• - 1726-1730. Revenus et charges du prieuré

    1724 - 1730

    Les recettes et charges financières du prieuré

     

    Réalisé en 1730 cette étude, ou plutôt ce bilan financier, est important pour nous dans la mesure où ce travail semble pouvoir révéler un appauvrissement des revenus du prieuré en ce début du XVIII siècle [en effet en cette année 1730 les dites rentes du prieuré vont s'élever à un montant total de 2080 .00 livres lorsque que les deux années 1692 et 1693 ont rapportées ensemble, sur les deux exercices, un montant total de 5298 livres soit par an un revenu annuel moyen de 2649.00 livres par an . Quelle fut l'origine de cette  diminution des recettes du prieuré de 25 %  sur à peine 40 années ? Il nous faut savoir cependant qu'en 1762  le départ de Pierre Salmon ayant laissé la ferme du prieuré vacante maitre Loyer établira pour le prieur une "estimation" des rentes annuelles du prieuré, estimation faite suite à la volonté du prieuré de remettre en ferme le prieuré; l'estimation "financière" sera alors évaluée à un montant annuel de 2954 livres].  A défaut de cette vérité les recettes et charges présentées dans ce "mémoire" auraient-elles été effet sous évaluées ou sous-estimées dans leur somme totale énoncée ? Si cela était alors pourquoi ce calcul volontaire ? Il manque en effet les recettes du bailliage de Lanvallay ainsi que les recettes de l'ensemble des bâtis présents à la Magdelaine, bâtis devant tous le versement d'un impôt seigneurial annuel. Pourquoi cette omission ici aussi ? Cela était-il réellement une omission ? 

    Ce éventuel déclin financier constaté en cet acte semble devoir correspondre étrangement à l'établissement ici même, au port de Lanvallay, d'une nouvelle classe sociale, ouvrière celle-ci; en effet les grandes familles de notables ici hier présentes ne le sont presque plus en ce début du XVIII siècle.  Cette "naissance ou renaissance sociale" produite ici aussi, au plus près du port de Dinan, en le faubourg de la Magdelaine du pont à Dinan a t-elle été, elle aussi, en ce tout début du XVIII siècle, l'un des nombreux signes précurseurs tous annonciateurs de ce qui allait très bientôt se produire en tout le royaume de France, cela en l'année 1789 ? La Connaissance et sa lumière allait bientôt rayonner sur tout un monde séculaire empli de mille ténèbres [Si le XVIII en Europe fut le temps des lumières lesquelles succédèrent aux "ténèbres" il ne faut pas pour autant oublier tout le monde antique lequel, empli de controverses, fut aussi l'un des plus intellectuels en lequel brillèrent tant de pensées multiples. Au IV siècle A.J-C le comique athénien Ménandre n'a t-il pas dit : la plus petite partie de ta vie reste l'instant présent. Tout ne serait-il que succession ?                  Les premières heures européennes du XVIII siècle furent le berceau d'une toute nouvelle société et pour certains d'une nouvelle conception de soi même il est vrai aussi. Cet enfantement fut donc celui ayant donné vie au siècle nommé le Siècle des Lumières lequel vit le jour vers 1700 ce même siècle en France s'achevant dans la douloureuse jeune enfance de la Révolution française. Ce siècle des Lumières éveilla enfin, cela en presque chaque individu, la conscience profonde d'Etre, la conscience de Soi.  Porté par ce nouveau courant de pensée la religion fut aussi mise à mal à cause de ses excès ou de certains de ses privilèges ancestraux. Ce siècle a contenu en certaine de ses heures l'éclat de toute une nouvelle littérature, de toute une nouvelle Pensée, de toute une nouvelle philosophie, de toute une nouvelle conscience profonde et sincère, les mathématiques, la chimie, la physique, tout pris un envol en ce siècle dit des Lumières.  L'homme pris enfin conscience de ses origines, il pris conscience de ce qu'il pouvait réellement faire, il prit conscience de ce qu'il était; une nouvelle société à ses côtés allait alors bientôt naitre accompagnée bientôt par la naissance de la première industrialisation].                      Dans l'énumération des biens du prieuré énumérés ci-dessous sont mises sous silences aussi les fermes de la Jossais en Taden, celles de Pleudihen, celles de Crehen ou encore celles de Plessis-Balisson lesquelles ne sont point citées dans cet acte non plus; pourquoi ce silence alors que les droits de dixmes s'appliquant ou s'étendant aux dites paroisses de Pleudihen, Taden ou de Crehen par exemple sont citées et avant et après cet acte ? Pourquoi cette omission ici constatée également ? [Il faudra attendre l'année 1761 pour que l'on puisse voir paraitre une autre étude des rentes du prieuré; malheureusement cette dernière est d'une lecture difficile. Le 9 avril 1762 apparait une nouvelle levée des rentes et charges du prieuré. Cela se fera sous la ferme du sieur Pierre Salmon lequel avait affermé la maison du prieur à la munitionnaire des vivres militaires. Sous la gestion de sa ferme, laquelle sera remise en question par le prieur, le moulin connaitra de longues périodes de chaumage inexpliquées; pour avancer cela monsieur Loyer, auteur de la dite levée, notaire du prieur, avancera le fait que le sieur Salmon voulait sous-affermer le dit moulin pour une somme trop élevée. En cet acte ici étudié de 1726 les dites dixmes s'étendant aux paroisses de la Jossais, de Crehen, de Pleudihen seront en effet toujours citées en 1763 lorsque les consorts Pierre Salmon et Hélène Lemée deviendront tous deux les derniers fermiers généraux des biens temporels du prieuré].

    Comme une très grande majorité de prieurés et de monastères le "déclin spirituel et économique" de notre prieuré commença probablement très tôt, probablement peu après l'apparition des premiers abbés et prieurs commendataires [la première moitié du XVII siècle assistera cependant à des travaux de réparation régulièrement réalisés en le prieuré du pont à Dinan. Ainsi en 1623 les celliers de la cour de prieuré seront réalisés, certaines toitures seront refaites à neuf et les murs séparatifs des différents jardins réalisés aussi. Le puits de la cour de l'église sera lui refait de neuf ainsi que certains travaux propres à l'intérieur de l'église. Bref notre prieuré en ce début du XVII siècle semble avoir été régulièrement entretenu Ces travaux seront cependant les derniers "archivés"...]. En cette année 1730 le prieuré dans son ensemble construit était déjà presque vide de toute sa vie monastique originelle en ce lieu hier au moyen-âge si présente. Seul restait alors ici, au XVIII siècle, en son église déjà très séculaire, le prestre-procureur officiant et représentant ici même le prieur maître religieux des lieux, maître désormais loin et toujours absent de son logis prioral [le fermage de la maison du prieur en lui même implique le non présence de tout moine ici établi et cela dès le premier fermage de la dite maison du prieur. En 1760, près de 20 ans avant que n'éclate la Révolution,  la maison était déjà sous affermée à la munitionnaire des vivres de la ville de Dinan. La vie monastique en ce lieu n'existait alors probablement déjà plus depuis longtemps]. L'année 1730 n'est pas à l'image de l'année 1623. La vétusté du bâti du prieuré, quel que soit ce bâti, était alors déjà omniprésente puisque le four banal et le moulin, ce dernier  assis sur la rivière, tous deux était très fortement délabrés les prieurs n'étant pas très attachés, semble t-il, à un entretien régulier des biens du prieuré, ici présents, tout au long de la rue du Four et de la rivière aussi. Le très grand délabrement du four banal et du moulin prioral allait être la cause indirecte en 1738 de la "démission" du prieur Lemaistre et obliger son supérieur, Dom Léonard Ducrot, a procéder à la destruction du four banal puis à celle de sa reconstruction. Il en sera de même pour le moulin assis sur la rivière...L'abandon avancé du prieuré en 1730, abandon lequel sera "confirmé" en 1738 par une sentence rendue peu de temps après l'entrée en ferme des consorts Deshayes-Dohier, serait-il à lui seul à l'origine de ce peu de recettes ici constaté ?

     

    Evesché de Dol. Paroisse de Lanvallay.Prieuré de la Magdelaine du Pont à Dinan.

    Le dit prieuré dépend de l'abaie de St-Florent. Déclaration que donne a nos seigneurs de l'assemblée generalle du Clergé de France qui sest tenue en l'année 1730, et a messieurs du bureau du diocèse de Dol, messire Laurent Réallan prestre procureur de messire Gilles le Maistre prieur commandataire de la Magdelaine du Pont à Dinan fondé de sa procuration cy devant par devant notaires à Dinan le 18 aoust 1727 et controllée au dit Dinan le 22 du mesme mois par RI...., des recettes et charges du dit prieuré suivant les coppies des baux des fermes cy attachées.

    Revenu du prieuré. 

    - Une coppie de ferme du 24 janvier 1727 passé avec Pierre Lorre et Jeanne Le Metayer sa femme pour la somme de mil vingt livres par an, ou les liens du prieuré sont expliqués en partie. Cy 1020 livres.

    - Une autre coppie de ferme du 5 aoust 1726 passé entre Jan Gingast et Julllien Hernault  pour la somme de mil quarante livres par an des dixmes  de la paroisse de Miniac Morvan. Cy 1040 livres.

    - Autre coppie de ferme du 16 mars 1724 passé entre Sébastien Aubry et Jeanne Vallée sa femme de la dixme de Lanvallay pour la somme de vingt livres par an. Cy 20 livres.

    Sommaire du dit prieuré se monte à la somme de deux mil quatre vingt livres. Cy 2080 livres.

    Laurent Reallan prestre.

     

    Charges du dit prieuré

    Presente un mémoire des charges que monsieur le prieur de la Magdelaine m'a envoyé de Paris pour joindre à la dite déclaration.

    - Pour les deximes et subventions cinq cent cinquante six livres. Cy 556 livres.

    - Aux religieux de Saint-Florent deux cent livres. Cy 200 livres.

    - Pour le chapelain cent cinquante livres. Cy 150 livres.

    - A monsieur l'abbé de Saint-Florent douze livres. Cy 12 livres. 

    Total des charges se monte à la somme de neuf cent dix huit livres. Cy 918 livres.

    Laquelle déclaration je certifie estre véritable sous les peines énoncées en la Délibération de l'Assemblée généralle du clergé du 12 novembre 1726 laquelle je remis a monsieur à monsieur de Lourmel  Ch. et Gr. ...des députés du bureau du diocèse de Dol, déclarant au surplus navoir omis aucun des biens dépendants du dit prieuré, en foi de quoi je signe le présent le sept juin mil sept cent vingt neuf.

    Je promets remettre la présente déclaration aux mains de monsieur le syndic sans approbation d'icelle à Dol le 9 juin 1728. De La Nouvel vicaire général.

     

     

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