• - 17ème siècle. La Touche- Carcouet.

    17ème siècle.

    La Touche- Carcouet.

    Des origines à la dynastie des Macé.

     

    - 17ème siècle. La Touche- Carcouet.

     

     

    17ème siècle. La Touche Carcouet ou l’histoire d’un petit manoir.
     
    Aujourd’hui noyé dans un corps de ferme entouré de ses vieux pourprins le petit manoir séculaire de la Touche de Saint-Piat, assis en Lanvallay, hier en Pleudihen, est cité dès la seconde moitié du 17ème siècle.
     
    Ce petit manoir fait partie intégrante de tout un ensemble de petits manoirs breton lesquels bien souvent, à la frontière des XVI et XVII siècles, accompagnés respectivement de leur propre métairie, vont subitement émergés en nos campagnes proches de Dinan ; ils seront tous accompagnées de terres environnantes pour certaines assez étendues.
     
    Ces petits manoirs construits puis habités par une certaine bourgeoisie dinannaise très souvent liées aux métiers de « robe », telles celles des procureurs du roi, des conseillers du roi, des Présidents de cours, des avocats au Parlement, des juges criminels, des économes d’hôpital, de trésoriers de paroisses, syndics de ville ou bien par des sénéchaux, capitaines ou lieutenant du roi, vont tôt ou tard au gré des successions être presque tous confiés, déposés ou abandonnés aux seules mains des métayers alors en place ces premiers propriétaires « notables » étant de fait partout multipropriétaires.
     
    De plus, certains de ces grands bourgeois recevant par leur propre assise sociale moult loyers, très souvent préféreront loger en leur propre grande maison enfermée quant à elle derrière les hauts murs de Dinan honorabilité obligeant ; il en ira ainsi des Pleuvier aussi propriétaires en Dinan.
     
    Confiés donc à des métayers pour les besoins de leurs terres, avant d’être vite vendus pour certains, ces mêmes petits manoirs vont pour moult d’entre eux en leur propre intérieur être très vite modifiés, à défaut de péricliter. Le fermier, le laboureur, l’agriculteur devenu enfin seul propriétaire d’un bien avant toute chose « professionnel » procédera souvent à des agrandissements successifs noyant ainsi tout ou tard dans tout un nouvel ensemble agricole un ancien logis né cependant notable.
     
    Beaucoup d’entre eux de cette façon deviendront « dépendance de la ferme » le fermier construisant pour ses propres besoins personnels souvent en la cour une nouvelle habitation, un nouveau logement, une nouvelle maison plus apte à le recevoir progrès social obligeant ; il en ira ainsi aussi de la Touche Carcouët…
     
    Les premiers possesseurs de la Touche Carcouet dits aussi de la Touche Pleuvier :
    Né à Dinan en 1642, et décédé à Lanvallay le 24/11/1708, le premier propriétaire du manoir de la Touche est le sieur Nicolas Pleuvier dit « sieur de la Touche sur son acte de décès » ; il sera inhumé en l’église paroissiale de Lanvallay : BMS Lanvallay image n°403.
     
    Nicolas descend déjà d’une longue lignée de Pleuvier celle-ci trouvant son origine en la petite paroisse de Tressaint, à la Ville Ameline, aujourd’hui elle aussi en Lanvallay.
    Ainsi son père Gilles II Pluvier, grand notable de Dinan, de ses fonctions syndic de Dinan en 1668, en son temps aussi économe de son hospital, propriétaire intra-muros de Dinan d’une maison sise rue de la Poissonnerie, sieur de la métairie de la Pontais en Taden, était lui-même le petit-fils de Gilles 1er Pluvier lui aussi de son vivant économe de l’hospital de Dinan, sieur de la Bannière et de la Ville Ameline en Lanvallay ; ce dernier quant à lui voit le jour vers 1550.
     
    Nicolas Pluvier ci-dessus, fils de Gilles II, eut pour mère Marie Lerenec enfant née au sein d’une très grande famille de notables de Dinan; l’oncle de celle-ci était alors Nicolas Lerenec le propre seigneur du manoir de la Landeboulou à Lanvallay. Thomas Martel cousin de Nicolas par sa mère, sieur de Boitison en Evran de ses charges sera avocat à la Cour, député et maire électif de Dinan, trésorier de la paroisse de Saint-Malo de Dinan en 1756 aussi.
     
    Pour mieux comprendre ce côté honorabilité au sein même de certaines grandes familles bourgeoises assises en notre paroisse Nicolas aura pour frère Gilles III Pleuvier celui-ci de son vivant ayant été le possesseur du manoir du Pavillon noble logis de Lanvallay mais aussi, pour grand oncle, avocat à la Cours, Antoine Pleuvier sieur du Vaugré terre du pays d’Evran assise juste à la sortie de notre ancienne petite paroisse.
     
    Nicolas Pleuvier marié en 1665 à Jeanne Lefrançois, demoiselle des Combournaises à Dinan, aura notamment pour enfant Bertranne née en 1675 ; les Lefrançois sont alors eux aussi de grands notables bourgeois puisque parents ils sont avec les seigneurs Ferron du Chesne, puisque multipropriétaires aussi qu’ils sont tout autour de Dinan notre paroisse de Lanvallay comprise.
     
    Bertranne, demoiselle de la Touche, prendra pour époux le 24/02/1707 noble homme Joseph-Laurent de Cargouët un descendant direct d’une ancienne noblesse de Bretagne, chevalier et seigneur du dit lieu. Bertranne décèdera veuve en sa maison de la Touche en Lanvallay, âgée d’environ 92 ans, le 14/08/1758. Elle sera inhumée en Lanvallay et son décès enregistré en les BMS de Lanvallay image n°475 ; seront témoins : son parent Thomas Martel sieur de Boitison ci-dessus déjà cité, de Cargouet Jacques de Montigny, Jean de Serizay des Clos, Grillemont de Serizay, Gigot sieur du Gué.
     
    Son époux, Ecuyer, seigneur des Portes en Saint Igneuc proche de Jugon, de La Ville Danet et autres lieux, sera lieutenant au Régiment de Toulouse-Infanterie vers 1691. De cette union naitra leur enfant Bonaventure-César de Cargouët, chevalier, seigneur des Portes proche de Jugon, né à Dinan le 30 juillet 1715 et décédé en novembre 1765 ; il épousera à Trédaniel, le 5 septembre 1747, Anne-Marie Marthe de Courson, Dame de Pellin, qui sera baptisée à Trédaniel le 10 juillet 1717 ; au lendemain de 1758 les seigneurs Cargouët héritiers de la Touche Carcouët par les Pluvier ne sont plus ici même propriétaires. Quelques 50 années vont passer…
     
    En 1811, sur le premier plan cadastral dit « napoléonien » ce manoir, déjà ferme, sera nommé la Touche et sur le second plan de cadastral de 1844 il sera nommé « la Touche Carcouët » ; en 1846, sur l’une des toutes premières listes nominatives des habitants de Lanvallay cette ferme sera nommée « la Touche-Pluvier ».
     
    Dans son appellation de la Touche Carcouët en 1844, appellation reprise aujourd’hui, doit-on faire un rapprochement avec le mariage ayant uni hier Bertranne Pleuvier au seigneur Joseph-Laurent de Cargouët ?
    En 1841 seront ici propriétaires en tant que « laboureurs » monsieur François Chollet et sa femme Perinne Bellort ; à leurs côtés seront alors présents trois domestiques. Le métier de laboureur en effet n’empêchait pas de posséder « domestiques » l’importance de la ferme obligeant…
     
    La dynastie des Macé :
    1896. Dès l’année 1896 cette ancienne métairie, hier noble logis, sera le bien de la famille Macé laquelle en sera la détentrice pendant 4 générations entières, laquelle en sera le propriétaire de 1896 à aujourd’hui.
    Adophe Macé naît à Calorguen en 1860. Il prendra pour épouse Sidoine Samson celle-ci voyant le jour à Evran la même année, en 1860 aussi. Tous deux seront dès l’année 1896 propriétaires en ces murs entre lesquels Adophe va ouvrir aussitôt une activité marchande, celle de marchand de chevaux ; Patron de son entreprise, chef de famille, Sidoine son épouse de son côté s’occupera de la ferme puisqu’elle en sera la « cultivatrice » comme l’indique la liste nominative rédigée en la dite année 1896. La liste nominative de 1891 manquant nous savons qu’en l’année 1886 d’autres avant eux ici même étaient alors propriétaires…
    Tous deux auront pour enfants, entre autres, deux garçons ; Marcel naitra à Lanvallay en 1900 et Charles son frère, enfant puisné, naitra lui aussi à Lanvallay, en 1901. Nous suivons ainsi Adolphe et Sidoine tout au long des listes nominatives respectivement rédigées en 1896,1906, 1911, 1921, 1926 et 1931.
    1921. Marcel et Charles, âgés respectivement de 21 et 20 ans, sont encore côte à côté chez leurs parents et Adolphe est toujours dit « marchand de chevaux, chef de famille et patron de son entreprise ; tous deux sont simplement cités « fils ».
    Il en sera presque de même pour l’année 1926 en laquelle Adolphe est toujours marchand de chevaux et année en laquelle Sidoine est toujours cultivatrice en la ferme. Charles Macé son frère Marcel figure toujours côte à côte mais comme marchands de chevaux cette fois ; à leurs côtés deux domestiques sont alors présents, Albert Gaultier et Jean-Marie Leclerc.
    1931. Cinq courtes ou longues années se sont depuis égrenées…Sidoine âgée de 69 ans ne travaille plus la ferme mais à l’inverse Adophe est venu la remplacer en tant qu’agriculteur; il n’est donc plus marchand de chevaux et a laissé à ses deux garçons, toujours présents à ses côtés, cette tâche probablement plus difficile. Adolphe est alors présenté comme étant l’un des patrons de cette affaire familiale Marcel et Charles, 31 ans pour l’un, et 30 ans pour l’autre ; étant eux aussi déclarés « patrons » à part entière ; aux côtés de ses 3 patrons « associés » sont de nouveaux domestiques, Albert Hervé pour Marcel et Eugénie Gaultier pour Adolphe qui lui ne va pas tarder à rejoindre les siens déjà partis.
    1936. Marcel n’est plus à la ferme, ne vend plus de chevaux ; ni d’ailleurs Charles son frère qui n’est plus alors QUE simplement « cultivateur » sa femme étant déclarée « sans profession « . Charles nait à Lanvallay en 1901 et prendra pour épouse Madeleine Briand ; Charles Macé leur fils à tous deux, garçon né en 1935, est alors âgé de 1 an lorsque sera établie la dernière liste nominative ici étudiée ; Charles en 1936 est déclaré « PATRON » de cette ferme et chef de famille ; en l’absence de son frère il est devenu seul maitre de la ferme. Monsieur et madame Charles Macé auront pour les aider en leurs taches un ouvrier agricole cultivateur, Marie-Ange Lemaire et une domestique Madeleine Foutel.
    Charles Macé deuxième du nom, né en la dite année 1935, tout en œuvrant à sa ferme sera l’un des nouveaux fers de lance du club d’aviron qui fut créé hier au port de Dinan, voilà un peu près de cent dix ans déjà, le 15/05/1912; son fils Yannick Macé en sera en 2013 le Président.
     
    Description du logis :
    En 1811 l’ancien « logis- métairie » devenu ferme en sa cour comprend en plus, face au dit ensemble, un second petit corps de logis toujours existant aujourd’hui ; celui-ci de 1846 à 1860 semble avoir reçu en son sein une autre famille, un deuxième foyer, puisque sur les listes nominatives de cette même période deux familles ensemble se partagent la Touche-Carcouët.
    En 1844 apparait perpendiculairement en l’entrée de la cour, tout de suite à la gauche, une petite dépendance elle aussi toujours existante aujourd’hui.
    La maison actuelle en laquelle réside madame et monsieur Charles Macé est d’une réalisation beaucoup-beaucoup plus tardive, ou récente, et l’ensemble des bâtiments agricoles aujourd’hui existants en aucun cas en 1844 déjà existe.
     
    Autres propriétaires avant la dynastie Macé :
    En 1846 semble devoir habiter en cet ensemble hier « logis-métairie » deux familles de laboureurs.
    A savoir madame Fassé Perinne, dite veuve Olivier, âgée de 60 ans ; elle occupe alors d’une des parties de la métairie avec ses 4 enfants tous majeurs dont François et Servan Olivier, jumeaux l’un de l’autre, tous deux âgés de 29 ans, et tous deux de leur métier laboureurs ; ils auront à leurs côtés 3 domestiques respectivement âgés de 16, 18 et 29 ans.
    - La deuxième famille est celle de Pierre Chaton alors âgé de 64 ans époux de Marie Adam, 54 ans ; Pierre de son métier étant alors toujours laboureur. Seront toujours œuvrant à la tâche à leurs côtés leurs enfants Julienne et son époux Jean Langlais tous deux âgés de 32 ans, Gillette 28 ans, François âgé de 29 ans, Pierre âgé de 22 ans, Jean âgé de 13 ans et un petit-fils Pierre Houitte âgé de 2 ans. Vivra à leurs côtés à tous, comme simple domestique, Jean-Marie Gourdin alors âgé de 29 ans…
     
    En 1852. Monsieur Guillaume Briand et Françoise Couesnon tous deux laboureurs et leurs cinq enfants pour une famille. Pour la seconde famille monsieur François Ollivier et son épouse Françoise Berthelot et leur fils Olivier ; ces derniers auront pour eux seuls 3 domestiques à leur service.
     
    En 1861. Les Nicolas ci-dessus sont devenus seuls propriétaires de l’ensemble de la métairie ; les trois domestiques ont tous été remplacés par un nouveau personnel âgé respectivement de 15, 24 et 26 ans.
     
    En 1876. Monsieur Pierre Menard et son épouse, Julie Chénu, tous deux laboureurs et leurs deux enfants ; trois domestiques à leur service.

     

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