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Les Etoiles cendrées
Les Etoiles cendrées
O sombres Nuits ! Séculaires compagnes…
La couleur si noire de vos songes
Envenime les maux où brille l’Onde ;
Ecoutez gémir nos corps las,
Les étoiles aussi meurent de froid.
Frémissez et versez nos cœurs
Où la lune prend sa douce pâleur,
Où l’aube assassine tous les soirs.
Vos laitances seules traversent nos voiles
D'airain et s’en viennent doucement
Raviver, dans de froids silences,
L’hymne ivre de nos pauvres corps si roides.
Tel un Dieu puissant et sévère
Le bord béant du gouffre s’éveille ;
Non ! Restez ! Devenez Dames sombres
Ces fers qui seuls nous lient au monde
Mais l’Aurore déjà tôt vous émarge
Et maintenant, douces mies, j’ai peur.
Les jeunes jours fougueux dans le large
S’enivrent de nos chairs et vous heurtent
Mais je ne puis prendre mille sourires...Mon Dieu ! Au Graal où les soirs meurent
Verse mon chant trop amer et pleure
L' Ombre des corps si seuls et ivres.
Mercredi 30 mars 1994. Jean-Pierre
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