• L'Eternité

     

    L’Eternité

     

    Je voulais dessiner sur l’air Fripon

    Le tendre mot, soulever le voile nu

    Du jeune jour étirant sa brume

    Et verser en terre le chant d’un songe ;

     

    Je voulais creuser le lit des rivières

    Pour semer dans une eau limpide et claire

    Le reflet d’une saison couleur de neige,

    Pour parsemer au vent l’onde pâle d’hier ;

     

    Je voulais plier le temps mécréant

    Et flotter dans l’averse des jours sans bruit,

    Tailler l’épine où tombe le cheveu blanc,

    Vendre les heures passées à trop vieillir ;

     

    Je voulais cueillir le rêve à la berge

    Elevée, entendre le bruit céleste

    Du vent soulevant l’oiseau dans ses ailes,

    Ecouter la pluie d’où l’on tire la grêle ;

     

    Je voulais aimer le monde altier

    Et frustrer le sol de sa sève sans nom ;

    Parfumer la terre où reste seul l’aiglon

    Quand l’aile tirée, sur la glèbe tombe blessée

     

    Mais je ne puis qu’aimer la douce tête

    Penchée sur mes heures fragiles et si frêles ;

    Je ne puis qu’aimer le sein éternel

    De ma tendre Maman, toujours si belle.

     

    Pour ma tendre Maman. Octobre 1993.

     

    Jean-Pierre

     

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