• Question de JP Balay

     

    Il est communément admis que Saint Balay, ou Valay, quitta Landevennec vers 536 avec la permission de Saint Gwenolé, pour établir son ermitage sur la colline de Penflour, à Chateaulin.
    N'est-ce pas bien loin de Lanvallay et de Ploubalay, qui cependant se réclame de ce saint homme ?

     

    Bonjour J.P

     

    Saint Balay ou Valay fait partie intégrante de la liste des différents Saints de l’église chrétienne lesquels sont tous issus des traditions dites populaires propres à la Bretagne ; Odorici lui-même, l’un des plus grands historiens bretons de la Bretagne, a mis parfois en doute la véracité de la plus part de ces mêmes Saints bretons populaires, les légendes très souvent se mélangeant à la Vérité. Peut-on aussi, devant ces mêmes traditions, dites populaires, être objectif en utilisant le terme communément admis ?

    Comme je l’ai stipulé dans le chapitre consacré à l’Origine orthographique de notre commune de Lanvallay, l’abbé Joseph Malo de Garaby, comme plusieurs autres auteurs aussi, a écrit et probablement à juste titre d’ailleurs, que Saint-Valay s’était fait ermite sur la montagne de Penflour près de Chateaulin après avoir quitté et sa terre de Rosmadec et l’abbaye de Landévennec en laquelle il se fit moine. Où est la vérité dans un personnage en lequel se sont étroitement entremêlées et cette tradition dite populaire et la vérité, notre Vérité pour chacun d’entre nous ?

    Saint Balay a laissé cependant, pour cette même Vérité, son empreinte dans la région de Dinan puisque la légende, très tôt, a pris possession de certains de ses faits et gestes réalisés ici même. L’une de ces légendes en effet, propre à notre région de Dinan et attachée aux pas de ce petit moine, veut que ce dernier vint ici même alors que Dinan et sa seigneurie n’existait pas encore. Entendant des hauteurs surplombant la rivière, laquelle demain allait s’appeler la Rance, le cri d’une femme implorant son aide, le petit moine prit lui aussi de son pied, tout comme le fit d’ailleurs aussi Saint-Michel, un appui ferme sur le sol pour mieux pouvoir s’élancer au dessus de cette rivière et allez ainsi aider cette pauvre femme laquelle, par la force de ses seuls cris, faisait alors appelle à sa Sainte Puissance. Comment cette légende ici même a t'elle pu ainsi se construire ?

    Cette légende, racontée chez nous, rappelle donc étrangement celle de Saint-Michel quant celui-ci passa du Mont-Dol au Mont Tombe pour combattre le démon alors présent sur ce rocher sorti de l’eau. Pour le déroulement de cette histoire, que cette dernière soit vérité ou légendaire, la présence ici même de ce petit moine était alors strictement nécessaire. La légende, alliée à la Vérité, se sont donc toutes deux emparées très tôt de ce petit moine, notre tradition locale le faisant aussi ermite en nos terres. La plupart des auteurs ayant écris sur Saint-Valay le font tous, il est vrai, ermite sur Penflour mais il est vrai aussi qu’ils le font tous également le Saint Patron des communes de Ploubalay (le plou de Balay) et de Lanvallay (l’ermitage de Valay). En Taden aussi, très tôt, est apparu un lieu dit de Saint-Valay lequel, depuis des temps déjà anciens, dresse toujours ses différents bâtis au plus près de l’endroit à partir duquel Saint Balay ou Valay enjamba, il y a déjà si longtemps, la rivière de Rance.

    Est-il vraiment important maintenant de savoir si effectivement un petit ermitage, ici même en notre commune, accueillit ce petit moine édifié par lui même ? Ce qu’il nous faut surtout retenir, et cela avant toute chose, il me semble, c’est que ce petit moine, qu’il ait été réel ou mi-légendaire, est à l’origine même de l’appellation de notre commune laquelle, à ce jour, fait partie des quelques villes dont les noms ont tous été construits autour et avec le nom de ce petit personnage. Notre commune, ne serait-ce que pour cela, peut à  juste titre revendiquer, même partiellement, l’existence de ce petit saint breton en ses terres  tout autant que peut le faire d'ailleurs la colline de Penflour alliée à Chateaulin. Les seules deux véritables questions que nous devons nous poser, nous qui habitons notre commune et cela avant toute chose, c’est de savoir quand notre commune de Lanvallay apparaît nommée ainsi pour la première fois et surtout pourquoi, ce patromyme apparaissant écrit dans une charte pour la première fois dans la seconde moitié du 12ème siècle et cela en la personne de William de Lanvallei (ce même patronyme mais attitré cette fois à la paroisse de Lanvalei apparait écrit quant à lui pour la première fois dans une charte religieuse établie en 1239. Reprendre pour lire ce fait le chapitre 1er : Présentation de notre travail. La présence de la seigneurie de Lanvallei, avec ou sans la présence d'une paroisse relevant de ce nom semble être attestée quant à elle dès l'année 1182, année en laquelle Alain de Dinan-Vitré vient prendre possession, pour quelques années seulement, de cette même seigneurie laquelle alors existe déjà. Télécharger pour comprendre ce fait l'arbre de généalogie de la famille seigneuriale de Lanvallei).


    Jean Pierre