• - Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

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    https://books.google.fr/books?id=FSFFAAAAcAAJ&pg=PA32&lpg=PA32&dq=moulin+de+boutidou&source=bl&ots=VQHCfnstnk&sig=ACfU3U12geh7j347hYNyoKs_vfLO5r6Gug&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiQ86rwjKfxAhWx7OAKHXyBAgsQ6AEwEXoECBYQAw#v=onepage&q=moulin%20de%20boutidou&f=false

     

    En 1840 lorsque Dinan et toute sa région sera frappée par la grande épidémie de Typhoïde résideront alors ensemble en ce moulin 11 personnes dont 8 couchant ensemble dans la même pièce, au premier étage.

     

     

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    La fontaines des eaux minérales de Dinan [Pour vous "positionner" en la partie supérieure du plan est représentée la montagne de Saint-valay et l'ancienne "salle de bal". L'actuelle route des "quatre moulins", route nommée hier "de la fontaine des eaux" n'est point représentée sur ce plan; celle-ci serait "dessinée" en la partie basse du plan juste en dessous du moulin ici représenté...]

     

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    La fontaine des eaux avec l'actuelle rue des "quatre moulins"

     

     

    1667 

    Le moulin du Duc ou du Roi et ses interdits

     

    Le moulin du prieur

     

    Le fief et bailliage d'Argentel et ses moulins; les sieurs "Chauchart" seigneurs Dargentel, du Mottay en pays d'Evran et de la Vicomté d'Enogat aujourd'hui "Dinard"

     

     

    Cité dès la seconde moitié du XII  siècle le moulin Dargentel sera l'un des très nombreux "Biens professionnels" de la famille seigneuriale  d'Avaugour de la maison de Dinan. Devenu entre temps "plusieurs" les moulins Dargentel relèveront ensuite des seigneurs de la  Ferré de la Garaye cela au XV siècle. Ils seront ensuite le bien successif au XVI siècle de la noble famille Du Chastel, puis des Gouyon de la Moussaye avant d'échoir dans l'escarcelle des Marot de la Garaye Simone le Fer femme de Raoul Marot des Alleux en étant elle la "propriétaire" en l'année 1617. Relevant de la couronne de France les moulins Dargentel seront offerts ensuite aux chanoines du Chapitre de Saint-Malo de L'Isle offerts qu'ils seront à ces messieurs par le roi Louis XIII en échange d'une rente annuelle de 3 livres plus des messes et prières pour le repos celeste de ses enfants et ancestres. Cette donation sera un peu plus tard, en 1660 exactement, confirmée par le roi Louis XIV fils de Louis XIII et cela avec les mêmes devoirs de messes et de prières.

    Le dit "Chapitre" de Saint-Malo de Lisle percevait cependant des rentes annuels sur les moulins Dargentel depuis très longtemps déjà quant leurs possessions furent ainsi offertes au dit Chapitre de Saint-Malo de l'Isle. En effet ces messieurs du Chapitre percevaient déjà de tout temps des dimes annuelles sur les moulins Dargentel puisque dès l'année 1384 le dit Chapitre percevait déjà 19 mines de froment sur les moulins Dargentel quant il percevait aussi 6 mines de froment sur la chapelle  et métairie de Baudouin.

    Les moulins Dargentel semble avoir été assis dès le XVI siècle en les terres seigneuriales ou fiefs des  "Chauchart" , seigneur de Saint-Enogat depuis le XV siècle, aujourd'hui l'actuel centre ville de Dinard, ces derniers étant cités possesseurs de ce fief dit Dargentel dès l'année 1530. Ces seigneurs posséderont en leurs fiefs dont Argentel un droit de basse et de moyenne justice. Ce droit leur sera contesté vers 1670 puis reconnu à part entière cela au seul regard de leurs titres anciens présentés. Propriétaire de ces moulins ces messieurs du Chapitre de Saint-Malo de L'isle devait en effet une "rente annuelle" aux seigneurs de la Vicomté Saint-Enoga, à savoir les dits Chauchart,  au titre de l'assise de leurs moulins sur les terres des dits seigneurs Chauchart.  Comment le fief et bailliage de l'Argentel apparu t-il en la maison des seigneurs de la Vicomté de Saint-Enoga puisque cette terre avant l'apparition des dits "Chauchart" semble avoir été le bien propre, cela jusqu'au XVI siècle, de tous ces seigneurs cités ci-dessus avant d'échoir aux seigneurs de Saint-Enogat ?  Possesseur de la terre de la Vigne, possesseur aussi par acquisition du moulin et métairie de Baudouin Jan Aoustin en 1676, fils de Laurent ancien fermier du prieuré du pont,  sera l'un des tenants de ce fief et à ce titre devra lui aussi une dite "rente annuelle" au seigneur de la Vicomté Jan Chauchart. Lire à la fin de ce chapitre le texte relatif aux moulins d'Argentel assis en le fief et bailliage de Jan Chauchart... 

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

    14 mars 1374. Donation des boisseaux sur les moulins Dargentel au Chapitre de Saint-Malo de l'Isle

     

    Huy en jugement a este leu et publie le mendement cy après entre  Jehan duc de Bretagne, compte de Montfort, de Richemont, et nostre Guillaume Chauves nostre senechal de la terre Davaugour estant en nostre main a cause du rachapt par le dece de mon tres cher et tres ami cousin et feal le compte de Penthevre dernierement decede que dieu absolu ... le doyen chapitre de Saint Malo...et ayant de facon acoustume de percevoir par chacun an paisiblement dixneuf mynes de frommant a la mesure de Dinan de facon annuelle et perpetuelle rente sur les moulins Dargentel et en compte seix mynes de frommant a icelle mesure qui leus sont deus acause de la Courbure ce neantz Bertrand Lebrart receveur dicelle terre Davaugour et autres de nos officiers en icelle terre ont depuis... A.D.d'Ille et Vilaine. Cote IG 262. Photo de Charles Montécot; La Fontaine des Eaux ninérales de Dinan.

     

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

    1660.Donation des moulins Dargentel par le roi louis XIV

    Le lundi vingt cinquiesme jour du mois doctobre mil six cent soixante du siege royal de Dinan on presidoit monsieur le senechal...comparu maistre Jan Lambert procureur de venerable doyen chanoine du chapitre de leglise cathedrale de Saint Malo lequel a remonstré en presence de monsieur le procureur du roy quil a pleu au roy concede, donne, accorde, au dit doyen chanoine et chapistre trois moullins a eau sittués...A.D.Ille et Vilaine. Feuille n°1; Cote 1G263. Photo de Charles Montécot.Idem

     

     

     

    Le moulin du Duc Le moulin du Duc et le petit moulin prieural

     

     

     

     

     

    Le moulin du prieur vers 1830 et, à gauche, le talard 

    du port de Lanvallay.

     

                                                     

     

    L'ancien moulin du prieuré vers 1900

     

     

    ...Premièrement pour avoir fait remettre  le moulin despendant du dict prieuré tout à neuf a cousté: 482 livres... La première réfection ou remise à neuf de ce moulin appartenant au prieuré du pont à Dinan sera citée en 1619. Le montant des travaux alors exécutés représentera un montant total de 482 livres cette somme représentant à elle seule presque 20 % du revenu annuel des biens temporels du prieuré. Ce moulin, un siècle après, au tout début du XVIII siècle, devra cependant de nouveau être entièrement refait à neuf. Depuis la sortie du ruisseau d'Argentel en la rivière de Rance nous avions successivement sur l'Argentel : le moulin de Baudoin à tan; le moulin de la Roche; le moulin de Méen; le moulin Suzain nommé aussi le moulin de la Fontaine des Eaux; et enfin le moulin de Boutidou. Ensuite seront les moulin de Pontbriant etc. 

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

     

     le moulin de Meen en mai 1857. Dessin de Charles Bouton. Musée de Dinan

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

     

     Le moulin Suzain vers 1830. Auteur inconnu

     

    Le moulin du Duc et le petit moulin prieural

     Ci-dessus le moulin du prieuré à pans de bois lequel fut restauré au XVIII siècle. Le moulin du "Duc" lui était assis au milieu de la rivière contre le vieux pont; Aujourd'hui encore on peut apercevoir les traces de son ancienne encrage en certaines des pierres du vieux pont vers nord. Nommé avant le rattachement du duché de Bretagne à la Couronne de France "le moulin au duc", puisque moulin relevant de la ville et seigneurie de Dinan, il sera après ce même rattachement nommé "le moulin du Roi". Ce moulin lui aussi à eau de rivière et à eau de mer fonctionnait avec le deuxième bras de rivière bras hier formé par la dite "chaussée du moulin". Ce deuxième bras sera ainsi cité en 1677 dans l'un des actes de dénombrement du "Papier Terrier"; en ce même acte il sera dit que le "moulin du roi" fonctionnait avec le second bras de la rivière.

     

     

     

    1667

    Le moulin du roi fut l'objet d'un procès judiciaire lequel fut intenté à l'encontre d'Yvonne Apuril, propriétaire de ce moulin assis contre de pont de Dinan, procès réalisé en faveur des moulins Dargentel biens des seigneurs de la Garaye. Voici ci-dessous l'explication judiciaire relative à ce procès.

     

    La Grande Chambre du Parlement de Bretagne interdit, le 25 juin de l’année 1667,  par un arrêté prononcé à l’encontre de Julienne Lambert et ses meuniers, alors tous agissant ou professant au moulin du Duc situé au pont de Dinan (celui là-même qui était positionné au milieu du pont, adossé à ce dernier et faisant face ainsi à la mer montante et descendante. Son appellation de moulin du duc ou au duc vient du simple  fait qu'il relevait de la seigneurie de Dinan, elle même relevant alors de l'autorité ducale depuis que la seigneurie de Dinan avait été vendue au duché de Bretagne. Le deuxième moulin, situé à la sortie du Pont, relevait quant à lui du prieur du prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan. Ce prieuré et son prieur seront en procès en 1306 contre leurs hommes drapiers lesquels souhaitaient pouvoir exiger de leur seigneur le fait de chauffer l'eau pour leur travail. Ils seront déboutés de leur demande par le Parlement de Bretagne. Ce procès, intenter en 1306, laisse à penser que le dit moulin prieural avait peut-être une activité liée à la draperie, moulin à foulon par exemple, et non au broyage des céréales. Le 18ème siècle, toutefois, voit la présence, dans le bas de la rue du Jerzual, de plusieurs ateliers de tanneries au sein de quelques familles, celle des Této étant l'une d'entre elles. Cette activité sera présente aussi de l'autre côté de la rivière, au plus près du four banal; il est possible aussi que ce moulin prieural devint un moulin à tan en ce même 18ème siècle, cette éventualité restant toutefois à être ici confirmée) de prendre les blés de l’ensemble des sujets du roy habitant Dinan et ses faubourg les empêchant, ainsi, et de moudre leurs blés et de recevoir, sur ce travail qu'ils auraient alors réalisé, le droit de moûte ancestral (le droit de moûte du meunier était un pourcentage de quantité de blé prélevée sur tout blé apporté et réservé ainsi à l’usage personnel du meunier pour sa propre rémunération. Ce droit de moûte représentait une retenue sur le blé apporté équivalent à un peu près 1/16 du blé à transformer ). Cette interdiction, dans cet arrêt prononcé ce même 25 juin 1667, est accompagnée de la menace d’une peine éventuelle de 20 livres d’amende ainsi que de la confiscation et du blé apporté et de la farine ainsi produite, cette sentence étant alors prononcée en faveur des moulins de l’Argentel. Pourquoi ici et sur ce moulin cette interdiction ?  Le Chapitre de Saint-Malo de Dinan est entré en possession de l’ensemble des dits moulins de l’Argentel lesquels, hier, étaient tous la propriété des seigneurs de la Garaye. Puissance seigneuriale très importante, cette seigneurie était en possession d’un droit ancestral appelé  Droit des moulins du Roy à Dinan’, ce même droit étant, en quelque sorte, un droit d’exclusivité lequel s’appliquait sur tous les blés devant êtres moulus et provenant et de Dinan et de ses faubourgs. Cette interdiction, par ce même arrêté, s’applique aussi et également au moulin de Dombriant lequel est, en cette même année 1667, le bien propre d’Yvonne Apuril veuve du feu sieur de la Conninais Vallée,  dame propriétaire du manoir de la Conninais et de toutes les terres y étant attachées. Cette interdiction, adressée à Yvonne Apuril, empêche ainsi cette dernière de faire moudre en son moulin de Dombriant le blé de l’ensemble des vassaux relevant de deux seigneuries, celle d’Avaugour et celle de Beaufort, cette dernière étant l’une des seigneuries relevant directement de la seigneurie de la Garaye, cette même interdiction s’étendant également, elle aussi, à l’ensemble des habitants et boulangers de la ville de Dinan alors tous intervenants en cette même affaire.

    Cet arrêté fait et rédigé le 25 juin 1667 renforce ainsi un 1er arrêté lequel fut établit, quant à lui, bien des années auparavant, le 7 juillet 1617 plus exactement ce même premier arrêté étant lui même de nouveau prononcé le 7 juillet de l'année 1627. Ce premier arrêté fut rédigé en faveur de Damoiselle Symone Le Fer dite dame et épouse du comte de la Garaye alors tous deux propriétaires de ces mêmes moulins appelés déjà moulins de l’Argentel (Le grand ruisseau de l'Argentel prend naissance dans le ruisseau des Brets lequel nait en la commune de Quévert, sur les nobles terres seigneuriales du Bois Riou. Traversant plusieurs autres terres, toutes aussi nobles, relevant aujourd"hui de Taden, dont les terres du château de la Garaye, le ruisseau des Brets devient ainsi le ruisseau de la Garaye alimentant au derrière de ce même château son moulin nommé de la Garaye aussi; il sort de ce fief important pour aborder le manoir de la Richardais en dessous du lequel il prend le nom de Dom Briand avant de parvenir au moulin portant lui aussi ce même nom. Son parcours commence à devenir, en cet endroit de sa mi-longue descente vers la rivière de Rance, plus sinueux et, parvenu au Pont au planche, au plus près de l'ancienne voie gallo-romaine de Lestra et du noble manoir de la Pasquenais, il parvient au moulin ancestral de Boutidou. Le Dom Briand reçoit ici le ruisseau de Cassepot lequel, descendant des hauteurs de Léhon, a alimenté jusqu'au 19 ème siècle la plus grande fontaine de Dinan, celle dite de l'Ecuyer, ce ruisseau traversant lui-même les terres nobles du manoir seigneuriale des Conninais de la Vallée avant de se jeter dans le Dom Briant parvenu à la hauteur du moulin de Boutidou. La réunion de ces deux ruisseaux donne ici, au plus près de ce vieux moulin, le ruisseau de la Fontaine des Eaux  lequel, consécutivement, va aller ensuite alimenter le fonctionnement hydraulique de quatre autres moulins, à savoir le moulin dit des Eaux minérales, le moulin de Méen ou de Main, le moulin de la Roche et le moulin de Beaudoin celui-là appartenant, dans le courant du 18ème siècle, au même chapitre de Saint-Malo de Dinan. Pour nous tous aujourd'hui le ruisseau de la Fontaine des Eaux s'écoule  paisiblement, en dehors des temps d'orages violents bien sur, dans le fond de la vallée de l'Argentel. Où les moulins dits de l'Argentel, avant le 17ème siècle, étaient-ils positionnés sur ce long ruisseau prenant donc réellement naissance en l'actuelle commune de Quévert ? D'après cet acte de justice réalisé en 1667 les moulins d'Argentel relevaient de la seigneurie de la Garaye, Dom Briand ne relevant pas quant à lui de cette même seigneurie puisque ce dernier se voient interdire de meuler le blé des habitants de Dinan et de ses différents faubourgs. Les plans napoléoniens, propres à la région de Dinan, réalisés en 1843, ne citent qu'un seul moulin relevant alors de cette terre; l'Argentel ne semble donc concerné, en 1667, année en laquelle cet acte de justice fut rédigé, que des moulins situées sur cette même seigneurie alors en possession de Guillaume Marots des Alleux, sénéchal de Dinan, et de son épouse, Symone  Lefer. Ces derniers étaient, et cela il est vrai, possesseurs de plusieurs seigneuries toutes positionnées les unes derrière les autres et positionnées aussi entre les frontières naturelles de Quévert et de Taden ce bien seigneurial comprenant ainsi la seigneurie des Alleux, la Seigneurie de la Garaye, la métairie noble nommée le Petit-Paris ainsi que le manoir de la Grand-Cour en Taden. Le ruisseau d'Argentel, passant au plus près de la terre des Aleux et de la Garaye, il serait possible alors qu'il y est eu plusieurs moulins sur ces différentes terres relevant toutes de cette grande seigneurie de Dinan. Nous savons que le moulin de Boutidou était existant en cette même période aussi pourquoi n'est-il pas cité dans cet interdit ? En 1780, plus d'un siècle après cette date de 1667, le Chapitre de Saint-Malo de Dinan était déjà propriétaire d'une moitié du moulin de Boutidou lequel, alors, était loué pour une somme de 130 livres. Est-ce que ce moulin dit de Boutidou n'aurait pas été cédé en 1667, lui aussi, à ce même chapitre de Saint-Malo avec les autres moulins dit d'Argentel ? Si la réponse était oui alors tout laisserait à penser que ce même moulin fut, lui aussi, la propriété de madame Symone le fer et son époux, Guillaume Marot des Alleux . Les derniers moulins énumérés ci-dessus et positionnés en aval du moulin de Boutidou, hormi celui dit de la Roche et cela au regard d'un acte étudié ci-dessous (1) ne semblent pas encore existés) ce traité allant lui aussi à l’encontre des intérêts des boulangers de Dinan et des meuniers Guillaume Leguen, Jean Le Lou, Jean Vera et Pierre Botterel, tous appelants à la Sentence de Dinan établit ce même 7 juillet 1617. Voici le texte de ce premier arrêté renforcé le dit 07/07/1627 : Par arrest du 7 juillet 1627, donné entre Guillaume Leguen, Jean Le Lou, Jean Vera, meuniers et boulangers, appelans de Sentences de Dinan et Pierre Botterel autre meunier intimé et Damoiselle Simone le Fer, Dame de la Garaye, propriétaire des moulins d'Argentel ayant le droit des Moulins du Roy à Dinan; la cour a fait défenses aux boulangers de Dinan et autres sujets du Roy d'aller faire moudre leurs bleds à autres moulins qu'à ceux d'Argentel et aux meuniers du voisiné de Dinan, de transporter et enlever les grains desdits sujets du Roy, et y faire moudre à leurs moulins et d'en prendre le devoir de moûte, sur les peines qui y échéent. 

     

     

    Le moulin du Duc 

    L'emplacement de l'ancien moulin du duc ou du roi, moulin aujourd'hui disparu. Il était assis à orient de cette arche brisée.

     

      Les banalités    

     

    En 1617 nous sommes sous le règne de Louis XIII roi de France. Symone le Fer est alors  l'épouse de Raoul Marot des Alleux, ancien sénéchal de Dinan lequel, ouvrant hier les portes de la ville de Dinan aux gens d'armes d'Henry IV, obtint ainsi de ce dernier ses titres de noblesses. Ayant acheté la seigneurie de la Garaye il devient de ce fait, avec ses titres nouvellement acquis, le personnage du moment le plus important de la ville de Dinan; son cousin direct était Macé Marot sieur du Cheminneuf au port de Dinan dont nous avons retrouvé la Pierre tumulaire il y a déjà quelques années. Macé Marot était alors le procureur fiscal du seigneur prieur du prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan.  Les moulins du Duc et de Dombriand avaient donc tous deux interdiction de moudre tous les blés apportés par les sujets de roy résidant à Dinan et dans ses faubourgs, cette activité professionnelle étant exclusivement réservée aux différents moulins de l’Argentel, tous propriétés de ce couple seigneurs de la Garaye. Il est vrai que l'obligation pour certains habitants, appelés parfois mouteaux, et relevant alors tous d'une même seigneurie, d'aller faire moudre leur blé dans le moulin banal relevant de cette même seigneurie était une chose très courante. Ici cependant nous avons affaire à une autre configuration d'un interdit qui est celle de l'interdiction donnée à deux moulins de moudre les blés de toute une zone géographique précise afin de renforcer les prérogatives seigneuriales d'un autre ensemble de moulins relevant alors tous d'une même seigneurie. L'interdiction s'adresse ici non pas aux mouteaux ou à un ensemble d'habitants mais bel et bien aux moulins et à leurs  possesseurs d'alors. Note : La banalité, dans le système féodal, consistait à la mise en oeuvre, par le seigneur, et à leurs entretiens aussi, d'outils spécifiques lesquels devaient permettre aux habitants ou autres individus de faire face à certaines nécessités courantes de leur vie respective. Il en était ainsi du four banal pour la cuisson du pain, du pressoir banal pour les huiles, du moulin banal aussi pour transformer le blé en farine etc. En contre partie de la réalisation et de l'entretien de ces outils, les différents sujets relevant alors de ce seigneur étaient tous dans l'obligation, moyennant paiement bien sur, de faire appel à ses mêmes outils seigneuriaux. Les banalités, quelles qu'elles soient, étaient donc toutes en rapport très étroit avec les droits dits seigneuriaux; les seigneurs tirant ainsi de leurs différentes banalités des ressources importantes et même très importantes pour la plus part d'entre elles. Yvonne Apuril, laquelle sera propriétaire du moulin de Dom Briand en 1699, par sa naissance et son mariage faisait elle aussi partie des familles appartenant à cette grande bourgeoisie Dinanaise très bien lotie et toujours maritalement unie, la plus part issues des métiers dit de Robes tels les avocats royaux, les procureurs royaux, les conseillers royaux etc. Epouse de François de la Vallé, sieur de la Conninais, elle eut pour père Julien II Apuril né à Saint-Malo lequel fut, en son temps, l'un des conseillers au Parlement de Rennes et propriétaire de la terre du Colombier de Dinan cette dernière étant très proche de la grande Fontaine "publique" de l'Ecuyer. Ces charges royales pour la plus part devinrent héréditaires et à cette image nous voyons ainsi Raoul Apuril, frère de Julien II et oncle d'Yvonne, lequel eu pour parrain l'époux de la dite Symone Lefer ci-dessus, Raoul Marot des Alleux, devenir à son tour Conseiller du roi et Maître ordinaire de ses comptes en Bretagne. Julien 1er Apuril né vers 1575, père et de Raoul et de Julien II, sieur du Colombier lui aussi, épousa en 1ère union Julienne Artur la mère de Julien II et en seconde union Carize Gicquel veuve en 1ère union de Thomas Serizay, cette dernière étant la grand-mère de la dite Yvonne Apuril; par ses unions reconstituées Raoul Apuril, écuyer, conseiller du roi et maître ordinaire de ses comptes en Bretagne était donc le l'oncle de la dite Yvonne Apuril propriétaire du moulin de Dom Briand. Reprendre l'arbre de généalogie ci-dessus.                   Cette famille, laquelle fut plus tard propriétaire du Manoir des Apuril assis en la ville de Dinan, l'ancien manoir du gouverneur de Dinan nommé le Chesne- Ferron et hier l'ancienne bibliothèque de Dinan aussi, était issue de l'arrière- grand-père d'Yvonne né vers 1540 et venant de la région d'Anjou; se prénommant Macé, noble homme aussi, ce dernier fut le Receveur des Domaines du roi et fermier à Dinan et de ses impôts et de ses monnaies ou billets aussi. Il reste encore 1 élément de sa pierre tumulaire en l'église de Saint-Sauveur de Dinan, élément positionné au delà des grilles protégeant la Baptistère et comprenant gravé dans son épaisseur un Quadrilobé propre à la région de Dinan.

    Un tableau réalisé après la construction d'une maison refaite à neuf, en 1829, comporte en sa toile le moulin prieural; le moulin du duc, quant à lui, est entièrement absente de cette représentation du vieux pont. Ce même moulin a dû très probablement subir sa propre démolition lors des travaux de la canalisation de la Rance.; certaines pierres du vieux semblent cependant garder encore certaines cicatrices de cette même démolition.

     

     

     1684 

     

    Jan Chauchart, seigneur de la Vicomté Saint-Enogat, seigneur hériéditaire des fiefs et bailliages du Mottay et Dargentel biens de cette famille depuis 1524.    Les moulins Dargentel et leurs seigneurs et possesseurs.

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

     

     

    Chauchart, sr du Bois, par. de Pleurtuit, — de la Vicomté, par. de Saint-Enogat, — d’Argental, — du  Mottay, par. d’Évran.
    Ext. réf. 1668, cinq gén., réf. et montres de 1479 à 1513, par. de Pleurtuit et Saint-Enogat, év. de Saint-Malo.
    D’azur à trois têtes de cygne d’argent, arrachées et becquées de gueules [Pol Potier du Courcy]

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel

    Le château de la Vicomté de Saint-Enogat, aujourd'hui Dinard.Photo de Ouest France

     

    Le château originel de cette  terre seigneuriale semble apparaitre pour certains en les toutes premières années du XIV siècle; il est alors le bien probable des seigneurs de Poudouvre puisque la paroisse d'Enogat, tout comme d'ailleurs la paroisse de Plessix-Balisson aussi, est née elle d'un démembrement de la dite vicomté du Poudouvre toutes deux voyant le jour autour de leur château respectif. Le château actuel de la Vicomté de Saint-Enogat lui fut probablement édifié à la charnière du XV et du XVI siècle puisqu'il apparait cité pour la première dès l'année 1513 sous l'appellation : la Vicomté de la Motte. D'ailleurs l'un des ancestres des seigneurs Chauchart de la Vicomté sera Pierre Chauchart sieur de la Motte lequel, né vers 1530, prendra pour épouse en 1558 Marguerite Lecorvaisier. Les seigneurs de Chauchart semblent avoir été aussi seigneurs de la noble terre du Mottay, en pays d'Evran, et cela dès leur apparition. De quelle noble lignée le premier seigneur Chauchart était-il issu ? Pierre semble être le fils d'Olivier Chauchart lequel, époux de Guillemette de Vaucouleur, fut probablement le fils de Charles le premier "Chauchart" cité par l'Histoire celui-ci prenant vers 1500 pour épouse Jeanne Heurtault. En l'acte descrit ci-dessous seront cités Noël et Jean Chauchart [celui-ci verra le jour en la ville de Saint-Malo de l'Isle, ville corsaire dont les chanoines de tout temps percevaient des dîmes sur les moulins d'Argentel au port de Dinan. Jean intentera vers 1676 un procès afin de pouvoir récupérer ses droits de moyenne et de basse justice dont il avait été spolié. Lors de ce procès, lequel verra Jean récupérer ses "droits de justice", Jean seigneur de la Vicomté sera dit "demeurant" en ses terres du Mottay.  L'antériorité de ses droits de moyenne et de basse justice concernant son fief et bailliage Dargentel fut en effet confirmée par la présentation d'un aveu concernant ces mêmes droits, aveu lequel lui fut rédigé en la dite année 1524. En cette même année vivait alors agé de près de trente ans Olivier Chauchart ci-dessus lequel pris pour épouse Guillemette de Vaucouleur ce dernier étant le "deuxième Chauchart" cité par l'Histoire ] petit-fils et arrière petit-fils de Pierre Chauchart ci-dessus cités tous deux possesseurs héritiers aussi du fief et bailliage Dargentel au port de Dinan.                                                                                    Comment les seigneurs "Chauchart" entrèrent-ils en possession du fief et bailliage Dargentel ? Cela se fit-il par le mariage ayant uni le dit Pierre Chauchart à Marguerite Le Corvaisier ? [les moulins d'Argentel et la terre de ce nom étaient délimités aussi par la seigneurie de Saint-Vallay, seigneurie assise sur le plateau de Taden surplombant au plus près le ruisseau d'Argentel. Le premier seigneur de Saint-Vallay cité par l'Histoire est en effet Pierre Le Corvaisier lequel, né le 12/11/1618, pris pour épouse Marie Cohue; Pierre Le Corvaisier deviendra curé-recteur de la paroisse de Saint-Malo de Dinan au décès de son épouse. Pierre Le Corvaisier était-il à la lecture de ce qui est écrit ici l'arrière petit neveu de la dite Marguerite Le Corvaisier femme de Pierre Chauchart seigneur du fief Dargentel lequel vu le jour vers 1530 ?] Par la rédaction du dit "aveu" de 1530 il semble bien que les seigneurs de Chauchart ne rentrèrent pas en possession du fief et baillaige Dargentel par le mariage ayant uni Pierre Chauchart à Marguerite Le Corvaisier puisque Pierre lui vu le jour vers 1530  et que les seigneurs "Chauchart" en 1524 possédaient alors déjà le fief et bailliage d'Argentel; la seigneurie de Saint-Vallay semble donc devoir être elle postérieure au vivant même de Pierre Chauchart [Pierre Le Corvaisier était le fils de H.H. Guillaume Le Corvaisier et de Jeanne Jan tous deux sieur et dame de la Chassaudière. Son frère, nommé Jean, fut lui prieur de la Magdelaine du Pont à Dinan en Lanvallay].

     

     

     

    Le moulin du Duc ou du Roi, le petit moulin prieural et les moulins Dargentel 

    Château du Chauchart en la paroisse d'Evran. XVI siècle modifié au XX siècle ce château appartenait toujours au XIX et XX siècles aux dits Chauchard du Mottay [Le Poudouvre et le canton de Dinan est. Frottier de la Messelière ] .Né le 17/05/1868 au château du Mottay Pierre Chauchart du Mottay prendra pour épouse Yvonne du Ferron du Chesne fille de Bertrand et de Sylvie de Liégeard.

     

     

    Devant nous nottaires royaux a Dinan soubz signez à compareu sieur Jan Chauchart seigneur de la Vicomte y demeurant parroisse de Saint Enogat lequel declare tenir et ce...prochement et noblement du Roy nostre sire et souverain seigneur soubz son domaine de Dinan à foy hommage  rachapt chambelenage lodes et rentes au dernier huict suivant l'usance du dit domaine et reglement de sa maiesté laquelle declaration le dit sieur de la Vicompté  met et baille devant messire Jan Artur seigneur de la Gibonnais, commissiare du roy et maistre ordinaire de sa chambre des comptes de Bretagne commissaire deputé par arrest du Conseil d'Estat pour la confection du papier terrier et reformation du Domaine de Dinan et François Le Lièvre conseiller du Roy, sénéchal de Dinan pour satisfaire aux travaux ou demandes de messieurs les commissaires et aux assignations publiques faittes en consequence d'jcelles, leurs dits biens consistants :

    Seavoir

    Deux bailliages s'entretenants ayant cours en la paroisse de Saint-Malo du dicte Dinan dependants cy devant de la maison du Mottay l'un appellé le fief et baillage d'Argentel vallant chaque an de rente et juridiction seigneurie et obeissance par deniers payables au terme de Saint-Gilles quatre livres monnois et par froment trois boixeaux six godetz selon la mesure de nostre ville de Dinan outre les rentes qui sont a present recellees et non payables des quelles rentes par deniers il y a six deniers qui se payent au jour et feste de Saint Estienne sur le pied de la Croix estant au portal en entréé du simetiere de la vieille eglise du dit Saint-Malo de Dinan avec amande sur les hommes et teneurs du dit fief qui sont noble homme Laurens Aoustin sieur de la Vigne, damoiselle Françoise Lerenec veufue de Gilles Durand sieur de la Pennesais et autres hommes et teneurs du dit fief et une mine de froment de rente mesure de Dinan deubs chascun an sur les moulins Dargantel l'un appellé le Sousain l'autre le Méé et l'autre la Roche par messieurs du chapistre de la ville de Saint-Malo de l'Isle proprietaires des dits moulins. Le fief et bailliage des Conguelais valant dix huict deniers de rentes et sont Janne et Charlotte Haslés, les provosts et fermiers de Nostre Dame de Grace de cette ville, les enfants de Laurens Pismord et autres teneurs qui doibvent les dittes rentes en juridiction seigneurie et obeissance aux faux bourgs de la rue Saint-Malo Baudouïn et envion proche de la ditte ville de Dinan.        Acause des quels bailliages et fiefs le dit Chauchart à droit de jouir du droit appellé le Chaussage qui se livre le jour Saint Gilles foire à Dinansur chacun des cordonniers estallants le dit jour en la ditte ville à raison de six deniers sur chacun des dits cordonniers à la charge que le dit sieur de la Vicomté fournira le dit jour Saint-Gilles quatre torches de cire pour assister et conduire messieurs les officiers et la justice du dit Dinan le dit jour au guet appellé de gué de la foire qui se fait en la ditte ville.                                                                                                                        De plus le dit Chauchart est fondateur de la Confrairie de nostre Dame de Grâce qui se dessert en l'église parroissialle de Saint-Malo de Dinan à un autel qui joint un pillier de pierre auquel sont les armes du dit sieur mesme dans les vitrages estants dans la cotalle avis du dit autel du coste vers le nord  avec touts droits denfeus et autre part dans les actes de fondation du dix neufiesme aoust mil quatre cens nonante et deux et autres titres.                                                  Les dits bailliages rentes et fondation advenus au dit Chauchart de la succession d'escuier Noël Chauchart seigneur d ela vicomté son père comme est porté par son adveu presenté à la diite chambre du quatorze aoust mil six cent soixante et treze receu.                                                  Lesquels fiefs bailliages et rentes sont prochement tenus du dit domaine de Dinan sur lesquels le dit sieur de la Vicomté recognoist debvoir chacun an de rente à sa maiesté deux sols six deniers appellés taille et mi taille payable au terme et en la ferme accoustuméé à la continuation de la quelle rente le dit sieur de la Vicomté à affecté et hipotequé les dits fiefs et rentes pour la continuer à ladvenir aux peines damandes qui y escheu mesme pour l'obeissance et droit de rachapt.                                                                                                                                       Laquelle declaration le dit sieur declare adition que fait messire jan Chauchart seigneur de la Vicomté devant messieurs les commissaires de la reformation du domaine de Dinan à la declaration par lui fournie au greffe de la ditte reformation du quatroziesme febvrier mil six centt quattre vingt trois pour satisfaire aux ordonances de mes dits sieurs les commissaires au subiet de lariere fief des seigneurs vassaux soubs le dit domaine.                                                    Saevoir que le dit seigneur de la Vicompté declare que les dix huict deniers monnois de rente lui deubs au baillage des Conjelais dependant de sa terre et seigneurie du Mottay mantionné en la ditte declaration sont deubs par les confreres et provost de notre Dame de Grace esrigé a servir en leglise de Saint Malo de cette ville de Dinan, Alain le Plat et enfens, Janne Haslé veufue de noble homme Ollivier le Compte, André Pierre et consorts, Jullienne Haslé  veufue de Gilles Garnier, et d'autres sur une piece de terre close affermée située pres le forbourg de la Ruë et paroisse de Saint-Malo de cette ville appellée les Conjelais compte environ deux journaux que que soit le tout de la ditte piece estant en jardinage, joignante d'une par au chemin conduisant de la ditte rue aux moulins Dargentel. Que du baillage Dargentel aussi mentionné en la ditte declaration, son subiets a vassaux Laurand Aoustien sieur de la Vigne proprietaire de la maison de Baudouin qui en possede un jardin clos de murailles située proche le dit lieu de Baudouin contenant trois quarts de journal joignante d'une part au chemin conduisant du pont à Dinan à Tadain, d'autre à la prée ci après et d'un bout à la demoiselle de la Penesais.                            Une quantité de demi journal en la prée de Baudouin antre revenu de la Menardais vers la vallée de la Menardais  a Saint-Vallay joignant d'un costé au dit jardin cy devant, d'autre au reste de la ditte préé .                                                                                                                                           Damoiselle Françoise Lerenecq veufeu de Gilles Durand sieur de la Penesais et les enfants de leur mariage, propriétaire de la métairie de la Menardais pocede soubs le dit fief et baillage Dargentel. Les haritages cy apres faisant partie de la ditte metairie en la paroisse de Tadain seavoir une piece de terre appellée les trois Cornières contenant huict seillons ou environ. Une piece de terre appellée sur les Terroues contenant trois quart de journal de terre. Une piece de terre appellée le Clos du Badier contenant environ un journal de terre. Autre piece appellée les Ormes d'un journal et demy de terre. Une autre piece au dessus appellée le Clos Vieille de trois quart de journal. Les vallées vers le ruisseau Dargentel et vallée de Baudouin, le grand chemin entre deux.                                                                                                                                    Laquelle presente adition le dit seigneur de la Vicompté demeurant à sa maison de la Vicompté paroisse de Saint Esnogat, present devant nous notaires royaux a Dinan soubs signez afirme veritable a sa cognoissance sauf a y augmenter  ou diminuer en cas d'erreur ou obmission et pour le presenter devant mes dits sieurs commissaires. Il a nommé et institué a son procureur maistre Michel Blouin chez lequel il a elleu de domicile et pour ce quil a tout ce que dessus ainsy voulu, consenti et promis de tenir partant de son consentement. Nous dits nottaires ly avons condamnez et condamnons par le jugement de nostre ditte cour de Dinan avec submission et progation de jurisdiction y jurée. Neanmoins comptes rendue fait a Dinan chez le dit Bloüin. Le jugement des nottaires soubs signés soubs le signé du dit seigneur de la Vicompté le quiziesme de febvrier mil six centt quattre vingt Quattre. Signe : Jan Chauchart et Haslé nottaire royal..

    Le seigneur de la vicomté à affirmé veritable et pour la validité et execution des presents il a esleu son domicille en la maison et personne de maistre Michel Blouïn auquel il a donné pouvoir  de presenter la ditte declaration consentir estre enrollé au papier terrier la ditte rente, deffendre à tous moyens d'impunissement qui pourroient estre fournis contre la ditte declatation et generallement tout pouvoir pertinent sans espoir de revocation, gré et consenti au dicte Dinan en l'estude de Blouïn l'un des dits notaires avec le signe du dit sieur de la Vicompté le premier jouir de febvrier mil six cents quatre vingt trois reservant le dit sieur de la Vicompté à recouvers les tiltres touchant le droit de geolle [à retrouver le droit de basse et moyenne justice pour prétendre avoir accès à la prison pour ses prisonniers] aux prisons royaux de Dinan comme est porté par son adveu du quatorze aoust mil six cens soixante trois et de quoy il fait expresse reservation ainsi signé Chauchart, Blouïn et Bonfils nottaires royaux. Collationné a l'original de la ditte declaration par moy commissaire greffier de la ditte reformation. Soussigné Brisquel. 

    L'extrait des registres de la reformation du domaine de Dinan leu par nous Jean Artur seigneur de la Gibonnais, conseiller du roy, maistre ordinaire en sa chambre des comptes de Bretagne, commissaire deputé par sa maiesté pour la ditte reformationla declaration du dit Chauchard.

    Nous commissaires sus dits avoir receu la declaration du dit Chaucharddeffandeur, ordonne quelle sera incerée aux registres du papier terrier et reformation du domaine de Dinan a la charge de tenir les choses cy employees noblement a devoir de foy homage et rachat et de payer a la recette ordinaire de ce domaine deux sols six deniers monnoys conformement a la ditte declaration et lavons condanné de payer les vingt neuf annees  darrerages echeus   en mil six cent soixante quinze montant a quatre livres sept sols quil paira au receveur des derniers procenant (?) de cette reformation quy luy en donnera aquit valable et avoir ordonné quil declarera positivement quel degre de juridiction [moyenne, basse, haute justice...]  il pretend sur les baillages Dargentel et de la Coniquelais employées avec droits de juridiction seigneuage  et obeissance et ceux dans huitaine faute de quoy et les temps passé les avoir des a present declares en basse justice, fortement faisons deffance aux officiers des dits baillages dy exercer aucune juridiction haulte ou moyenne a peine de faux, et sans avoir egard  ...portées par son judaction  du neuff may 1684au sujet de ses pretentions sur les prisons et vois (?) de Dinan de participer aux taux et amandes, les avons debouté conformement aux arrests de la chambre des comptes des quinze mai et premier octobre 1675 sans prejudice des droits du roy et dautre rentes sy aucunes sont deues  et de plus grand impunissement sil y echet (?) arrest a Dinan. le deuxiesme juillet mil six cent quatre vingt quatre signé Artur François le Lievre et P.Breal procureurs du roy. Signe G.Trebert greffier.

    Et depuis Veu (veu : voir; depuis qu'a été vu...)  ladition a la dite declaration du vingtiesme de ce mois y a laquelle le dit avouant declare avoir droit de moyenne et basse justice a cause des dits fiefs Dargentel et de la Coniquelais, le minu et declaraon presenté a la juridiction de Dinan par noble Bertran Chauchard sieur d ela Vicomté des baillages Dargentel et de Coniquelais et autres héritages en lannée 1530 signé Blanchard et Quinou passé aveu presenté a la dite cour de Dinan et ses baillages j'ai escuyer Jullien Chauchard sieur du Mottay (Moulin assis en le pays d'Evran) le sixiesme septembre mil cinq cent quatre vingt dix neuf signés Desarin C...et Legault Jullien.

    Chauchard Raoul et Leroy nottaire au pied duquel est la reception du dit aveu en datte du dit mois de septembre 1599; signé De Saint-Cire (de Saint-Cyre) et Legault avec droit de juridiction seigneuriale et obeissance le dit aveu les mesmes rentes de dix huit deniers deus au baillage des Coniquelai mantionnes aux susdites mines de 1530 tenne (?) rapportée par les nottaires de la juridiction du Motay de certains heritages en relevans au baillage des Coniquelais du dix neuff juillet mil cinq cent vingt quatre; signé Busnel Marquet et Mayas. Consantement de M. Anthoine Audouard procureur du dit Bougier, conclusion du roi et tout consideré.

    Nous, commissaire sus dits avons maintenu le dit Chauchard aux droits de moyenne et basse justice dans ses fiefs Dargentel conformement aux susdits aveux de mil cinq cent trante et lexercice le surplus de la ditte sentence sera excentée arresté  a Dinan le vingt uniesme juillet mil six cent quatre vingt quatre. Signé J.Artaud, monsieur le commissaire François Lelièvre, monsieur lesenechal  et P.Breal procureur du roi en la minutte. Signé G.Herbert greffier.

     

    Sources : Anciens arrest pris des mémoires de feu Maître Mathurin Sauvageau, avocat au Parlement de Bretagne; édition 1737.   Le Papier Terrier; 1677.

     

     

    (1) Texte rajouté le 08/07/2012                                                                        Charles Montécot l'année dernière, photographe, écrivain, passionné d'histoire et éditeur de ses ouvrages aussi, travaillant dans la réalisation du son futur livre dédié aux eaux minérales de la Fontaines des Eaux de Dinan, nous avait confié la traduction d'un très ancien écrit trouvé en deux parties distinctes, l'une rédigée en latin et datée du mois d'avril 1431, la deuxième partie non datée et rédigée quant à elle en vieux françois et reprenant le même sujet avec les mêmes personnages et lieux. L'écrit établit en vieux françois semble être un compte rendu judiciaire relatif au dit moulin de Boutidou établissant les obligations dues et liant entre elles les différentes parties mise en cause, à savoir le prieur de l'église de Saint-Malo de Dinan et Jehan le diable alors oeuvrant au dit moulin de Boutidou . Le texte latin daté comporte quant à lui une partie écrite et rapportée en vieux françois laquelle est peut-être le contenu du texte latin ou le condensé même de l'écrit rédigé en vieux françois, alors copie du texte latin : Voici ce contenu rapporté : Ratification par l'abbé de Marmoutier d'une transaction faite par le prieur de Saint-Malo de Dinan, Geoffroy Le Forestier d'une part et Jean le Diable d'une autre touchant l'édification et construction d'un moulin, bief, retenue d'eau et changement du ruisseau et rivière d'Argentel que le dit Diable voulait faire dans la paroisse de Taden près le manoir de la Pasquenaye. Si cette ratification rédigée et en latin et en vieux françois est intéressante à connaitre c'est dans la simple mesure qu'elle confirme le fait que ce dit moulin de Boutidou était alors en la possession de l'abbaye de Marmoutier mais qu'il assit aussi, et cela postérieurement, la réalisation du dit moulin de la Fontaine des Eaux, aujourd'hui toujours le plus proche moulin du dit moulin de Boutidou. En conclusion il confirmerait, en l'année en laquelle cet acte fut rédigé, de la non existence des autres moulins situés en aval de celui de Boutidou, à savoir les moulins de la Fontaine des Eaux et celui de Main l'existence du moulin de la Roche situé en aval de celui de Main étant quant à lui confirmée dans aveu daté de 1543 et citant Georges de Vaucouleur "ung moullin a eau appele le moullin de la Roche pres la ville de Dynan sur ung ruseau appele argentel" (Charles Montécot). Peut-on considérer, au regard de ce même acte écrit en vieux françois et non daté, que les moulins dits et de Main et de la Fontaine des eaux ne faisaient pas partie des différents moulins nommés Argentel dont les existences de certains de ces mêmes moulins sont citées quant à eux dès le courant de 13ème siècles ?  En fait il est pratiquement impossible aujourd'hui de positionner géographiquement avec la plus grande exactitude, et cela sur ce même grand cour d'eau que représente l'Argentel, les différents moulins originels nommés eux aussi d'Argentel. Est-ce que le moulin de Main ou Mée, moulin représenté sur les plans Napoléoniens de 1811 et connu aujourd'hui également sous l'appellation moulin de Suzain, est le même moulin Suzain lequel est déjà cité présent en 1574 lorsque Charles Ferré dans un aveu donne en cette même année 1574 les 2/3 du moulin Suzain au chapitre de Dol ? Le moulin Suzain de 1574 est-il le même moulin que l'actuel moulin Suzain nommé de Main ou Mée au 19ème siècle ? Le long ruisseau d'Argentel terminant son long cheminement dans la Rance comporta, et cela probablement très tôt, toute une multitude de moulins tous éparpillés sur son cour et nous en voulons pour preuve un acte rédigé au début du 14ème siècle lequel stipule ceci : Olivier de Dinan seigneur d'Avaugour ayant fait don a la dite église (celle de Saint-Malo de Dinan très probablement) de 19 mynes de bled fromen et rente annuelle et perpetuelle a prendre sur le revenu de trois moulins a eau appellex d'Argentel situez proche la ville de Dinan...                                             Au sujet de sa construction ou de sa présence en 1431, année en laquelle fut rédigé le document liant et le prieur de St-Malo de Dinan et Jehan le Diable, qu'en était-il du moulin  dit de Beaudoin, moulin situé au plus près de la Rance et à l'extrémité même de l'actuel port de Dinan nommée la Courbure ? Etait-il lui aussi absent en 1431 comme nous pouvons le supposer et pour le moulin de Mée et le moulin de la Fontaine des Eaux ? La réponse ne peut-être que non puisque son existance est spécifiée au 14ème siècle dès le mois de mars 1384: autorise le Chapitre a recevoir par chaque an paisiblement 19 mynes de fromman a la mesure de Dinan de annuelle et perpetuelle rante sur les moulins dargentel...cet acte confirme ce qui est dit dans le Grand livre, page ou il y a memoire des revenus du pain de (mot ici non lu) dans lequel est la chaplenie de la Corbure a laquelle il etait du six mines de froment a la dite chapelle. Un second acte, un peu plus tardif puisqu'il fut établit au mois de mai 1404, confirme lui aussi  l'existence de ce petit moulin en 1431; voici cet acte relevé dans le livre de Charles Montécot, livre intitulé : La Fontaine des Eaux minérales de Dinan, la Féerie de l'Argentel : Mandement et commission de Jean duc de Bretagne  comte de Montfort et de Richemont, à Guillaume Chauve sénéchal de la terre d'Avaugour etante en main du duc à cause du rachapt par le décès de feu le comte de Penthièvre; de connaitre et informer sommairement et deplain par lettres et autres voÿer d'enseignement, au sujet de la complainte des doyen et chapitre de Saint-Malo disants qu'ils ont accoutumé de recevoir paisiblement par chacun an 19 mines de fromant mesure de Dinan de rente annuelle sur les moulins d'Argentel, en ce compté 6 mines de froment leurs dües à cause de la Corbure, que néant'moins Bertran Le Bart receveur dicelle terre d'Avaugour et autres officiers dicelle...   

     

     Traduction personnelle corrigée par Charles Montécot voici maintenant cet acte rédigé et non daté, écrit en vieux françois mais très probablement lui aussi établit en 1431, acte relatif à la possession du moulin de Boutidou par Jehan le diable.  Traduction présentée avec l'aimable autorisation de Charles :                          Vray est que pour ce que le père (prieur) de Saint Maclou de Dyhan (Saint-Malo de Dinan)  membre de Marmoustria (n'a) pas moulin suffisant a fournir le destroit de ses homes et subgez en grief préjudice de luy  et que doubte que la court souveraine ne les vueille usurper et a soy le dit père a volonter de contracter et appointer avec ung nome Jehan la deable en la maniere qui eust ...que le dit Jehan le deable lequel a ung moulin a eaue appele le moulin de Boutidou mettra le dit moulin en bon estat et a lesrait de gens sy cognoissence et aultre plus sera tenu le dit Jehan faire édifier dedans la tousse prochement ung aultre moulin a eaue bon et suffis a ses propres constes et depens lesquels deux moulins ainsi que dit est mis rendu prez  en bonne estat et deu le dit père sera tenu de y contraindre et faire mouldre tous et chacuns ses homes et subjets constraignables selon la coustune du pais desquels deux moulins par induits lesmoluments sera esdez (et)  le père et Jehan le deable par egalles portions a jamais pernellement (perpetuellement) et seront tenus les dits père et Jehan le deable tenir des lore en avant par egalle percon (portion) les dits deux moulins en bonne et deue reparation et par ainsi ne prendre ledit Jehan le deable auncun droit ne (ni) profit au moulin à vent du dit prieur mais demeure franc et quitte et pour ce que le dit père avoit contracte avec ung nome Geffroy Leforestier et hoirs (enfants) du dit Forestier une place sur le bien du dit Boutidou pour edifier ung moulin si bon luy semble pour le pre (prêt) et some dune mine de ble la dite mine de ble pour la prise dessus sera prise et payée sur tout lemolument  desdits deux moulins  et sera ...au dit père ou a ses successeurs  et pour le temps a venir pourront edifier en ladite place possession dudit Forestier un aultre moulin a eaue si bon leur semble sans prendre (préjudice) des moulins susdits.   

               

    Le moulin du Duc

    L'acte de Jehan le Diable écrit en vieux françois

     

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