une dernièrement fois se pencher au devant de notre dame de Bon Réconfort avant de s’offrir à la berge de la Rance, du haut d’une falaise dont les formes étranges emplissaient les gens d’effroi  (...Ses regards se portèrent vers la droite sur un petit temple dont le seuil descendait vers les roches de la rive. Souvent,  le Dimanche, les pécheurs de la Rance s’y rendaient pour remercier la vierge  de les avoir sauvés pendant la tempête…une année à peine s’était écoulée et Tanguy revoyait seul les murs de Notre Dame de Bon Réconfort…).

    Un ermitage très ancien, dont l'histoire appartient à la Tradition dite "Populaire", et donc très antérieur à cette petite chapelle par la seule force des choses, est positionné également en ce lieu par Luigi Odorici, historien de Dinan. Ce dernier  a écrit en 1857 "Recherches sur Dinan et ses environs", l’œuvre peut-être la plus complète jamais écrite sur l’Histoire de cette ville capitale provinciale. Les Plans napoléoniens réalisés  en 1844 nous montre une Courbure professionnelle. Malgré le déclin de l’industrie du lin, déclin entraîné dans la chute de la voile à bateaux, le port connaît toutefois un certain essor lié à un usage toujours plus important de bateaux, petits ou grands, de pêches ou autres. Ainsi un chantier à bateaux s’établira ici même,  en cet endroit,  avec toute l’infrastructure nécessaire. Un pont dénommé "passerelle" sur le plan napoléonien est ainsi jeté sur l’ancienne boucle de la rivière depuis peu remplacée par le percement de l’isthme.  Ce pont sur pieux de bois, réalisé au début du 19ème siècle, réuni ainsi  la rive de Lanvallay (les actuelles terres labourables situées en contre bas  de la Landeboulou) à la Courbure alors appelé le "port de la Courbure". A proximité de la chapelle de Notre Dame de Bon Réconforme on édifie ainsi un magasin, un fourneau pour cintrer le bois à chaud ainsi qu’une forge dont le bâtit existe toujours aujourd’hui envahit qu’il est par les herbes et un lierre étouffant. En cet endroit, quelques dizaines d’années plus tard, viendront s’entraîner les soldats du régiment des Dragons de Dinan. Certaines cartes postales anciennes les représentent ici à l’entraînement ; une carte postale représente en autre l’isthme ouvert et le nomme la Tranchée de Tir. Nous allons arrêter ici cette courte promenade en espérant que votre regard, demain, en ce même lieu, sera vous porter encore un peu plus loin.

     

    Mon Plaisir à la Courbure


    Le port Baudouin. Ici représentation du chantier naval en l'ile de la Courbure en 1844. Sur les plans napoléoniens de 1844, donc sur ce plan personnel aussi, est alors représentée en la dite année 1844 la carrière de Baudoin. Celle ci a vu très probablement le jour avec les travaux de la réalisation du dit petit canal réalisé lui au travers de la montagne d'Alcaïs. La petite chapelle ancestrale est positionnée face à la ville de Dinan. Faisant face à la petit passerelle ont été implantés les différents magasins ou ateliers nécessaires pour la réalisation de ces bateaux marchands, notamment un atelier pour cintrer à chaud certains des bois utilisés"; la forge pour les fer se trouvait quant à elle au devant de la dite petite chapelle cela montrant ici même toute l'étendue de cette zone de travail La vieille rivière en 1844, juste née et hier encore navigable, était alors toujours complète et entière. Aujourd'hui la vieille rivière étant presque entièrement atterrie l'ile de la Courbure en tant que telle n'existe plus.

    Note :

    Montplaisir est un petit ruisseau qui prend  naissance à l’entrée du bourg de Lanvallay, sur la terre dite de Monplaisir, terre située en bordure de la rue de la Prévallay. Il poursuit ensuite un cours silencieux et effacé avant de se jeter dans la Vieille Rivière à la Courbure.

     

    Jean-Pierre

     

     

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

     

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

    La Mangrove

     

     

    Mon Plaisir à la CourbureMon Plaisir à la Courbure

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Très rare spectacle féérique dû essentiellement aux inondations dernières de la Rance. En période normale ne s'écoule ici plus qu'un tout petit ruisseau.

    A quand la remise en état de cette Vieille rivière laquelle demain, à cause d'un atterrissement permanent et important, n'existera plus.

     

     

    Ci-dessous en Automne...

     

    Mon Plaisir à la CourbureMon Plaisir à la Courbure

     

     

     

     

     

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    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     Ancienne petite forge du chantier à bateaux. XIX siècle.

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     

     

    Mon Plaisir à la Courbure

    L'ancienne carrière de la Courbure; début XIX siècle.

     

    Mon Plaisir à la Courbure

     la percée

    Percement ou faille réalisée au travers de la montagne d'Alcaïs quand fut "pensée" l'écluse de la Courbure. Celle-ci ne fut jamais réalisée puisque lui fut préféré un petit canal

     

     

    Ci-dessus des photos de la Vieille rivière

    Aujourd'hui l'ancien méandre de la rivière est toujours assis en contrebas du vieil château de Grillemont; il est en cours d'atterrissement. La  rivière de Rance ici même depuis des lustres a définitivement déserté son lit. Abandonné il est devenu ce coin presque sauvage que nombre de chasseurs de photo toujours recherchent.  En cet endroit, hier presque fluvial, une eau désormais à fleur d'eau, très basse, envahie par les herbes et les oiseaux, par des troncs multiples courbés affleurant leur propre reflet, n'est plus qu'une très vieille dame. Elle n'occupe plus désormais qu'un cinquième de ce qui fut  ici même son grand lit. Devenu le "refuge" de certains oiseaux protégés, devenu un lieu propice à certaines herbes elles aussi protégées, ce coin naturel est désormais protégé par le Pays de Dinan et son Agglomération. Saluons ce fait devant la présence d'une chauve souris propre à cet habitat. Mais cependant pouvons-nous regretter amèrement cet  atterrissement inéluctable  lequel un matin, à jamais,  effacera  la toute dernière goutte d'eau  en ce lieu encore présente ?

     

    Ci-dessus le très intéressant mémoire de stage  d'Antonin Chapon. Ce mémoire Antonin l'a soutenu à Nancy le 5 septembre de l'année 1211. Ce mémoire consacré à la vieille rivière et à son méandre est d'une qualité très grande... 


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    La Lande-Boulou

    Le château de Grillemont à la Landeboulou 

     

    - La Lande-Boulou

    Le château de la Landeboulou

     

    La Lande-Boulou

     Ancienne maison du village de la Landeboulou

     

    La Lande-Boulou

    L'ancien pigeonnier seigneurial du manoir de la Landeboulou 

     

    - La Lande-Boulou

     Le manoir de la Landeboulou.

     

    Lanvallay

    une petite question d’Histoire

     

    La date de la fondation du  prieuré du Pont à Dinan nommé, dès le 16ème siècle, le prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan, reste encore aujourd’hui incertaine. Nous savons toutefois que ce prieuré, érigé en la présence de l’Abbé Willehm de Saint Florent  le Vieil près de Saumur, n’a pu être fondé qu’entre 1070 et 1118 puisque Willehm (1), en effet, ne renoncera à son droit d’ainesse pour prendre l’habit monastique (3) qu’en cette même année 1070 et qu’il décèdera en juin de l’année 1118 ; ces deux dates encadrant ainsi parfaitement la fondation de ce prieuré sis au Pont à Dinan.

    Lors de la fondation du prieuré du Pont à Dinan, parmi les différentes témoins alors présents autour de Geoffroy de Dinan (2) il est spécifié la présence de Picot de Landa Boilot [Huic dono afferunt Willehm Abbas sancti Florentii in cujus manu hoc donum factum est , cum cutello Guihenoch Monachi ; Goffredus de Langan , Donatus Rainaldus silius Eudonis , Wilmus Videne , de militibus ejusdem Castri , Radulfùs Vicecomes , Haimo filius Guihenochi, Guido Gobio , Gostridus de Ferraria , Graffio , Picotus de  Landa Boilot , fie alii muid. Postea tulit illuc Dominus Abbas Willelm (4) ].

    En reprenant le nom de ce dernier témoin, Picot de Landa Boilot, ne peut-on faire ici et maintenant un rapprochement avec l’appellation de la Lande-Boulou, laquelle appellation désigne toujours aujourd’hui, séculairement étirée au dessus d’une boucle de la rivière,  l’une des extrémités de notre long plateau Côtissois. A l’un des endroits de cette terre, situé au-delà des parties depuis toujours labourées, se trouve un à pic vertigineux sur lequel poussent, depuis la nuit des temps, ronces et genets.

    Le terme de Landeboulou que l’on retrouve parfois écrit aussi sous la forme de Lande Boulou (5),  ne pourrait-il donc pas éventuellement trouver son origine dans la désignation d’une lande située à l’extrémité d’une falaise ? Si le nom de ce témoin nommé vers 1090 Picot de Landa Boilot devait, en effet, pouvoir être relié orthographiquement avec celui de la Landeboulou, nous aurions alors ainsi l’origine orthographique de ce hameau lequel se trouverait, par ce fait-même, être le plus ancien des différents hameaux formant toujours aujourd’hui notre commune [à noter toutefois que l'acte de fondation du prieuré du pont à Dinan cite aussi la terre de Saint-Solen cela au travers de Brecel l'un des témoins de cette charte : Bresseli de Sancto Solempni...] Sur cette terre, aujourd’hui encore, s’élèvent deux des plus vieux manoirs de notre commune, celui dit de Grillemont et celui dit de Landeboulou. 

    Le patronyme Picot quant à lui, pour finir ce texte ici, est cité présent sur la commune de Lanvallay dès la seconde moitié du 16ème siècle et cela en la personne de Maurice Picot lequel, né vers 1550, est dit sieur des Croix.

     

     

     

    (1)  Willehm ou Guillaume de Dol est le fils aîné de Riutall ou Riwallon dit Chêvre-Chenu, 1er sire de Dol et de Combourg. Riwallon dit Chèvre-Chenu, frère de Goscelini ou Josselin de Dinan, 1er  sire de Dinan connu, eu pour parent Haimon de Dol et Roianteline ; Haimon étant dit Vicecome (lieutenant délégué représentant le comte) et Roianteline,  vicomtesse, dans différentes chartes religieuses.

     

    (2)  Goffredi ou Geoffroy 1er de Dinan, fils d’Olivier de Dinan, est le petit-fils de Josselin de Dinan et aussi, par conséquence, le petit neveu de l’Abbé Wilhem, maître abbé de Saint-Florent le Vieil de Saumur.,

     

    (3)  Willehm, renonçant à son héritage seigneurial de Dol en tant que fils aîné de Riwallon, sera remplacé à la tête de cette seigneurie fondée par son oncle Junguené, alors archevêque de Dol et  frère de Riwallon, par son frère puisné Jean 1er de Dol lequel, lui aussi, peu de temps après, deviendra archevêque de Dol.

     

    (4)  A ce don assistèrent Willehm Abbé de Saint Florent en la main du quel fut remis ce don, du moine Guilleux ; Geoffroy de Langan, Douat Rainald fils d’Eudes, Wilmus Videne, pour les soldats de la même place forte Raoul Vicomte, Haimon fils de Guihenoch, Guy Gobio, Gostridus (Goffredus ou Geoffroy) de Ferrare, Graffio, Picot de Landa Boilot et de nombreux autres. Ensuite, le maitre Abbé Guillaume…

     

     

    (5)  En langue latine tardive, au moyen-âge, le mot Landa désignait un sol aride, une terre inculte ; le mot  Boulou quant à lui  pouvait-il être utilisé pour  désigner l’extrémité d’une terre ou son étendue comme l’extrémité de la lande ou l’étendue de la lande ?

     


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