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    1219. Even prieur du prieuré du Pont

     

    Pour tous ceux qui sont présents, cette lettre pour voir et entendre Hamon de Cucé, sénéchal du très noble homme Henry d’Avaugour, soldat [chevalier], au tribunal de Dinan, salut dans le Seigneur Eternel. Sachez que nous avons vu et lu avec diligence, inspecté lu mot à mot, certaines lettres jointes aujourd’hui de Gaufridi  Prégent, Comte sénéchal à la Cour de Dinan, scellées et non annulées, ni corrompues dans certaines parties pour que le premier aspect apparaisse et forme les mots suivants :

    Par tous les fidèles du Christ auquel le présent écrit parviendra, Gaufridus Prégent, sénéchal comte de Dinan, perpétuelles salutations dans le seigneur. Connaissez tous que Robert de la Chouë, Alain et Jean ses parents, jurent devant moi en la Cour comtale et seigneuriale, de rétablir pacifiquement pour les temps à venir tous les jours de la fête de tous les Saints (les jours de la Toussaint), pour Even prieur du Pont et pour ses successeurs vingt mines de bled. Ce serment fut entendu par Olivier de Coetquen, Guillaume Roux, Guillaume l’enfant,  Ruellan (Ruellanus) de Plouer Les Seigneurs de Plouer, Guillaume sénéchal, Jacob de Bagar, chevaliers, et plusieurs autres. Et pour cela ils ont fait promesse devant la Cour Comtale laquelle est gardienne de cela.

    A été donné en l’année de Grace mille deux cent dix-huit dans les jardins de Guillaume de Saint-Cour et que (pour cette charte soit)  ratifie et valide et reste, je renforce cette charte de mon sceau que je joints. (Et) Nous avons vu, pour témoigner et renforcer, le sceau du seigneur comte Henry en la Cour de Dinan. A été donné le jour de la Lune avant les Saintes Cendres, année du seigneur 1219.

     

    (Les jours des Saintes Cendres correspondaient aux 40 jours de Carême. Les gens pénitents devaient se tenir debout au devant des portes des églises et rester ainsi un sac de cendre retourné sur leur tête. Cela en souvenir du propos du seigneur ; Tu es né de la cendre et tu retourneras à la cendre).

     


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  • Les déboires d'Olivier seigneur de Coëtequen et du prieur du prieuré du Pont à Dinan 

     

     

    Reprendre ou prendre, avant de lire ce présent texte, le chapitre consacré au Seigneurs de Coëtquen en la rubrique des Seigneurs de Lanvallay; à savoir la  Rubrique : Vers 1200. Les sires de Coëtquen seigneurs de Lanvallay.

     

     

     Note importante :

    Avant que n'apparaisse écrit pour la première fois le nom de la paroisse de Lanvallei surgira dans la lumière des écrits le nom de la paroisse de Tressaint. En effet celle-ci sortira de l'ombre quelles années auparavant. Cela se fera en une bulle papale datée de l'année 1123. Nous devions à cette ancienne paroisse aujourd'hui rattachée à Lanvallay cette information. En 1186 la paroisse de Tressaint relevait déjà de l'évêché de Dol, grande terre religieuse très proche de Lanvallay, quand la paroisse de Lanvallay elle relèvera de l'évêché de Saint-Brieuc assise en l'une de ses enclaves. Quelle fut l'origine de cette dite enclave ici même enfermée qu'elle était entre l'évêché de Saint-Malo et le dit évêché de Dol ? Pourquoi demain la paroisse de Lanvallay quittera t-elle le dit évêché de Saint-Brieuc pour géographiquement et spirituellement intégré celui de Dol ?

     

     

    Le prieuré du pont à Dinan sera l'objet d'un litige ayant opposé en l'année 1219 le dit prieuré et Olivier seigneur de Coëtquen, le premier seigneur de Coëtquen cité par l'Histoire [le patronyme familial de ce dernier n'est pas ici cité en effet; Olivier est simplement dit : Olivier seigneur de Coëtquen. Cependant le patronyme familial de son épouse lui est cité; en cet acte ici étudié en effet il sera dit de son épouse : Havois Coequen uxor mea ou bien: Havoise Coëtquen ma femme. Au moyen-âge effectivement était donné à l'épouse d'un seigneur, non pas le nom de son époux, mais celui de son propre père, celui porté à sa naissance. La particule "de" n'est pas ici citée non plus en cette année 1219; Olivier ne prit-il pas le nom de son épouse, ou bien le nom de la terre héritée par celle-ci ? Au regard de cette information la seigneurie de Coëtquen semble donc être née sur une terre, certes déjà ancienne, mais qu'à la charnière des XII et XIII siècles. Quel était le patronyme du père de Guillaume lequel, fils de Raoul, fut le père d'Olivier premier seigneur de Coëtquen cité par l'Histoire ? Quels ont bien pu être les origines exactes de Havoise Coëtquen ? L'étude de cet acte ci-dessous présenté nous apporte en effet des informations importantes lesquelles nous permettent de poser certaines questions. Il est dit dans cet acte que l'ancestre d'Olivier possédait un "droit de table" en la ville que nous savons être Lanvallay; comment Guillaume, père d'Olivier, a t-il pu posséder un tel droit avant que celui-ci par le seigneur de Dinan fut retiré à Olivier son fils ? De quel droit Olivier pouvait-il prétendre posséder le pressoir seigneurial du prieuré ? Comment Olivier était-il entré en possession de très grandes terres étirant leurs étendues au dessus de la rivière, cela en dessous et au dessus de la "montagne" de Lanvallay ? De quel droit Olivier percevait-il les rentes féodales applicables sur le chemin menant à travers vignes à la ville de Lanvallay ?  Pourquoi Olivier avait-il réalisé des fosses en le jardin même du prieuré et cela en toute illégalité ? Pourquoi Olivier se cru t-il permis de priver le dit prieuré du Pont de Dinan de diverses dimes seigneuriales ancestrales ? La charte ici étudiée sera confirmée  en 1223, soit 4 années après sa rédaction, cela probablement pour renforcer la décision alors prise hier en la dite année 1219.                                                     Il faut faire "remarque" ici aussi des liens ayant unis tout au long des XII et XIII siècles l'abbaye de Vieuville sous Dol aux premiers seigneurs de Lanvallei; il en sera de même avec le premier seigneur de Coëtquen cela au travers de son père et de son frère. Ainsi Jean le Lanvallei, proche parent  ou oncle présumé d'Olivier de Coëtquen, prendra lui l'habit monastique à la fin de sa vie en sein même des murs de Vétéris Ville ou de Vieuville. Pourquoi Guillaume et Rolland, tous deux respectivement père et frère d'Olivier de Coëtquen, se firent-ils tous deux inhumer en la dite abbaye de Vieuville cela après lui avoir offert des mines de   froment ? ]  . Ce litige portera sur certaines dîmes lesquelles, établies en la paroisse de Lanvallay, étaient alors "déchirées" ou disputées entre le seigneur de Coëtquen, assis seigneurialement en la paroisse de Lanvallay, et l'abbaye de Saint-Florent de Saumur de laquelle relevait le dit prieuré du pont à Dinan. Ce litige sera l'origine de la charte proposée ci-dessous le jugement de cette charte étant lui confirmé de nouveau quelques années après cela en 1223. Comment Olivier de Coêtquen entra t-il en possession de ces mêmes dimes que lui réclamera en 1219 le prieur du dit prieuré ? 

    1223. Notum sancte omnibus presentes litteras quod ego Ol. de Qoiquen reddidi sesinam prioratus Pontis Dinanni Abbati et quento Sancti Florencii Salmurum sicut possidebant et habebant... contentio verteretur inter eos ex una parte et archidiaconum Macloviensii ex altera, quod ut ratum et certum ejusdem monachis dedi litteras sigilli,mei munimine roborantas; actum anno domini MCCXXIII. TraductionPar tous les Saints sachez par cette présente lettre que moi Olivier de Coëtquen ai redonné les saisines à l'abbé du prieuré du pont à Dinan et autant que Saint-Florent de Saumur en possédait et avait. Contentieux tourné entre eux d'une part et l'archidiacre de Saint-Malo de l'autre; que j'ai ratifié et donné à certains de ces même moines cette lettre de mon sceau renforcée et protégée. Fait en l'année du Seigneur 1223
    ADML H3358-IX

     

     

    Transaction Olivier de Coëtquen

     Transcription partielle de la charte originelle "estropiée" par Dom Morice

     

    1219. Olivier seigneur de Coëtquen et le contrat entre moi et le prieur du Pont de Dinan, etc, établit [conclu] de cette manière : Nous avons envoyé et confirmé toutes les aumones en la paroisse de Cumelen [ou de Lanvallay. Il s'agit ici bel et bien de la paroisse de Lanvallay et non celle celle de Cumelen, erreur de lecture orthographique dûe à Dom Morice la charte originelle se lisant effectivement : Lanvalay] etc. Les témoins devant le juge ont déclaré que les ancêtres d'Olivier avaient un canal [peut se lire aussi fossé] entre les jardins et la Rance [Rentiam ou Ricem: Tradita itaque terra Rollandi rapinis et incendiis, citra flumen Ricem (Renciam) eadem agit, sed monachis lehunnensibus pepercit...]; également qu'Olivier de Qoiquen a le tiers des décimes du vin et du bled dans le dit prieuré. Une nouvelle fois Olivier a demandé le repas en ville mais celui-ci ne lui est pas dû. Cela a été concédé par Havise de Coëtquen ma femme et mon frère Raoul en présence de l'évêque de Dol. Mais par ce que maintenant mon frère Thomas est en Albigeois, j'ai fais qu'à son retour il concède. Ecrit en l’année 1219.

     

     

    1219.Transaction d'Olivier de Coëtquen seigneur de Lanvallay

     

    1219. Charte originelle et complète trouvée aux Archives d'Angers par monsieur Claude Bognet sur laquelle il est écrit  parroichia Lanvalay et non pas de Cumelen. Archives départementales de Maine et Loire. Pièce n° 5 du carton H3361 Transcription ci-dessous de Monsieur Claude Bognet.

     

    Omnibus presentes litteras inspecturis, Oliverius dominus de Coequen, salutem in domino. Noveritis quod cum esset contentio inter me ex una parte et priorem de Ponte Dinani ex altera revocato propter contencionem in debitum quid esset elemosina et quid foedus laicus, Pour tous ceux qui regarderont cette présente lettre, Olivier seigneur de Coëtquen, salut dans le Seigneur. Que l'on sache qu'il y eu un contentieux entre moi d'une part et le prieur du prieuré du Pont à Dinan; autre le rappel de la cause de ce contentieux, les aumones qui sont dues.  Et enfin qu'en un traité laïque tandem Jocius (?) tunc temporis officialis curie Dolensis de mandato Dolensis episcopi Jocius, en ce temps officier de la Cour de Dol mandaté de l'évesque de Dol, testes super eadem contencione recepit inter nos rebus litigionis inspectis, post receptionem vero testium inter nos composuimus in hunc modum quod ego concessi priori predicto et successoribus suis et confirmavi omnes elemosinas suas et omnes sesinas elemosinarum in parrochia de Lanvalay quas ab antiquo possederant monachi, secundum quod declararet testimonium predictorum testium juratorum quod clausum erat causa hujus composicionis complende apparte fuerunt attestaciones ab officiali predicto quorum tenor talis fuit: reçu les témoins sur le même contentieux; nous avons inspecté les questions religieuses mais après la réception des témoins entre nous nous avons composé de cette manière : que moi concède au susdit prieur et à ses successeurs et confirme toutes ses aumones et tous les bénéfices saisies [les saisines d'aumosnes] en la paroisse de Lanvalay que possédaient anciennement les moines, après [secundo, deuxièmement] confirme que le témoignage des susdits témoins fut sous serment, que la cause fut clause [fut fermée, fut jugée], cette composition fut complétée, les parties furent attestées par le susdit officier dont la teneur est : testificati  sunt jurati quod Hortus Judicaelis Landec est elemosina monachorum (tam) cum maceria que ibi est et cum tota donna sicut extenditur a Rencia usque ad vineam Orhant, que vinea fuit olim Giquel Landec, Les témoins ont juré que le jardin de Judicael Landec est aumosne des moines avec le mur en pierres sèches qu'il y a, avec tout le don [peut-être les halliers ou tout ce qui est buisson ou touffu] qui s'étend à la Rance jusqu'à la vigne d'Orhant qui était autrefois à Giquel Landec ab inde extenditur meta inter elemosinam et feodum laicum : à partir de là se prolonge la limite entre les aumosnes [la terre aumosne] et le fief laïque sicut lapides ostendunt qui missi sunt inter vineam Orhant et vinea Petri filii Erenbour comme le montre les pierres qui sont lancées [les pierres qui sont debout] entre la vigne d'Orhant et la vigne de Pierre fils d'Erenbour usque ad  viam ab inde sicut via ducit que est inter vineam filii Costart et Vineam Osenne  mulieris delà jusqu'au chemin  qui même entre la vigne du fils de Costart et la vigne de la femme Osenne, usque ad lapidem qui missus est pro meta inter Radulphim Bigot et filium Herberti jusqu'à la pierre  qui est lancée [la pierre qui est debout] en limite [pour servir de borne] entre  Raoul Bigot et le fils d'Herbert et ab inde usque ad viam fontis sicut alius lapis ostendit; et à partir de là jusqu'au chemin de la fontaine comme le montre l'autre pierre; ad inde sicut via fontis partitur contra montem   
    de là la partie du chemin de la fontaine contre la montagne [à l'aplomb de la montagne];
    per propinquiorem resam vinee contra montem au plus proche des parcelles de vigne contre la montagne; usque ad lapidem qui missus est pro meta ad equale taluti vinee Gaufredi filii Berner, que vinea vocatur vinea Fagi; jusqu'à la pierre qui montre également pour limite le talus de la vigne de Geoffroy fils de Brener, vigne nommée la vigne de Fagi, ab inde usque ad dictum talutum sicut lapis alius ostendit, de là jusqu'au dit talus comme le montre l'autre pierre, et preterea sicut talutum portat usque ad divisionem que est inter vineam Marchant et vineam G.Asseline, et par ailleurs comme le montre le talus jusqu'à la division qui est entre la vigne de Marchant et la vigne de G.Asseline; ab inde cum valle usque ad vinam monachorum, de là avec la vallée jusqu'à la vigne des moines; ad inde iusque ad plateam Hugonis Flandrine que est domini Oliverii et non est de elemonisa; de là jusqu'au plateau d'Hugues Flandrine qui est au seigneur Ollivier et qui n'est pas une ausmone [qui n'est pas un bien aumônier], ab illa platea sicut dixit quod est inter vineam Flandrine  et villam contra montem [de même] depuis le plateau comme il est dit entre  la vigne de Flandrine et la métairie contre la montagne, usque ad barram dicunt jurati quod illud quod clauditur istis metis usque ad Rentiam jusqu'à la barre [jusqu'au sommet ?] ils ont dit par serment que ces limites sont fermées [clôturées] jusqu'à la Rance et ipse Rentia est sesina prioris et monachorum et la Rance elle même est saisine du prieur et des moines [relevé d'une saisine, d'une juridiction, ici la Rance relève de la juridiction du prieuré] et longissimo tempore y uno ab antiquo et depuis un long temps ancien possederunt hoc monachi tanquam elemosinam suam, les moines en possèdent l'aumosne; tamen non interfuerunt elemosinacioni qui a elemosinacio longe precessit nativitatem ipsorum. pourtant ne sont pas présentées ces aumosnes lesquelles aumosnes depuis longtemps précèdent leur naissance [précèdent leur actuelles révélations]; Item reclamabat dominus Oliverius inter metas predictas quendam hortum qui vocatur hortus Milum, de même réclame le seigneur Olivier, entre ces dites limites un certain jardin appelé le jardin Milum  [le jardin du Milieu ?] ,  dicens quod torcular predecessoris  sui fuerat in eo, il dit que le pressoir a été celui de ses prédécesseurs sed dicunt jurati ille hortus elemosina est sicut alia que continentur infra metas predictas mais ils ont dit sous serment que l'aumosne du jardin est comme les autres choses qui sont contenues dans les dites limites et hoc salvis viis ad vinea que commune sunt monachis et domino Oliverius et ceux sans préjudices pour les chemins des vignes qui sont communs aux moines et au seigneur Olivier;  De torculari testificati sunt quod audierunt testificari ab antecessoribus  suis quod torcular fuit missum in horto predicto contradicentibus monachis du pressoir ils ont témoigné qu'ils avaient entendu leurs ancestres témoigner que le pressoir fut placé en le dit jardin [le dit jardin du Milieu] malgré l'opposition des moines; postea sublatum per pacem quandam il fut plus tard retiré pour une certaine paix [pour faire la paix] , duo ipsorum testificantur hoc de visu scilicet G.Faber et G.Guton deux de leurs témoins ont cette vue [deux témoins ont vu cela], à savoir G.Faber et G.Guton;   Item dicebat Oliverius quod antecessor suus habuerat fossas indicorum inter hortos et Rentiam de même Olivier dit que son ancêtre a possédé des fosses [ou des tranchées, des tombes, des souilles à bateaux, retenues d'eau viviers ?...] indigos [aménagés ?] entre les jardins et la Rance testificati  sunt jurati quod fossas indicorum viderunt inter hortos  et Renciam  tamen in via cependant les témoins jurèrent avoir vu  les fosses aménagé  entre les jardins et la Rance malgré le chemin et hoc fiebat per dominum de Quoquen  et cela a été fait par le seigneur de coëtquen tamen injuste quia hoc erat in terra prioris et monachorum injustement cependant parce que la terre avant était au prieur et aux moines, hoc viderunt omnes excepto Benedicto qui hoc non vidit sed audivit testificari. cela fut vu par tous excepté Benoit qui ne l'a jamais vu mais entendu témoigner, Item dicebat Oliverius quod via ville debet ire inter domos et vineas de même a déclaré Olivier que le chemin de la ville doit passer entre les maison et les vignes, testificari sunt jurati quod nunquam viderunt viam ville nisi ut modo est ils ont témoigné sur serment qu'ils n'avaient jamais vu le chemin de la ville sauf maintenant, sed audierunt dici ibi antiquitus  fuit quedam via mais avoir entendu dire qu'anciennement tel était le chemin, tamen non viderunt eam. cependant ils ne l'ont pas vu. Item dicebat Oliverius quod via ville sua erat et placita delictorum testificari sunt jurati quod hoc nunquam viderunt  imo tota est elemosina et sesina prioris et monachorum cependant déclara Olivier que le chemin de sa ville ainsi était et plaidoya les fautes [mais il lui plut d'admettre la faute]; Témoignant ils jurèrent qu'ils n'avaient jamais vu, cela constitue l'ensemble des aumosnes du prieur et des moines, Item testificati sunt jurati quod tota villa elemosina est de même témoignant ils jurèrent  que c'est tout le village qui était aumosne [que toute la villle, toute la villa est un bien aumônier] , excepta platea superius dicta excepté le dessus du dit plateau, ex alio latere ville secundum testimonium juratorum sunt hec que possidet prior tanquam elemosina puis deuxièmement ils témoignèrent en jurant que le prieur  possède comme aumosne l'autre côté de la ville l'autre côté de la villa]a barra sicut maceria Baloc ducit usque vinea Galonis contra vallem usque in Renciam de même à la barre [au sommet] le mur en pierres sèches de Balloc qui conduit jusque la vigne de Galonis contre la vallée [depuis la vallée] jusqu'à la Rance; sicut vinea Johannis Fabri, dividitur a Ruffa Roca de même la vigne de Jehan Fabri séparée "de celle" de Ruffa Roca. Item clausum Hurel vinea ante maladeriam pareillement la vigne fermée d'Hurel avant la maladrie (léproserie), campus de territorio de Malo consilio, campus de Rocherot le champ  du territoire du conseil de Malo, le champ de Rochart,campus in introitu de Lanvallei preterea  dixerunt  jurati  quod Oliverius de Coesquen terciam partem decimarum à l'entrée le champ de Lanvallei par ailleurs;  ils ont dit sous serment que Olivier de Coetquen a le tiers des décimes, sive in vineo sive in blado percepit in elemosina predicta  que ce soit dans les vignes, que ce soit dans les bleds, il perçoit les dites aumônes, et eciam in mortolagus, et aussi en mortolagus [en les jardins; en le maraichage ?] , tamen viderunt quod dominus de Coequen nihil percipiebat in decimis hortolagium  cependant ils ont vu que le seigneur de Coetquen ne percevait rien en décimes de dîmes] sur les plantes potagères. Item petebat Oliverius quoddam prandium in villa; de la même manière Olivier réclame un certain déjeuné dans la ville; dixerunt jurati quod aliqua viderunt pignora capi propter prandium per vim a dominis de Dinani   monachi contradicebant et desinebant pignora perdi, sous serment ils ont dit que certains ont vu prendre l'engagement pour le déjeuner, par la force le seigneur de Dinan contredit pour les moines [pour le bien des moines contredit cette réclamation], ex dixerunt jurati quod illus prandium indebitum est quia tota villa libera est sicut elemosina puis sous serment que ce déjeuné est indu parce que l'ensemble de la ville est libérée de cette aumône Item dicebat Oliverius quod domus Galteri Pinesita est in viam dixerunt jurati en autre Olivier dit sous serment que la maison de Galteri Pinesita est sur le chemin, quod bene potest esse quod aliquantulum  illius domus est in viam qu'il se pourrait bien qu'une partie de la maison soit sur le chemin [les témoins ont attesté qu'il se pourrait bien...] sed via exinde meliorata est et nihil de hoc pertinet ad dominum Oliverium mais que le chemin a été amélioré et que rien n'appartient au seigneur Olivier quam tam domus quam via est elemosina tant la maison et que le chemin où est aumône; Item juraverunt testes , sicuti juraverunt ita ego concessi et confirmavi, de même [ainsi] les témoins ont juré, comme eux j'ai juré de cette façon concédant et confirmant,  preterea concessi et confirmavi predicto priori et monachis omnes elemosinas  sua  plus, accordé et confirmé  au dit prieur et moines toutes  aumosnes, quas hactenus habuerunt qu'ils ont eu jusqu'alors, et habent in terra mea ubicunque sint et qu'ils en disposent en mes terres où qu'elles soient , has elemosinas quas predixi et sesinas elemosinarum concessi predicto priori et successoribus suis in perpetuum libere possidendas. ces aumônes qui ont été préchées [les susdites aumônes]et les sésimes des bénéfices sont concédées au dit prieur et ses successeurs en libre et perpétuelles possessions [et en perpétuelle propriété] Hanc composicionem concesserunt Havois Coequen uxor mea et Radulfus frater meus, coram episcopo Dolensi et ejus allocatis ; cette composition [cette disposition] a été concédée par Havoise de Coequen ma femme et Raoul mon frère devant l'évêque de Dol et son alloué, quia vero Thomas frater meus tunc temporis apud Albigensses erat concessi et pepigi quod in reditu ipsius facerem ipsum concedere pacem istam mais parce que [pour la raison que...]mon frère Thomas en ce temps est à Albi j'ai concédé et pour conclure cela que lui même à son retour accordera cette même paix. Preterea contencio fuit inter me et priorem super duabus elemosinus quas dicebam esse novas, Par ailleurs il était un contentieux entre moi et le précèdent [et le prieur]sur deux aumosnes lesquelles il disait êtres nouvelles,  tandem conventum fuit quod super hoc staremus judicio episcopi Dolensis, adhibitis sibi viris prudentibus finalement il a été convenu que nous étions en le jugement de l'évesque de Dol lui même appelant des hommes prudents [lui même recourant à des conseillers] unam illam elemosinatum tenebat prior per novem annos supra campum de lanvalai l'unique aumosne tenu du prieur pour neuf ans est sur le champ de Lanvalai quem Gorbet Loupes et Gorbet filius Petri tunc tenebant de priore de illo campo, que Gorbat Loupes et Gorbet fils de Pierre tenaient les premiers ce champ judicavit episcopus  adhibitis sibi viris prudentibus,et a été décidée  par l'évêque ayant lui même des hommes prudents [des hommes sages pour décider; des hommes de jugement] quod prior eum libere haberet sicuti alias elemosinas antiquas que le prieur sera libre d'en posséder les anciennes aumosnes. Aliam elemosinam habebat prior quam non tenuerat per annum supra vallem Hoel l'autre aumosne que le prieur ne tiendra pas par année sur la vallée de Hoel [sur le Val Hoel, peut-être le Val Hervelin lieu dit aujourd"hui assis en Coëtquen] quam Goffredus filius Armen dederat Beato Florencio in elemosinam que Geoffroy fils d'Armen l'a donne à Saint-Florent en aumosne  de hoc judicavit episcopus quod prior eam haberet usque ad finem anni et tunc venderet si vellet, l'évêque à jugé que le prieur la possédera jusqu'à la fin de l'année et puis la vendra s'il le voulait  vel si vellet eam habere, dominus Oliverius nihil ibi amitteret de jure suo nisi vellet elemosinare monachis et s'il voulait l'avoir le seigneur Olivier là perdrait ses droits sauf si les moines en voulaient l'aumosne; Sicut judicavit episcopus ego concessi et confirmavi compositionem secundium quod in ista carta, comme l'a jugé l'évêque j'ai concédé et confirmé la seconde composition, [l' arrangement] qu'il y a en cette charte et confirmavi et affidavi me bona fide eam observaturum, et confirmé et engagé de bonne foi, en l'observant, et sigilli mei feci munimine roboravi et de mon sceau l'ai fortifié et consolidé Actum anno gratie MCC nonodecimo in crastino Beate Marie Magdalene apud Dolum.  Fait en l'année de grace mil deux cent dix neuf  le lendemain de la Sainte-Marie Magdelaine à Dol.

     

    Et est la dicte lectre secllée de notre sceau sur double queue et en sel d'icelle appert l'impression d'un escusson d'armoirie en laquelle il y a troys bandes. Aussi au tour dudict sel es endroictz non rompuz appaioissent plusieurs lectres au permis mal aysees a lire, au moyen de ce que le tour dudict sel est rompu en plusieurs endroictz.  

     

    Traduction personnelle ci-dessous sans le texte latin :

    Pour tous ceux qui regarderont cette présente lettre Olivier, seigneur de Coëtquen, bonjour dans le Seigneur. Que l'on sache qu'il y eu un contentieux entre moi, d'une part, et le prieur du prieuré du Pont à Dinan. Autre le rappel de la cause de ce contentieux : les aumones qui sont dues et qu’en un traité laïque Jocius, en ce temps officier de la Cour de Dol mandaté de l'évesque de Dol, reçu les témoins sur le même contentieux. Nous avons inspecté les questions religieuses mais après la réception des témoins entre nous nous avons composé de cette manière : - Que moi concède au susdit prieur et à ses successeurs et confirme toutes ses aumones et tous les bénéfices saisies [?] en la paroisse de Lanvalay que possédaient anciennement les moines. - Après [ou deuxièmement] confirme que le témoignage des susdits témoins fut sous serment, que la cause fut clause, cette composition fut complétée, les parties furent attestées par le susdit officier dont la teneur est : Les témoins ont juré que le jardin de Judicael Landec est aumosne des moines, avec le mur en pierres sèches qu'il y a, avec toute la donnation qui s'étend à la Rance jusqu'à la vigne d'Orhant qui était autrefois à Giquel Landec ; à partir de là se prolonge la limite entre les aumosnes et le fief laïque comme le montre les pierres qui sont lancées entre la vigne d'Orhant et la vigne de Pierre fils d'Erenbour ; delà jusqu'à la voie à partir du chemin qui même entre la vigne du fils de Costart et la vigne de la femme Osenne, jusqu'à la pierre qui est lancée en limite entre Raoul Bigot et le fils d'Herbert et, à partir de là, jusqu'au chemin de la fontaine comme le montre l'autre pierre;
    de là, la partie du chemin de la fontaine contre la montagne au plus proche de la vigne de Resam contre la montagne, jusqu'à la pierre qui montre également pour limite le talus de la vigne de Geoffroy fils de Brener vigne nommée la vigne de Fagi ; de là jusqu'au dit talus comme le montre les autres pierres et par ailleurs, comme le montre le talus, jusqu'à la division qui est entre la vigne de Marchant et la vigne de G.Asseline ; de là avec la vallée jusqu'à la vigne des moines; de là jusqu'au plateau d'Hugues Flandrine qui est au seigneur Ollivier et qui n'est pas une ausmone, depuis le plateau comme il est dit entre la vigne de Flandrine et la métairie contre la montagne jusqu'à la barre [?] - Ils ont dit par serment que ces limites sont fermées [ou clôturées] jusqu'à la Rance et la Rance elle même est saisine du prieur et des moines et que depuis un long temps ancien les moines en possèdent l'aumosne; Pourtant n’ont pas été présentées ces aumosnes lesquelles aumosnes depuis longtemps précèdent leur naissance. - De même réclame le seigneur Olivier, entre ces dites limites, un certain jardin appelé le jardin Milum ; il dit que le pressoir a été celui de ses prédécesseurs mais ils ont dit sous serment [mais les témoins ont dit sous serment…] que l'aumosne du jardin est comme les autres choses qui sont contenues dans les dites limites et ceux sans préjudices pour les chemins des vignes qui sont communs aux moines et au seigneur Olivier. Du pressoir ils ont témoigné qu'ils avaient entendu leurs ancestres témoigner que le pressoir fut placé en le dit jardin malgré l'opposition des moines; il fut plus tard retiré pour une certaine paix. Deux des témoins ont vu cela, à savoir G.Faber et G.Guton. - De même Olivier dit que son ancêtre a possédé des fosses [ou des tranchées, des tombes...] indigos [ ?] entre les jardins et la Rance ; cependant les témoins jurèrent avoir vu les fosses indigos entre les jardins et la Rance malgré le chemin et que cela a été fait par le seigneur de coëtquen, injustement cependant, parce que la terre avant était au prieur et aux moines. Cela fut vu par tous excepté Benoit qui ne l'a jamais vu mais entendu témoigner. - De même a déclaré Olivier que le chemin de la ville doit passer entre les maisons et les vignes ; ils ont témoigné sur serment qu'ils n'avaient jamais vu le chemin de la ville sauf maintenant mais avoir entendu dire qu'anciennement tel était le chemin ; cependant ils ne l'ont pas vu. Cependant déclara Olivier que le chemin de sa ville ainsi était et plaida les fautes. Témoignant ils jurèrent qu'ils n'avaient jamais vu au plus bas l'ensemble des aumosnes du prieur et des moines ; de même témoignant ils jurèrent que c'est tout le village qui était aumosne excepté le dessus du dit plateau. Puis deuxièmement ils témoignèrent en jurant que le prieur possédait comme aumosne l'autre côté de la ville, de même le mur en pierres sèches de Balloc qui conduit jusque la vigne de Galonis contre la vallée, jusqu'à la rivière; de même la vigne de Jehan Fabri séparée "de celle" de Ruffa Roca ; pareillement la vigne fermée d'Hurel avant la maladrie (léproserie) ; la plaine du territoire du conseil de Malo, la plaine de Rochart, à l'entrée de la plaine de Lanvallei. Par ailleurs ils ont dit sous serment qu’Olivier de Coetquen a le tiers des décimes. Que ce soit dans les vignes, que ce soit dans les bleds, il perçoit les dites aumônes, et aussi en mortolagus [?] ; cependant ils ont vu que le seigneur de Coetquen ne percevait rien en décimes sur les plantes potagères. - De la même manière Olivier réclame un certain déjeuner dans la ville; sous serment ils ont dit que certains ont vu prendre l'engagement pour le déjeuner, [mais]par la force du seigneur de Dinan contredit pour les moines puis, sous serment, que ce déjeuné est indu parce que l'ensemble de la ville est libérée de cette aumône - En autre Olivier a dit sous serment que la maison de Galteri Pinesita est sur le chemin ; qu'il se pourrait bien qu'une partie de la maison soit sur le chemin mais que le chemin a été amélioré et que rien n'appartient au seigneur Olivier [cela] autant que la maison et que le chemin où est l'aumône. - De même [Puis] les témoins ont juré, [et] comme eux j'ai juré de cette façon concédant et confirmant. Plus, ait accordé et confirmé au dit prieur et moines toutes aumosnes qu'ils ont eu jusqu'alors. Et qu'ils disposent en mes terres où qu'elles soient de ces aumônes qui ont été prêchées. Et les sésimes des bénéfices ont été concédées au dit prieur et à ses successeurs en libre et perpétuelles possessions. Cette composition [cette disposition] a été concédée par Havoise Coequen ma femme et Raoul mon frère devant l'évêque de Dol et son alloué. - Mais parce que mon frère Thomas en ce temps est à Albi j'ai concédé ; et pour conclure cela que lui même à son retour accordera cette même paix. Par ailleurs il était un contentieux entre moi et le précèdent sur deux aumosnes lesquelles il disait êtres nouvelles. Finalement il a été convenu que nous étions en le jugement de l'évesque de Dol lui même appelant des hommes prudents. L'unique aumosne que tient le prieur pour neuf ans sur la plaine de Lanvalai, que Gorbat Loupes et Gorbet fils de Pierre tenaient les premiers en cette plaine: et il a été décidée par l'évêque ayant lui même des hommes prudents [des hommes sages pour décider; des hommes de jugement] que le prieur sera libre d'en posséder les anciennes aumosnes. L'autre aumosne que le prieur ne tiendra pas par année sur la vallée de Hoel que Geoffroy fils d'Armen la donne à Saint-Florent en aumosne ; l'évêque a jugé que le prieur la possédera jusqu'à la fin de l'année et puis la vendra s'il le voulait et que s’il voulait l'avoir le seigneur Olivier perdrait là son droit sauf si les moines en voulaient l'aumosne. - Comme l'a jugé l'évêque j'ai concédé et confirmé la seconde composition [l'arrangement] qu'il y a en cette charte et confirmée je me suis engagé de bonne foi à l'observer. Et de mon sceau l'ai fortifié et consolidé Fait en l'année de grâce mil deux cent dix neuf le lendemain de la Sainte-Marie Magdelaine à Dol.

     

     

    Complément d'informations

    Olivier de Coëtquen ici présent nait vers 1180-1190; il est le 1er seigneur de Coetquen connu. Fils de Guillaume, petit-fils de Raoul (on ne connait pas le nom de l'épouse du dit Raoul et ni l'ascendance certifiée de ce dernier. Certains auteurs anglais le font cependant frère de William 1er de Lanvallei puisque ce dernier eu effectivement un frère attesté lequel est nommé Ralf de Lanvalei. Quant est-il exactement ? Olivier est-il un enfant de la famille seigneuriale de Dinan ou bien un enfant de la famille seigneuriale de Lanvalei ?  A la lecture des dernières informations, et à la lecture aussi de cette charte, nous pensons aujourd'hui que les seigneurs de Coëtquen sont probablement issus de la famille seigneuriale de Lanvalei et non plus de celle de Dinan. Il faut noter aussi que ces deux seigneuries étaient toutes deux assises en le même évêché de Dol et que ces deux familles feront toutes deux des donations à la même abbaye de Vieuville sous Dol. Reprendre la charte ci-dessus et aussi la lecture du chapitre consacré aux Seigneurs de Coëtquen)Olivier eu pour mère Denise ou Denysia de Dol, fille de Jean II seigneur de Dol et de Combourg et petite-fille de Gildiun 4ème seigneur de Dol-Combourg (Gelduin meurt en 1137 tué par les normands du pays avranchin alors qu’il menait en cette région moults combats). 

    Olivier va prendre pour épouse Havoise dite de Coëtquen abandonnant peu après son nom seigneurial pour prendre celui de son épouse (pour René Pocard du Cosquer de Kerviler écrivant en 1808). Cependant le nom de cette famille seigneuriale, dite de Coëtquen, en aucun cas apparaît avant cette Dame dans notre histoire, que celle-ci soit régionale ou ducale ; il est donc possible  qu’Olivier ait reçu cette terre seigneuriale soit de son côté maternelle, cette terre étant alors assise en l’archevêché de Dol, ou bien directement de son aïeul paternel Raoul ci-dessus [ou de son aieul paternel présumé, ici Ralf 1er de Lanvalei frère de William]. En 1219, quand cette charte juridique fut rédigée, son frère nommé Thomas participe au même moment à la guerre menée contre les Cathares, à Albi. Guerroyant en 1219 Thomas doit donc voir le jour vers 1180-1190. Pouvons-nous penser, sans déraisonner, que Thomas soit lui aussi parti afin de pouvoir participer à cette même croisade et cela au côté de son parent [son oncle présumé] Alain de Lanvallay ? Ce même seigneur, Alain de Lanvallay, sitôt de retour sur son sol natal, sera l’initiateur de l’édification du couvent des Jacobins à Dinan ce couvent ayant été très probablement commencé après cette date de 1219, vers 1223. Les travaux de ce couvent seront réalisés avec l'aide finanière de son parent proche, ici son neveu présumé, Olivier 1er de Coëtquen. Raoul 2ème du nom, un autre frère d'Olivier de Coëtquen, sera cité quant à lui cette même année 1123 et cela au côté de ses frères Thomas et Olivier lorsque celui-ci, fils aîné de Guillaume il me semble [le dit fils de Raoul] fera inhumer leur père à tous trois en l’abbaye de Vieuville sous Dol [Jean de Lanvalei à la même époque fera don de la terre d'Harel en la même abbaye de Vieuville. Cette abbaye de Vieuville semble avoir ainsi reçu des dons de ces deux familles seigneuriale apparentées toutes deux par une "généalogie" commune. Il est bon de savoir aussi ici que Jean de Lanvalei pris pour première épouse une propre enfant apparentée aux seigneurs de Dol] Celui-ci recevra les derniers Saints-Sacrements en notre prieuré du Pont. Nous ne savons pas si le souhait d’Olivier relatif à son frère Thomas lorsque celui-ci se trouvait en pays cathare fut plus tard exaucé. Olivier de Coëtquen, premier seigneur de ce nom, sera cité présent en 1203, quelques années auparavant, lorsque se dérouleront en 1203 les états de Vannes...

     

     

     


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  • Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier

     Donation de Saint-Malo de Dinan à MarmoutierCi-contre le Coeur de l'ancienne cathédrale carolingienne de St-Pierre d'Aleth aujourd'hui à Saint-Servan.

     

     

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier 

    Partie de la Chronique de Saint-Brieuc citant Hamon                                                                     père de Josselin de Dinan

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

    XIème siècle. Sur les hauteurs de la Rivière, au pont de Dinan, l'église de St-Malo de Dinan.

    Surplombant la rivière de Rance se dressa en ce lieu, au 11ème siècle, la première paroisse de Dinan, celle dite de Saint-Malo de Dinan, ici en Jaune, cette paroisse étant certifiée par l'existence même de son église laquelle d'une façon certifiée est dite Parrochiali ecclesia en 1124, au 12ème siècle, église et paroisse relevant de fait de la Grande Abbaye de Saint-Martin de Tours (dite aussi abbaye de Marmoutier). Cette paroisse se développa très probablement à l'endroit même en lequel apparu le premier agglomérat "social" positionné donc ici au dessus de la rivière, les occupants originels arrivant alors du bas de la vallée par une voie très escarpée, déjà séculaire et creusant dans sa descente le plateau rocheux surplombant la rivière, voie naturelle ayant depuis formée la rue du Jerzual que nous tous, habitants de Dinan, nous connaissons si bien aujourd'hui. Ce chemin d'accès naturel débouchant au 14ème sous la porte dite du Jerzual, ici le point orange sur la photographie, fut très longtemps la seule remontée possible sur les hauteurs du plateau reliant ainsi, dès les premières heures du  11ème siècle, et le pont de Dinan et le dit bourg de Saint-Malo de Dinan. Le bourg de Saint-Sauveur, alors très proche du château féodal, bourg séparé de celui de Saint-Malo par cette même voie escarpée apparait quant à lui peu de temps après puisque son église, aujourd'hui basilique, fut très probablement édifiée au lendemain de la première croisade, vers 1090-1110, et cela par Riwallon de Dinan le propre frère de Geoffroy 1er de Dinan, église très probablement terminée par son propre neveu Alain de Dinan, frère d'Olivier de Dinan, tous deux étant les deux premiers fils du dit Geoffroy 1er de Dinan (La première charte citant la paroisse de Saint-Sauveur semble avoir été rédigée en 1123; elle est un accord établit entre le Grand Monastère et l'abbaye de Saint-Jacut, accord relatif aux paroisses de Dinan et aux dîmes de l'église de Corseul.La deuxième charte citant cette même église paroissiale est une charte relative à un désaccord établit en 1131 à l'encontre de l'abbaye de Saint-Jacut de l'Isle, désaccord portant sur des droits de pêcherie, droits accordés hier par Geoffroy de Dinan. La troisième charte citant l'existence de l'église de Saint-Sauveur de Dinan semble être quant à elle une Bulle Papale, celle rédigée en 1163 par le pape Alexandre III, bulle rédigée en faveur de l'abbaye de Saint-Jacut). Cette seigneurie, peu après 1123, semble avoir été au lendemain de la mort de Geoffroy 1er de Dinan divisée entre ses deux premiers enfants, Olivier et Alain, Olivier recevant toute la partie seigneuriale située au nord, partie située entre la mer et Dinan et Alain recevant quant à lui toute la partie sud de la seigneurie de Dinan, partie située quant à elle entre Dinan et les hauteurs de Becherel cette nouvelle seigneurie prenant pour nouvelle appellation le nom de Dinan-Bécherel. Lors de ce partage la ville de Dinan sera elle même divisée en deux partie distinctes, toutes deux effectivement séparées l'une de l'autre en la remontée du Jerzual et son prolongement, la paroisse de Saint-Malo de Dinan étant reçu par Olivier et la paroisse de Saint-Sauveur par son frère Alain celui-ci terminant donc l'édification de l'église de Saint-Sauveur commencée hier par son oncle Riwallon dit le Roux. L'apparition du nouveau bourg de Saint-Sauveur, toujours à la fin du 11ème siècle, semble à elle seule attestée d'une démographie "galopante" en cette jeune ville seigneuriale laquelle très tôt fut donc constituée de deux paroisses distinctes, l'une appelée la paroisse de Saint-Malo de Dinan et l'autre la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan celle-ci relevant dès ses premières heures de l'abbaye bretonne de Saint-Jacut. Donc face à la ravine très tôt fut édifiée sur les hauteurs, en ce même lieu également, la première église dite paroissiale nommée elle aussi de Saint-Malo de Dinan, ici le carré empli de rouge laquelle église, entourée de son cimetière et en celui-ci a contenu aussi, et cela dès la seconde moitié du 11ème siècle, le tout premier établissement Hospitalem de Dinan et de Bretagne. La paroisse de Saint-Malo comprenait déjà en 1108 une église vétuste et ancienne et un peu plus tard, en 1124, on parlait déjà des rues de cette paroisse; à l'emplacement de l'église originelle de l'église de Saint-Malo de Dinan se dresse aujourd'hui la chapelle dite de Saint-Joachim celle là même qui fut construite sur les ruines de l'ancienne église paroissiale de Saint-Malo de Dinan. Note : Geoffroy de Dinan aura également deux autres fils puisnés, Josselin ou Josce de Dinham lequel lui aussi présent en Angleterre prendra fait et cause pour la reine Mathilde lors de la guerre de succession l'opposant à son cousin Eudes ou Estienne de Blois; sa fille Hawise prendra pour époux l'outlaw Warin fitzwarin. Le quatrième fils de Geoffroy, frère d'Olivier, d'Alain et de Josce sera Guillaume lequel, abbé, sera propriétaire d'une maison en Jugon. Certains courants de pensée laisseraient entendre aujourd'hui que Orieldis Radegonde, la propre épouse de Geoffroy 1er de Dinan,  serait fille de Giron de Châteaugiron lui même fils d'Ansquetil, famille seigneuriale dont l'un des enfants demain héritera de la seigneurie de Dol-Combourg.

     

     

    - 1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers- 1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

     

     

     

     

     1844. Ci-dessus les rues du Jerzual et du Petit fort. Plans cadastraux napoléoniens archivés en la mairie de Dinan et aux Archives de Saint-Brieuc. 

     

     

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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     Ci-dessus la Porte du Jerzual réalisée dans le courant du 14ème siècle, bien après l'apparition de la paroisse Saint-Sauveur laquelle apparait aux premières heures du 12ème siècle, porte féodale permettant l'accès de la ville depuis le port de Dinan situé en contre-bas. Le prolongement agencé de la remontée hier naturelle se faisant depuis le port, et cela en amont de cette même porte, est donc antérieure à la réalisation de cette porte dite du Jerzual puisque celle-ci, par son édification même, délimitera plus tard en cet endroit la ville seigneuriale de Dinan. Les maisons à pans de bois de Dinan les plus anciennes cependant, maisons toujours existantes ici même à ce jour et situées de part et d'autre de cette porte, remontent au plus tôt aux 15-16ème siècles pour la plus ancienne, soit presque deux siècles après la réalisation de notre porte; ici ci-dessus la maison dite du Gouverneur, l'une sinon la plus ancienne de cette voie séculaire. Il n'existe aujourd'hui et cela tout au long de cette rue maintenant si ancienne aucune maison antérieure à cette même époque malgré le fait que l'existence de cette rue soit formellement attestée dans une donation faite à Saint-Sauveur au 15ème siècle. [les habitations de la rue du Jerzual et celle de la rue du Petit-Fort furent elles aussi décrite en l'un des 3 "terriers" de la ville de Dinan lesquels furent rédigés vers 1671 cela au XVII siècle. Certains actes du terrier qui ici nous concerne spécifient la présence en la rue du Petit fort de certaines maisons alors presque "neuves". Presque neuve en 1671 certaines de ce dites maisons en la seconde partie du XVIII siècle, vers 1780, n'existaient déjà plus remplacées qu'elles étaient déjà. Malgré la présence en son sein de maisons anciennes à pans de bois la rue dite du Petit-fort fut elle aussi a travers de son habitation le lieu de démolitions et de reconstructions successives...]     Note : Si les remparts, tels que nous les connaissons aujourd'hui, semblent avoir été réalisés qu'au 14ème siècle, il est possible toutefois qu'une première fortification, beaucoup plus sommaire il est vrai, ait pu avoir été réalisée au lendemain de 1257, année en laquelle la ville de dinan sera livrée presque entièrement aux flammes et cela dans la continuité de la guerre ayant opposée Jean 1er dit le Roux à l'ensemble de ses barons; la Tour dite de Sainte-Catherine daterait en effet du 13ème siècle. Le 14ème siècle, époque de la réalisation de la porte du Jerzual a vu, quant à lui, l'ensemble des affres de la guerre de succession ayant divisée en deux notre duché de Bretagne. Nos vieux remparts trouvent-ils, en les années qui ont suivi cette même guerre de succession, leur origine même ? Nous ne pouvons pas perdre de mémoire aussi que lors de la guerre ayant opposée le duché de Bretagne au roi Henry II d'Angleterre, guerre ayant opposée et le dit Henry II et Rolland de Dinan, cela en 1168, que ce dernier essayera de trouver refuge derrière les hauts murs de son château de Lehon et non en l'intérieur même de sa ville de Dinan. Pourquoi cela ? Dinan en 1168 était-elle donc une ville seigneuriale pas encore fortifiée ?

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de MarmoutiersAu 11ème siècle la remontée du Jerzual dans son alignement rectiligne actuel n'existait probablement pas encore; il faudra certainement attendre les premières heures du 12ème siècle et le développement de la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan pour assister à la modification du tracé originel et naturel de cette remontée laquelle se pratiquait dans une faille tout aussi naturelle du sol, voie naturelle la seule permettant ici même de remonter directement du bourg des moines à la paroisse de Saint-Malo de Dinan. Quand Geoffroy 1er de Dinan, vers 1100, procédera à la fondation de notre prieuré dit du Pont à Dinan, la paroisse de Saint-Sauveur n'existant alors que dans le commencement de la réalisation de son église,  le seul passage possible pouvant relier l'église de Saint-Malo de Dinan, église déjà ancienne et le port du pont de Dinan, pont à Dinan déjà existant puisque attesté dans cette charte relatant la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan, semble bel et bien avoir été une déclivité du sol par la force des choses elle aussi tout aussi naturelle dans son tracé. Cette faille naturelle brisée a du permettre originellement la remonté depuis le port à la dite paroisse de Saint-Malo de Dinan. Elle semble avoir été en cet endroit, et cela bien que la dite Porte dite du Jerzual soit réalisée, ce passage ici angulaire, passage de nouveau rendu vierge aujourd'hui dans la plus grande partie de son tracé. Sur la carte de géographique ci-dessus il est le trait bleu lequel relie directement et l'ancienne église de Saint-Malo de Dinan et le pont de Dinan. Note : On peut regretter toutefois que des impératifs tous liés à l'évacuation des eaux de pluies aient pour toujours définitivement condamné l'utilisation même de ce chemin millénaire.

     

     1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

    Maisons à pans de bois dans

    le Jerzual

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     Vitrail de Saint-Malo de Dinan

     

    Le 14/09/1670 la ville de Dinan fit venir une Relique de Saint-Malo de Saint-Malo de L'Isle en l'église de Saint-Malo de Dinan. Cette translation arriva par voie d'eau, au port de Dinan et la remontée de la Sainte-Relique se fit en grimpant la montagne de Dinan via la rue du Jerzual, alors toujours unique voie de communication reliant directement et le port de Dinan et la ville de Dinan. Cette arrivée fut mis en images en 1924 par le Maître Verrier angevin Georges Merklen lequel réalisa peu de temps avant de mourir, pour la dite église de Saint-Malo de Dinan, ce magnifique vitrail   .                                               Relique demandée par l'église de Saint-Malo à l'évêché de Saint-Malo, la chasse contenant les reliques du Saint-homme fut ouverte en cette ville le 07/07/1670 afin que l'on puisse procéder à la prise pieuse de deux fragments d'os dont l'un destiné pour l'église de Saint-Malo de Rouen et l'autre pour notre propre église de Dinan. L'Os prévu pour notre église parvint à Dinan très probablement par la rivière, tard le soir il parait puisqu'il fut confié pour la nuit à l'église prieurale du prieuré de la Magdelaine du pont la relique enfermée qu'elle était dans une boite scellée et protégée très soigneusement aussi dans un papier portant le sceau de monseigneur François de la Villemontée, alors évêque en exercice en l'évêché de Saint-Malo. La nuit passée, le jeune jour né, la relique passée le Vieux Pont fut amenée par la dure montée du Jerzual en son presque dernier logis puisque la Révolution Française de 1789 sera l'une des causes de son vol. Disparue elle sera remplacée en février 1823 par une autre relique laquelle nous sera acheminée quant à elle depuis l'église de Saint-Maclou de Moiselle, église située en la paroisse de Domont sise en l'actuel département du Val d'Oise.  La translation de 1670, au dedans des murs de Dinan, fut relatée par le sieur du Mezeray Julien Chertier alors "fabriqueur" de l'église de Saint-Sauveur de Dinan : Le dimanche 14è jour de septembre 1670 les saintes reliques du bienheureux Saint-Malo furent apportée de la ville de Saint-Malo de l'Isle en cette ville de Dinan par l'un des messieurs du chapitre et avec la musique de l'évesché; ou ils furent processionnellement dans l'église paroissiale de Saint-Malo de Dinan avec l'assistance de tout le clergé de la ville et des douze autres processions des paroisses voisines, et avec l'assistance de plusieurs personnages en abondance sous les armes, et les canons de la ville tirés, l'horloge sonnant. Ce fut assez solanel...].

    Photo réalisée par mon ami Eric Lemoine le 23/02/2013.

     

     

    1108. Donation faite de l’église de Saint-Malo de la Place-forte de Dinan par Geoffroy 1er de Dinan, donation offerte au Grand Monastère de Saint-Martin

      

      

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à MarmoutierL’histoire de la ville de Saint-Malo trouve son origine au plus profond des fibres de la vie de Saint-Maclovii ; l’église de Saint-Malo de Dinan, la toute première église réalisée en cette seigneurie alors naissante, trouve elle aussi, ayant plongée ses propres racines au plus profond du creuset duquel sortie la ville de Saint-Malo, son origine dans la vie de ce même saint-homme. La naissance du prieuré du pont de Dinan, nous le verrons un peu plus loin lorsque nous étudierons plus en profondeur l’histoire de sa charte religieuse, a été, quant à elle, directement reliée à l’état même de vétusté de cette église dite Saint-Malo de Dinan. Cette église, dès 1108, présentait un état d’abandon réel, lequel état devait alors très probablement empêcher le bon déroulement des différents offices religieux; son état d'usure mettant déjà, dès 1108, la vie de ses paroissiens en danger. (Le nom de Dinan a été écrit pour la première fois dans notre histoire au creux d'une charte rédigée en 1039 au lendemain de la mort du duc Alain III, cela au travers de la personne de Goscellinus de Dinan, ce dernier étant présenté ainsi associé avec ce même nom. La seigneurie de Dinan fut très certainement créée pour Josselin de Dinan au lendemain de la mort de son père supposé Haimon lequel, dans la Chronique de Saint-Brieuc, est présenté comme étant le gouverneur des enfants du duc Geoffroy Béranger, Hamon étant alors seigneur de toutes les terres s'étirant entre les eaux de la rivière de l'Arguenon et celles de la rivière du Couesnon, ces dernières délimitant le duché de Bretagne de celui de la Normandie. Quant le nom de Dinan apparait-il pour la première fois ? Sa première utilisation peut-elle avoir été antérieure à la naissance de Josselin , son père ayant été simplement nommé Haimon sans aucun patronyme cité ?

     Ce terme gens ou habitants, utilisé ici, implique la présence, dès 1108 et autour de cette même église, d’une agglomération déjà existante laquelle dû apparaitre très tôt sur les hauteurs de la rivière. Quand cette agglomération première est-elle apparue ?   Peut -elle s'être implantée en cet endroit du plateau avant même l'apparition de la seigneurie de Dinan citée en 1039 ? Si la réponse est oui , quels étaient ces premiers occupants et quels étaient alors leur nom?). Cette première église apparait donc très probablement dans la première lueur émise par la jeune seigneurie de Dinan à défaut d’avoir, éventuellement, une antériorité plus ancienne; elle dût très certainement porter le vocable de ce Saint dès son édification. Josselin de Dinan, voyant le jour au tout début de l’an mille, l’église vers 1108 aurait eu donc un peu moins de 100 ans (Cana vers 1060, épouse d'Olivier 1er  de Dinan, lui même fils de Josselin, fera édifier une maison de l'Hospitalité dans le cimetière même de l'église. Cette dernière existait donc déjà dans cette première moitié du onziesme siècle et domum illam hospitalem quam uxor quondam Oliverii , Cana nomine, in ejusdem ecclesiae cymeterio edificavit... Au regard de la seule vétusté importante de l'église constatée en 1108, au regard de la présence d'un cimetière lors de la construction en ce dernier d'une maison  hospitalière voulue par Cana, femme d'Olivier 1er de Dinan, nous pensons très sincèrement que l'origine de la ville de Dinan est probablement antérieure à Josselin 1er seigneur de Dinan cité par l'Histoire. Si cela était alors pourrions nous penser en toute logique que le premier seigneur de Dinan, son "architecte", est été le père du dit Josselin de Dinan lui même à savoir Hamon 1er Vicomte ce dernier ayant pris pour époux Roianteline fille de Riwall probable bouteiller de Dol ? Né vers 970 la seigneurie de Dinan aurait alors très probablement été fondée vers l'an 1000. Hamon père de Josselin de Dinan ne serait-il pas alors également le véritable concepteur de la motte féodale de Lehon que les "érudits" disent avoir été érigée sur ordre de Hamon II son fils frère du dit Josselin de Dinan ?). Cela était-il, à cette même époque,  un âge suffisant pour expliquer cette vétusté dont alors elle était déjà la proie ? La charte de donation nous apprend qu’elle n’était nullement déposée entre les mains de moines religieux puisque l’évêque Benoist d’Aleth décide de choisir un ordre monastique à qui la confier afin d’y assurer les travaux de remise en état, travaux probablement tendus vers  la recherche d'un dévelopement spirituel monacal (Benoist ou Benoit "évêque d'Aleth, Benoit étant un prénom latin, avait pour véritable prénom "Judicaël" prénom breton. Judicaël ou Benoist d'Aleth sera "évêque d'Aleth de 1086 à 1112 décédant ainsi au lendemain de la nomination à l'archevêché de Rouen de son frère Geoffroy dit le Breton lequel en effet fut nommé "archevesque de Rouen en 1111. Geoffroy dit le Breton au lendemain de sa nomination à l'archevêché de Rouen s'en ira en Angleterre pays en lequel il servira Henry 1er roi d'Angleterre. Quelles furent les "conditions sociales" en lesquelles furent élevés ces deux frères tous deux demain Archevêque de Rouen pour l'un et évêque de Saint-Malo pour l'autre ? Quels furent leurs parents "père et mère" laquelle mère fut prénommée Orieldis" ? Peut-on faire un parallèle généalogique entre Orieldis mère de ces deux prélats, prénom attesté par une charte,  et Orieldis femme de Geoffroy 1er seigneur de Dinan ?  Geoffroy le Briton et Judicaël ou Benoist évesque d'Aleth, naissant tous deux vers 1060, cela en même temps que Geoffroy 1er de Dinan, furent-il tous deux fils de Hamon III vicomte d'Aleth celui-ci étant alors en ce cas l'époux de Orieldis mère attestée de ces eux prélats ? Geoffroy le Briton et son dit frère Judicaël ou Benoits eurent-ils tous deux pour soeur Orieldis "femme" de Geoffroy 1er de Dinan ? La dite Orieldis n'aurait-elle alors pas pu apporter à son dit mari Geoffroy 1er de Dinan tout un ensemble de terre assise en le Pou Aleth, terre comprenant aujourd'hui l'actuelle ville de Saint-Ideuc hier bien de Clamaroch féal sujet du dit Geoffroy 1er seigneur de Dinan ? Peut-on faire un parallèle généalogique et patronymique entre Geoffroy le Breton archevêque de Rouen, ancien religieux de l'église du Mans avant sa dite nomination à l'archevêché de Rouen, et le dit Geoffroy 1er seigneur de Dinan ? L’année 1122 verra l’Autel de l’église terminé lors de la donation des manoirs d’Helfort et de Nutuelle, donation  faite par Geoffroy 1er de Dinan fils du dit Olivier 1er. L’église vers 1177 semble être presque achevée lorsque eu lieu, auprès d’elle, la fondation d’un nouvel prieuré voulu par Olivier de Dinan, 3ème du nom ;  les bâtiments attenant à l'église, quant à eux, n’étaient toujours pas terminés, les lieux sur cette charte étant jugés non encore  propices pour recevoir les moines. Olivier commencera t-il aussi sa vie monastique enfermé dans la seule l’église et entouré seulement de 8 moines , cela en attendant que les travaux commencés par ses ancestres soient enfin terminés. Est-elle tombée de fatigue assaillie par le Temps ou bien est-elle tombée en péril suite à l’absence de tout ordre religieux pouvant la diriger, l’ordonner et l’entretenir ? Nous ne le saurons probablement jamais tout comme nous ne saurons jamais quelle fut la première note de musique lancée en échos entre les murs contenant son Autel.

    Maclovii, à la fin du 6ème siècle, traverse la mer sortant ainsi du pays de Galles afin de pouvoir rejoindre l’ermite Aaron lequel vivait sur une petite ile recouverte de terre et régulièrement entourée par des eaux montantes et descendantes ; la ville de Saint-Malo, par la force des choses, n’existait pas en ce temps là. Seule la ville d’Aleth, (aujourd’hui Saint-Servan, l’un des quartiers de Saint-Malo), ancienne ville portuaire gallo-romaine, faisait face à ce très gros rocher recouvert d’une terre certainement productrice. La mort d’Aaron survenant, Maclovii quitte cette ile propice à une vie d’ascète  pour s’en aller à Aleth en laquelle il créé un premier évêché, probablement après avoir, lui aussi, travaillé à évangéliser cette région de la Bretagne. Jean de Châtillon (plus connu sous le nom de Jean de la Grille), homme très pieux né en 1163, évêque d’Aleth décédé en 1163, décide, pendant son épiscopat, de quitter la ville d’Aleth pour retrouver le sol originel de l’ermite Aaron afin d’y implanter le nouveau siège de son évêché ; cette décision permis très vite l’apparition d’un premier noyau social lequel, demain, allait donner le jour à la ville de Saint-Malo. Mais en quoi tout ceci ou cela nous concerne t-il ?  La charte de la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan va de suite répondre à notre question. Rédigée en 1108, bien avant que Jean de Châtillon ai pris sa décision, cette charte de fondation nous parle de l'ile d’Aaron sur laquelle, en cette même année 1108, il y avait une église dite aussi de Saint-Malo, cette dernière ayant été elle aussi, le même jour, donnée avec notre église aux mêmes moines de Saint-Martin le Grand. En cette année 1108, sur cette charte, on parlait encore de l’Evêque d’Aleth et de l’Ile d’Aaron.                                                                                       Cette donation sera confirmée la même année, en 1108, puis aussi un an plus tard, en 1109, dans une charte datée  celle-ci étant propre aux différents bénéfices de l'église de Saint-Malo de Dinan lesquels doivent tous êtres considérés comme étant le bien propre du grand Monastère de Tour. Cette seconde confirmation se termine quant à elle sur des menaces de punitions célestes si cette même donation était appelée à ne pas être correctement appliquée. Cette charte, laquelle fut réalisée sous la mandature de l'évêque de Rome, Pascal II (ou Raniero de Bieda lequel fut Pape de 1099 à 1118) fut écrite par le Diacre bibliothécaire du monastère de Saint-Martin avant d'être envoyée au Latrin, à Rome. Pour cette seconde charte, laquelle confirme cette présente donation, voir ci-dessous et lire aussi le chapitre : 970. Les Origines de la seigneurie de Dinan.En 1124 cette donation sera pour la troisième fois confirmée; cela se fera sous le règne de Donald alors évêque d'Aleth.

     

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à MarmoutierVoici maintenant cette charte de Donation puis celle de sa confirmation

     

    1108 . La charte de la Donation

     

     

    Quoniam , etc. Ego Benedictus D.G. Aletensium Ep. huic scripto commendari volui qualiter disponente Dei providentia dedi ecclesiam sancti Maclovii  apud Castrum Dinanni sitam Deo et Ecclesiae Beati Martini, quae fuerat membrum Ecclesiae  sancti Maclovii de Insula. Gaufredus autem Dinanni castri Dominus donum quod praedictus fecerat Episcopus collaudans, quiquid habebat in praed.Ecclesia et in rebus eidem Ecclesiae pertinentibus, quietum  et solutum ab omni servitio et consuetudine, pro remedio animae sua, dedit et concessit Deo et Beato Martino majoris Manasterii et inde  posuit donum tam ipse quam filius ejus Olivarius super  altare ante  crucifixum in praed.ecclesia sancti Maclovii; quod etiam accepit  D.Will. abbas cui utrumque donum factum suit.Concessit Orvidis cum filiis suis Guillelmo, Rollando atque Goscelino. Nec hoc praetereundum est quod ipse Gaufredus  concessit nec non et uxor ejus et filii quiquid nobis in fevo suo daretur, salvo tamen capitali servitio . Actum  est anno ab inc. Domini MCVIII praesidente aecclesiae Dei Pascali .P regnate Ludovico Rege.Consulibus Britanniae Alono atque Stephano.Hujus donationis et concessionis  testes sunt et uxor ejus et filii quiquid nobis in fevo suo daretur, salvo tamen capitali servitio . Actum  est anno ab inc. Domini MCVIII praesidente aecclesiae Dei Pascali .P regnate Ludovico Rege.Consulibus Britanniae Alono atque Stephano.Hujus donationis et concessionis testes sunt isti.D.Benedictus praedictum episcopus, D.abbas Willelmus. De militibus Eudo Gaufredi filius. Rivallonius Rufus; Normannus Gosberti filius. Gosfredus de Ferreria. Rollandus Bresseili filius. Paganus fil Quarhant. Rainaldus Mainardi filius. Hugo Normanni filius.  Jordanus Hervei filius. et alii.De clericus Guihunmaricus miles frater Episcopi. Rivallonius Archidiaconus. Simon Archidiaconus.Ibidem.

    Traduction personnelle : Pour. Etc. moi, Benoit, évêque d'Aleth. Cette charte est un écrit à la  disposition de la Providence de Dieu. J'ai donné l'église de Saint-Malo située en la Place-forte de Dinan à Dieu et à l'église de Saint-Martin qui a pour membre l'église de Saint-Malo de l'Isle. Maintenant Geoffroy seigneur de la Place-forte de Dinan [seigneur du château de Dinan] accorde le don que le dit évesque cité précédemment a salué, tout le bien qu'il y a dans l'église et tout ce qui relève de la même église, cesse et se décharge de tous les services et coûtumes pour le salut de son Âme; il donne (cela) et (le) concède à Dieu et au Grand Monastère de Saint-Martin; et puis a remis en don, Ollivier son fils sur l'Autel devant le Crucifix, tout ce qui relève de l'église de Saint-Malo et a également reçu  D.Guillaume abbé tous les dons qui ont été faits. Concèdent Orvidis (Orieldis) avec ses enfants Guillaume, Rolland et Josselin. Et il ne doit pas être négligé et (mais) mentionné ce que Geoffroy a reconnu et tout ce que sa femme et ses enfants ont pu donner mais sans en porter préjudice au capital [sans porter cependant préjudice à leurs droits seigneuriaux]. Fait en l'année du Seigneur 1108 sous la présidence de Pascal de l'église de Dieu  (Pascal pape et évêque de Rome) sous le règne du Roi Louis. Alain et Estienne consul de Bretagne [Il semble devoir s'agir ici, en la dite année 1108, d'Etienne de Penthièvre et d'Alain son fils]. De ce don et de cette concession sont ces témoins : D.Benoit cité précédemment, évesque;  D.Guillaume, abbé; le chevalier Eudes fils de Geoffroy; Riwallon le Roux [le frère de Geoffroy de Dinan ici cité]; Normand fils de Gaubert; Geoffroy de Ferrare; Rolland fils de Bressel [Rolland ici nommé est donc le frère de Robert fils de Bressel "seigneur de Plouer". Rolland est peut être celui qui, enfant de Bressel, sera Vicaire de Plouer. Certaines informations laissent entrevoir que Bressel et Guigon "vicaire d'Aleth" étaient tous deux "probablement " frères]; Payen fils de Quarhant; Rainald fils de Main; Hugues fils de Normand; Jordan fils d'Hervé et autres. Le clerc Guihunmaricus chevalier frère de l'évêque; Riwallon archidiacre; Simon archidiacre.   

    1108 La confirmation de la donnation

    In nomine sancte et individue Trinitatis,huic scripto commendare volui et sigilli mei auctoritate corroborari feci quod ego Benedictus Bénédictus, Dei Gracia Aletensis episcopus, codolens ecclesie Sancti Maclovii de Dinanno, de qua Dei servicium et justicie instrumentum violentorum scismate et inhabitantium periclitabantur incuria, timens ne hoc malum in me respiceret , studui tanto finem imponere periculo. Elegi itaque saniori consilio prudentes et probate religionis viros, monachos scilicet Sancti Martini Majoris Monasterii, quibus ecclesiam Sancti Maclovii de Insula Aaron prius dederam , et eis ecclesiam predictam Sancti Maclovii de Dinanno cum pertinentiis suis, liberam et quietam , in perpetuam Majoris Monasterii possessionem dedi et concessi Dedi etiam eis, et, salvo jure Aletensis ecclesie , cum prefata Dinannensi ecclesia concessi ecclesia Sancti Maclovii de Insula Aaron, quam eis cum omnibus ad eam pertinentibus iterum confirmavi de quibus pertinentiis retinui mihi et successoribus meis, ut tamen in anno qualicumque successeur meus Aletensis episcopus cum decem hominibus in ecclesia in Insula per consuetudinem recipiatur .Retinui insuper piscatorem unum inipsa insula cum domo sua et orto et duobus terre jugeribus sicut continetur in litteris de prima donacione sub cyrographo scriptis Decrevi eciam ut tam in istis ecclesiis quam in ceteris ad cas pertinentibus , monachi presbiterorum electionem et ad episcopumpersusci pienda animarum cura habeant presentationem in quibus omnibus salvum volumus esse jus Aletisis ecclesie cujus dignitatem in omnibus confirmationibus nostris debemus conservare Quatinus utramque donationem et confirmationem nostram collaudans Gauffredus Dinannensis dominus , quicquid in eisdem ecclesiis et earum pertinentiis habebat quietum et solutum ab omni consuetudine pro remedio anime sue et parentum suorum dedit et concessit Beato Martino Majoris Monasterii et inde posuit , tam ipse quam filius ejus Oliverius donum super altare ante crucifixum in eadem de Dinanno Sancti Maclovii ecclesia,concedente uxore ejus Radegonde que cognominata est Oriel et filiis suis Willelmus , Rollando atque Goscelin; quod acceptum dominus abbas Willelmus cui utrumque donum factum fuit : nec hoc pretereundum quod idem nec hoc prete quod idem Gaufredus cum uxore prefata et filiis concessit quicquid in feudo suo eis donaretur salvo tantum capitali servitio Actum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCVIII. Presidente domino Pascali papa regnante Ludovico rege , consulibus Britanniae Alano atque Stephano atque. Hujus donationis et concessionis testes ex parte episcopi : dominus Benedictus episcopus, Guihummarus, miles, frater episcopi, , Rivalonus et Symon archidiaconi, qui huic confirmationi suum assensum tribuerunt , Grahallonus Capellanus, Robertus capellanus, Quinoreth, Guillelmus de Sancto Servatio, Maino de Landa.

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier 

     

    Traduction personnelle de la charte précédente : Dans le nom de la sainte et indivisible Trinité, par cette lettre que je renforce du sceau de mon autorité, que moi, Benoist, évêque par la Grace de Dieu, souffre que l’église de Saint-Malo de Dinan, instrument au service de la Justice de Dieu, laquelle divise les oppresseurs, mette les gens en danger, craignant l’incurie, pour ne plus voir ce mal en elle, m’efforçant de mettre un terme à tant de dangers, j’ai choisi par conséquence de donner des conseils judicieux et de choisir des hommes de religion, à savoir les moines du monastère de Saint-Martin le Grand dont l’église de Saint-Malo est dans l’ile d’Aaron. J’ai donné l’église de Saint-Malo de Dinan avec ses dépendances, libre et tranquille, en possession perpétuelle au Grand Monastère. J’ai donné aussi et sans préjudice de Droit à l’église d’Aleth [sans aucun préjudice pour l'évêque d'Aleth] , avec la dite église de Saint-Malo de Dinan, l’église de Saint-Malo de l’Ile d’Aaron avec toutes ses dépendances qui lui appartiennent. De nouveau j’ai confirmé avec pertinence pour mes successeurs et quel que soit le moment de l’année, que mes successeurs évêques d’Aleth seront reçus par la Coutume dans l’église de l’Ile avec dix hommes. En plus, 1 pécheur sera retenu dans la maison de l’Ile ainsi que deux acres de terre comme cela le figure déjà dans la première donation écrite.  

    J’ai aussi décidé, tant pour cette église que pour l’autre que les élections des moines prêtres seront soumises aux évêques. Nous voulons sauver les âmes dans leur représentation à la droite de l’église dont nous devons confirmer et préserver la dignité. [les moines devenus prêtres auront la charge de prier pour sauver les âme cela tout en maintenant le droit et la dignité de l'église d'Aleth] . A la fin ces deux donations ont été confirmées par Geoffroy de Dinan saluant notre Seigneur et de même quoi que ce soit dans ces deux églises, avec leurs accessoires, dans le calme et la quiétude et le détachement de toutes les coutumes de ses ancêtres [avec les droits et coutumes hier en la possession de ses parents]. Pour le remède de l’âme de ses parents, il a donné et accordé au monastère béatifié de Saint-Martin le Grand, lui et son fils Olivier, ils ont donné sur l’Autel devant la Croix dans la même église de Saint-Malo de Dinan et à cela a concédé son épouse Radegonde nommée Oriel et leurs fils Guillaume, Rolland et Josselin et qu’a accepté le seigneur Guillaume auquel ce don a été fait qui a été ratifié. Geoffrey avec sa femme et les enfants tous cités ont accordé ce fief sans préjudice capital [Parmi les différents enfants de Geoffroy de Dinan ici cités ne figure cependant point Alain de Dinan son fils; Pourquoi cela ? Alain de Dinan, demain seigneur de Becherel, serait-il en réalité non pas  "le fils" mais l'un des "petits-fils de Geoffroy et d'Orieldis ? Malgré cette absence de "citation" Geoffroy et Orieldis eurent bien tous deux un enfant prénommé "Alain" puisque l'existence de ce dernier est confirmée par l'acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan. L'acte de fondation du dit prieuré du Pont ayant été très probablement réalisé vers 1110, Geoffroy lui naissant vers 1060, son fils Alain devait donc être âgé approximativement de 20 ou 25 ans lorsque fut réalisée cette dite fondation; Alain était-il déjà en Angleterre en les domaines de son père Geoffroy ? A l'inverse est cité Rolland, l'un de ses enfants, lequel il me semble ne parait "cité" en Bretagne que dans cette seule charte. Josselin son fils ici aussi cité lui fera souche définitivement en Angleterre sous le nom de Josce de Dinham seigneur de Ludlow. Geoffroy accorde ainsi aux moines l'ensemble de ce qui leur sera donné en son fief sans pour autant porter préjudices à certains de ses droits seigneuriaux dits ici "capitaux"]. Fait cette année de la Sainte Incarnation 1108, sous le siège du Pape Pascal, sous le règne du Roi Louis, Alain consul de Bretagne [Alain duc de Bretagne et  Etienne. Il s'agit ici probablement d'Alain de Cornouaille  dit "Fergent" fils de Hoël Alain ayant été duc de Bretagne de 1084 à 1112 ] et Etienne [probablement Etienne comte de Richemont et de Penthièvre lequel, fils d'Eudes de Penthièvre, décédera 21/04/1136].

    Ce don et les témoins de cette concession [les témoins de ces don et concession sont ]: d'une part pour l'évêché le seigneur Benoit évêque d'Aleth; Guihuummarus [Guyhomar] milites [ou hommes en armes. Appellation souvent employées pour désigner les chevaliers], frère de l’évêque; Rivallon et Symon  archidiacres que cette confirmation ils ont confirmé de leur assentiment ; Grahallonus aumônier ; Robert aumônier ; Guillaume du Saint Servan ; Main de la Lande et…

     

    1109. La deuxième confirmation de la donation

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier

    Charte de Pascal évesque de Rome écrite en 1109 et confirmant la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan au Grand Monastère de Marmoutier.


     

    Paschalis, episcopus servus servorum Dei, dilectis filiis Willelmo Majoris monasterii abbati et ceteris fratribus,salutem et apostolicam benedictionem ex litterarum et nunciorum tuorum suggestione  cognovimus quum confrater noster Benedictus Alethensis  episcopus, cellam quandam de Insula Aaron, in honore Sancti Maclovii consecratam, cum appendiciis suis vestro primum monasterio tradidit.Ecclesiam postmodum in Dinanno castro sitam sub ejusdem Sancti Maclovii nomine consecratam monasterio vestro plena collacione concessit, eo quod supradicte celle tanquam membra capiti pertinent Gaufredus eciam dominus Dinanensis et filii ejus et alie alique potestates seculares quoquomodo  tenebant de rebus existentibus ad eamdem cellam vel ecclesiam pertinentibus vestro monasterio reddiderunt.Nos itaque juxta peticionem vestram eidem concessioni nostre assencionis robur accomodamus et supradictam cellam de Insula Aaron cum prefata castri Dinanni ecclesia et cum predictis omnibus sive possessionibus ad eam pertinentibus , semper in possessione , dispositione et jure vestri Majoris Monasterii permanere decernimus , statuentes  et omnimodis interdicentes ne cuique deinceps liceat  cellam illam pertinenciis suis a monasterii vestri unitate sejungere. Si quis autem, hujus decreti  tenorre cognito,temere   contra ire presumpserit , secondo, terciove commonitus nisi congrue satisfecerit ecclesiastice ultione et Sancti Spiritus gladio puniatur . Datum Laterani per manum Johannis diaconi bibliotece , II kalendas novembris indictione tercia, Incarnacionis dominice MCIX

     

    Traduction personnelle : Pascal évêque serviteur des serviteurs de Dieu, fils bien aimé de Guillaume abbé du Grand Monastère et des autres frères, santé et bénédiction apostolique: Lettres, écritures, suggestions pour ce que notre frère Benoist évesque d'Aleth, donna la cellule de l'Isle d'Aaron, dédiée en l'honneur de Saint-Malo, avec ses dépendances, premier monastère. Plus tard l'église en la place-forte de Dinan nommée du même nom de Saint-Malo, accordant au Monastère en pleine concession la cellule précitée relevant de son nombre puisque responsable. Geoffroy seigneur de Dinan et ses fils et d'autres puissances séculières responsables des questions relevant de la même cellule ou l'église concernant votre Monastère et ses rétributions. Nous avons ensuite à votre demande donné notre assentiment et fortement confirmé la cellule ci-dessus de l'Isle d'Aaron avec laquelle est l'église du château de Dinan et toutes les possessions précitées qui s'y rapportes et toujours de droit à la disposition du Grand Monastère. Nous décidons de continuer et d'établir positivement ce qui est et d'interdire de suite ce qui a permis la dépendance de ces cellules avant qu'elles soient unies à votre monastère. Et ci quelqu'un ne respectait pas ce décrèt, il aurait  au hasard des représailles deux, trois mises en garde convenablement satisfaisantes par la vengeance ecclesiastique et puni par le glaive de l'Esprit Saint. Donné manuellement au Latran par Jean, diacre à la bibliothèque, II calendes de Novembre, troisième indiction, incarnation de notre Seigneur MCIX.

     

     

     1124. Troisième confirmation de la donnation de l'église de Saint-Malo de Dinan.

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier

    Charte rédigée en 1124 par l'évesque d'Aleth Donald laquelle charte confirmera de nouveau la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan (1/4 de ses dîmes devant de plein droit êtres reversées au Grand Monastères ainsi que les fruits de l'Hôpital et ceux des jardins et rues adjacentes), donation offert en 1108 au Grand Monastère de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan et confirmée une première fois en 1109. Cette charte est pour nous également importante dans la mesure où elle nous implante géographiquement, et cela dans le cimetière de la première église de Saint-Malo de Dinan, la première maison dite Hospitalem de Dinan; elle nous présente aussi son auteur. Cana, née vers 1030-1040, épouse d'Olivier 1er seigneur de Dinan, deuxième seigneur de cette seigneurie, tous deux parents du dit Geoffroy 1er de Dinan, doit donc très probablement décider de l'édification de cette "Maison d'Hospitalité" vers 1060. Nous ne devons cependant pas prendre ce terme "Hospital" au sens  large dont nous l'entendons aujourd'hui mais plutôt sous la forme d'une Maison d'Hospitalière laquelle, probablement, devait plutôt accompagner les gens dans leur maladie respective, qu'ils soient des pelerins de passage ou autre. D'ailleurs dans plusieurs chartes nous rencontrons aussi le terme Hospites terme servant à désigner l'ensemble des gens venant de l'extérieur d'un prieuré ou manastère pour venir travailler au sein même de ce prieuré ou monastère; le terme Hospite étant très probablement à l'origne du mot Hospitalité. Pour le terme Hospital il en sera de même pour certains ordres Templiers et notamment celui des Hospitaliers, Ordre hospitalier créé vers 1100. Le mot latin Hospitalem donnera d'ailleurs naissance aux mots Hospice et Hospital. Y a t-il un rapprochement entre les deux termes que sont les mots Hospitalem et Hospite, Hospitalem pour Hospital et Hospite pour les gens venant de l'extérieur d'un même groupe ? Cette charte est également toujours aussi importante pour nous dans la mesure où elle nous confirme aussi de l'existence même d'un bourg et d'une paroisse alors tous deux déjà présents ici même, tout autour de la dite église de Saint-Malo de Dinan,  puisque  cette chartes cite et positionne tout aussi géographiquement l'existence de "rues" offertes elles mêmes au Grand Monastère de Tours.

     

     

    In nomine Dei omnipotentis Patris et Filii et Spiritus Sancti, ego Donoaldus, Aletentium Dei gracia humilis episcopus, notum esse volo omnibus christiane religionis cultoribus quoniam adierunt  humilitatis nostre presenciam fratres et amici nostri Majoris Monasterii monachi deprecantes ut ecclesiam Sancti Maclovii de castro Dinanii quam eis jam utique ante nos pie memorie dominus papa Pascalis nec non et predecessor noster Benedictus episcopus , auctoritate sua firmaverant et nos post ipsos propter quedam que in ea noviter recuperaverant ,iterum eis concessionis nostre munimine plenius firmaremus ,quorum profecto peticionibus libentissim assentientes predictam Sancti Maclovii ecclesiam et cunctas ejusdem castri capellas et cunetas castri ejusdem capellas cum ceteris rebus omnibus ad eandem ecclesiam pertinentibus eis in perpetuum habere concedimus , et presentis privilegii nostri auctoritate quiete possidendam firmamus :specialiter autem ac nominatim illam quartam ejusdem ecclesie partem cum omni integritate sui quam in ea Simon archidiaconus tenuit , et domum illam hospitalem quam uxor quondam Oliverii Cana nomine in ejusdem ecclesie cymiterio edificavit, cum hortis sive plateis ipsi adjacentibus , atque ad eam pertinentibus ; similiter et quintagium quoddam quod in eadem ecclesia quando eam jamdictus predecessor noster Benedictus episcopus monachis ipsis dedit atque firmavit sibi tantum in vita sua habendum ex permissu et dono domini Willelmi Majoris Monasterii abbatis retinuit que omnia ita eis ab hodierna die et deinceps libere habenda et jure perpetuo possidenta  concedimus et firmamus ut liceat eis omni tempore jam dictam Dinanii ecclesiam cum sibi pertinentibus ut dictum est ejusdem castri capellis et cunctas ejusdem castri capellis, et ejus possessiones universas sive beneficia pro libitu et arbitrio suo prout agendum viderint , quiete disponere vel ordinare, capellanos ibi suos quotiens opus suerit ponere vel amovere, salvo jure in justicia episcopali et ceteris si qua habet in ea hujusmodi Aletensis matris ejus . Porro capellanum suum illum videlicet quem in Beati Maclovii parrochiali  ecclesia deserviturum elegerunt , mihi vel successoribus meis episcopis cum ab eisdem monachis electus suerit ex more facient presentari, hanc ergo decreti nostri presentem cartulam ut firmiorem per succedentia tempora auctoritatis obtineat vigorem ,domini ac magistri nostri domini Gislebert venerabilis Turonensium archiepiscopi sigillo muniri fecimus , atque insuper manibus nostris crucis in ea effigiem depingendo firmavimus. Actum anno ab Incarnatione Domini MCXXIIII, indictione II, VII kal januarii, et in capitulo ipso Majoris Monasterii a nobis sub generali audientia sollenpniter concessum , et manu mea crucis ibidem impressione firmatum , ubi residebant nobiscum qui ob hoc advenerant , de personis ecclesie Beati Martini Turonensis , Garinus qui dicitur de Aurelianis thesaurius , Alveredus archidiaconus , Jostho capicerius , de nostris id nobiscum concedentibus Gradalonius nostre capellanus et Guilenocus presbiter Lupo Thehelli.      

    Traduction personnelle : Au nom de Dieu le Père Tout Puissant, et du Fils et du Saint-Esprit je, Donald, humble évesque par la Grace de Dieu, je veux qu'il soit su par toute la Religion chrétienne, pour informer ses adorateurs dans l'humilité, en présence de mes frères et amis, moines de notre Grand Monastère priant à l'église de Saint-Malo en la place-forte du château de Dinan, qui ont déjà avant moi bénit pieusement la mémoire du pape Pascal ou celle de son prédécesseur notre évesque Benoist, leurs autorités, la plus part d'entre nous après eux à cause de certaines choses nouvellement trouvées, j'accorde de nouveau notre protection pleinement établie, dont les demandes précitées seront volontairement consenties, à l'église de Saint-Malo et toute la chapelle du château et pour toutes les questions relevant de la même église et concernant ce qui pour toujours lui a été accordé, nous avons le privilège et le pouvoir tranquilement de le confirmer : Particulièrement et nommément la quatrième partie de la même église avec tout ce qu'elle contient et que tenait son archidiacre Simon, ainsi que la Maison de l'Hospital que l'épouse du défunt Olivier nommée Cana avait fait édifier dans le cimetière de la même église, avec les jardins et les rues adjacentes qui lui sont attenantes. Et même le Quintagium de la même église que notre prédécesseur Benoist évesque et les moines ont donné et renforcé eux-mêmes dans leurs vies; avec l'autorisation du don que l'abbé Willelme du Grand Monastère avait conservé de sorte que tous à partir d'aujourd'hui, et par la suite librement et de droit perpétuel héritent, accordent, confirment et maintiennent que désormais de tout temps ils seront autorisés en l'église de Dinan comme cela a été dit de la chapelle du château et tous les biens ou bénéfices arbitraires pour leur propre discrétion  et perçu comme agissant, en disposer tranquillement et ordonner de leurs aumôniers à chaque fois qu'ils en auront besoin, pour mettre ou enlever, sauf le droit à la justice episcopale et d'autres s'ils relèvent de son église d'Aleth. A savoir par ailleurs ce que son chapelain possède en l'église paroissiale de Saint-Malo  pour son Service, pour moi ou mes successeurs évesques, avec les moines élus de façon coustumière. Par conséquence nous décidons de présenter cette charte ferme qui succède avec l' énergie de l'Autorité.  Notre seigneur et maître, le vénérable seigneur Gilbert archevêque de Tours à qui nous avons fait fortifier cela par son sceau, nos mains posées au dessus en forme de Croix pour confirmer sa Représentation. Fait en l'année de l'Incarnation du Seigneur MCXXIV, Indiction II, VII calendes de Janvier, dans le Chapître du Grand monastère, par nous et dans le grand public, accordé avec solennité; a été établit par nous et l'Influence de la Croix; avec lors de leurs séjours avec nous alors qu'elles devaient arriver des personnes de l'église de Saint-Martin de Tours, Garin qui est appelé d'Orléans, trésorier; Alveredus archidiacre; Josce capécerius; Gradalonius notre aumonier et Guihenocus prêtre de Loup Thelleli (ou la paroisse de Loutehel aujourd'hui située à 5 km de Plélan le Grand, proche de Maure de Bretagne. Il s'agit ici de la première apparition de l'écriture de cette même paroisse).                                                         

     

     

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier Partie de la Chronique de Saint Brieuc citant Hamon : 

    ... At vero jam dicti fratres cum militibus essent ante castrum seque ad bellum praepararent, consilio  matris sua Havesiae et boni magistri sui Hamonis pro anima Goffredi Ducis eorum patris ac ejusdem Havesiae et suarum animarum  salute,ac etiam pro imminentis belli victoria belli et pro totius Britanniae incolumitate per manum  Sancti Hinguetheni abbatis qui illic aderat  praesens , ecclesia Sanctae Marie et Sanctorum Mevenni et Judicaelis de Gadel cum tota  terra et foresta , quae in circuiti  ipsuis ecclesiae  erant, Deo et praelibatis...

     

    Traduction personnelle : …Mais les frères avec les soldats ont été eux-mêmes devant le château se préparer à la guerre sur les conseils de leur mère Havoise et de leur bon magistrat Hamonis (enseignant, maître, gouverneur des enfants du duc Geoffroy. Ici il s'agit de Hamon très probable vicomte d'Aleth lequel pris pour épouse Roianteline le fille de Riwall. Ce dernier était très probablement "bouteiller" de Dol) pour l’Âme du duc Geoffroy leur père et de la même Havoise et le salut de leurs âmes et aussi pour la victoire de la guerre imminente et pour l’ensemble des bretons et pour la sécurité de l’abbé de Saint Hinguetheni qui est présent, pour l’église de Saint-Marie et de Saint-Méens et Judicaël de Gadel, avec leurs terres et forêts lesquelles sont tout autour de ces églises…

     

     

     

     

     

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  • Les Moulins du Perray ou le moulin du Prat

     

    - Le moulin du Prat et sa très belle promenade 

     

     

    Le moulin du Prat avant sa réhabilitation lequel, relevant pendant moult siècles de la seigneurie de la Bellière, était hier, en 1608, dénommé les moulins du Perray lequel terme "Perray" donnera un peu plus tard le terme "du Prat"

     

     La moulin du PratLa moulin du Prat

     

     

     

     

     

     

     

    Le moulin du Prat aujourd'hui                                                    Le pont de k'Essart


     

     

    - Le moulin du Prat et sa très belle promenade

    Monsieur Jean-Louis Rucet maire de la Vicomté sur Rance et l'initiateur de la réhabilitation du moulin du Prat

     

     

    Note :

    Appuyer sur ce lien pour visionner un Diaporama sur la Vicomté sur Rance

     

     

     

    Au moulin du Prat

     

     

    La Vicomté sur Rance ! Terre frangée par la Rance, belle, magnifique de naturel, elle est le prolongement de notre commune, séparée d’elle par un simple moulin de mer, celui de la Falaise. Nos promenades, jusque ce jour, étiraient nos pas silencieux et rêveurs sur le sol côtissois, sans jamais sortir de ses frontières fluides et limpides. Pourquoi ? Ourlé par la rivière sur bâbord, notre vaisseau empli de verdure, reçoit sur sa droite un long ruisseau, le Gué Parfond ; ce dernier, nous séparant de Saint-Hélen, nous ramène toujours à la rivière, prolongé qu’il est par le ruisseau de Ste-Suzanne. Notre monde pédestre ne pouvait-il pas aborder d’autres territoires nés ailleurs mais tout aussi visuels ? La rivière de Rance arrose et baigne d’autres terres et rivages. Elle contient aussi certains havres tranquilles dans lesquels, très souvent, vient se recueillir tout un monde de volatiles, aux vols discrets et sans bruit. Le monde des oiseaux est ici toujours merveilleux à redécouvrir ; sa quête aérienne, recherchant la plénitude des eaux pour se poser, ressemble alors étrangement à notre propre envol quand, tous réunis, notre groupe de promenade parcourt les longs sentiers naturels pour apprécier des moments de quiétude partagée, moments toujours trop tôt écourtés par des heures impératives, celles de nos retours respectifs. Notre dernière promenade, que nous voulions tous cependant être dans le prolongement de nos évasions coutumières, fut celle qui nous amena de l’autre côté. La frontière n’existant plus, nous avions alors choisi le port du Lyvet, très souvent amarré à un ciel bleu étiré, pour aborder notre nouvelle escapade et suivre, sur le prolongement de ses rivages, la rivière que nous aimons tant. Donc, le port du Lyvet nous attendait, empli de bateaux aux couleurs diverses dédoublées par les eaux ; nous attendaient aussi des visages nouveaux venant de terres plus lointaines, comme celles de Trévron ou d’Evran. Notre surprise fut grande et joyeuse quand nous découvrîmes ces têtes nouvelles emplies de nos mêmes envies, voulant partager un même moment, un même plaisir, un même bonheur. Notre cercle s’agrandissait-il ?

    Il n’y avait ce jour là qu’un seul enfant pour nous accompagner, mais un enfant au visage très souriant. Nous, qui n’étions que des adultes, avons cependant ressenti dans nos têtes respectives un bonheur identique au bonheur de cet enfant ; était-ce le fait d’être tous de nouveau réunis ? Le premier pas fut lancé sous un soleil présent ; il avait plu très tôt ce jour là, dès le jeune matin. Les premières vieilles cabanes de pêcheurs, certaines remises à neuf, aussitôt nous accueillirent. Images d’un passé pourtant pas si lointain, elles ressemblent toutes à de vieilles entités vivantes, lesquelles, ancrées dans les vases de la rivière, semblent ne plus vouloir quitter ce monde ici si naturel. Nos pas nous entrainant, nous aperçûmes ensuite un vieux sablier lequel hier, lui aussi, décida de venir en ce lieu pour pouvoir jeter une dernière fois son ancre, une ancre définitivement accrochée mais ancrée et offerte à la folle destruction de la déchéance. Avez-vous déjà vu le havre du Dic et son vieux sablier toujours appelé le Louis ? Il s’efface un peu plus, jour après jour, tout doucement, avalé par la solitude régnant en ce lieu telle une immense maîtresse. Il y a déjà longtemps qu’il ne descend plus la Rance ; son corps, désormais empli de vase lourde, ne jettera plus jamais, dans les seules journées ensoleillées, son ombre sur les berges qu’il a si longtemps suivies. Il ne restera bientôt de lui plus qu'une seule image, une image mentale née au plus profond de notre souvenir, laquelle demain peut-être disparaitra de nos mémoires, à l’inverse de nos visages.

    Reprenons le cours de notre promenade... Le sentier que nous suivons ici est souvent à la limite d’une eau sans écume ; le gravissant quelques fois, il devient alors aussitôt un peu plus sauvage et difficile. Mais il est si naturel, si pédestre ! Tout y est si calme et si beau ! Nous apercevons très tôt, au travers du feuillage dense d'arbres multiples, l’arche d’un pont suspendu lequel est accroché à ce ciel bleu déjà rencontré. Si ce pont aérien relie en cet endroit essarté de la rivière, deux communes aux rives séparées, il relia aussi, le temps d’un court instant, nos regards, lesquels en cet endroit s’emplirent subitement de mots devenus silencieux. Le sentier, à l'approche de l'arche se durcit, abordant des marches naturelles, notre groupe devint encore plus uni, comme soudé en une seule et même personne, les plus jeunes aidant les aînés à descendre un chemin devenu difficile. Mais quelle vue ! L'ombre grisée et projetée de l'arche dessine toujours en cet endroit de la rivière, un croquis déjà commencé par les vieilles cabanes de pêcheurs situées un peu plus haut, en amont. Est-ce, en cet endroit, la beauté du paysage qui nous a le plus ému ou bien le geste naturel de l’entraide offerte ? Le havre de Mordrec, à la sortie de ce long sous-bois, nous livra à son tour de vieilles maisons de pêcherie aux passerelles de bois ajourées et trop dangereuses pour pouvoir s’y aventurer. Comme d’anciennes prêtresses veillant sur un monde à jamais endormi, elles dessinent ici, dans le limon déposé à leurs pieds, une seule ligne conductrice menant vers l’horizon. Ce trait sans fin, tendu vers le loin, semble vouloir inciter toute chose à s’incliner dans sa longue prière silencieuse, la rivière de Rance disparaissant ici, avalée par la vie et le ciel infini. Tout au long de notre promenade les minutes s'égrainèrent, sans bruit, dans une suite ininterrompue et le temps passa aussi très vite. Le moulin du Prat se révéla dans toute sa solitude automnale, la fontaine ferrugineuse nous montra son eau colorée de teintes cramoisies quant à celle de la Ville Hervy, aperçue au détour d’un chemin boisé, elle nous montra une vouivre au ventre presque asséché. Nous avons traversé les champs de pommiers, lesquels, emplis de paniers entreposés et regorgeant de fruits, laissaient échapper dans l’air, l’odeur de leurs fruits sucrés. Nous avons aussi traversé la Vieille Vicomté, pénétrant ses cours anciennes pour mieux nous y arrêter. Si nous avions, dans ce dédale de cours internes, su prêter une plus grande attention autour de nous, nous aurions pu remarquer d’avantage les dates inscrites en creux dans de vieilles pierres séculaires, nous aurions presque pu entendre aussi les murs entre eux murmurer mais, dans cet après-midi d’automne naissant, nous étions alors tous trop heureux pour les entendre puisque nous étions ensemble, de nouveau réuni. Je me souviens personnellement d’une longue maison aux volets bleus, d’un vieux lavoir et d’autres choses aussi à l’image des ailes offertes au vent, de quelques oies battant l’air de leurs cris trop puissants, à l’image de ce visage d’enfant souriant aussi. Je me souviens de notre retour vers le Louis et de tous nos propos mutuellement échangés ; mais je me souviens avant toute chose de notre séparation aussi.

     

     

     

     

     


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  • Chantoiseau

     

     

     

    ChantoiseauChantoiseau

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Étendue d'eau  au moulin de la falaise et le Saut à la puce

     

     

     ChantoiseauLe mont Joly

     

     

     

     

     

    ChantoiseauNous vous proposons à cette heure de découvrir, ou de redécouvrir pour certains,  une promenade mais à partir de Chantoiseau cette fois çi, à Saint-Piat joli bourg de Lanvallay. Chantoiseau présente aujourd’hui, à notre regard, une très jolie réserve naturelle assise à fleur d'eau. En cet endroit presque féérique  s’étirait hier, au 19ème siècle, la Muraille de l’Oeuvre, grand mur élevé au travers de la Rance afin de pouvoir y extraire de la Marne. Ce sédiment naturel était alors utilisé pour amender les terres et ses sols, chez nous beaucoup trop acides, pour pouvoir enfin permettre  la culture noble des céréales, tel le blé, au lieu et à la place de la luzerne ou du sarrasin (blé noir) par exemple. L'extraction de cette marne pris fin ici même lors de la création du canal d'Ille et Rance celui-ci ayant naturellement provoquer une nouvelle hauteur d'eau entre la nouvelle écluse du Chastelier et le port de Dinan. Les marnières étaient alors définitivement et en très grandes parties submergées rendant ainsi impossible l'extraction de la marne. Cette marne fut aussitôt remplacée par l'utilisation de la chaux calcique, chaux  produite dans les fours à chaux. Dinan et sa région, Lanvallay aussi, se couvrit alors de tout un ensemble de fours à chaux. Cette réserve aujourd'hui, toujours grande vasière, s’est formée en partie par l’apport successif des différents limons tous retenus depuis par ce grand ouvrage. A l'extrémité de celle-ci,  mais aussi depuis la rive lui faisant face, on peut toujours apercevoir la structure de ce même mur qui ici même fut élevé. Il y a peu, au milieu de cette réserve, protégée par des herbes nombreuses et toujours hautes, une frayère pour la reproduction des poissons y a été aménagée par la Région de Dinan. Vous promenant en ce lieu magique, dans les après-midi naissant d’un jeune été par exemple, vous pouvez y découvrir des fleurs aux couleurs multiples et des papillons très divers aussi. L'automne y est tout aussi propice pour découvrir d’autres merveilles, merveilles colorées pour certaines de couleurs jaunies et vieillissantes certaines proches du rouge cramoisi. Chantoiseau pourrait tout aussi bien présenter mille visages différents si mille promeneurs si promenaient, si mille promeneurs si rencontraient. Ici tout est magique, tout ressenti est personnel et unique. Les saisons, qu’elles soient ensoleillées ou pluvieuses, qu’elles aient des ciels emplit de bleus étirés ou des ciels assombris de couleurs aux gris ténébreux, nous offrent toujours en ce lieu, quel que soit notre humeur du moment, une douce quiétude envahissante et reposante.

    Chantoiseau Si Chantoiseau est l'une des "évasions" propres à notre commune elle est aussi le point de départ d’une autre promenade proposée  par la commune de la Vicomté sur Rance laquelle, frontalière avec la ville de Saint-Helen, voit en son territoire le "débouché" ou la "naissance" de celle-ci.  Au-delà de la Plaine de Chantoiseau, sitôt après avoir contourné par sa droite le moulin de la Falaise ici assis en Saint-Helen, (ancien moulin aujourd’hui inerte, bâti industriel du tout début du 19ème siècle transformé dès 1832 en maison d’habitation) les eaux élargies de la rivière nous offrent ici même une autre magnifique étendue d’eau toujours colorée par tout le ciel la surplombant ou bien par le vert des arbres la délimitant. Faites cette promenade. Avec charme elle vous mènera, souvent à fleur d'eau, mais aussi au travers il est vrai d'un sous-bois souvent aux contours escarpés, au charmant petit hameau du Châtelier emplit  de silences sereins et de quiétudes multiples. Ce petit hameau possède un bâti très authentique et l'une de ses petites maisons date même  du 17ème siècle. Pour y parvenir il vous faudra déjà aborder l'Eperon barré, ou ancien camp de retranchement celtique datant de l’Âge du fer (entre le 8ème et le 1er siècle avant J.C. Les 1er éperons barrés apparaissent quant à eux au Néolithique avec la sédentarisation et l’apparition de la culture et de l’élevage, entre 7000 et 3000 av. J.-C, cette période comprenant en autre l’âge ancien du bronze. Ils seraient à l’origine des Oppidums, ces camps naturels retranchés propres à la civilisation celtique et aménagés collectivement ; ils seront cités par Jules César lors de sa conquête des gaules.) lequel offrira ici même  à votre propre regard son immense fossé partiellement comblé ainsi que son ancien camp de retranchement. Ce camp de retranchement est aujourd'hui une grande étendue de terre tantôt de culture, tantôt  de pâturage. Si nous descendons dans le creux de ce fossé nous nous surprenons à remonter le cour même de notre propre histoire portés  que nous sommes par une avalanche d’images toutes issues de nos pensées les plus intimes ; nous nous retrouvons ainsi plongé au coeur même des premières heures ayant enfantées notre passé. En contrebas de l’Eperon la cale du Châtelier est tout aussi magnifique au soir couchant, noyée sous les couleurs rougeoyantes.  Les envols d'oiseaux de leurs ailes effleurant la surface tremblante de l'eau  y sont nombreux. Proche de la cale de Taden, en vis à vis, ce lieu unique vous trouble en vous même et vous grandit.  La Rance ici même étale ses eaux sous les hauteurs du Mont Joly sur lesquels, jadis, tout au long du 19ème siècle, deux grands moulins étiraient aux vents leurs bras entoilés. Pour parvenir en cet endroit magique, appelé aussi Foumoy, il nous faut descendre en premier une petite ravine naturelle et verdoyante  située en contrebas du Châtelier au travers de laquelle cour le ruisseau du même nom. Sortant puis arrivant sur les hauteurs de Foumoy le mont Joly empli votre regard.  Surplombant en à pic  les eaux de la rivière du haut de ses 36 mètres il offre ainsi à votre vue un panorama magnifique. Au delà de la rivière la vue très dégagée sur Taden vous offre la charmante métairie noble dite du Petit-Lyvet bien foncier en 1583 d'Estienne Artur notable de Dinan. Le port du Lyvet en ses eaux toujours calmes, assis en la Vicomté sur Rance, est à votre droite, tout proche. Là sera soit votre point de départ soit votre point d'arrivé. Le retour quand, à lui quel que soit son sens, relève dorénavant d'une autre histoire qui sera votre. Que vous dire d’autre encore pour vous donner l’envie de venir, pour vous donner l'envie de faire ? Il y aurait tant de mots à déposer ici…

     

    Jean-Pierre

     


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