• - Charte de la fondation du prieuré du pont

      La fondation du prieuré du Pont à Dinan

     

     

    1070-1118

     

     

    La fondation du prieuré du Pont à Dinan possède plusieurs chartes la charte originelle ayant été très tôt "recopiée". Ainsi il existe de nos jours des "copies manuscrites " réalisées au XVII siècles notamment dont certaines comportent plusieurs parties absentes. Le CNRS d'Orléans, "domaine des chartes",  a pu lui nous livrer une copie de la charte elle originelle...Au travers de sa lecture nous allons "essayer" de comprendre quelques unes des raisons mêmes de la fondation du prieuré du Pont, fondation voulue par Geoffroy 1er du nom seigneur de Dinan cela vers 1100. Cela va se faire en essayant de jeter un regard neuf et sur les témoins alors présents en ce jour et sur son "contexte" même.

     

     

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                        Transcription complète d'Auguste Du Paz. XVII siècle.

     

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

    Page n°1 de la Charte originelle de la fondation du prieuré du pont à Dinan en le Cartulaire du prieuré de la Magdelaine, Cartulaire que nous avons personnellement acheté au CNRS d'Orléans, département des chartes anciennes. Cette charte originelle fut transcrite par les Blancs-Manteaux. 

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                  Page n°2

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                              Page n°3

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     Goffredus de Langan ou Geoffroy de Langan, moine de Saint-Florent de Saumur cité ici présent et cela en tant que témoin, sera aussi cité dans une autre charte religieuse datée celle-ci, une charte religieuse concernant la donation de la terre de Lande-Huan,  (terre sise près de Combourg proche de l'actuelle ville de Langan, canton de Bécherel. Gaultier de Langan ou de Lanrigan son frère sera lui aussi témoin de plusieurs chartes religieuses. Cette terre fut donnée à Adam par Jean de Dol, alors seigneur d'Adam), terre qu'Adam fils d'Urvoy donna lui également aux moines de Saint-Martin le Grand, cela au travers des moines de Saint-Florent, cette même donation devant permettre l'édification elle aussi d'un bourg nouveau et de son église. Toutefois cette donation fut en ses premières heures contestée par Guillaume dit l'Ismaélite (La période du moyen-âge vit en effet l'apparition de tout un ensemble de nouveaux bourgs lesquels prirent vie autour de l'édification de prieurés ou de monastères ainsi que de leurs églises respectives; il s'agit ici de Guillaume seigneur de Tintiniac dit aussi l'Ismaélite. Donoald père de Guillaume seigneur de Tintiniac se vit confier par l'abbesse de Saint-Georges de Rennes, vers 1060, l'édification du château de Tinténiac. Sa petite-fille Noga, fille de Guillaume l'Ismaélite, prendra pour époux Gelduin de Dol, seigneur de Dol et fils de Jean 1er de Dol et de Basilie de Fougères. Jean 1er de Dol étant lui même parent de Geoffroy de Dinan l'union établie entre les seigneurs de Tinténiac et les seigneurs de Dol uni de ce fait aussi les seigneurs de Tinténiac aux seigneurs de Dinan) cette contestation retardant probablement la venue même des moines. Geoffroy de Langan, dit parent de Guillaume l'Ismaélite, interviendra avec sagesse dans cette discorde afin de permettre la reconnaissance par son parent supposé de cette même donation, reconnaissance laquelle fut faite en 1085, le 3ème des nones de mai (les Calendes correspondent au 1er jour du mois, les Nones correspondent au 7 ème jour du mois, les Ides le 13ème jours. Ici l'évenement eu lieu le troisième jours après les Nones de mai soit le 10 mai 1085). Cela fut fait avant le départ de Guillaume lequel se rendit peu de temps après au château de Hédé afin d'assister le duc Fergent dans sa médiation de reconciliation Geoffroy de Dinan et Guillaume l'Ismaelite étant alors tous deux seigneurs politiquement divisés. Cette charte assoit par elle même approximativement l'édification du prieuré du pont de Dinan vers 1085, et cela avant 1118 puisque l'année 1118 est l'année en laquelle décèdera le Maître Abbé Guillaume de Saint-Florent, Maître Abbé témoin principal lors de la fondation du dit prieuré du pont à Dinan. Geoffroy de Langan parait donc dans plusieurs chartes religieuse; à ce titre il sera également témoin d'un accord établi entre l'abbé de Marmoutier et Geoffroy vicomte de Porhoet, frère d'Alain et de Josselin de Porhoet, quand Geoffroy confirma à la dite abbaye de Marmoutier le don des meubles que fit feu son frère Josselin à la même abbaye de Marmoutier.

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

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    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                                            Page n°8

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont à Dinan par nous retranscrites :                                          

    Noscant presentes et posteri, quoniam Goffredus de Dinam, pro relaxatione peccatorum suorum, et uxoris suȩ, et filiorum suorum, et omnium parentum suorum, dedit sancto FLORENTIO, et monachis inibi Deo servientibus in eodem castro quod vocatur Dinam, vel in castellaria ejusdem castri, ad pontem de Rentia loca ad molendina facienda, vel in alio loco, ad tot quot facere voluerint. Et ad caput pontis, unum pratum quod suum erat proprium,  ubi bella fieri solebant. Et duodecim denarios, de unaquaque navi, ex quacumque parte  venerit mercibus honerata, sive applicuerit in burgo monachorum, sive ex alia parte castri. Et terram quandam modo arabilem, quȩ olim pro pratis habebatur, sub eodem castro. Et  meiteriam unam, cum rustico, et messe, et bobus. Et si homines illius aliquid dimiserint predicto sancto,  in aliquo loco, sine aliquo precio quod inde habeat, concessit. Et quicumque voluerit habitare in burgo monachorum similiter. Rivallonus autem Rufus frater Goffredi de Dinam, dedit predictis monachis  in valle juxta castrum, terram ad faciendam ȩcclesiam, et ad domos monachorum, et ad burgum  faciendum solidam et quietam sine omni consuetudine quȩ alicui persolvatur, exceptis monachis. Et quecumque merces venales sive per terram sive per mare in burgum monachorum advecte uerint, consuetudines tantum monachis persolvent. Hoc donum concesserunt, Orio uxor Goffredi et filii ejus videlicet Oliverius, Alanus, et alii. Testes qui huic dono affuerunt, Willelmus abbas Sancti FLORENTII, in cujus manu hoc donum factum est cum cultello Guihenochi monachi, Goffredus de Langan, Donatus, Rainaldus filius Eudonis, Willelmus Judeus, monachi Sancti Florentii. De famulis monachorum, Benedictus camerarius, Paganus mariscallus, Albertus cocus, Lambertus Bigotus, Herveus filius Anscherii. De militibus ejusdem castri, Radulfus vicecomes, Haimo filius Guihenochi, Guido Gobio, Goffridus de Ferraria, Grafio, Picotus de Landa Boiloc, et alii multi.  Postea tulit illuc domnus abbas Willelmus reliquias de sancto Mevenno et sancto Judicaele et aliis sanctis, quas cum tripudio magno suscepit tam Goffredus quam populus de Dinam. Et dedit Goffredus gratia susceptarum  reliquiarum domno abbati Willelmo ad opus monachorum apud Dinam conversaturorum piscariam suam  a ponte de Rentia usque ad molendinum monachorum de Lehone, sicut ipse habebat illam solidam et quietam, presentibus et assentientibus Rivallono fratre suo, atque Alano filio suo, presentibus etiam monachis, Donato videlicet, Goffredo de Langan, Guihenocho, Rainaldo filio Eudonis. Deinde Goffredus de Dinam dedit Sancto Florentio, et Willelmo abbati, et suis monachis, terram  juxta pontem de Dinam in qua fuit virgultum Orguenne uxoris Goscelini, cum vinea quȩ in ea  erat, et omnem terram juxta mensuram ejusdem virgulti usque in fluvium Rentiȩ, concedentibus omnibus qui eo die illam tenebant, Ansgerio scilicet de Ponte, Ansquetillo filio ejusdem, et Gorhanno genero ejus, et Maino filio Guihenoci, de cujus feodo terra supradicti virgulti erat, et hoc etiam  concedente Rivallono, de cujus feodo erat terra quȩ data est monachis juxta idem virgultum. De hoc sunt testes ipse Goffredus de Dinam, Alanus filius ejusdem, Rivallonus Rufus, Rio filius Roaldi, Barbot  vicarius et duo filii ejus, Gorhannus, et Jarnogonus, Goffridus filius Goffridi de Ferraria, David filius Breselli de Sancto Sollemni [nous faut-il lire ici la première forme écrite de l'ancienne commune de Saint-Solen aujourd'hui en Lanvallay? Au XV siècle sera ici présente, cela en les anciennes terres de la Vairies toujours sises aujourd'hui en Saint-Solen, la famille seigneuriale de Breseillac], Ricardus filius Rivalloni nepos Guihenoci monachi, Symon archidiaconus, Quinvaredus decanus, Radulfus Bili, Lebertus filius Malorei, Eudo filiaster Ansgerii, Berhaudus de Lanvava [et non pas de Danharia. Peut-on ici faire un rapprochement avec les premiers seigneurs de Lanvalei ? Au regard de l'histoire des dits premiers seigneurs de Lanvalei il semble que cela soi non...], Guinemerus  Grossinus, Alvualt, Arnaldus de Labuciaca [ou de la Boussac terre hier relevant de la seigneurie de Dol], Goffredus Ricoldus nepos Rainaldi, Urvoius filius Rotberti.

     

     

    Ci-dessus en images voici l’acte originel de la fondation du prieuré du Pont à Dinan. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de le mettre dans son intégralité. En effet, la traduction de cet acte que nous pouvons trouver dans l’œuvre colossale de Dom Morice, laquelle œuvre est déposée dans les fonds de la bibliothèque de Dinan, est incomplète. Il est vrai qu’il ne manque que quelques phrases ; néanmoins ces dernières sont importantes puisque les premières lignes manquantes, par exemple, sont relatives aux raisons même de l’édification de ce prieuré ; à savoir la rémission de tous les péchés commis par Geoffroy de Dinan et l'ensemble de ses parents, enfants et ancêtres compris et ceux de ses hommes aussi (N'ayant point étudié les antiques coutumes de la Bretagne insulaire, moins soucieux d'ailleurs qu'on l'est aujourd'hui de connaitre la langue, les moeurs, les institutions des vieux âges, Dom Lobineau ne se fit pas plus de scrupule que la plus part de ses confrères de scinder les textes qu'il livrait à l'impression. De là des coupures on ne peut plus regrettables et qu'on aurait peine à s'expliquer si l'on  ne se rappelait combien le point de vue des historiens du XVIIe et du XVIIIe siècle différait du nôtre. Aurélien de Courson de la Villeneuve dans son livre intitulé : Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, livre édité en 1863).

    Défrichant les terres, agrandissant souvent leur domaine sur la forêt proche, dans leur ensemble la plus part des prieurés, abbayes et monastères bénédictins ont toujours favorisé l’apparition d’un bourg avec la venue d’un premier noyau d’individus lesquels venaient se greffer au plus près de ces établissements religieux. Ainsi, dans cet acte, quelques mots manquants repositionnés nous expliquent que Geoffroy de Dinan accordait aux moines de ce prieuré, par cette charte, certains avantages relatifs à tout individus souhaitant volontairement venir s’établir auprès de leurs bâtiments conventuels, que cela soit à l’intérieur même de ce nouveau bourg dit aux moines ou bien à l’extérieur, au plus près de leur place. La volonté manifeste de Geoffroy de Dinan de vouloir créer ou d'agrandir un bourg, peut-être déjà en train de naitre, est renforcée dans cet acte par ces quelques mots repositionnés aujourd’hui. [Geoffroy de Dinan nait probablement peu avant ou vers 1060 puisque en 1070, cela lors de la donation que fit le seigneur "Clamarhoc" aux moines du Mont-St-Michel, donation concernant des terres assises en Saint-Ideuc, terres aujourd'hui assises en Paramé, Clamarhoc pour ce faire devra obtenir l'assentiment de Geoffroy de Dinan son seigneur. La seigneurie de Dinan semble donc devoir également en la dite année 1070 incorporer toute une partie du la seigneurie du pays d'Aleth ou du Clos Poulet :
    Carta de Pooleth. In nomine Sce [sancte] et Individue [indivise] Trinitatie. Ab. antecessoub....[antecessoribus] iuis ...[ipsuis] statutum atq...[statutum atque] decretum est quod quicunq...[quicunque]di... fidelium cupidus bono rum celestum quiddam de suis facultatib...[facultatibus] cuilibet sce...[sancte] ecclie... [ecclesie] loco prosperum butionis eterne dederit exinde litteral testamentum psonarum [personarum] corroborationibus assignatum fiat quatinus ab omni contradictione vel calumpniatione malorum. Ipsa donatio firma et intemerata atq...[atque] integra futuris p .mane...[permaneat] temporibus unde ego Clamarhocus Richeri filius metuens penas tartareas et memor illuis admonitionis que dicit date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis illius quoq.. [quoque] memor que dicit sicut aqua extinguit igne. [ignem] ita elemosina peccatum do sancto Michaeli sibiq...servientibus monachis inpoo leth.[?]..unam tesuram [terme vieux latin signifiant un volume fermé] id est piscatoriam in mari p...redemptione anime mee concedo etiam decimam de quodam loco qui vergied [ici le nom: Verger] vocatur et deciman filiorum Moysen in quib...[in quibus ?] fuerat calumpnia inter me et predictos monachos. Do quo... [do quoque] decimam Faluetrels [les dimes de Fautrel decimamq... [decimanque] Radulfi Maimfiniti filii, et medietatem de hoc quod exit de altari Sancti Columbani, medietatemq... [medietatemque ou medietatem que] de sepulturis eide... [ejusdem] monasterii, et medietatem decime de vivis bestiis que prinent...[pertinent] adpdictum [ad predictum] monasterium, terram in eodem loco quantum potest una carruca arare in anno. Necnon etiam do eis tertiam partem decime Sci...[sancti] Jdoci... de hoc quod cumq... [quod cumque] ptinet...[pertineret] ad illud monasterium. Et terram ad unam carrugam [ou une charruée] in eosdem loco. Siquis igitur stimulatus iaculo diabolice calliditatis, hoc donum huic loco Sco...[sancto] devote traditum sub trahendo aliqua tenus violare presumpsert...et a celesti patria se clusus et ascorum...omnuim collegio ppetim...[perpetim] segregatus .Cum juda domini predictore ac Caipha diabolo en isq...[isque] socus commissus inp...petuis Gehenne mittatur ignibus et ubip... infinita tempora crucifigetur amen. Vtaut [?] ...hoc p...[pro] labentia tempora custodiatur firmiusque teneatur et placuit in Clamarocho hanc cartam ponere sup...altare sci...[saint] Michaelis et signum meum facere. Gaufridus etiam Oliveri filius de quo predicta res teneo hoc concessit et signum suum in hac carta manu sua fecit.Tester etiam qui ibi ad fuerunt : signa sua fecerunt S.[signum] Gaufredi de Dinam, S.Clamarocha, S.Wiguem milius... [militibus] item de eodem.                                                  Traduction personnelle de l'acte de Cklamarhoc : Charte du Poulet. Au nom de la Sainte et indivise Trinité. Depuis mes prédécesseurs eux mêmes ont statué pour le bien céleste de certains de leurs fidèles et de chacune des ressources de la Sainte église en cet endroit prospère, appelés à donner pour l'éternité, avec le renforcement de toutes les personnes assignées à se soulever afin que s'abstiennent toutes abominables oppositions, ou calomnies malheureuses, et pour que reste inviolée la confirmation de ces dons. Pour tous les temps à venir, quelles que soient les circonstances, moi, Clamarhoc, fils de Richet, ayant peur des peines de l'enfer et n'oubliant pas son avertissement, dit faire aumône; et voici pour que tous vous aussi soyez purs, conscient qu'il est dit que l'Eau éteint le feu du péché, «je» donne les dîmes d'une pêche à Saint-Michel et à ses moines serviteurs, une pèche fermée en mer pour la rédemption de mon âme. J'accorde aussi les dîmes d'un endroit qui est appelé Vergé et les dîmes des enfants de Moysen dont il y eu contestation entre moi et les moines mentionnés ci-dessus ; aussi les dîmes de Faluetrels [?] ; les dîmes des enfants de Raoul fils de Maimfiniti et la moitié de celles qui sortent de l'Autel de Saint-Coulomb, la moitié de celles des sépultures en le monastère du même ; la moitié des dîmes sur les animaux vivants qui se rapportent au monastère précité ; une terre en le même endroit qu'une charruée, autant que possible, peut labourer en une année ; ainsi que la troisième partie des dîmes de Saint-I.doci [Saint-Ideuc] du fait qu'elles appartenaient au monastère ; et une terre d'une charruée en le même endroit. Si quelqu'un pique de son javelot, diablement habile, sur ces dons en ces lieux saints qu'en vertu de la Dévotion traditionnelle qu'il soit extrait quelque soit le moyen vers le bas par de violentes représailles et lui même fermé à la Patrie du ciel et que tout le Collège [et que tous les prêtres] l'écarte sans discontinuité comme Juda et le susdit seigneur Caïphe associés au diable ; qu'il soit demandé d'être remis et envoyé aux feux de la Gehenne [aux feux de l'enfer] là où pour un temps infini il sera crucifié. Amen. Pour que dans le glissement du temps soit conservé et gardé, cela de façon inébranlable, je décide, Clamaroch, de déposer cette charte sur l'Autel de Saint-Michel et y faire mon signe. Geoffroy, aussi fils d'Olivier, a concédé les choses précitées et son signe en cette charte de sa main fut fait. Aussi témoins ils furent, ils ont fait leur signe: Signe Geoffroy de Dinan ; Signe Clamarhoc ; Signe Wiguem [peut-il être le Guegon vicaire ou vicomte de Plou-Aleth, vassal de Hamon II vicomte d'Aleth lui même étant le neveu de Josselin de Dinan et fils de Hamon 1er?] écuyer de la même façon].

     

     En 1122, après la fondation du prieuré du pont à Dinan, ce dernier pour ce faire obtint l'acceptation du dit Geoffroy de Dinan celui-ci étant aussi en ces terres   il offre aux moines de Marmoutier deux manoirs anglais, Helfort et Notuella, dont il était entré en possession par un don que lui avait fait le roi Henry 1er  d’Angleterre, ce dernier ayant été couronné en l'abbaye de Winstminster en 1100 [Geoffroy de Dinan très probablement mourra peu après cette date puisque cette charte de donation, laquelle est la dernière charte en laquelle il sera nommément cité, précède de très peu l'année 1123 année en laquelle son fils Alain de Dinan sera dit "seigneur de Bécherel.  son fils, frère de. Cette donation, faite en faveur des moines de l’abbaye de Saint-Martin de Marmoutier, fut faite la main tendue au dessus de l’Autel même de la première église réalisée alors en la place-forte de Dinan. Quand cette église fut-elle commencée ? Nommée dans cette charte rédigée en 1122,  elle est déjà appelée église de Saint-Malo de Dinan en 1108 quand Geoffroy de Dinan l’offre aux moines de Saint-Martin en présence de l’évêque Benoit de Saint-Malo lequel, évêque, fut évêque d’Aleth entre 1085 et 1112, 1112 étant l’année pendant laquelle mourut cet homme appartenant à l'église. D’après cette charte de donation l’église était alors, dans un tel état de vétusté, qu’elle représentait un danger réel pour les habitants (Lire l'intégralité de cette charte dans le chapitre:1108.Donation de l'église de Saint-Malo de Dinan). Devant cette dangerosité et en accord avec l’évêque d’Aleth, Geoffroy 1er de Dinan décida de confier à l’ordre de Saint-Martin de Marmoutier cette église déjà certainement fort ancienne au regard de son état. Elle fut très probablement édifiée non pas par le père de Geoffroy mais probablement par son grand-père Josselin, 1er seigneur de Dinan ou peut-être même par son arrière grand-père Haymon gouverneur du Duc Alain de Bretagne lequel décéda en 1039 (Cette église était déjà présente vers 1060. Reprendre le chapitre: 970. Les Origines de la seigneurie de Dinan ; paragraphe d'Olivier 1er de Dinan). Bénédictus, Dei Gracia Aletensis episcopus, codolens ecclesie Sancti Maclovii de Dinanno, de qua Dei servicium et justicie instrumentum violentorum scismate et inhabitantium periclitabantur incuria, timens ne hoc malum in me respiceret , studui tanto finem imponere periculo. Elegi itaque saniori consilio prudentes  et probate religionis viros, monachos scilicet Sancti Martini Majoris Monasterii, quibus ecclesiam Sancti Maclovii de Insula Aaron prius dederam , et eis ecclesiam predictam Sancti Maclovii de Dinanno cum pertinentiis suis, liberam et quietam , in perpetuam Majoris Monasterii possessionem dedi et concessi Benoist  évesque d’Aleth par la Grace de Dieu , souffre que l’église de Saint-Malo de Dinan, instrument au service de la Justice de Dieu, laquelle divise les oppresseurs, mette les gens en danger, craignant l’incurie, pour ne plus voir ce mal en elle, m’ efforçant de mettre un terme à tant de dangers, j’ai choisi par conséquence de donner des conseils judicieux et de choisir des hommes de religion, à savoir les moines du monastère de Saint-Martin le Grand dont l’église de Saint-Malo est dans l’ile d’Aaron. J’ai donné l’église de Saint-Malo de Dinan avec ses dépendances, libre et tranquille, en possession perpétuelle au Grand Monastère, j’ai donné et accordé)  Cette charte parle de l’église en tant que telle, accompagnée de ses bâtiments. Ces derniers étaient-ils des logements pour des moines ou bien de simples dépendances religieuses ? Toujours est-il que cette charte ne cite en aucune façon la présence de moines en ce lieu ni la présence d’un prieuré éventuel. Il stipule au contraire l’absence de tout homme de religion présent en cette église et en ses bâtiments. Des travaux furent probablement entrepris dès la prise en main de l’église par ce nouvel ordre religieux lequel était entré en possession de cette église avant 1112, année en laquelle mourut Benoit de Saint-Malo, rappelons le.

    Bien des années plus tard, vers 1185, le seigneur de Dinan est l’arrière petit-fils de Geoffroy 1er de Dinan et il se prénomme Olivier 3ème du nom, seigneur de Dinan et d’Hartland, possesseur, en autre, des manoirs Hepfort et  de Notuella en Angleterre, deux manoirs que Geoffroy 1er de Dinan avait donné en son temps aux mêmes moines de Marmoutier.  Ces mêmes manoirs, injustement, Olivier les avait quelques années auparavant récupéré, spoliant ainsi les moines de leurs biens et bénéfices. Vers 1185,  l’arrière petit-fils de Geoffroy est un homme vieillissant lequel souhaite alors finir ses vieux jours en étudiant les Sainte-Ecritures et aussi, surtout, afin de pouvoir s’amender du fait qu’il avait injustement récupérer ces mêmes manoirs, spoliant ainsi les hommes de Dieu  (ayant l’âge nécessaire, moi, Olivier de Dinan…Helfort et Notuellalesquels m’appartiennent injustement depuis quelques années). Afin de pouvoir racheter ses fautes devant l’Eternel, il décide de rechercher la clémence divine, celle qui pardonne les fautes commises,  dans l’église que ces ancêtres avaient faits construire laquelle, cependant, n’était pas encore terminée ni approprier afin de pouvoir recevoir des moines ; trois années sont alors encore jugées nécessaire pour mener à bien la terminaison des travaux et de l’église et de ses différents bâtiments. Ne pouvant attendre la longueur de ces 3 années qu’il juge trop importante, Olivier de Dinan décide toutefois de faire venir, tout au long de ce même temps, un maximum de 8 moines assurant que lui-même prendra la place du 5ème moine.  

    Ce passage est important puisqu’il nous indique, en effet, l’absence de tout bâtiment prieural, suffisamment assez avancés dans sa réhabilitation pour pouvoir recevoir correctement des moines en quantité normale. Il nous indique aussi l’absence de tous moines en l’église de Saint-Malo de Dinan puisqu’il décide d’en faire venir 7 au maximum, en attendant que les travaux de l’église, ainsi que ceux de ses bâtiments, soient entièrement terminés. Ces travaux de réhabilitation ont été entrepris, il nous faut le rappeler ici, à partir de 1108 quand l’église est donnée à Marmoutier, l’Autel de l’église ayant été terminé en 1122. Entre cette date de 1108 et 1185, année en laquelle Olivier de Dinan désire devenir moine, créant ainsi le premier noyau monacal du futur prieuré de Saint-Malo de Dinan, que sont devenu les premiers moines de Dinan ?  Y a-t-il à proximité de la Place-Forte de Dinan, dès le début des travaux de réhabilitation commencés probablement en 1108, au lendemain de la donation de l'église,  un prieuré dans lequel des moines, alors présents en la Place forte de Dinan,  auraient pu se réunir afin d’officier ensemble leur foi commune ?

     

    L’acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan va répondre de lui-même à cette même question.

     

    Texte en construction… 

     

     

    Charte de la confirmation des dons de Josselin de Porhoet :                         Noverint universi quod Gauffredus vicecomes de Porrehodio castro, et fratres ejus Alanus et Bernardus calumniati sunt nobis elemosinam quam frater suus Jotho vicecomes ante  mortem suam fecerat nobis de toto suo mobili in argento et auro et denariis, et insuper distributionem de reliqua sua elemosina quam ipse dum peregre moreretur in manu nostra faciendam dereliquit. De qua re placitaturi cum ego frater W. fratrum Majoris Monasterii abbas  et minimus, et quidam alii fratres nostri qui nominabuntur inferius contra eos ad castrum Lohodiacum venissemus, atque nobiscum episcopos Sancti Maclovii et Redonensem, sed et abbates Redonensem et  Rethonensem, et Sancti Mevennii in comitatu nostro cum aliis proceribus haberemus, obtulimus  calumniȩ ipsorum in presentia positorum sicut de elemosina debet agi, respondere, et quod  rectum esset facere. Ipsi autem videntes quod per placitum nichil a nobis adquirerent, tandem quesierunt concordiam et ex toto dimiserunt ipsam calumniam. Nos autem, accepto  consilio cum amicis nostris, dedimus eis duos sciphos aureos, quos prefatus ipsorum frater Jotho,  ad ecclesiam nostram de ipsorum castro faciendam dederat nobis, tali tamen pacto, ut nos de ipsa ecclesia facienda ultra non cogerent scilicet sicut ceteras nostras ecclesias eam oportuno  tempore et posse faceremus, et universa quȩ frater ipsorum Jotho nobis dederat, prout in  cyrographo scriptum est, soluta et quieta in perpetuum haberemus. Bernardo autem eidem tunc puero, propter memoriam ejusdem concessionis, inibi X solidos dari precepimus. Cui rei interfuerunt omnes isti: Rivalonius Aletensis episcopus, Marbodus Redonensis episcopus, Willelmus abbas Majoris Monasterii, Donoalus abbas Sancti Melanii, Herveus abbas Sancti Salvatoris Rothonis, Willelmus abbas Sancti Mevenni, Gaufredus vicecomes, Alanus, Bernardus infans, frater eorum, Gauterius de Lohoac, Tudualus de Lanrigan, Gosfridus filius Rio, Macharius, Conanus de Sirent, Donoalus filius Guihomari, Morvanus filius Guihenoci, Evanus filius Redoreti, Gleen filius Guorionis, Radulfus  canonicus, Gauterius clericus de Noial, Bernardus filius Danielis, Gradilonus capellanus. De monachis: Evanus sacrista, Rivalonius, Petrus bajulus, Gilo, Gelduinus, Guarinus de Lanrigan, Radulfus prior ejusdem castri, Gaufredus de Langan, Givardus de Laval,  Bernardus de Lambalio, Maino et alii. De famulis: Arraldus camerarius, Petrus  Bordon, Paganus de Camiliaco, Rivalonius de Guahart, et alii plures.

     

     

      

     

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  • Commentaires

    1
    l'ours du 39
    Dimanche 4 Septembre 2011 à 18:46

    chapeau l'artiste

    j'attends avec impatience la traduction de l'acte de fondation

    et encore bravo

    éric

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