• - Le Port Josselin

    Lanvallay

    2009

    La féerie du Port Josselin.

     

    Cliquez sur ce lien pour regarder le diaporama consacré à cette promenade

     

     

     

    Le Port Josselin

     

    Le Port Josselin

     

     

    La Promenade du Port-Josselin 

      

     

    (Cliquez sur le lien ci-dessus en tête de chapitre pour avoir accès au diaporama complet de cette promenade. Merci) 

     

     

    Durée : 2 heures ½ - 3.00 heures .

    Le départ : Il peut se faire soit devant la mairie soit depuis l’aire de repos dit des "Abreuvoirs" située à la sortie droite de Lanvallay, sur la RN 176, en direction de Saint-Piat ou de Dol de Bretagne.

    Itinéraire : Grillemont – La Landeboulou - Le Port Josselin – le Saut à la Puce – Chantoiseau – Saint-Piat - Retour sur les Abreuvoirs par la Touche Carcouet...

    Difficulté : Moyenne

     

     

    Le Château de Grillemont :    http://lanvallayhistoire.eklablog.com/la-terre-noble-de-grillemont-a25439720                                 

    Pour se rendre à cette ancienne noble demeure, ou château, il faut prendre un peu plus haut, sur la gauche, la 1ère petite route communale menant à la Landeboulou. Cette voie seconde, depuis l’ancienne métairie du Réhanet, ferme hier bien du chasteau, longe la très belle propriété de Grillemont et son château. Cette propriété hier seigneuriale est cité dès l'année1540. Elle est alors le bien de messire Gilles Du Fresne dit "sieur de Grillemont". La façade orientale de ce château, façade côté cour, a été  très fortement modifiée dans les toutes premières heures du 19ème siècle (comme peuvent l'attester les Armories en mi-partie présents sur la façade sur cour. Elles sont en effet composées des Armes et des Serizay et des Urvoy de Saint-Mirel. Ainsi Clémentine Serizay de Grillemont, héritière de Grillemont, prendra pour époux Adrien-Marie-Joseph Urvoit de Saint-Mirel à Lanvallay en l'année 1824; de cette union descendent aujourd'hui les actuels propriétaires. Adrien sera anoblit par lettres patentes le 30/03/1816. De nombreux vieux châteaux furent ainsi modifiés dans leur intérieur et dans leur façade afin de pouvoir adapter ces anciennes et nobles constructions à l’architecture nouvelle de ce même siècle). Le derrière de cette noble bâtisse (le pavillon originel probablement édifié lui au plus tard au 16ème siècle), partie originelle ou première surplombant la Rance du haut de sa forêt, présente quand à lui un aspect très différent et beaucoup plus ancien il est vrai. Deux petites tourelles agrémentent cette façade située près d’un à pic boisé au bas duquel serpente l’ancienne Vieille Rivière, méandre aujourd'hui presque asséché de la Rance. Sur la façade principale remarquez les Armoiries des Serizay lesquelles se situent au dessus de la cage de l’escalier central (Écartelé : aux 1 et 4 d'azur à la fleur de lys d'argent en coeur, accompagnée de trois roses d'or, posées 2 et 1; aux 2 et 3 d'argent à trois guidons de gueules). La famille Serizay, laquelle au 19ème siècle comptera parmi ses enfants un maire de Lanvallay, (la mairie de Lanvallay, dans un acte notarié rédigé dans la seconde moitié du 19ème siècle, est désignée comme ayant son siège au château de Grillemont) fut propriétaire de ce château dès 1580. Cela se fera par l'intermédiaire notament de Hardouine Serizay, dite Dame de Grillemont, laquelle est aussi sera citée sur un acte de baptême comme témoin le 07/02/1616. Comment cette noble terre, château compris,  passa entre 1540 et 1580 des mains du dit Gilles Du Fresne à celles des dits Serizay ?  Ce noble et ancien château est toujours aujourd’hui le bien de cette très ancienne et noble famille au travers des enfants de feue madame Aimé, née Le Fer de la Gervinais, apparentée Serizay. La propriété de Grillemont était, jusqu’à hier, très grande puisqu’elle étirait ses terres depuis la Rance jusqu’à la route actuelle de Normandie englobant, en autre, l’ancienne métairie du Réhanet située en bordure de la route menant à Dol. Les droits de successions et les ventes successives ont depuis divisé cette noble terre laquelle cependant reste encore aujourd'hui une très belle propriété. Avant d'aborder Grillemont remarquez, dans une pierre du grand mur délimitant les jardins de la route de la Landeboulou, la date de 1618. Nous pensons que cette date peut correspondre à une période pendant laquelle certains travaux paysagés furent apportés au château  et cela avant la grande transformation de sa façade principale sur cour. Ce château ne se visite pas mais se regarde très bien au travers de la grille de son entrée. On peut admirer, depuis la Vieille Rivière et au-delà des arbres, la vieille façade et les deux toutes petites  tourelles de cette belle et ancienne demeure seigneuriale laquelle possédait alors droit de moyenne justice. Cette partie originelle du chasteau fut-elle édifiée par le dit Gilles Du Fresne sachant que la terre de la Landeboulou sera citée dans un acte dès le début du 12ème siècle ? Face à la cour d'honneur, situé de l'autre côté de la rue, se présent à vous l'un des plus beaux arbre de notre commune; c'est un magnifique châtaigné. Son tronc, multi-centenaire, est l'un des plus importants de toute notre région. On ne peux que regretter sa "non classification".

     

     

    La Landeboulou et son château :                                                                         Sur notre gauche,  à l’extrémité nord de ce très beau château, un petit chemin tortueux nous permet de redescendre à travers  bois ou sous-bois sur la vieille rivière et le port de Lanvallay. Continuons cependant tout droit. Nous arrivons ainsi à la Landeboulou, terre très ancienne en effet elle aussi. Cette terre, laquelle aujourd’hui est assise sur la commune de Lanvallay, est citée très tôt dans notre histoire locale et cela dès la seconde moitié du 11ème siècle, au plus tard au tout début du 12ème siècle. Cette citation fut produite lors de la fondation du prieuré du Pont de Dinan, fondation religieusement prononcée devant témoins entre 1074 et 1100 par Olivier 1er seigneur de Dinan. En effet, auprès de ce grand seigneur breton, est cité parmi les différents personnages importants alors présents, qu’ils soient religieux ou autres, la présence de Picot de Landa-Boilot. Peut-on faire ici un rapprochement entre ces deux appellations ? (Landeboulou, Landa Boilot). Très probablement. Toujours est-il que la terre dite de la Landeboulou (ou Lande-Boulou sur certains actes anciens écrits) comprend un ensemble de petites maisons anciennes dont certaines datent de la seconde moitié du 17ème siècle le tout accompagné et d'un château et d'un manoir lui beaucoup plus ancien. L'ensemble des dites "petites maisons" semble devoir être d'anciens biens tous tenus en metayage relevant très tardivement et du château de Grillemont et du château de la Landeboulou. Certaines d'ailleurs, pour ne pas dire la plupart, appartiennent encore à l'un ou à l'autre de ces deux châteaux. Un grand ensemble "seigneurial" se détache ainsi sur la droite. C’est le château dit de la Lande-Boulou, propriété actuelle des enfants de feue madame Wood-House, née de Blaye, bien au 18ème siècle des familles "Serizay - Guerin de Tourville" comme peuvent l'attester les Armoiries présentent sur la façade originelle.  L'ensemble originel premier fut très fortement modifié puisque toute une aile en effet sera dans la fin du19ème siècle rajoutée dans l'axe du 1er manoir. Cette aile récente, la plus petite par la taille, est toute la partie droite du château. La partie la plus ancienne de ce château est toute la grande partie située à la gauche de cet ensemble. Cette partie comprend le corps originel et l’ancienne entrée principale, aujourd’hui fermée, ainsi que les différents anciens bâtiments ou dépendances tous situés en bordure de la route. Avant d'être l'objet de son agrandissement en la fin du dit 19ème siècle, probablement par  les "Cacqueray Valmenier - Blanchard de la Buharaye",  la partie originel du 18ème, en fait un "manoir ou maison de maistre",  trouve t-elle ses premiers possesseurs au travers des Serizay seigneurs de Grillemont ?   Le château de la Landeboulou  passera en effet, à la fin du 19ème siècle, en la possession de Mr Théophile-Marie-Gabriel-Camille de Cacqueray-Valmenier  qui épousera à Nantes Berthe-Françoise-Marie-Josèphe Blanchard de la Buharaye. Il en seront en effet possesseurs en l'année 1896, année en laquelle nait au château leur fille Yseul. Celle-ci, Yseul e Cacqueray de Valmenier, prendra elle pour époux à Lanvallay, le 06/01/1925, Emmanuel de Blay de Gaïx. De cette union naitra Marie-Louise de Blay de Gaïx qui elle prendra pour époux Hilary Leigton Woodhouse tous deux décédés en Lanvallay respectivement en 2017 et 2015. Ne se visite pas.

     


    Le manoir de la Landeboulou

    Un grand pigeonnier élève ici son dôme vers le haut du ciel et cela dans l’enceinte d’une jolie cour. Celle-ci contient un très beau ancien manoir que nous pensons avoir été édifié "fin 16ème siècle - début 17ème siècle". C e pigeonnier seigneurial contient à l'intérieur un peu près 400 boulins, autant d’emplacement pour les pigeons. On comptabilisait 2 pigeons par hectare de terre, cela donne environ une surface de 200 hectares de terre seigneuriale pour cette seigneurie soit un carré imaginaire de 2km au carré, le nombre de boulin étant de fait proportionnel à l’importance de la  seigneurie. Sur le derrière de ce manoir se remarque une tour d’escalier externe à 3 côtés, laquelle présente un très joli aspect s’étirant sur les champs ; une ancienne grande fenêtre, protégée par de forts et vieux barreaux, amplifie encore d’avantage l’aspect seigneurial de cette ancienne et noble bâtisse. La terre de Lande-Boulou, sur laquelle sont toujours assis ces deux très belles propriétés, est citée, à la fin du 16ème siècle. En effet le très beau manoir ci-dessus cité est alors la propriété de Guillaume Legault (né vers 1580 celui-ci fut nommé procureur et greffier au présidial de Dinan et avocat du roi à Dinan aussi, il fut également l’Econome de l’hôpital de Dinan en 1614) et de Denise Marot Sieur et Dame de la Landeboulou (le bas de la rue de l'Abbaye  montre aujourd’hui la pierre tumulaire de Macé Marot, Sieur du Cheminneuf et de Champguerard, lequel fut le frère de Denise Marot ci-dessus et le cousin direct de Raoul Marot des Alleux lequel ouvrit les portes fortifiées de Dinan aux troupes armées du roi Henry IV). Possédant "colombier seigneurial" cette terre seigneuriale cependant est citée dès la 1ère moitié du 16ème siècle, en 1533. Le propriétaire de cette terre noble est alors Jehan Guytton né vers 1500 lequel est présent sur l’acte de baptême de Jéhanne Guytton, "Demoiselle de L’Echapt" en Léhon autre terre seigneuriale appartenant elle aussi à cette noble famille. Cet acte est important puisqu’il confirme ainsi la présence, au tout début de ce 16ème siècle, d'une grande famille seigneuriale importante, les Guyton,  laquelle se partage ainsi la propriété de terres très étendues, terres assises donc et en Léhon et en Lanvallay. Cet ensemble de bâtis, manoir et colombier, ne se visite pas mais se regarde depuis le chemin de la Landeboulou.

     

    Le Port Josselin :                                                       

    Après être passé devant l’ancien puits de la Landeboulou situé sur le côté gauche de la route, ancien chemin vicinal, laissons à droite le prolongement de la route laquelle remonte vers la ferme du Domaine et descendons sur notre gauche, vers la rivière de Rance, où commence un contrebas boisé du plateau Côtissois surplombé de terres cultivées. Elles  étendent toutes leurs longueurs en direction de Saint-Piat dont notamment la dite terre de Champguérard ci-dessus citée. Un mince chemin forestier se présente très tôt sur notre droite. Le prenant nous descendons alors les yeux pleins d’images vers la rivière de Rance. Nous suivons l’amorce d’un sous-bois celui-ci appartenant au château de la Landeboulou. Nous longeons ainsi un grand champ bordant  la rivière proche; sa terre est lourde et toujours travaillée. Nous nous enfonçons avec entrain dans une tiède pénombre. Des arbres vieillis et penchés enjambent en certains endroits, souvent dans des courbes endiablées, certains passages rendus de ce fait plus sombres; notre marche devient alors beaucoup plus prudente. Nos regards découvrent ainsi en ces lieux une multitude de troncs cassés ou meurtris. Ils effleurent très souvent la rivière laissant ainsi disparaître, dans des eaux très peu profondes, des ondes éphémères lesquelles sont autant d’empreintes végétales de tout un monde ici se terminant. La tranquillité  en ce lieu toujours  s’inspire et cela qu'elle que soit la saison de l’année. l’Automne, par ses feuilles jaunies, laissent crisser nos pas, le printemps quant à lui, jeune saison toujours impatiente, motive ses jeunes feuilles colorées à envahir rapidement les branches hier encore dénudées par le seul hiver. La rivière ici est omniprésente et très proche malgré certaines de ses surfaces pour toujours envasées. Et si ce chemin se révèle souvent être un dédale à poursuivre il nous faut cependant le continuer pour découvrir, tapis dans ce monde, toutes les aspirations de la nature. Sur l’autre rive de la rivière, aménagée celle-ci en halage, s’étire dans un long tracé une large ligne rectiligne et monocorde ; c’est le chemin du Dimanche. Son cheminement facile amène le promeneur au port du Livet en la Vicomté sur Rance. Au bord de cette rive, l’été il est vrai, il y a très souvent beaucoup de monde qui se promène d’un pas léger toujours tranquille. Mais de vous à moi j’aime mieux notre petit chemin tortueux qui lui nous offre, au travers de ses détours et de sa grande solitude, tout un monde tranquille et retiré. Si le halage longeant les terres hautes de Taden ne tarde pas à s’ouvrir sur l’ancien port de la Providence, notre chemin ne tarde pas à déboucher quant à lui au port Josselin, ancien passage à gué gallo-romain.  Par sa seule présence, en des temps anciens et très anciens, ce passage à guet permettait au chemin de Lestra, ancienne voie gallo-romaine, de franchir en cet endroit la rivière (lestra provient du mot Strada lequel désignait alors une route construite et entretenue) . Celle-ci, sortant au nord-ouest de Corseul, franchissait ici même aux ports de la Providence et de Josselin les hauteurs de Saint-Piat. Si elle reliait ainsi Corseul à Avranche, via la route de Dol, elle reliait  aussi Corseul à Rennes via Saint-Pierre de Plesguen (le port Josselin et le port de la Providence sont deux anciens petits ports fluviaux, aujourd’hui disparus, situés tous deux en vis-à-vis et positionnés en contrebas du bourg de Taden. A l’époque gallo-romaine, les marchandises, transportées par voie de mer depuis Vannes, étaient ici descendues et acheminées depuis ce point de décharge par voie de terre jusqu’à Corseul ou Rennes. Sur la plaine de Taden, et au plus près de la rivière, plus de 10 sites gallo-romains ont été  répertoriés dans les années 1970 ainsi qu’un petit temple à colonnes jumelées. Il était situé à droite dans le tournant de la descente menant à la cale. Le port Josselin et celui de la Providence furent très probablement précédés par un Vicus ou bourg gallo-romain important établi près de ce passage à gué. Une ancre à bateaux, ci-dessus photographiée, réalisée dans du granit et ayant un poids de 105 kg pour 88cm x 50cm, a été trouvée ici même au siècle dernier. La ville de Corseul était également reliée à Rennes par une seconde voie. Elle quittait Corseul pour passer devant le temple de Mars, franchissait la Rance au point géographique de l’actuel Léhon, gravissait les pentes du plateau aujourd’hui Côtissois pour arriver à la hauteur de l’actuel bourg de St-James en Tressaint. Elle poursuivait ensuite son chemin sur le plateau côtissois en passant par la Croix des Chesnots, puis Saint-Nicolas, le hameau du Gué-Parfond et, une fois rencontré la voie en provenance du Port-Josselin, elle franchissait le point géographique du Meseray afin de mieux se diriger vers Redon, aujourd’hui Rennes, via l’actuel ville de Saint-Pierre de Plesguen...). Le port Josselin et son chemin d'accès, son passage à gué,  n’existent plus aujourd’hui. Il ne s’offre à notre regard ici même que l’image d’un très grand goulet, vestige de ce que hier fut ici. Ce goulet est désormais toujours empli d'une nature très sauvage. L’ancienne voie de Lestra n'existe plus en effet. Elle a été ici entièrement abandonnée depuis de longues années déjà incorporée qu'elle fut dans un domaine privatif.  Ce chemin très ancien, maintenant effacé, était encore à la fin du 19ème siècle  "entier et pratiqué"  comme le montre les plans napoléoniens de 1844.

     

     

    Le Saut à la Puce :                                                           

     Il nous faut laisser "Port Josselin" à notre gauche  après avoir franchit un petit pont de bois fait de traverses et de rondins cloués. Sous ce grand goulet, partiellement envahi par une vase perpétuelle, se cachent encore sous plusieurs centimètres quelques vieilles pierres de l’ancien passage à gué du chemin de Lestra (ces pierres anciennes furent longtemps martelées par le bétail qui venait s’abreuver ici; lentement enfoncées dans un sol toujours mou et humide elles ne sont plus visibles aujourd’hui). Laissons donc maintenant de côté ce monde ancien rendu à la nature et poursuivons notre marche en gravissant dans le bois la continuité de notre chemin. Il se  se révèle, sur une courte distance heureusement, très pentu et d’un accès relativement difficile. Le sentier cependant ne tarde pas à déboucher, toujours sous la frondaison des arbres, à l’extrémité de champs cultivés et étendus au dessus desquels, toujours, se dessine la couleur du temps quel qu'il soit. Nous longeons ainsi blés ou maïs la rivière s'écoulant en contrebas. Elle se laisse souvent apercevoir dans les percées du sous-bois malgré la présence de denses branchages ici toujours multiples. Ainsi apparaissent à notre droite les terres agricoles de Champsguérard, puis se sont celles qui s'approchent des limites de Saint-Piat (Macé Marot, sieur du Cheminneuf et frère de Denise Marot ci-dessus citée, dite "Dame de la Landeboulou", était également à la fin du 16ème siècle le Sieur de Champsguérard en Lanvallay. Nous avons ici une famille honorable très importante laquelle par unions multiples était propriétaire, leurs membres réunis, de toute une partie des terres de Lanvallay. Elles s’étiraient donc depuis le port de Dinan jusqu’à l’entrée de Saint-Piat, alors en Pleudihen. L’épouse de Macé Marot, Guillemette Rolland, était, quant à elle par sa mère 3janne Ferron" , la petite-fille de Julien Ferron seigneur du Chesneferron en Calorguen; mais elle était également la petite-fille de Bertranne Ferré, Dame de la Garraye en Taden. Son père Roland Roland, dit "sieur des Croix et de la Croix-Verte, sera propriétaire, avec son épouse Janne Ferron dite "Dame des Salles", de l’ancien château de Lanvallay aujourd’hui  disparu lequel était positionné au dessus des Salles, au Rocher). Continuant notre chemin de sous-bois nous  arrivons maintenant devant une petite terrasse naturelle, à notre gauche, laquelle est séparée de l’à-pic surplombant la rivière par une bordure de buissons épineux. La vue à cet endroit est vraiment magnifique. La Rance étale tout son bleu et son immense lacet d’eau invite tous les regards à le poursuivre dans son long cheminement ; nous nous sommes posés au Saut à la Puce. Nos yeux découvrent ici, plongeant  dans le loin, la longue plaine étendue de Taden sur laquelle se dessine, noyés sous la ligne de l’horizon, son église et son haut clocher. Un peu plus haut, en amont, on peut apercevoir également l’avancé rocheux de l’Eperon Barrée celui-ci étant assis sur la commune de la Vicomté sur Rance, tout près du bourg du Châtelier. En contre bas, sous la pointe de nos pieds, s'étire Chantoiseau réserve naturelle et grande vasière, hier marnière. Elle formait au 19ème siècle par sa seule présence la Muraille de l’Oeuvre. Tout au long de 19ème siècle on  retira ici même les éléments minéraux nécessaires pour amender les champs chez nous trop acides. La vue à ce même endroit est vraiment très belle. C’est aujourd’hui le domaine de l’Oiseau, des canards sauvages et des cormorans dont les silhouettes noires parfois se déhanchent au sommet d'une multitude de pieux en bois. Ils servent tous à délimiter dans l'eau de la rivière le seul passage possible des bateaux gros ou petits. La Rance aussi en cet endroit est toujours peu profonde. La vase est omniprésente dans ces eaux et elle oblige donc un  balisage qui dessine ainsi sur l’eau un long chemin continu en pointillé. Nous poursuivons notre promenade entre les genets et les mauvaises herbes. Ces dernières donnent cependant en été une variété de couleurs très différentes, propres aux unes et aux autres. Il y a la couleur violette du chardon, le blanc laiteux de la jeune fleur de l’ortie, la couleur jaune beurre qui n’appartient qu’au seul bouton d’or. Il y a ici tout un ensemble de colories toujours amplifiées soit la lumière du jour,  souvent ensoleillé, soit par la présence ouatée de quelques nuages laiteux assombrissant éphémèrement le temps . Au travers de ces chaudes couleurs, qu'elles soient estivales ou automnales, on appercevra toujours en contrebas, perçant le sous-bois,  la frayère hier réalisée dans cette ancienne marnière. Prolongeant notre pas dans l'ombre  projetée par les arbres nous descendons lentement vers la Rance rejoindre son eau et ses ondes. L'ancienne grande marnière est à gauche. A droite, où ici aussi commence la commune de Saint-Helen, est assis un vieux moulin à marées cité dès 1811 sur les premiers plans cadastraux  napoléoniens (ce moulin était également alimenté à marée basse par le ruisseau de Sainte Suzanne, aujourd'hui le "Gué Parfond", ruisseau en provenance des hauteurs côtissoises de Lanvallay). Ce moulin, déjà transformé  en maison d’habitation avant 1844, année en laquelle furent réalisées les seconds plans cadastraux  napoléoniens,  prend alors sur ces mêmes plans le nom de "Chantoiseau". Le moulin de la Falaise, puisque tel est son nom premier en la dite année 1811,  arrêta en effet définitivement, et par obligation toute son activité professionnelle bien avant 1844.  Cela  lui fut "techniquement imposé" suite à la réalisation en 1832, au port du Livet, du barrage et de l'écluse du Châtelier  (Ce barrage fut réalisé afin de pouvoir empêcher la remontée des eaux fortes lors des grandes marées ici toujours violentes et causant des inondations à répétition. Le maintien de ces eaux en leur "stabilité fut un obstacle "technique" pour le bon fonctionnement de ce moulin à marée lequel intenta aussitôt une procédure en justice. Malheureusement il la perdit). On peut toujours marcher sur son ancienne petite digue, ou retenue d'eau. Elle retenait hier, sur la droite, dans un grand bassin désormais toujours verdoyant, les eaux du  ruisseau de Sainte-Suzanne. Ce dernier prend sa naissance en notre commune, à la frontière de la forêt de Coëtquen et en la Mare des Epinettes située dans la lande du Mezeray. De là ce ruisseau passe ensuite au derrière du château de la Vairie, hier en Saint-Solen, aujourd'hui en Lanvallay, puis il traverse le hameau du Gué-Parfond avant de poursuivre sa descente vers le manoir de Bois-Fougères afin de pouvoir rejoindre Saint-Piat, tout près du château de la Guerche. Il abandonne son premier nom au pied de cette ancienne école professionnelle et de la Noë Collet ou Gué Parfond, il devient le ruisseau de Sainte-Suzanne tout en passant sous la RN 2176. Après le franchissement de la digue du moulin de la Falaise tourner à gauche, sitôt le moulin dépassé, faites 100 mètres et vous arriverez alors dans un tout petit havre de paix assis lui en Saint-Helen. Tout de suite sur votre droite s'ouvre un tout petit chemin forestier; celui-ci vous amènera à l’Éperon barré de la Vicomté sur Rance.  En ce tout petit havre de paix , noyée dans  les roseaux et sous le regard d'une petite barque laissée en cet Eden tout au long de l’année, se détache une nouvelle perspective sur Chantoiseau. Se profile ici aussi, toujours au loin, le long chemin de halage toujours droit et rectiligne, long chemin balisé, et aussi la très belle cale de Taden si souvent emplie de pécheurs. Revenez ensuite en arrière afin de repasser sur la dite petite digue, et ainsi contournez sur sa droite l’ancien réservoir asséché du moulin; Saint-Piat vous attend en haut. Vous êtes maintenant sur une petite route récemment gravillonnée, sa remontée est calme et légère. A la sortie de son unique lacet vous seriez passé hier devant une ancienne maison abandonnée, maison depuis peu entièrement disparue. Sur votre gauche un tout petit chemin apparaît de suite. Prenez-le. Il va vous mener au travers de la petite forêt de Saint-Piat vous invitant à rejoindre rejoindre le ruisseau de Sainte-Suzanne et de suivre partiellement son cour. Il   vous approchera au plus près du moulin abandonné de la Becassière. Celui-ci est assis sur les terres privées de son château et ne se visite pas. Revenez ensuite en arrière afin de retrouver le petit chemin gravillonné. La remontée vers Saint-Piat est légèrement poussiéreuse mais qu’importe, vous êtes déjà sur le chemin du retour…

     

    Saint-Piat                                                                                                           Ainsi vous entrez en Saint-Piat, bourg assis hier en Pleudihen, aujourd’hui assis en Lanvallay. Son ancienne chapelle n’existe plus (En 1835, sur une Ordonnance royale laquelle porte sur l’exercice de la pêche fluviale au profit de l’état, un ordre est donné ce dernier autorisant l’aliénation des restes de la chapelle de Saint-Piat à la Fabrique de l’église de Lanvallay ; la chapelle est alors présentée comme étant en ruine). Ce bourg possède sa proche page d’histoire ainsi qu’un ancien manoir devenu ferme, et une ancienne ferme noble aussi. Le manoir (aujourd’hui la grande ferme de mr Marcel Aimé, ferme située à gauche, en venant de Lanvallay, ferme ) était en 1669 en la possession de deux frères seigneurs, Louis et François Hubert de la Massüe, tous les deux seigneurs de la Massüe et de Saint-Piat. Ils étaient descendants directs d’Hubert de la Massüe né vers 1135 en la paroisse de Saint-Piat. Hubert de la Massüe nait vers 1135 et il embrasse très tôt la vie religieuse. Aussi, plus tard, est-il nommé Abbé au monastère de Clairemont situé proche de Laval. En 1184 il est choisi pour prendre possession du siège épiscopal de Rennes. En 1185, on confie à sa seule autorité les sceaux du duché de Bretagne. Le 11 décembre 1198 il meurt et il est ensuite inhumé dans sa cathédrale de Rennes (Sous le règne du roi Richard 1er d’Angleterre il prend sous sa protection le jeune héritier du duché de Bretagne alors encore enfant, Artur, neveu du roi d’Angleterre, lorsqu’il refuse au dit roi Richard la garde demandée de son neveu. En 1196 Herbert est choisi parmi les différents évêques de Bretagne afin d’aller demander réparation à Richard pour l’enlèvement de Constance de Bretagne, mère d’Artur, duchesse de Bretagne, que le roi retenait prisonnier au château de Saint-Jacques de Beuvron; il obtiendra peu après  un traité lequel sera jugé acceptable. Le jeune héritier fut nommé, dans la continuité de cet accord, duc de Bretagne avant qu’il soit assassiné sur un ordre donné par son autre oncle, Jean sans Terre roi d’Angleterre, frère héritier du défunt Richard Coeur de Lion). La remonté légère de Chantoiseau terminée nous débouchons au devant de Saint-Piat. Ici se trouve la grande route de Normandie laquelle permet de rejoindre Dol de Bretagne puis Avranches depuis Dinan. Nous la laissons cependant de côté et nous passons par la petite esplanade située à notre droite, cette partie étant beaucoup plus sécurisée car non ouverte à la circulation. Les champs de Bel-air étirent leurs terres à notre droite tout en entourant le débouché de l’ancienne voie romaine de Lestra ci-dessus expliquée Des morceaux de Tegulae (la tuile romaine) ont été ici trouvés dans différents champs et l’archéologie aérienne moderne a permis de visualiser l’implantation de plusieurs enclos tous édifiés très probablement vers le 4ème siècle avant J.C (l’âge du fer étant relativement géographique, il est naturellement très élastique et donc difficile à asseoir ici. Près de certains de ces enclos des haches à douilles ont été en autre trouvées. A l’époque de l’âge du fer la notion de l’argent n’existait pas encore et donc la monnaie non plus ; les achats se faisaient par Troc ou échange et pour ce faire, des objets portés en collier autour du cou permettaient de réaliser ces échanges. Certains de ces objets étaient de petites haches dites à douille creuse). Le chemin de Lestra débouchait en cet endroit et formait ainsi une intersection principale laquelle reliait ainsi Corseul à Avranches via Dol. (Plusieurs enclos, tous de l’âge du fer, ont été également répertoriés sur la commune de Lanvallay. Trois enclos dont 1 site gallo-romain ont ainsi été répertoriés à Bel-Air puisque l’un est associé à de la Tégulae ; 3 enclos aussi à Pelineuc, 1 enclos à la Ville es Oliviers, 1 établissement romain a été vu également aux Champs Hingant, 1 enclos à Saint-Nicolas, deux enclos quadrangulaires ont été révélés aussi à la Landeboulou et nous même nous avons cette année découvert, près de la voie vicinale reliant et Bois-Fougères et le Mezeray, un site gallo-romain sur lequel nous avons trouvé une quantité importante de Tegulae ainsi que des tessons de poterie dont l’un assez beau il est vrai. Nous devons aussi citer un site important de poterie et de Tégulae trouvé près du ruisseau de Sainte-Suzanne à la Guerche, ce site s’étire sur une surface de 340m x 250 m. Tressaint n’est pas en reste non plus puisque près de l’église ont été trouvés de la tégulae et des fragments d’enduits peints. Au Puits-Harel, à 100 mètres du précédent site, des structures maçonnées ainsi que du mobilier ont été également trouvés. Les sites étant toujours, d’une façon naturelle, réutilisés, certaines constructions gallo-romaines furent ainsi bâties sur l’emplacement d’anciens enclos de l’âge du fer ; cet ainsi que nous pouvons trouver, sur une même surface, et des enclos entremêlés et du mobilier gallo-romain ). L’ancien chemin de Lestra disparaît au-delà de ce croisement routier effacé qu'il fut par les voies goudronnées et leur bitume noir. Traversons la route de Normandie.

     

     

    Gileau - la Touche Baude

    Nous allons ainsi poursuivre  notre retour en la direction de la Touche Carcouët. Un peu plus haut sur la gauche, à l'intersection de rue de la Châteigneraie et de l'impasse de la Fontaine exactement, s'assoit l'ancienne terre noble du Gileau et sa maison de Maistre qui furent le bien vers 1550 de messire Pierre Nicolas et d'Hardouine Hamon sa femme. Né vers 1535 Pierre sera nommé "Greffier d'Office" à la Cour de Dinan; de son petit manoir il ne reste que d'infimes petits détails. Un peu plus haute sur la gauche, toujours sur le chemin de la Touche-Carcouet, après les Portes, se dresse le château ou malouinière  de la Touche-Baude, ou de la Touche-Ferron, ou encore de la Touche Dutertre lui aussi très proche, est beaucoup plus grand. Celui-ci sera au tout début du 18ème siècle le bien de François-Joseph Baude qui sera anoblit en 1713 par sa charge royale de "secrétaire du roi.  François-Joseph fera construire en 1724 en Saint-Malo intra-muros, avec sa belle soeur Pélagie-Celeste Picot, le très bel hôtel particulier toujours existant aujourd'hui sis au n°1 de la rue d'Asfeld. Puis ce château deviendra la propriété du marquis de Châteauneuf de la Noë, Etienne-Auguste de Vieuville, avant de devenir au 19ème siècle le bien de la famille Ferron. En ce même 19ème siècle il deviendra ensuite le bien de la famille Dutertre d'où les appellations successives données à ce même château. En 1924 ce sont Jean-René-Marie-Raymond Juin de la Baisse et son épouse, Germaine de la Motte Rouge qui en prennent possession. Colette-Marie-Madeleine-Christiane de Juin du Baisse, leur enfant, prend pour époux monsieur le comte Jean-Marie-joseph Canaux comte de Bonfils. Monsieur le comte décédera en son dit château le 05/02/2007. Le château il y a peu appartenait encore à ses enfants. Après avoir pu admirer ce beau château depuis la rue retournons légèrement en arrière pour prendre la première à gauche, puis encore la première à gauche afin de rejoindre la ferme de la Petite Touche et la dépasser. A l'extrémité de cette rue tournez légèrement sur votre droite pour poursuivre sur le centre ville. Continuant laissez le premier chemin qui se présente à votre droite et qui lui mène à une ferme. Au delà de ce chemin d'accès privatif un champs. Longeant ce champs à l'extrémité de celui-ci se présente alors à votre droite un tout petit chemin en creux, dit usuellement  "chemin creux", chemin bordé des deux côtés d'arbres et de chênes séculaires.

     

    Le chemin creux

     Cette double rangée d’arbres délimite un ancien chemin vicinal lequel, hier, parmi tant d’autres chemins, desservait lui aussi toute une partie du haut plateau côtissois. La plupart de ces chemins ont tous été avalés par les voies de communications actuelles ou, à défaut de l’avoir été par ces dernières, ils ont tous disparus pour la plupart effacés soit par le remembrement ou soit par l’oubli tout simplement. Ce chemin creux débouche très peu après sur une petite route pour mieux continuer. Donc traversez la route et continuer ce petit chemin creux. Vous êtes dans la dernière ligne droite de votre promenade puisque ce même petit chemin vous ramène aux Abreuvoirs desquels vous êtes un peu plus tôt parti.

     

     

    Jean Pierre 

     

     

     

     

     

     

    « - Les origines du prieuré du Pont à DinanLes différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :