• - 1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

    L'église abbatiale de Vendôme 

     

     1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon 

    XVI siècle en l'église abbatiale de la Trinité de Vendôme. Pierre tombale de Jean Galloys  cellerier en son vivant de cette abbaye lequel décéda le 21 septembre de l'année 1546.Seules les lettres écrites ici ont été remplies de noir; le reste représente le cellerier entouré de pilliers. [en tant que celleriers ou économes les celleriers occupaient une fonction importante au sein de leur abbaye respective puisqu'ils "géraient" financièrement l'ensemble des recettes et des dépendances des abbayes ou prieurés relevant de leur propre abbaye mère respective. Cette pierre tumulaire et celle ci-dessous, toutes deux présentes en l'église abbatiale de Vendôme, sont là pour nous rappeler ce fait. Il en sera donc de même pour les celleriers de Marmoutiers lesquels eux géraient en autre les recettes et les dépenses du prieuré de la Magdelaine du pont à Dinan. Les correspondances entre les celleriers de Marmoutiers et les procureurs fiscaux du prieuré du pont perdureront jusqu'au XVIII siècle].

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

    Ici gist le corps de Kolbert Le Preux. Ecosse j'eus le berceau Reims me donna le Tombeau. Vivan cellerie qui deceda le 21 de Sep 1516.

     

     

     

    1761-1762

    A la fin du XVIII siècle, depuis plusieurs années déjà, le prieuré du pont à Dinan et l'abbaye de Léhon, tous deux établissements religieux relevant de Marmoutier, étaient tous deux par les affaires et ses représentants unis l'un à l'autre. En effet, en les dites années 1761 et 1762, la gestion des  fermes ou du bien temporel du prieuré du pont était également "tenu" par l'un des  procureurs religieux de l'Abbaye de Marmoutier, par le même procureur chargé aussi des affaires de la dite abbaye de Léhon. Ainsi maistre Legault, lequel était procureur de Marmoutier en le monastère de Léhon, était aussi celui du prieuré du Pont résidant alors en le dit monastère de Saint-Magloire de Léhon et rédigeant en celui-ci l'ensemble de ses correspondances [Maistre Legault, procureur de Marmoutier, résidait en effet en la dite abbaye de Lehon par ses voeux religieux lesquels le firent, lui aussi, Père religieux de Marmoutier. Ainsi les affaires temporels du prieuré du pont, unies à celles de l'abbaye de Léhon, étaient-elles assumées aussi par un religieux. Ce dernier, en ces lettres de correspondances ici "étudiées" , est toujours en correspondances directes avec le cellerier de Marmoutier mais jamais avec le prieur du prieuré de la Magdelaine auquel il ne semble devoir alors aucun compte la gestion du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon ne relevant que de la seule autorité du dit cel(l)erier de Marmoutier]. Loin était le temps en lequel, vers 1605, Macé Marot, alors procureur fiscal du prieuré du pont, non religieux et civil de son état, résidait en tant que Sieur du Chemin-Neuf au plus près des murs de notre dit prieuré [les affaires du prieuré et du monastère de Lehon étaient donc placées sous la responsabilité de deux procureurs, l'un religieux et l'autre civil très probablement. Ce dernier avait pour titre "procureur fiscal". Ces deux procureurs, l'un religieux et l'autre civil, semble ainsi avoir travaillé de concert l'un avec l'autre ayant tous deux, pour supérieur direct, la dite abbaye de Marmoutier au travers de son cellerier. Maistre François-Martin Lohier, bachelier et procureur fiscal de son état, membre de la Communauté de la ville de Dinan, lui résidait en 1763, en l'une des années des baux du dit Pierre Salmon Lainé,  en les murs de Dinan rue de la Chaux en la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan. En l'année 1763 Dom Sageon, alors le moine en charge des celliers de Marmoutier, apprendra à Pierre Salmon le décès très subite de maistre Lohier et sa décision de reconduire sa charge à son jeune fils. Celui-ci à ce titre recevra donc une procuration de Marmoutier pour sa charge de "procureur fiscal" héritée. Nous voyons ici aussi le principe même du côté "héréditaire" de ces charges ou métiers " de Robes" lesquelles se transportaient donc de génération à génération au sein d'une même bourgeoisie ici dinannaise] .   Au lendemain de la ferme du sieur Pierre Salmon plusieurs lettres furent ainsi rédigées au nom de ces deux charges et plusieurs correspondances s'en suivirent-elles aussi entre les deux  procureurs, respectivement religieux et fiscal, et  Dom Sageon alors célerier en charge de l'abbaye de Marmoutier le procureur religieux lui étant établi en le prieuré monastique de Léhon.  Certaines de ces lettres seront relatives à la reprise de la dite ferme du prieuré mais relatives aussi aux différentes conditions de reprises lesquelles conditions étaient alors imposées aux futurs repreneurs ces derniers voulant aussi, et cela avant toute chose, connaitre les différentes obligations imposées par Marmoutier et notamment le montant de rente annuelle à lui reverser. La possession du moulin du prieuré, cela au travers de ses conditions, semble elle aussi avoir un l'un des factures importants pour l'acceptation ou le refus des éventuels fermiers prêts à prendre la ferme des biens temporels du prieuré. Ces derniers en effet ont tous insisté pour avoir la "lecture" des différents procès-verbaux propres au dit moulin.

    Nous apprendrons à la lecture de ces lettres que le "renouvellement des fermes ou de la ferme générale" était proposé aussi par "lecture" aux prônes des grandes messes et cela tout comme la levée des différentes impositions. Voir ce chapitre. Les affaires du prieuré semblent donc en la même année 1762 avoir été aussi suivies par un procureur fiscal, le dit sieur Lohier ci-dessus lequel, attaché aux dites affaires du prieurés du pont, semble de concert avoir travaillé avec le révérend père Legault ici procureur religieux représentant l'abbaye de Marmoutier. Voici ci-dessous quelques unes de ces lettres dont certaines sont liées directement au désaccord ayant opposé le fermier Pierre Salmon à Marmoutier ainsi qu'au principe même de la surenchère. L'une de ces lettres nous apprendra aussi que la ferme des biens temporels d'un prieuré n'était pas toujours allouée à un fermier mais qu'elle pouvait être confiée à une fermière. Il en sera ainsi pour Mademoiselle des Hayes à laquelle succédera en 1745 le dit sieur Salmon. 

     

     Première lettre

    Mon reverend pere

    Voila un projet de memoire pour consulter vôtre affaire au sujet des trois maisons qui doivent etres démolies pour la quay de cette ville relevantes du prieuré de la Magdelaine. J'attendray sur cela vos ordres.                                                        Quant a ce que vous me faite lhonneur de me dire au sujet du nouveau bail  du prieuré de la Magdelaine, si vous ne pouvés vous conciliés avec le sieur Salmon je vous trouveray facillement un autre fermier [le monastère de Marmoutier est alors déjà en litige financier avec le dit sieur Salmon].                                                       Vous me faite aussi l'honneur de me demander ce qu'il retiroit  pour les casernes [le sieur Salmon avait en effet affermé à la munitionnaire alimentaire des armées du roi l'ensemble des bâtis du prieurés présents au port à Dinan. Pour cela il recevait donc une rente importante et très nettement supérieue à celle qu'il reversait au cellerier de Marmoutier], je m'en suis informé et on m'a dit qu'il en retire 400 livres par an, non compris le four banal tenu par la munitionnaire des vivres pour lequel il paye 80 ou 100 livres, restent le Coulombier et les jardins.       Jay ecris à Miniac avec Crehen pour avoir le prix des baux que le sieur Salmon à passé des dixmes du prieuré, mais comme les deux paroisses sont eloignées, je nay encore pu avoir reponse, je vous prie de me marquer ou je vous adresse mes lettres. Jay lhonneur d'etre d'un profond respect. Mon reverend pere. Vôtre tres humble et tres obeïssant serviteur. Lohier. A Dinan le 20 juillet 1761. [image 3387-3388]    

     

     Deuxième lettre

    Mon reverend Pere [image 3734]

    Il est disgracieux  pour moy dans la circonstance presente de me trouver a la place ou je suis, a la communauté de ville. Je nay pû me refuser a signer la lettre. Si independament de ce qui y est dit et de ce que j'ai eu l'honneur de vous marquer cy devant vous, vous determiner a former votre demande a la communaute de ville je ne pouray agir pour vous, mais j'espere que cette affaire ne me fera pas perdre l'honneur de votre confiance pour la charge de procureur fiscal du prieuré de la Magdelaine [alors procureur fiscal du prieuré pour l'abbaye de Marmoutier le sieur Lohier accepta d'entrer en la Communauté de la ville de Dinan en espérant toutefois de ne pas perdre la dite charge de procureur fiscale. Cela est la raison de cette missive].Je vous en demande la continuation et soyés bien persuadé de mon atachement aux interets du prieuré.                                                              J'atend sous quinze jours les instructions que je demande depuis si longtemps au sujet du prix des baux des dixmes des paroisses de Miniac et de Crehen pour vous les faire passer; si vous desirés faire bannir la ferme des revenûs fixes et casuels du prieuré marqués le moy je le feray faire incontinant et recevez les soumissions, ayeant lhonneur destre dun profond respect. Mon Reverend Pere. Votre tres humble et obeissant serviteur. Lohier procureur fiscal. Le 23 septembre 1761.

     

    Troisième lettre

    Mon reverend pere

    J'ay l'honneur de vous remettre cy jointe la consultation que vous m'avés envoyé par original au sujet de la demande faites a nôtre communauté [le sieur Lohier venait d'entrer dans la Communauté de la ville de Dinan]du droit d'indemnité de fief pour raison des maisons demolies pour l'augmentation des quays de cette ville.                                                                                                                 Recevés en même temps mes justes remerciement des egards gracieux que vous temoignés  pour nôtre communauté, j'ose vous en demander la continuation et vous assurer de toute l'étendue  de sa reconnoissance.                                           Je n'ay recu qu'hier l'honneur de vôtre lettre et je n'ay pas le temps de faire assembler etant accablé du passage des troupes qui dessendent en basse Bretagne, ou on dit qu'il vat y avoir sous peu embarquement, ou pour reprendre Belleisle, ou faire une dessente en angleterre [le prieuré était alors affermé à la munitionnaire alimentaire des armées du roi]; j'auray l'honneur de vous faire part des sentiments de nôtre communauté .                                                                                        Voila un billet que jay trouvé dans vôtre lettre. Je n'ay rien de nouveau icy pour les affaires du prieuré, je n'ay encore pû seavoir le prix des fermes ; il faut que Salmon ait prevenu ses soufermiers, mais si je n'aprend rien sur cela, j'iray plus tot exprès sur les lieux.                                                                                             J'ay l'honneur d'etre d'un profond respect. Mon reverend pere. Vôtre tres humble et très obeïssant serviteur. Lohier. Le Dimanche 4 septembre 1761 [images 3394-3395]

     

    Quatrième lettre

    Mon révérend père,

    Le sieur Salmon vostre fermier du prieuré de la Magdelaine prez Dinan, est enfin venu me trouver, il consent enfin de donner le mesme prix de sa ferme, je luy ay demandé cent écus de chapeau, il ne veut en donner que cinquante, mais tenez ferme à cent écûs; le sieur Delorme [alors l'un des postulants à la ferme du prieuré du Pont] pour qui vous m'aviez écrit à la recommendation du Père Letors, n'est point encore venû me trouver, quand je seauray ses intentions, je vous le feray seavoir, et vous prendrés le partie que vous jugerez à propos. Je vous souhaitte bien les bonnes festes de Pasques, et suis avec respect, et estime;

    Mon Révérend Père, le plus humble et le plus affectionné de vos conseillers fiscaux. Legault Procureur de Léhon.

    Mes amitiés, s'il vous plait, au révérend père Le Fort.

    Du monastère de Léhon prez Dinan le 18 avril 1762.

     

    Cinquième lettre

    Mon révérend Père

    J'ay reçû celle que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet de la ferme de vostre prieuré de la Magdelenne de Dinan. Il se présente des fermiers, mais ils demandent le prix, les conditions et clauses du bail, le procès-verbal de vostre moulin, afin de voir à quoy vous obligez les fermiers; ainsi ayez la bonté de choisir quelqu'un de confiance à qui vous confirez vos papiers pour instruire les fermiers qui se présenteront; j'ay parlé à monsieur Lohier, il ne sais rien aussi du bail de la ferme. Si je vous suis de quelque autre utilité dans le pays de Dinan, je me feray de vous témoigner mon zèle à vous obliger et à vous marquer l'estime avec laqu'elle je suis.

    Mon Révérend Père.

    Le plus humble et le plus affectionné de vos conseillers. Sieur Legault.

    Le 22 février 1762 au monastère de Lehon prez Dinan. 

     

    Sixième lettre

    Mon Révérend Père

    Je vient de parler à monsieur du Morier le Bonhomme [dit aussi Desmoriers le Bonhomme par le sieur Lohier il est possible que le dit du Morier le Bonhomme soit l'un des enfants de Jean-Baptiste Le Bonhomme lequel eu lui même pour père Joseph le Bonhomme sieur du Morier. Cette famille apparaitra à Saint-Malo de L'Isle dès l'année 1666, année en laquelle Joseph verra le jour à Saint-Malo. Décédé à Saint-Malo l'ensemble des enfants de Jean-baptiste naitront eux aussi à Saint-Malo de L'Isle. Nous voyons très bien ici que la possession par notre prieuré de terres assises en la paroisse de Miniac-Morvan, notamment son église, fief seigneurial proche de Saint-Malo, a permis en effet l'établissement temporaire de certains liens "vassaliques" , liens alors établis entre certains habitants de la ville de Saint-Malo et le prieuré du Pont à Dinan. Il en sera ainsi probablement pour Christofle Sarcel lequel, cité en 1556 dans un acte de dénombrement du prieuré du Pont à Dinan semble, lui aussi, avoir de son vivant résidé à un moment de sa vie à Saint-Malo de L'Isle] qui a une partie de son bien à Miniac. Il veut bien prendre seulement vostre bien de Miniac pour vous faire plaisir mais il n'en donnera pas plus de mille livres et cent cinquante livre de chapeau [pourquoi le terme de chapeau ?], voyez ce que vous avez à faire la dessus; on vous trouvera les fermiers pour le restant de vostre prieuré de la Magdelaine, mais ils veulent voir le procès-verbal au sujet du moulin, sans quoy on ne pourra rien conclure. Vous aurez la bonté de me marquer quel parti vous prendrez, et quels sont vos résolutions, je me feray toujours un devoir de les suivre et de vous témoigner mon respectueux attachement.

    Mon Révérend Père

    Le plus humble et le plus affectionné de vos procureurs.Legault.

    Au monastère de Léhon le 21 juillet 1762 prez Dinan en Bretagne.

     

    1762. Maistre Legault procureur fiscal du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon1762. Maistre Legault procureur fiscal du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

       

     

     

     

     

     

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    1762. Maistre Legault procureur fiscal du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

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    Septième lettre

    Mon révérend père

    Jei recus hier l'honneur de votre lettre du deux de ce mois par le reverend père prieur Dom Gyron et la procuration y jointe, j'accepteray avec plaisir l'honneur de votre confiance moins par  interet que pour vous donner des marques de mon attachement au vôtre, je feray bannir Dimanche prochain au prosne des grandes messes des paroisses de cette ville et circonvoisines [Lanvallay les autres paroisses relevant du grand bailliage du prieuré du Pont telle celle de Crehen, Pleudihen, Taden pour la bailliage de la Jossais, Miniac etc. ] pour affermer la maison, le moulin, la prairie [le Prée] et les rentes par grains dues par le bailliage de la Jossais et sur les dixmes de la paroisse de Crehen, et je pense que je ne seray pas longtemps a trouver marchands. Le sieur Desmoriers Lebonhomme pour lequel le révérend père Legault vous a ecrit me dit il y a trois semaines a quil auroit donné volontié deux cent livres et quelque chose de plus pour les dixmes de Miniac Morvan, mais qu'il reflechiroit pour prendre le tout, et sur ce que je luy dit, il me parut en dessein d'en porter le prix à une trentaine de pistoles au dessus du bail du sieur Salmon [Pierre Salmon père d'Hélène, la future épouse du sieur Christople Le Roux des Aulnais lequel sera le futur régisseur du marquis de Coëtquen. Pierre Salmon sera le fermier général du bien temporel du prieuré du pont à Dinan pendant plusieurs baux, pendant près de 20 années, et renoncera, cela suite à un profond désaccord avec l'abbaye de Marmoutier, à la reconduite de sa ferme en la dite année 1762. En désaccord profond avec Marmoutier, lequel lui reprochait une gestion très "personnelle" de sa ferme, le dit sieur Pierre Salmon fera, cela malgré son bail non renouvellé, tout son possible pour dissuader tout repreneur éventuel portant par un retard apporté à la dite reprise un préjudice financier à l'Abbaye deMarmoutier. Versatile il reviendra cependant sur sa décision de quitter sa ferme proposant, au père procureur, au mois d'août 1762, une nouvelle rente financière annuelle ce fait faisant ainsi surenchérir le prix de la ferme du dit prieuré du pont à Dinan. Il semble avoir agit pour pouvoir récupérer sa ferme puisqu'il rédigera, cela au mois de décembre de cette même année 1762, une lettre au cellerier de Marmoutier en laquelle il présentera ses bons voeux pour la future année 1763 et le souhait aussi de reprendre sa ferme. Ayant semble t-il pu récupérer sa ferme cette même année 1763 verra cependant de nouveau une grande discorde s'établir une nouvelle fois entre Marmoutier et le dit sieur Salmon Laisné], mais je ne l'ay pas revû depuis, et j'attendois sa reponse pour vous en ecrire. J'ay le bail courant du sieur Salmon, mais il faudra que j'ay le premier et les procès verbaux qui ont été fait avec le dit sieur Salmon tant pour le moulin que pour le four, le coulombier et maison du prieuré, Dom Gyron ma bien fait voir une coppie par le trait [par un écrit] d'une reconnoissance du sieur Salmon au sujet de quelques réparations, mais cela ne suffit pas. J'ay l'honneur detre dun profond respect mon révérend Père. Votre très humble et très obéissant Serviteur. Lohier.                                                                                                                    Fait le 16 juillet 1762. Tres révérend père Dom de Sageon moine bénédictin et celerier de l'abbaye de Marmoutier pres Tours à Tours.   

     

    Huitième lettre    

    Mon révérend Pere

    je ne merite point les remerciements que vous me faites, je suis trop flaté de l'honneur de votre confiance pour avoir balancé [hésité]un seul moment a accepter votre procuration, trop heureux si je puis vous satisfaire dans la suite.

    Jay eu l'honneur de voir le Reverend pere prieur Depirmit a Lehon, il etoit indisposé, je retourneray et luy demanderay lextrait du billet [du bail] du sieur Salmon, quand au procés verbal il faudra bien que Salmon me le represente, je me tireray d'affaire avec luy au moyen des deux baux a ferme que jay.

    Je fait bannir la ferme des revenûs dicy et il ne mest encore venû personne. Le sieur Salmon fera son possible pour degouter ceux qui luy en parleront, mais il ne reussira Pas.

    Il me vint Dimanche dernier une personne me demandant dabord les dixmes de Miniac et sur ma reponse elle me demanda le tout des revenus, comme cette personne fait pour autruy elle me fist voir un memoire de son com...qui ne porte les revenus qua 1900 livres. Je luy dis que ce memoire netoit pas juste et enfon on me pria dattendre huit jours, jentrevit dans le discour que la personne travailloit pour le recteur de Miniac au sujet des dixmes principallement, comme je seais qu'il ne convient point en pareil cas de donner les dixmes a ferme aux recteurs a cause de la confusion des leurs, je suis bien aise de vous prevenir sur cela afin que vous donnies vos ordres a celluy que vous avez chargé de passer les beaux  [baux] pour y faire stipuller que le preneur ne poura sous affermer le tout ny partie des dixmes a qui que ce soit, notamment au sieur recteur [il sera ici à Miniac interdit au futur fermier de sous-affermer les dixmes de Minaic au recteur de cette paroisse sous peine de voir son propre bail annulé] de Miniac a peine de nullité, de tout depens domages et interets et même de resilement de sa ferme, vous seavez qui y a desja eu procès avec le recteur de Miniac pour les dixmes.

    Voila un memoire d'un menuisier dicy pour des reparations qu'il ma dit avoir faite a la maison du prieur, par ordre de votre predecesseur. Salmon refuse de payer par ce qu'il dit vous avoir rendu ses comptes. Si vous juger que ces reparations soient a votre charge marquer le moy jen gageray le sieur Salmon a payer ou je feray lavance moy meme si vous le juger a propos.

    Jay l'honneur detre d'un parfait respect. Votre tres humble et tres obeissant serviteur. Lohier. Mon reverent pere. Dinan 28 juillet 1762.

    Au tres reverend pere Dom de Sageon cellerier de l'abbaye de Marmoutier près Tours a Tours.

     

     

    Neuvième lettre

    Le sieur Salmon mest venu trouver, il demande a continuer sa ferme de tous les biens du prieuré. Il a même eté curieux de sinformer a Miniac si les dixmes etoient affermées et je luis a raporté que non. Jen ecrivy hier a monsieur de la Touche Leau pour le prevenir de ne pas affermer jusqu'à nouvel ordre de votre part, marquer moy donc sil vous plaist si vous consentés a continuer la ferme totale au sieur Salmon, le reverend  pere procureur de Lehon vous a marqué que Monsieur du Morier le Bonhomme luy en avoit offert 2200 livres et 300 livres de chapeau, ou 100 pistolles des dixmes de Miniac et 150 de chapeau. Si vous ete davis de continuer le sieur Salmon, je tacheray de le faire surpasser le prix du sieur du Morier.

    Jay lhonneur detre d'un profond respect. Votre tres humble et tres obeissant serviteur. Lohier. Mon reverend pere. Dinan le 18 aoust 1762. Au Reverend. Le tres Reverend Pere de Sageon moine benedictin  cellerier de l'abbaye royale de Marmoutier pres Tours a Tours.

     

    Dixième lettre

    Mon Reverend Pere

    Lhonneur de votre lettre du 30 du mois dernier ma esté renvoyé icy ou je suis pour les Etats.                                                                                                                    Je nay point entendu que la ferme generalle du Prieuré de la Magdelaine dût estre donné au sieur Salmon pour 2200 livres avec 300 de chapeau, mais je crois que je vous demandoist si vous vouliés esté porté a le faire au cas  que le sieur Salmon neût pas voullu surpasser cette somme. Et je vous marquoist que nous narivent point alors entré en prix. Depuis ma lettre nous nous sommes a visagés, et lors que le luy parlay daugemantation il ne voullu pas y entendre et se retira; je luy repondit sur le ton que je devoist en pareil cas, il me demanda en particulier la prairie [le prée du prieur]  il men offrit que 80 livres . Depuis cela [depuis ce jour là] on me la demandée, mais jentendois votre reponse [mais j'attendais votre réponse]. On me demande aussi en particulier le moullin et le four, ces deux personnes [celle qui demande la ferme du moulin et celle qui demande la ferme du four ] sont bien solvables, jay remis a mon retour des Etats [en la ville de Rennes  avait lieux les Etats de Bretagne. Ici il s'agit probablement des "états" de Bretagne] pour cela et la prairie car je vous dis quil ne faut plus pancer [penser] au fermier Salmon [la prairie est donc ici allouée à une autre personne que le dit sieur Salomon].                                                                                                    Quand au prix que je vous marquois dabord de se revenir, [le prix auquel je vous disais qu'il nous fallait revenir] je  vous anoncois que je lavoist au plus fort |[je vous annonçais que je l'avais mis au prix le plus fort] et quil ne falloit pas y statuer [et qu'il ne fallait pas y revenir] et je suis encore de meme sentiment. Sitot la fin des états jauray soin de faire rebannir et de passer des baux [de relancer la demande de fermage et de la prise en possession des baux].                                 Nos états commencerent le 1er de ce mois a deux heures et demie dapres midy et ne se leverent qua pareille heure apres midy [le lendemain à la même heure]. Cette longue seance fut a locasion de la nomination dun president dans lordre de la moblesse  par ce que les barons ne sont point venus [Ici il s'agit de la nomination d'un président nommé dans l'Ordre de la noblesse les trois Ordres composant les Etats de Bretagne étant alors la Noblesse, l'Eglise et le Tiers-Etat. L'Ordre de la noblesse était représentée par les anciens barons des vieilles baronnies de Derval, Malestroit, Fougères, Quintin, Retz, Vitré, La Roche-Bernard, Lanvau, Château-Briand, le Pont et Ancenis. Ici les barons étant absents comment la nomination pu t-elle se faire en choisissant un membre de la noblesse en leur absence ? ]. Les états ont supplié le Roy d'agréer un Vau...de cent pièces de canon [de 100 coups de tir de canon pour fêter cela...]et de permettre quil porte le nom de duc de Bretagne et soit monté de preference par des officiers bretons,  on a envoyé sur cela un deputé en cour [à la Cour du roi] le 2 octobre trois heures apres minuit et il nestoit pas encore revenu hier au soir.                    On a acordé à lordinaire le deubz ...au Roy de 3 millions au surplus rien de nouveau.                                                                                                                  Jay lhonneur destre dun profond respect. Vostre humble et tres obeissant serviteur. Lohier. Mon Reverend Pere. Rennes 8 octobre 1762.Mon adresse sera ches monsieur Guichard Procureur a la Cour  Rue de Bourbon a Rennes. Au Reverend Pere Dom de Sageon moine benedictin cellerier de l'abbaye de Marmoutier pres Tours a Tours.

     

    Onzième lettre

    Mon Reverend Pere

    Au sujet de la ferme de vostre prieuré de la Magdelainne, il se presente un monsieur nommé du Morier le Bonhomme, de Saint Malo, personne riche qui a une partie de son bien à Miniac, il m'offre deux milles deux cents livres de principal, et trois cents livres de chapeau, mais avant que de bien conclurre, il demande a voir le bail du sieur Salmon, le sousseing dudit du huit juillet mille sept cent quarante cinq, le procès verbal fait a la sortie de Mademoiselle  des Hayes, precedente fermière, afin de seavoir au juste à quoy est tenu le fermier; tout cela m'est absolument necessaire pour satisfaire ceux qui se presentent. Je tache de faire valoir vostre prieuré le plus qu'il m'est possible, car le n'ay rien de plus a coeur, que de vous faire connoistre, combien je vous suis devoüé.                      Mon Reverend Pere le plus humble et le plus obeissant de vos chers serviteurs. Legault procureur de Lehon. Du monastere de Lehon prez Dinan en Bretagne le 29 avril 1762. Au Reverend Pere Dom Sageon religieux benedictin et celerier de l'abbaye de Marmoutier prez Tours a Tours.  

     

    Douzième lettre

    Mon Reverend Pere

    Jay sut par le reverend pere Legault procureur à Lehon que vous eties enfin determiné à affermer le prieuré de la Magdelaine un monsieur seigneur de paroisse m'avoit fait dire qu'il pensoit à cette ferme a cause principallement de la dixme de Miniac voisine donc de ses terres; ce monsieur m'a reppeté la même chose depuis, mais il voudroit savoir le prix du bail du sieur Salmon. Je nay pu le satisfaire ne le sachant pas, si vous jugés à propos de me la marquer je le luy diray, il conviendroit, mon reverend Pere, de faire bannir cette ferme, ce seroit le moyen de vous attirer plus de monde, d'en tirer un meilleur party. Voici ce que jay pu savoir des revenus de ce prieuré la maison du prieuré servant actuellement de caserne. Vous pourez statuer sur ce que je vous marque pour prix de votre nouveau bail, quoi qu'il en soit il peut se faire que toutes les années ne soyent pas d'un égal produit tant pour le rentes que pour le ca... le moulin est actuellement au chaumage, s'il y est souvent je ne say si cest que le sieur Salmon est le fermier trop cher ou qu'il ne trouve de meunier, je lay vu laisser cy devant 150 livres. En attendant vos ordres jay lhonneur detre d'un profond respect.                             Mon reverend pere. Dinan le 9 avril 1762. Votre tres humble et obeissant serviteur. Lohier  

      

    Treizième lettre

    Vous pourés statuer sur ce que je vous marques pour prix de votre nouveau bail, quoi qu'il en soit il peut se faire qu'il reste les années ne soyant pas d'un égal produit tant pour les rentes que pour les ca..., le moulin est actuellement au chaumage si il y est souvent je ne say si cest que le sieur Salmon s'est laffermé trop cher ou quil ne trouve pas de meunier, je lay vu laisser cy devant 150 livres.            En attendant vos ordres jay lhonneur detre dun profond respect.                          Mon reverend pere. Votre tres humble et tres obeissant serviteur. Lohier. Dimanche 9 avril 1762.[image 3258]

     

     

     

     Vendôme et son église abbatiale

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

     

    1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon1761-1762. Maistres Legault et Lohier procureurs  du prieuré et de l'abbaye royale de Lehon

     

     

     

     

     

     

     

     

    « - 1724. Etablissement de la levée des différentes impositions.- 1744-1771. Vie, correspondances et attestations du sieur Pierre Salmon Laisné »

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