• - 1242. Molendinum Brachii - les Moulins à bras

    Les Moulins de Brachesac et le monastère ou prieuré de Saint-Magloire de Lehon

     

    Le prieuré devenait également alors propriétaire des moulins et pêcheries de Brachésac, situées sur la Rance en Lanvallay. Ces moulins et pêcheries devaient êtres considérables car les religieux en firent pour ainsi dire l'acquisition que par morceaux, tantôt achetant une part, tantôt en recevant une autre en pur don des divers propriétaires ou ayant droit. En 1295, le monastère payait encore à Agnés d'Appigné pour ces moulins une somme de soixante sous de monnaie courante. Ces moulins ne devinrent la propriété définitive du prieuré qu'en 1299-1300 alors qu'Olive de Lanvallay renonça à sa neuviesme part en 1299 et G. du Loup à ses droit de Mouture en 1300. Le Prieuré royal de Saint-Magloire de Léhon par l'Abbé Fouéré Macé, recteur de Léhon. 1862. Page n°43

     

     

     

    Extraits d'études consacrées aux moulins à bras "molendinum brachii"

     

    la Banalité et les moulins

    Etude première                                                                                    - Dans le premier cas, personne ne peut construire un moulin, sans la permission du seigneur de la banalité. Dès qu'un moulin est banal, il n'est plus permis de rien faire qui tente à priver le propriétaire des profits qui doivent lui en revenir. Or, n'est-ce pas y donner une atteinte, que de se permettre la construction d'un autre moulin, quel qu'il soit...Les moulins à bras ne sont pas exceptés de la règle générale. A la vérité, il parait fort dur que les particuliers n'aient pas la liberté de se servir de leurs bras pour réduire leurs grains en farine. Cependant on ne peut disconvenir que, dans l'origine, ils ont tacitement renoncé à ce droit, en se soumettant à la banalité. Que deviendrait d'ailleurs le droit du seigneur banier , et quel fruit tirerait-il de la dépense qu'il a faite pour construire un Moulin, en éxécution, du pacte arrêté entre lui et ses vassaux, si chaque particulier avait un moulin à bras. Monsieur Frain, sur les coutumes de Bretagne, en rapporte un du Parlement de cette province, du 19 juillet 1629, qui défends aux sujets d'avoir des meules particulières dans leurs maisons, pour moudre du grain gros ou menus, à peine de 20 livres d'amende... Philippe Antoine Merlin; Répertoire universel et raisonné de jurisprudence. 1827 

      

    Etude seconde                                                                                      - Ayant promis de faire la description de quelques moulins à bras et à cheval, pour entretenir de farine en cas de siège la garnison d'une forteresse; voici l'occasion de satisfaire à mes engagements. La première figure représente le profils d'un moulin à bras; deux hommes le font aller avec assez d'aisance avec des espèces de béquilles attachées à la manivelle B, qui a un 2 pied de coudé. Cette manivelle donne le mouvement à la lanterne C, qui a 15 pouces de diamètre et 15 fuseaux qui s'engrénent dans la roue D de 18 pouces de diamètre et de 16 dents...la force d'un homme ordinaire, appliquée à une manivelle, étant de 27 à 28 livres, on voit que deux hommespourront faire agir ce moulin sans difficulté, et faire faire à la manivelle 30 tours par minute, qui est une vitesse modérée, en ne les faisant travailler que pendant une heure sans interruption...Il est vrai que ce travail est un peu forcé...  je ne détermine point le temps que l'on donnera pour le repos de ceux que l'on relevera du travail, ce qui dépend du monde dont on peut disposer : au reste, quant il s'agit d'une cargaison assiégée, les hommes ne manquent pas pour une telle besogne...Pour savoir la quantité de blé que ce moulin pourra moudre en 24 heures, il faut se rappeler que le produits de 2 meules différentes sont dans la raison composée de leur pesanteur absolue et de leur vitesse par minute et que chacune de ces vitesses doit être exprimée par le rayon du produit moyen, multiplier par le nombre de tours  que chaque meule fait en même temps. Sur quoi nous savons qu'une meule du poid de 4348 livres, dont le rayon moyen est de 24 pouces, et qui fait environ 53 tours minute, meud 120 setiers de blé en 24 heures...1 setier équivalent à 75 livres...                                                                                          Architecture hydrolique ou l'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les différents besoins de la vie. Bernard-Forest de Belidor. 1819. Pages 474 et 475.

     

    Etude troisième                                                                                    - Parmi les moulins à bras, on en distingue de 2 sortes dont le moulin à meules de pierre. Celui-ci ressemble au moulin à moutarde et il est formé de 2 meules en pierre; la meule inférieure est fixe et creusée cylindriquement, elle reçoit en son intérieur la meule tournante. Le grain, lorsqu'il est transformé en farine entre ses 2 meules, sort par une gouttière pratiquée sur le bord du cylindre creux. Ces meules, qui doivent être en pierre meulière de la meilleur espèce, et piquées à petits grains, donnent par heures de 20 à 30 kilogrammes de farine...Dictionnaire de la conversation et de la lecture. Volume 39. Edition1837

     

    Etude quatrième                                                                                   - Il parait que les moulins à vent, quoique employés dans plusieurs contrées d'Italie, n'étaient encore qu'épars, sur le sol de la France, vers le milieu du 16ème siècle...Edouard Charton. 1851

     

     

    Molendinum Brachii  -  les Moulins à bras

    Molendinum Brachii  -  les Moulins à bras

    Les moulins à bras seront encore couramment utilisés jusque dans le 18ème siècle, notamment dans  certains domaines agricoles privatifs mais surtout par l'Armée laquelle, se déplaçant en temps de guerre, devait pouvoir continuer à assurer en pain l'alimentation de ses  soldats.

     

              

    Molendinum Brachii  -  les Moulins à bras

     

    Intérieur d'un moulin à bras et à étages du 16ème siècle. Dessin d'Androuet de Cerceau.

     

    Molendinum de Brachii

    Moulin à bras gaulois découvert à Kerhuel en  Quimerch. Photo Topic. Patrimoine des communes de France.

     

     

     

     

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    Lanvallay-Saint-Piat : La seigneuriale famille des Baude de Vieuville et du Val; entre hauteurs et guillotine…

     

    Histoires de Baude…ou La richesse des armateurs de la Compagnie des Indes, riches traiteurs négriers.

    Les Armoiries de la famille seigneuriale Baude sont : D’Argent à trois têtes de loup arrachées de Sable.

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    Le dit petit châteauneuf

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    Armoiries de la famille seigneuriale Baude de Vieuville "marquis de châteauneuf la Noë qui sont : D'Argent à trois têtes de loup arrachées de Sable.

     

    La famille des Baude, au 18ème siècle, sera seigneur en Châteauneuf, en Pleudihen, en Saint-Piat, en Lanvallay, en Saint-Helen, en Combourg, en Tremigon, en Pleneuf ; elle descend alors déjà d’une longue lignée de Baude issue de Saint-Servan et établie en le pays de Saint-Malo dès le milieu du XVI siècle.

    Famille de très riches commerçants malouins, tous armateurs et très fortement impliqués au 18ème siècle dans la Compagnie des Indes Orientales, elle arma longtemps pour la course contre l’Angleterre. Vers le milieu du XVIII siècle, avec sa charge aussi de négrière, elle avait ainsi au travers d’un seul de ses propres enfants amassé une fortune colossale de 10 à 12 millions de livres. Cette somme elle l’emploiera pour l’achat de terres considérables comme celle de la Touche en Saint-Piat, ou bien encore celles seigneuriales du Bois-Harouard et du Colombier toutes deux en Lanvallay pour ne citer que celles-ci (pour ces deux seigneuries reprendre les deux chapitres consacrés à celles-ci).

    Déjà depuis longtemps en possession de la grande seigneurie de Châteauneuf elle achètera encore, et cela peu avant la Révolution, la seigneurie complète de Coëtquen et donc tout ce qui aussi en celle-ci s’y rattachait. Achetant ainsi seigneurie sur seigneurie en la ville intra-muros de Saint-Malo elle fera même édifier deux grands immeubles ou hôtels particuliers ; la fortune de Surcouf, très belle fortune pour l’époque, s’élevait quant à elle qu’à 2 seuls millions de livres (En les premières heures du XVII siècle Guy II de Rieux fera édifier de neuf en le déjà vieux château de Chateauneuf la Noë un petit château toujours existant aujourd’hui ; sa fille, Jeanne-Pélagie de Rieux, son enfant aîné, enfant mariée en 1645 à son cousin Jean-Emmanuel de Rieux d’Arsserac, marquis du dit d’Assérac, sera dans la continuité de la saisie de tous ses biens seigneuriaux dans l’obligation de vendre aussi cette seigneurie en sa totalité. Châteauneuf de la Noë sera en effet vendue par adjudication pour la somme de 322.550, 000 livres à Henry de Beringhen. Jacques-Louis de Beringhen fils du dit Henry fera une IMMENSE plus-value lorsqu’il revendra à Etienne-Auguste Baude cette même seigneurie par lui héritée pour la somme de 900.000,00 livres. En celui-ci Etienne-Auguste Baude ne fera probablement que réaliser l’actuel grand et magnifique parc).

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    En Saint-Malo intra-muros cet immeuble d'Armateurs malouins.
    Il est l’un des deux Hôtels particuliers que les seigneurs Baude du Val feront réalisés en les premières heures du XVIII siècle en cette même ville.
    Propriété de François-Joseph Baud. Celui-ci sera baptisé à Saint-Malo le 27/11/1682, écuyer, secrétaire du roi entré en sa charge le 12/02/1713, seigneur en autre de Saint-Tual, du Mesnil-Garnier après qu'il eu acheté au duc de Chaulnes ses fiefs de Ducey et du Mesnil-Garnier.
    Il sera le concepteur à Saint-Piat, alors en Pleudihen, du château de la Touche qui prendra son nom Baude, la Touche-Baude, terre sur laquelle il fera édifier en 1713 sa propre Chapelle; ce château aujourd'hui est assis sur la commune de Lanvallay.
    Cet immeuble est sis à l'actuel n°1 de la rue de Chartres ou au n°1 de la Rue d'Orléans.

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    Le château de la Touche-Baude construit en Saint-Piat par Joseph-François Baude. Successivement il sera ensuite nommé : le château de la Touche-Ferron et le château de la Touche Dutertre aux noms de deux de ses propriétaires. plus simplement aujourd'hui il est nommé : le château de la Touche.

     

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    En Saint-Malo intra-muros est cet hôtel particulier d'Armateurs fait en les toutes premières heures du XVIII siècle; il sera réalisé à la demande des Baude du Val alors seigneurs aussi en Lanvallay par l’un de leurs propres enfants.
    Sis au 1 Rue d'Orléans 35400 Saint-Malo .Inscrit MH partiellement
    Façades et toitures ; lucarnes ; souches de cheminées protégées par inscription par arrêté du 31 janvier 1942.
    Architecte Garengeau.

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    Le château de la Touche-Baude.

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    La Touche-Baude de Saint-Piat nommé en 1811 : la Touche-Ferron.

    Malheureusement la Révolution, en effet pour elle aussi, n’allait pas tarder à montrer le bout de son nez… Brièvement au travers de leur généalogie commune voici leur histoire:

    • Henry Baude 1er du nom, seigneur du Val, dit aussi Henry Baude du Val ; il fut l’aïeul en autre d’Etienne-Auguste Baude de Vieuville seigneur de Châteauneuf de la Noë. De par sa charge il sera alloué (1) de la ville de Saint-Malo. Né le 09/11/1631 à St-Malo, décédé en cette même ville le 09/12/1685, il avait pris pour épouse Hélène Eon de la Baronnie (2). Henry et Hélène auront pour enfants Henry 2ème Baude du Val et François-Joseph Baude de Saint-Tual qui suivent :
    • Henry Baude 2ème du nom sera par acquêt possesseur en autre des manoirs et métairies du Bois Harouard et du Colombier, tous deux assis en Lanvallay, tous deux hier biens seigneuriaux des Lescu de Bois-Harouard puis des Ernault au XVII siècle. Époux le 22/11/1708 de Pélagie Celeste Picot de Premesnil Henry sera armateur et négrier et aussi l’un des plus fortunés armateurs de Saint-Malo. Seigneur du Val et de Valence, pourvu de la charge de Secrétaire du roi, puis Conseiller de celui-ci il sera aussi l’un des Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales de Saint-Malo. De son vivant sa fortune sera estimée à près de 12 millions de livres.
    • Sa femme Pélagie Celeste Picot de Premesnil, fille d’un riche négociant établi lui aussi à Saint-Malo, lieutenant à la Grande Fauconnerie de France, fera édifier en 1723 un bel hôtel particulier en Saint-Malo intra-muros. Puis en 1727 avec son beau-frère, François-Joseph Baude de Saint-Tual, elle fera édifier un second hôtel lui aussi particulier. Né en 1680 et décédé en 1723 il sera nommé aussi Henry II Baudé du Val. Henry laissera pour héritier Henry Baude 3ème du nom et Etienne-Auguste Baude de Vieuville qui suivent :
    • François-Joseph Baude de Saint-Tual, frère du précédent Henry Baude 2ème du nom ci-dessus. Seigneur de Saint-Tual en Plouasne et aussi du Mesnil-Garnier il fera édifier en Pleudihen, outre en Saint-Malo le 2ème immeuble particulier ci-dessus cité, la malouinière de la Touche aujourd’hui assise en Lanvallay. Devenu le 12/02/1713 Secrétaire du roi par sa charge il sera anobli et sa terre et malouinière de la Touche aussi ; dorénavant elle s’appellera la Touche-Baude. Celle-ci au cours de ses ventes et achats successifs prendra aussi le nom de la Touche-Ferron puis celui de la Touche Dutertre nom qu’elle porte aujourd’hui.
    • Né le 27/11/1682 et décédé en 1739 il épousera Anne-Julienne-Jeanne Picot la sœur supposée de la femme de son frère. Il laisse pour enfants François-Joseph Baude dit le jeune ci-dessous et Marie-Anne Baude.
    • François-Joseph Baude dit le jeune ci-dessus. Unis à Anne-Marie de Palamino ceux-ci verront leur propre fille, Anne-André Baude, naitre au Bois Harouard en Lanvallay et prendre pour époux en la chapelle du chasteau de saint-Tual, alors âgée seulement de 14 ans, son très proche parent Etienne-Auguste ci-dessus cité… 11 mois après ce mariage Anne-André définitivement fermera les yeux. Marie-Anne Baude ci-dessus sa sœur, tante de la susdite enfant, épousera le comte Georges-Sébastien de Montaigu de Poilvilain.
    • Henry Baude 3ème du nom dit aussi Henry Baude de Saint-Père il fut le fils de Henry Baude 2ème du nom ci-dessus cité. Epoux de Jeanne-Reine-Félicité fille de Claude Vincent des Bassablons de son état écuyer, Conseiller et Secrétaire du Roi celle-ci décédera le 23 Septembre1780 au château des Guimerais en Saint-Servan. Ecuyer Henry héritera de son père Henry Baude 2ème du nom des manoirs et métairies en Lanvallay d’Harouard et du Colombier. Par ses charges il sera aussi Contrôleur et Secrétaire du roy à la Chancellerie du Parlement de Bretagne. Aussi Lieutenant-Colonnel des Gardes Côtes de Saint-Malo il achètera au comte Charles du Breil son comté du Ray assis en la paroisse de Ploubalay. De même, plus tard, il achètera à son propre frère Etienne-Auguste Baude ci-dessus aussi nommé, quand celui-ci achètera la seigneurie de Châteauneuf détenue par M. de Beringhen, la seigneurie de Saint-Père-Marc en Poulet qui de droit relevait de Châteauneuf. Et quand ce même frère achètera plus tard la seigneurie de Coëtquen au Duc de Duras il lui achètera la baronnie de Pont l’Abbé qui de droit relevait elle de Coëtquen. Né en 1711 et décédé le 12/03/1754 à Quimper il laissera pour ses seigneuries détenues en Lanvallay comme héritier sa fille Jeanne-Séraphine-Reine-Anne Baude.
    • Celle-ci prendra pour époux Armand-Charles-Marie Bourigau Dupé d’Orvault ; Armand prendra à la Révolution le chemin de l’exile et la totalité des seigneuries hier biens de sa femme seront toutes saisies, confisquées puis vendues comme bien national. Veuve en 1817 la royauté revenue elle parait dans la liste des bénéficiaires des indemnités devant être versées au titre des préjudices des expatriés.
    • Estienne-Auguste Baude est le frère du précédent. Il prendra à Lanvallay pour 1ère épouse Anne-André Baude alors âgée de 14 ans, la fille de son propre cousin ; Anne-Marie est alors domiciliée à Lanvallay chez son parent en son manoir du Bois-Harouard ; Anne-André décédée à Saint-Malo le 03/01/1756, presque aussitôt après son mariage, seulement 11 mois se sont alors écoulés, ne verra jamais sa 16ème année. Au lendemain du décès de celle-ci Etienne-Auguste prendra pour nouvelle épouse, en 1758 à Châteauneuf, Françoise-Josephine Butler fille d’écuyer Richard Butler (2) et Marie-Françoise Davelaër née à Lorient et alors domiciliée à Paris. Colonel d’infanterie, lieutenant aux gardes, chevalier de Saint-Louis, est nommé gouverneur de Châteauneuf la Noë. Il achète cette seigneurie des mains de l’héritier des Beringhen et, à la suite de cette acquisition, attache à son nom celui de Vieuville. Il fera cette acquisition en 1746 pour la somme de 920.000,00 livres au début de ce même siècle Henry Beringhen l’ayant acheté pour la somme de 320.750,00 livres.
    • L’acquisition de la seigneurie comtale de Châteauneuf lui amènera en même temps la seigneurie de Saint-Père-Marc en Poulet celle-ci de droit en relevant ; il revendra pourtant cette dernière à son frère Henry Baude 3ème du nom. Sa seigneurie comtale de Châteauneuf est élevée en marquisat et à ce titre il devient Marquis de Vieuville et de Châteauneuf ; au lendemain de cette élévation sociale il rajoutera à son nom de Baude celui de Vieuville et ainsi il deviendra Etienne-Auguste Baude de Vieuville. L’acquisition de Châteauneuf, terres et château sera suivie de l’acquisition de la baronnie de Guemadeuc : celle-ci outre ses droits de haute, basse et moyenne justice comprenait les terres et manoirs de Vaumadeuc, de la Ville-Nihon, de la Motte, du Cloitre ainsi que des fiefs en terres et métairies s’étendant dans les paroisses de Pleneuf, de Saint-Alban, de Henansal etc.
    • En 1777 sur une colline voisine, à la demande du roi, Etienne-Auguste sera à l’origine de la construction de la citadelle fortifiée de Châteauneuf dont la première pierre sera posée par son épouse, Madame la Marquise de Vieuville ; seigneur de cette ville Etienne-Auguste sera nommé « gouverneur » de cette nouvelle citadelle militaire celle-ci pouvant contenir jusqu’à 700 hommes de garnison. En son château proche de la dite citadelle Etienne-Auguste ne fera probablement faire que l’actuel très grand parc comme il est dit ci-dessus.
    • La Révolution étant née le 22/01/1791près de 500 hommes envahirons le château par lui-même brulant ainsi certains des titres provenant du château de Coëtquen. La République confisquera les terres et château du marquisat de Châteauneuf afin de les vendre comme bien national ; une partie de ce bien hier en la possession d’Etienne-Auguste sera racheté par la propre fille de celui-ci, par Elisabeth Baude Vieuville par son propre mariage déjà marquise de Talhouet de Bonabour celle-ci n’ayant pas suivie son époux sur le chemin de l’exode. Le 21 avril 1802 elle rétrocèdera ce même bien par elle hier racheté à son propre frère, Auguste-Joseph Baude ci-dessous cité. Le 09/02/1787 Etienne-Auguste achète du Duc de Duras la seigneurie de Coëtquen celle-ci lui apportant ainsi et la Seigneurie de Saint-Piat, la seigneurie de Combourg et celle de Trémigon celle-ci de droit relevant de la précédente. Plus même puisqu’il achètera aussi la seigneurie de Tréal. On voit très bien ici l’extrême rentabilité d’armer au 18ème des bateaux pour la Compagnie des Indes ou bien pour la traite négrière. Toutefois le souffle de la Révolution n’allait pas tarder à naitre et…emporté par sa puissance dévastatrice de la Révolution Etienne-Auguste Baude meurt guillotiné à Rennes le 04/05/1794 sa tête tombant par terre 10 longs mois après celle de Robespierre ; sa seconde épouse sera inhumée en l’église de Châteauneuf la Noë. De sa seconde épouse, née Butler, il aura notamment pour enfants Elisabeth-Françoise et Auguste-Joseph Baude qui suivent:
    • Auguste-Joseph Baude de Vieuville. Né le 11/09/1760 à Châteauneuf et décédé en cette même ville le 26/04/1835 celui-ci prendra pour épouse Louise-Victoire-Rose-Parfaite du Cheylards fille de Jean-Antoine du Cheylards marquis des terres et château du Chatillon-Guyotte proche de Besançon. Colonel au Régiment des gardes Française en 1789 lorsque éclatera la Révolution comme nombre de nobles Auguste-Joseph prendra le chemin de l’exil, en 1791. Après le coup d’état du 4 septembre 1797 il revient en France ; proche de Bonaparte il assistera au sacre de Napoléon et deviendra même son chambellan. En février 1812 fait « Comte de l’Empire » en mars 1813 il est nommé à la préfecture du Haut Rhin puis en 1816 à celle de la Somme non sans avoir été fait le 29/12/1813 Officier de la Légion d’Honneur. Elu député d’Ille et Vilaine en novembre 1820 il y restera jusqu’en 1824 ; il sera appelé à la Chambre des Pairs en 1827 sous le règne de Charles X. Décédé il sera inhumé au côté de feu sa mère en l’église de Châteauneuf seigneurie qu’il avait reçu de sa propre sœur lorsque celle-ci la racheta aux Bien nationaux peu après sa confiscation. Avant de décédé Auguste-Joseph vendra cette même seigneurie à monsieur Lartimier du Clesieux celui-ci transmettant héréditairement cette même seigneurie à sa fille épouse de Mr Rioust de l’Argentaye ; la petite-fille de ce dernier, mariée à Mr le Marquis d’Audiffret-Pasquier, en sera encore la propriétaire en 1891.
    • Elisabeth Baude de Vieuville sœur du précédent. Elle épouse en 1814 Louis de Talhouet-Bonamour. Né à Rennes le 05/10/1761, Marquis de Talhouët–Bonamour, de Tacigné et seigneur de Québriac proche de Tinténiac, nommé lieutenant de Régiment d’infanterie le 27 avril 1788 Louis est fait comte de l’Empire par décret impérial du 3 décembre 1809 ; il fut aussi membre et président du collège électoral de la Sarthe. Il sera avec son épouse en Saint-Helen possesseurs de la terre de la Falaise ainsi que de la terre et château de la Bégacière aussi en Saint-Helen ; tous posséderont aussi certaines terres assises en le village de Saint-Piat.
    • Auguste-Frédérique Talhouet fils des précédents. Marquis du Tahlouet et général, maréchal de Camp puis Pair de France. Homme politicien il nait à Rennes le 08/04/1788 et meut à Paris le 12/03/1842 ; il sera successivement nommé Baron d’Empire, Commandeur de la Légion d’Honneur, et Chevalier de L’Ordre de Saint-Louis.

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    Les dépendances du château de la Touche-Baude en Saint-Piat.

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    L'ancienne métairie du Bois-Harouard à Lanvallay bien seigneurial des "Baude du Val".

    Le château et écuries de la Touche Ferron à Saint-Piat. Quand à la Révolution française une noblesse de sang et de titres, chassée, laisse la place à une nouvelle forme de noblesse…Vente sera faite comme bien national du château de la Touche-Ferron en faveur du sieur Toussaint-Yves Dutertre ; celui-ci par son épouse Madeleine NEEL de LA VIGNE était le gendre de Charles Neel de La vigne de son état commis principal de la Compagnie des Indes à l’Ile de France, Madagascar.

    • La Touche Baude sera nommé en 1811 « la Touche Ferron » et en 1844 la Touche Dutertre en effet; plans cadastraux de 1811 et 1844.
    • En 1811 il appartient, probablement par droit d’hérédité, à Yves-Jean-Marie Dutertre, de Dinan, époux de Célestine PORQUET ou PERQUET. Yves Dutertre fut un homme politique français né le 11 juillet 1780 à Dinan et décédé le 4 septembre 1860 à Dinan. Négociant, il est député des Côtes-du-Nord de 1839 à 1846. Sa fille prendra pour époux Joseph Marie Constant Michel DEROYER futur maire de Dinan et sa sœur, Toussaint-Françoise prendra elle pour époux Joseph Marie BAZIN, armateur à Landerneau; de cette dernière union naitra Jules Jean Joseph BAZIN de JESSEY.
    • Son père Toussaint-Yves Dutertre ci-dessus cité, époux de Jeanne Marie Madeleine NEEL de LA VIGNE, négociant à Dinan, fabricant de toiles pour voiles , économe de l’hôpital Dinan et beau-frère de Charles Néel de la Vigne, acquière comme bien national le couvent des Ursuline mis à prix 150.000 francs, il lui sera adjugé pour 300.000 francs, le 13 juin 1798, il avait auparavant déjà acheter le couvent des Jacobins; celui-ci acheta très probablement la Touche-Ferron aussi comme bien national.
    • Ce château sera au 20ème siècle, en 1924, la propriété de M.Jean-René-Marie-Raymond Juin de Baisse et de son épouse née Germaine de la Motte de la Motte Rouge; Jean-René décédera en son château de Lanvallay. Cette noble demeure dans sa totalité sera ensuite transmise entre ses deux enfants lesquelles prendront pour époux pour l’une Marc de Swarte et pour l’autre Jean-Marie-Joseph Canaux comte de Bonfils cette propriété étant alors entre ces deux enfants équitablement répartie. Monsieur le Comte Jean-Marie-Joseph de Bonfils décédera lui aussi en son château de la Touche le 05/02/2007
    • Hier par division successorale ce château, les terres et les écuries ont été séparés; le château aujourd’hui appartient à la noble et ancienne famille « Canaux de Bonfils » et la métairie et terres toujours à madame de Swarte.

    Le plan cadastral est un travail personnel; les photo sont de M. Lambart Norbert.

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    Vers 1620-30. Le petit château de Châteauneuf la Noe.


    En face et en fond de photographie le petit château réalisé au début du XVII, vers 1627 probablement par Guy II de Rieux.
    Ce château fera l’objet en 1687 d’un « état des lieux » lorsque Henry de Beringhen, demain seigneur AUSSI de Saint-Piat, se portera acquéreur de la seigneurie de Châteauneuf après les saisies de tous ses biens par les créanciers de la marquise douairière d’Assérac, Jeanne-Pélagie de Rieux.
    Cette acquisition moyennant 322.550 livres sera par contrat du 23 août 1681 réalisée; cette même seigneurie, quelques années après, sera revendue à Etienne-Auguste Baude pour plus de 900.000 livres ! Lors de cette acquisition faite en 1687 il sera stipulé par l’écrit que ce petit château avait alors environ 60 ans…
    Jeanne-Pélagie, fille de Guy II de Rieux ci-dessus nommé, en 1645 avait pris pour époux son propre cousin Jean-Emmanuel de Rieux, marquis d’Assérac.
    1687. Voici l’extrait du dit état des lieux :
     …Premièrement entrés dans l’avant-cour dudit chasteau situé sur une éminence, avons vu à l’entrée à main droite un bastiment appelé le Petit-Chasteau, contenant de longueur 48 pieds et de laize 28 pieds, consistant en trois pavillons, un gros dans le milieu et deux moyens aux deux bouts en croisée, le tout à trois étages dont le troisième est un ravalement ; au 1er étage, une salle, cuisine, office, etc. ; au 2ème étage, une salle, une petite chapelle ou oratoire au-dessus de la cuisine, etc. ; au 3ème étage, chambres et cabinets.
    Ensuite entrés dans le vieux chasteau environné de fossés secs et négligés, remplis de ronces et d’espines, fermé d’anciennes murailles à machicoulis aux environs desquelles il y a trois tours anciennes aussy à machicoulis et un grand portail de pierre de taille couvert d’ardoises en forme de dosme ; auxquelles murailles et tours fort anciennes il ne paraît aucunes dégradations ni démolitions par dehors.
    Au joignant de ce portail se trouvait le corps de garde, et entre ces fortifications et le Petit-Château s’étendait la basse-cour renfermant les écuries et remises à carosses.
    Passant de ladite basse-cour dans la cour principale du donjon par le portail cy-dessus avons remarqué que le grand pont est de vieux bois et néanmoins en estat de servir.
    Entrés dans ladite cour principale, avons vu la maison principale bastie de pierre de maçonnail les chefs-d’oeuvre de pierre de taille, contenant de face 42 pieds, oultre 50 pieds de muraille commencée et eslevée à hauteur d’un étage percée de trois croisées en même alignement. Ladite maison principale composée d’un dosme à quatre étages dans lequel est un escalier de pierre de taille à quatre volées, d’un pavillon en forme de croupe rabattue à trois étages et d’une des tours mentionnée ci-dessus jointe audit pavillon avec pareil nombre d’étages ; ladite muraille et costalle encommencée joignant par un bout audit dosme et de l’autre bout à un donjon qui est à demy ruisné.
    Entrés dans la maison principale par un perron en dehors avons. vu qu’à la dite entrée il n’y a aucune porte de bois et que presque toutes les fenestres sont sans vitrages…

     

    (1) Alloué de la ville de Saint-Malo : Notable chargé de représenter, d’administrer et de défendre les intérêts d’une paroisse ou la communauté d’une ville)(2) Sœur de Pierre Eon de la Baronnie Président de la Chambre des comptes à Paris décédé le 04/11/1709 à Paris. Tous les deux étaient les petits-enfants de Guillaume Eon de la Huperie lui-même né à Saint-Malo le29/03/1571.(3) Richard Butler fut commandant des vaisseaux de la compagnie des Indes et se fit accorder des lettres de noblesses qui le raccordèrent à Theobalth Butler baron de Caher branche naturelle de la branche irlandaise des Butler d’Ormonde. Françoise-Joséphine Butler ne suivra pas son époux sur l’échafaud à Rennes mais elle sera toutefois dépossédée de tous ses biens lorsque son fils prendra le chemin de l’exil. Auguste-Joseph Baude de Vieuville son fils, en 1828 de nouveau sur le sol du royaume de France une fois la royauté française rétablie, celle de Charles X, agissant en la qualité d’héritier de sa mère et pour moitié dans la succession de cette dernière, ancienne propriétaire de Châteauneuf en autre, sera cité comme Ayant Droit Réclamant dans l’un des différents dossiers ouverts pour les réclamations de tous les Dépossédés par la Révolution ; à ce titre il recevra indemnités… Henry son second fils, frère d’Auguste-Joseph, lequel nait le 26/03/1762 à Saint-Malo lui aussi, prendra également le chemin des Emigrés. Rentré très peu de temps après, devenu officier de la Chouannerie il sera tué le 29/03/1796 à Bazouges la Pérouse lors d’un combat mené contre les hommes en armes de la jeune République.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Le manoir de Vauboeuf bien des Monterfils seigneurs du Bois-Harouard et du Colombier

    Le manoir de Vauboeuf, depuis toujours posé au plus près du Port Saint-Jean, fait partie de la Ville es Nonnais laquelle est assise en le département d'Ille et Vilaine. Le Port Saint-Jean fut très longtemps nommé le Port d'Establehon (ou Stablon)) et se dressait tout proche, établit au plus de celui-ci dès le 12ème siècle, un hospital ou commanderie. ; celle-ci relevait du diocèse de Saint-Suliac, en l'évêché de Saint-Malo, possédant moult bénéfices s'étirant sur plusieurs paroisses. L'un de ces bénéfices de cet hospital relevait du baillage de la Houssaye, en Plouer, dont l'un des seigneurs sera possesseur de certains terres étendant leurs étendues en Yvignac ; un autre baillage était celui de Vildé, terre assise en la seigneurie de Taden (Baillage : circonscription fiscale et judiciaire en lequel s'exerçait le pouvoir d'un bailli. Le baillage de la ville de Troyes par exemple, l'un des plus grand du royaume, comprenait ainsi  1 président, deux lieutenants généraux, un particulier,  11 conseillers, un avocat général, un greffier, 1 procureur etc. Bénéfice d'un baillage. les Bénéficiers satisfaisaient toujours aux charges et conditions auxquels ils étaient tenus le surplus des biens provenant de leurs bénéfices leur appartenant; ils pouvaient comme bon leur semblaient ou à défaut en faire profiter aussi leurs héritiers).

    Cet hospital sera également en possession de baillages, divers il est vrai, dont certains s'appliqueront directement sur certaines maisons implantées derrière les murs fortifiés de Dinan; il sera aussi, et en autre, possesseur du baillage de Pont de Terre, possession situé en la paroisse de Pleudihen. Cet hospital, donc situé au pied même du manoir originel de Vauboeuf, sera cité dès l'année 1160 et cela dans une charte rédigée sous le règne du duc de Bretagne Conan IV laquelle reprenait, en autre, certains des biens relevant de ce même hospital. Celui-ci doit voir son origine propre dans l'établissement ici même, vers 1100, d'une communauté de chevaliers-hospitaliers ces derniers relevant alors très probablement de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.  

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    Début XVII siècle. Tour d'escalier à Campanile possédant pigeonnier.

    La seigneurie de Plouer relativement importante dans notre propre région apparait très tôt dans notre histoire ducale, dès le XI siècle, au travers de Brecel de Plouer, la fin du 14ème siècle présentant toujours des seigneurs nés « Plouer » dans différentes « Montres d’armes ». Comprenant famille comtale cette grande seigneurie au XVI siècle comprendra un nombre non négligeable de terres nobles possédant toutes manoirs et familles seigneuriales toutes possédant Armoiries. Il en ira ainsi pour les Lambert, les Follenay, les Vaux Saint-Cyre, les Beaumanoir, les Rochefort, les Saint-Paul etc. 17 manoirs et seigneuries y étant légitiment comptabilisées tout au long de ce même XVI siècle. La famille seigneuriale de Plouer, avant de ce fondre au 15ème siècle dans les seigneurs de la Moussaye, puis dans ceux des Gouyon, (ces derniers devenant ainsi les Gouyon de la Moussaye) établira des unions tout au long du 14ème siècle dans les plus grandes familles seigneuriales de notre région à l’image de Pierre de Plouer qui prendra pour épouse une enfant issue de la famille seigneuriale de Dinan-La Bellière. (Ainsi en 1346, Pierre II de Plouer prendra pour épouse Mahaut de Chastelier; Alain en 1364 prendra pour compagne Bienvennue de Lesquen; Ruellan de Plouer quant à lui prendra pour femme une enfant isuue de Lancieux, Janne de la Roche. La famille de Rosmadec elle aussi sera unie à la famille seigneuriale de Plouer par Jean 1er, cette même famille devenant plus tard maison comtale sous le règne d’Amaury III Gouyon, marquis de la Moussaye et comte de Plouer).

    Peut être une image de mur de briques et plein air

     

    Pierre armoriée en réemploi en le mur de l’ancienne métairie. Seraient-ce ici les Armes des Monterfil- De Lescu seigneurs d’Harourad en lanvallay et de Vauboeuf ici même ?

    Ces familles citées ci-dessus elles aussi prendront respectivement « alliance » au sein de leur propre cercle seigneurial à l’image des Monterfil. Ces familles pour nombre d’entre elles seront propriétaires de plusieurs manoirs aussi bien implantées en la seigneurie de Plouer qu’à l’extérieur de celle-ci cela toujours à l’image des dits Monterfils ces derniers étant également de grands seigneurs en Lanvallay, au XV siècle ; ainsi ces derniers seront propriétaires-seigneurs du manoir et terres nobles de Vauboeuf, ainsi ils seront aussi propriétaires-seigneurs du manoir et terres nobles et la Garette, ainsi ils seront aussi propriétaire-seigneurs des manoirs et terres nobles du Colombier et du Bois Harouard en Lanvallay. Ces seigneuries auront toujours les devoirs de foi, d’hommage, de rachapt etc.

    Le manoir de Vauboeuf avant d’être la propriété des Monterfil sera, lors de la Réformation de 1427, le bien de la noble famille dite Le Metayer (les Monterfil ci-dessus nommés, seigneurs notamment en Lanvallay au XV siècle, semble par leurs Armoiries devoir être une branche parente des Monterfil seigneurs de Monterfil seigneurie assise entre Montfort sur Meu et Plelan ; cette souche aisnée semble avoir eu pour Armes : D’argent à trois fasce de gueules à l’épée renversée d’argent garnie d’or planté dans une montagne de sable, l’épée senestré d’un moucheture d’hermine de sable ces enfants étant ici même cité en l’histoire de la Bretagne pour Dom Morice dès de XIV siècle .

    Blason de Monterfil

    Les Armes des Monterfil seigneurs de Monterfil.

     

    Peut être une image de mur de briques, arbre et plein air

     

    Le dessus de la porte d’entrée du manoir de Vauboeuf aux Armories des Taillefer portant une épée la pointe en bas qui porte : de sable à l’épée d’argent, la pointe en bas. Au regard de cette porte armoriée ‘actuel manoir semble bel et être être une « reconstruction » du XVII siècle bien que le manoir premier fut des seigneurs de Monterfil seigneur de Lanvallay puis celui du couple Ferron-Rolland celui-ci aussi de la paroisse de Lanvallay au Pont de Dinan.

    Les familles de Monterfils et de la Houssayes seront toutes deux  seigneurs de terres en Yvignac aussi où leurs armoiries seront trouvées en « mi-partie » sculptées dans le puits de Caverre, château ayant appartenu à la famille seigneuriale de Jarnigon, famille déjà rencontrée dans la généalogie de la famille seigneuriale des « du Breil » reliés que ces derniers étaient à l’histoire de Saint-Solen. Déjà les « chiens » ne faisaient pas les « chats », déjà chez nous aussi les grandes familles nobles ou seigneuriales presque toujours entre elles faisaient « mariages d’intérêts ». Il ne m’a pas encore été possible à ce jour de retrouver les 2 enfants ayant permis d’unir au manoir de Caverre en Yviniac les familles seigneuriales de Monterfil et de la Houssaye (originaire de Saint-Maden. Jeanne de la Houssaye épousera en première noce Lancelot Madeuc, seigneur de Vaumadeuc, fils de François Madeuc et de Madeleine de la Croix, et en seconde union Raoul de Lanvalay seigneur de Tressaint)

    Bien de 1530 à 1563 des Monterfils le manoir et les terres nobles de Vaubeauf en 1587 appartiendront à Janne Ferron et Rolland Roland, tous deux parents de Guillemette Rolland ; celle-ci prendra pour époux Macé Marot sieur du Cheminneuf en la rue de la Magdelaine au pont à Dinan procureur fiscal que celui-ci sera du prieuré de la Magdelaine. Leur pierre de sépulture est aujourd’hui présente dans le bas de la rue de l’Abbaye au port de Dinan en Lanvallay. Janne Ferron citée ci-dessus en héritera en partage avec ses enfants au décès de son époux Rolland Rolland survenu en 1595 ; Pierre Rolland né vers 1585 leur fils, époux de Margueritte Baudry, commanditaire de la cloche de la Magdeleine, trésorier du prieuré de la Magdeleine, recevra ensuite par droit d’hérédité ce noble bien ; Il sera avec son épouse possesseur de ce manoir jusqu’en 1634, année de la naissance de leur fils Eustache. Propriétaire de ce manoir et de ses terres qu’ils achetèrent en 1615 les Taillefer en seront encore possesseur plus d’un siècle après. En effet en sera le possesseur Laurent-Dominique de Taillefer celui-ci prenant épouse en la terre de Pelineuf (ou Pelineuc) en Lanvallay ; née en 1691 Marie-Rose Lesné fut la fille d’Hélène Jan et de Christophe Lesnée lequel, sieur de Pelineuf en Lanvallay, verra le jour au royaume de Lima au Pérou (Si Hélène Jan ci-dessus fut la fille de Raoul Jan et de Marie Aoustin tous deux sieur et Dame des Portes elle fut aussi la petite fille de Julien Jan et de Gillette Marot sieur et dame de Granville et l’arrière petite fille de Macé Marot et de Guillemette Rolland « fille » héritière des dits Janne Feron et Rolland Rolland tous deux déjà ci-dessus cités et possesseurs eux aussi de ce noble bien en 1587).

    Peut être une image de plein air

    Pierre en crosse ancrée dans le pignon de l’ancienne métairie.

     

    L’actuel manoir de Vauboeuf fut est une « reconstruction » faite en 1621 du manoir originel ; cette reconstruction fut faite par Jean de Taillefer né vers 1580. Epoux de Renée Miniac, tous deux seigneur et dame de Préaux et de Belle-Isle en Taden Jean de ses charges fut Sénéchal et Connétable de Dinan ; décédé à Saint-Suliac en 1642 il est possible que tous deux achetèrent cette terre en 1615 au dit Pierre Rolland sieur de Vauboeuf possesseur par droit d’hérédité de ce bien ou bien à son épouse alors devenue veuve (celui-ci uni en 1609 ne semble pas avoir vécut très longtemps ayant eu seulement que 4 enfants. Son décès supposé en effet correspondrait en effet à la dite année 1615.). La possession de cette seigneurie initiale passera ainsi en de nombreuses mains, nobles ou fortunées, dont les premières seront sans doute les seigneurs de Monterfil et cela dès la fin du 15ème siècle.

    Voila ce que dira l’abbé Auffret lequel, recteur de la Ville es Nonais, écrivit un livre décrivant en autre le manoir de Vauboeuf :

    Le joli manoir aux murs épais que nous pouvons admirer aujourd’hui à Vauboeuf, maison d’habitation à un étage laquelle, flanquée d’une tourelle couverte d’un toit polygonal en dôme à deux ressauts ressemble à un vieux clocher d’église romane, est tout ce qui reste d’une construction datant de 1621 et déjà restaurée en 1671. Les armoiries gravées au-dessus de la porte d’entrée de la maison, côté sud, sont celles de la famille seigneuriale de Monterfil: De sable à l’épée d’argent, la pointe en bas, sont celles des Monterfil. Gravées dans cette pierre utilisée probablement en réemploi, elles datent probablement de la senconde moitiè du 15ème siècle. Malgré son charme d’à présent, ce manoir n’a plus son faste d’antan. Reportons-nous aux siècles passés pour le visiter au temps de sa splendeur. Ce vieux castel, avec la joliesse de sa Maison Noble et de son enclos ravissant, renfermant six hectares, son site enchanteur en flanc de coteau sur les bords de la Rance, ses droits féodaux, ses constructions élégantes et pittoresques, c’était bien la perle du pays. Il en imposait avec ses fortifications, ses murs de défense flanqués d’une grosse tour ancienne du côté de la mer, surveillant la grève, ses nombreuses tourelles; «avec ses parapets, vües, meurtrières et ouvertüres ». Surplombant les murs, trois allées plantées de charmes, de bouleaux, de chênes verts séculaires, s’étageaient en gradins. L’une conduisait à la grosse tour; les deux autres, dans les diverses parties de l’enclos. Au-dessus des allées, des jardins montaient jusqu’à son «moulin à vent tournant et moulant faisant farine ». Au flanc de la colline s’accrochaient ses vergers et fruitiers, « ses vallons, rochers, perrières, mottes à lapins et garennes », que couronnaient « ses bois de hautes futaies et de décorations ». Du côté du levant, s’élevait «son colombier garni de pigeons vifs volant et parvolant », venant se désaltérer dans leur abreuvoir au pied de «la Vieille-Métairie ». Plusieurs pavillons entouraient la cour d ‘honneur et la fontaine au fronton monumental, portant fièrement les armoiries du seigneur du lieu et, au-dessous de l’écu, le cadran solaire. Plus bas, les sources coulaient vers le vivier, près d’une petite chapelle bâtie vers 1767. Vauboeuf jouissait de droits féodaux. Il possédait en propre « le port et havre maritimes, des salines avec droit et usages immémoriables de pesches et pescheries, de tendre et tirer au canard et aultres oiseaux, de faire panager les bestiaux du dit lieu sur tous les marais jusqu’aux moulins de la Tourniolle et sur les verdières au delà du ruisseau fluant ». De la seigneurie de Vauboeuf dépendaient aussi la métairie des Rochaux et de nombreuses terres : «les Hurettes, la Marelle avec réservouër et receptacles d’eaux, le Radier, et autres quantités de terres en la Champagne d’Etabléhon et autres lieux ». Entre les expéditions militaires et les parties de chasse, vivre dans ce château n’était nullement monotone : la beauté du site variait selon les saisons et les marées; on avait ses occupations, ses soucis, et parfois même des anicroches avec ses voisines. Un long et curieux procès, dit «Procès du Colombier », s’engage en 1669 entre «Haute et Puissante Dame Pélagie de Rieux, Comtesse de Châteauneuf; contre Noble-Homme Jean de Taillefer, Seigneur de Vauxboeufs et Connétable de Dinan et Léhon ». La prétentieuse dame « expose devant Mes Seigneurs du Parlement de Bretagne que soub la banlieu et proche de son château de Châteauneuf l’appelé Jean de Taillefer a inové un coulombier au proche de sa maison de Vauxboeufs dans un lieu où il n’y en a jamais eut ni connu et qu’il y a deux choses qui lui manque pour pouvoir édifier une fuye, scavoir la qualité personnelle et le nombre de journaux de terre soit en domaine soit en fieff »Le sieur Jean de Taillefer défend énergiquement ses droits, et surtout sa «qualité personnelle ». Il peut reconstruire un colombier, prétend-il, parce qu’il en existait un il y a moins de vingt-cinq ans. Il fait constater ses affirmations par des notaires de Dinan qui verbalisent ainsi leur visite domiciliaire: « Nous nous sommes transportés au Lieu Noble de Vauxboeufs … où étant avons trouvé le Sieur Jean de Taillefer, lequel nous a fait vouër et considérer une vieille et ancienne masse et emplacement de colombier … Dans laquelle masse et emplacement ayant entrés par une petite porte et huysserie de pierre de taille toultée avons remarqués le nombre de quatorze rangs de trous pertuits et refuge à pigeons … » Enfin en 1671, après bien des jugements «cassés et miettés » et bien des requêtes de la partie plaignante, dame Pélagie doit s’avouer vaincue, puis écrire et signer de sa main : «Nous … déclarons nous désister de l’opposition formée à la construction du colombier par le Sieur de Taillefer, Connétable de Dinan, à sa Maison Noble de Vauxboeufs ». Et Jean de Taillefer d’admirer enfin, en homme qualifié, ses beaux pigeons volant et parvolant!...

     

    Le manoir de Vauboeuf.; peinture anonyme . Tout au bord de la rivière, le joli manoir de Vauboeuf semble surveiller la plaine comme il l’a fait pendant des siècles. Flanqué d’une curieuse tourelle que son toit polygonal en dômes à deux ressauts fait ressembler à un vieux clocher roman, c’est là tout ce qui reste du vieux castel construit en 1621 par Jean de Taillefer (ce dernier remplacera alors, à cette même époque, un manoir plus ancien alors propriété hier de la famille seigneurial des Monterfil) écuyer seigneur des Préaux et de Belle-Isle (terre noble située en Taden) qui avait acquis cette terre en 1615.Elle avait appartenue aux siècles précédents aux Monterfil dont les armoiries  « de sable à l’épée d’argent , la pointe en bas » se voient encore au dessus de la porte du manoir. Visage de la Rance, année d’édition 1983.

     

    Avec ses anciennes dépendances voici tourné vers la mer l’ancien manoir de Vauboeuf (RE)construit au début du XVII siècle.

    Les divers possesseurs de Vauboeuf furent:

    Ecuyer Jean de Monterfil et demoiselle Richarde de Lesquen, seigneur et dame de la Ville-Roy et Vauxhoeufs, vers 1492.

    - Noble Homme Eustache de Monterfil, en 1530.

    - Ecuyer Raoul de Monterfil, en 1563.

    - Noble Homme Mathurin Rouxel, sieur de Launay et Vaux-Boeufs, en 1570.

    - Honorable Homme Gouyon Gilles, capitaine de Compagnie des Indes, en 1584.

    - Honorable Homme Rolland Rolland, sieur des Salles, en 1587.

    - La veuve de Rolland Rolland en hérita avec ses enfants, en 1595.

    - Honorable garçon Pierre Rolland le reçut en partage de sa mère, en 1609.

    - Ecuyer Jean de Taillefer, sénéchal, et sa femme Renée Miniac, seigneur et dame des Préaulx et Bellisle, l'achetèrent en 1615.

    - Honorable Homme Allain Chouesmet, sieur des Alleux, fils issu d'un premier mariage de Renée Miniac, le reçut en partage en 1640.

    - Ecuyer Jean de Taillefer, colonel major commandant la Milice Bourgeoise, en 1668.

    - Les enfants du précédent, en 1710.

    - Honorable Homme François Gruel, sieur de la Marine, en 1749.

    - Son fils Bernard en hérita en 1774, puis son petit-fils Joseph.

    - Suliac Gruel, fils de Joseph, en hérita avec sa femme Olivette Brijard. Vieux, veuf, sans enfant et aveugle, Suliac Gruel légua Vauboeuf pour les bons soins reçus, à Mme Louis Plurien, en 1901.

    - Vendu à :M. Chaussavoine, en 1956.

     

    Le Puits de Caverre, en l’ancienne demeure de Geoffroy Jarnoüen, seigneur en Yvigniac à la fin du 15ème siècle. Ce puits comporte dans sa pierre deux armoiries en mi-parties. La première, celle-ci, représente et les Armes de la famille seigneuriale des Monterfil (qui sont : de Sable à l’Epée basse d’Argent) à gauche, et les Armes de la famille seigneuriale de la Houssaye (qui sont : Echiqueté d’Argent et d’Azur).  On trouve les Armoiries de Monterfil alliées à celles de la Houssaye sur le puits de Caverre en Yviginac…Henry Frotier de la Messelière; Manoir Breton des Côtes du Nord. 1941. L’Epée est à gauche quand l’Echiquier est à droite; l’Epée des Monterfil est présente aussi sur le linteau de la porte d’entrée du joli manoir de Vaubeauf, rappelons le, à Port Saint-Jean en la Ville es Nonnais.

    Même puits; icil les secondes Armoires représentant les Armes de la famille seigneuriale des Jarnoüen en alliance avec celle de la Houssaye. Nous devons cette information, quant à cette seconde alliance,  à la gentillesse de mr Gilles Jarnoüen de la Villetary.  Si l’Epée et l’Echiquier sont tous deux reconnaissables sur les premières Armoiries, celles de Jarnoüen et de la Houssaye sont ici et aujourd’hui toutes deux impossible à discerner; pour d’autres ces secondes Armoiries seraient-celles des Bouillé alliées à celle de Coëtquen.

     

     

     


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      1242 - 1300

    les moulins de Brachesac de Lanvallay 

     ou

     Folagiorum molendinorum - Folagii molendinorum

     

    Brachesac vient des mots latins Brachii et saccum; Brachii étant le mot bras et Saccum  le mot sac. Molendinorum Brachesac ou Molendinorum brachii saccum désignant probablement un moulin en lequel les sacs étaient remplis à la main ou moulin à bras. Le mot Brachesac peut-il être à l'origine du patronyme seigneurial "Brissac" ?  Les seigneurs de Brissac et la seigneurie de Brissac, en Anjou, apparaissent en 1012 sous le règne de Foulques Réchin en la Chronique de Saint-Aubin. Cette seigneurie s'orthographiait  alors : Braccum Saccum.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

     

             Les églises abbatiale et paroissiale de Léhon

     

     

     

     

     

    L'ancienne église paroissiale de Léhon, aujourd'hui disparue

     

     

    Sont possesseurs des moulins de Brachesac et donateurs de l'Abbaye de Saint-Magloire de Léhon entre 1242 et 1300   (l'appellation "moulin de Brachesac" semble avoir été hier relativement répandue. Ainsi fut rendu en Mayenne, cela le 03/12/1454, un aveu de Jean Briand lequel aveu portait sur ses 3 moulins dit de "Brachesac" sis en rivière du Mayne, aveu fait à l'encontre de l'abbé Lucas Bernard):  

    1242 : Laurent Lecontier. Laurent Lecontier et Guillaume Bahu ci-dessous, comparses sur un même acte religieux, donnent tous deux en aumônes et à perpétuité la totalité des biens qu'ils possèdent (en indivis ?) en leurs moulins de Brachesac au prieuré de Lehon. Cet engagement commun, lequel semble concerner des biens mis en commun, fut fait devant Geoffroy alors évêque de Saint-Malo.                                                                                                           1242 : Guillaume Bahu ou Bachu                                                                        1262 : Pierre Le Monnier, clerc de son état, donne au couvent de Léhon ainsi qu'à son prieur sa partie des moulins de Brachesac assis en la paroisse de Lanvallay. Cette donation toutefois fut faite à la seule condition qu'il puisse jouir, et cela durant tout le restant de sa vie, d'une rente annuelle de 6 livres d'argent courant.                                                                                                 1271 : Robert d'Apigné  (Robert 1er d'Appigné).  Robert d'Apigné est seigneur d'Apigné, seigneurie située en la paroisse du Rheu, en l'évêché de Rennes. Seigneur de la Heusardière aussi, il est l'un des descendants d'Olivier d'Apigné lequel Olivier assistera, comme témoin du duc Conan III, à une donation faite à Sainte-Mélanie de Rennes, en 1141. Sa succession, pour Pol Potier de Courcy, fut recueillie par la famille seigneuriale des Botlwrel. Robert est dit "mort" lors de la rédaction d'une charte rédigée en 1291. En 1285 le sceau de cette famille était : D'Argent à une Channe ou Marmite de Sable. Comment cette famille seigneuriale est-elle entrée en possession de certains des moulins de Brachesac ? Les donations respectives et de Robert d'Apigné et de Philippe, son frère très probablement, laissent toutes supposées que ces derniers soient entrés respectivement en possession de leurs moulins d'une façon héréditaire, cela par leur père à tous deux. Le sceau d'Agnés d'Apigné, femme du dit Robert, était en 1195 : Deux Fleurs de Lys appointées. Robert semble ici devoir échanger avec le prieur de l'abbaye de Lehon l'ensemble des droits, quels qu'ils soient, relevant tous de ses moulins de Brachesac et cela contre une somme d'argent et une pièce de vigne relevant de l'autorité première du dit prieur. Par l'acquisition de cette même pièce de vigne nommée "le Clos" Robert, de ce fait, devient vassal du dit prieur reconnaissant ainsi avoir reçu des droits dits "accoutumés".                   1271 : Philippe d'Apigné                                                                                            1271 : Sybille épouse de feu Philippe d'Apigné                                                      1271 : Guillaume d'Appigné lequel consent la vente réalisée hier par son parent. Consentement fait devant Raoul de Coëtquen, Guillaume est donc vassal du dit Raoul de Coëtquen.                                                                                              1277 : Estayce mère du dit Robert Le Vaier ou Le Vayer (ou le Villageois)    1277 : Robert 1er le Vaier fils d'Estayce le Vaier ou le Vayer ou le Voyer donne, avec le consentement de sa mère Stacie, cela en pures aumônes, l'ensemble de ses droits sur ses moulins de Brachesac au couvent prieural de Lehon. Il existe deux autres chartes relatant cette même donation. la première est beaucoup plus courte que la deuxième, elle fut rédigée en latin. La dite seconde charte, transcription de la première, écrite elle en vieux françois, fut prise sur les textes originaux de l'Abbaye de Marmoutier. Ces deux chartes seront placées ici à la suite de la première.                                                                                                1277 : Mahaut Le Voyer  épouse de Robert 1er le Vaier                                         1284 : Vente des moulins de Brachesac relevant des biens de Robert d'Apigné  en faveur du prieur et des hommes du couvent de Léhon. Vente faite sous le sceau de l'Eglise de Dol et en présence du seigneur Raoul de Coëtquen.                1291 : Agnès d'Apigné, veuve de Robert d'Apigné, reçoit en vertu de ses droits de douairie applicables sur les moulins de Brachesac une rente annuelle de 60 sols versée par le bourgeois de Léhon Jean de Saint-Karnay alors procureur en fonction du prieur du couvent de Léhon (Dom Morice tome 1 colonne 1095).        1295 : Agnès d'Apigné atteste le fait qu'elle ait reçu du prieur et du couvent de Lehon les rentes pour les 3 premières années dues au seuls titre de ses droits dits de douairie .                                                                                                              1295 : Raoul de Coetquen, chevalier, et son fils Raoul font tous deux un emprunt aux religieux de Léhon apportant en garantie leurs moulins de Brachesac et leurs différentes appartenances (dépendances).                                  1295 : Guillaume le Loup et son épouse sont cités tous deux sur l'acte de prêt octroyé par le couvent de Léhon au seigneur Raoul de Coëtquen. Sur cette reconnaissance de dette Guillaume le loup est présenté au travers et de ses droits et de ses devoirs, droits et devoirs relatifs à ses moulins de Brachesac.            1299 : Raoul de Lanvallay                                                                                      1299 : Olive femme de feu Raoul de Lanvallay (Radulfi de Lanvalayo) augmente en y renonçant les fruits relatifs à ses moulins de Brachesac en faveur du couvent de Léhon, augmentation correspondant au 9ème des fruits perçus de façon coutumière. Cet acte nous confirme la fait que les moulins de Brachesac étaient aussi assis, pour certains d'entre eux,  en le vieux prieuré de Léhon.          1300 : Guillelmus de Lupo ou Guillaume le Loup conclu un accord avec les hommes et le prieur du couvent de Léhon. Cet accord porte sur ses moulins à foulage de Brachesac, moulins qu'il possédait par droits d'hérédité.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Dessin de Deroy. La chapelle de Beaumanoir ou l'ancienne église paroissiale représentée ici à droite des ruines de l'église abbatiale et au dessous du château de Beauvais assis en la paroisse de Lanvallay (Léhon entre Rêve et Rance, Me Picarda; 1997)

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Plan napoléonien de 1844 sur lequel a été réimplanté l'emplacement supposé des moulins de Brachesac. En 1844, l'ouvrage du dévoiement de la rivière, dans les jardins de l'abbaye de Lehon, a été entièrement effacé pour les besoins de la réalisation du canal d'Ille et Rance. Posés au plus près de la rivière, en contre-bas du plateau de Lanvallay, les moulins de Brachesac au 13ème siècle ne pouvaient pas être des moulins à vent. Cela est strictement impossible géographiquement. Quand l'Abbaye de Léhon fera édifier ses propres moulins à eau, [Texte ajouté le 23/11/2013: L'abbaye de Léhon possédait déjà au tout début du XII siècle ses propres moulins, probablement eux aussi moulins à bras, comme l'atteste d'ailleurs l'acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan. Les moulins de Léhon ou de l'Abbaye de Léhon apparaissent donc au travers de l'Ecriture bien avant ceux de Brachesac, presque 150 ans avant. Aussi, peut-on voir au XIII siècle, cela au travers de l'acquisition des seuls moulins de Brachesac assis en la paroisse de Lanvallay, la forte intention des moines de l'abbaye de Saint-Magloire de devenir ici même à Léhon, au plus près de leur abbaye, les seuls détenteurs de moulins à bras ? Il est possible cependant que les 1er moulins de l'Abbaye de Léhon cités lors de la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan soient malgrè tout les dits moulins de Brachesac assis au XIII siècle en la paroisse de Lanvallay. Si nous acceptons cette éventualité pour vérité nous sommes alors obligés d'accepter aussi que la paroisse de Lanvallay n'existait pas encore lorsque les dits premiers moulins de l'abbaye de Léhon seront cités pour la première fois lors de la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan] au tout début du 15ème siècle, les moulins de Brachesac ont disparu des chartes religieuses et juridiques  depuis longtemps. Tout au long du 13ème siècle cependant les moines et les prieurs successifs de cette abbaye n'arrêteront pas d'accepter et de recevoir des dons relatifs aux revenus de certaines parties de ces dits moulins de Brachessac et cela bien avant que ces mêmes moines décident  de réaliser leurs propres moulins. Ces derniers pour leur fonctionnement demanderont des travaux importants puisque la rivière sera elle dévoyée. Ces travaux en effet concerneront la réalisation, traversant tous les jardins de leur Abbaye, d'un grand canal lequel, par le rétrécissement de son réceptacle d'écoulement, augmentera ainsi grandement la pression de l'eau devant arriver sous les roues des dits nouveaux moulins.          Plusieurs chartes relatives aux dons ou aux baux allouant certaines parties des moulins de Brachesac à l'Abbaye de Léhon ont la particularité de présenter au côté de la donation de bâtis et de leurs dépendances la donation "d'hommes" aussi ces derniers travaillant alors à ces mêmes moulins et dont le travail, mais le fruit de leur travail seul, appartenait alors aux propriétaires respectifs de ces dit moulins. En effet en Bretagne l'esclavage ou le servage depuis très longtemps était alors aboli. La "donation d'hommes" concernait  alors en réalité la "donation" du fruit d'un travail par un ou des hommes réalisé. Tout nous laisse à penser aujourd'hui que les moulins de Brachesac étaient des molendinis Brachii ou moulins à bras.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

    Plan de reconstitution des travaux de dévoiement réalisés par l'Abbaye de Léhon pour le fonctionnement de ses moulins, travail exécuté depuis le plan du livre de madame Picarda, page n°42, plan originel fait avant 1825

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Plan originel de l'Abbaye de Lehon, avant 1825, plan reproduit dans le livre de madame Picarda intitulé : Léhon entre Rêve et Rance. 1997

     

     

    Nous avons très peu d'informations envers nous sur les différents moulins de Lanvalay lesquels, tous assis au plus près des monachis Beati Maglorii de Lehonio, sont  appelés, cela dès 1242, les moulins de Brachesac ou Molendinis de Brachesac (molendinis étant le pluriel de molendinium). Les seuls actes écrits que nous avons envers nous sont des actes relatifs à des dons ou donations lesquels, tous faits en faveur de cette Abbaye, furent tous réalisés entre 1242 et 1300. Cette période "d'existence" s’étira donc seulement sur quelques années disparaissant tout aussi vite qu’elle sera apparue dans les pages de notre histoire local ou régionale. Est-ce que la disparition si rapide des moulins de Brachesac ne serait-elle pas due à la réalisation de deux moulins à eau en la dite Abbaye de Lehon ces derniers remplaçant simplement les dits moulins de Brachesac ?         Dans la première partie du 15ème siècle en effet les moines de l'abbaye utiliseront l'énergie nouvelle de l'eau. [Texte ajouté le 23/11/2013: L'Abbaye de Léhon dès la charnière des XI et XII siècles possédait cependant déjà son propre moulin, peut-être à main lui aussi et cela au regard des chartes relatives aux moulins de Brachesac. La présence de ce moulin est attestée formellement en la charte religieuse accordant la réalisation du prieuré du Pont à Dinan, fondation faite vers 1100. Cette charte accordera effectivement au futur prieuré des droits de "pêcherie" lesquels s'appliqueront, cela au lendemain même de cette fondation,  entre le pont de Dinan sur la Rance et le "moulin" des moines de Lehon: Domino Abbati Willelmo ad opus apud Dinan converfaturorum piscariam suam a ponte de Rentia usque ad molendinum Monachorum de Lehone...  La présence aux XI-XII siècles d'un moulin relevant de l'abbaye de Lehon est donc formellement attestée par la seule lecture de cette phrase latine. Celui-ci était-il assis là ou demain seront assis les dits moulins de Brachesac ?Est-il "possible" que ce moulin cité lors de la fondation du prieuré du pont à Dinan ait été l'un des premiers moulins lesquels, demain, se nommeront de Brachesac ? Demain ces dits moulins de Brachesac seront tous dits êtres assis en la paroisse de Lanvallay. Si cela était nous serions alors obligés d'accepter aussi de la "non existence" de la paroisse de Lanvallay lorsque fut décidée la construction du prieuré du Pont à Dinan la première appellation écrite de ce "patronyme" lui apparaissant que vers 1132 cela au travers de l'église paroissiale" ]. A cette fin effectivement la construction de deux moulins à eau fut décidée par les moines de l'abbaye de Saint-Magloire de Léhon; cette décision fut faite en 1421 (Lehon entre Rêve et Rance de Françoise Picarda. 1997. Le livre de madame Picarda nous livre un plan très intéressant nous montrant les jardins de la dite Abbaye de Léhon avant 1825 quand les deux moulins de l'Abbaye fonctionnaient toujours. Ce plan est très important dans la mesure où il nous montre l'ouvrage de la canalisation de la rivière lequel ouvrage avait été réalisé par ces mêmes moines au bas moyen-âge. La rivière avait été ni plus ni moins que "coupée" et entièrement "dévoyée" cela via sa nouvelle canalisation. Après 1825 le moulin assis au port de Dinan disparaitra pour les besoins de la réalisation du canal d'Ille et Rance ce dernier obligeant en amont de celui-ci la réouverture du lit initial de la rivière au bas moyen-âge comblé au plus près de la dite abbaye de Lehon. Ce plan nous positionne aussi les prairies dites de Broussac lesquelles étiraient alors leurs étendues ou s'étire aujourd'hui le chemin de halage lequel, avant 1825, n'existait pas encore. 1825 fut aussi l'année de la réalisation du chemin de halage au port de Dinan. Voir ce chapitre).  Les différents actes relatifs aux moulins de Brachesac nous les présentent tous assis en la paroisse de Lanvallay et cela assis au plus près de la rivière mais assis également au plus près de ces moines (monachis). Mais où nos moulins de Brechesac pouvaient-ils êtres positionnés exactement ? Madame Picarda, dans son ouvrage, nous les implante en un lieu nommé encore aujourd’hui Broussac l’appellation de ce lieu trouvant ainsi, en ces mêmes moulins disparus depuis très longtemps, son origine même. Il est vrai que ce lieu répond à l’ensemble des éléments pouvant positionner les dits moulins géographiquement et il est vrai aussi que, très honnêtement, en la commune de Lanvallay, proche de l'abbaye de Léhon, il n’existe non plus aucun autre lieu ayant pu les recevoir tout aussi géographiquement. Mais ces moulins étaient-ils plusieurs ? Oui, cela nous le savons maintenant. Ces moulins étaient-ils des moulins de rivière ? Ces moulins étaient ils exclusivement des moulins à bled ou pouvaient-ils êtres aussi des moulins à fouler le drap ou le tissus ? Certains de ces moulins pouvaient-ils avoir été des fouloirs en lesquels on foulait le raisin aussi ? Les moulins à bras de Brachesac pouvaient-ils avoir été divers dans leur activité respective et cela au regard de leur multiplicité ?  En effet en 1299 Olive, alors veuve de Raoul de Lanvallay, renoncera en faveur du prieuré de Léhon à ses droits de "folagiun" et de "mouture" hier encore perçus en ses moulins de Brachesac [folagium pour le foulage des draps ou du raisin et "mouture " pour la mouture du grain. Dinan en effet au XII siècle comportera une activité très important propre à la "draperie" ayant en ses murs plusieurs maisons de draperies]. La présence de la culture de la vigne, au plus près du prieuré du pont à Dinan, est elle aussi attestée au bas moyen-âge et cela entre 1070 et 1118 lors de la fondation de ce prieuré puisque l'autorisation de cette activité est spécifiée dans cet acte de fondation lui-même. Le latin actuel ne semble pas connaitre la transcription ancienne du mot latin Folagiorum ou Folagii. S'il est vrai que les premiers actes écrits relatifs aux moulins de Brachesac, écrits à partir de 1242,  ne spécifient aucunement la spécificité de ces mêmes moulins, les deux derniers actes connus et écrits en 1299 et en 1300 précisent à l'inverse quant à eux cette spécificité recherchée aujourd'hui. En effet l'acte de 1299 relatif au don que fit Oliva veuve de Radulfi de Lanvalayo [Raoul de Lanvallay] au prieuré de Léhon comprend le terme écrit Folaigi  molendinorum; l'acte de donation réalisé en 1300 par Guillaume le Loup, donation faite au même prieuré, comprend lui aussi le terme  Folagiorum molendinorum. Folagiorum et Folagii semblent êtres deux mots latins apparentés au terme latin Fullo lequel servait à désigner, dans la Rome antique, un sujet romain souvent esclave travaillant à fouler les tissus dans une Fullonica ou Foulerie. Ces deux derniers actes nous indiquent donc clairement le principe même de certains des moulins de Brachessac lesquels étaient des moulins à fouler ces derniers étant présentés comme étant des Foliggi molendinum ou des Folagiorum molendinorum. Mais ces derniers étaient-ils des moulins à fouler les tissus ou bien le raisin ces deux activités étant toutes deux présentes au moyen-âge en la région de    Dinan ? Pouvaient-êtres aussi des  moulins à grains  ? Le raisin étant très tôt fouler à pied d'homme dans des cuves de bois le terme utilisé de molendinorum pour moulin semblerait indiquer plus tôt une activité liée au foulage des tissus surtout que les moulins de Brachessac (molendinum brachii désigant en latin un moulin à bras)  étaient situées au bord de la rivière de Rance. Deux activités semblent donc pouvoir êtres attestées en ces mêmes différents moulins; celle du bled puisque cette dernière est confirmée par la donation que fit en 1271 Robert d'Apigné et celle du tissus et de son foulage puisque cette activité est à son tour attestée en 1299 et 1300 et par la donation de la dite Oliva veuve de Radulfi de Lanvalayo et par celle que fit Guillaume de Lupo (cela à l'image de plusieurs rivières lesquelles connurent ainsi, en des points géographiques près proches, plusieurs moulins divers, et à bled et à foulon). 

    En abordant pour la premières fois ce sujet, ayant accepté leur localisation proposée, je ne comprenais pas trop comment, en ce même emplacement, on avait pu ériger plusieurs moulins. Les deux moulins de l'Abbaye de Léhon, qui eux apparaissent vers 1421, ont pu êtres édifiés que parce que des travaux de dévoiement de la rivière ont eux aussi été réalisés et cela afin de pouvoir permettre leur bon fonctionnement. Ainsi les moines de l'Abbaye de Léhon vont-ils réaliser une grande tranchée, dans les jardins de leur abbaye, cela afin de pouvoir amener l’eau indispensable et nécessaire à leur bon fonctionnement. Mais pourquoi ces derniers moulins n’avaient-ils pas été réalisés au plus près de la rivière ? Au plus près de l'abbaye de Lehon au moyen-âge la rivière de Rance était-elle suffisamment importante pour assurer en son lit normal le bon fonctionnement de moulins à eau ? Au regard de ces dits travaux de "dévoiement" réalisés hier par les moines la réponse semble bien devoir être "non". Il nous faut savoir qu’avant la réalisation du canal d'Ille et Rance que la rivière en cet endroit était régulièrement  "presque vide", et cela par manque d’eau, puisque les moulins du pont à Dinan sont présentés dans un acte de fermage rédigé au 18èmesiècle comme étant des moulins et de mer et de rivière. La mer remontant régulièrement au pont de Dinan, sans pour autant permettre une navigation un tant soit peu régulière, permettait toutefois d’amener le peu d’eau nécessaire au fonctionnement des moulins relevant eux du prieuré du Pont à Dinan. Mais pouvait-elle remonter jusqu’au pont de Léhon en dehors des très fortes marées exceptionnelles  pour permettre le fonctionnement de moulins identiques, à savoir et de mer et de rivière ? Probablement pas. Les moines au moyen-âge durent-ils aussi procéder à ces mêmes travaux de dévoiement afin de mieux pouvoir utiliser l’eau de la rivière en la canalisant (quelques années après l'inauguration du canal d'Ille et Rance, laquelle eu lieu le 01/02/1834, des travaux de modifications eurent lieu à l'écluse du Châtelier au port du Lyvet actuel. Dès 1839 l'élévation du plan d'eau, lequel étirait sa planitude entre la dite écluse et le port de Dinan, fut en effet envisagée afin de permettre la circulation, sur ce même plan d'eau, de bateaux de plus gros tonnages pouvant aller jusqu'à dépasser très largement les 100 tonneaux. La réalisation du canal d'Ille et Rance permit la présence, dès sa réalisation,  d'une eau de rivière permanente étirant son eau jusqu'à la dite écluse du Châtelier. Aujourd'hui encore, en aval de celle-ci, à marée basse, la hauteur de l'eau est régulièrement  minimisée et limitée alors à un simple chenal se dirigeant, tel un long serpent, vers la barrage de Saint-Malo. Avant l'édification ou la réalisation du dit canal d'Ille et Rance le port de Dinan asséché très régulièrement  connaissait donc les effets de la marée basse). http://lanvallayhistoire.eklablog.com/#!/les-tableaux-peints-a5546917                                L’étude de ces actes, tous relatifs à nos moulins de Brachesac, nous apprend aussi que plusieurs seigneurs étaient alors propriétaires de ces différents moulins et cela pendant cette même période indiquée au tout début de ce chapitre. La copropriété existait-elle déjà ici aussi ? Ainsi en 1242 ce sont Laurent Lecontier  et Guillaume Bahu lesquels, d'un accord commun, donnent au prieur de l'Abbaye de Léhon l’ensemble de leurs droits et rentes respectifs perçus sur une partie des moulins de Brachesac en leur possession à tous deux. En 1262, vingt ans après, une charte relative aux mêmes moulins est rédigée entre l'Abbaye de Léhon et les moines de Saint-Uriac et de Coymor. En 1271 une charte va enfin nous apprendre la fonction attribuée à ces même moulins et cela au travers d’une vente que réalisera Robert d’Appigné, alors écuyer. Robert vend en effet au prieur de l'Abbaye de Léhon l’ensemble de ses droits et possessions dont il est toujours propriétaire sur les moulins de Brachesac édifiés près de la Rance où sont les emplacements de leurs dépendances aussi ; il donne ainsi, avec ses mêmes droits et possessions sur ces moulins dits à bled, ses hommes qu’il détient en la paroisse de Lanvallay. Robert d’Apigné était possesseur de moulins à céréale lesquels demandaient donc une main d’œuvre  importante. Mais pourquoi cette main d'oeuvre ici nécessaire (la famille seigneuriale d'Appigné ou d'Apigné semble être originaire de le Rheu, terre située au plus proche de Rennes, au sud-ouest de cette même ville, terre sur laquelle cette famille seigneuriale fera bâtir un prieuré, en 1268. L'un des tous premiers membres connus de cette famille seigneuriale, lequel sera cité, est Olivier d'Apigné ce dernier apparaissant dans une charte de Conan IV, charte rédigée en 1158, lorsque ce duc confirmera à l'abbaye de Ste-Melaine de Rennes les droits que cette dernière possédait sur la monnoie de Rennes; à ce titre Olivier sera présenté comme étant l'un des Barons du duché et cela, en autre, aux côtés de Raoul de Fougères, Rolland de Dinan et Hamon Boterel. Olivier d'Apigné cependant apparait pour la première fois en 1141; il semble avoir un frère ou un parent très proche en la personne d'Alano de Apineio ou Alain d'Apigné. Ce dernier, trésorier de l'Abbaye de Saint-Mélaine de Rennes, sera cité plusieurs fois entre 1152 et 1194.  Robert d'Apigné, premier du nom, me semble t-il, sera quant à lui cité présent sur une charte rédigée en 1192, lettre que fit la duchesse Constance, fille de Conan IV,  lorsqu'elle permis l'établissement d'un marché à Saint-Malo, marché décidé à Nantes en présence de ce même témoin. Robert d'Apigné sera également cité en 1189 lors de l'union réalisée entre Galeran de Meulan et Marguerite de Fougères; à ses côtés est présent notamment Hascuphe de Soligné, seigneur de Dol. Robert apparait ainsi plusieurs fois et cela à plusieurs titres. En effet, si Robert d'Apigné parait comme témoin lors de la création du marché de Saint-Malo, il parait aussi directement sur deux lettres rédigées par la duchesse de Bretagne, Constance, lorsque celle-ci échangera des missives écrites avec l'abbaye de Sainte-Melaine de Rennes. En 1201, Robert d'Apigné échange une lettre avec Robert, alors chantre de l'église de Paris; il apparaitra une dernière fois lors d'une enquête réalisée sur les droits que possédait l'Evêque de Nantes. La seigneurie d'Apigné passa ensuite par mariage au sein de la famille seigneuriale de Boterel, Pierre Boterel étant cité comme possesseur de cette seigneurie en l'année 1410. Il est impossible de savoir aujourd'hui comment les seigneurs d'Apigné entrèrent en possession d'une partie des moulins de Brachessac et de connaitre les différents liens éventuels ayant pu se tisser entre eux et la famille seigneuriale de Lanvallay. Il faut cependant savoir qu'il y eu un acte judiciaire reliant ces deux familles seigneuriales, c'est celui qui opposa les moines de l'abbaye de Savigné à Guillaume de la Chapelle. Ce contencieux fut en effet jugé, entre 1072 et 1190, par Robert de Lanvallay alors sénéchal de Rennes; est alors cité comme témoin, lors de la rédaction du jugement apporté à cet acte de justice par Robert de Lanvallay, Olivier d'Apigné lui mème. Robert de Lanvallay, sénéchal de Rennes, aurait-il pu prendre pour épouse une enfant née Apigné ?            Beaucoup plus tard, en 1271, Robert II d'Apigné, notre Robert d'Apigné possesseur de certaines parties des moulins de Brachesac, semble avoir eu pour frère ou parent très proche Philippe d'Apigné lequel transmet à son épouse Sybille, celui-ci décédé, ses propres droits sur les mêmes moulins de Brachesac et leurs dépendances. Sybille semble perdre ainsi la totalité de ses droits lorsque Robert d'Apigné donna, peu de temps auparavent, l'ensemble de ses biens alors détenus sur les mêmes moulins et dépendances intégrant dans sa vente les propres droits de Sybille que celle-ci possédait de feu son époux Philippe d'Apigné. Sybille en cette même année 1271 acceptera de renoncer à son héritage en confirmant par donation la vente que fit Robert d'Apigné de ses biens, promettant aussi que rien ne pourra, à l'avenir, aller à l'encontre de cela, que cela soit par peur ou par crainte; attestant de cela par serment devant les dits moulins et dépendances. La confirmation de cette donation, laquelle fut envoyée à la Cour de Rennes, fut fait en octobre de l'année 1271) ? Quelles étaient ces mêmes dépendances ? Quels étaient ces hommes ici nécessaires par leur travail ? (il ne s’agit pas ici de la donation ou vente d’hommes quels qu’ils soient au prieur et à son abbaye. Les moulins étaient soumis à bénéfices moyennant des rentes imposées et les hommes, ici travaillant, devaient eux aussi amener un certain fruit par le résultat de leur propre travail. Ce sont ces bénéfices réalisés et sur les droits des moulins et sur ce même travail humain réalisé ici en ces moulins que Robert d’Appigné offrait ou cédait au prieuré. Mais quels pouvaient êtres ces moulins lesquels nécessitaient tant d’hommes ?).                                En 1277, seulement six ans après, nous apprenons que Robert Le Voyer cède pour une cession de 9 années seulement, mais cession toutefois reconductible, au prieuré de Léhon, tous les fruits de ses moulins et pêcheries de Brachesac moyennant une somme payée d’avance; un bail est alors établi (le terme pescherie laisserait-il cependant supposer la présence d’une eau de rivière ici permanente ? Cette charte est également plaisante à étudier dans la mesure où elle indique l'obligation pour Robert de subvenir financièrement aux éventuelles réparations des portions des dits moulins qu'il afferme à l'Abbaye.  A noter aussi que ces portions de moulins impliquent la présence de plusieurs moulins en ce même lieu et que ces derniers étaient suffisamment assez importants dans leur fonctionnement respectif pour causer d'éventuels besoins dits de réparation).                                                                                               En 1290 c’est Olivia de Lanvallay laquelle, alors veuve de Radulfi de Lanvalayo, écuyer défunt, donne au prieuré de Léhon son droit de mouture qu’elle possédait sur les moulins de Brachesac elle aussi. (Qui dit mouture dit bled; nous sommes alors à la fin du 13ème siècle. Les donations faites à des églises et aux abbayes sont alors fort nombreuses et fréquentes. Ainsi Gervaise de Dinan, seigneur de Dinan et Dame de Lehon, vicomtesse de Rohan, fit-elle de son vivant de nombreuses donations. Quant est-il des seigneurs de Lanvallay et de leurs donations faites ici même tout au long de ce même 13ème siècle ? Pour cette même période, en Bretagne, nous ne connaissons personnellement, dans la région proche de Dinan, qu'une seule donation de ces seigneurs dits de Lanvallay, celle qui fut faite par Raoul, ici présent.  Ces mêmes seigneurs se sont établis très tôt sur les terres anglaises, en Angleterre, sol sur lequel nous pouvons les suivre notamment par un acte de justice ce dernier s'étant étiré sur plusieurs années. Partagés entre deux sols séparés par la mer, cela peut peut-être nous expliquer la raison même du nombre très restreint des dons religieux faits ici même par les premiers seigneurs de Lanvallay. Il est vrai que nous pouvons les suivre au travers de leur rôle "politique ou militaire" respectif et cela dès la fin du 12ème siècle mais toujours est-il que le manque de donations religieuses, faites par eux même, toutefois nous interpelle surtout si nous laissons de côté la fondation faite vers 1217 du couvent des Frères Prêcheurs de Dinan lequel fut fondé par Alain de Lanvallay. La dite charte de Brechesac citant en 1299 Raoul de Lanvallay nous confirme cependant, et cela d'une façon certaine, de l'existence de cette même seigneurie alors ici toujours établie puisque cette même charte sera complétée, un peu plus tard, par une autre charte laquelle nous présente, en 1295, Renault de Lanvallay comme étant légalement le tuteur de Raoulet de Coëtquen encore enfant. Reprendre les faits et gestes des seigneurs de Lanvallay dans le chapitre qui leur a été consacré) Nous apprenons donc, en étudiant même brièvement ces quelques chartes, que l'Abbaye de Léhon en l’espace d’un peu plus d'un demi-siècle ne cessa de recevoir des rentes sur les dits moulins de Brechesac et cela par plusieurs nobles hommes. Ces moulins étaient donc multiples et différents nobles hommes, presque tous dits écuyers, étaient donc ensemble en possession de ces mêmes moulins et hommes. Mais comment étaient donc ces dits moulins de Brachesac ? Dans cette charte rédigée en1290, faite par la veuve de Raoul de Lanvallay cela en présence de son fils, clerc de son état, les moulins sont présentés orthographiquement ainsi : (et fratrem Johannem , priorem de Lehonio , tunc tempore , ex altera super quadam augmentacione folaigii molendinorum de Brachesac… : et le frère Jean, premier de Lehon, à ce moment, pour une augmentation des folaigii des moulins de Brachesac…) Peut-on voir écrit ici, au travers de l’écriture du mot Folaiggi, l’origine du mot Foulage ? Aurait-il pu y avoir, parmi les différents moulins de Brachesac, et des moulins à foulon et des moulins à bled ces derniers étant directement cités dans l’une de ces mêmes chartes ? Nous n’avons pas pu cependant retrouver le sens français du mot latin Folaigii. Le Latin écrit peut-il lui aussi nous aider ici dans notre recherche ? Il existait déjà  au bas moyen-âge différents types de moulins et parmi ceux-ci les moulins à bled et les moulins à foulon ces derniers servant en autre à battre ou fouler les draps ou les feutres pour les assouplir mais servant aussi à préparer les cuirs et les peaux (la présence des moulins à foulon est attestée au tout début du 16ème  puisque Louis XII, roi de France, confirme au sénéchal de la ville de Carcasonne, en 1503, l’autorisation de la réalisation d’un moulin à foulon. Mais quand était-il au 13ème  siècle ? Pouvaient-ils déjà existés ? Dinan, ville de drapier au moyen-âge, à la fin du 12ème siècle, utilisait-elle déjà les moulins à foulon pour ses propres draps ?). Nous avons vu, dans le chapitre consacré à Gervaise de Dinan, laquelle vivait au 13ème siècle, la présence en Dinan d’une activité de draperie liée à la manufacture des draps, quels qu’ils soient (Reprendre le chapitre consacré à Gervaise de Dinan dans la rubrique: Les origines de la Seigneurie de Dinan). Nous verrons dans un autre chapitre aussi, il sera lui consacré au prieuré du pont à Dinan, qu’en ce lieu, au 13ème siècle, existait implantée aussi, et cela au plus près du prieuré du pont et de la rivière, une activité importante liée à la préparation des draps.                                                                                                     Nous avons heureusement le terme Brachesac donné à nos moulins et l’expression Molendinum Brachii laquelle signifie les moulins à bras ; peut-on voir aussi, en le terme latin Brachii, lequel signifie bras, l’Origine orthographique éventuelle de l’appellation des moulins de Brachesac ?  Peut-on faire un rapprochement entre la multitude, si petite soit-elle, des moulins de Brachessac avec la petitesse du lieu de leur implantation géographique ? Peut-on également faire un autre rapprochement entre les moulins à bras, les dits moulins de Brachesac, et la multitude si petite soit-elle de l’ensemble de nobles possesseurs de ces mêmes moulins installés en notre paroisse de Lanvallay  (une charte rédigée en décembre 1291 cite encore la famille d'Apigné présente ici même et ayant toujours des droits et cela avant même qu'Oliva de Lanvallay ait donné ses droit de mouture au prieuré de Saint-Magloire. En effet une lettre fut émise en présence du procureur du prieur de l'abbaye de Lehon, scellée en la Cour de Rennes, lettre confirmant une rente de 60 soldes due par Jean de Saint-Karnay, aujourd'hui Saint-Carné, laquelle somme devait annuellement servir à Agnés, alors veuve de Robert d'Apigné et cela en ses raisons de droit de douairie qu'elle possédait toujours sur les dits moulins de Brachesac. Preuve Dom Morice colonne 1095) ? Peut-on une dernière fois faire un rapprochement avec la nécessité qu’ont les moulins à bras de faire appel à la présence d’hommes œuvrant et le fait que, plusieurs fois, les rentes de ces mêmes moulins ont été accompagnées d’hommes vivant en cette même paroisse , hommes travaillant en ces mêmes moulins dits de Brachesac ? Pourquoi l’ensemble de ces mêmes moulins n’ont-ils laissé aucune autre trace de leur existence commune ?                                                                        Pour finir ici ce petit chapitre il nous faut savoir que dernièrement, lors de la réfection d’un petit pavillon originel situé au plus près de la Rance, dans les jardins du prieuré de Léhon, fut découvert, enfouie dans la terre, une meule très ancienne laquelle semble être étrangement liée à la conception même des petits moulins à bras ; pièce unique, étrange et inconnue en notre région, nous pensions tous alors que c’était un très ancien moulin à noix. Avions-nous alors tous raisons ?

     

      

    Les Actes des moulins de Brachesac en Lanvallay

     

     

                                                                                                                                1242. Acquisition des moulins relevant  de Guillaume Bahu et Laurent Legontier

     

    1262. Les prieurés de St-Uriac et de Coymor et les moulins de Brachesac

     

    1271. Vente par Robert d'Apigné; Donation de Sybille d'Appigné et Quittance des droits payés pour la vente précédente au seigneur supérieur.

     

    1271. Don d'une partie des moulins de Brachesac par Robert d'Appigné 

    1277. Robert 1er le Vaier (Le Vayer). Cession d'une parties des moulins et pêcheries de Brachesac pour une durée de 9 années payées d'avance.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

      

    1291. Don d'une partie des moulins de Brachesac par Robert 1er d'Appigné

     

      

     

     

     

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

     

                                                                                                                                                                                 1295. Emprunt réalisé par Raoul de Coëtquen avec garantie sur les moulins de Brachesac ; acte second relatif au même emprunt

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

    1295. Attestation des rentes reçues par Agnès d'Apigné et perçues sur les ventes des moulins de Brachesac alors en possession du prieur et couvent de Lehon

     

     Accord passé entre Oliva de Lanvalayo, femme de feu écuyer Radulfi de Lanvalayo, accord relatf à un droit de foulage en ses moulins de Brachesac

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

      

                                                                                           Accord passé entre Guillaume le Loup relatif aux distroits de ses moulins de Brachesac

     

     

    et leurs traductions...

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    L'Abbaye de Lehon de Léon Gaucherel peintre français né et mort à Paris. 1816 - 1886

     

     

     


     

    1242.  Donation d'une partie des moulins de Brachesac 

     

    Universis Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, Gaufridus, Dei gracia Macloviensis episcopus, salutem in Domino.Noverint universi quod Laurencius Legontier et Willelmus Bahu dederunt coram nobis in perpetuam elemosina  prioratui de Lehon quicquid juris  et possessionis habebant  in molendinis de Brachesac ; ita quod pro posse suo partem ad ipsos  contingentem debent deliberare dicto prioratui si occasione  corum ab alique fuerit impedita, et hoc  juraverunt coram  nobis  pro se et successoribus  suis in futurum , et priorem ejusdem prioratus coram nobis investierunt de predictis in signum investiture et sesine eidem prioris tradito  nostro annulo  deaurato .Actum de consensu predictorum Laurencii et Willelmi, anno gracioMCCXL secundo

    Traduction : Pour tous les fils du Christ, nous faisons savoir par cette présente lettre nous Geoffroy, évêque de Saint-Malo par la Grâce de Dieu que Laurent Legontier et Guillaume Bahu ont donné devant nous à perpétuité en aumône au prieuré de Léhon  tous les droits qu'ils possédaient en les moulins de Brachesac. De sorte que pour leurs parties ils devront délibérer en le dit prieuré si éventuellement il y a une gène. A cela ils jurent devant nous, pour eux-mêmes et leurs successeurs  dans l’avenir (à venir) et le Premier (le père supérieur) du même prieuré devant nous a signé de son sceau suivant l’ancienne tradition de son anneau d’or. Fait avec les consentements des susdits Laurent et Guillaume, en l’année de Grâce 1242.

     

    1262. Les prieurés de Saint-Uriac en Bécherel, de Coymor en Trelivan et les moulins de Brachesac                                                                                            Universis presentes litteras, N...(Nicolas de Flac lequel fut évêque de Saint-Malo; il décéda le 16/10/1262)  Dei gracia Macloviensis episcopus, salutem in Domino. Noverint universi quod Petrus dictus Lemonnoier, clericus, attendens quod viri religiosi et devoti frater Guego, prior de Lehonio, et ejusdem loci conventus, ei graciam fecerint specialem, domos suas, seu prioratus de Quoymur et de Sancto Turiavo, cum voluntate et consensu reverendi in Christo patris domini Gaufridi, abbatis Majoris Monasterii Turonensis, concedentes  et tradentes sub firma in eorum litteris quas idem P.habet, sigillis eorum sigillatas comprehensa et contenta, dictis religiosis et eorum prioratui de Lehonio in recompensacionem dicte concessionis et tradicionis premissorum sibi facte, contulit et concessit in perpetuum mediatatem tocius porcionis quam ipse habebat et percipiebat, et percipere et habere poterat et consueverat, in molendinis de Brachesac, sitis in parrochia de Lanvalaio; jus, proprietatem, possessionem  et dominium, quod in predicta medietate habebat et habere poterat, in ipsos et dictum prioratum tradicione et concessione et presencium transferando; eo tamen in dictum prioratum tradicione et concessione et transactione dicte medietatis tocius porcionis sue quam habebat et habere poterat et habere et percipere consueverat in dictis molendinis apposito, et sibi salvo quod si dicti religiosi contra concessionem, et tradicionem quam eidem P.fecerunt de dictis domibus seu prioratibus suis et redditibus, exitibus et proventibus eorumdem prioratuum ...ire nituntur et per eorum reclamacionem, vel aliomodo, dictam eorum concessionem et tradicionem eodem P. de premissis factam contingeret revocari et penitus adnullari , extune dicta medietas porcionis sue quam eisdem religiosis et eorum prioratui de Lehonio contulit pretextu tradicionis et concessionis quam ei fecerunt de premissis domibus seu prioratibus suis, et eorum redditibus et proventibus ad ipsum Petrum revertetur libere et quiete. Quam vero medietatem premisse porcionis dictorum molendinarum eidem P. concedunt ad presens ad firmam sex librarum usualium duobus terminis statutis inter eos solvendarum ; videlicet sexaginta solidos ad nundinas Dinannenses, et sexaginta solidos ad Resurrectionem Domini , apud Lehonium; et ad eamdem firmam, dictis terminis eisdem religiosis persolvendam annis singulis, dictam medietatem habebit idem quandiu vixerit si eorum sederit voluntati ; dicto vero P. decedente, predicta loca de Qoymur et de Sancto Turiavo, cum omnibus melioracionibus et emendacionibus ibidem factis et habitis, una cum medietate predicta, durante tamen dictorum religiosorum concessione et tradicione predicta eidem P. facta , ad ipsos religiosos et eorum dictum prioratum libere revertentur , et ad hec fideliter observanda et tenenda ut dictum est superius, dictus P. se obligavit per juramentum suum corporale, obligavit et adstrinxit heredes suos racione bonorum suorum ad id quod dictum est superius ab ipso firmatum fideliter observandum. In cujus rei testimonium presentes litteras de consensu dictarum parcium duximus sigillo nostro sigillandas. Datum anno Domini MCC sexagesimo secundo, nense aprilis. (Archives des Côtes du Nord)

    Traduction : Par toutes ces lettres, Nicolas de Flac, par la grâce de Dieu évêque de Saint-Malo, Salut dans le Seigneur. Faisont savoir à tous que Pierre Lemmonier (Pétrus Lemmonoier), clerc,  assisté des religieux et du dévoué frère Guego, prieur de Léhon, et d'autres couvents , a fait une grace spéciale  en leurs maisons ou prieurés de Quoymur et de Saint-Uriac (ou de Sancto-Turiavo, 2 prieurés lesquels relevaient eux aussi du couvent prieural de Lehon; à savoir 2 prieurés situés respectivement et en la région de Bécherel et en la région deTrévron. Pierre Lemonnier dans cet acte offre donc avec grandeur, à ces deux prieurés relevant tous deux du prieuré de Léhon...) avec le consentement et la volonté de Geoffroy, révèrent père en le Christ Seigneur, abbé du Grand Monastère de Tours , (il) octroie et remet par l'entremise de ces lettres que le même Pierre a scellé de son sceau tout ce qu'elles contiennent aux dits religieux et à leur prieuré de Lehon dans l'indemnisation de la dite concession (nous allons apprendre par ce présent acte que, moyennant un montant annuel versé de 6 livres, le dit Pierre abandonnait aux prieurés de Quoymur et de Saint-Uriac, tous deux relevant du prieuré de Léhon, lui même relevant de la Grande abbaye de Marmoutier, la moitié  de l'ensemble de ses biens et droits assis en les moulins de Brachesac cet acte engageant le dit Pierre envers le dit prieuré de Léhon mais engageant aussi le dit prieuré de Léhon envers le dit Pierre, cet acte les engageant donc l'un envers l'autre et cela pendant tout le restant de la vie du dit Pierre Lemmonier. Nous avons affaire ici à un acte civile et religieux important ici puisqu'il assoit très clairement les différents droits des différentes parties) et les prémisses lesquelles lui ont été faite (prémisses: les premières démarches...), confère et accorde à perpétuité la moitié de ce que lui même perçoit et est habitué à percevoir dans les moulins de Brachesac situés en la paroisse de Lanvallaio ; le Droit, la Propriété, la Possession et le droit du Manger , toute cette moitié qui pourra être et de d'octroyer et tranférer ces dons  dans le dit prieuré    (et de donner et transferer à perpétuité au prieuré de Lehon, dans leur moitié,  l'ensemble de ses droits seigneuriaux applicables aux moulins de Brachesac alors en sa possession et que lui même perçoit et est habitué à percevoir, que cela soit ses droits de Droits, de Propriétés, de Possession, du droit de Table; le droit de Table étant la gratuité du repas quand un seigneur se rendait chez son vassal ) . Toutefois le dit prieuré ...texte en cours de traduction... 

     

    1271.  Vente de certains des moulins de Brasechac appartenant à Robert d'Apigné  en faveur du prieur et du prieuré de Léhon

    Universis presentes litteras visuris et audituris. Robert de Apigneyo, armiger, salutem in Domino. Noverint universi quod ego exscambiavi et vendidi priori et conventui de Lehonio, in perpetuum, totum pro toto, quicquid juris, possessionis et proprietatis , et proximitatis habebam et habere poteram in molendinis de Brachesac prope Lehonium, et in situ, at(t)achia et districtu et aliis pertinenciis dictorum molendinorum, cum districtu hominum meorum de Lanvalay, habendo et compellendo ad dicta molendina ; scilicet pro quadam summa pecunie de qua me teneo pro pagato ; et pro quadam pecia terre sita in parrochia de Lehonio prope Clarum montem, sub dominio ipsius prioris, que appellatur Closus, ubi fuit vinea Guegonis de Ponte, de qua peeia terre me teneo pro pagato, etc. Et obligo me et heredes meos omnia bona mea eisdem priori et conventui pro garantizando eisdem a matre mea et a Guillelmo de Apigne, et ab omnibus aliis secundum jus et usum patrie, etc. Datum mense octobris, anno Domini M° CC° septuagesimo primo

     Traduction : Pour tous ceux qui verront cette lettre et l'entendront. Robert d'Apigné, écuyer, bonjour dans le Seigneur. Que tous sachent que j'ai vendu contre compensation (vendu s'entend ici contre un échange financier ou des rentes financières annuelles) au prieur et au couvent de Lehon, à jamais, tout pour le tout, quelle que soit la loi, mes possession et propriétés que j'ai et que je pouvais avoir en les moulins de Brachesac à proximité de Léhon, et dans leur situation, les attachements (tous ceux qui peut relever de...tels les droits de péages ou de gites) et les quartiers (parties)  et les autres dépendances des dits moulins,  avec la partie de mes hommes  de Lanvallay nécessaires aux dits moulins (comme le rachat aujourd'hui d'une entreprise avec la reprise de l'ensemble des salariés nécessaires au bon fonctionnement de la dite entreprise); à savoir (contre) une certaine somme d'argent détenue (?) par le village et une certaine pièce de terre dans la paroisse de Léhon près de la montagne Claire , (ou célèbre montagne. Peut-être ici la montagne soutenant la place fort de Dinan ou l'assise de l'actuel château de Léhon. Il est grandement possible toutefois qu'il s'agisse d'une pièce de terre en l'endroit en lequel se dressera demain la chapelle dite de Clermont, aujourd'hui en l'actuel lieu dit de Clermont en Lehon; lieu dit surplombant la rivière de Rance en amont du château de Léhon) ,sous le contrôle du maitre (Robert semble ici avoir échanger avec le prieur et le couvent de Lehon  l'ensemble de ses droits sur ses moulins de Brachesac en échange d'une pièce de vigne appelée Closus ou le Clos, pièce de vigne relevant du maitre ou prieur. L'engagement donné par Robert au couvent semble nous faire comprendre que par cette même pièce de Vigne Robert dorénavent, pour ce même bien, relève directement du prieur)  où il y a la vigne de Guegonis du Pont en une piece de terre qui est appelée Closus, que je possède dans le village etc. Et j'engage ainsi que mes héritiers  tous mes biens que j'avais et au couvent; pour garantie ma mère et Guillaume d'Apigné et tous les autres droits en usage dans le pays (se porte en garantie pour cela). Donné au mois d'Octobre année de Seigneur 1271.

     

    1271.  Don d'une partie des moulins de Brachesac par Robert d'Appigné.

    Universis presentes litteras inspecturis vel audituris ; officialis Dolensis , salutem in Domino . Noverint universi quod , coram nobis in jure constitutus , Robertus de Appigneyo , armiger , dedit et concessit  prioratio et monachis Beati Maglorii de Lehonio , in puram elemosinam et perpetuam , pro anniversario suo in dicto prioratui post decessum suum annuatim celebrando , terciam partem tocius porcionis quam idem Robertus habebat et habere poterat in molendinis de Brachesac super Rinciam , prope dictum prioratum , et in situ , et actachia , pertinenciis dictorum molendinorum , habendam eisdem religiosis in perpetuum plene et libere , com omni juri districtus hominuù suorem de tarrochia de Lanvaley , et com omni jure possessionis , proprietatis et proximitatis dicto Roberto , racione dicte parte , contingente . Et obligavit idem Robertus eisdem religiosis donacionem predictam , et ad saciendum haberi ad dicta molendina districtum hominum suorem de parrochia de Lanvaley , quancunque contigerit dicta molendina vel eorum alterum fieri seu aptari ad molendinum bladum prout dictus districtus , etc . Datum die martis ante festum Beati Dyonisii , anno Domini MCC septuagesimo primo par Raoul , archidiacre de St-Malo , et Jean de Nogento , clericus custos sigilli domini ducis Britannie ad contractus in terre Dynanni  

    Traduction : Pour tous ceux qui verrons et entendrons cette présente lettre, officielle de Dol, salut en le Seigneur; Sachez tous que devant nous, en cet endroit, Robert d'Apigné écuyer, a donné et accordé au prieur et aux moines de Saint-Magloire de Lehon, pour la célébration annuelle de l'anniversaire de sa mort, dans ce prieuré, la troisième partie que ce même Robert  peut posséder et possède dans les moulins de Brechasac sur la Rance situés à proximité du dit prieuré et dans le situation et l'état des dits moulins à jamais dans le domaine de la religion, pleinement et librement avec tous les homme relevant de sa terre de Lanvallay, et tous droits de possession, propriétés ,relevant de Robert. En raison de cela, Robert a promis de donner cela aux religieux et de donner pour les moulins ses hommes de la paroisse de Lanvallay quel que soit l'état des moulins à blé comme le dit cet acte. A été donné le mardi de la fête de saint-Denis, année du seigneur 1271, par Raoul archidiacre de Saint-Malo et Jean, secretaire et gardien du sceau du duc de Bretagne pour les contrats en terre de Dinan.

     

    1271. Donation de Sybille d'Appigné.  

       Universis presentes litteras visuris vel audituris , officialis curie Redonensis , salutem in Domino. Noverint universi quod , coram nobis in jure constituta , Sibilla , relicta defuncti Philipi de Apigneyo , militis , racione escambii et vendicionis quam Robertus de Apigneyo , fecerat priori et conventui de Lehon , de tota porcione quam idem Robertus habebat , et habere poterat , in molendinis de Brachesac , prope prioratum de Lehon , et in situ , atachia et districtu , et aliis pertinenciis dictorum molendinorum , non vi , non metu , nec dolo ad hoc inducta , quittavit , et resignavit penitus eisdem priori et conventui quicquid ipsa Sibilla racione dotalicii , seu donacionis propter nupcias , et alio quoquo modo reclamare poterat in predictis molendinis , et eorum pertinenciic , juramento a dicta Sibilla sponte prestito corporaliter coram nobis quod in predictis molendinis et eorum pertinenciic nichil de cetero reclamabit , etc. Datum mense octobris, anno Domini MCC septuagesimo primo.

    Traduction : Pour tous ceux qui verront et entendront cette lettre, Officiers de la cour de Rennes, salut dans le seigneur. Sachez tout ce que en droit, j'ai voulu donné, Sybille veuve de feu Philippe d'Apigné, écuyer, en raison de l'échange et de la vente que firent hier Robert d'Appigné et le couvent de Léhon sur tout ce que possédait le dit Robert dans les moulins de Brachesac, en cet endroit près du prieuré de Léhon, et en les dépendances des dits moulins, il n'y aura pas de force ni de peur et rien de pourra être utilisé à cet effet par ce que cela a annuler tout ce que Sybille possédait de droit en raison de la dote de son mariage en les moulins et en leurs dépendances, rien de pourra s'y opposer. Sybille physiquement en a fait volontairement le serment devant les dits moulins et leurs dépendances etc. Daté du mois d'Otobre, année du Seigneur 1271.

       

    1271. Quittance des droits payés pour la vente réalisée par le dit Robert d'Apigné

     
    Universis presentes litteras inspecturis et audituris, Radulfus de Coiquien, miles, salutem in Domino. Noverint universi quod prior de Lehonio plenarie satisfecit nobile de XL libris, usualis monete, pro vendis vendicionis et exse ambii quam Robertus de Apigneyo fecit eidem priori de tota porcione quam idem Robertus habebat et habere poterat in molendinis de Brachesac, et in  situ , atachia et pertinenciis dictorum molendinorum ; et quod Gillelmus de Apigneyo dictis vendicioni et exscambio  expresse consenti, et juravit coram nobis, pro se et suis, quod in dictis molendinis et eorum pertinenciis nichil de cetero reclamabit. In cujus rei testimonium et munimen, de consensu dicti Guillelmi, dedimus eidem priori presentes litteras sigillo nostro sigillatas. Datum mense octobris, anno Domini MCC septuagesimo primo. 

    Traduction : Pour tous ceux qui verront et entendront ces présentes lettre, Raoul de Coëtquen, chevalier, Salut en le Seigneur. Faisons savoir à tous que le prieur de Lehon est pleinenement satisfait des 40 livres d'argent courant pour toute la vente effectuée préalablement par Robert d'Apigné, de toutes les parties que Robert pouvait avoir en les moulins de Brachesac et dans cette situation, les attachements et les dépendances des dits moulins et que Guillaume d'Apigné consenti expressement la dite vente et échange et jura, devant nous, pour lui et ses amis ce qui avait été dit dans les dits  moulins. Et sous serment devant nous, pour lui et ses amis, que pour les dits moulins et dépendances  qu'à l'avenir et ne réclamerait rien. En foi de quoi, et afin de renforcer le consentement du dit Guillaume, nous avons en premier donner ces présentes lettres scellées de notre sceau. Daté du mois d'octobre, année du seigneur 1271.

     

    1284. Accord relatif à la vente faite au prieuré de Lehon par Robert d'Appigné

     Universis presentes litteras inspecturis et audituris officialis curie Dolensis Salutem in Domino. Noveritis quod cum Robertus d'Appigneyo, per curiam Domini Radulphi de Quoyquio , militis, vendidisset  et concessisset religiosis  viris priori et conventui  de Lehonio totam porcionem quam  idem Robertus habebat et habere poterat in molendinis de Brachesac, prope Lehonium , sicut dictus miles dicebat, in jure coram confitens quod ex parte dictorum religiosorum satisfactum est sibi de vendis predicte vendicionis ; ac idem miles attendens , ut dicebat , habere debere fructus et levata dicte porcionis de tribus annis , secundum statutem illustrissimi  domini regis Francie ; confessus est in jure coram nobis se levasse et recepisse  a dictis religiosis quadraginta libras monete currentis pro levatis  predictis ; er promisit et concessit in jure coram nobis dictis religiosis , et tenetur eosdem religiosos garantizare , deliberare et indempnes observare ab omnibus et contra omnes , super levatis predictis , et statuto , et attenamento dicti domini regis . Et super premissis observandis et integrandis , obligavit in jure coram nobis dictus miles , eisdem religiosis , se et heredes suos , et omnia bona sua mobilia et immobilia : ad que tenenda integraliter , et observanda , et adimplenda dictum militem coram nobis presentem consencientem et premissa esse vera confitentem in scriptis sentencialiter condempnamus . datum ad peticionem dicti militis in premissorum testimonium sigillo curie Dolensis sigillatum dictis religiosis , mense septembris , anno Domini MCCLXXX quarto.                              Traduction : Par toutes ces presentes lettres, regardez et écoutez la Cour officielle de Dol; Salut dans le Seigneur. Sachez que Robert d'Appigné, devant la justice du seigneur Raoul de Coëtquen (le sens de cette phrase nous laisse comprendre, Robert d'Apigné comparaissant devant la justice de Raoul de Coëtquen, que ce même seigneur d'Apigné était vassal du dit seigneur de Coëtquen. La seigneurie de Coëtquen ayant comme vassal Robert d'Apigné, les droits de fiefs et de juridictions relatif à ses mêmes parties des moulins de Brachesac appartenant au dit Robert revenaient de ce fait au seigneur de Coëtquen; nous avons probablement ici à faire avant toute chose à une donation religieuse) , écuyer, a vendu et a concédé au prieur et aux hommes du couvent de Lehon l'ensemble des biens que le dit Robert avait et pouvait avoir dans les moulins de Brachesac près de Lehon. Que le dit soldat dit reconnaitre et être satisfait de la vente qui fut faite aux dits religieux et le dit soldat devoir accepter, comme il le dit, la levée des fruits (recettes) de 3 années selon la loi de l'illustre roi de France (?). Il reconnait que cela a été traité dans le droit  et reconnait avoir reçu des religieux une somme de 40 livres d'argent courant levée et promet de toujours accorder aux dits religieux ce qui a été dit devant nous dans le droit. De tenir et de garentir (cela) aux mêmes religieux, de déliberer et de ne pas exiger, d'observer tout cela  et contre tous et de faire cela sur tout l'ensemble et de respecter tout ce qui a pu être précédemment intégré et le dit chevalier engage dans le droit, aux mêmes religieux, lui même et ses héritiers, l'ensemble de ses meubles et immeubles (en cas de nos respect du contrat) et le dit soldat observer cela dans tout son accomplissement et de tenir pour vrais, par écrit, ce qui a été dit ci-dessus. Donné à la demande du dit soldat, pour premier témoin, sous le sceau de la Cour de Dol et la signature des dits religieux le mois de  septembre, année du seigneur 1284.  

                                                                                                         1291. Rente due à Agnès d'Appigné chaque an au jour de la foire dite du Liège à Dinan

       Sachent touz que en notre court a Reygnes en dreit establie, Agnes la degrepie (vieux mot français ayant donné le mot deguerpir lequel signifiait dans un premier temps, le fait de délaisser une chose. Degrepie signifie ici le fait d'être veuve de...) feu Robert de Appigne, escuier mort, reconnut, present le procureur ou prioul e au covent de Lehon, que comme Jehan de Seint Karaey, borgeis de Lehon por lesdiz prioul e covent, fust oblige e tenu rendre a ladite Agnes chescun an tant comme ladite Agnes vivra, sexante souz de ferme, por la porcion que ladite Agnes poeit e deveit aveir pa reson de donaeson de noce e de doere es molins de Brachesac, a Lehon, e par la reson doudit Robert jadis mari a ladite Agnes; cel est asaveir trente souz dedenz la feire a Dynan, e les autres trente souz dedenz le liage de Dynan prochain ensevant ; ladite Agnes de ladite ferme desditz sezante souz se tint a paiee entierement dusques a la fin de quatre anz desdiz prioul e covent, le terme desdiz quatre anz comencent a la feste de Seint Berthelemer en lan Nostre Seignour mil e dous anz e quatre vinz e doze ans; e quita ladite Agnes en nostre dite court ledit Johan de ladite ferme, duques a la fin dou terme davant dit, etc. Ce fut done ou meis de deleir en lan de grace mil et douz cenz e quatre vingnz e onze anz. (le sceau d'Agnès d'Appigné représente deux fleurs de lys appointées).

    Traduction : Que tous sachent qu'en notre cour de Rennes établie en droit, qu'Agnès la veuve de feu Robert d'Apigné, écuyer mort, reconnu, (écuyer reconnu mort) présent le procureur du prieur et couvent de Lehon, que Jehan de Saint-Carné, bourgeois de Lehon, pour le dit prieur et couvent, fut obligé et tenu de rendre à la dite Agnès chaque année  tant que la dite Agnès vivra, soixante sous ferme (soixante sous relatifs à la ferme ou bail établit...) , pour la portion que la dite Agnès possède et doit avoir en raison de sa donation de noce et de douairie (douairie: partie d'un bien qu'un défunt laissait à son épouse avant de mourrir afin de pouvoir l'assurer financièrement pendant le restant de ses jours, elle lui survivant) en les moulins de Brachesac, en Léhon (près de...) et pour la raison du dit Robert (ce dernier lui ayant fait acte de douaire) , jadis mari de la dite Agnès. Ceci à savoir 30 sous dedans (en le jour de...) la foire de Dinan, et les autres 30 sous dedans le liège de Dinan (le jour de la fête du liège à Dinan) prochain en suivant (en deuxième réglement). La dite ferme des dits 60 sous, à la dite Agnès sera tenue (respectée) et payée entièrement jusqu'à la fin de la 4ème année par le dit prieur et couvent (nous avons ici à faire à une rente de douairie laquelle fut établie par Robert d'Apigné lorsque celui-ci rédigea sa vente ou son échange financier avec le prieur et le couvent de Léhon. Portant sur ses moulins de Brachesac lui appartenant, cet échange financier semble avoir eu certaines ressemblances avec notre actuel droit dit de Viager . Cette rente ou clause dite de douairie était donc due à Agnès par le prieur et le couvent de Léhon au nom même de cet échange financier hier établi entre le dit Robert et le dit couvent. Devant être versée chaque année en deux versements, elle était établie pour une durée de 4 années mais reconductible une fois parvenue à terme et cela tout au long de la vie de veuvage de la dite Agnès d'Apigné)  le terme des dits 4 ans (cette période de 4 années reconductibles commençant...)  commençant à la fête de Saint-Barthelemy, en l'an (prochain) de notre Seigneur 1292   Etc. Ceci fut donné au mois deleir (?) en l'an de Grâce 1291.

     

     1295. Attestation de la rente due et versée à Agnès d'Apigné par le prieur et couvent de Léhon, rente perçue sur les moulins de Brachesac hier échangés financièrement entre le dit prieuré et feu le mari d'Agnès, Robert d'Apigné

     Sachent toz que come Agnès, jadis famme Robert d'Apigné, écuier, mort deige, (mort d'âge) aveit e perceivre par checun an tant come elle vivra, sus les molins de Brachesac, par la men du prioul, ou du couvent de la priouree de Lehon, sexante souz de monaie corante; cel est a saveir es foire de Dynan par checun an , autres trente souz tant par rayson de doayre e de donaison por noces que par la raison dudit Robert jadis son mari; ladite Agnès par nostre court a Reynes en dreit establie, reconnut que lesdiz prioul et covent li ont fet paiement e satisfacion desdiz seixante souz jusques a le fin du terme de trais anz procheins e continuement  a venir, comenceanz a la feste de Seint Berthelemer apostre, lan de grace mil e douze e quatre vignz e sesze anz; e se tint ladite Agnes desdiz prioul e covent par nostre court en dreit entierement a paiee desdiz seisante souz, jusques a la fin du terme desusdit, e les en quita; e promist e octrea ladite Agnes a garantir, delivrer e desfendre lesdiz prioul, etc. ce fut done ou mois de fevrier, en lan de graice mil e dous cenz quatre vingt e quinze ans.

    Compréhension : Que tous sachent qu'Agnès, jadis femme de Robert d'Apigné, écuyer, mort par son âge, a et perçoit par chaque an, tant qu'elle vivra, sur les moulins de Brachesac, par la main du prieur ou du couvent du prieuré de Lehon, soixante sous de monnaie courante, ceci à savoir le jour de la foire de Dinan par chaque an, autres trente sous, tant pour sa douairie et par la raison même de ses noces que par la raison dudit Robert, jadis son mari. La dite Agnès, en notre de cour de Rennes, établie en droit, a reconnu que le dit prieur et couvent lui ont fait paiement et satisfaction des dits soixantes sous jusqu'à la fin du terme des ans prochains et continuellement à venir (rente pour une période renouvelable de 3 années, période ici acquittée et bientôt venue à terme)  commençant à la fête de la Saint-Barthelemy l'Apôtre en l'an de grâce mil deux cent quatre vingt seize (la prochaine période de 3 autres années devant commencée en 1296 en ce même jour de Saint-Barthelemy), et se tint la dite Agnès et les dits prieur et couvent en notre cour en droit (pour respectivement) entièrement payé (et recevoir) les dits soixante sous, jusqu'au terme ci-dessus dit et les en tinrent quittes (la dite Agnès) et promis et octroya (en échange de la rente versée)  la dite Agnès a garantir, délivrer et a défendre le dit prieur etc. Ceci fut donné (fut fait) au mois de Février  en l'an de Grâce mil deux cent quatre vingt quinze.

     

     

    1277.  Cession de moulin et de pêcherie pour une période de nef années, moyennant une rente payée d'avance. Ceci est le bail le plus ancien rédigé en notre commune                   

    Sachent toz en notre court en dreit establi, Robert dit le Veier, escuier, o la volente et o lasentement Estaye mere ; e Mahaut fame dudit Robert, vendit balla e otrea a religious homes, au prioul e au covent de Saint Magloire de Lehon, touz les fruiz e les essues de toute la portion laquele ledit Robert aveit , et poeit aveir, es molins e es pescheries de Brachesac pres Lehon, o toutes lor apartenances ; a aveir e a percevire esdiz religious quitement e franchement, dusques a la fin du terme de noef anz procheins ; e continuement a venir, commencanz au jor de la date de ces lettres, por une certaine soume de pecune audit Robert desdiz religious pree, e de laquele ledit Robert se tint a paie si come il le recognut par devant nous en dreit ; e est tenu le dit Robert feni e acompli le terme de diz noef anz rendre e paier esdiz religioux tous les despens lesquex religious, ou lor alloe par lesdiz noef anz feront es facons e ou reparement desdiz molins e de lor apartenances por la partie des despens desdiz molins qui escherra, e avendra ladite portion au plaint dit dudit prioul a prover par toute preuve. E est tenu ledit Robert, e promit garantir, defendre, e delivrer esdiz religioux par lesdiz noef anz ladite portion o les fruiz e o les essues e ses apartenances queles que eles saient ; e promit, graa e airea se il defallait a garantir, defendre e delivrer esdiz religioux lesdites choses durant ledit terme si come il est dit pas desus, rendre e paier touz les domages, les couz et les missions que lesdiz araient, feraient ou soutendraient por les ladite faute, au plaint dit dudit priol, senz autre preuve; einsi toute vais que ledit Robert accompliz lesdiz noef anz ne porra riens reclamer en ladite portion desditz molins dusques il ait fet satisfacion ou paement esdiz religious des facons, des despens, des couz e des missions davant diz si come il est dit par dessus. E a toutes cestes choses et chescune de les tenir, garder, acomplir e senz venir encontre, oblija ledit Robert esdiz religious lou, ses heirs, ses succesors e touz ses biens, Ee fut done le jor de merscredi avant la Purification Notre Dame Virge en lan de grace mil e dous cenz e seixante e dez e sept.      

    Sachez  tous qu'en notre court établie en droit, Robert dit Le Voyer (ou le Villageois en vieux françois) , écuyer, avec la volonté et le consentement de sa mère Estayce et celui de Mahaut, femme du dit Robert, que le dit Robert loue à bail aux hommes religieux et au prieur et au couvent de Saint-Magloire de Lehon, tous les bénéfices et les recettes de toute la propriété que ledit Robert possède et peut posséder sur les moulins et les pêcheries de Brachesac près de Lehon et toutes leurs dépendances aussi (les dépendances étaient les logements ou maisons lesquels recevaient les tourneurs de meules à bras, dans le cas bien sur de moulins à bras) ; bénéfices et recettes que les religieux auront et percevront d'une façon quitte et franche jusqu'au terme du bail du neuf années, et continuellement renouvellés, lequel bail pourra être reconduit, ceci commençant au jour de la date de ces lettres, et pour une certaine somme d'argent versée au dit Robert et perçue desdits religieux présents et de laquelle le dit Robert reconnait avoir reçu en droit par devant nous, et est tenu, le dit Robert, le temps de dix neuf ans a terme et accomplit, a rendre et a payer, rembourser aux dits religieux toutes les dépenses réalisées soit en façon soit en réparation  qui surviendront au cours de ces 9 années ainsi que toutes les autres réparations lesquelles relèveront de tout ce qui appartiendra ou relèvera des dépendances des moulins . Et est tenu le dit Robert de promettre et de garentir, a défendre et a délivrer aux dits religieux, pour  les dites neuf années, la dite portion de ses moulins  qui leur baille et les bénédices et les recettes et ses appartenances quelles qu'elles soient et promettre, solennellemente et pas autrement que s'il lui fallait se dessaisir de sa garantie, de défendre et délivrer les dits religieux des dites choses avant la fin du bail comme il est dit ci-dessus, il devra rendre et payer tous les  dommages, les coûts et les missions que les dits religieux seraient dans l'obligation de faire et de soutenir par la dite rupture du bail, à la seule plainte du dit prieur sans que celui-ci ait à apporter une preuve ; ainsi toute chose que le dit Robert acomplira pendant les neufs ans du bail, ne pourront faire l'objet d'une remise sur les différentes parties allouées des dits moulins jusqu'à qu'il soit fait satisfaction du paiement des dits religieux en remboursement des façons, des dépenses, des coûts et des missions énoncées ci-dessus comme il est expliquer ci-dessus. Et à chacune de ces choses il devra s'en tenir, les garder et les accomplir et sans pouvoir venir en leur encontre, obligeant le dit Robert, envers les religieux, à mettre en garantie ses biens, engageant en cela ses heritiers et ses successeurs etc. Cet acte fut réalisé le jour du mercredi avant la Purification  de Notre Dame la Vierge en l'an de grâce mil deux cents soixante dix sept.     

                                                           

    1277. Donation de Robert le Vaier à la grande abbaye de Saint-Martin, ou l' abbaye de Marmoutier, l'abbaye mère du couvent prieural de Lehon.  

    Robert dit le Veier escuier, o li volente de Estaixe mere e de Mahaut fame dudit Robert, obligea es Religioux tote la portion laquelle le dit Robert aveit e pooit avoir ez molins e ez pescheries de Brachesac, en mil e douz cens e sexante e dez e sept.                                                                    Traduction : Robert dit le Veier (le Villageois) Ecuyer, et la volonté d'Estaise sa mère et celle de Mahaut femme du dit Robert, donne aux religieux toute la portion laquelle le dit Robert avait et peut avoir en ses moulins et pêcheries de Brachesac, en mil deux cent soixante dix sept.

    Radulfus  Archidiaconus Macloviensis, etc. Noveritis quod Robertus dictus Villicus Armiger, cum assensu et voluntate Stacie matris et Matillis uxoris suarum, concessit in eleemosynam Prioratui de Lehon quidquid habebat in molendinis et piscariis de Brachesac prope de Lehonium, etc. In cujus rei testimonium dedimus has Litteras sigillo nostro et sigillo dicti Roberti sigillatas. Datum die Sabbati post Purificationem B.M Anno MCCLXXVII. Traduction : Raoul, Archidiacre de Maclou (Saint-Malo)  etc. Vous devez savoir que le dit Robert, responsable écuyer, avec l'assentiment et la volonté de Stacie sa mère et Matilde sa femme, accorde en aumône tout ce qu'il a en les moulins et pêcheries près de Lehon et ainsi de suite. En foi de quoi nous avons donné cette lettre scellée de notre sceau et scellée du sceau du dit Robert. Donné sur le Sabbat après la Purification de la Bienheureuse-Marie. Année 1277. 

     


    1295. Emprunt réalisé par Raoul de Coëtquen et son fils Raoul mineur 

    A tous ceux qui verront et entendront cette lettre, Thibaut seigneur de Rochefort, vicomte de Donges, chevalier, salue en Notre seigneur. Sachez tous que en notre Cour, au Chateau Neuf de la Noë, en droits établis, Raoul, seigneur de Coëtquen, chevalier d'une part, et frère Geffroy le Roy, prieur de Ploermel, procureur des hommes religieux du prieuré et couvent de Léhon, de l'autre part, veut et octroye le dit procureur au nom ci-dessus dit, que comme le dit chevalier et Raoul son fils ont donné une lettre (une reconnaissance de dette) aux dits religieux de notre dite Cour de Chateau Neuf de la Noë, que cette lettre contien plusieurs articles lesquels sont contenus (probalement en autre une liste des différents mobiliers et immobiliers déposés au titre de la garantie du bon remboursement de cette même dette) ; en laquelle il est contenu (qu'il est écrit que...) qu'ils ont reçu à présent des dits religieux cinquante livres de monnaie courante et que toutes les fois que le dit chevalier et son dit fils, ou leurs représentants, rendront et paieront aux dits religieux les dites cinquantes livres (qu'ils rembourseront au dits religieux), qu'ils seront ou ne seront point en lestat envers les dits religieux (qu'ils ne seront plus redevables) , et les dits religieux seront vers eux comme ils étaient au temps où cette lettre fut donnée (avant que cette lettre soit donnée), et leur seront toutes leurs raisons des dites parties sauvées sur les parties des moulins de Brachesac et leurs appartenances (les différentes parties et appartenances des moulins de Brachesac de Raoul de Coëtquen, déposées en garantie au nom de ce même emprunt, devant êtres alors entièrement levés) . En tant que témoin de cette chose nous avons donné au dit chevalier et fils cette présente lettre scellée en celle de notre Cour au Chateau Neuf de la Noë, ensemble et le sceau du dit couvent, à mayre fermete (de main ferme ?) , sous nos droits et à tous autres. Ce fut donné le jour de samedi après la fête de Saint-Marc l'Apôtre, en l'an de grâce mil deux cent quatre vingt quinze.

     

    1295. Reconnaissance d'une dette établie par Raoul de Coëtquen et son fils sur leurs moulins de Brachesac, dette relative à une somme de 50 livres prêtée par le prieuré de Léhon à ces mêmes seigneurs

    Sachent tous que en nostre Court au Chastel neuf de la Noe en dreit establi, Raoul seignour de Quoyquen Chevalier e Raoullet de Quoyquen fis audit Seignour, o lauctorite de Renaut de Lanvalay, Escuier, Tutour e Curatour audit Raoullet e a ses biens, de la volonte audit seignour la sollemnite que dreit requiert sur ce fete, e ledit tutour ou nom dudit Raoullet, Voudrent e Octreverent que toutes les lettres e les obligacions que religioux homes le priour e le couvent de Lehon ont seellees, tant ou seel de nostre dite court, que ou seel de la court de Doul, e pu seel audit seignour de Quoyquen, sus les molins de Brachesac, sis en la parroysse de Lanvalay, jouste Lehon, sus lattache, sus le fie, sus les pescheries, sus le destreit, sus la seignorie e sus les apartenances saient e demorgent en lour vertu, e en lour fermete, e osterent tous les empeschemenz e toutes kes sientes que eux avaient fez contre lesdiz religioux e poaient fere por la reyson desdites chouses. E reconnurent ensorquetout eux aveir eu e receu desdiz religioux cinquante livres de monaye courante, por cause de leal prest qui lour a este fet desditz religioux en deniers nombrez, e douquel prest e desquex deniers eux se tindrent desdiz religioux entierement a paiez. E pour fere paiement e satisfacion esdiz religioux desdites cinquante livres, lesdiz seignour, son fis e tutour, e lauctorite, e ou nom desusdiz, embaillerent par nostre dite court, obligerent, octreverent e assignerent esdiz religioux e a lours successours tout quanque de dreit, de propriete, de possession, de seignourie, de sesines, de obeossances, redevances e autres chouses queles que il saient, o lour aparteances, le tout pour le tout, eux avaient e poaient aveir e devaient esdiz molins de Brachesac, o toutes lour apartenances, si come il est dit par desus tant par rayson de cele partie come Guillaume dou Lou e sa famme ont e peuvent aveir e deivent esdiz molins o lour apartenances, que par autre reyson quele que elesoit, le tout pour le tout; e donerent e octreyerent esdiz religioux simplement, purement, en aumosne pour le salu de lour ammes e de lour predecessours tous les fruiz, les essues, e les levees que lesdiz religioux, ou ceux qui auront cause deux aront e percevront desdites chouses, jusques a tant que lour paiement soit fet entierrement desdites cinquante livres, etc. Ce fut done ou mais de septembre, ou jour de samadi apres lExaltation Seinte Croiz, en lan mil e dous cenz quatre vinz e quinze anz. (le sceau de la Cour deCoëtquen représente trois bandes).

    Comprehension : Sachez tous qu'en notre Cour de Chateauneuf de la Noë, en droit établit, que Raoul seigneur de Coëtquen, chevalier, et Raoulet fils du dit seigneur, et l'autorité de Renaut de Lanvallay, écuyer, tuteur et curateur du dit Raoulet et en ses biens (curateur en ses biens aussi...), de part la volonté solennelle du dit seigneur et par la solennité que le droit requiere sur ce fait (le fait de la mise sous tutelle), le dit tuteur au nom de Raoul, veulent et octroyent (Raoul de Coëtquen et Renault de Lanvallay veulent et octroyent ensemble...) que toutes les lettres et les obligations que les hommes religieux et prieur et le couvent de Lehon ont scellé, tant celles qui furent scellées en notre cour (celle de Chateauneuf) que celles qui ont été scellées en la cour de Dol (en la cour de l'église de Dol) et ou celles que le dit seigneur de Coëtquen a scellé sur les moulins de Brachesac, sis en la paroisse de Lanvallay, jouxtant Léhon, et portant sur les attaches, sur le fie (le fief ?), sur les pêcheries, sur les détroits, sur la seigneurie et sur les appartenances (sur les biens qui relèvent de...) soient et demeurent en leur vertu (restent et deviennent leur droit) et en leur fermete (dans la certitude attaché à ce droit), et ils ôtèrent tous les empêchements et toutes les contraintes qu'eux mêmes avaient fait appliquer contre les dits religieux et qu'ils pouvaient faire (appliquer) pour la raison des dites choses. Et ils reconnurent que tout ce que eux mêmes avaient eu et reçu des dits religieux, (à savoir) cinquante livres de monnaie courante, pour cause de leur prêt qui avait été fait par les dits religieux, en deniers nombreux, et lequel prêt et lesquels deniers les dits religieux se tinrent (s'accorderent) entièrement à payer. Et pour faire paiement et satisfaction (et pour faire satisfaction à ce paiement venant) des dits religieux, (à savoir) les dits cinquantes livres, les dits seigneurs de Coëtquen et son fils et le tuteur de ce dernier ayant autorité sur le nom du susdit (ayant autorité sur le susdit fils) baillèrent en notre cour s'obligeant ainsi, d'octroyer et d'assigner (d'attribuer) aux dits religieux ainsi qu'à leurs successeurs tout ce qui relève de leur droit (droit relevant de la seigneurie de Coëtquen), de leur propriété, de leur possession, de leur seigneurie, leurs droits de saisines (droits ou impôts dûs au seigneur pour la prise de possession de tout héritage relevant du dit seigneur), d'obéissance, de redevance et toutes les autres choses quelles qu'elles soient (etc...) et leurs appartenances (et tout ce qui relève de ces droits), le tout pour le tout, (droits) qu'ils avaient ou qu'ils doivent ou qu'ils pourront avoir en les dits moulins de Brachesac ainsi que toutes leurs appartenances (les dépendances des dits moulins, mobilières et immobilières) comme il est dit ci-dessus, tant pour la même raison qui est celle de Guillaume le Loup et sa femme, (raisons) qu'ils ont, qu'ils doivent ou qu'ils pourront avoir en les dits moulins et leurs appartenances (comme pour les parties des moulins de Brachesac appartenant et à Guillaume le Loup et à sa femme et toutes greffées des mêmes droits et obligations) que pour toutes autres raisons quelles qu'elles soient, le tout pour le tout; ils donnèrent et octroyèrent (Raoul de Coëtquen et son fils et le tuteur de ce dernier, Renaut de Lanvallay) aux dits religieux, simplement et purement, en aumônes pour le salut de leurs âmes et celles de leurs prédécesseurs, tous les fruits (les recettes), les esseus (?) et les levées (taxes financières) que les dits religieux ou ceux qui en auront cause (tant que les dits religieux ou leurs les successeurs n'auront pas été remboursés de leur argent prêté, ils continueront de percevoir...) auront et percevront les dites choses jusqu'à ce que le paiement des dites cinquante livres leur soit fait entièrement (leur soit remboursé entièrement). Cela fut donné (fut fait) au mois de septembre le jour du samedi après l'Exaltation de la Sainte Croix,en l'an mil deux cent quatre vingt quinze. (Pourquoi Raoulet Coëtquen, fils de Raoul, était-il du vivant de son père placé sous la curatelle de Renaut de Lanvallay ? La seigneurie de Coëtquen et ses seigneurs relevaient non de la justice de Dinan mais de la seigneurie de Chauteauneuf laquelle alors était déposée entre les mains des seigneurs de Rochefort. Voir l'acte de justice de Robert le Vayer lequel, possesseur de certains des moulins de Brachesac et possesseur aussi de la terre de Kalou, en Lanvallay, refusait de verser à l'église de Dol la dîme de cette terre dite de Kalou, Robert le Vaier preférant verser à la Cour de Chateauneuf, cour seigneuriale envers laquelle il devait des taxes de vassalité, la dite dîme de Kalou. Ayant portée plainte pour ce détournement financier contre le dit Robert le Vaier, l'église de Dol récuperera cette dîme laquelle ne lui avait pas été versée depuis plus de 30 années. Cet acte de justice fera bientôt l'objet ici même d'un petit chapitre)

     

      1299.  Augmentation des fruits relatifs aux moulins de Brachesac, fruits hier versés par feu Raoul de Lanvalay. Cette augmentation fut confirmée au prieuré de Léhon par sa veuve, Oliva et leur fils à tous deux Thomas, membre du Clergé

    Universis presentes licteras inspecturis et audituris Oliva relicta Radulfi de Lanvalayo, militis defuncti, et Thomas ejus filius, clericus exequtor principalis testimonii militis supradicti, salutatem in Domino.

     Cum questio verteretur inter nos, ex una parte,  et fratrem Johannem, priorem de Lehonio tunc  tempore, ex altera, super quadam augmentacione folaigii molendinorum de Brachesac, tam in sortibus quam in curamenti, a dicto priore super hominibus ad molendina de Brachesac, tam ex territorio  predicti prioris et prioratus ejusdem, quam aliunde provenientibus, a predicto priore super predictis hominibus levata et percepta. Cujus augmentacionis  predicte racione juris nostri nonam partem ad nos asserebamus  planter semer pertinere , prout in ceteris juribus percipere solebamus ab antiquo in molendinis supradicti ;predicto priore quibuslibet racionibus propositis ac eciam allegatis, contrarium   asserente.Nos auditis racionibus predictis prioris, nolentes ejus contradicere voluntati, omni juri proprietatis et possessione quod habebamus et habere poteramus in augmentacione predicta  ab  omni tempore retroacto usque ad datam presencium  renunciavimus penitus et expresse, et priorem predictum tam nomine suo quam  successorum suorum quitavimus super hoc  et adhuc quitamus penitus et expresse  et omnes causam habentes ab eisdem in premissis ; et nos predictus clericus promittimus  et tenemur predictum , et priorem conventum, et omnes causam habentes ab eisdem erga oliverium malum vicinum quoexecutorem testamentis predicti militis garantizare et indempnes observare sub cbligacione omnium bonorum nostrorum  tam mobilium quam immobilium. Et hec omnibus quibus significandum est significavimus  per presentes literas sigillis nostris ,  una cum sigillo venerabilis viri et discreti archidiaconi Macloviensis, ad preces nostras sigillatas, ad majorem roboris  firmitatem , etc. Datum die  lune post festum Beate Marie Magdalene, anno Domini M° CC° nonagesimo nono.

     

    Traduction : Que tous regardent et écoutent la présente lettre, Oliva, veuve de Raoul de Lanvalai, chevalier décédé, et Thomas son fils, membre du clergé, principaux exécuteurs et témoins du chevalier. Bonjour dans le Seigneur. Il est question de nous, d’un côté, et de frère Jehan, prieur aujourd’hui de Lehon, de l’autre côté, pour une augmentation  (des fruits) des moulins à foulon de Brachesac qu’avec beaucoup de soin, les précédents hommes aux moulins de Brachesac, tant sur le territoire du vieux prieuré  que en d’autres lieux,  que ces dits hommes levaient et recevaient. En raison de la dite augmentation , nous donnons la neuvième partie de ce qui se rapporte aux fruits comme pour les autres droits que nous avons coutume de recevoir sur les dits moulins depuis les temps anciens. Tous les précédents arguments proposés et aussi cités se maintiennent. Nous entendons les arguments qui ne sont pas en contradiction avec notre volonté, a savoir tous les droits de propriétés et de possession que nous avons et que nous sommes en mesure d’augmenter à n’importe quel moment révolu ; nous y renonçons pleinement et implicitement, moi-même ainsi que tous mes successeurs. Et le premier ainsi nommé, mon successeur, ……………… sur toutes les choses qui précédent. Et notre clerc promet de défendre ce qui est ci-devant convenu et en égard de toutes ses raisons, Olivier Malo Voisin, co-exécuteur de la volonté du chevalier, garantira les observations et obligations qu’elles soient mobilières ou immobilières. Et tout ce qui est indiqué est signifié par cette présente lettre portant notre sceau, et à notre demande scellée avec le sceau du vénérable archidiacre Malo pour renforcer cela. Donné le lundi après les fêtes de la Sainte Magdelaine dans l’année du Seigneur 1299. 

     

     1300. Accord passé entre les religieux de Léhon et Guillaume le Loup, accord relatif au district des mêmes moulins de Brachesac

     Universis presentes litteras inspecturis et audituris ,
    Guillelmus de Lupo , armiger, salutem in Domino. Cum contencio verteretur inter religiosos viros priorem  et conventum de Lehonio, ex una parte, et nos, ex altera, super  quibusdam receptis folagiorum  molendinorum de Brachesac, ad  nos jure hereditario spectantibus , ex parte dictorum religiosorum, ab hominibus de destrictu dictorum molendinorum levatis, habitis  et perceptis; noverint universi quod nos , de dictis levatis et receptis de omni  tempore retroacto usque ad  datam presencium litterarum  tenemus ab ipsis religiosis plenarie propagato ; et de eisdem promictimus bona fide, sub obligacione omnium bonorum nostrorum , predictos religiosos et eorum successores  qui pro  tempore fuerint garantizare , defendere  ab omnibus et contra omnes ,
    et eciam indempnes  observare . In cujus rei testimonium et munimen eisdem religiosis presentes licteras quitacionis dedimus in sigillo nostro sigillatas. Datum die jovis anno Nativitatis Beati Jehannis Baptiste anno Domini MCCC

      

    Traduction : Pour tous ceux qui verront et entendront cette présente lettre, Guillaume de Lupus, porteur d'armes (équier), salut en le seigneur. C'est avec un accord établit entre les hommes religieux assemblés à Lehon d'une part, et nous de l'autre, que les moulins à foulage de Brachesac lesquels nous appartiennent par droit d'héritage, que les dits religieux ont reçu et eu une partie des hommes et moulins signalés sur place, que les états et recettes perçus de tout temps répétés, jusqu'à la présente lettre, soient entièrement donnés aux religieux et par la même bonne foi, promettre, obliger et garentir pour toujours  aux hommes religieux et à leurs successeurs afin qu'ils regardent à se défendre en toute confiance contre tous les hommes sur le témoignage de cette présente lettre religieuse sur laquelle nous avons imposé notre sceau. A été donné le jeudi de la Nativité de Saint-Jean Baptiste en l'an 300. (Le sceau représente un loup passant)

     

     

     

     

     


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