• - Pour qui souhaite visiter ou regarder le port de Lanvallay autrement...

     Dinan-Lanvallay. 

    UN petit port situé au fond de son estuaire.

     

     

    Pour qui souhaite visiter ou regarder le port de Dinan-Lanvallay autrement...

     

    Pourquoi une visite guidée du quartier de la Madeleine ?

     

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    La quartier de la Madelaine en Lanvallay

    Un fond d’estuaire.Situé au fond d’un estuaire est-ce pour le vieux pont, le port, le viaduc, pour les quelques vieux bâtis ici encore présents, l’ancien prieuré, le souvenir de son église, son urbanisme qui fut tant modifié aux XVIII et XIX siècles ?                                                                                                                      Il y a beaucoup de raisons pour justifier une telle visite…et nous allons en cet avant propos tenter de vous dire pourquoi.                                                         Avant toute chose le quartier de la Magdeleine est aujourd’hui tout ce qui reste d’un passé social qui ici même fut humainement riche et divers. Son bâti porte encore en la plupart de ses pierres l’image de tout ce qu’il a été, de tout ce qu’il a pu être en des temps anciens et moins anciens qu’elle ait été sa fonction du moment.                                                                                                                  Par la densité d’un habitat qui a toujours été ici présent en le fond d’un tout petit estuaire, et cela malgré la présence de quelques  rues seulement le composant, par son prieuré ayant attiré à son bénitier tout au long de longs siècles passés une haute bourgeoisie élitiste de Dinan, par une présence hier certaine de toute une économie portuaire et diverses le port de Lanvallay aujourd’hui toujours EST.                       Au regard de tous ces points Lanvallay et sa paroisse ont connu ici même, pendant près d’un millénaire, une activité humaine, religieuse et professionnelle beaucoup plus dense, beaucoup plus importante, beaucoup plus riche que ce que nos propres yeux aujourd’hui peuvent encore apercevoir. Le prieuré du pont à Dinan, et son quartier de la Ma(g)delaine, ont de tout temps toujours possédé tous deux toute une histoire sociale profonde, histoire sociale donc humaine, qui aujourd’hui encore pose sur ce quartier son empreinte d’hier, sur ce quartier et sur nous même.

    La magie du lieu. Ce fond d’estuaire est magique. Il est magique parce que depuistrès longtemps la féérie de ce lieu, tout au long de jours sans nombre, est régulièrement représentée par des peintres sur toiles qu’inlassablement il attire. Des artistes divers et passionnés, souvent artistes en herbe il est vrai, tous œuvrant avec gourmandise sous un bleu céleste toujours nivéal, qu’il soit timide ou radieux. Ici, pour le premier regard, tout semble si poétique… Et cette poésie, par un ressenti vivant et personnel, est toujours par magie amplifié et cela où que l’on porte son regard du moment.                                                                                   S’il y avait que la rivière !  La rivière est là mais il y a aussi en son émoi, par exemple, le tremblement du vieux pont plus que millénaire dans ses fondations. Et puis même derrière nous, nous retournant simplement, sur les hauteurs de la montagne de Dinan on peut apercevoir, accrochés au ciel, les vieux remparts de l’ancienne cité seigneuriale appelant sans cesse l’horizon. Et par delà ces hauts murs se profilent et s’offrent déjà à nous les prémices de l’un des deux plus vieux faubourgs de Dinan. Il se nomme « Saint-Sauveur de Dinan ».  Celui-ci depuis la nuit des temps, par le Jerzual, hier longue faille naturelle, débouche toujours et encore sur le vieux port, à nos propres pieds toujours. Tout au long de sa difficile descente il présente à tout œil  émerveillé ses maisons à pans de bois dont les plus anciennes sont du XV siècle. Jusqu’au XVII siècle le bâti construit tout au long de ce grand serpent relèvera de deux  bailliages différents, de deux juridictions différentes, à savoir celle de Beaufort et celle de Quergolay.                                   Et oui !  L’Histoire aussi, ici même, a été écrite ses propres pages...et elles sont multiples. Notre corps faisant toujours face à Dinan, entre le ciel et la rivière à gauche du dit Jerzual se positionne la paroisse de Saint-Sauveur, à sa droite la paroisse de Saint-Malo.                                                                                           Ah ce Jerzual ! Quand on pense qu’ici même hier en sa partie basse il y avait encore un « octroi »  pour le gravir après paiement. Un octroi lequel, des siècles durant, à diviser géographiquement le Haut du Bas tout en unissant en même temps deux paroisses en une même ville.                                                                 Et puis par une nuit sans nuage, pour mieux toucher votre âme, il y aura toujours en ce port le reflet du viaduc dans une eau éclairée par un quartier de lune. En ces heures où de toutes choses le calme est devenu le roi absolu l’Endroit ici alors vous prend et vous englouti dans son havre.                                                               Devant nous, à nos pieds, s’étire donc le port de Dinan tant peint et dépeint dans toute sa multitude, dans toute sa richesse et magnificence, dans tout son naturel et dans tout son être. Sur les hauteurs vers orient, face à nous, là où chaque matin le soleil se lève, déjà se profilent en s’étirant, ses rives au ciel en permanence amarrées, le long plateau Côtissois. Lanvallay d’ici s’offre aussi à vous.
    Au-delà de la rive orientale de la Rance, de l’autre côté de la rivière, au débouché du Vieux pont, commence le quartier de la  Madelaine, commence l’ancienne paroisse de Lanvallay, commence ici aussi le Grand Lanvallay.                             Né peu après1070, tout d’abord simple bourg aux moines, puis prieuré et maladrerie, puis quartier à part entière, ce qui fut hier un bourg au moines possède encore de nos jours tout un bâti riche et divers à qui sait regarder, à qui sait le regarder.                                                                                                                   Au lendemain de la naissance du 1er millénaire un prieuré fut donc ici même voulu par l’un des tous premiers seigneurs de Dinan, Geoffroy 1er pour le nommer, afin de pouvoir mieux remédier à l’errance des moines en ce lieu déjà si nombreux.   Le prieuré de Saint-Malo de Dinan en ce temps n’était pas encore terminé et donc toujours inapte à tous les recevoir.                                                                           Ce prieuré, seigneurie à part entière, qui possédait les droits de haute, moyenne et basse justice lorsqu’il fut créé, qui de tout temps a détenu prison,  possédait encore, au lendemain de la Révolution française, son église dédiée entre autre à Sainte- Marie-Magdelaine et à Saint-Gilles. Le prieuré du pont à Dinan sera ainsi dénommé dès sa fondation l’appellation de : Sainte-Marie Magdelaine  venant elle un peu plus tard. Après on l’appellera le quartier de la Magdelaine, puis la Madelaine tout simplement                                                                                    Au titre de sa Sainte protectrice il est vrai qu’il recevra, encore très jeune, une maladrerie, ou léproserie. Cette dernière sera encore en activité au  XVII siècle devant toujours en 1648 impôts féodaux à son seigneur prieur relevant de l’évêché de Tours. Offert à sa naissance à l’abbaye de Saint-Florent de Saumur ce prieuré tombera en effet un peu plus tard, au XVI siècle, dans l’escarcelle nouvelle de l’Ordre de Saint-Maure, donc dans l’escarcelle de l’abbaye de Marmoutier.                                                                                                            Les bâtiments conventuels du prieuré, le four banal, la prison, le colombier et ses jardins, le moulin prieural et le pressoir etc. existaient encore au lendemain de la Révolution Française de 1789 même si sa dite maladrerie, ou Léproserie, avait, elle, disparu depuis de nombreuse années déjà  [cette dernière, en le milieu du XVII siècle, était encore ici même présente il est vrai siècle puisqu’elle sera citée dans son revenu financier. Elle était très probablement assise en la rue de l’Abbaye puisque le plus grand des jardins de cette même rue sera dénommé en 1693, en ce même XVII siècle : le jardin de l’Hôpital. Où était donc cet hôpital, ou cette maladrerie, dans cette même rue ? Cité en 1648 celui-ci ne sera point cité en la dite année 1693…il n’existait donc déjà plus et ne devait rester de lui que son grand jardin. Ce grand jardin appartiendra alors à madame Carize Béchu elle-même propriétaire de la maison dite : la Cour de Bretagne. Ce jardin aujourd’hui est connu sous l’appellation : la Vallée de Bretagne. La maladrerie sera citée ici même pour la première fois dès l'année 1219, au tout début du XIII siècle. Ainsi cette léproserie aura été présente en son quartier pendant près d’un demi-millénaire !   L’église, ses bâtiments conventuels et son cimetière, seront  tous vendus sous le Directoire, en 1792, et cela à plusieurs particuliers dont monsieur Mari, ou monsieur Marc, aubergiste de son état. Après la démolition de l’église, et l’effacement à jamais de son cimetière, monsieur Mari établira ici même une grande hostellerie dans une très ancienne grande maison : la grande maison de la Croix verte ; cette noble maison sera citée dès l’année 1556. En la cour de celle-ci, en la première partie du XVIII siècle, donc bien avant la dite hostellerie, assise au plus près de la dite église et touchant le cimetière monsieur André Lerenec, sieur de la Ville Ameline en Lanvallay, mais propriétaire aussi en ce bourg, cela à la seule demande de son ami Charles Pinot Duclos, académicien et maire de Dinan en 1744, sieur des Clos, installera le tout premier relais à coches de Dinan. Cette installation professionnelle sera à l’origine de deux écuries, une dite grande et une seconde dite petite. Monsieur André Lerenec sera donc ici même à l’origine de la PREMIERE liaison régulière de coches reliant par chevaux Dinan et Rennes.  Cet établissement fera école pour toute la région de Dinan].

     

    Le circuit proposé :

    La première station en le petit jardin publique du pont, côté Dinan

    Présentation du site

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    1786. Deuxième phase des travaux. Le plan des alignements à suivre pour le réaménagement du port daté de 1786. Le nouveau grand chemin a déjà été réalisé en 1781 et ici sur ce plan la brisure du pont, sur ce pan, est très clairement montrée au niveau de son moulin faisant face à la mer. En haut et à gauche, face à la mer, espacé du moulin du prieuré par sa canalisation recevant les eaux du ruisseau du Jerzual, est implanté le logis du moulin.

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    Photographie montrant les 2 brisures et les 3 différentes orientations du pont dans l’alignement de son mur.

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    Ci-dessus le placis ayant enterré presque entièrement la seule arche originelle du premier pont roman.

    Le pont et ses moulins. Le pont ici, dans sa plus vieille pierre non encore disparue, a déjà presque mille ans puisque en effet il était déjà existant, vers 1070-1110, lorsque sera fondé un prieuré au pont à Dinan. Le port de Dinan, cité en tant que PORT lors de la fondation du prieuré, avait donc déjà son PONT lors de la fondation de ce bourg aux moines. Il sera modifié moult fois comme l’atteste ses multiples brisures dans son alignement, ou prolongement actuel, puisqu’il contient en sa ligne directrice en effet 3 orientation différentes. Cette évidence est aussi confirmée par la nature même de ses arches 1 et 2 qui sont successivement romane pour la première et brisée, ou en ogive, ou encore gothique pour la seconde. Ces modifications successives sont aussi attestées par son encrage actuel qui, vers mer, est beaucoup trop au nord par rapport au prolongement originel de la première arche romane obstruée par le placis. Le premier pont roman, celui du moyen-âge, devait en effet beaucoup plus s’ancrer  à droite, à l’extrémité de la maison assurant aujourd’hui l’angle et de la rue de la Madelaine  et du halage, maison alors assise au plus près de la rivière. L’accrochage du chemin de halage au pont ne sera en effet réalisé qu’au lendemain de l’année 1829. Au regard du fait que l’extrémité du halage avant 1829 n’existera pas puisque là était aussi l’eau de la rivière, au regard de l’alignement premier et originel du pont roman nous pensons, très sérieusement, que ce pont, au dit moyen-âge, devait comporter non pas 4 arches mais bel et bien 5 arches. Si nous devions avoir raison cette cinquième arche, dans le prolongement originelle de la première, celle qui est romane, devrait être située sous le chemin de halage lui-même ou, à défaut, être sous la dite maison reconstruite en 1839 [cette maison à pans de bois, en 1786, pour les besoins du projet d’aménagement du port émargeait beaucoup trop sur la sortie du pont puisqu’elle l’avalait en quelque sorte. Elle sera en sa totalité, aussi bien sur rue que côté rivière, entièrement démolie puis reconstruite. Cela sera fait en 1839 comme l’atteste la date inscrite en l’une de ses pierres. Cette démolition et cette reconstruction seront imposées par le programme des « Réalignements à suivre », projet ordonné dès l’année 1786. Les travaux ici même auront demandé plus de 53 longues années pour pouvoir être menés à terme en effet. Les premières cartes postales anciennes du pont, faites vers 1903-1910, présentent la troisième arche comme étant une arche en plein cintre la quatrième, elle aussi très probablement en plein cintre, ayant déjà été remplacée par une petite passerelle en bois ; la destruction de cette arche, un peu plus tard remplacée,  sera réalisé en 1793, sous la Convention, afin d'empêcher une avancée de l'armée Vendéenne et de ses Chouans sur Dinan.         La nature brisée ou en ogive de la  deuxième arche implique le fait que les arches trois et quatre, à un moment donné précis de l’histoire, étaient elles aussi brisées ; cela probablement au 16ème siècle quand le pont pour la première fois fut refait dans sa plus grande portée. D’où la première brisure. Quand, avec le remplacement des arches brisées par des arches en plein cintre, le pont de Dinan pour la deuxième fois fut-il refait ? Cela nous l’ignorons entièrement.  Toujours est-il que l’alternance des arches jusqu’à la dite année 1793, à savoir romane pour la 1, brisée ou gothique pour la 2, en plein cintre pour le 3, et en plein cintre toujours pour la 4, confirme à elle seule en effet les modifications ou transformations successives apportées à ce pont]. 

     Le placis sur lequel nous sommes aujourd’hui, ou petit jardin, en des très temps anciens  n’existait pas… puisque face à l’arche romane…et en cet endroit alors la rivière beaucoup plus près circulait au moyen-âge. Une première emprise sur elle se fera très tôt lorsque ici même sera édifiée une grande auberge nommée l’auberge des trois rois. Citée pour la première fois en 1676 celle-ci et ses dépendances, ou autres maisons, sera entièrement démolie peu avant 1786 quand le nouveau grand chemin devant relier le port à Dinan sera lui réalisé.                  Le pont porte en lui, en sa ligne directionnelle, plusieurs cassures en effet toutes attestant des modifications successives apportées à celui-ci. Quelles sont les origines de ces modifications successives quand d’autres ponts eux, aujourd’hui, sont toujours originels dans leur totalité respective ? Pourquoi ce pont a t-il été réorienté vers nord ? Ces raisons ou ces causes sont probablement multiples.         Il y eu ici, au milieu de ce pont, cela très tôt, probablement dès le 16ème siècle, l’établissement d’un moulin relevant directement de Dinan, donc du domaine ducal, d’où son appellation : le moulin au Duc. Il gardera cette appellation même quand la Bretagne sera rattachée définitivement à la couronne de France lorsque François 1er prendra pour épouse, en 1514, Chaude de France, fille d’Anne de Bretagne et de Louis XII. Le port de Dinan comportait alors trois moulins, à savoir deux moulins à bled et un moulin à tan pour le tannage des peaux. Les deux moulins à bled étaient le moulin du prieuré et le dit moulin au duc ; celui à tan était le petit moulin de Beaudoin situé lui à la Courbure, sur la terre de Beaudoin, à l’extrémité du quai ou à l’entrée du port. Face à nord, tourné vers la mer, adossé au pont, le moulin du duc était assis au plus près du moulin prieural. Celui-ci, aujourd’hui restaurant, de tout temps assis sur le quai de Dinan, se laisse toujours découvrir en deux images. L’une réelle offrant ses pans de bois à qui le regarde quand l’autre, toujours tremblante et éphémère, n’est que le reflet dans l’eau de la première [Le prieuré de la Magdelaine en effet était détenteur, côté Dinan, de tout un ensemble de bâtis tous relevant de son seul fief seigneurial. Le moulin prieural en faisait parti. Celui-ci semble avoir perdu depuis le XVIII siècle la moitié de son bâti professionnel puisque séparé de ce dernier par une galerie souterraine se trouvait être le logis du moulin bien lui aussi du prieuré. Ce logis, aujourd’hui remplacé par la grande terrasse à ciel ouvert d’un restaurant, est représenté, ou implanté, dans l’un des plans réalisés en la dite année 1786.  Alimenté par l'eau de la rivière et les marées de la mer il est dit dans un acte qu’il était un moulin et de mer et de rivière. Ce moulin recevait aussi le ruisseau du Jerzual lequel, par forte pluie, descendait sur le port depuis les hauteurs de Dinan. Ce ruisseau se formait en effet par fortes pluies grondant alors jusqu’au port les eaux pluviales des paroisses de Saint-Sauveur et de Saint-Malo réunies. Cette eau descendante et bouillonnante était en contrebas, au débouchée du dit Jerzual, reçue et canalisée par un canal souterrain magnifiquement appareillé. Ce canal amenait ainsi l'eau de la rivière temporaire du Jerzual directement sous la roue du moulin, sous la roue du moulin du prieuré de la Magdelaine du pont à Dinan puisque tel était le nom de ce moulin de tout temps mis a ferme par le seul prieur seigneur].

     

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    En 2014, lors de la démolition de la terrasse extérieure du restaurant, pour des besoins de niveaux à retrouver, fut découvert le canal en pierres toutes appareillées qui hier, depuis tout temps,  servait à collecter le ruisseau du Jerzual. Cette eau de pluie ainsi était collectée puis amenée sous la roue du moulin. Ce canal est très probablement l’une des parties les plus anciennes du port. Il remonte en effet  très probablement au moyen-âge puisque ces pierres sont pour la plupart toutes signées telles que le furent celles de certaines de nos cathédrales. Nous avons pu ainsi répertorier plus de 5 signatures différentes en ce même appareillage.

     

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    Ci-dessus les niveaux et certaines de ces mêmes signatures en les pierres très bien appareillées. Cette canalisation était entièrement recouverte d’un dallage en pierre, en pierres immenses lesquelles miraculeusement sont toutes sorties du chantier. Ou ! A gauche est, au dessus du sol originel, une ancienne ouverture en plein cintre qui hier donnait sur le mécanisme de la roue. Nous avons prévenue les mairies malheureusement nous n’avons été entendus et sur cette trace très ancienne du passé professionnel du port de Dinan, remontant au moyen-âge, une dalle de béton fut malheureusement coulée.

    - Pour qui souhaite visiter ou regarder le port de Lanvallay autrement...  Tableau de Georges Clarkson Stanfield. Huile sur toile réalisée depuis l'extrémité du quai de Dinan. Collection du château de Dinan. Au fond on reconnaît le moulin du prieur et sa voute qui donnait alors sur le  mécanisme de la roue. Présent sur le « plan des alignements » dessiné en 1786 le logis des moulins sur cette peinture faite en 1871 n’existe déjà plus.

      

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    Puisque les actes de fermage du prieuré présentent le moulin du prieur comme étant un moulin de mer et de rivière en était-il de même pour le moulin du duc assis, lui, au milieu du vieux pont ? Probablement.                                                 La construction de ce moulin municipal, relevant de la seule juridiction de la ville de Dinan mais lui aussi de tout temps affermé, assis il est vrai directement contre le vieux pont, fut probablement en effet l’une de ces premières raisons de ces dites transformations, l’une des raisons de ces mêmes brisures propres à ce pont. La pile de l’arche en ogive, côté mer, au nord, conserve toujours aujourd’hui en ces pierres l’empreinte de l’encrage de ce même moulin.

     

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    Photographie du tout début du 20ème siècle ; vers 1910. Ici en premier plan la passerelle en bois qui sera réalisée en 1793 à l’emplacement de la 4ème arche. En le fond, devant l’octroi, le jardin privatif aujourd’hui placis en lequel, semi-enterrée, se trouve être l’arche romane du moyen-âge. Sur cette photographie nous voyant très bien l’arche n°2 brisée du 16ème siècle et l’arche n°3  en plein cintre beaucoup plus contemporaine. La 5ème arche, aujourd’hui toujours existante mais invisible,  se trouve être sous le bitume, à l’entrée du pont, en face de la maison assurant l’angle avec le halage.

     

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    Ci-dessus le plan de 1778  montrant toute l’importance du moulin du prieuré assis sur le quai avec son logis. Ce plan assoit aussi la dite chaussée des moulins laquelle formait alors comme un second bras. Le halage longeant la rivière n’existe pas encore…et son eau touche ici le bâti. La chaussée des moulins elle arrive à l’extrémité d’un jardin au débouché de la venelle de servitude qui permettait l’accès à la rivière aux tanneurs. Cette venelle reliait ainsi la dite chaussée des moulins à la rue du Four. (acte successoral Giffart-Této ; 1781). Nous voyons ici très bien que le débouché du pont à son extrémité orientale, côté Lanvallay, se fait en le milieu de la maison à pan de bois faisant l’angle avec le futur halage. Cette maison, bien en 1671 du sieur Jan Lechappelier, propriétaire aussi de l’auberge des Trois rois au port de Dinan, ici empiète dans son propre alignement fortement sur le débouché du pont. Elle sera détruite puis reconstruite en 1839 pour le besoin des alignements devant être suivis.

    La chaussée du moulin. Coupant ainsi en deux, et de façon rectiligne la rivière, cette chaussée est citée dès le 17ème siècle, en 1687 exactement. Vers midi, donc vers Léhon, une digue, une retenue ou un chaussée, chaussée nommé en 1781 la chaussée des moulins, reliera ainsi directement en son 1er tiers le pont à l’un des jardins situés au derrière du prieuré. Le halage en effet n’existait pas encore. Là n’étaient que  « extrémités de jardins et eaux ». 1829. Le halage n’existe donc pas encore ; la chaussée des moulins elle OUI, toujours, ainsi que le moulin au duc.  Ce plan prévoit dans sa réalisation les différentes extrémités des jardins qui, face à la rivière, seront acquises pour la réalisation du halage. En la parcelle n°9 adossée à la rue du Four nous avons alors, déjà existante, la dite tannerie du  sieur Salmon de la Ville Allée citée en 1781 et bien au 19ème de monsieur Sabot ; en la parcelle n°6, toujours côté rue, nous avons déjà établit une tannerie laquelle, avec sa cour nommée « la cour du cuir », appartiendra en la seconde moitié du 18ème siècle au sieur Pierre Folen fils. Suite à la réalisation du chemin de halage vont apparaître, en la seconde moitié du 19ème  siècle, de nouvelles activités professionnelles qui vont s’asseoir en certains de ces mêmes jardins. Ainsi, en les parcelles 10 et 9, côté halage, vont apparaître deux ateliers de tissage de toiles ; en  la dite parcelle n°6, aussi côté halage, va s’établir la maison dite de « l’osier », fabriquant de paniers et autres choses en osier. Et en la parcelle n°5, adossée à la parcelle n°6, va apparaître une grande maison avec cour dénommée la cour « des cuves ». Cette maison sera une très grande lingerie comportant en son jardin différentes cuves avec cheminées pour chauffer l’eau afin de blanchir les tissus en lin. La venue de ces différentes activités professionnelles correspondra étrangement avec la disparition de toutes ces familles de riches notables dinannais qui, ici même, seront présents tout au long des 16ème et 17ème siècles se transmettant, soit par vente soit héréditairement, ces mêmes parcelles. 

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    Tableau anonyme réalisé entre 1793 et  1839. Même si l’interprétation du peintre ici est certaine ce tableau montre cependant très bien à la gauche du pont, côté Lanvallay,  la maison à pan de bois du dit sieur Jan Lechappelier qui sera détruite peu après 1829 pour les besoins des alignements à suivre. Elle montre aussi la petite passerelle qui sera en 1793 réalisée à la place de la 4ème arche. Il montre aussi l’existence d’une 5ème arche aujourd’hui sous le bitume à l’entrée du pont devant la cale descendant sur l’eau. Bien que allouée en 1756 par le Conseil de Bretagne les 12.000,00 francs donnés à la ville de Dinan pour la réfection du Talard de Lanvallay non toujours pas été tous utilisés. En effet le quai Talard  lui n’existe toujours pas et la cale menant à la rivière, à la sortie du pont, elle non plus. Ce travail propre au dit Talard commencera en 1756 par la démolition, après expropriation,  de la maison du sieur Pierre Salmon de son état marchand tanneurs et fermier général du seigneur prieur pour l’ensemble de ses biens temporels. Celui-ci possédait alors sa maison et son entrepôt juste en face de la rivière sur le talard, proche du pont. Ce bâti ici sur ce tableau peint après 1793 n’est donc pas représenté puisqu’il sera effectivement détruit en la dite année 1756, année en laquelle le dit sieur Salmon fera construire une nouvelle maison un peu plus haut sur le quartier, au pied  de la remonté  de la rue de la Madelaine.

     

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    1844. Plan de reconstitution du quartier de la Magdelaine. Le chemin de halage réalisé au lendemain de 1829 a été ancré à la sortie du pont entrainant, de ce fait, la disparition définitive de la dite « chaussée des moulins ». Ces deux derniers n’existent d’ailleurs plus…

     

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    1844. Plan de reconstitution du quartier de la Magdelaine. Le chemin de halage réalisé au lendemain de 1829 a été ancré à la sortie du pont entrainant, de ce fait, la disparition définitive de la dite « chaussée des moulins ». Ces deux derniers n’existent d’ailleurs plus…

     

    En 1829 ce pont possèdera encore sa chaussée des moulins qui le raccordera pendant plusieurs siècles à l’extrémité des jardins enfermés entre la rue du Four et la rivière. Etait alors toujours présente, en cette même année 1829, la venelle de servitude nommée en 1781 le « passage des tanneurs » laquelle, traversant les jardins, reliait la rivière à la rue du Four, et reliait aussi la dite chaussée des moulins à la dite rue du Four. Tous ces jardins seront cités au travers de leur propriétaire respectif dès le milieu du 17ème siècle. Nous retrouverons ici même, comme propriétaires, quelques unes des familles bourgeoises les plus riches de tout Dinan. La réalisation de ce halage entrainera systématique la disparition de la dite « chaussée des moulins » mais permettra en la seconde moitié du 19ème siècle l’apparition ou l’établissement de tout un ensemble de nouvelles activités professionnelles liées à l’osier, au cuir et au lin.  

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    Ci-dessus, à gauche de l’arche brisée n°2, s’aperçoit à droite de sa pile l’ancien encrage du moulin au duc. Tout à fait à gauche de la photographie, après la petite passerelle en bois ayant remplacée l’arche n°4, la descente de la cale menant à la rivière…pour permettre sa réalisation sera notamment entièrement enterrée la 5ème arche en plein cintre laquelle, aujourd’hui, en effet, est très certainement enfouie sous le bitume à l’entrée de ce pont. 

    En mil huit cent trente six  le pont fera l’objet d’une campagne de remise en état très importante tant sa santé était alors continuellement en péril. Ce pont doit aujourd’hui sa seule survie à la seule réalisation du viaduc de Dinan le Conseil de Bretagne ayant en l’année 1836 envisagé ni plus ni moins que sa destruction suivie de son remplacement, tant son état et sa fonctionnalité tous deux laissaient à désirer.                                                                                                                   1835 est l’année en laquelle le canal d’Ille et Rance sera inauguré. Grace à la réalisation de ce canal, et à l’ensemble de ses écluses, la rivière de Rance sur toute une partie de son cour est désormais contrôlée et navigable depuis l’écluse du châtelier et les vannages de celle-ci ;  les bateaux ne dépassant pas un certain tonnage peuvent désormais remonter sur Rennes. Afin de pouvoir améliorer l’utilisation du port il sera décidé, vers 1920, de réaliser un plus grand accès sous le pont pour le passage de ces mêmes bateaux. Pour ce faire l’arche n°3, en partant toujours de l’extrémité côté Dinan, sera  entièrement démolie pour la pose d’un tablier, ou d’un pont métallique, celui-ci remplacement également la dite petite passerelle en bois jadis faite. A la fin de cette réalisation le pont avait donc définitivement perdu deux autres de ses arches en plein cintre après avoir perdu la première lors de la réalisation de la cale descendant à la rivière. 

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    Photographie de la  passerelle métallique faite peu après 1920.

     

     Ce pont métallique durera jusqu’en 1925 année en laquelle on lui préfèrera une arche marinière digne de ce nom.                                                                            En cette dernière année de la deuxième guerre mondiale, afin d’empêcher l’avancement de l’armée américaine sur Dinan,  le vieux pont sera presque entièrement détruit par les allemands toute la grande arche marinière ayant été volontairement dynamitée. Il ne restera sur sa gauche que sa pile d’appui laquelle l’a séparait de la dernière voute en ogive du pont ; celle-ci sera en son tablier grandement touchée.                                                                                                 La reconstruction du pont décidé il ne sera pas reconstruit dans son état originel premier, avec l’ensemble de ses arches en plein cintre, et cela malgré une demande faite en ce sens. L’arche marinière détruite par les troupes allemandes sera de nouveau préférée aux arches multiples et le pont remis à l’identique de ce qu’il était avant qu’il soit détruit par la dite armée allemande. Reconstruit le vieux pont de Dinan, tout comme le vieux pont de Léhon aussi, est finalement un pont du XX siècle dans sa plus grande partie. En effet il ne reste d’originel de ce pont si ancien  que la première arche romane avalée par ce placis et l’arche en ogive qui fut grandement retouchée après sa destruction.  

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    1945. La destruction de la première arche marinière

     

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    Vers 1910 le port de Dinan-Lanvallay. A gauche, appontées à la cale de Lanvallay, est amarrée une grande barge de transport de marchandise.

     

    La deuxième station

     

    Sur le Carouel

    Le viaduc. En 1836 le Conseil de Bretagne envisage en effet de remplacer le vieux pont à Dinan beaucoup trop couteux dans son entretien. Le maintien de celui-ci est le fruit de réparations incessantes et toujours excessivement chères. De plus, avec le développement économique du port en plein effervescence, son utilisation est devenue malaisée et difficile. Devant cet état de chose le Conseil de Bretagne refuse toute autre réparation éventuelle et réfléchit très sérieusement à son remplacement ; celui-ci devra être remplacé par un tout nouveau pont. Cependant son remplacement n’aura pas lieu. En effet dans la continuité de ce projet naît un autre projet…celui de la réalisation d’un viaduc, d’un grand viaduc devant réunir en leur partie haute respective et le plateau de Lanvallay et la ville de Dinan. Le remplacement du vieux pont de Dinan de fait n’avait plus du tout aucun intérêt. A défaut de le détruire on le gardait dans sa forme, dans état du moment…chose que l’on fera. [Dès l'année 1769 le Vieux pont de Dinan présentait déjà des signes de vétusté nécessitant des travaux de réparations importantes. En effet, en cette même année 1769, un projet de délibération sera réalisé au sein du conseil municipal de cette ville afin de programmer des travaux de réparation jugés nécessaires pour ce pont. La rédaction de la demande d'un devis est alors faite et envoyée à l'ingénieur par l'entremise de l'intendant de la ville de Dinan. Ce devis réalisé concernait la réalisation ou l'établissement avant toute chose d'un batardeau lequel, marées obligeant, était jugé indispensable et prioritaire pour la réparation du pont].      La décision de la réalisation d’un viaduc, et la mise en œuvre de celui-ci, empêchera toutefois la destruction du Vieux pont et son maintien définitif. Le viaduc fut inauguré en 1852. Le viaduc de Dinan en vérité est le viaduc de Lanvallay puisque dans sa partie la plus longue il surplombe beaucoup de terrains relevant de Lanvallay que relevant de Dinan. Mais Dinan reste et doit rester Dinan…                                                                                                               Louis d’Orléans, duc de Nemours, frère du défunt roi  Louis Philippe 1er, viendra en personne l’inaugurer. Pour rappeler ce fait on lui donnera un nom : le viaduc de Nemours et une médaille sera même frappée. Aujourd’hui le viaduc n’est plus connu sous son véritable nom…on le nomme tout simplement : « le viaduc de Dinan » ! En 1945 le viaduc lui aussi sera bombardé en même temps que le vieux pont. Ainsi deux  arches entières lui seront ôtées plusieurs maisons du port ayant de ce fait été fissurées. Les deux arches reconstruites se laissent toujours apercevoir aujourd’hui par la couleur de leurs pierres beaucoup plus claires.

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    Le viaduc dynamité. Celui-ci le sera par l’armée allemande, alors à Dinan, qui voulait retarder l’entrée à Dinan de l’armée américaine.

     

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    Vers 1850. Depuis les Combournais le quartier de la Magdelaine

     

    Aparté

    Le quartier de la Magdelaine au XVIII siècle. Tout au long de longs siècles passés, peut-être même depuis la création du prieuré, et cela jusqu’au début du XVIII siècle, le quartier du prieuré de la Magdelaine du pont à Dinan ne fut habité pour ainsi dire que par de grands notables dinannais, tous ici multipropriétaires. Et tous familialement très souvent unis les uns aux autres. Tels des insectes attirés par la lumière ont-ils si longtemps été ici même entrainés par la seule présence du prieuré et de ses fonds baptismaux ?                                                                Hormis l’hostellerie, la forge et la tannerie au XVI siècle aucune activité professionnelle en ce quartier n’est encore véritable présente. Seule l’activité portuaire du port, assis au plus près, desservant Dinan et sa région depuis la ville de Saint-Malo, semble alors professionnellement en effet prospérer et cela dès le moyen-âge puisque la rivière à marée haute était le seul réel couloir d’accès [De tout temps jusqu’à la venue du train ferroviaire le vin et le blé, notamment,  entraient à Dinan par la rivière. Et les draps de Dinan partant sur Cadix eux aussi dès le 12ème siècle, au moyen-âge, sortaient de Dinan par la rivière. La présence attestée d’un pont au port de Dinan dès la fin du 11ème est assez explicite en soit. Cette activité professionnelle, propre jusqu’au 17ème au port de Dinan, semble cependant avoir un peu émargée sur le carouel de la Magdelaine puisque en 1671, sur ce même carouel, au plus prêt du pont, le sieur Jan Lechappelier tenait lui-même dépôt de sel en l’une des pièces de sa maison. Il est vrai que celui-ci était également propriétaire sur le quai, au débouché du Jerzual, de la grande auberge des trois rois].                                                                                         Mais il est tout aussi vrai que la présence d’une grande hostellerie  sur le quartier de la Magdelaine, et cela dès le 16ème siècle, suffit elle aussi à démontrer que ce même quartier, d’une façon ou d’une autre, lui aussi participait à sa propre façon à cette même activité économique portuaire. Le quartier du prieuré a très probablement pleinement participé en effet à cette même activité portuaire en servant de lieu de dépôt et de stockage, pour toutes les marchandises entrant ou sortant du port de Dinan. D’ailleurs cette dernière activité d’entreposage  sera fortement attestée au 18ème siècle.                                                                     Dinan, peu après son apparition, peu après son établissement, très tôt a su s’émanciper de ses premiers grands seigneurs et comme toutes les grandes villes commerçantes du moment, marchandes et bourgeoises, seule ainsi à grandie. En effet dès le XII siècle Dinan, par sa seule bourgeoisie marchande, sera déjà réputée pour ses draps et leur confection puisque ceux-ci seront alors déjà acheminés depuis le port de Dinan jusqu’en Espagne, et notamment à Cadix.                        Tout un pan d’une autre bourgeoisie de Dinan, celle dite de Robe, déjà multipropriétaire intra-muraux, en la campagne proche de Dinan aussi multipropriétaire,  ici même en le quartier de la Magdelaine également, a ainsi géré en son sein, pendant un temps immémorial, tout une très grande partie de l’Economie paroissiale de Dinan que cette dernière ait été celle de Saint-Sauveur ou bien celle de Saint-Malo. De l’autre côté de la rivière il en sera de même pour le quai de Dinan où nous rencontrons au-delà de l’année 1687 la présence de certains de ces mêmes notables, très souvent grands par la robe il est vrai. Ainsi ici seront citées présentes en la fin du XVII siècle, au travers de leur charge souvent héréditaire, de grandes familles de trésoriers paroissiaux, trésoriers de fabriques, de notaires, de procureurs, de sénéchaux, d’avocats, de Directeur de l’hospital pour certaines, capitaines de la milice de Dinan et gouverneurs de cette ville pour d’autres etc. Ainsi dès le XVI siècle,  ici même en le quartier de la Magdelaine, certaines d’entre elles feront construire grands logis ou manoirs. La présence de cette classe bourgeoise, pour certains seigneuriale, tout au long des XVI et XVII siècle est attestée ici même tout autour de notre dit prieuré et par les registres B.M.S de son église et par divers actes notariaux en leur étude tous enregistrés.

    Malgré la présence du prieuré, alors toujours existant, la première moitié du XVIII assistera cependant aux prémices d’une transformation sociale importante au sein même du quartier de la Magdelaine. [Pour le seigneur prieur, dès le début du 16ème siècle, sera tenu des « reveu », des cahiers de comptabilité, cahiers tenus par les procureurs fiscaux de la juridiction du prieuré afin de calculer l’impôt féodal que tout homme vassal du prieur  devait au seigneur prieur. Sur ces différents cahiers que deux seuls professions ont été ici même relevées ; à savoir celle de la forge et celle de l’hostellerie. La présence ici même de la confection de la toile sera elle de son côté attestée dès le 14ème  une procédure  judiciaire ayant opposé le seigneur prieur à ses blanchisseurs le prieur refusant de payer de sa propre bourse les frais propres à la chauffe de l’eau, chauffe nécessaire  pour blanchit les linges. Pas d’autre métier ne se ainsi réferéncé]                              Tout au long du 18ème siècle le port de Dinan, aussi bien côté Dinan que côté Lanvallay va être dans une effervescence folle de travaux. Le port de Dinan, port d’activités portuaires, ne va pas tarder à s’ouvrir pleinement lui aussi à la naissance d’une certaine industrialisation de son économie. En effet c'est sous le règne du roi Louis XV, roi français couronné en 1722, que les premiers travaux de réalisation des quais de Dinan furent probablement envisagés. Ces travaux d’aménagement du port de Dinan dureront de nombreuses années comme l’attestent quatre maisons édifiées pendant ces mêmes travaux. La première en effet, à l’angle du quai et du Jerzual, date de 1736 ; celle qui l’a suit, espacée d’une seule maison, elle est datée de 1754. Une autre maison se trouvant un peu plus loin elle est datée de 1777. La quatrième quand à elle, située presque à l’extrémité du quai porte elle, en son inscription, le chiffre de 1788.  Quand ces premiers travaux d'aménagement furent commencés, donc peu avant 1736, à l’extrémité du port le canal de la Courbure, lequel avait été envisagé dès 1640, n'existait pas encore, le canal d’Ille et Rance lui n’existait non plus, et le rocher d'Alcaïs était toujours entier et la vieille rivière n'était pas encore née.                                                      Le talard oriental quant à lui, situé sur la rive droite du port, assis sur la paroisse de Lanvallay, fut commencé à être travaillé quelques années après, en 1756 exactement, lorsque dans la continuité de ce grand chantier les Etats de Bretagne allouèrent à la ville de Dinan, en l’année 1754, une somme de 12.000,00 francs pour le faire. Ainsi la berge de tout temps ici même en terre battue, battue et tant et rebattue, va laisser définitivement la place à un quai digne de ce nom ; ces travaux entraineront malheureusement l’expropriation de deux maisons.                           Ce nouveau quai n'allait pas tarder à prendre pour seule appellation le même nom hier donnée à cette ancienne berge : le Talard, nom donné aussi au quai de Dinan en 1786 sur un certain plan d’alignements (Un Talard est une surface, ou bien un châssis, sur lequel on étend les cordes à boyau, pour les faire sécher).              Ainsi en ce 18ème siècle, accompagnant la disparition de toute cette élite bourgeoise ici hier encore présente, accompagnant également le développement du port,  vont apparaître sur le quartier de la Madelaine tout un ensemble de métiers nouveaux, cela en plus de la tannerie, des charrons et de l’hostellerie toutes trois ici même déjà présents dès le 16ème siècle. Ainsi vont apparaitre les loueurs de chevaux, les cloutiers, les marchands de fer, le maréchal sur route, les blanchisseurs, les briquetiers, les marchands et fabricants de chaux, les négociants de cuir, les filatures de toiles pourtant ancestrales en le pays de Dinan, les ateliers de toiles toutes ces nouvelles activités professionnelles participant pleinement au plein développement économique et du port de Dinan et du quartier de la Madelaine celui-ci devenant indissociable du port. [Pour le quai de Dinan sera même présente une grande filature de toile laquelle, travaillant sur appel d’offre, travaillera à confectionner et des toiles pour les voiles à bateaux mais aussi des tuyaux pour les pompes d’incendie. Cependant dès le milieu du XIX siècle les filatures de toiles peu à peu vont toutes disparaître lorsque les bateaux à voiles seront définitivement tous remplacés par un nouveau venu : le bateau à vapeur. Le canal d’Ille et Rance terminé, ouvert le 18/10/1832, le premier bateau à vapeur reliant Dinan à Saint-Malo fera lui sa première traversée en 1833. Les filatures de lin à Dinan d’avance étaient déjà toutes condamnées].

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    1701. Plan de l’architecte Garengeau pour les places-fortes militaires de Louis XIV. Ci-dessus le quartier de la Magdelaine en 1701.

     

     

    Le port de Dinan dépendant des marées. En 1832 le port de Dinan était propriétaire de sept bateaux : les Deux Sophie, le Henri-Louis, le Saint-Joseph, la Bonne Mère, la Julie, l’Oiseau et le Commerce de Dinan l’ensemble de ces bateaux représentant en tout un tonnage d’environ 240 tonneaux. Ainsi entrera en Dinan en ce début du 19ème siècle le charbon de terre, l’avoine, le froment, l’avoine, le cidre, le vin, les bois de feu et de construction etc.  Toutefois ces entrées de marchandise en Dinan et en son pays dépendait de la mer et de la seule mer. Au regard de ces entrées le port de Dinan relevait l’Inspection des douanes de Saint-Servant. Pour ce faire un employé, un visiteur, 1 lieutenant et 3 proposés étaient attachés au port          usqu’en 1836 le port de Dinan était un port maritime dépendant des seules marées hautes et encore, sous conditions. En effet il ne voyait la mer que les 3 jours précédents les syzigies et les 5 jours suivants [syzilies : le moment où la pesanteur de la lune n'est ni augmentée, ni diminuée]. Pendant les marées d’équinoxes la mer à Dinan montait de 4.80 m lorsqu’elle ne montait que de 2.50 m seulement lors des solstices. A marée basse le port était systématiquement asséché. La réalisation de l’écluse du Chastelier, en 1836, va permettre aux bateaux de remonter au port même lors des fortes marées puisque cette première écluse, côté mer, va faire naitre une plaine fluviale entre elle-même et le port. L’eau dorénavant était devenue permanente en cette plaine avec une profondeur moyenne de 2.18 mètres en période normale cette même plaine permettant aux caboteurs de remonter jusqu’à Dinan quel que soit le temps. Ainsi Dinan étaient désormais desservis beaucoup plus régulièrement par des bateaux de 30 à 40 tonneaux lors des marées normales, et parfois jusqu’à 120 tonneaux lors des grandes marées puisque la hauteur dans la plaine fluviale montait d’autant. Inauguré en 1838 le canal d’Ille et Rance va apporter à la filière du bois de chauffage et de construction une certaine plus value dans le mesure où celui-ci du jour au lendemain sera expédié sur Rennes. De même pour l’enrichissement des terres puisqu’il permettra de faire rentrer à l’intérieur du pays allant de Dinan à Rennes des boues et mer et du sablon du Quiou [Sources : Notions Historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le Littoral du Département des Côtes du Nord. Par mr M ;Habasque. 1836.]                                                                                               Le canal d’Ille et Rance va encore amplifier d’avantage le plein développement économique du port, développement amorcé dès le milieu du XVIII siècle. En 1837, au lendemain de cette même inauguration, tous les travaux portuaires ne sont pas encore terminés qu’ils ne répondent déjà plus à la nouvelle navigation, celle de la vapeur. Ainsi en 1838 le Conseil Régional demande ici même la réalisation de la grande Cale et l’approfondissement de la Rance. Cette demande de hauteur d’eau concerne alors toute l’étendue maritime située entre Beaudoin  et le port lui-même, soit entre l’extrémité du port à sa sortie  et le vieux pont de Dinan lui-même. En effet à Beaudouin, aujourd’hui la Veille rivière, était alors un chantier à bateaux, un second port, en lequel seront fabriqués jusqu’à la fin du XIX siècles des bateaux dépassant les 100 tonneaux. Les ports de Dinan et de Beaudoin étaient alors tous deux en pleine effervescence économique.                                 En 1837, au lendemain de cette même inauguration, les travaux portuaires lancés vers 1736 étant presque tous terminés, ces derniers  ne répondent déjà plus à la nouvelle navigation, celle de la vapeur. Ainsi en 1838 le Conseil Régional demande ici même l’approfondissement de la Rance. Cette demande de hauteur d’eau concerne alors toute l’étendue maritime située entre Beaudoin  et le port lui-même, soit entre l’extrémité du port à sa sortie  et le vieux pont de Dinan lui-même. En effet à Beaudouin, aujourd’hui la Veille rivière, était alors un chantier à bateaux, un second port, en lequel seront fabriqués jusqu’à la fin du XIX siècles des bateaux dépassant les 100 tonneaux. Les ports de Dinan et de Beaudoin étaient alors tous deux en pleine effervescence économique.

    Le Carouel et le talard  [Un carouel est un espace situé entre tout un ensemble de maisons faisant office de place, ou de carrefour. En des actes anciens on trouve écrit quelques fois : …donnant sur les pavés du carouel… ] Au début de la seconde moitié du XVIII siècle, en 1756, nous avons vu que le Conseil de Bretagne alloue à Dinan une enveloppe de 12.000,00 francs pour les travaux devant être réalisés sur le talard de Lanvallay. Cependant les travaux devant être ici même réalisés ne concerneront pas que le seul talard. Sont alors aussi concernés et la réalisation d’un chemin de halage et les fameux « alignements à suivre » pour améliorer la desserte du port, ses deux rives comprises, ses deux quais compris. Tel que prévu sur le dit plan des alignements réalisé en 1786...            Pour le chemin de halage ensemble nous avons déjà vu. Le plan des « alignements à suivre lui va être beaucoup plus important. En effet il s’agit de réaligner tout un ensemble de maisons présentes en le carouel, au midi de celui-ci, et cela par rapport aux alignements imposés pour la dite desserte du port. Ainsi certaines maisons seront réalignées quand d’autres, elles, vont être tout simplement détruites dans leur totalité puis reconstruites [la desserte du port en le bas de la rue de la Madelaine était devenu très problématique en le virage de celle-ci lorsque de très grandes charrettes dépassant les 12 mètres de long empruntaient cette rue pour aller au port ou port ou bien pour en ressortir].                                                   Ainsi sera détruite puis reconstruite en 1839 la maison du feu sieur Jan Lechappelier. Ainsi sera en 1756 détruite puis reconstruite la maison du sieur Pierre Salmon de son état marchand tanneur à la Madelaine et fermier général du seigneur prieur pour tous ses biens temporels.                                                    Ainsi sera détruite peu après 1779, aussi sur le talard, la maison des héritiers Ameline-Rouxel et Angot ce même ensemble comprenant en 1779 une écurie, une fannerie [pièce en laquelle on recevait l’équipage et le logement des palefreniers] et un logis avec chambres au dessus de la fannerie. Le bâti de monsieur Salmon  se situait au bord de la rivière, sur le talard, et au plus prêt du pont. La fannerie et son logis à l’endroit ou se dresse aujourd’hui l’ancien hôtel de l’Harlequin, bâti se trouvant alors au plus prêt du dit sieur Salmon mais lui en retrait par rapport à la rivière.                                                                                                                       Et ainsi sera aussi détruite, mais vers 1905 seulement, détruite et non remplacée, la très grande hostellerie du Tourandel,  plus tard appelée  hostellerie du Croissant. Très grande hostellerie à pans de bois sur 3 niveaux citée en un acte judiciaire dès l’année 1533.                                                                                                           Dès le début  du XVIII siècle, peu avant 1736 exactement, les riverains de la Magdelaine, toujours  féaux du prieuré, vont donc tous assister à une transformation très importante du port de Dinan mais aussi en leur propre quartier dès l’année 1756. Cette modification importante faite en leur quartier concernera principalement son urbanisme. Celle-ci va s’étirer jusqu’en l’année 1839, année en laquelle, par expropriation d’extrémités de jardins, sera enfin réalisé le chemin de halage. Les travaux ici même commencés en 1756 auront ainsi durés presque 80 longues années. Dans la continuité de l’année 1756, années en laquelle sera détruite la maison du sieur Pierre Salmon, seront déposées dans leur façade respective, et de ce fait réduites dans leur profondeur, les trois maisons composant ensemble la grande maison de la Croix-Verte, grande maison située à l’entrée de la rue de l’Abbaye.                                                                                              Accompagnant ce travail sera également adouci, en ce même 18ème siècle, cela par surélévation, tout le bas de la dite rue de la Madeleine. De ce faite certaines maisons verront ainsi leurs embats transformés presque en sous-sol.

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