• - Le Louis et Albert Barthélémy

    Le Louis et Albert Barthélémy

     

     

    Le Louis au port du Lyvet

     

    Avant propos : Ce chapitre est pour vous Monsieur Barthélémy, pour vous que personnellement j’ai un peu connu, pour vous et votre bateau nommé le « Louis », pour vous deux qui tant « encore » souvent me rappelez mon « marchand de sable » à moi, mais aussi pour vous papa qui régulièrement pendant de si nombreuses années a emmené du sable au port de Dinan depuis le quai de l’écluse de Léhon, du sable qu’il débarquait ensuite sur la cale du port de Lanvallay une fois arrivé.

    Ce bateau était hier à monsieur Albert Barthélémy fils lequel, il y a quelques années seulement, il y a déjà trop longtemps en fait, à jamais nous a quitté. Monsieur Albert Barthélémy fils fut après son père, le dernier « marchand de sable » au port de Dinan ; de lui je me souviens l’expression de son extrême gentillesse, je me souviens de son visage lequel toujours vous souriait, je me souviens encore de ses yeux journellement emplis d’une sincère douceur. Toujours vrai il était.

    Lui qui a tant aimé la Rance, lui qui a tant aimé le port de Dinan, lui qui a tant aimé sa péniche,  puisse t-il à jamais reposé en paix en le chant des mille clapotis d’eau qui jamais au port pour lui ne se tairont.

    Le port de Dinan-Lanvallay entre 1915 et 1960-70 connaissait encore et toujours une activité fluviale professionnelle certaine. Vers 1956 l’un des propres composants de cette même activité sera l’acheminement du sable lequel de Dinan était transporté à Saint-Malo par des péniches ; monsieur Albert Barthélemy père sera l’un des deux « sabliers » alors installés au port de Dinan. Transporté effectivement par voie d’eau à Saint-Malo ce sable quelques fois sera aussi acheminé par voie d’eau et par voie terrestre jusqu’à Rennes pour ses maraichers extrait qu’il était aussi par monsieur Albert Barthélémy père ; devenu grand monsieur Albert Barthélémy fils rejoindra son père sur le Louis, rejoindra son père pour le Louis.  Albert « père » sera en effet avant son fils possesseur du Louis, péniche ou grand chaland en bois construit en 1917 aux chantiers Tranchemer sis à la Richardais Albert l’achetant en 1941.

    Albert père sera possesseur d’une grande prairie étendant ses ares juste en amont de l’abbaye de Léhon, prairie sur laquelle il entreposait son sable extrait ; il semble avoir été en possession de plusieurs carrières proches aussi, carrières desquelles il extrayait sa pierre, son gravier et son sable fin ces derniers étant provisoirement entreposés en sa dite prairie alors grande zone de stockage à ciel ouvert avant d’être acheminés par « le Louis » au port de Dinan lui même.

    Le Louis entre 1917 et 1956 fut la propriété de plusieurs hommes ; à savoir respectivement Louis Tranchemer qui le fera construire celui-ci le vendant ensuite à monsieur Henry. Il deviendra ensuite le bien de monsieur Allot ce dernier transportant notamment et de la pâte à papier et du charbon Albert « père » lui l’acquérant en 1941.

    En l’année 1956 monsieur Albert Barthélémy fils, ce dernier reprenant l’entreprise de feu son père, entrera lui même en possession du Louis ; cette péniche ainsi continuera de servir pour transporter le sable extrait parfois proche de Saint-Malo, à Pleurtuit même, ou proche de Saint-Servan aussi. L’extraction des graviers et des pierres ne semble pas avoir été repris par Albert « fils » ce dernier se spécialisant surtout dans l’approvisionnement du sable fin pour Rennes et ses maraichers remontant celui-ci jusqu’au port de Dinan.

    Le sens du transport ainsi avait été inversé.

    Monsieur Ramard se souvient enfant avoir accompagné quelques fois à vide Albert « fils » jusqu’au port du Livet montant son vélo sur le bateau puis, une fois lui aussi déchargé et laissant seul le Louis continuer sa route, s’en retourner à Dinan son vélo remontant avec toute l’agilité de la jeunesse cette partie de la rivière.

    Monsieur Barthélémy quelques fois exprimait ses souvenirs…j’extrayais le sable à Cancaval ou à Bizeux, c’était du sable très fin, comme criblé, pour les maraîchers de Rennes et aussi à l’ile Chevret. Monsieur Huchet, de Rennes, venait de chercher avec ses péniches, au port elles se mettaient à bord à bord avec le Louis et le transvasement avait lieu…Lorsque les péniches n’étaient pas pas au rendez-vous Albert Barthélémy fils déposait son sable sur le quai de Lanvallay à proximité de sa maison… 

    Pour les informations techniques les Sources sont : les Chalands de la Rance écrit par M.Michel Mauffret. D’après le même auteur monsieur Albert Barthélémy semble avoir arrêté son activité peur après 1968 année en laquelle sera construit le grand barrage marémotrice de la Rance. 

     

     

    Le Louis remontant la Rance sur Lehon

     

     

    Le Louis le 27/12/2009 au port du Lyvet côté mer

     

     

    Le quai oriental. La maison du milieu était celle de monsieur Albert BarthelemyMonsieur Barthélémy avait son homologue sur le quai occidental ce dernier relevant du port de Dinan. Le sable, en partance pour  Saint-Malo ou débarqué à Dinan, descendait ainsi la Rance régulièrement pour être provisoirement « stocké » sur les quais occidental et oriental. Monsieur Ramard, âgé d’aujourd’hui de 78 ans, se souvient encore de nos jours de ces grands tas de sable lesquels hier, jour après jour, s’élevaient presque continuellement à la hauteur équivalent à celle du premier étage d’une maison; de cette façon il en allait ainsi hier sur les deux quais du port de Dinan-Lanvallay.

      

     

    Vers 1950 après la reconstruction de l’arche marinière. A droite « sablier » amarré au quai oriental.

     

     

    Vers 1930-40. La cale sablière du port de Lanvallay-Dinan.

     

    Peut être une image de arbre, étendue d’eau et nature

    Le louis aujourd’hui au Lyvet le 30/04/2021. Le gouvernail désormais n’est plus ; et demain son souvenir lui aussi se sera définitivement envolé emporté par les embrunsLa vie est ainsi faite…tout doit tôt ou tard se transformer, se transmuter.

     

     

    « - XVIII siècle. Pierre Salmon marchand-tanneur au pont à Dinan.- XX siècle. Histoire d’un bateau ; histoire d’un rêve. »

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