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- 1675. Jugement de délits et de violences portées
Corps de ferme de l'ancienne métairie de la Bouexière, bien de Macé Gigot vers 1673 située hier au plus près de l'ancienne église paroissiale de Lanvallay et de la terre noble dite le Colombier. [ ou la Boixière terre et ancienne métairie située en Lanvallay. Elle sera en le milieu du XIX siècle un relai à chevaux pour les côches se rendant à Rennes. Au pied de l'actuelle ancienne métairie ou relais se trouve, à moitié recouverte par un poste de transformation EDF, un ancien lavoir alimenté hier par la fontaine de Saint-Valay. La légende veut voir en cet endroit l'ermitage en lequel Se moine Balao, ou Saint-Vallay, fondateur de la paroisse de Lanvallay pour cette même légende, s'isolera. Entre 1850-1870 installation en ces murs de la famille L'Hermite. Le Banquier Bazin en 1922 sera ici même propriétaire de la ferme. Celui-ci sera à Dinan le fondateur de rue de la Ferronnerie de la BNCI celle-ci plus tard, devenue la BNP, s'installant Place Duclos ]
La fontaine de la Bouexière
Dans un précédent chapitre nous avions émis la possibilité de pouvoir peut-être, un jour prochain, avoir accès à certaines archives privées ces dernières, que nous pensons êtres nombreuses, existant de ce fait toujours de nos jours même si certaines d’entre-elles sont entreposées dans des recoins oubliés, que ces derniers soient des recoins de greniers ou de toute autre nature, que sais-je. Aussi, peut-il encore exister, aujourd’hui, des écrits anciens et non archivés et relatifs à histoire de Dinan et de sa région, quels qu’ils soient, en dehors de ceux répertoriés par les Archives départementales ou bien des différentes pièces d’archives civiles entreposées, quant à elles, dans les arrières de très vieilles études notariales ? Certains greniers de maisons nobles contiennent ainsi, recouverts d’une poussière parfois épaisse et très ancienne, des livres d’écritures privées pouvant contenir, en leur profondeur, une mine d’informations pour qui s’intéresse à son histoire locale. Ainsi en Lanvallay, travaillant personnellement dans une tourelle plus que séculaire, attenante à une très vieille noble demeure (le château de Grillemont), je me suis un jour retrouvé à dévisager des livres très anciens, empilés, de grande taille, lesquels, poussiéreux, devaient eux aussi contenir des informations que j’aurai alors très aimé pourvoir découvrir et lire. Je regrette aujourd’hui de ne pas avoir osé, lors de ma rencontre fait avec ces mêmes vieux livres écrits, ne serait-ce que de les toucher. Plus, j’aurai pu les ouvrir et parcourir ainsi certaines de leurs lignes noires, hier si méticuleusement tracées. Pourquoi ne l’ais je donc pas fait ? C’est dans l’un de ces greniers que fut découvert, au 19ème siècle, un livre très ancien, plus que séculaire, lequel reprenait, pour la région de l’évêché de Dol, toutes les maisons nobles établies sur cette même région et cela lors de la tenue de la Réformation de 1513. L'une des plus belles découvertes, souvent personnelle, peut ainsi être parfois le faite d’un simple hasard.
J’ai été contacté, il y a peu, par une dame dont je ne citerais pas le nom et cela à sa demande laquelle, avec une très grande gentillesse, me confia un acte de Justice relatif à la région de Dinan, acte détenu au sein de sa famille et cela depuis plusieurs générations. Cet acte de justice, malheureusement, est incomplet lui manquant notamment la première page ainsi que la dernière, ces feuilles, absentes, ne nous permettant pas de savoir devant quelle cour royale cette affaire fut jugée ni quant elle fut jugée non plus. Cet acte cependant, pour nous, a été très intéressant à lire pour plusieurs raisons. Premièrement, par le simple fait que cet acte reste aujourd’hui entièrement inconnu de tous les centres d'archivage, qu’ils soient départementaux ou régionaux et, deuxièmement, parce qu’il concerne une suite de mêmes délits ayant étés commis, en autre, et à Dinan et à Lanvallay.
La région de Dinan fut, en 1675, l’une des nombreuses villes de l’Ouest à se soulever contre l’instauration du Papier timbré laquelle, instauration, correspondait à une nouvelle taxe fiscale créée, taxe alors appliquée alors sur tous actes dit Authentiques, quels qu’ils soient. Notre acte de justice, contenant lui-même sur deux de ses feuillets l’application de ce timbre fiscal nous permet aussi et ainsi, par la présence de ce même timbre fiscal, de positionner après 1675 la rédaction de notre acte de justice. Certains personnages cités dans cet acte de justice, et déjà rencontré dans le déroulement de l’histoire de notre commune, nous permettent de mieux positionner la période relative à ce procès verbal aussi. C’est le cas notamment du sieur Jean Lambert lequel, sieur du Pré et propriétaire en la rue du Four au port de Dinan, en Lanvallay, né en 1637, fut syndic de Dinan et doyen des procureurs au Siège de Dinan, maire de la communauté de la ville de Dinan en l'année 1679, le suivant ayant été François Foullain [peut-on généalogiquement et orthographiquement relier ce même patronyme Foullain à celui de Follen ou Folain celui-ci apparaissant en la paroisse de Lanvallay au toutes premières heures du XVIII siècle ?] en 1683. Jean Lambert sera également l'un des économes chargés de la gestion économique de l'Hôpital de Dinan, il occupera ce poste en 1673 (la plus part des grands bourgeois rencontrés autours des fonds baptismaux du prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan seront, pour la plus part d'entre eux, économes de ce même hôpital. Pourquoi ? Luigi Odorici: Recherches sur Dinan et ses environs, livre rédigé en 1857); Jean Lambert ayant 38 ans lors de la dite Révolte du Papier à Timbre. Peut-on ainsi raisonnablement penser que ces délits multiples, occasionné par un même individu, ont tous été commis pendant cette même révolte ? Avant de vous présenter cet acte sachez que ce dernier concerne l’établissement, dans leur fait, de plusieurs délits tous accompagnés de menaces et injures et coups portés pour certains, délits ayant pour auteur un même cavalier balafré lequel, monté sur un cheval blanc et se présentant comme étant le maréchal des logis de Monsieur de Carnavalet, alors présent avec sa soldatesque dans la région très proche de Dinan, s’imposait par la force chez les gens, vers les 20 heures du soir, afin de leur soutirer, toujours par menaces et jurements, de l’argent en remplacement du logis dû (En cas de conflit les habitants d’une paroisse, parfois, étaient dans l’obligation de recevoir certains cavaliers ou soldats pour la nuit et de leur proposer le repas et le lit, ces gens en armes se présentant muni d’un billet lequel était écrit soit par leur supérieur ou soit par le syndic de la ville, billet les autorisant alors à faire cette même démarche dite d'hébergement chez les dits particuliers. Sur le port de Dinan l’un de ces délits fut donc fait chez le sieur Macé Gigot sieur de la Boixière, fils d’Olivier Gigot et de Carize Mouton tous deux sieur et Dame de la Lande, et époux de Jacquette Mesnage. Carize Mouton et Jacquette Mesnage, sa belle-fille, seront toutes deux marraine lors du baptême des cloches de l’église paroissiale de Lanvallay et Macé Gigot ci-dessus, résidant au port de Dinan en la paroisse de Lanvallay, sera l’oncle de Catherine Gigot laquelle sera propriétaire, par droit de succession, de notre actuelle maison sise au 18 de la rue de l’Abbaye). Voici maintenant cet acte de justice partiel. Ce dernier est écrit en vieux français et il peut aussi présenter certaines difficultés de compréhension. Il mérite toutefois une analyse approfondie. En haut de la première page présente est apposé le timbre fiscal dont la valeur de 18 deniers est écrite.
Premier feuillet
Et demy vallants douze livres un sol en presance du sieur Ernault (le patronyme Ernault est présent en la commune de Lanvallay, celui-ci ayant été possesseur de la seigneurie du Bois Harouard et de la Ville es Olliviers. Thomas Enault, avocat au Parlement de Rennes, sera cité en 1653 lors du baptême de Thomas Martel ; son neveu, Jean-Thomas Ernault, né en 1688, sera lui aussi avocat au Parlement de Rennes, il sera aussi syndic de Dinan puis sénéchal de la seigneurie du Colombier en Lanvallay) par ce que et non autrement il prendroit paieront sa nouritture de son vallet et de ses chevaux en ladicte hostellerye et non ailleurs en laquelle ils seront ensanble, les dicts Amelots et mareshal des logis ou le dit mareshal montra a lhoste et lhostesse les douze livres un sol que le dit Amelot luy avoit baillé et leur dist quil navoit affaire quavecq luy pour sa noriture quils luy fourniroiait et a son vallet et chevaux pandant son sejour, que le dit Amelot en demeuroit quitte auquel les dits hoste et hostesse diroit quils ne manqueroiait pas de fournir la dicte noritture et le logement et de la faire paier audit mareshal des logis qui en demeura daccord, Dit de plus ledit Amelot quayant demandé audit mareshal des logis pourquoy la compagnye arivoit sy tard, il luy repondit quelle sestoit arrestée proche de Beauvoir a faire halte par ce quelle navoit (pu) logé en la ville de Jugon esloignée de douyse lieux. En febvrier de trante ecus qui luy seroit dellivrés par les habitants dudit Jugon, qu'il montra au dit Amelot et le pria de les luy changer en Louis d'or ce quil ne fist non ayant louer et a signé, ainsy signé Amelot.
Comme ensuitte transportés a lhostellerye de Saint Jullien, en cette ville de Dinan ou estant et y avons trouves André Raoul sieur de la Maisonnaisfne (Maisonneuve), lhoste y demeurant, lequel nous a declare que hier
Deuxième feuillé
et au soir, sur les six a sept heures le sieur de la Villeneusfve Amelot lui mena un cavallier balafré au visage qui se disoit mareshal des logis de la compagnye de monsieur de Carnavalet lequel dist quil avoit recut du dit sieur de la Villeneufve Amelot douse livres un sol pour aller loger a la dite hostellerye ne le pouvant loger chez luy et le dit Amelot sestant retiré, le dit mareshal des logis dist au dit Raoul quil alloit au devant de la compagnye et que estant de retour y il viendroit y loger sans que neanmoins ledit mareshal y soit retourné et ainsi a signé, ainsy signé A.Raoul. Ensuitte dequoy nous sommes transportes en la maison et demeurance de Jan Dupré, sieur de la Cochaye (aujourd'hui en Léhon) par la Place du Champ ou estants avoir trouve damoiselle Ollive Rabasté compagne dudit sieur de la Cochaye laquelle nous a dit que hier au soir, environ les neuf heures , il ariva en leur ditte demeurance un jeune homme quy a une balafre au visage, habillé de gris, monté sur un cheval blanc lequel se disoit mareshal des logis de la compagnye de cavallerye de Monsieur de Carnavalet ayant un billet dudit sieur sindic pour loger chez le dit sieur de la Cochaye et femme ou il a toujours resté jusques a presant, et leur dit avoit eu de Laurant Lebigot et Guillaume Chanevelle, aussi habittans de cette ville, la somme de sept livres
Troisième feuillé
Et que le dit dit jour en venant en cette ville ils avoient brullé Jugon et que pour ny point demeurer on leur avoit baillé trante a quarante ecus, so.......positi... du nombre quil luy montra en argeant blanc et que sestoient ses petits profilts et a signé fin a refusé de signer attendu que son mary nest presant. Avons ensuitte entré aux demeurances des dicts Guillaume Chanevelle et Laurans Lebigot et lesquels nous ont declaré seavoir le dit Chanevelle que hier au soir, anviron les huit a neusf heures un jeune homme qui a une balafre au visage, habillé de gris qui estoit monté sur un cheval blanc alla en sa demeurance pour y loger tenant a la main un billet dudit sieur syndic, se disant mareshal des logis de la compagnye de cavallerye de Monsieur de Carnavallet lequel demanda aus dits Lebigot et Chanevelle, a chacun, dix livres, autrement quil alloit tout a lheure leur envoyer chacun un soldat quy auroiait bien la raison d'eux et que pour evitter a touttes ses menaces ils accomoderent a sept livres quils paierait par moityé et a le dit Lebigot dit le seavoir signer et pour le dit Chavenelle a signé Y. Bruand. Et sur ce que ledit sieur sindic a eu admis de plusieurs habittans que Henry Lebigot et Abraham Bosquet avoient donné de largent a deux cavalliers quils estoient
Quatrième feuillé
obligés de loger hier au soir sans en seavoir les causes, pour en aprendre la veritté, le requerant le dit sieur sindic, nous sommes dessendus en leurs demeurances par la dicte place du Champ ou estait le dict sieur sindic leur ayant demandé la representation de chacun leur billet et dire ou sont les cavalliers qui doibvent estres logés cheix eux, ils ont les deux et les autres refusé de le faire et dit quils avoient accomodé avecq eux et leur avoir donné de largeant sans dire combien et ont refusé de signer et a ledit lebigot dit quil croit qui alla pour loger chez luy, allé chez le nommé dit Arsy. Jan Petit dit Arsy, marechal, demeurant pres la ditte place du Champ, a dit que hier au soir, environ huit a neusf heures, il ariva en sa demeurance un cavallier ayant un billet a la main auquel il a fourny sa noriture et a son cheval et ne seavoir sy le dit soldat avoit demander a loger en autre lieu. Anthoine Guerier, demeurant hoste a lhostellerye ou pend pour enseigne la Ville de Paris, lequel nous a declaré navoir logé de soldats porteurs de billets mais quil a logé six gentils hommes qu'il ne connoist lesquels arivant avecq la compagnye de Monsieur de Carnavallet et son parant, tous ensemble, en sa demeurance hier au soir, lesquels gentils hommes avoient chacun un vallet et a signé, ainsi signé A.Guerier.
Cinquième feuillé
Claude Brart, tonnelier, dit que hier au soir, environ les huit heures, il vint un soldat avecq un cavallier avecq un billet pour loger chez lui, un aisné de Nouel Desert et Jacques Briand, ses voisins, et sur ce quils luy proposerait de loger en lhostellerye de Saint Jullien ou est demeurant la belle soeur dudit Brart, il refusa se retirant a Dinan et laissa son billet disant quil voullait avoir la somme de six livres et le matin de ce jour, le même soldat, est retourné accompagné de dix a douze autres soldats qui les ont obligés par leur menasses daccomoder a cinquante sols quils ont payé et a dit seavoir signé. Raoul Lescoublet, serurier, a dit que hier au soir, environ les neusf heures, il alla en sa demeurance, aux vieux marché, un cavallier balafré au visage monté sur un cheval blanc lequel luy montra un billet de logement et, ne voullant dessendre, mais lobligea par ses menasses et jurements, de luy donné un ecu et un pot de cidre et a dit ne seavoir signé. Jullien Chartier, sieur du Meseray (ce dernier écrivit un journal tenu chaque jour lequel, aujourd'hui, reste le seul journal de Dinan écrit au 17ème siècle et tenu par un bourgeois dinannais. Malheureusement, dans son ouvrage, Jullien Chertier n'écrivit que des banalités sans réelles importances, banalités reprenant, par exemple, soit les baptêmes soit le temps du moment comme le propos suivant qu'il tint en 1660 : "je vous donne avis que l'année 1660, quoique l'hiver précédent fut grand et rude, ladite année 1660 n'a fait aucun froid, ni jour ni nuit, ni, rude, ni gelée, ni neige, ni mauvais temps, rien que beau et belle saison, les arbres fleuris en février et avancés comme mois de mai. 14 novembre 1660. Anne et Simone Chertier, filles de...". l'un de ses commentaires toutefois sera consacré à l'apparition de la taxe des papiers et parchemins timbrés dont il annonce la date exacte, laquelle apparition se fit, d'après son écrit, le 15/09/1673. Son journal sera édité en 1897 sous le titre suivant: Journal d'un bourgeois de Dinan. 1637-1690) a dit que il ariva en sa maison hier au soir, environ
Sixième feuillé
neusf heures, un soldat cavallier lequel lobligea par ses jurements et menasses de luy paier la somme de six livres et sur ce que le dit Chartier faisoit quelque difficulté daccomoder, voullant le loger et lui fournir lettape suivant les ordres du Roy, le dit cavallier tira lepér sur luy et sur une sienne fille preste dacouchez et fist cy fort de luy en frayeur ce que pour evitter il a paieroit la ditte somme de six livres et a signé, ainsy signé Jullien Chertier. Janne Collet, famme de Nouel Eon, sieur des Vaux, a dit que hier au soir, environ neusf heures, il ariva un cavallier en leur demeurance saisy d'un billet pour y loger et voiant que le recevoit avec beaucoup de civilitté, il se mist a jurer le Saint Nom de Dieu et dist que seu n'estoit pas ce quil demendoit mais quil vouloir la somme de neuf livres et apres beaucoup de menasses et emportements, il les obligea de luy paier la somme de quattre livres, et a dit ne seavoir signé. Noble homme Jan Lambert, sieur du Pré, au tien sindic de la dicte ville et communauté de Dinan, nous a declaré questant hier au soir en sa demeurance, sur les huit heures, y ariva a la porte dicelle un cavallier de la compagnye de monsieur de carnavalet, lequel luy dist avoir un
Septième feuillé
billet pour loger chez luy, mis pied a terre et entra avecq luy dans sa salle basse ou il luy marqua quil avoit bien de la joye de le loger et .....temps fist tirer une bouteille de vin de laquelle le dit cavallier ayant beu dix coups, il dist au dit Lambert, quil voullait couché dans son lit et mettre son cheval dans sa salle sil ne voulloit luy bailler quattre ecus pour aller ailleur et vouloir luy forcer de les luy donner, ayant lors le pistollet à la main et luy ayant dit quil estoit desfandu par le Roy dexiger des habittans de la région, le dict cavallier, jurant le saint Nom de Dieu, sortit sur la rue et voullant de force et viollance faire entrer son cheval dans la maison et le dit lambert luy ayant voullu oposer, nayant descurye, et faire offre de le loger dans lescurye de Pierre Janin, son proche voisin, le dit cavallier prist un des ses pistolets et voullant tirer sur le dit Lambert, le rata et acquy le dit Lambert de rentrer dans sa maison et, voullant fermer le bas de la porte, le dit cavallier ayant mis la main a son sabre, croyant couper le bras du dit lambert quil avoit sur la ditte porte, penetrant comme yl nous a fait voir dans le bois denviron demy pouce et, ensuitte auroit enttré dans la premiere salle de la ditte maison avecq son cheval tenant son sabre a la main et ferma la porte de devant
Huitième feuillé
avec les verouils ce quy obligea le dit Lambert et sa servante de senfuir dans la cuisine et de fermer la porte qui la sépare de la ditte salle quil fist cy fort denfoncer, ce que ne pouvant faire, il voullut tirer son mousqueton dans la ditte porte et, a linstant, aux cris de fores (d'efforts) du dit Lambert et des voisins interviennerent monsieur le Procureur du Roy, le dit sieur de Lesichere, sindic, et autres habittans qui oposerent le dit cavallier de continuer ses viollances et le dit cavallier, voullant sortir par force, il fut aresté et mis prisonnier et ses armes portées avec son manteau chez monsieur de Lechapt, lieutenant du Roy au gouvernement de cette ville et son cheval, logé par ordre du dit Lambert en une hostellerye auquel cavallier le dit Lambert a envoyé sa noriture jusques aux neusf heures du matin de ce jour, quil a esté pris aus dites prisons par les dits sieurs de Carnavalet et de Lechapt qui ont envoyé querir par le maréshal des logis de la compagnye le cheval du dit cavallier quy luy a esté dellivré et par après, le dit mareshal des logis est venu chez le dit Lambert escorté de huit cavalliers luy faire des menasses avecq emportements de le maltraitter ce qu'ils aissaoit fait sans quil est arivé plusieurs voisins. Ainsy signé Lambert. Robert Pommeret a dit que le jour d'hier estant sur la routte de Saint-Malo, il vint un cavallier en sa demeurance
Neuvième feuillé
ou il ny avoit que sa femme, lequel cavallier lui fist plusieurs menasses et viollances avecq jurements pour lobliger de lui donner de largeant, ayant fait entrer son cheval dans lembas de sa demeurance pour latacher au poste de courliet et dans le moment, le dit Pommeret estant arrivé, le dit cavallier lobligea de luy donner la somme de quattre livres et trois pintes de cidre pour evitter a ses menasses et se retira ainsi signe Robert pommeret. Noble homme Macé Gigot sieur de la Bouexière habittan demeurant au Pont à Dinan lequel nous a dit que hier au soir environ les neusf heures, il vint en sa demeurance un cavallier ayant un billet a la main pour loger lequel, ayant recut et fait mettre son cheval a lescurye, il luy fist servir a souper ou y il but trois pots de cidre et une pinte de vin ensuitte, ayant fait donner du foing et de l'avoine a son cheval, le dit cavallier malttraita le particulier qui pensoit son cheval avecq jurements et menasses de maltraitter le dit sieur de la Bouexière qui luy fist preparer un lit mais au lieu de se coucher il a passé toutte la nuit levé dans la chambre faisant grand bruit avecq jurements et menasses de mettre le feu dans la maison en sorte que le dit sieur de la Bouexière fut obligé dapeller des voisins qui ont avecq luy veillé...
Dixième et dernier feuillé
Damoiselle Françoise de la Fosse compagne de Jacques Vallée sieur de Lancheraie déclare questant seulle en sa demeurance le sieur de Lancheraie son mary estant absan hier au soir environ les huit a neusf heures il arriva en sa demeurance un jeune homme portant Gaussairs et livrée quelle a entendu dire estre un des gens du sieur de Carnavalet qui se disoit trompette de la compagnye du sieur de Carnavalet tenant un billet a la main demanda de loger chez elle ou quelle lui aist baillé de largeant il se retiroit après de son capitaine avecq lequel il avoit dordinaire deloges et que ce quon luy donnoit estoint ses petits profilts alors nayant son mary avecq elle elle luy paia quattre livres cinq sols aquoy ils commercerait (?) ensembles daultant quil faut assoit de luy manger plus une pistolle sy il restoit chez elle et le fist conduire chez la damoiselle de Laprechaie ou est logé le dit sieur de Carnavalet et a signé ainsy signe Françoise de la Fosse. Guillaume Morin maistre cordonnier a dit que hier au soir environ neusf heures il arriva en sa demeurance un cavallier de la compagnye de monsieur de Carnavallet qui avoit un billet du dit sieur sindic lequel cavallier ayant demandé au dict Morin de largeant pour ne point loger chez lui sans voulloir mettre pied a terre ils commercerait ensemble a quattre livres dix sols quil luy paia...
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