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Les Yeux d'Outre-tombe
Les Yeux de l’Outre-tombe
- la Résurrection -
J’aimerai en le Monde sans faille
Voir les vers en mon corps osseux,
Sentir l’humide plaine au ventre noir
Brûler la loque de ma peau fade,
Humer le cri des bois sans cieux
Pourrissant dans l'Entresol moite.
Dans des linceuls emplis de sommes Murmurent les épidermes poudreux Quand pleurent nos morts plein de douleur, Quand des Croix sur un monde sans Dieux Abreuvent de pureté milles tristes aïeux.
Vous, mortels, toisez dans le creux
De ces puits l’Oeil au large regard
Plongé vers ce monde sans nuage
Malgré ces terres lourdes et boueuses.
Quand nos corps veillés de démons
Descendront l’escalier des plaintes,
Quand les vermines, pleines de nos chairs,
Tapineront dans l’Outre-tombe,
Quand les fleurs posées sur nos pierres
Embaumeront votre monde serein,
Laissez la mort au bec glabre
Dépecer nos cadavres assagis,
Laissez la nuit, tombe silencieuse,
Endormir nos restes poussiéreux.
Les heures écument les immondices,
Cela est-il un beau présage ?
Jean Pierre
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