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    La Vicomté sur Rance et la BellièrePlan simplifié des promenades de la Vicomté

     

     

     

    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    Plan des promenades proposées par la mairie de la Vicomté ; plan élaboré avec les conseils et remarques judicieuses de monsieur Rucet, maire de la Vicomté. Ce plan, en grandeur nature,  est exposé en la Salle du Conseil de cette ville.  
     
      
                                          

    De la Vicomté à Lanvallay, quelques mots d'histoire...

      

    Le très vieux et fier château de la Bellière, assis aujourd'hui en la commune de la Vicomté sur Rance et positionné en face de son très séculaire moulin du Prat http://lanvallayhistoire.eklablog.com/#!/la-moulin-du-prat-a5229533 possède lui aussi une très belle page de l'Histoire de notre région laquelle, très intiment, est reliée aux premières heures de Dinan mais aussi à celles de notre propre commune. Qui se promenant en été sur les chemins du moulin du Prat n’a jamais aperçu, élancées vers les bleus lointains, les fines cheminées de ce château si sage et si ancien ? Les plus vieilles pierres de ce château doivent encore se souvenir de la présence, entres leurs murs séculaires, de la très tendre Tiphaine Raguenel laquelle vint quelques fois ici même. Ses pas dans les feuilles de l’automne, pour certains promeneurs seulement, quelques fois résonnent encore sur les bords de notre mémoire ; son histoire d’amour, avec Bertrand Duguesclin, est l’une des plus courtes mais aussi l’une des plus belles histoires d’amour appartenant à notre si beau pays de Dinan. Qui ne l'a connaît pas ? (Bertrand semble descendre de Salomon lequel Salomon, fils d'Haimerici époux de la vicomtesse Roianteline, fut le frère naturel de Josselin de Dinan. Lors de la répartition de cette très grande seigneurie, à la mort de son père et de Roianteline, la femme de son père, Salomon, lequel était né hors union, semble recevoir toute le Guarplic à savoir l'actuelle région de Cancale-Saint Coulomb). A l’inverse de cette si belle histoire, je suis presque sur que très peu de personne savent que ce même château relie indirectement les premiers seigneurs de Tressaint en Lanvallay à la noble famille seigneuriale de Dinan ; cela se passait au 14ème siècle quant Raoul de Lanvallay 2ème du nom, seigneur de Clerre-Fontaine et de Tressaint, devint le beau-frère de cette si douce damoiselle. En effet, Raoul 1er de Dinan, vicomte de Dinan et de Montafilant, en 1276, dit aussi Vicomte du Poudouvre, est le 1er sire de la Bellière cité après son union contractée avec Felippe Dame de la Bellière. Leur petit-fils Guillaume de Dinan, lequel nait vers 1260, décède Vicomte de Dinan au château de Lanvallay en 1337. Jeanne de Dinan, son enfant, née vers 1290, devenue vicomtesse de la Bellière, prendra pour époux Robin de Raguenel 3ème du nom , seigneur de Châtel-Oger, de Saint-Herblon près de Rennes lequel, de ce fait, par son mariage, devient le nouveau vicomte de la Bellière et le nouveau possesseur de ce château (Il participera, au mois de mars 1351, au Combat des Trente dans les rangs de Jehan de Beaumanoir ayant pris le parti de Charles de Blois contre Jean de Montfort ; 15 valeureux chevaliers mourront lors de ce combat livré entre Ploërmel et Josselin). De ce mariage va bientôt naitre Tiphaine Raguenel, la future compagne du célèbre Bertrand Duguesclin, ce grand soldat Breton lequel, après avoir pris le parti du roi de France Charles V, en 1365, sera en 1370 fait connétable de France par ce même monarque ; Bertrand sera aussi nommé roi de Grenade par le roi de Castille lui-même. Il meurt en l’an 1380. Tiphaine Raguenel, épouse de Bertrand Duguesclin, a une nièce prénommée également Tiphaine ; cette dernière étant la fille de Guillaume Raguenel, mari de Jeanne de Montfort et frère de Tiphaine (Guillaume trouvera la mort en 1364 lors de la célèbre bataille d’Auray, bataille opposant les troupes anglo-bretonne de Jean IV de Montfort à celle franco-bretonne de Charles de Blois. Tiphaine, fille de Guillaume, descend par sa mère, Jeanne de Montfort, du célèbre Raoul 1er de Gaël, seigneur de Gaël et de Montfort près de Rennes, du Largez en Louargat et comte aussi et de Norfolk et de Suffolk en Angleterre ; il meurt lors du siège de Nicée en 1097 pendant la 1ère croisade). Tiphaine Raguenel, nièce de Tiphaine, prendra pour époux Raoul de Lanvallay 2ème du nom, seigneur de Tressaint et de Clerre-Fontaine, en Tréfumel, unissant ainsi, par son union, la famille seigneuriale des Raguenels de la Bellière (issue de celle des Dinan) à celle des Lanvallay. On parlait alors de la Vicomté sur Rance.

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    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    Le château de la Bellière esquissé avant 1850

    terre seigneuriale de la Bellière semble devoir "entrée" dans la maison seigneuriale de Dinan qu'à la fin du XIII siècle puisque Raoul 1er de Dinan, arrière-petit-fils de Geoffroy II de Dinan et de Muliel de Poudouvre tous deux nés vers 1120-1130,  prendra pour épouse cela avant de décéder en l'année 1295 Felipe de la Bellière. Avec cette union en effet la dite seigneurie de la Bellière deviendra le bien propre des seigneurs de Dinan aussi dits "Vicomtes du Poudouvre"  depuis l'union contractée hier entres les dits Geoffroy II de Dinan et Muliel du Poudouvre;  [celle-ci semble devoir être rattachée filialement à Alain fils de Brieuc lequel Alain lui sera cité en 1184 dans un acte relatant un désaccord alors établi entre le dit Alain fils de Brieuc et l'abbaye de Saint-Magloire de Léhon. En cet acte rédigé Alain se présentera comme étant l'héritier des seigneurs du Poudouvre ayant eu pour ancestres ces derniers. Muliel semble donc devoir être une parente très proche du dit Alain fils de Brieuc, ou Alain de Brehant, seigneur du Poudouvre. Fut-elle sa fille ou bien sa soeur ? Il faut préciser aussi ici il n'y a aucune charte écrite qui relie la dite famille de Brehant au dit Alain fils de Brieuc. Qu'elles ont pu êtres les informations obtenues qui ont pu étayer ce propos ? ]. La seigneurie de la Bellière, cette très belle et ancienne seigneurie, assise en la paroisse de Pleudihen sera, entre 1674 et 1682 le bien seigneurial de messire Pierre Girault sieur de Charmois. En effet en l'année 1676 sera établi un "contrat d'aliénation" partiel, consenti par le dit écuyer Pierre Girauld, à messire Jean Ladvocat seigneur et chevalier de la Crochais. Dans ce contrat d'aliénation partielle il sera mentionné que le dit Pierre Girault s'était porté acquéreur des terres, seigneuries et de Dinan et de la Bellière, ensemble par lui acquis de messire Hercule François comte de Boiséon; cette même acquisition, faite le 15/09/1674, se fera elle pour la somme de 96.000,00 livres. Pierre Girault, conseiller et secrétaire du roi, né à Orléans en 1628, sera uni par mariage à Anne Michaud. Julien-Ferdinand Giraul trouvera le décès en cette demeure en l'année 1756; Hélène sa fille prendra elle pour époux, cela en 1760 à Saint-Malo, Alain Thomas Colin cette même famille étant en les premières heures du XX siècle toujours maitresse de ces lieux. 

    1676-1682. Parroisse de Plaidihen. Escuyer  Pierre Girault sieur de Charmois tient de la dite seigneurie a devoir de foy hommage et chamblenage, la maison et manoir noble de la Belliere, consistant en maisons, cours, jardins, fruitiers, coulombiers, chapelle, terres arrables, pré, prairies, moulins, bois et hautes fustais, fiefs, baillages, juridiction en seigneurie ayant cours et séxtendant aux parroisses de Pleudihen, Miniac, Saint-Sulliac, Saint Perre, Saint-Jouan, Saint-Meloir, Saint-Coulomb, Saint-Ideuc, Paramé et Trébédan et outre doit de rente appellé Métailles par deniers aus terme de Saint-Gilles les baillages ayant cours en la paroisse de Saint-Jouan soixante six sols huit deniers monnois.[les premiers possesseurs de la Bellière seront dit "Vicomte de Dinan". A la lecture de cette acquisition faite par Pierre Girault, celui-ci acquierant en effet et la seigneurie de Dinan et la seigneurie de la Bellière, nous nous apercevons que la dite vicomté de Dinan s'étirait de Dinan à la mer cette même vicomté comprenant en effet des biens seigneuriaux assis en Saint-Sulliac, à Saint Père Marc en Poulet, à Saint-Jouan, à Saint-Meloir des Ondes, à Saint-Coulomb et à Paramé toutes paroisses proches de la mer].  http://www.geneanet.org/archives/registres/view/?idcollection=21162&page=168 

     

     

     

    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    Le Château de la Bellière, aujourd'hui.

     

              

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    Question posée le 18/04/2018.

    Bonjour Jean-Pierre. J'ai une petite question concernant le bâtisseur de la Bellière. Raoul 1er de Dinan est le 1er Sire de la Bellière connu mais tu mentionnes que c’est Guillaume de Dinan qui serait le constructeur du manoir de la Bellière ? Tu mentionnes aussi "Déplacement probable  de la capitale de cette vicomté de Saint-Enogat à la Bellière cela après la construction d’un nouveau « chasteau ». Peux tu me dire s'il te plaît dans quel document as tu trouvé cette mention ? Bien amicalement                                                         Jean-Luc

     

    Bonsoir Jean-Luc. Cela est une pensée toute personnelle laquelle n’engage que moi bien sur. Au regard de l’architecture du château, telle ses cheminées ouvragées, le château de la Bellière « actuel » semble devoir remonter au plus tôt au XIV siècle tel que le pense notamment aussi les Monuments historiques. Hors Raoul de Dinan lui naît vers 1210-20 et son fils, prénommé lui aussi Raoul, vers 1240-50. En toute logique la construction du dit château actuel, réalisé au dit XIV siècle, ne peut donc avoir été réalisé  que par Guillaume fils de Raoul II lequel lui naît probablement vers 1270-80. Il est vrai qu’il soit possible que Raoul II ait commencé de son vivant la dite construction…Toujours est-il que le plus gros du chantier fut lui très probablement réalisé par le dit Guillaume lui même. Il en fut ainsi très probablement pour la construction de l’église de Saint-Sauveur de Dinan que tous prêtent à Riwallon de Dinan ; cependant au regard du décès de ce dernier, au regard de temps de la réalisation que dû demander une telle construction il est plus probable que la dite église fut elle réalisée par le neveu du dit Riwallon le Roux, à savoir Alain de Dinan. Je pense personnellement qu’il a du en aller de même pour le dit château de la Bellière.

    Pour la deuxième question si effectivement la capitale de la dite « vicomté » fut déplacée de Saint-Enogat en Pleudihen la même logique me fait dire aussi que ce déplacement fut très probablement réalisé qu’au lendemain de la dite réalisation. Ces deux pensées bien sur n’engagent que moi…  Amitié. JP

     

     

     

    JP

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    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    La Bellière regardée sur sa façade arrière. Photo prise par Mlle Mayaamon le 21/09/2009 et sélectionnée par Google Earth.

     

     

    Tiphaine, Bertrand et le combat clos à Dinan

     

     

      L'Histoire véritable de Bertrand Duguesclin au champs clos , histoire écrite en prose en l'an M.CCC.LXXXVII. Editée à Paris en 1618 chez Sébastien Cramoisy, sis rue St-Laques, aux Cicognes. Texte ici tiré de l'ouvrage de Luigi Odorici: Recherche sur Dinan et ses Environs

      Qvant ceulx de Dinant se virent asseigiez des Engloiz, lesquelz gardoient le pas à Brest, et à Bahon: et quant les gens de Monsieur Charles de Blois, qui dedens Dinant estoient, apparceurent ce, ilz enuoyerent deuers le Duc de Lencastre, à ce qu'il leur voulzist donner terme de cy à quinze iours. Lequel temps durant ilz enuoyerent deuers Monsieur Charles de Blois pour auoir secours. Et se dedens ils ne l'auoient, ils se rendroient au Duc de Lencastre, et au Conte de Montfort: lesquelz s'y accorderent. Et fist-on crier les treues d'vne part et d'autre. Et auint à vn certain iour, tandiz comme ces treues duroient, que Oliuier du Guesclin frere Bertran yssy hors de Dinant tout seul, à cheual, moult richement monté, ainsi comme vn ieune homme feroit, et comme celui qui cuidoit bien estre asseuré. Mais ledit Oliuier fu rencontré sur les champs d'vn Cheualier Engloiz, que on appelloit Thomas de Cantorbie, ,lequel estoit frere de l'Aecheuesque. Lequel Cheualier estoit moult orgueilleux, et moult desmesuré. Et s'en vint à Oliuier moult fierement, et le prist par le giron; et puis lui demanda moult orgueilleusement, qui il estoit, qui ainssi aloit. Et Oliuier lui dist, que on l'apelloit Oliuier du Guesclin, quant sauvoir le vouloit, et frere de Bertran: mais il estoit le mainsné. Lors dist le faulx Engloiz: "Par Saint Thomas vous ne m'eschapperez, vous estes mon prisonnier, vous en vendrez auecques moy. Et se vous ne vous rendez, tantost ie vous tondray la teste, et morrez tout maintenant en despit de Bertran. Ne ia pour son nom n'en serez deportez, pour tant qu'il a tousiours greuez nos bons amis. Le deable out tant fait, qu'il est monté si haut. On parle plus de lui et de ses faiz, que on ne fait de tous ceulx de ce païs. Sire, dist Oliuier, vous auez grant tort. C'est vn poure Cheualier, rt pourement herité. Et se il s'est auancié pour avoir richesse, et estre honnourez, vous ne l'en deuez blasmer". Dont dist l'Engloiz, que ia respit n'y auroit. Et vint à l'espée traite. Et quant Oliuier le vit, si li mua le sanc. Et ne fu pas de merueille. Car il estoit desarmé, et tout seul. Et l'autre si estoit bien armé, et si auoit quatre Escuyers auecques lui. Lors dist : "Ie me rens, puis que vous le voulez. Mais croy que vous me rendrez, et si n'aurez du mien qui vaille deux. Certes, dist l'Engloiz, ainçois me rendrez mil flourins, ou vous ne partirez iamais. Ce n'est pas grant finance. Car Bertran en a assez" Ainsi le Cheualier Engloiz emmena Oliuier prisonnier en sa tente, où ses compaignons estoient. Et là fu apperceu d'vn Escuyer Breton, qui bien le recognut, lequel s'en ala tantost à Dinant deuers Bertran, qu'il trouva ou marchié, où il regardoit le ieu de la paulme. Lors lui dist en bas tout coyement, qu'il venoit tout droit de l'ost, où il auoit veu Oliuier son frere, que vn Cheualier engloiz menoit en sa prison. Et quant Bertran l'oy, il teint comme vn charbon, et deuent bien esbahy. Puis demanda à l'Escuier, se il bien l'auoit auisé. Et il dist, que oyl bien par Dieu, et que de pieça le cognoissoit. Car il auoit seruy leur pere et seruoit, quant il lui donna armes, pour aler deuers Bertran. Et lors lui demanda, se il sauoit point le nom du Cheualier, qui son frere tenoit en prison. Et il dist, que il l'auoit oy nommer Thomas de cantorbie, et frere estoit de l'Archeuesque. Dont dist Bertran, que par Saint-Yues il lui rendroit, ne oncques si mauuais prisonnier n'auoit pris. Adonc monta sur son cheual, passa la porte, et s'en vint à force d'esperon iusques aux tantes. Il est entré en l'ost, et chacun, qui le cognut, le festoya moult. Et demanda la tante au Duc, et on lui enseigna. Adonc est venu deuant le Duc, qui iouoit aux eschez à Iehan de Chandoz. Si y fu le Conte de Montfort, Robert Canole, le Conte de Pennebroc, et plusieurs autres Cheualiers et Seigneurs, lesquelz Bertran salua moult honnourablement. Et s'agenoilla deuant le Duc. Et le Duc lui dist, que bien fust-il venu. Et tantost laissa le ieu, et le prist par la main, et le releua. Et Iehan de Chandoz lui dist doubcement : "Bertran, bien soyez venu, vous buuerez de mon vin, aincois que vous retournez". Et Bretran lui respondi, que ia n'en buuroit iusques à tant que on lui eust fait droit. Et Chandoz lui dist, que s'il y auoit Cheualier en l'ost, qui tort leur eust fait, qu'il leur fist apparoir, et tantost lui feroit amender. Et Bertran respondi......"Oyl , vous auez un cheualier que ie n'aime point, que l'en appelle Thomas de Cantorbie. Car sans raison il m'a courroucié. Vous sauez, que de vostre acort, et du nostre, nous auons treues iusques à certain iour. C'est voir, dist Cheualier. Aussi les tendrons nous, ne vous en doubtez pas. Seigneurs, ce dy Bertran, vous dites moult bien. Mais le Cheualier, dont i'ay parlé deuant, a trouué un mien frere, qui n'est encore que enfant, lequel estoit yssus de Dinant aux champs pour soy aller esbatre. Si l'a pris, et mis en prison, ai,si comme vu meschant. Si vous requier, Messieurs, pour loyauté, que vous me fassiez deliurer mon frere Oliuier. Car, beaus seigneurs, ie feroye pour vous plus que tant. Dont luis dist Iehan de Chandoz, que plus n'en parlast, et incontinent mui seroit deliuré, amendé à sa voulenté. Et Bertran leur dist, que grans merciz. Dont firent apporter le vin, et burent. Et à Bertran firent donner à boire. Puis menderent le Cheualier, qui Oliuiertenoit : lequel y vint, et ne l'osa refuser. Et le Duc lui dist : "Vecy Bertran, que vous vueil accuser, que vous auez emprisonné son frere germain auiourd'huy, et comme vostre prisonnier le voulez raençonner. Ce n'est mie bien fait. Car s'il le puet prouuer, vous le deliurerez, et si l'amenderez. Et le Cheualier qui fu fel et orgueilleux, dist au noble Duc, quant il oy ainsy parler :'Sire, vecy Bertran. Mais s'il vueil sur moy adeuiner, et que i'aye fait chose qui a blasmer fasse, et que bon Cheualier ne puisse faire de droit, vecy mon gage prés de le combatre ou champ de bataille, corps à corps, per à per". Et quant Bertran oy ce dire, sans vn seul mot sonner, il ala happer le gaige, et puis le prist par la main, en disant : "Faux Cheualier, traictre, et tel vous prouueraz-ie, deuant tous les Seigneurs, ou ie mourray à honte. Et dist le Cheualier; ie ne vous en fauldray ia, ne iamaiz ne dormiray en lt, iucques à tant que combatu vous aye". Et Bertran respondy, que iamais ne mengeroit que trois soppes en vin ou nom de la Trinité, iucques à tant que le gaige fust fait. Et lors Iehan de Chandoz lui dist, que voulentiers le feroit armer, et lui presteroit le meilleur cheual qu'il eust. Car voulentiers veist le champ d'eulx deux. Ceste nouuelle fu en cité sceuë. Et quant le Capitaine, cheualiers, et autres gens d'armes le sceurent, les bourgeois aussi moult en furent troublez et courrouciez. Là auoit vne Dame nommée Tiphaine, extraicte de noble lignée, laquelle auoit enuiron vongt quatre ans, ne oncques n'auoit esté mariée, et estoit bonne, sage, et bien doctrinée, et moult expert és ars d'Astronomie. Aucuns disoient, que elle estoit faée. Mais non estoit. ains estoit ainsi inspirée de la grace de Dieu. "Ceste Dame, qui née estoit de Dinant, et qui aussi y demouroit, quant elle oy, que tant le peuple auoit doubté du champ, que Bertran deuoit faire : elle leur dist en hault, que nulz ne s'esmayast, et qu'ilz le reccuroient sain et sauf dedens Soleil couchant, et si desconfiroit ou champ son ennemy. Et s'en ne le veoit ainsi auenir, elle vouloit perdre quanque elle auoit vaillant. Adonc la nouuelle ala en la ville, dont les...orent moult grant ioye. Lors un Escuyer Breton monta un cheual, et s'en ala brochant de l'esperon, tant comme il pot, à Bertran, qui estoit en l'ost des Engloiz, comme dit est. Et quant il vint à lui, il l'enclina, et lui dist qu'il vouloit parler à lui. Et Bertran lui demanda, qu'il vouloit, et que tantost deist sans decryer. Et lors l'Escuier, qui preux et hardiz estoit, dist que vue Dame à moult hault pris, laquelle estoit nommée Tiphaine, auoit dit à Dinant à tous, que pour certain il vainqueroit son ennemy. Et pour ce, se combatist hardiement. "Dont respondi Bertran; Vaa, fol est, et bien chetif, qui se fie en femme; il n'est pas moult soubtil. Car il n'a en lui de sens neant plus que en une berbiz. Et ne s'en fist que riser". Atant vint à lui vn message de par le Tort boiteux, et de par les bourgoiz de Dinant. Et dist en hault à Bertran: "Sire, le Capitaine, et les autres bourgoiz de la cité m'enuoyent deuvers vous, et vostre ante aussi, lesquelz vous prient, et conseillent , que ou marchié dedens la cité de Dinant vous venez vostre bataille faire contre vostre aduersaire, se le Duc de Lenclastre le veult. Regardez, il y pourra bien venir, et auecques lui vingt ou trente des siens, et on lui donra hostages souffisans, sans aucun mal penser, et retourner par deça. Mais à ceulx de Dinant desplaist, que tant vous voulez fier aux Engloiz, comme de vous auenturer tellement entre eux. Par ma foy, dist Bertran, ie ne me doy pas doubter. Car le Duc de Lanclastre et tant gentil, qu'il ne daigneroit penser traison. Maiz non pour quant ie yray ceste chose recorder. Adonc s'en vint au Duc, et lui dist : "Sire, vous auey oy compter à cest Escuyer-cy que ceulx de Dinant me mandent, lesquelz ie ne vueil pas courroucier ne troubler. Car mes amis y sont. Et non pour quant i'ay grant desir de faire le champ. Si  regardez comme vous en voulez ouurer et ordonner". "Adonc dist le Duc, que par Dieu il seroit fait ou marchié de Dinant. Car se aucuns  de ses hommes vonloient greuer Bertran, aucuns pourroient dire pour lui deshonnorer, qu'il en seroit consentant, pour braser trayson. Et c'est vne renommee, que tout preudomme doit doubter. De ce furent d'acord touz les Barons Engloiz, et manderent à ceulx de Dinant, que ostages souffesans leur enuoyassent, et ils entreroient dedens Dinant pourveoir le champ acheuer. Lesquelz leur enuoierent bons ostages. Et adonc le Duc de Lenclastre entra en ladite cité, auec lui vingtiesme, sans plus. Mais que il mena auecques lui Bertran, et le Cheualier Engloiz. Lequel Duc et les dessusdiz furent bien festoiez et moult honnourablement receuz. Et s'arresterent ou marchié de Dinant. Et adonc les Engloiz se rengierent moult gentement. Lors y ont vn parlement pour faire la paix, et le cham delaissier. Mais Bertran eu iura Dieu, que iamaiz en son viuant n'en feroit paix, si seroit li vus d'eulx recreant. Adonc dist le Duc de Lenclastre, que plus on n'en parlast, mais tous priassent pour le droit. Dont se fist Bertran armer moult noblement de bonnes plates et greues, et ot l'espée et le coustel et lance pour iouster, et riche bacinet et gans à broiches de fer, qui bien faisoient à doubter. Puis lui fist-on son cheual amener en la place , sur lequelil monta et s'afficha aux estriefs. Puis prist le glaue en sa main, et moult se fist regarder. Car il estoit moult bien appareillié pour acheuer son champ. Pour lequel veoir , tous les Barons d'vn costé et d'autre se mistrent lors en ordonnance. Et le Tors boiteux fist moult bien garder ledit champ, et crier que aucun ne se melast de l'vn ne de l'autre aidier, ne greuer; ne qui à l'Engloiz meffist pour son pris aualer, en poyne de perdre la teste. Dont n'y ot si hardi, qui s'en osast mesler. Mais le Cheualier Engloiz alors se doubta moult, et espouenta en son cuer. Car au besoing cuidoit trouuer de ses amis. Et bien se voulzist acorder à Bertran, et lui rendre son frere Oliuier. Lors lui en fist parler, sans ce que l'en monstrast, que ilz venissent en son nom, par Robert Canole et Thomas de Grançon, lesquelz s'en vindrent à Bertran, et lui dist ledit Robert moult doubcement :"Sire Bertran, les gens de nostre costé, tant Cheualiers, comme Barons, ont regardé au fait. Si ne voudrions pas, que mal vous venist de par nous en aucune manière. Et combien que vous soiez en vostre possession, et entre vos amis. Ou se vous estiez vaincu de nostre champion, ou pourroit dire en tous païs estranges, que le champ ne seroit pas fait par iuste partie. Car vous estes trop ieune pour championner, et mieulx vauldroit bonne paix, que mauuaise tençon. Et se vous nous voulez croysre, nous apaiserons cestes discension, et feront quitter la rençon de vostre frere. Comment ce dist Bertran, il ne doit riens. Et il m'est auis que c'est conscience, et bien raison, que se vuns est à tort en prison mis, qu'il endoibt estre purement deliuré. Et d'autre part, vecy le noble Duc de Lenclastre, et Iehan de Chandoz, où tant a honnour, Conte de pennebroc, et les autres Barons, tant de vostre costé comme du nostre, qui ne lairront auoir  à mon aduersaire ne à moy nulle villenie. Mais qui nois lairra faire le champ, que mepris auons, ie iure à Dieu tout puissant, que le faux Cheualier, qui m'a fait villenie, n'eschappera iamais iucques à tant que son tort lui aye montré. Ou ie le destruyeray, au ie rendray la vie, ce voyant la Baronnie, s'il ne me rent s'espée tenant la pointe en sa main, en disant, qu'il se rent à mon commandement". Lors dist Robert Canole, que ce ne seroit-il pas. Dont dist Bertran, qu'il feroit grant folie. Car on doibt plus doubter la mort, que villenie. Quant les Engloiz oirent sa responce, moult en furent courrouciez. Et bien disoient li un à l'autre, que c'estoit un droit Rolant. Dont s'en alerent à l'autre Cheualier champion ne scay quans Cheualiers Engloiz, qui lui dirent, qu'il pensast de sauuer sa vie : et que en Bertran ne pourroient trouuer acort, respit, ne plaisant parole, mais conuient que l e champ soit parfait. Lors dist le Cheualier : Or m'en vueille Dieu aidier. Ie ne vy oncques mais homme si grant de faire bataille. Mais se ie puis, il s'en repentira. Maiz toutefoiz ie vous prie, que se vous veez, que i'en soie au descure, que vous ne le contrediez, parquoy ie ne le puisse tuer. Car  mon cuer le desire. Et se ie en suys au pys, si me vueillez secourre, et sauoir à lui , se il se vouldroit accorder à la paix faire. Et ils  ont repondu : Ne vous en doubtez. Mais se le champ fust fait là hors, nous vous puissions mieulx aidier, se il en fust bedoing. Apres ce parlement, chacun se departi, et ala en sa place. Et les deux champions s'entreregarderent, et vindrent l'vn contre l'autre les glayues en leurs poins, comme fiers ennemiz. Puis vindrent courre leur cheuaulx, et eulx entreferir sur les escuz, tant que iceulx glaiues rompirent, et les fers en volerent. Mais l'vn ne l'autre ne chey ne tresbucha. Puis tray à son retour chacun son espée, et se sont rassemblé et entreferi de taille de d'estoq moult fierement. Et tant de gens y auoit entour eulx pour les regarder, que tous estoient enclos deuant et derriere. Mais ilz auoient place assez, qui par auant leur auoit esté ordonnée. Adonc s'en vint Bertran escoquier l'Engloiz de son espoy  au haubert moult fort en boutant, et puis au bacinet; et l'Engloiz aussi lui. Puis s'entracolerent par le haterel à tout leurs broiches de fer. Et fust-on bien allé vne lieuë de terre, ainçois que de leur corps yssy point de sanc : et fort s'esperouuoient aux espées. tant que l'Engloz, qui moult fort estoit en boutant, laissa cheoir son espée. Et quant Bertran le vit, qui moult joyeulx en fu, il poigny son cheual, et fist semblant qu'il voulzist fouyr. Mais tantost qu'il fu vn eslongné, il mist pié à terre, vint à l'espoy, et le releua. Puis le getta en l'air hors du champ, sur la tourbe des gens. Dont le Cheualier fu dolens et irié. Mais fort se deffendi de son coustel de plates. Mais Bertran lui escria : "Faulx traictre, defendez votre cheual, ou tout rn l'eure sera vendu et tué et puis vous occiray, car telle est ma voulenté" Mais l'Engloiz le fuyoit, et aloit autour du champ, sans arrester. Et Bertran ne pouuoit courir, pour ce qu'il auoit les genoulx armez. Adonc s'assit à terre, et se desattacha et desarma la iambe, pour auoir le genoyl à deliure, et estre plus legier. Et l'Engloz cheuaucha deuers lui, apresté de combatre. Et se il peust, il eust fait passer son cheual par dessus lui. Mais Bertran fery le cheual de son espoy parmy les costes. Et quant le cheual se senty feru, il regimba si fort, qui sus estoit, tresbucha à terre. Et atant Bertran sailly sur lui, et lui desboucha le bacinet. Puis il lui donna de son espoy sur le ney et apres des broches du gantelet, tant  que la sanc lui couroit sur le haterel. Et tant fu auuglez de sanc, que ainsi lui silloit, qu'il ne sot où il fu, ne point ne veoit Bertran, mais bien le sentoit. Dont se leua en estant. Et lors vindrent dix Cheualiers Engloiz, qui dirent à Bertran, qu'il ne se meust, et que assez en auoit fait. Et il leur respondi, que pour eulx il n'en feroit riens; se son Capitaine nommé Tort boiteux ne lui prioit, ou commandoit, qu'il se cessast : mais occiroit l'Engloiz fust bon gré, ou malgré. Atant vint le Tort boiteux, qui entra ou cham, et dist à Bertran, qu'il en auoit fait assez : et que se iamais paix ou acord n'en estoit fait, que ce seroit à son honneur : "Voire par Dieu, dist le Duc de Lanclastre, ce sera grant dommage, se Bertran meurt ainçois qu'il soit Roy d'aucune Royauté. Car oncques Alexandre, qui tant fu renommé, ne fu aussi hardi. Haa ! Seigneurs, dist Bertran, ne me raualez point pour Dieu, mais laissiez moy partuer ce traictre paruire. Car ce sera grant perte, se vous en destournez". Adonc entrerent ou champ Engloiz, et ceulx de Dinant, qui se mirent entredeux pour faire laissier le champ. Mais Bertran leur dist "Seigneurs, laissiez moy ma bataille acheuer. Car par la foy que ie doy à Dieu, ou il se rendra à moy comme mon prisonnier, ainsi comme il a fait faire mon frere, ou ie le tueray tout mort. Dont dist Canole : Bertran, je vous requier, que vous laillez vostre champion au Duc. Car vous en auez assez fait, et est en vostre dangier. Et vecy le Tors boiteux vostre Capitaine, à qui tous ceulx de Dinant doiuent par droit obeir ; qui vous vient prier, comme vous vous en vueillez deportez. Dont dist Bertran quant ie l'orray parler, ie lui respondray du faire, ou du laissier. Adonc dist le Tors boiteux. Je vous prie et requiert, que au gré de Robert Canole vous vueillez faire paix, et nous vous garderons vostre droit. Adonc dist Bertran Ie l'octroy à vostre desir". Dont fist-on l'Engloiz moult bien appareillier. Et de Bertran furent moult iojeulx dedens Dinant, et firent faire le soupper pour lui festoyer. Là vint son ante, qui l'acola, et lui dist, que moult l'auoit Dieux chier.                                                                                                                       Adonc s'en ala Bertran ou Palais, et en la presence des Cheualiers, escuiers, et bourgoiz. Et s'agenoilla deuant el Duc, et lui dist : "Sire ne vous vueillez par merryr, se i'ay fait mon deuoir contre vostre Cheualier. Car il m'auoit fait desraison. Et se pour l'onneur de votre hault nom ne fust, iamais à sa sauveté ne me fust eschappez, que ie ne l'eusse occis. Bertran, ce dist le Duc, à ce que ou puet veoir, aussi grant honneur y auez vous euë, comme se vous l'eussiez occis. Car il auoit grandement  mespris. Si r'aurez vostre frere Oliuier. Et pour ce qu'il vouloit auoir mil flourins de rençon, il paiera à vostre frere mil liures, que le lui donne en par don ; pour ce que par trayson lui vouloit faire ennuy. et aussi ie vous donne son cheual, et toutes ses armeures, ne iamais en ma court ne mettra le pié. Car ie n'ay cure de gens, qui fassent trayson, ne point ne l'auons accoustumé en notre païs. Mais le iardin est bel et noble, où ourtye ne puet venir en sa saison". Ainsi iegea le Duc de Lanclastre. Puis fist deliurer, et mener deuant lui Oliuier du Guesclin, et lui fist amender le tors fait plainement, ainsi comme iugé et ordonné l'auoit. Dont s'en rentra en son tref, et sa gent auesques lui ; et renuoya à Dinant ses ostages, ainsi comme il auoit promis. Et Bertran fu moult festoyez au soupper. Et là fu le Capitaine, qui moult noblement l'auoit fait aprester : et les bourgois et bourgoises de la ville aussi. Et apres sopper, chanterent, et danserent moult noblement, et grant fu l'esbatement. Et en ce temps estoit le Roy IEHAN filz du Roy Philippe en Engleterre. Et fist EDOVART vne armée en icelui temps, pour venir en France. Et vint iusques deuant  Rains. Et pour ce manda ses gens, qui estoient lors en Bretaigne, lesquelz entrerent en mer à Brest de lés Buhon. Et pour ceste cause fu leué le siege de Dinant. Et lors fu un Parlement d'Euesques et d'Abbez pour faire ordener un traictié. Parquoy certain acort fu fait entre les gens du Duc Charles et le Conte de Montfort. Et lors les Engloiz partirent de Bretaigne, et s'en retournerent en Engleterre, où ils trouuerent le nauire de leur Roy tout prest, que ledit passage vouloit faire en France. Ouquel voyage faisant par droit miracle de Dieu, et pour la punition diuine, vne tempeste et vn orage vint descendre sur l'ost des Engloz. Et cheoient les pierres si dures et si pesans, que plusieurs en estoient naurez, et tous senglans. Et se mussoient et quatissoient, et disoient entr'eulx, que cestoit aucun signe et demoustrance, que Dieu leur faisoit. Et en icelle saison, le Roy Edouart passa la mer, et s'en retourna en Engleterre, ou estoit ce tres-exellant Prince le bon Roy Iehan fils du bon Roy Philippe de France, qui  tant furent hardiz et cheualereux. Et tant amerent leurs subgiez, que pour la deffence du peuple vouldrent auenturer leur corps en batailles mortelles contre les Engloz ennemis du Royaume. Le Duc de Blois out moult à faire, et plus encores eust, se ne fust Bertran, et les bons Cheualiers, qui lui aidoient. Et pour certain le Roy Engloiz perdy plus en ce voyage, qu'il n'y gaaigna. Et durant icellui, ainsi comme il plut à Dieu, que vne maladie du ventre vint au Duc de Lanclastre, pour quoy, tant pour icelle occupation, comme pour autres, et par especial que lui et ses gens auoient esté tous affamez en la cheuauchée, que faite auoient esté en l iuer precedant, parmy le Royaume de France, s'en retourna en Engleterre. Et en icellui temps gouuernoit Bertran la guerre en Bretaigne pour ledit Charles de Blois, qui lors n'estoit pas si puissant de gens, comme le Conte de Montfort.

     

    N.B.

    Le plan de promenade de cette très belle commune a été entièrement réalisé en collaboration avec monsieur Rucet, maire de la Vicomté sur Rance. Ce plan est aujourd’hui accroché sur l’un des murs de la Salle du Conseil. Je tiens très sincèrement à remercier monsieur le Maire pour ses conseils et l’aide très importante qu’il m’a apporté tout au long de la réalisation de ce plan dit de Promenade.

     

      

     


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  • Dinan et son Etymologie 

    Le Domesday book

     

    Dinan et son Etymologie

    Le Domesday ou Doomsday Book, traduit par le sens littéraire: "le Jugement dernier", fut rédigé en 1085 à la demande de Guillaume de Normandie, roi d'Angleterre,  afin de référencer l'ensemble des biens relevant de chaque propriétaire foncier et de pouvoir ainsi appliquer, sur chacun de ces mêmes biens,  une taxe à sa plus juste valeur financière. En tête de cette page apparait le nom de Raoulet de Mortemer lequel, issu de la ville de Mortemer, en Haut Poitou, s'était vu récompenser par des terres au lendemain de la bataille d'Hasting. La terre de Dinham est présentée et évaluée en ce même livre et cela bien avant que Josce de Dinan, fils de Geoffroy 1er de Dinan, en prenne possession dans le milieu du 12ème siècle lors de la guerre de succession d'Angleterre laquelle divisera entre eux les seigneurs de Dinan aussi.              Joscelin  de Dinan ou Josce de Dinham,  lord de Ludlow et seigneur de la terre de Dinham également, décédant en l'année 1166, prendra en effet le parti de la Reine Mathilde, épouse de Geoffroy Plantagenest, fille d'Henri 1er et mère du futur roi Henry II ; le propre frère de Josce, Alain de Dinan-Becherel prendra  lui à l'inverse de son dit frère le parti d'Estienne de Blois lequel, petit-fils de Guillaume le Conquérant , était par ce fait même aussi le cousin germain de la dite reine Mathilde. Estienne de Blois  s'opposera à Mathilde en effet prétendant lui aussi à la couronne laissée vacante à la mort du dit Henry 1er père de Mathilde.  [Etienne III ou Stephen III de Blois eu pour parents Estienne II de Blois et Adèle d'Angleterre soeur d'Henry 1er roi d'Angleterre. Son frère Henry deviendra évesque de l'abbaye de Winchester quand leur frère aisné à tous deux, Thibaut de Blois, héritier principal de leur père Estienne II de Blois, recevra les comtés de Blois et de Champagne. Nous assistons au sein de cette famille au principe même de la division des biens seigneuriaux hérités, division octroyant au fils aisné l'ensemble des biens paternels originels, tous situés en dehors du royaume d'Angleterre quand son cadet, frère puisné, héritera quant à lui de la nouvelle ou des nouvelles seigneuries situées quant à elles en Angleterre. Ce principe de la "distribution" des biens hérités sera l'une des causes de la fragilisation se produisant au sein même de ces familles seigneuriales lesquelles se diviseront d'une façon définitive. Il en sera de même pour la famille seigneuriale de Dinan. Mariée en première noce à Henry de Bavière, empereur du Saint-Empire Germanique, union n'ayant portée aucun fruit, Mathilde gardera néanmoins le surnom de Mathilde l'Emperesse. Si Estienne III de Blois par son union contractée avec Mathilde de Boulogne deviendra aussi seigneur de cette terre il recevra de son oncle Henry 1er le comté de Mortain; parmi ses enfants il faut noter l'existence de Marie laquelle deviendra Abbesse de Saint-Sulpice de Rennes et Mathilde laquelle prendra pour époux Richard II dit de Goz, seigneur d'Avranches et seigneur aussi par son père du comté de Chester, terres anglaises. Fils d'Estienne et frère et de Marie et de Mathilde Guillaume de Blois entrera en possession du comté de Mortain; sans enfant son comté retournera à la Couronne. Possession de Richard Coeur de Lion puis de son frère Jean sans Terre, tous fils héritiers du dit Henry II roi d'Angleterre, tous deux petits-fils de la dite Malthilde l'Emperesse,  le comté de Mortain sera récupéré par Philippe Auguste, en 1204 exactement, lorsque ce dernier réussira à entrer en possession de nombreuses terres normandes hier biens de l'empire Plantagenest ].

     

    Dinan-Dinham

     

    1039.  Dinan et son appellation

    Le rôle défensif de Dinan ainsi que son nom sont cités tous deux dans l'acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan lequel est rédigé au tout début du 12ème siècle, avant 1118, année en laquelle décède Guillaume maître abbé de Saint-Florent de Saumur. La première apparition du nom de ‘Dinan’ surgit cependant dans l’Histoire au lendemain de la mort du duc Alain III, en 1039, lorsque son épouse, Berthe de Blois,  fit un don à l’abbaye de Saint-Georges de Rennes (Cela au travers de la personne de Josselin de Dinan. Les liens de fratrie unissant ce premier seigneur de Dinan avec le vicomte Haimon, sont très clairement établit dans une charte relative à des dons que fit à l'abbaye de Redon leur frère à tous deux, Junguené archevêque de Dol. Cette charte est représentée ci-dessous). L’apparition en Angleterre de l’appellation de Dinan, laquelle s’écrit aussi Dinan, nom que l’anglicanisme va moderniser en Dinham ou Dynhams remonte, quant à elle, au très fameux Domesday Book (ce livre rédigé en 1068 recense, à la demande de Guillaume le Conquérant, l’ensemble des biens fonciers d’Angleterre afin de permettre une meilleure  imposition de ces terres hier nouvellement conquises) dans lequel elle désigne déjà une terre du comté de Gwent sur les Marches Galloises dont Josselin de Dinan sera, dans le siècle suivant, l’un des seigneurs Capitaines : Josselin de Dinan, seigneur de Dynhams  (Josce de Diham eu pour père  Geoffroy 1er de Dinan celui-là même qui autorisera l'édification du prieuré du pont à Dinan). L’écriture moderne de ‘Dinham’ a laissé longtemps penser qu’une origine linguistique Saxonne pouvait lui être appliquée mais la présence écrite de sa forme initiale de Dinan, dans le Domesday Book, ainsi que sa racine ‘Din ’ laissent plutôt  envisager aujourd’hui une origine celtique. Le mot gallois ‘Din’  (Dun en Irlande) dans sa forme originelle, en Angleterre, était utilisé pour désigner soit une colline soit une roche haute ; puis est venu le terme ‘Dinas’ utilisé très fréquemment pour désigner soit  un village fortifié ou bien une ville entourée de murs. L’appellation de Dinan,  ville fortifiée et perchée au dessus de la rivière de Rance, au plus près de chez nous, a donc très probablement la même origine orthographique. Le simple hasard, lié à une écriture, a voulu qu’à la fin du 11ème siècle un seigneur de Dinan, prénommé Josselin, né en Bretagne, soit nommé seigneur du Château et des terres de Dinham, biens seigneuriaux situés à la frontière des pays de Galles. Cette appellation dite de Dinham  a été reprise ensuite pour désigner cette même contrée nommé Dinan par le Domesday Book peu après 1068, année en laquelle se déroula la bataille de Hasting. L’histoire a gardé la trace écrite de la présence des seigneurs de Dinan dans ce comté dès la fin du 12ème siècle. En effet Josselin (Josce) de Dinan et son petit-neveu, (Celui-ci étant Geoffrey 1er de Dinham, fils Oliver de Dinham ou Olivier 3ème du nom, seigneur de Dinan et possesseur des manoirs de Helfort et de Notuella, celui-là même qui procédera à la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan finissant ses jours en tant que moine entre ses murs. Souche des seigneurs de Hartland, Olivier 3ème du nom eut pour père Olivier de Dinan 2ème du nom et pour aïeul Geoffroy 1er de Dinan celui-là même qui donna aux moines de Marmoutier la première église appelée église de Saint-Malo de Dinan) ce dernier nommé Geoffroy de Dinan quant à lui, offrirent ensemble dans les heures du 12ème siècle la terre de Stoke relevant de la seigneurie de Hartland pour permettre la fondation d’une abbaye de l’ordre de Saint-Augustin. Les seigneurs de Dinham seront propriétaires de cette seigneurie dite de Hartland pendant presque 3 siècles et cette dernière sera, parmi les autres terres et manoirs alors en leur possession, peut-être la plus importante en terme de revenus financiers. Cette famille sera également propriétaire du castel de Hemyock dans le Hartlan Devon, ce château restant dans cette famille seigneuriale jusqu’à la mort du dernier enfant mâle survenue en 1502.

     

     

    Voila ce que dit Benjamin-Philibert Jolivet, en 1854, quant il écrivit son ouvrage intitulé :  Les Côtes du Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département :         L'origine du nom de Dinan a fort préoccupé les archéologues. Les uns ont vu dans cette ville la capitale des Diablintes, et l'ont appelée : Noiodenum; les autres n'ont fait remonter son origine qu'au sixième siècle, et lui donne pour nom Dionacum. Rien ne nous semblant vérifier ces deux assertions, nous avons cherché dans la langue celtique elle-même l'étymologie d'un mot que nous ne pouvons croire latin. Dun, qui signifie Colline, et d'où a été fait le mot Dune ou Din, qui signifie ville fortifiée, sont les deux mots auxquels nous pouvons raisonnablement demander l'étymologie de Dinan; or, Dun nous parait celui qu'il faut adopter. Cette hypothèse s'appuie au reste sur une autorité respectable : Cambden, explique l'origine de Downham, ville du comté de Norfolck, par les mots Saxons Dun, colline, et Ham, habitation. Dinan fut donc, selon nous, primitivement Dunham, qui se prononçait Dinham et cette opinion est confirmée par le même savant auteur, qui regarde le nom de Dinanis ou de Dinham comme étant une imitation de Dinan dans la Bretagne armoricaine, et qui fait descendre de la maison de ce nom la famille anglaise de Dinham. Cette étymologie détruit complètement, ce qui nous semble, celle qui, s'appuyant sur le mot Din, ne peut expliquer la terminaison An. Il nous reste à ajouter que quelques auteurs ont prétendu qu'avant l'invasion des Romains, Dinan était déjà l'une des principales stations des Gaulois qui occupaient cette contrée.

      

     

     Dinan et son Etymologie

     

    Charte de Donation de Junguené à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon

     

    Notum sit omnibus nostris successoribus qualiter ego Junkeneus Archiepiscopus cum consilio fratrum meorum, postulante Catwallomo venerabili Abbate quamdam plebiculam Guernidell nomine cum silvis , terris, aquis aquarumque decursibus  atque exclusis  in eleemosynam perpetuam S;Salvatori, hoc est nostro redemptoris pro redemptione animae mea , et patris  atque matris fratrum quoque  meorm animabus dedi, sed ea conventione ut medietas illius terrae, quae fuerat Karadoci cujusdam mei vassalli, si eam ipse vellet tenere, de abbate recipere et ei ex ipsa deserviret; medietas vero alias in dominio sancti loci et in usu monachorum qui cotidie Deum deprecantur pro nobis permaneret; et Istud donum per consilium et autoritatem fratrum meorum feci Haymoni videlicet Vicecom et Goszelini et Riwaloni. Quod etiam  in Conventu puplico de Redonis in praesentia Domini nostri Alani totius Britanniae pricipis , ipso  annuente , confirmavi  et testibus roboravi.Ego Junkeneus qui hoc  donum dedi cum fratribus mei Haimoni, Goszelino, atque nostrorum si quis seu  quilibet   extraneorum invadere praesumpserit ex Salvatoris mundi  cui  donata est et sanctorum omnium  et ex mea auctoritate sit ille excommunicatus. Alanus Comes cum fratre Eudone testi; Warinus Redon Episc.et Riwallonus Vicarius, et Riwaldus Butellarius et de nostris hominibus  Hato et Willelmus Butellarius testes. Catwallonus Abbas. Hogonan Prior et Sansoiarnus Mon. Cartulaire de Redon.

     

    Traduction

    Qu’il soit connu à tous nos successeurs comment moi Junkeneus (Junguené)  avec les conseils de mes frères, à la demande du vénérable abbé Catwalonus (Catwallon, abbé de Saint-Sauveur de Redon en 1019), je donne une paroisse nommée Guenidell (aujourd'hui Gannedel, au nord ouest de Redon. Comment cette terre a t-elle pu être un bien en indivis entre Junguené et ses frères? Il nous faut nous rappeler ici que tout au long des 9ème et 10ème siècles cette région fut déposée entre les mains de la famille du machetiern Iarnwocon, famille dans laquelle apparait le prénom Riuualt ou Riwallon. Roianteline, épouse de Haimon et mère de Junguené et de Josselin de Dinan en autre, est précisée dans une charte comme étant la fille de Riuual; l'origine de la famille seigneuriale de Dinan ne trouverait-elle pas, par cette terre appartenant à l'ensemble des enfants de Roiteline, ses propres racines en cette même région ?) avec ses bois, terres, les point d’eau de ses rivières en aumônes exclusives et perpétuelles à Saint-Sauveur (l’abbaye Saint-Sauveur de Redon laquelle fut créée par le moine Convoyon) qui est notre Rédempteur pour la rédemption de nos âmes, de celle de mon père, ma mère, mes frères et de mon âme aussi. De fait l'accord est la moitié de la terre qui avait été à Karadoci un certains de mes vassaux , il souhaite qu'un Abbé la reçoive et la détienne de lui pour desservir. Mais l'autre moitié du Domaine pour l'utilisation des moines lesquels en permanence prient Dieu pour nous. Et ce don je l’ai fait sur les conseils et autorisation de mes frères , à savoir Hamon vicomte et Goszelini (Josselin seigneur de Dinan. Sur cet acte la seigneurie de Dinan n’est pas précisée tout comme la seigneurie de Combourg. Cela laisse supposer que ces deux seigneuries n’étaient pas encore créées lorsque cette charte fut rédigée en présence du vicomte Haymon frère de Josselin et de Riwallon.) et Riwalloni (Riwallon seigneur de Combourg). C’est aussi en assemblée public à Redon en présence de notre seigneur Alain (Alain duc de Bretagne lequel meurt en 1039: cette charte est donc antérieure à 1039. Il nous faut rappeler ici que la terre de Dinan ne fut citée pour la première fois qu'au lendemain de la mort d'Alain et cela lors d'une donation faite par son épouse; le terre est citée au travers de Josselin lequel, témoin, est présenté comme étant Goscelinus de Dinan) prince de toute la Bretagne, par son sceau que j’ai confirmé et renforcé ce don. J’ai, Junquené, donné ce don avec mes frères Haimon et Josselin et le cas échéant, si l’un d’entre nous ou tout étranger envahit le monde de Saint-Sauveur, par l’Autorité du Sauveur du monde et de celle de tous les Saints, il sera excommunié. Témoins le Comte Alain et son frère Eudes, Warin évêque de Redon, Riwallon vicaire, Riwal Butelarius et nos hommes Hato et Guillaume Butellarius. Témoins Cathwamonus Abbé . Hogonan Prieur et Sausoiarnus Mon. Cartulaire de Redon.

     

     

     Pour m.rojas...

    Travail réalisé avec la thèse de monsieur Sébastien Legros

     

    Télécharger « Geoffroy-fils-de-Riwallon-Saint-Berthevin-de-la-tanniere-ter.doc »

     

    Télécharger « Essai de généalogie entre Gofredus fils Riwallon et Robert de Mortain possesseur de l'église et moulin de Gorron»

     

    Télécharger « Avranches-Mortain-Gorron-arbre-second-1.doc »

     

    Télécharger « Pour Martha. Arbre Gorron.doc du 14/02/2015»

     


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      1242 - 1300

    les moulins de Brachesac de Lanvallay 

     ou

     Folagiorum molendinorum - Folagii molendinorum

     

    Brachesac vient des mots latins Brachii et saccum; Brachii étant le mot bras et Saccum  le mot sac. Molendinorum Brachesac ou Molendinorum brachii saccum désignant probablement un moulin en lequel les sacs étaient remplis à la main ou moulin à bras. Le mot Brachesac peut-il être à l'origine du patronyme seigneurial "Brissac" ?  Les seigneurs de Brissac et la seigneurie de Brissac, en Anjou, apparaissent en 1012 sous le règne de Foulques Réchin en la Chronique de Saint-Aubin. Cette seigneurie s'orthographiait  alors : Braccum Saccum.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

     

             Les églises abbatiale et paroissiale de Léhon

     

     

     

     

     

    L'ancienne église paroissiale de Léhon, aujourd'hui disparue

     

     

    Sont possesseurs des moulins de Brachesac et donateurs de l'Abbaye de Saint-Magloire de Léhon entre 1242 et 1300   (l'appellation "moulin de Brachesac" semble avoir été hier relativement répandue. Ainsi fut rendu en Mayenne, cela le 03/12/1454, un aveu de Jean Briand lequel aveu portait sur ses 3 moulins dit de "Brachesac" sis en rivière du Mayne, aveu fait à l'encontre de l'abbé Lucas Bernard):  

    1242 : Laurent Lecontier. Laurent Lecontier et Guillaume Bahu ci-dessous, comparses sur un même acte religieux, donnent tous deux en aumônes et à perpétuité la totalité des biens qu'ils possèdent (en indivis ?) en leurs moulins de Brachesac au prieuré de Lehon. Cet engagement commun, lequel semble concerner des biens mis en commun, fut fait devant Geoffroy alors évêque de Saint-Malo.                                                                                                           1242 : Guillaume Bahu ou Bachu                                                                        1262 : Pierre Le Monnier, clerc de son état, donne au couvent de Léhon ainsi qu'à son prieur sa partie des moulins de Brachesac assis en la paroisse de Lanvallay. Cette donation toutefois fut faite à la seule condition qu'il puisse jouir, et cela durant tout le restant de sa vie, d'une rente annuelle de 6 livres d'argent courant.                                                                                                 1271 : Robert d'Apigné  (Robert 1er d'Appigné).  Robert d'Apigné est seigneur d'Apigné, seigneurie située en la paroisse du Rheu, en l'évêché de Rennes. Seigneur de la Heusardière aussi, il est l'un des descendants d'Olivier d'Apigné lequel Olivier assistera, comme témoin du duc Conan III, à une donation faite à Sainte-Mélanie de Rennes, en 1141. Sa succession, pour Pol Potier de Courcy, fut recueillie par la famille seigneuriale des Botlwrel. Robert est dit "mort" lors de la rédaction d'une charte rédigée en 1291. En 1285 le sceau de cette famille était : D'Argent à une Channe ou Marmite de Sable. Comment cette famille seigneuriale est-elle entrée en possession de certains des moulins de Brachesac ? Les donations respectives et de Robert d'Apigné et de Philippe, son frère très probablement, laissent toutes supposées que ces derniers soient entrés respectivement en possession de leurs moulins d'une façon héréditaire, cela par leur père à tous deux. Le sceau d'Agnés d'Apigné, femme du dit Robert, était en 1195 : Deux Fleurs de Lys appointées. Robert semble ici devoir échanger avec le prieur de l'abbaye de Lehon l'ensemble des droits, quels qu'ils soient, relevant tous de ses moulins de Brachesac et cela contre une somme d'argent et une pièce de vigne relevant de l'autorité première du dit prieur. Par l'acquisition de cette même pièce de vigne nommée "le Clos" Robert, de ce fait, devient vassal du dit prieur reconnaissant ainsi avoir reçu des droits dits "accoutumés".                   1271 : Philippe d'Apigné                                                                                            1271 : Sybille épouse de feu Philippe d'Apigné                                                      1271 : Guillaume d'Appigné lequel consent la vente réalisée hier par son parent. Consentement fait devant Raoul de Coëtquen, Guillaume est donc vassal du dit Raoul de Coëtquen.                                                                                              1277 : Estayce mère du dit Robert Le Vaier ou Le Vayer (ou le Villageois)    1277 : Robert 1er le Vaier fils d'Estayce le Vaier ou le Vayer ou le Voyer donne, avec le consentement de sa mère Stacie, cela en pures aumônes, l'ensemble de ses droits sur ses moulins de Brachesac au couvent prieural de Lehon. Il existe deux autres chartes relatant cette même donation. la première est beaucoup plus courte que la deuxième, elle fut rédigée en latin. La dite seconde charte, transcription de la première, écrite elle en vieux françois, fut prise sur les textes originaux de l'Abbaye de Marmoutier. Ces deux chartes seront placées ici à la suite de la première.                                                                                                1277 : Mahaut Le Voyer  épouse de Robert 1er le Vaier                                         1284 : Vente des moulins de Brachesac relevant des biens de Robert d'Apigné  en faveur du prieur et des hommes du couvent de Léhon. Vente faite sous le sceau de l'Eglise de Dol et en présence du seigneur Raoul de Coëtquen.                1291 : Agnès d'Apigné, veuve de Robert d'Apigné, reçoit en vertu de ses droits de douairie applicables sur les moulins de Brachesac une rente annuelle de 60 sols versée par le bourgeois de Léhon Jean de Saint-Karnay alors procureur en fonction du prieur du couvent de Léhon (Dom Morice tome 1 colonne 1095).        1295 : Agnès d'Apigné atteste le fait qu'elle ait reçu du prieur et du couvent de Lehon les rentes pour les 3 premières années dues au seuls titre de ses droits dits de douairie .                                                                                                              1295 : Raoul de Coetquen, chevalier, et son fils Raoul font tous deux un emprunt aux religieux de Léhon apportant en garantie leurs moulins de Brachesac et leurs différentes appartenances (dépendances).                                  1295 : Guillaume le Loup et son épouse sont cités tous deux sur l'acte de prêt octroyé par le couvent de Léhon au seigneur Raoul de Coëtquen. Sur cette reconnaissance de dette Guillaume le loup est présenté au travers et de ses droits et de ses devoirs, droits et devoirs relatifs à ses moulins de Brachesac.            1299 : Raoul de Lanvallay                                                                                      1299 : Olive femme de feu Raoul de Lanvallay (Radulfi de Lanvalayo) augmente en y renonçant les fruits relatifs à ses moulins de Brachesac en faveur du couvent de Léhon, augmentation correspondant au 9ème des fruits perçus de façon coutumière. Cet acte nous confirme la fait que les moulins de Brachesac étaient aussi assis, pour certains d'entre eux,  en le vieux prieuré de Léhon.          1300 : Guillelmus de Lupo ou Guillaume le Loup conclu un accord avec les hommes et le prieur du couvent de Léhon. Cet accord porte sur ses moulins à foulage de Brachesac, moulins qu'il possédait par droits d'hérédité.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Dessin de Deroy. La chapelle de Beaumanoir ou l'ancienne église paroissiale représentée ici à droite des ruines de l'église abbatiale et au dessous du château de Beauvais assis en la paroisse de Lanvallay (Léhon entre Rêve et Rance, Me Picarda; 1997)

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Plan napoléonien de 1844 sur lequel a été réimplanté l'emplacement supposé des moulins de Brachesac. En 1844, l'ouvrage du dévoiement de la rivière, dans les jardins de l'abbaye de Lehon, a été entièrement effacé pour les besoins de la réalisation du canal d'Ille et Rance. Posés au plus près de la rivière, en contre-bas du plateau de Lanvallay, les moulins de Brachesac au 13ème siècle ne pouvaient pas être des moulins à vent. Cela est strictement impossible géographiquement. Quand l'Abbaye de Léhon fera édifier ses propres moulins à eau, [Texte ajouté le 23/11/2013: L'abbaye de Léhon possédait déjà au tout début du XII siècle ses propres moulins, probablement eux aussi moulins à bras, comme l'atteste d'ailleurs l'acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan. Les moulins de Léhon ou de l'Abbaye de Léhon apparaissent donc au travers de l'Ecriture bien avant ceux de Brachesac, presque 150 ans avant. Aussi, peut-on voir au XIII siècle, cela au travers de l'acquisition des seuls moulins de Brachesac assis en la paroisse de Lanvallay, la forte intention des moines de l'abbaye de Saint-Magloire de devenir ici même à Léhon, au plus près de leur abbaye, les seuls détenteurs de moulins à bras ? Il est possible cependant que les 1er moulins de l'Abbaye de Léhon cités lors de la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan soient malgrè tout les dits moulins de Brachesac assis au XIII siècle en la paroisse de Lanvallay. Si nous acceptons cette éventualité pour vérité nous sommes alors obligés d'accepter aussi que la paroisse de Lanvallay n'existait pas encore lorsque les dits premiers moulins de l'abbaye de Léhon seront cités pour la première fois lors de la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan] au tout début du 15ème siècle, les moulins de Brachesac ont disparu des chartes religieuses et juridiques  depuis longtemps. Tout au long du 13ème siècle cependant les moines et les prieurs successifs de cette abbaye n'arrêteront pas d'accepter et de recevoir des dons relatifs aux revenus de certaines parties de ces dits moulins de Brachessac et cela bien avant que ces mêmes moines décident  de réaliser leurs propres moulins. Ces derniers pour leur fonctionnement demanderont des travaux importants puisque la rivière sera elle dévoyée. Ces travaux en effet concerneront la réalisation, traversant tous les jardins de leur Abbaye, d'un grand canal lequel, par le rétrécissement de son réceptacle d'écoulement, augmentera ainsi grandement la pression de l'eau devant arriver sous les roues des dits nouveaux moulins.          Plusieurs chartes relatives aux dons ou aux baux allouant certaines parties des moulins de Brachesac à l'Abbaye de Léhon ont la particularité de présenter au côté de la donation de bâtis et de leurs dépendances la donation "d'hommes" aussi ces derniers travaillant alors à ces mêmes moulins et dont le travail, mais le fruit de leur travail seul, appartenait alors aux propriétaires respectifs de ces dit moulins. En effet en Bretagne l'esclavage ou le servage depuis très longtemps était alors aboli. La "donation d'hommes" concernait  alors en réalité la "donation" du fruit d'un travail par un ou des hommes réalisé. Tout nous laisse à penser aujourd'hui que les moulins de Brachesac étaient des molendinis Brachii ou moulins à bras.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

    Plan de reconstitution des travaux de dévoiement réalisés par l'Abbaye de Léhon pour le fonctionnement de ses moulins, travail exécuté depuis le plan du livre de madame Picarda, page n°42, plan originel fait avant 1825

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    Plan originel de l'Abbaye de Lehon, avant 1825, plan reproduit dans le livre de madame Picarda intitulé : Léhon entre Rêve et Rance. 1997

     

     

    Nous avons très peu d'informations envers nous sur les différents moulins de Lanvalay lesquels, tous assis au plus près des monachis Beati Maglorii de Lehonio, sont  appelés, cela dès 1242, les moulins de Brachesac ou Molendinis de Brachesac (molendinis étant le pluriel de molendinium). Les seuls actes écrits que nous avons envers nous sont des actes relatifs à des dons ou donations lesquels, tous faits en faveur de cette Abbaye, furent tous réalisés entre 1242 et 1300. Cette période "d'existence" s’étira donc seulement sur quelques années disparaissant tout aussi vite qu’elle sera apparue dans les pages de notre histoire local ou régionale. Est-ce que la disparition si rapide des moulins de Brachesac ne serait-elle pas due à la réalisation de deux moulins à eau en la dite Abbaye de Lehon ces derniers remplaçant simplement les dits moulins de Brachesac ?         Dans la première partie du 15ème siècle en effet les moines de l'abbaye utiliseront l'énergie nouvelle de l'eau. [Texte ajouté le 23/11/2013: L'Abbaye de Léhon dès la charnière des XI et XII siècles possédait cependant déjà son propre moulin, peut-être à main lui aussi et cela au regard des chartes relatives aux moulins de Brachesac. La présence de ce moulin est attestée formellement en la charte religieuse accordant la réalisation du prieuré du Pont à Dinan, fondation faite vers 1100. Cette charte accordera effectivement au futur prieuré des droits de "pêcherie" lesquels s'appliqueront, cela au lendemain même de cette fondation,  entre le pont de Dinan sur la Rance et le "moulin" des moines de Lehon: Domino Abbati Willelmo ad opus apud Dinan converfaturorum piscariam suam a ponte de Rentia usque ad molendinum Monachorum de Lehone...  La présence aux XI-XII siècles d'un moulin relevant de l'abbaye de Lehon est donc formellement attestée par la seule lecture de cette phrase latine. Celui-ci était-il assis là ou demain seront assis les dits moulins de Brachesac ?Est-il "possible" que ce moulin cité lors de la fondation du prieuré du pont à Dinan ait été l'un des premiers moulins lesquels, demain, se nommeront de Brachesac ? Demain ces dits moulins de Brachesac seront tous dits êtres assis en la paroisse de Lanvallay. Si cela était nous serions alors obligés d'accepter aussi de la "non existence" de la paroisse de Lanvallay lorsque fut décidée la construction du prieuré du Pont à Dinan la première appellation écrite de ce "patronyme" lui apparaissant que vers 1132 cela au travers de l'église paroissiale" ]. A cette fin effectivement la construction de deux moulins à eau fut décidée par les moines de l'abbaye de Saint-Magloire de Léhon; cette décision fut faite en 1421 (Lehon entre Rêve et Rance de Françoise Picarda. 1997. Le livre de madame Picarda nous livre un plan très intéressant nous montrant les jardins de la dite Abbaye de Léhon avant 1825 quand les deux moulins de l'Abbaye fonctionnaient toujours. Ce plan est très important dans la mesure où il nous montre l'ouvrage de la canalisation de la rivière lequel ouvrage avait été réalisé par ces mêmes moines au bas moyen-âge. La rivière avait été ni plus ni moins que "coupée" et entièrement "dévoyée" cela via sa nouvelle canalisation. Après 1825 le moulin assis au port de Dinan disparaitra pour les besoins de la réalisation du canal d'Ille et Rance ce dernier obligeant en amont de celui-ci la réouverture du lit initial de la rivière au bas moyen-âge comblé au plus près de la dite abbaye de Lehon. Ce plan nous positionne aussi les prairies dites de Broussac lesquelles étiraient alors leurs étendues ou s'étire aujourd'hui le chemin de halage lequel, avant 1825, n'existait pas encore. 1825 fut aussi l'année de la réalisation du chemin de halage au port de Dinan. Voir ce chapitre).  Les différents actes relatifs aux moulins de Brachesac nous les présentent tous assis en la paroisse de Lanvallay et cela assis au plus près de la rivière mais assis également au plus près de ces moines (monachis). Mais où nos moulins de Brechesac pouvaient-ils êtres positionnés exactement ? Madame Picarda, dans son ouvrage, nous les implante en un lieu nommé encore aujourd’hui Broussac l’appellation de ce lieu trouvant ainsi, en ces mêmes moulins disparus depuis très longtemps, son origine même. Il est vrai que ce lieu répond à l’ensemble des éléments pouvant positionner les dits moulins géographiquement et il est vrai aussi que, très honnêtement, en la commune de Lanvallay, proche de l'abbaye de Léhon, il n’existe non plus aucun autre lieu ayant pu les recevoir tout aussi géographiquement. Mais ces moulins étaient-ils plusieurs ? Oui, cela nous le savons maintenant. Ces moulins étaient-ils des moulins de rivière ? Ces moulins étaient ils exclusivement des moulins à bled ou pouvaient-ils êtres aussi des moulins à fouler le drap ou le tissus ? Certains de ces moulins pouvaient-ils avoir été des fouloirs en lesquels on foulait le raisin aussi ? Les moulins à bras de Brachesac pouvaient-ils avoir été divers dans leur activité respective et cela au regard de leur multiplicité ?  En effet en 1299 Olive, alors veuve de Raoul de Lanvallay, renoncera en faveur du prieuré de Léhon à ses droits de "folagiun" et de "mouture" hier encore perçus en ses moulins de Brachesac [folagium pour le foulage des draps ou du raisin et "mouture " pour la mouture du grain. Dinan en effet au XII siècle comportera une activité très important propre à la "draperie" ayant en ses murs plusieurs maisons de draperies]. La présence de la culture de la vigne, au plus près du prieuré du pont à Dinan, est elle aussi attestée au bas moyen-âge et cela entre 1070 et 1118 lors de la fondation de ce prieuré puisque l'autorisation de cette activité est spécifiée dans cet acte de fondation lui-même. Le latin actuel ne semble pas connaitre la transcription ancienne du mot latin Folagiorum ou Folagii. S'il est vrai que les premiers actes écrits relatifs aux moulins de Brachesac, écrits à partir de 1242,  ne spécifient aucunement la spécificité de ces mêmes moulins, les deux derniers actes connus et écrits en 1299 et en 1300 précisent à l'inverse quant à eux cette spécificité recherchée aujourd'hui. En effet l'acte de 1299 relatif au don que fit Oliva veuve de Radulfi de Lanvalayo [Raoul de Lanvallay] au prieuré de Léhon comprend le terme écrit Folaigi  molendinorum; l'acte de donation réalisé en 1300 par Guillaume le Loup, donation faite au même prieuré, comprend lui aussi le terme  Folagiorum molendinorum. Folagiorum et Folagii semblent êtres deux mots latins apparentés au terme latin Fullo lequel servait à désigner, dans la Rome antique, un sujet romain souvent esclave travaillant à fouler les tissus dans une Fullonica ou Foulerie. Ces deux derniers actes nous indiquent donc clairement le principe même de certains des moulins de Brachessac lesquels étaient des moulins à fouler ces derniers étant présentés comme étant des Foliggi molendinum ou des Folagiorum molendinorum. Mais ces derniers étaient-ils des moulins à fouler les tissus ou bien le raisin ces deux activités étant toutes deux présentes au moyen-âge en la région de    Dinan ? Pouvaient-êtres aussi des  moulins à grains  ? Le raisin étant très tôt fouler à pied d'homme dans des cuves de bois le terme utilisé de molendinorum pour moulin semblerait indiquer plus tôt une activité liée au foulage des tissus surtout que les moulins de Brachessac (molendinum brachii désigant en latin un moulin à bras)  étaient situées au bord de la rivière de Rance. Deux activités semblent donc pouvoir êtres attestées en ces mêmes différents moulins; celle du bled puisque cette dernière est confirmée par la donation que fit en 1271 Robert d'Apigné et celle du tissus et de son foulage puisque cette activité est à son tour attestée en 1299 et 1300 et par la donation de la dite Oliva veuve de Radulfi de Lanvalayo et par celle que fit Guillaume de Lupo (cela à l'image de plusieurs rivières lesquelles connurent ainsi, en des points géographiques près proches, plusieurs moulins divers, et à bled et à foulon). 

    En abordant pour la premières fois ce sujet, ayant accepté leur localisation proposée, je ne comprenais pas trop comment, en ce même emplacement, on avait pu ériger plusieurs moulins. Les deux moulins de l'Abbaye de Léhon, qui eux apparaissent vers 1421, ont pu êtres édifiés que parce que des travaux de dévoiement de la rivière ont eux aussi été réalisés et cela afin de pouvoir permettre leur bon fonctionnement. Ainsi les moines de l'Abbaye de Léhon vont-ils réaliser une grande tranchée, dans les jardins de leur abbaye, cela afin de pouvoir amener l’eau indispensable et nécessaire à leur bon fonctionnement. Mais pourquoi ces derniers moulins n’avaient-ils pas été réalisés au plus près de la rivière ? Au plus près de l'abbaye de Lehon au moyen-âge la rivière de Rance était-elle suffisamment importante pour assurer en son lit normal le bon fonctionnement de moulins à eau ? Au regard de ces dits travaux de "dévoiement" réalisés hier par les moines la réponse semble bien devoir être "non". Il nous faut savoir qu’avant la réalisation du canal d'Ille et Rance que la rivière en cet endroit était régulièrement  "presque vide", et cela par manque d’eau, puisque les moulins du pont à Dinan sont présentés dans un acte de fermage rédigé au 18èmesiècle comme étant des moulins et de mer et de rivière. La mer remontant régulièrement au pont de Dinan, sans pour autant permettre une navigation un tant soit peu régulière, permettait toutefois d’amener le peu d’eau nécessaire au fonctionnement des moulins relevant eux du prieuré du Pont à Dinan. Mais pouvait-elle remonter jusqu’au pont de Léhon en dehors des très fortes marées exceptionnelles  pour permettre le fonctionnement de moulins identiques, à savoir et de mer et de rivière ? Probablement pas. Les moines au moyen-âge durent-ils aussi procéder à ces mêmes travaux de dévoiement afin de mieux pouvoir utiliser l’eau de la rivière en la canalisant (quelques années après l'inauguration du canal d'Ille et Rance, laquelle eu lieu le 01/02/1834, des travaux de modifications eurent lieu à l'écluse du Châtelier au port du Lyvet actuel. Dès 1839 l'élévation du plan d'eau, lequel étirait sa planitude entre la dite écluse et le port de Dinan, fut en effet envisagée afin de permettre la circulation, sur ce même plan d'eau, de bateaux de plus gros tonnages pouvant aller jusqu'à dépasser très largement les 100 tonneaux. La réalisation du canal d'Ille et Rance permit la présence, dès sa réalisation,  d'une eau de rivière permanente étirant son eau jusqu'à la dite écluse du Châtelier. Aujourd'hui encore, en aval de celle-ci, à marée basse, la hauteur de l'eau est régulièrement  minimisée et limitée alors à un simple chenal se dirigeant, tel un long serpent, vers la barrage de Saint-Malo. Avant l'édification ou la réalisation du dit canal d'Ille et Rance le port de Dinan asséché très régulièrement  connaissait donc les effets de la marée basse). http://lanvallayhistoire.eklablog.com/#!/les-tableaux-peints-a5546917                                L’étude de ces actes, tous relatifs à nos moulins de Brachesac, nous apprend aussi que plusieurs seigneurs étaient alors propriétaires de ces différents moulins et cela pendant cette même période indiquée au tout début de ce chapitre. La copropriété existait-elle déjà ici aussi ? Ainsi en 1242 ce sont Laurent Lecontier  et Guillaume Bahu lesquels, d'un accord commun, donnent au prieur de l'Abbaye de Léhon l’ensemble de leurs droits et rentes respectifs perçus sur une partie des moulins de Brachesac en leur possession à tous deux. En 1262, vingt ans après, une charte relative aux mêmes moulins est rédigée entre l'Abbaye de Léhon et les moines de Saint-Uriac et de Coymor. En 1271 une charte va enfin nous apprendre la fonction attribuée à ces même moulins et cela au travers d’une vente que réalisera Robert d’Appigné, alors écuyer. Robert vend en effet au prieur de l'Abbaye de Léhon l’ensemble de ses droits et possessions dont il est toujours propriétaire sur les moulins de Brachesac édifiés près de la Rance où sont les emplacements de leurs dépendances aussi ; il donne ainsi, avec ses mêmes droits et possessions sur ces moulins dits à bled, ses hommes qu’il détient en la paroisse de Lanvallay. Robert d’Apigné était possesseur de moulins à céréale lesquels demandaient donc une main d’œuvre  importante. Mais pourquoi cette main d'oeuvre ici nécessaire (la famille seigneuriale d'Appigné ou d'Apigné semble être originaire de le Rheu, terre située au plus proche de Rennes, au sud-ouest de cette même ville, terre sur laquelle cette famille seigneuriale fera bâtir un prieuré, en 1268. L'un des tous premiers membres connus de cette famille seigneuriale, lequel sera cité, est Olivier d'Apigné ce dernier apparaissant dans une charte de Conan IV, charte rédigée en 1158, lorsque ce duc confirmera à l'abbaye de Ste-Melaine de Rennes les droits que cette dernière possédait sur la monnoie de Rennes; à ce titre Olivier sera présenté comme étant l'un des Barons du duché et cela, en autre, aux côtés de Raoul de Fougères, Rolland de Dinan et Hamon Boterel. Olivier d'Apigné cependant apparait pour la première fois en 1141; il semble avoir un frère ou un parent très proche en la personne d'Alano de Apineio ou Alain d'Apigné. Ce dernier, trésorier de l'Abbaye de Saint-Mélaine de Rennes, sera cité plusieurs fois entre 1152 et 1194.  Robert d'Apigné, premier du nom, me semble t-il, sera quant à lui cité présent sur une charte rédigée en 1192, lettre que fit la duchesse Constance, fille de Conan IV,  lorsqu'elle permis l'établissement d'un marché à Saint-Malo, marché décidé à Nantes en présence de ce même témoin. Robert d'Apigné sera également cité en 1189 lors de l'union réalisée entre Galeran de Meulan et Marguerite de Fougères; à ses côtés est présent notamment Hascuphe de Soligné, seigneur de Dol. Robert apparait ainsi plusieurs fois et cela à plusieurs titres. En effet, si Robert d'Apigné parait comme témoin lors de la création du marché de Saint-Malo, il parait aussi directement sur deux lettres rédigées par la duchesse de Bretagne, Constance, lorsque celle-ci échangera des missives écrites avec l'abbaye de Sainte-Melaine de Rennes. En 1201, Robert d'Apigné échange une lettre avec Robert, alors chantre de l'église de Paris; il apparaitra une dernière fois lors d'une enquête réalisée sur les droits que possédait l'Evêque de Nantes. La seigneurie d'Apigné passa ensuite par mariage au sein de la famille seigneuriale de Boterel, Pierre Boterel étant cité comme possesseur de cette seigneurie en l'année 1410. Il est impossible de savoir aujourd'hui comment les seigneurs d'Apigné entrèrent en possession d'une partie des moulins de Brachessac et de connaitre les différents liens éventuels ayant pu se tisser entre eux et la famille seigneuriale de Lanvallay. Il faut cependant savoir qu'il y eu un acte judiciaire reliant ces deux familles seigneuriales, c'est celui qui opposa les moines de l'abbaye de Savigné à Guillaume de la Chapelle. Ce contencieux fut en effet jugé, entre 1072 et 1190, par Robert de Lanvallay alors sénéchal de Rennes; est alors cité comme témoin, lors de la rédaction du jugement apporté à cet acte de justice par Robert de Lanvallay, Olivier d'Apigné lui mème. Robert de Lanvallay, sénéchal de Rennes, aurait-il pu prendre pour épouse une enfant née Apigné ?            Beaucoup plus tard, en 1271, Robert II d'Apigné, notre Robert d'Apigné possesseur de certaines parties des moulins de Brachesac, semble avoir eu pour frère ou parent très proche Philippe d'Apigné lequel transmet à son épouse Sybille, celui-ci décédé, ses propres droits sur les mêmes moulins de Brachesac et leurs dépendances. Sybille semble perdre ainsi la totalité de ses droits lorsque Robert d'Apigné donna, peu de temps auparavent, l'ensemble de ses biens alors détenus sur les mêmes moulins et dépendances intégrant dans sa vente les propres droits de Sybille que celle-ci possédait de feu son époux Philippe d'Apigné. Sybille en cette même année 1271 acceptera de renoncer à son héritage en confirmant par donation la vente que fit Robert d'Apigné de ses biens, promettant aussi que rien ne pourra, à l'avenir, aller à l'encontre de cela, que cela soit par peur ou par crainte; attestant de cela par serment devant les dits moulins et dépendances. La confirmation de cette donation, laquelle fut envoyée à la Cour de Rennes, fut fait en octobre de l'année 1271) ? Quelles étaient ces mêmes dépendances ? Quels étaient ces hommes ici nécessaires par leur travail ? (il ne s’agit pas ici de la donation ou vente d’hommes quels qu’ils soient au prieur et à son abbaye. Les moulins étaient soumis à bénéfices moyennant des rentes imposées et les hommes, ici travaillant, devaient eux aussi amener un certain fruit par le résultat de leur propre travail. Ce sont ces bénéfices réalisés et sur les droits des moulins et sur ce même travail humain réalisé ici en ces moulins que Robert d’Appigné offrait ou cédait au prieuré. Mais quels pouvaient êtres ces moulins lesquels nécessitaient tant d’hommes ?).                                En 1277, seulement six ans après, nous apprenons que Robert Le Voyer cède pour une cession de 9 années seulement, mais cession toutefois reconductible, au prieuré de Léhon, tous les fruits de ses moulins et pêcheries de Brachesac moyennant une somme payée d’avance; un bail est alors établi (le terme pescherie laisserait-il cependant supposer la présence d’une eau de rivière ici permanente ? Cette charte est également plaisante à étudier dans la mesure où elle indique l'obligation pour Robert de subvenir financièrement aux éventuelles réparations des portions des dits moulins qu'il afferme à l'Abbaye.  A noter aussi que ces portions de moulins impliquent la présence de plusieurs moulins en ce même lieu et que ces derniers étaient suffisamment assez importants dans leur fonctionnement respectif pour causer d'éventuels besoins dits de réparation).                                                                                               En 1290 c’est Olivia de Lanvallay laquelle, alors veuve de Radulfi de Lanvalayo, écuyer défunt, donne au prieuré de Léhon son droit de mouture qu’elle possédait sur les moulins de Brachesac elle aussi. (Qui dit mouture dit bled; nous sommes alors à la fin du 13ème siècle. Les donations faites à des églises et aux abbayes sont alors fort nombreuses et fréquentes. Ainsi Gervaise de Dinan, seigneur de Dinan et Dame de Lehon, vicomtesse de Rohan, fit-elle de son vivant de nombreuses donations. Quant est-il des seigneurs de Lanvallay et de leurs donations faites ici même tout au long de ce même 13ème siècle ? Pour cette même période, en Bretagne, nous ne connaissons personnellement, dans la région proche de Dinan, qu'une seule donation de ces seigneurs dits de Lanvallay, celle qui fut faite par Raoul, ici présent.  Ces mêmes seigneurs se sont établis très tôt sur les terres anglaises, en Angleterre, sol sur lequel nous pouvons les suivre notamment par un acte de justice ce dernier s'étant étiré sur plusieurs années. Partagés entre deux sols séparés par la mer, cela peut peut-être nous expliquer la raison même du nombre très restreint des dons religieux faits ici même par les premiers seigneurs de Lanvallay. Il est vrai que nous pouvons les suivre au travers de leur rôle "politique ou militaire" respectif et cela dès la fin du 12ème siècle mais toujours est-il que le manque de donations religieuses, faites par eux même, toutefois nous interpelle surtout si nous laissons de côté la fondation faite vers 1217 du couvent des Frères Prêcheurs de Dinan lequel fut fondé par Alain de Lanvallay. La dite charte de Brechesac citant en 1299 Raoul de Lanvallay nous confirme cependant, et cela d'une façon certaine, de l'existence de cette même seigneurie alors ici toujours établie puisque cette même charte sera complétée, un peu plus tard, par une autre charte laquelle nous présente, en 1295, Renault de Lanvallay comme étant légalement le tuteur de Raoulet de Coëtquen encore enfant. Reprendre les faits et gestes des seigneurs de Lanvallay dans le chapitre qui leur a été consacré) Nous apprenons donc, en étudiant même brièvement ces quelques chartes, que l'Abbaye de Léhon en l’espace d’un peu plus d'un demi-siècle ne cessa de recevoir des rentes sur les dits moulins de Brechesac et cela par plusieurs nobles hommes. Ces moulins étaient donc multiples et différents nobles hommes, presque tous dits écuyers, étaient donc ensemble en possession de ces mêmes moulins et hommes. Mais comment étaient donc ces dits moulins de Brachesac ? Dans cette charte rédigée en1290, faite par la veuve de Raoul de Lanvallay cela en présence de son fils, clerc de son état, les moulins sont présentés orthographiquement ainsi : (et fratrem Johannem , priorem de Lehonio , tunc tempore , ex altera super quadam augmentacione folaigii molendinorum de Brachesac… : et le frère Jean, premier de Lehon, à ce moment, pour une augmentation des folaigii des moulins de Brachesac…) Peut-on voir écrit ici, au travers de l’écriture du mot Folaiggi, l’origine du mot Foulage ? Aurait-il pu y avoir, parmi les différents moulins de Brachesac, et des moulins à foulon et des moulins à bled ces derniers étant directement cités dans l’une de ces mêmes chartes ? Nous n’avons pas pu cependant retrouver le sens français du mot latin Folaigii. Le Latin écrit peut-il lui aussi nous aider ici dans notre recherche ? Il existait déjà  au bas moyen-âge différents types de moulins et parmi ceux-ci les moulins à bled et les moulins à foulon ces derniers servant en autre à battre ou fouler les draps ou les feutres pour les assouplir mais servant aussi à préparer les cuirs et les peaux (la présence des moulins à foulon est attestée au tout début du 16ème  puisque Louis XII, roi de France, confirme au sénéchal de la ville de Carcasonne, en 1503, l’autorisation de la réalisation d’un moulin à foulon. Mais quand était-il au 13ème  siècle ? Pouvaient-ils déjà existés ? Dinan, ville de drapier au moyen-âge, à la fin du 12ème siècle, utilisait-elle déjà les moulins à foulon pour ses propres draps ?). Nous avons vu, dans le chapitre consacré à Gervaise de Dinan, laquelle vivait au 13ème siècle, la présence en Dinan d’une activité de draperie liée à la manufacture des draps, quels qu’ils soient (Reprendre le chapitre consacré à Gervaise de Dinan dans la rubrique: Les origines de la Seigneurie de Dinan). Nous verrons dans un autre chapitre aussi, il sera lui consacré au prieuré du pont à Dinan, qu’en ce lieu, au 13ème siècle, existait implantée aussi, et cela au plus près du prieuré du pont et de la rivière, une activité importante liée à la préparation des draps.                                                                                                     Nous avons heureusement le terme Brachesac donné à nos moulins et l’expression Molendinum Brachii laquelle signifie les moulins à bras ; peut-on voir aussi, en le terme latin Brachii, lequel signifie bras, l’Origine orthographique éventuelle de l’appellation des moulins de Brachesac ?  Peut-on faire un rapprochement entre la multitude, si petite soit-elle, des moulins de Brachessac avec la petitesse du lieu de leur implantation géographique ? Peut-on également faire un autre rapprochement entre les moulins à bras, les dits moulins de Brachesac, et la multitude si petite soit-elle de l’ensemble de nobles possesseurs de ces mêmes moulins installés en notre paroisse de Lanvallay  (une charte rédigée en décembre 1291 cite encore la famille d'Apigné présente ici même et ayant toujours des droits et cela avant même qu'Oliva de Lanvallay ait donné ses droit de mouture au prieuré de Saint-Magloire. En effet une lettre fut émise en présence du procureur du prieur de l'abbaye de Lehon, scellée en la Cour de Rennes, lettre confirmant une rente de 60 soldes due par Jean de Saint-Karnay, aujourd'hui Saint-Carné, laquelle somme devait annuellement servir à Agnés, alors veuve de Robert d'Apigné et cela en ses raisons de droit de douairie qu'elle possédait toujours sur les dits moulins de Brachesac. Preuve Dom Morice colonne 1095) ? Peut-on une dernière fois faire un rapprochement avec la nécessité qu’ont les moulins à bras de faire appel à la présence d’hommes œuvrant et le fait que, plusieurs fois, les rentes de ces mêmes moulins ont été accompagnées d’hommes vivant en cette même paroisse , hommes travaillant en ces mêmes moulins dits de Brachesac ? Pourquoi l’ensemble de ces mêmes moulins n’ont-ils laissé aucune autre trace de leur existence commune ?                                                                        Pour finir ici ce petit chapitre il nous faut savoir que dernièrement, lors de la réfection d’un petit pavillon originel situé au plus près de la Rance, dans les jardins du prieuré de Léhon, fut découvert, enfouie dans la terre, une meule très ancienne laquelle semble être étrangement liée à la conception même des petits moulins à bras ; pièce unique, étrange et inconnue en notre région, nous pensions tous alors que c’était un très ancien moulin à noix. Avions-nous alors tous raisons ?

     

      

    Les Actes des moulins de Brachesac en Lanvallay

     

     

                                                                                                                                1242. Acquisition des moulins relevant  de Guillaume Bahu et Laurent Legontier

     

    1262. Les prieurés de St-Uriac et de Coymor et les moulins de Brachesac

     

    1271. Vente par Robert d'Apigné; Donation de Sybille d'Appigné et Quittance des droits payés pour la vente précédente au seigneur supérieur.

     

    1271. Don d'une partie des moulins de Brachesac par Robert d'Appigné 

    1277. Robert 1er le Vaier (Le Vayer). Cession d'une parties des moulins et pêcheries de Brachesac pour une durée de 9 années payées d'avance.

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

      

    1291. Don d'une partie des moulins de Brachesac par Robert 1er d'Appigné

     

      

     

     

     

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

     

                                                                                                                                                                                 1295. Emprunt réalisé par Raoul de Coëtquen avec garantie sur les moulins de Brachesac ; acte second relatif au même emprunt

     

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

    1295. Attestation des rentes reçues par Agnès d'Apigné et perçues sur les ventes des moulins de Brachesac alors en possession du prieur et couvent de Lehon

     

     Accord passé entre Oliva de Lanvalayo, femme de feu écuyer Radulfi de Lanvalayo, accord relatf à un droit de foulage en ses moulins de Brachesac

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

     

     

     

     

     

      

                                                                                           Accord passé entre Guillaume le Loup relatif aux distroits de ses moulins de Brachesac

     

     

    et leurs traductions...

     

    Les différents actes originaux relatifs aux moulins de Brachesac

    L'Abbaye de Lehon de Léon Gaucherel peintre français né et mort à Paris. 1816 - 1886

     

     

     


     

    1242.  Donation d'une partie des moulins de Brachesac 

     

    Universis Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, Gaufridus, Dei gracia Macloviensis episcopus, salutem in Domino.Noverint universi quod Laurencius Legontier et Willelmus Bahu dederunt coram nobis in perpetuam elemosina  prioratui de Lehon quicquid juris  et possessionis habebant  in molendinis de Brachesac ; ita quod pro posse suo partem ad ipsos  contingentem debent deliberare dicto prioratui si occasione  corum ab alique fuerit impedita, et hoc  juraverunt coram  nobis  pro se et successoribus  suis in futurum , et priorem ejusdem prioratus coram nobis investierunt de predictis in signum investiture et sesine eidem prioris tradito  nostro annulo  deaurato .Actum de consensu predictorum Laurencii et Willelmi, anno gracioMCCXL secundo

    Traduction : Pour tous les fils du Christ, nous faisons savoir par cette présente lettre nous Geoffroy, évêque de Saint-Malo par la Grâce de Dieu que Laurent Legontier et Guillaume Bahu ont donné devant nous à perpétuité en aumône au prieuré de Léhon  tous les droits qu'ils possédaient en les moulins de Brachesac. De sorte que pour leurs parties ils devront délibérer en le dit prieuré si éventuellement il y a une gène. A cela ils jurent devant nous, pour eux-mêmes et leurs successeurs  dans l’avenir (à venir) et le Premier (le père supérieur) du même prieuré devant nous a signé de son sceau suivant l’ancienne tradition de son anneau d’or. Fait avec les consentements des susdits Laurent et Guillaume, en l’année de Grâce 1242.

     

    1262. Les prieurés de Saint-Uriac en Bécherel, de Coymor en Trelivan et les moulins de Brachesac                                                                                            Universis presentes litteras, N...(Nicolas de Flac lequel fut évêque de Saint-Malo; il décéda le 16/10/1262)  Dei gracia Macloviensis episcopus, salutem in Domino. Noverint universi quod Petrus dictus Lemonnoier, clericus, attendens quod viri religiosi et devoti frater Guego, prior de Lehonio, et ejusdem loci conventus, ei graciam fecerint specialem, domos suas, seu prioratus de Quoymur et de Sancto Turiavo, cum voluntate et consensu reverendi in Christo patris domini Gaufridi, abbatis Majoris Monasterii Turonensis, concedentes  et tradentes sub firma in eorum litteris quas idem P.habet, sigillis eorum sigillatas comprehensa et contenta, dictis religiosis et eorum prioratui de Lehonio in recompensacionem dicte concessionis et tradicionis premissorum sibi facte, contulit et concessit in perpetuum mediatatem tocius porcionis quam ipse habebat et percipiebat, et percipere et habere poterat et consueverat, in molendinis de Brachesac, sitis in parrochia de Lanvalaio; jus, proprietatem, possessionem  et dominium, quod in predicta medietate habebat et habere poterat, in ipsos et dictum prioratum tradicione et concessione et presencium transferando; eo tamen in dictum prioratum tradicione et concessione et transactione dicte medietatis tocius porcionis sue quam habebat et habere poterat et habere et percipere consueverat in dictis molendinis apposito, et sibi salvo quod si dicti religiosi contra concessionem, et tradicionem quam eidem P.fecerunt de dictis domibus seu prioratibus suis et redditibus, exitibus et proventibus eorumdem prioratuum ...ire nituntur et per eorum reclamacionem, vel aliomodo, dictam eorum concessionem et tradicionem eodem P. de premissis factam contingeret revocari et penitus adnullari , extune dicta medietas porcionis sue quam eisdem religiosis et eorum prioratui de Lehonio contulit pretextu tradicionis et concessionis quam ei fecerunt de premissis domibus seu prioratibus suis, et eorum redditibus et proventibus ad ipsum Petrum revertetur libere et quiete. Quam vero medietatem premisse porcionis dictorum molendinarum eidem P. concedunt ad presens ad firmam sex librarum usualium duobus terminis statutis inter eos solvendarum ; videlicet sexaginta solidos ad nundinas Dinannenses, et sexaginta solidos ad Resurrectionem Domini , apud Lehonium; et ad eamdem firmam, dictis terminis eisdem religiosis persolvendam annis singulis, dictam medietatem habebit idem quandiu vixerit si eorum sederit voluntati ; dicto vero P. decedente, predicta loca de Qoymur et de Sancto Turiavo, cum omnibus melioracionibus et emendacionibus ibidem factis et habitis, una cum medietate predicta, durante tamen dictorum religiosorum concessione et tradicione predicta eidem P. facta , ad ipsos religiosos et eorum dictum prioratum libere revertentur , et ad hec fideliter observanda et tenenda ut dictum est superius, dictus P. se obligavit per juramentum suum corporale, obligavit et adstrinxit heredes suos racione bonorum suorum ad id quod dictum est superius ab ipso firmatum fideliter observandum. In cujus rei testimonium presentes litteras de consensu dictarum parcium duximus sigillo nostro sigillandas. Datum anno Domini MCC sexagesimo secundo, nense aprilis. (Archives des Côtes du Nord)

    Traduction : Par toutes ces lettres, Nicolas de Flac, par la grâce de Dieu évêque de Saint-Malo, Salut dans le Seigneur. Faisont savoir à tous que Pierre Lemmonier (Pétrus Lemmonoier), clerc,  assisté des religieux et du dévoué frère Guego, prieur de Léhon, et d'autres couvents , a fait une grace spéciale  en leurs maisons ou prieurés de Quoymur et de Saint-Uriac (ou de Sancto-Turiavo, 2 prieurés lesquels relevaient eux aussi du couvent prieural de Lehon; à savoir 2 prieurés situés respectivement et en la région de Bécherel et en la région deTrévron. Pierre Lemonnier dans cet acte offre donc avec grandeur, à ces deux prieurés relevant tous deux du prieuré de Léhon...) avec le consentement et la volonté de Geoffroy, révèrent père en le Christ Seigneur, abbé du Grand Monastère de Tours , (il) octroie et remet par l'entremise de ces lettres que le même Pierre a scellé de son sceau tout ce qu'elles contiennent aux dits religieux et à leur prieuré de Lehon dans l'indemnisation de la dite concession (nous allons apprendre par ce présent acte que, moyennant un montant annuel versé de 6 livres, le dit Pierre abandonnait aux prieurés de Quoymur et de Saint-Uriac, tous deux relevant du prieuré de Léhon, lui même relevant de la Grande abbaye de Marmoutier, la moitié  de l'ensemble de ses biens et droits assis en les moulins de Brachesac cet acte engageant le dit Pierre envers le dit prieuré de Léhon mais engageant aussi le dit prieuré de Léhon envers le dit Pierre, cet acte les engageant donc l'un envers l'autre et cela pendant tout le restant de la vie du dit Pierre Lemmonier. Nous avons affaire ici à un acte civile et religieux important ici puisqu'il assoit très clairement les différents droits des différentes parties) et les prémisses lesquelles lui ont été faite (prémisses: les premières démarches...), confère et accorde à perpétuité la moitié de ce que lui même perçoit et est habitué à percevoir dans les moulins de Brachesac situés en la paroisse de Lanvallaio ; le Droit, la Propriété, la Possession et le droit du Manger , toute cette moitié qui pourra être et de d'octroyer et tranférer ces dons  dans le dit prieuré    (et de donner et transferer à perpétuité au prieuré de Lehon, dans leur moitié,  l'ensemble de ses droits seigneuriaux applicables aux moulins de Brachesac alors en sa possession et que lui même perçoit et est habitué à percevoir, que cela soit ses droits de Droits, de Propriétés, de Possession, du droit de Table; le droit de Table étant la gratuité du repas quand un seigneur se rendait chez son vassal ) . Toutefois le dit prieuré ...texte en cours de traduction... 

     

    1271.  Vente de certains des moulins de Brasechac appartenant à Robert d'Apigné  en faveur du prieur et du prieuré de Léhon

    Universis presentes litteras visuris et audituris. Robert de Apigneyo, armiger, salutem in Domino. Noverint universi quod ego exscambiavi et vendidi priori et conventui de Lehonio, in perpetuum, totum pro toto, quicquid juris, possessionis et proprietatis , et proximitatis habebam et habere poteram in molendinis de Brachesac prope Lehonium, et in situ, at(t)achia et districtu et aliis pertinenciis dictorum molendinorum, cum districtu hominum meorum de Lanvalay, habendo et compellendo ad dicta molendina ; scilicet pro quadam summa pecunie de qua me teneo pro pagato ; et pro quadam pecia terre sita in parrochia de Lehonio prope Clarum montem, sub dominio ipsius prioris, que appellatur Closus, ubi fuit vinea Guegonis de Ponte, de qua peeia terre me teneo pro pagato, etc. Et obligo me et heredes meos omnia bona mea eisdem priori et conventui pro garantizando eisdem a matre mea et a Guillelmo de Apigne, et ab omnibus aliis secundum jus et usum patrie, etc. Datum mense octobris, anno Domini M° CC° septuagesimo primo

     Traduction : Pour tous ceux qui verront cette lettre et l'entendront. Robert d'Apigné, écuyer, bonjour dans le Seigneur. Que tous sachent que j'ai vendu contre compensation (vendu s'entend ici contre un échange financier ou des rentes financières annuelles) au prieur et au couvent de Lehon, à jamais, tout pour le tout, quelle que soit la loi, mes possession et propriétés que j'ai et que je pouvais avoir en les moulins de Brachesac à proximité de Léhon, et dans leur situation, les attachements (tous ceux qui peut relever de...tels les droits de péages ou de gites) et les quartiers (parties)  et les autres dépendances des dits moulins,  avec la partie de mes hommes  de Lanvallay nécessaires aux dits moulins (comme le rachat aujourd'hui d'une entreprise avec la reprise de l'ensemble des salariés nécessaires au bon fonctionnement de la dite entreprise); à savoir (contre) une certaine somme d'argent détenue (?) par le village et une certaine pièce de terre dans la paroisse de Léhon près de la montagne Claire , (ou célèbre montagne. Peut-être ici la montagne soutenant la place fort de Dinan ou l'assise de l'actuel château de Léhon. Il est grandement possible toutefois qu'il s'agisse d'une pièce de terre en l'endroit en lequel se dressera demain la chapelle dite de Clermont, aujourd'hui en l'actuel lieu dit de Clermont en Lehon; lieu dit surplombant la rivière de Rance en amont du château de Léhon) ,sous le contrôle du maitre (Robert semble ici avoir échanger avec le prieur et le couvent de Lehon  l'ensemble de ses droits sur ses moulins de Brachesac en échange d'une pièce de vigne appelée Closus ou le Clos, pièce de vigne relevant du maitre ou prieur. L'engagement donné par Robert au couvent semble nous faire comprendre que par cette même pièce de Vigne Robert dorénavent, pour ce même bien, relève directement du prieur)  où il y a la vigne de Guegonis du Pont en une piece de terre qui est appelée Closus, que je possède dans le village etc. Et j'engage ainsi que mes héritiers  tous mes biens que j'avais et au couvent; pour garantie ma mère et Guillaume d'Apigné et tous les autres droits en usage dans le pays (se porte en garantie pour cela). Donné au mois d'Octobre année de Seigneur 1271.

     

    1271.  Don d'une partie des moulins de Brachesac par Robert d'Appigné.

    Universis presentes litteras inspecturis vel audituris ; officialis Dolensis , salutem in Domino . Noverint universi quod , coram nobis in jure constitutus , Robertus de Appigneyo , armiger , dedit et concessit  prioratio et monachis Beati Maglorii de Lehonio , in puram elemosinam et perpetuam , pro anniversario suo in dicto prioratui post decessum suum annuatim celebrando , terciam partem tocius porcionis quam idem Robertus habebat et habere poterat in molendinis de Brachesac super Rinciam , prope dictum prioratum , et in situ , et actachia , pertinenciis dictorum molendinorum , habendam eisdem religiosis in perpetuum plene et libere , com omni juri districtus hominuù suorem de tarrochia de Lanvaley , et com omni jure possessionis , proprietatis et proximitatis dicto Roberto , racione dicte parte , contingente . Et obligavit idem Robertus eisdem religiosis donacionem predictam , et ad saciendum haberi ad dicta molendina districtum hominum suorem de parrochia de Lanvaley , quancunque contigerit dicta molendina vel eorum alterum fieri seu aptari ad molendinum bladum prout dictus districtus , etc . Datum die martis ante festum Beati Dyonisii , anno Domini MCC septuagesimo primo par Raoul , archidiacre de St-Malo , et Jean de Nogento , clericus custos sigilli domini ducis Britannie ad contractus in terre Dynanni  

    Traduction : Pour tous ceux qui verrons et entendrons cette présente lettre, officielle de Dol, salut en le Seigneur; Sachez tous que devant nous, en cet endroit, Robert d'Apigné écuyer, a donné et accordé au prieur et aux moines de Saint-Magloire de Lehon, pour la célébration annuelle de l'anniversaire de sa mort, dans ce prieuré, la troisième partie que ce même Robert  peut posséder et possède dans les moulins de Brechasac sur la Rance situés à proximité du dit prieuré et dans le situation et l'état des dits moulins à jamais dans le domaine de la religion, pleinement et librement avec tous les homme relevant de sa terre de Lanvallay, et tous droits de possession, propriétés ,relevant de Robert. En raison de cela, Robert a promis de donner cela aux religieux et de donner pour les moulins ses hommes de la paroisse de Lanvallay quel que soit l'état des moulins à blé comme le dit cet acte. A été donné le mardi de la fête de saint-Denis, année du seigneur 1271, par Raoul archidiacre de Saint-Malo et Jean, secretaire et gardien du sceau du duc de Bretagne pour les contrats en terre de Dinan.

     

    1271. Donation de Sybille d'Appigné.  

       Universis presentes litteras visuris vel audituris , officialis curie Redonensis , salutem in Domino. Noverint universi quod , coram nobis in jure constituta , Sibilla , relicta defuncti Philipi de Apigneyo , militis , racione escambii et vendicionis quam Robertus de Apigneyo , fecerat priori et conventui de Lehon , de tota porcione quam idem Robertus habebat , et habere poterat , in molendinis de Brachesac , prope prioratum de Lehon , et in situ , atachia et districtu , et aliis pertinenciis dictorum molendinorum , non vi , non metu , nec dolo ad hoc inducta , quittavit , et resignavit penitus eisdem priori et conventui quicquid ipsa Sibilla racione dotalicii , seu donacionis propter nupcias , et alio quoquo modo reclamare poterat in predictis molendinis , et eorum pertinenciic , juramento a dicta Sibilla sponte prestito corporaliter coram nobis quod in predictis molendinis et eorum pertinenciic nichil de cetero reclamabit , etc. Datum mense octobris, anno Domini MCC septuagesimo primo.

    Traduction : Pour tous ceux qui verront et entendront cette lettre, Officiers de la cour de Rennes, salut dans le seigneur. Sachez tout ce que en droit, j'ai voulu donné, Sybille veuve de feu Philippe d'Apigné, écuyer, en raison de l'échange et de la vente que firent hier Robert d'Appigné et le couvent de Léhon sur tout ce que possédait le dit Robert dans les moulins de Brachesac, en cet endroit près du prieuré de Léhon, et en les dépendances des dits moulins, il n'y aura pas de force ni de peur et rien de pourra être utilisé à cet effet par ce que cela a annuler tout ce que Sybille possédait de droit en raison de la dote de son mariage en les moulins et en leurs dépendances, rien de pourra s'y opposer. Sybille physiquement en a fait volontairement le serment devant les dits moulins et leurs dépendances etc. Daté du mois d'Otobre, année du Seigneur 1271.

       

    1271. Quittance des droits payés pour la vente réalisée par le dit Robert d'Apigné

     
    Universis presentes litteras inspecturis et audituris, Radulfus de Coiquien, miles, salutem in Domino. Noverint universi quod prior de Lehonio plenarie satisfecit nobile de XL libris, usualis monete, pro vendis vendicionis et exse ambii quam Robertus de Apigneyo fecit eidem priori de tota porcione quam idem Robertus habebat et habere poterat in molendinis de Brachesac, et in  situ , atachia et pertinenciis dictorum molendinorum ; et quod Gillelmus de Apigneyo dictis vendicioni et exscambio  expresse consenti, et juravit coram nobis, pro se et suis, quod in dictis molendinis et eorum pertinenciis nichil de cetero reclamabit. In cujus rei testimonium et munimen, de consensu dicti Guillelmi, dedimus eidem priori presentes litteras sigillo nostro sigillatas. Datum mense octobris, anno Domini MCC septuagesimo primo. 

    Traduction : Pour tous ceux qui verront et entendront ces présentes lettre, Raoul de Coëtquen, chevalier, Salut en le Seigneur. Faisons savoir à tous que le prieur de Lehon est pleinenement satisfait des 40 livres d'argent courant pour toute la vente effectuée préalablement par Robert d'Apigné, de toutes les parties que Robert pouvait avoir en les moulins de Brachesac et dans cette situation, les attachements et les dépendances des dits moulins et que Guillaume d'Apigné consenti expressement la dite vente et échange et jura, devant nous, pour lui et ses amis ce qui avait été dit dans les dits  moulins. Et sous serment devant nous, pour lui et ses amis, que pour les dits moulins et dépendances  qu'à l'avenir et ne réclamerait rien. En foi de quoi, et afin de renforcer le consentement du dit Guillaume, nous avons en premier donner ces présentes lettres scellées de notre sceau. Daté du mois d'octobre, année du seigneur 1271.

     

    1284. Accord relatif à la vente faite au prieuré de Lehon par Robert d'Appigné

     Universis presentes litteras inspecturis et audituris officialis curie Dolensis Salutem in Domino. Noveritis quod cum Robertus d'Appigneyo, per curiam Domini Radulphi de Quoyquio , militis, vendidisset  et concessisset religiosis  viris priori et conventui  de Lehonio totam porcionem quam  idem Robertus habebat et habere poterat in molendinis de Brachesac, prope Lehonium , sicut dictus miles dicebat, in jure coram confitens quod ex parte dictorum religiosorum satisfactum est sibi de vendis predicte vendicionis ; ac idem miles attendens , ut dicebat , habere debere fructus et levata dicte porcionis de tribus annis , secundum statutem illustrissimi  domini regis Francie ; confessus est in jure coram nobis se levasse et recepisse  a dictis religiosis quadraginta libras monete currentis pro levatis  predictis ; er promisit et concessit in jure coram nobis dictis religiosis , et tenetur eosdem religiosos garantizare , deliberare et indempnes observare ab omnibus et contra omnes , super levatis predictis , et statuto , et attenamento dicti domini regis . Et super premissis observandis et integrandis , obligavit in jure coram nobis dictus miles , eisdem religiosis , se et heredes suos , et omnia bona sua mobilia et immobilia : ad que tenenda integraliter , et observanda , et adimplenda dictum militem coram nobis presentem consencientem et premissa esse vera confitentem in scriptis sentencialiter condempnamus . datum ad peticionem dicti militis in premissorum testimonium sigillo curie Dolensis sigillatum dictis religiosis , mense septembris , anno Domini MCCLXXX quarto.                              Traduction : Par toutes ces presentes lettres, regardez et écoutez la Cour officielle de Dol; Salut dans le Seigneur. Sachez que Robert d'Appigné, devant la justice du seigneur Raoul de Coëtquen (le sens de cette phrase nous laisse comprendre, Robert d'Apigné comparaissant devant la justice de Raoul de Coëtquen, que ce même seigneur d'Apigné était vassal du dit seigneur de Coëtquen. La seigneurie de Coëtquen ayant comme vassal Robert d'Apigné, les droits de fiefs et de juridictions relatif à ses mêmes parties des moulins de Brachesac appartenant au dit Robert revenaient de ce fait au seigneur de Coëtquen; nous avons probablement ici à faire avant toute chose à une donation religieuse) , écuyer, a vendu et a concédé au prieur et aux hommes du couvent de Lehon l'ensemble des biens que le dit Robert avait et pouvait avoir dans les moulins de Brachesac près de Lehon. Que le dit soldat dit reconnaitre et être satisfait de la vente qui fut faite aux dits religieux et le dit soldat devoir accepter, comme il le dit, la levée des fruits (recettes) de 3 années selon la loi de l'illustre roi de France (?). Il reconnait que cela a été traité dans le droit  et reconnait avoir reçu des religieux une somme de 40 livres d'argent courant levée et promet de toujours accorder aux dits religieux ce qui a été dit devant nous dans le droit. De tenir et de garentir (cela) aux mêmes religieux, de déliberer et de ne pas exiger, d'observer tout cela  et contre tous et de faire cela sur tout l'ensemble et de respecter tout ce qui a pu être précédemment intégré et le dit chevalier engage dans le droit, aux mêmes religieux, lui même et ses héritiers, l'ensemble de ses meubles et immeubles (en cas de nos respect du contrat) et le dit soldat observer cela dans tout son accomplissement et de tenir pour vrais, par écrit, ce qui a été dit ci-dessus. Donné à la demande du dit soldat, pour premier témoin, sous le sceau de la Cour de Dol et la signature des dits religieux le mois de  septembre, année du seigneur 1284.  

                                                                                                         1291. Rente due à Agnès d'Appigné chaque an au jour de la foire dite du Liège à Dinan

       Sachent touz que en notre court a Reygnes en dreit establie, Agnes la degrepie (vieux mot français ayant donné le mot deguerpir lequel signifiait dans un premier temps, le fait de délaisser une chose. Degrepie signifie ici le fait d'être veuve de...) feu Robert de Appigne, escuier mort, reconnut, present le procureur ou prioul e au covent de Lehon, que comme Jehan de Seint Karaey, borgeis de Lehon por lesdiz prioul e covent, fust oblige e tenu rendre a ladite Agnes chescun an tant comme ladite Agnes vivra, sexante souz de ferme, por la porcion que ladite Agnes poeit e deveit aveir pa reson de donaeson de noce e de doere es molins de Brachesac, a Lehon, e par la reson doudit Robert jadis mari a ladite Agnes; cel est asaveir trente souz dedenz la feire a Dynan, e les autres trente souz dedenz le liage de Dynan prochain ensevant ; ladite Agnes de ladite ferme desditz sezante souz se tint a paiee entierement dusques a la fin de quatre anz desdiz prioul e covent, le terme desdiz quatre anz comencent a la feste de Seint Berthelemer en lan Nostre Seignour mil e dous anz e quatre vinz e doze ans; e quita ladite Agnes en nostre dite court ledit Johan de ladite ferme, duques a la fin dou terme davant dit, etc. Ce fut done ou meis de deleir en lan de grace mil et douz cenz e quatre vingnz e onze anz. (le sceau d'Agnès d'Appigné représente deux fleurs de lys appointées).

    Traduction : Que tous sachent qu'en notre cour de Rennes établie en droit, qu'Agnès la veuve de feu Robert d'Apigné, écuyer mort, reconnu, (écuyer reconnu mort) présent le procureur du prieur et couvent de Lehon, que Jehan de Saint-Carné, bourgeois de Lehon, pour le dit prieur et couvent, fut obligé et tenu de rendre à la dite Agnès chaque année  tant que la dite Agnès vivra, soixante sous ferme (soixante sous relatifs à la ferme ou bail établit...) , pour la portion que la dite Agnès possède et doit avoir en raison de sa donation de noce et de douairie (douairie: partie d'un bien qu'un défunt laissait à son épouse avant de mourrir afin de pouvoir l'assurer financièrement pendant le restant de ses jours, elle lui survivant) en les moulins de Brachesac, en Léhon (près de...) et pour la raison du dit Robert (ce dernier lui ayant fait acte de douaire) , jadis mari de la dite Agnès. Ceci à savoir 30 sous dedans (en le jour de...) la foire de Dinan, et les autres 30 sous dedans le liège de Dinan (le jour de la fête du liège à Dinan) prochain en suivant (en deuxième réglement). La dite ferme des dits 60 sous, à la dite Agnès sera tenue (respectée) et payée entièrement jusqu'à la fin de la 4ème année par le dit prieur et couvent (nous avons ici à faire à une rente de douairie laquelle fut établie par Robert d'Apigné lorsque celui-ci rédigea sa vente ou son échange financier avec le prieur et le couvent de Léhon. Portant sur ses moulins de Brachesac lui appartenant, cet échange financier semble avoir eu certaines ressemblances avec notre actuel droit dit de Viager . Cette rente ou clause dite de douairie était donc due à Agnès par le prieur et le couvent de Léhon au nom même de cet échange financier hier établi entre le dit Robert et le dit couvent. Devant être versée chaque année en deux versements, elle était établie pour une durée de 4 années mais reconductible une fois parvenue à terme et cela tout au long de la vie de veuvage de la dite Agnès d'Apigné)  le terme des dits 4 ans (cette période de 4 années reconductibles commençant...)  commençant à la fête de Saint-Barthelemy, en l'an (prochain) de notre Seigneur 1292   Etc. Ceci fut donné au mois deleir (?) en l'an de Grâce 1291.

     

     1295. Attestation de la rente due et versée à Agnès d'Apigné par le prieur et couvent de Léhon, rente perçue sur les moulins de Brachesac hier échangés financièrement entre le dit prieuré et feu le mari d'Agnès, Robert d'Apigné

     Sachent toz que come Agnès, jadis famme Robert d'Apigné, écuier, mort deige, (mort d'âge) aveit e perceivre par checun an tant come elle vivra, sus les molins de Brachesac, par la men du prioul, ou du couvent de la priouree de Lehon, sexante souz de monaie corante; cel est a saveir es foire de Dynan par checun an , autres trente souz tant par rayson de doayre e de donaison por noces que par la raison dudit Robert jadis son mari; ladite Agnès par nostre court a Reynes en dreit establie, reconnut que lesdiz prioul et covent li ont fet paiement e satisfacion desdiz seixante souz jusques a le fin du terme de trais anz procheins e continuement  a venir, comenceanz a la feste de Seint Berthelemer apostre, lan de grace mil e douze e quatre vignz e sesze anz; e se tint ladite Agnes desdiz prioul e covent par nostre court en dreit entierement a paiee desdiz seisante souz, jusques a la fin du terme desusdit, e les en quita; e promist e octrea ladite Agnes a garantir, delivrer e desfendre lesdiz prioul, etc. ce fut done ou mois de fevrier, en lan de graice mil e dous cenz quatre vingt e quinze ans.

    Compréhension : Que tous sachent qu'Agnès, jadis femme de Robert d'Apigné, écuyer, mort par son âge, a et perçoit par chaque an, tant qu'elle vivra, sur les moulins de Brachesac, par la main du prieur ou du couvent du prieuré de Lehon, soixante sous de monnaie courante, ceci à savoir le jour de la foire de Dinan par chaque an, autres trente sous, tant pour sa douairie et par la raison même de ses noces que par la raison dudit Robert, jadis son mari. La dite Agnès, en notre de cour de Rennes, établie en droit, a reconnu que le dit prieur et couvent lui ont fait paiement et satisfaction des dits soixantes sous jusqu'à la fin du terme des ans prochains et continuellement à venir (rente pour une période renouvelable de 3 années, période ici acquittée et bientôt venue à terme)  commençant à la fête de la Saint-Barthelemy l'Apôtre en l'an de grâce mil deux cent quatre vingt seize (la prochaine période de 3 autres années devant commencée en 1296 en ce même jour de Saint-Barthelemy), et se tint la dite Agnès et les dits prieur et couvent en notre cour en droit (pour respectivement) entièrement payé (et recevoir) les dits soixante sous, jusqu'au terme ci-dessus dit et les en tinrent quittes (la dite Agnès) et promis et octroya (en échange de la rente versée)  la dite Agnès a garantir, délivrer et a défendre le dit prieur etc. Ceci fut donné (fut fait) au mois de Février  en l'an de Grâce mil deux cent quatre vingt quinze.

     

     

    1277.  Cession de moulin et de pêcherie pour une période de nef années, moyennant une rente payée d'avance. Ceci est le bail le plus ancien rédigé en notre commune                   

    Sachent toz en notre court en dreit establi, Robert dit le Veier, escuier, o la volente et o lasentement Estaye mere ; e Mahaut fame dudit Robert, vendit balla e otrea a religious homes, au prioul e au covent de Saint Magloire de Lehon, touz les fruiz e les essues de toute la portion laquele ledit Robert aveit , et poeit aveir, es molins e es pescheries de Brachesac pres Lehon, o toutes lor apartenances ; a aveir e a percevire esdiz religious quitement e franchement, dusques a la fin du terme de noef anz procheins ; e continuement a venir, commencanz au jor de la date de ces lettres, por une certaine soume de pecune audit Robert desdiz religious pree, e de laquele ledit Robert se tint a paie si come il le recognut par devant nous en dreit ; e est tenu le dit Robert feni e acompli le terme de diz noef anz rendre e paier esdiz religioux tous les despens lesquex religious, ou lor alloe par lesdiz noef anz feront es facons e ou reparement desdiz molins e de lor apartenances por la partie des despens desdiz molins qui escherra, e avendra ladite portion au plaint dit dudit prioul a prover par toute preuve. E est tenu ledit Robert, e promit garantir, defendre, e delivrer esdiz religioux par lesdiz noef anz ladite portion o les fruiz e o les essues e ses apartenances queles que eles saient ; e promit, graa e airea se il defallait a garantir, defendre e delivrer esdiz religioux lesdites choses durant ledit terme si come il est dit pas desus, rendre e paier touz les domages, les couz et les missions que lesdiz araient, feraient ou soutendraient por les ladite faute, au plaint dit dudit priol, senz autre preuve; einsi toute vais que ledit Robert accompliz lesdiz noef anz ne porra riens reclamer en ladite portion desditz molins dusques il ait fet satisfacion ou paement esdiz religious des facons, des despens, des couz e des missions davant diz si come il est dit par dessus. E a toutes cestes choses et chescune de les tenir, garder, acomplir e senz venir encontre, oblija ledit Robert esdiz religious lou, ses heirs, ses succesors e touz ses biens, Ee fut done le jor de merscredi avant la Purification Notre Dame Virge en lan de grace mil e dous cenz e seixante e dez e sept.      

    Sachez  tous qu'en notre court établie en droit, Robert dit Le Voyer (ou le Villageois en vieux françois) , écuyer, avec la volonté et le consentement de sa mère Estayce et celui de Mahaut, femme du dit Robert, que le dit Robert loue à bail aux hommes religieux et au prieur et au couvent de Saint-Magloire de Lehon, tous les bénéfices et les recettes de toute la propriété que ledit Robert possède et peut posséder sur les moulins et les pêcheries de Brachesac près de Lehon et toutes leurs dépendances aussi (les dépendances étaient les logements ou maisons lesquels recevaient les tourneurs de meules à bras, dans le cas bien sur de moulins à bras) ; bénéfices et recettes que les religieux auront et percevront d'une façon quitte et franche jusqu'au terme du bail du neuf années, et continuellement renouvellés, lequel bail pourra être reconduit, ceci commençant au jour de la date de ces lettres, et pour une certaine somme d'argent versée au dit Robert et perçue desdits religieux présents et de laquelle le dit Robert reconnait avoir reçu en droit par devant nous, et est tenu, le dit Robert, le temps de dix neuf ans a terme et accomplit, a rendre et a payer, rembourser aux dits religieux toutes les dépenses réalisées soit en façon soit en réparation  qui surviendront au cours de ces 9 années ainsi que toutes les autres réparations lesquelles relèveront de tout ce qui appartiendra ou relèvera des dépendances des moulins . Et est tenu le dit Robert de promettre et de garentir, a défendre et a délivrer aux dits religieux, pour  les dites neuf années, la dite portion de ses moulins  qui leur baille et les bénédices et les recettes et ses appartenances quelles qu'elles soient et promettre, solennellemente et pas autrement que s'il lui fallait se dessaisir de sa garantie, de défendre et délivrer les dits religieux des dites choses avant la fin du bail comme il est dit ci-dessus, il devra rendre et payer tous les  dommages, les coûts et les missions que les dits religieux seraient dans l'obligation de faire et de soutenir par la dite rupture du bail, à la seule plainte du dit prieur sans que celui-ci ait à apporter une preuve ; ainsi toute chose que le dit Robert acomplira pendant les neufs ans du bail, ne pourront faire l'objet d'une remise sur les différentes parties allouées des dits moulins jusqu'à qu'il soit fait satisfaction du paiement des dits religieux en remboursement des façons, des dépenses, des coûts et des missions énoncées ci-dessus comme il est expliquer ci-dessus. Et à chacune de ces choses il devra s'en tenir, les garder et les accomplir et sans pouvoir venir en leur encontre, obligeant le dit Robert, envers les religieux, à mettre en garantie ses biens, engageant en cela ses heritiers et ses successeurs etc. Cet acte fut réalisé le jour du mercredi avant la Purification  de Notre Dame la Vierge en l'an de grâce mil deux cents soixante dix sept.     

                                                           

    1277. Donation de Robert le Vaier à la grande abbaye de Saint-Martin, ou l' abbaye de Marmoutier, l'abbaye mère du couvent prieural de Lehon.  

    Robert dit le Veier escuier, o li volente de Estaixe mere e de Mahaut fame dudit Robert, obligea es Religioux tote la portion laquelle le dit Robert aveit e pooit avoir ez molins e ez pescheries de Brachesac, en mil e douz cens e sexante e dez e sept.                                                                    Traduction : Robert dit le Veier (le Villageois) Ecuyer, et la volonté d'Estaise sa mère et celle de Mahaut femme du dit Robert, donne aux religieux toute la portion laquelle le dit Robert avait et peut avoir en ses moulins et pêcheries de Brachesac, en mil deux cent soixante dix sept.

    Radulfus  Archidiaconus Macloviensis, etc. Noveritis quod Robertus dictus Villicus Armiger, cum assensu et voluntate Stacie matris et Matillis uxoris suarum, concessit in eleemosynam Prioratui de Lehon quidquid habebat in molendinis et piscariis de Brachesac prope de Lehonium, etc. In cujus rei testimonium dedimus has Litteras sigillo nostro et sigillo dicti Roberti sigillatas. Datum die Sabbati post Purificationem B.M Anno MCCLXXVII. Traduction : Raoul, Archidiacre de Maclou (Saint-Malo)  etc. Vous devez savoir que le dit Robert, responsable écuyer, avec l'assentiment et la volonté de Stacie sa mère et Matilde sa femme, accorde en aumône tout ce qu'il a en les moulins et pêcheries près de Lehon et ainsi de suite. En foi de quoi nous avons donné cette lettre scellée de notre sceau et scellée du sceau du dit Robert. Donné sur le Sabbat après la Purification de la Bienheureuse-Marie. Année 1277. 

     


    1295. Emprunt réalisé par Raoul de Coëtquen et son fils Raoul mineur 

    A tous ceux qui verront et entendront cette lettre, Thibaut seigneur de Rochefort, vicomte de Donges, chevalier, salue en Notre seigneur. Sachez tous que en notre Cour, au Chateau Neuf de la Noë, en droits établis, Raoul, seigneur de Coëtquen, chevalier d'une part, et frère Geffroy le Roy, prieur de Ploermel, procureur des hommes religieux du prieuré et couvent de Léhon, de l'autre part, veut et octroye le dit procureur au nom ci-dessus dit, que comme le dit chevalier et Raoul son fils ont donné une lettre (une reconnaissance de dette) aux dits religieux de notre dite Cour de Chateau Neuf de la Noë, que cette lettre contien plusieurs articles lesquels sont contenus (probalement en autre une liste des différents mobiliers et immobiliers déposés au titre de la garantie du bon remboursement de cette même dette) ; en laquelle il est contenu (qu'il est écrit que...) qu'ils ont reçu à présent des dits religieux cinquante livres de monnaie courante et que toutes les fois que le dit chevalier et son dit fils, ou leurs représentants, rendront et paieront aux dits religieux les dites cinquantes livres (qu'ils rembourseront au dits religieux), qu'ils seront ou ne seront point en lestat envers les dits religieux (qu'ils ne seront plus redevables) , et les dits religieux seront vers eux comme ils étaient au temps où cette lettre fut donnée (avant que cette lettre soit donnée), et leur seront toutes leurs raisons des dites parties sauvées sur les parties des moulins de Brachesac et leurs appartenances (les différentes parties et appartenances des moulins de Brachesac de Raoul de Coëtquen, déposées en garantie au nom de ce même emprunt, devant êtres alors entièrement levés) . En tant que témoin de cette chose nous avons donné au dit chevalier et fils cette présente lettre scellée en celle de notre Cour au Chateau Neuf de la Noë, ensemble et le sceau du dit couvent, à mayre fermete (de main ferme ?) , sous nos droits et à tous autres. Ce fut donné le jour de samedi après la fête de Saint-Marc l'Apôtre, en l'an de grâce mil deux cent quatre vingt quinze.

     

    1295. Reconnaissance d'une dette établie par Raoul de Coëtquen et son fils sur leurs moulins de Brachesac, dette relative à une somme de 50 livres prêtée par le prieuré de Léhon à ces mêmes seigneurs

    Sachent tous que en nostre Court au Chastel neuf de la Noe en dreit establi, Raoul seignour de Quoyquen Chevalier e Raoullet de Quoyquen fis audit Seignour, o lauctorite de Renaut de Lanvalay, Escuier, Tutour e Curatour audit Raoullet e a ses biens, de la volonte audit seignour la sollemnite que dreit requiert sur ce fete, e ledit tutour ou nom dudit Raoullet, Voudrent e Octreverent que toutes les lettres e les obligacions que religioux homes le priour e le couvent de Lehon ont seellees, tant ou seel de nostre dite court, que ou seel de la court de Doul, e pu seel audit seignour de Quoyquen, sus les molins de Brachesac, sis en la parroysse de Lanvalay, jouste Lehon, sus lattache, sus le fie, sus les pescheries, sus le destreit, sus la seignorie e sus les apartenances saient e demorgent en lour vertu, e en lour fermete, e osterent tous les empeschemenz e toutes kes sientes que eux avaient fez contre lesdiz religioux e poaient fere por la reyson desdites chouses. E reconnurent ensorquetout eux aveir eu e receu desdiz religioux cinquante livres de monaye courante, por cause de leal prest qui lour a este fet desditz religioux en deniers nombrez, e douquel prest e desquex deniers eux se tindrent desdiz religioux entierement a paiez. E pour fere paiement e satisfacion esdiz religioux desdites cinquante livres, lesdiz seignour, son fis e tutour, e lauctorite, e ou nom desusdiz, embaillerent par nostre dite court, obligerent, octreverent e assignerent esdiz religioux e a lours successours tout quanque de dreit, de propriete, de possession, de seignourie, de sesines, de obeossances, redevances e autres chouses queles que il saient, o lour aparteances, le tout pour le tout, eux avaient e poaient aveir e devaient esdiz molins de Brachesac, o toutes lour apartenances, si come il est dit par desus tant par rayson de cele partie come Guillaume dou Lou e sa famme ont e peuvent aveir e deivent esdiz molins o lour apartenances, que par autre reyson quele que elesoit, le tout pour le tout; e donerent e octreyerent esdiz religioux simplement, purement, en aumosne pour le salu de lour ammes e de lour predecessours tous les fruiz, les essues, e les levees que lesdiz religioux, ou ceux qui auront cause deux aront e percevront desdites chouses, jusques a tant que lour paiement soit fet entierrement desdites cinquante livres, etc. Ce fut done ou mais de septembre, ou jour de samadi apres lExaltation Seinte Croiz, en lan mil e dous cenz quatre vinz e quinze anz. (le sceau de la Cour deCoëtquen représente trois bandes).

    Comprehension : Sachez tous qu'en notre Cour de Chateauneuf de la Noë, en droit établit, que Raoul seigneur de Coëtquen, chevalier, et Raoulet fils du dit seigneur, et l'autorité de Renaut de Lanvallay, écuyer, tuteur et curateur du dit Raoulet et en ses biens (curateur en ses biens aussi...), de part la volonté solennelle du dit seigneur et par la solennité que le droit requiere sur ce fait (le fait de la mise sous tutelle), le dit tuteur au nom de Raoul, veulent et octroyent (Raoul de Coëtquen et Renault de Lanvallay veulent et octroyent ensemble...) que toutes les lettres et les obligations que les hommes religieux et prieur et le couvent de Lehon ont scellé, tant celles qui furent scellées en notre cour (celle de Chateauneuf) que celles qui ont été scellées en la cour de Dol (en la cour de l'église de Dol) et ou celles que le dit seigneur de Coëtquen a scellé sur les moulins de Brachesac, sis en la paroisse de Lanvallay, jouxtant Léhon, et portant sur les attaches, sur le fie (le fief ?), sur les pêcheries, sur les détroits, sur la seigneurie et sur les appartenances (sur les biens qui relèvent de...) soient et demeurent en leur vertu (restent et deviennent leur droit) et en leur fermete (dans la certitude attaché à ce droit), et ils ôtèrent tous les empêchements et toutes les contraintes qu'eux mêmes avaient fait appliquer contre les dits religieux et qu'ils pouvaient faire (appliquer) pour la raison des dites choses. Et ils reconnurent que tout ce que eux mêmes avaient eu et reçu des dits religieux, (à savoir) cinquante livres de monnaie courante, pour cause de leur prêt qui avait été fait par les dits religieux, en deniers nombreux, et lequel prêt et lesquels deniers les dits religieux se tinrent (s'accorderent) entièrement à payer. Et pour faire paiement et satisfaction (et pour faire satisfaction à ce paiement venant) des dits religieux, (à savoir) les dits cinquantes livres, les dits seigneurs de Coëtquen et son fils et le tuteur de ce dernier ayant autorité sur le nom du susdit (ayant autorité sur le susdit fils) baillèrent en notre cour s'obligeant ainsi, d'octroyer et d'assigner (d'attribuer) aux dits religieux ainsi qu'à leurs successeurs tout ce qui relève de leur droit (droit relevant de la seigneurie de Coëtquen), de leur propriété, de leur possession, de leur seigneurie, leurs droits de saisines (droits ou impôts dûs au seigneur pour la prise de possession de tout héritage relevant du dit seigneur), d'obéissance, de redevance et toutes les autres choses quelles qu'elles soient (etc...) et leurs appartenances (et tout ce qui relève de ces droits), le tout pour le tout, (droits) qu'ils avaient ou qu'ils doivent ou qu'ils pourront avoir en les dits moulins de Brachesac ainsi que toutes leurs appartenances (les dépendances des dits moulins, mobilières et immobilières) comme il est dit ci-dessus, tant pour la même raison qui est celle de Guillaume le Loup et sa femme, (raisons) qu'ils ont, qu'ils doivent ou qu'ils pourront avoir en les dits moulins et leurs appartenances (comme pour les parties des moulins de Brachesac appartenant et à Guillaume le Loup et à sa femme et toutes greffées des mêmes droits et obligations) que pour toutes autres raisons quelles qu'elles soient, le tout pour le tout; ils donnèrent et octroyèrent (Raoul de Coëtquen et son fils et le tuteur de ce dernier, Renaut de Lanvallay) aux dits religieux, simplement et purement, en aumônes pour le salut de leurs âmes et celles de leurs prédécesseurs, tous les fruits (les recettes), les esseus (?) et les levées (taxes financières) que les dits religieux ou ceux qui en auront cause (tant que les dits religieux ou leurs les successeurs n'auront pas été remboursés de leur argent prêté, ils continueront de percevoir...) auront et percevront les dites choses jusqu'à ce que le paiement des dites cinquante livres leur soit fait entièrement (leur soit remboursé entièrement). Cela fut donné (fut fait) au mois de septembre le jour du samedi après l'Exaltation de la Sainte Croix,en l'an mil deux cent quatre vingt quinze. (Pourquoi Raoulet Coëtquen, fils de Raoul, était-il du vivant de son père placé sous la curatelle de Renaut de Lanvallay ? La seigneurie de Coëtquen et ses seigneurs relevaient non de la justice de Dinan mais de la seigneurie de Chauteauneuf laquelle alors était déposée entre les mains des seigneurs de Rochefort. Voir l'acte de justice de Robert le Vayer lequel, possesseur de certains des moulins de Brachesac et possesseur aussi de la terre de Kalou, en Lanvallay, refusait de verser à l'église de Dol la dîme de cette terre dite de Kalou, Robert le Vaier preférant verser à la Cour de Chateauneuf, cour seigneuriale envers laquelle il devait des taxes de vassalité, la dite dîme de Kalou. Ayant portée plainte pour ce détournement financier contre le dit Robert le Vaier, l'église de Dol récuperera cette dîme laquelle ne lui avait pas été versée depuis plus de 30 années. Cet acte de justice fera bientôt l'objet ici même d'un petit chapitre)

     

      1299.  Augmentation des fruits relatifs aux moulins de Brachesac, fruits hier versés par feu Raoul de Lanvalay. Cette augmentation fut confirmée au prieuré de Léhon par sa veuve, Oliva et leur fils à tous deux Thomas, membre du Clergé

    Universis presentes licteras inspecturis et audituris Oliva relicta Radulfi de Lanvalayo, militis defuncti, et Thomas ejus filius, clericus exequtor principalis testimonii militis supradicti, salutatem in Domino.

     Cum questio verteretur inter nos, ex una parte,  et fratrem Johannem, priorem de Lehonio tunc  tempore, ex altera, super quadam augmentacione folaigii molendinorum de Brachesac, tam in sortibus quam in curamenti, a dicto priore super hominibus ad molendina de Brachesac, tam ex territorio  predicti prioris et prioratus ejusdem, quam aliunde provenientibus, a predicto priore super predictis hominibus levata et percepta. Cujus augmentacionis  predicte racione juris nostri nonam partem ad nos asserebamus  planter semer pertinere , prout in ceteris juribus percipere solebamus ab antiquo in molendinis supradicti ;predicto priore quibuslibet racionibus propositis ac eciam allegatis, contrarium   asserente.Nos auditis racionibus predictis prioris, nolentes ejus contradicere voluntati, omni juri proprietatis et possessione quod habebamus et habere poteramus in augmentacione predicta  ab  omni tempore retroacto usque ad datam presencium  renunciavimus penitus et expresse, et priorem predictum tam nomine suo quam  successorum suorum quitavimus super hoc  et adhuc quitamus penitus et expresse  et omnes causam habentes ab eisdem in premissis ; et nos predictus clericus promittimus  et tenemur predictum , et priorem conventum, et omnes causam habentes ab eisdem erga oliverium malum vicinum quoexecutorem testamentis predicti militis garantizare et indempnes observare sub cbligacione omnium bonorum nostrorum  tam mobilium quam immobilium. Et hec omnibus quibus significandum est significavimus  per presentes literas sigillis nostris ,  una cum sigillo venerabilis viri et discreti archidiaconi Macloviensis, ad preces nostras sigillatas, ad majorem roboris  firmitatem , etc. Datum die  lune post festum Beate Marie Magdalene, anno Domini M° CC° nonagesimo nono.

     

    Traduction : Que tous regardent et écoutent la présente lettre, Oliva, veuve de Raoul de Lanvalai, chevalier décédé, et Thomas son fils, membre du clergé, principaux exécuteurs et témoins du chevalier. Bonjour dans le Seigneur. Il est question de nous, d’un côté, et de frère Jehan, prieur aujourd’hui de Lehon, de l’autre côté, pour une augmentation  (des fruits) des moulins à foulon de Brachesac qu’avec beaucoup de soin, les précédents hommes aux moulins de Brachesac, tant sur le territoire du vieux prieuré  que en d’autres lieux,  que ces dits hommes levaient et recevaient. En raison de la dite augmentation , nous donnons la neuvième partie de ce qui se rapporte aux fruits comme pour les autres droits que nous avons coutume de recevoir sur les dits moulins depuis les temps anciens. Tous les précédents arguments proposés et aussi cités se maintiennent. Nous entendons les arguments qui ne sont pas en contradiction avec notre volonté, a savoir tous les droits de propriétés et de possession que nous avons et que nous sommes en mesure d’augmenter à n’importe quel moment révolu ; nous y renonçons pleinement et implicitement, moi-même ainsi que tous mes successeurs. Et le premier ainsi nommé, mon successeur, ……………… sur toutes les choses qui précédent. Et notre clerc promet de défendre ce qui est ci-devant convenu et en égard de toutes ses raisons, Olivier Malo Voisin, co-exécuteur de la volonté du chevalier, garantira les observations et obligations qu’elles soient mobilières ou immobilières. Et tout ce qui est indiqué est signifié par cette présente lettre portant notre sceau, et à notre demande scellée avec le sceau du vénérable archidiacre Malo pour renforcer cela. Donné le lundi après les fêtes de la Sainte Magdelaine dans l’année du Seigneur 1299. 

     

     1300. Accord passé entre les religieux de Léhon et Guillaume le Loup, accord relatif au district des mêmes moulins de Brachesac

     Universis presentes litteras inspecturis et audituris ,
    Guillelmus de Lupo , armiger, salutem in Domino. Cum contencio verteretur inter religiosos viros priorem  et conventum de Lehonio, ex una parte, et nos, ex altera, super  quibusdam receptis folagiorum  molendinorum de Brachesac, ad  nos jure hereditario spectantibus , ex parte dictorum religiosorum, ab hominibus de destrictu dictorum molendinorum levatis, habitis  et perceptis; noverint universi quod nos , de dictis levatis et receptis de omni  tempore retroacto usque ad  datam presencium litterarum  tenemus ab ipsis religiosis plenarie propagato ; et de eisdem promictimus bona fide, sub obligacione omnium bonorum nostrorum , predictos religiosos et eorum successores  qui pro  tempore fuerint garantizare , defendere  ab omnibus et contra omnes ,
    et eciam indempnes  observare . In cujus rei testimonium et munimen eisdem religiosis presentes licteras quitacionis dedimus in sigillo nostro sigillatas. Datum die jovis anno Nativitatis Beati Jehannis Baptiste anno Domini MCCC

      

    Traduction : Pour tous ceux qui verront et entendront cette présente lettre, Guillaume de Lupus, porteur d'armes (équier), salut en le seigneur. C'est avec un accord établit entre les hommes religieux assemblés à Lehon d'une part, et nous de l'autre, que les moulins à foulage de Brachesac lesquels nous appartiennent par droit d'héritage, que les dits religieux ont reçu et eu une partie des hommes et moulins signalés sur place, que les états et recettes perçus de tout temps répétés, jusqu'à la présente lettre, soient entièrement donnés aux religieux et par la même bonne foi, promettre, obliger et garentir pour toujours  aux hommes religieux et à leurs successeurs afin qu'ils regardent à se défendre en toute confiance contre tous les hommes sur le témoignage de cette présente lettre religieuse sur laquelle nous avons imposé notre sceau. A été donné le jeudi de la Nativité de Saint-Jean Baptiste en l'an 300. (Le sceau représente un loup passant)

     

     

     

     

     


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  • Lanvallay

    2009

    La féerie du Port Josselin.

     

    Cliquez sur ce lien pour regarder le diaporama consacré à cette promenade

     

     

     

    Le Port Josselin

     

    Le Port Josselin

     

     

    La Promenade du Port-Josselin 

      

     

    (Cliquez sur le lien ci-dessus en tête de chapitre pour avoir accès au diaporama complet de cette promenade. Merci) 

     

     

    Durée : 2 heures ½ - 3.00 heures .

    Le départ : Il peut se faire soit devant la mairie soit depuis l’aire de repos dit des "Abreuvoirs" située à la sortie droite de Lanvallay, sur la RN 176, en direction de Saint-Piat ou de Dol de Bretagne.

    Itinéraire : Grillemont – La Landeboulou - Le Port Josselin – le Saut à la Puce – Chantoiseau – Saint-Piat - Retour sur les Abreuvoirs par la Touche Carcouet...

    Difficulté : Moyenne

     

     

    Le Château de Grillemont :    http://lanvallayhistoire.eklablog.com/la-terre-noble-de-grillemont-a25439720                                 

    Pour se rendre à cette ancienne noble demeure, ou château, il faut prendre un peu plus haut, sur la gauche, la 1ère petite route communale menant à la Landeboulou. Cette voie seconde, depuis l’ancienne métairie du Réhanet, ferme hier bien du chasteau, longe la très belle propriété de Grillemont et son château. Cette propriété hier seigneuriale est cité dès l'année1540. Elle est alors le bien de messire Gilles Du Fresne dit "sieur de Grillemont". La façade orientale de ce château, façade côté cour, a été  très fortement modifiée dans les toutes premières heures du 19ème siècle (comme peuvent l'attester les Armories en mi-partie présents sur la façade sur cour. Elles sont en effet composées des Armes et des Serizay et des Urvoy de Saint-Mirel. Ainsi Clémentine Serizay de Grillemont, héritière de Grillemont, prendra pour époux Adrien-Marie-Joseph Urvoit de Saint-Mirel à Lanvallay en l'année 1824; de cette union descendent aujourd'hui les actuels propriétaires. Adrien sera anoblit par lettres patentes le 30/03/1816. De nombreux vieux châteaux furent ainsi modifiés dans leur intérieur et dans leur façade afin de pouvoir adapter ces anciennes et nobles constructions à l’architecture nouvelle de ce même siècle). Le derrière de cette noble bâtisse (le pavillon originel probablement édifié lui au plus tard au 16ème siècle), partie originelle ou première surplombant la Rance du haut de sa forêt, présente quand à lui un aspect très différent et beaucoup plus ancien il est vrai. Deux petites tourelles agrémentent cette façade située près d’un à pic boisé au bas duquel serpente l’ancienne Vieille Rivière, méandre aujourd'hui presque asséché de la Rance. Sur la façade principale remarquez les Armoiries des Serizay lesquelles se situent au dessus de la cage de l’escalier central (Écartelé : aux 1 et 4 d'azur à la fleur de lys d'argent en coeur, accompagnée de trois roses d'or, posées 2 et 1; aux 2 et 3 d'argent à trois guidons de gueules). La famille Serizay, laquelle au 19ème siècle comptera parmi ses enfants un maire de Lanvallay, (la mairie de Lanvallay, dans un acte notarié rédigé dans la seconde moitié du 19ème siècle, est désignée comme ayant son siège au château de Grillemont) fut propriétaire de ce château dès 1580. Cela se fera par l'intermédiaire notament de Hardouine Serizay, dite Dame de Grillemont, laquelle est aussi sera citée sur un acte de baptême comme témoin le 07/02/1616. Comment cette noble terre, château compris,  passa entre 1540 et 1580 des mains du dit Gilles Du Fresne à celles des dits Serizay ?  Ce noble et ancien château est toujours aujourd’hui le bien de cette très ancienne et noble famille au travers des enfants de feue madame Aimé, née Le Fer de la Gervinais, apparentée Serizay. La propriété de Grillemont était, jusqu’à hier, très grande puisqu’elle étirait ses terres depuis la Rance jusqu’à la route actuelle de Normandie englobant, en autre, l’ancienne métairie du Réhanet située en bordure de la route menant à Dol. Les droits de successions et les ventes successives ont depuis divisé cette noble terre laquelle cependant reste encore aujourd'hui une très belle propriété. Avant d'aborder Grillemont remarquez, dans une pierre du grand mur délimitant les jardins de la route de la Landeboulou, la date de 1618. Nous pensons que cette date peut correspondre à une période pendant laquelle certains travaux paysagés furent apportés au château  et cela avant la grande transformation de sa façade principale sur cour. Ce château ne se visite pas mais se regarde très bien au travers de la grille de son entrée. On peut admirer, depuis la Vieille Rivière et au-delà des arbres, la vieille façade et les deux toutes petites  tourelles de cette belle et ancienne demeure seigneuriale laquelle possédait alors droit de moyenne justice. Cette partie originelle du chasteau fut-elle édifiée par le dit Gilles Du Fresne sachant que la terre de la Landeboulou sera citée dans un acte dès le début du 12ème siècle ? Face à la cour d'honneur, situé de l'autre côté de la rue, se présent à vous l'un des plus beaux arbre de notre commune; c'est un magnifique châtaigné. Son tronc, multi-centenaire, est l'un des plus importants de toute notre région. On ne peux que regretter sa "non classification".

     

     

    La Landeboulou et son château :                                                                         Sur notre gauche,  à l’extrémité nord de ce très beau château, un petit chemin tortueux nous permet de redescendre à travers  bois ou sous-bois sur la vieille rivière et le port de Lanvallay. Continuons cependant tout droit. Nous arrivons ainsi à la Landeboulou, terre très ancienne en effet elle aussi. Cette terre, laquelle aujourd’hui est assise sur la commune de Lanvallay, est citée très tôt dans notre histoire locale et cela dès la seconde moitié du 11ème siècle, au plus tard au tout début du 12ème siècle. Cette citation fut produite lors de la fondation du prieuré du Pont de Dinan, fondation religieusement prononcée devant témoins entre 1074 et 1100 par Olivier 1er seigneur de Dinan. En effet, auprès de ce grand seigneur breton, est cité parmi les différents personnages importants alors présents, qu’ils soient religieux ou autres, la présence de Picot de Landa-Boilot. Peut-on faire ici un rapprochement entre ces deux appellations ? (Landeboulou, Landa Boilot). Très probablement. Toujours est-il que la terre dite de la Landeboulou (ou Lande-Boulou sur certains actes anciens écrits) comprend un ensemble de petites maisons anciennes dont certaines datent de la seconde moitié du 17ème siècle le tout accompagné et d'un château et d'un manoir lui beaucoup plus ancien. L'ensemble des dites "petites maisons" semble devoir être d'anciens biens tous tenus en metayage relevant très tardivement et du château de Grillemont et du château de la Landeboulou. Certaines d'ailleurs, pour ne pas dire la plupart, appartiennent encore à l'un ou à l'autre de ces deux châteaux. Un grand ensemble "seigneurial" se détache ainsi sur la droite. C’est le château dit de la Lande-Boulou, propriété actuelle des enfants de feue madame Wood-House, née de Blaye, bien au 18ème siècle des familles "Serizay - Guerin de Tourville" comme peuvent l'attester les Armoiries présentent sur la façade originelle.  L'ensemble originel premier fut très fortement modifié puisque toute une aile en effet sera dans la fin du19ème siècle rajoutée dans l'axe du 1er manoir. Cette aile récente, la plus petite par la taille, est toute la partie droite du château. La partie la plus ancienne de ce château est toute la grande partie située à la gauche de cet ensemble. Cette partie comprend le corps originel et l’ancienne entrée principale, aujourd’hui fermée, ainsi que les différents anciens bâtiments ou dépendances tous situés en bordure de la route. Avant d'être l'objet de son agrandissement en la fin du dit 19ème siècle, probablement par  les "Cacqueray Valmenier - Blanchard de la Buharaye",  la partie originel du 18ème, en fait un "manoir ou maison de maistre",  trouve t-elle ses premiers possesseurs au travers des Serizay seigneurs de Grillemont ?   Le château de la Landeboulou  passera en effet, à la fin du 19ème siècle, en la possession de Mr Théophile-Marie-Gabriel-Camille de Cacqueray-Valmenier  qui épousera à Nantes Berthe-Françoise-Marie-Josèphe Blanchard de la Buharaye. Il en seront en effet possesseurs en l'année 1896, année en laquelle nait au château leur fille Yseul. Celle-ci, Yseul e Cacqueray de Valmenier, prendra elle pour époux à Lanvallay, le 06/01/1925, Emmanuel de Blay de Gaïx. De cette union naitra Marie-Louise de Blay de Gaïx qui elle prendra pour époux Hilary Leigton Woodhouse tous deux décédés en Lanvallay respectivement en 2017 et 2015. Ne se visite pas.

     


    Le manoir de la Landeboulou

    Un grand pigeonnier élève ici son dôme vers le haut du ciel et cela dans l’enceinte d’une jolie cour. Celle-ci contient un très beau ancien manoir que nous pensons avoir été édifié "fin 16ème siècle - début 17ème siècle". C e pigeonnier seigneurial contient à l'intérieur un peu près 400 boulins, autant d’emplacement pour les pigeons. On comptabilisait 2 pigeons par hectare de terre, cela donne environ une surface de 200 hectares de terre seigneuriale pour cette seigneurie soit un carré imaginaire de 2km au carré, le nombre de boulin étant de fait proportionnel à l’importance de la  seigneurie. Sur le derrière de ce manoir se remarque une tour d’escalier externe à 3 côtés, laquelle présente un très joli aspect s’étirant sur les champs ; une ancienne grande fenêtre, protégée par de forts et vieux barreaux, amplifie encore d’avantage l’aspect seigneurial de cette ancienne et noble bâtisse. La terre de Lande-Boulou, sur laquelle sont toujours assis ces deux très belles propriétés, est citée, à la fin du 16ème siècle. En effet le très beau manoir ci-dessus cité est alors la propriété de Guillaume Legault (né vers 1580 celui-ci fut nommé procureur et greffier au présidial de Dinan et avocat du roi à Dinan aussi, il fut également l’Econome de l’hôpital de Dinan en 1614) et de Denise Marot Sieur et Dame de la Landeboulou (le bas de la rue de l'Abbaye  montre aujourd’hui la pierre tumulaire de Macé Marot, Sieur du Cheminneuf et de Champguerard, lequel fut le frère de Denise Marot ci-dessus et le cousin direct de Raoul Marot des Alleux lequel ouvrit les portes fortifiées de Dinan aux troupes armées du roi Henry IV). Possédant "colombier seigneurial" cette terre seigneuriale cependant est citée dès la 1ère moitié du 16ème siècle, en 1533. Le propriétaire de cette terre noble est alors Jehan Guytton né vers 1500 lequel est présent sur l’acte de baptême de Jéhanne Guytton, "Demoiselle de L’Echapt" en Léhon autre terre seigneuriale appartenant elle aussi à cette noble famille. Cet acte est important puisqu’il confirme ainsi la présence, au tout début de ce 16ème siècle, d'une grande famille seigneuriale importante, les Guyton,  laquelle se partage ainsi la propriété de terres très étendues, terres assises donc et en Léhon et en Lanvallay. Cet ensemble de bâtis, manoir et colombier, ne se visite pas mais se regarde depuis le chemin de la Landeboulou.

     

    Le Port Josselin :                                                       

    Après être passé devant l’ancien puits de la Landeboulou situé sur le côté gauche de la route, ancien chemin vicinal, laissons à droite le prolongement de la route laquelle remonte vers la ferme du Domaine et descendons sur notre gauche, vers la rivière de Rance, où commence un contrebas boisé du plateau Côtissois surplombé de terres cultivées. Elles  étendent toutes leurs longueurs en direction de Saint-Piat dont notamment la dite terre de Champguérard ci-dessus citée. Un mince chemin forestier se présente très tôt sur notre droite. Le prenant nous descendons alors les yeux pleins d’images vers la rivière de Rance. Nous suivons l’amorce d’un sous-bois celui-ci appartenant au château de la Landeboulou. Nous longeons ainsi un grand champ bordant  la rivière proche; sa terre est lourde et toujours travaillée. Nous nous enfonçons avec entrain dans une tiède pénombre. Des arbres vieillis et penchés enjambent en certains endroits, souvent dans des courbes endiablées, certains passages rendus de ce fait plus sombres; notre marche devient alors beaucoup plus prudente. Nos regards découvrent ainsi en ces lieux une multitude de troncs cassés ou meurtris. Ils effleurent très souvent la rivière laissant ainsi disparaître, dans des eaux très peu profondes, des ondes éphémères lesquelles sont autant d’empreintes végétales de tout un monde ici se terminant. La tranquillité  en ce lieu toujours  s’inspire et cela qu'elle que soit la saison de l’année. l’Automne, par ses feuilles jaunies, laissent crisser nos pas, le printemps quant à lui, jeune saison toujours impatiente, motive ses jeunes feuilles colorées à envahir rapidement les branches hier encore dénudées par le seul hiver. La rivière ici est omniprésente et très proche malgré certaines de ses surfaces pour toujours envasées. Et si ce chemin se révèle souvent être un dédale à poursuivre il nous faut cependant le continuer pour découvrir, tapis dans ce monde, toutes les aspirations de la nature. Sur l’autre rive de la rivière, aménagée celle-ci en halage, s’étire dans un long tracé une large ligne rectiligne et monocorde ; c’est le chemin du Dimanche. Son cheminement facile amène le promeneur au port du Livet en la Vicomté sur Rance. Au bord de cette rive, l’été il est vrai, il y a très souvent beaucoup de monde qui se promène d’un pas léger toujours tranquille. Mais de vous à moi j’aime mieux notre petit chemin tortueux qui lui nous offre, au travers de ses détours et de sa grande solitude, tout un monde tranquille et retiré. Si le halage longeant les terres hautes de Taden ne tarde pas à s’ouvrir sur l’ancien port de la Providence, notre chemin ne tarde pas à déboucher quant à lui au port Josselin, ancien passage à gué gallo-romain.  Par sa seule présence, en des temps anciens et très anciens, ce passage à guet permettait au chemin de Lestra, ancienne voie gallo-romaine, de franchir en cet endroit la rivière (lestra provient du mot Strada lequel désignait alors une route construite et entretenue) . Celle-ci, sortant au nord-ouest de Corseul, franchissait ici même aux ports de la Providence et de Josselin les hauteurs de Saint-Piat. Si elle reliait ainsi Corseul à Avranche, via la route de Dol, elle reliait  aussi Corseul à Rennes via Saint-Pierre de Plesguen (le port Josselin et le port de la Providence sont deux anciens petits ports fluviaux, aujourd’hui disparus, situés tous deux en vis-à-vis et positionnés en contrebas du bourg de Taden. A l’époque gallo-romaine, les marchandises, transportées par voie de mer depuis Vannes, étaient ici descendues et acheminées depuis ce point de décharge par voie de terre jusqu’à Corseul ou Rennes. Sur la plaine de Taden, et au plus près de la rivière, plus de 10 sites gallo-romains ont été  répertoriés dans les années 1970 ainsi qu’un petit temple à colonnes jumelées. Il était situé à droite dans le tournant de la descente menant à la cale. Le port Josselin et celui de la Providence furent très probablement précédés par un Vicus ou bourg gallo-romain important établi près de ce passage à gué. Une ancre à bateaux, ci-dessus photographiée, réalisée dans du granit et ayant un poids de 105 kg pour 88cm x 50cm, a été trouvée ici même au siècle dernier. La ville de Corseul était également reliée à Rennes par une seconde voie. Elle quittait Corseul pour passer devant le temple de Mars, franchissait la Rance au point géographique de l’actuel Léhon, gravissait les pentes du plateau aujourd’hui Côtissois pour arriver à la hauteur de l’actuel bourg de St-James en Tressaint. Elle poursuivait ensuite son chemin sur le plateau côtissois en passant par la Croix des Chesnots, puis Saint-Nicolas, le hameau du Gué-Parfond et, une fois rencontré la voie en provenance du Port-Josselin, elle franchissait le point géographique du Meseray afin de mieux se diriger vers Redon, aujourd’hui Rennes, via l’actuel ville de Saint-Pierre de Plesguen...). Le port Josselin et son chemin d'accès, son passage à gué,  n’existent plus aujourd’hui. Il ne s’offre à notre regard ici même que l’image d’un très grand goulet, vestige de ce que hier fut ici. Ce goulet est désormais toujours empli d'une nature très sauvage. L’ancienne voie de Lestra n'existe plus en effet. Elle a été ici entièrement abandonnée depuis de longues années déjà incorporée qu'elle fut dans un domaine privatif.  Ce chemin très ancien, maintenant effacé, était encore à la fin du 19ème siècle  "entier et pratiqué"  comme le montre les plans napoléoniens de 1844.

     

     

    Le Saut à la Puce :                                                           

     Il nous faut laisser "Port Josselin" à notre gauche  après avoir franchit un petit pont de bois fait de traverses et de rondins cloués. Sous ce grand goulet, partiellement envahi par une vase perpétuelle, se cachent encore sous plusieurs centimètres quelques vieilles pierres de l’ancien passage à gué du chemin de Lestra (ces pierres anciennes furent longtemps martelées par le bétail qui venait s’abreuver ici; lentement enfoncées dans un sol toujours mou et humide elles ne sont plus visibles aujourd’hui). Laissons donc maintenant de côté ce monde ancien rendu à la nature et poursuivons notre marche en gravissant dans le bois la continuité de notre chemin. Il se  se révèle, sur une courte distance heureusement, très pentu et d’un accès relativement difficile. Le sentier cependant ne tarde pas à déboucher, toujours sous la frondaison des arbres, à l’extrémité de champs cultivés et étendus au dessus desquels, toujours, se dessine la couleur du temps quel qu'il soit. Nous longeons ainsi blés ou maïs la rivière s'écoulant en contrebas. Elle se laisse souvent apercevoir dans les percées du sous-bois malgré la présence de denses branchages ici toujours multiples. Ainsi apparaissent à notre droite les terres agricoles de Champsguérard, puis se sont celles qui s'approchent des limites de Saint-Piat (Macé Marot, sieur du Cheminneuf et frère de Denise Marot ci-dessus citée, dite "Dame de la Landeboulou", était également à la fin du 16ème siècle le Sieur de Champsguérard en Lanvallay. Nous avons ici une famille honorable très importante laquelle par unions multiples était propriétaire, leurs membres réunis, de toute une partie des terres de Lanvallay. Elles s’étiraient donc depuis le port de Dinan jusqu’à l’entrée de Saint-Piat, alors en Pleudihen. L’épouse de Macé Marot, Guillemette Rolland, était, quant à elle par sa mère 3janne Ferron" , la petite-fille de Julien Ferron seigneur du Chesneferron en Calorguen; mais elle était également la petite-fille de Bertranne Ferré, Dame de la Garraye en Taden. Son père Roland Roland, dit "sieur des Croix et de la Croix-Verte, sera propriétaire, avec son épouse Janne Ferron dite "Dame des Salles", de l’ancien château de Lanvallay aujourd’hui  disparu lequel était positionné au dessus des Salles, au Rocher). Continuant notre chemin de sous-bois nous  arrivons maintenant devant une petite terrasse naturelle, à notre gauche, laquelle est séparée de l’à-pic surplombant la rivière par une bordure de buissons épineux. La vue à cet endroit est vraiment magnifique. La Rance étale tout son bleu et son immense lacet d’eau invite tous les regards à le poursuivre dans son long cheminement ; nous nous sommes posés au Saut à la Puce. Nos yeux découvrent ici, plongeant  dans le loin, la longue plaine étendue de Taden sur laquelle se dessine, noyés sous la ligne de l’horizon, son église et son haut clocher. Un peu plus haut, en amont, on peut apercevoir également l’avancé rocheux de l’Eperon Barrée celui-ci étant assis sur la commune de la Vicomté sur Rance, tout près du bourg du Châtelier. En contre bas, sous la pointe de nos pieds, s'étire Chantoiseau réserve naturelle et grande vasière, hier marnière. Elle formait au 19ème siècle par sa seule présence la Muraille de l’Oeuvre. Tout au long de 19ème siècle on  retira ici même les éléments minéraux nécessaires pour amender les champs chez nous trop acides. La vue à ce même endroit est vraiment très belle. C’est aujourd’hui le domaine de l’Oiseau, des canards sauvages et des cormorans dont les silhouettes noires parfois se déhanchent au sommet d'une multitude de pieux en bois. Ils servent tous à délimiter dans l'eau de la rivière le seul passage possible des bateaux gros ou petits. La Rance aussi en cet endroit est toujours peu profonde. La vase est omniprésente dans ces eaux et elle oblige donc un  balisage qui dessine ainsi sur l’eau un long chemin continu en pointillé. Nous poursuivons notre promenade entre les genets et les mauvaises herbes. Ces dernières donnent cependant en été une variété de couleurs très différentes, propres aux unes et aux autres. Il y a la couleur violette du chardon, le blanc laiteux de la jeune fleur de l’ortie, la couleur jaune beurre qui n’appartient qu’au seul bouton d’or. Il y a ici tout un ensemble de colories toujours amplifiées soit la lumière du jour,  souvent ensoleillé, soit par la présence ouatée de quelques nuages laiteux assombrissant éphémèrement le temps . Au travers de ces chaudes couleurs, qu'elles soient estivales ou automnales, on appercevra toujours en contrebas, perçant le sous-bois,  la frayère hier réalisée dans cette ancienne marnière. Prolongeant notre pas dans l'ombre  projetée par les arbres nous descendons lentement vers la Rance rejoindre son eau et ses ondes. L'ancienne grande marnière est à gauche. A droite, où ici aussi commence la commune de Saint-Helen, est assis un vieux moulin à marées cité dès 1811 sur les premiers plans cadastraux  napoléoniens (ce moulin était également alimenté à marée basse par le ruisseau de Sainte Suzanne, aujourd'hui le "Gué Parfond", ruisseau en provenance des hauteurs côtissoises de Lanvallay). Ce moulin, déjà transformé  en maison d’habitation avant 1844, année en laquelle furent réalisées les seconds plans cadastraux  napoléoniens,  prend alors sur ces mêmes plans le nom de "Chantoiseau". Le moulin de la Falaise, puisque tel est son nom premier en la dite année 1811,  arrêta en effet définitivement, et par obligation toute son activité professionnelle bien avant 1844.  Cela  lui fut "techniquement imposé" suite à la réalisation en 1832, au port du Livet, du barrage et de l'écluse du Châtelier  (Ce barrage fut réalisé afin de pouvoir empêcher la remontée des eaux fortes lors des grandes marées ici toujours violentes et causant des inondations à répétition. Le maintien de ces eaux en leur "stabilité fut un obstacle "technique" pour le bon fonctionnement de ce moulin à marée lequel intenta aussitôt une procédure en justice. Malheureusement il la perdit). On peut toujours marcher sur son ancienne petite digue, ou retenue d'eau. Elle retenait hier, sur la droite, dans un grand bassin désormais toujours verdoyant, les eaux du  ruisseau de Sainte-Suzanne. Ce dernier prend sa naissance en notre commune, à la frontière de la forêt de Coëtquen et en la Mare des Epinettes située dans la lande du Mezeray. De là ce ruisseau passe ensuite au derrière du château de la Vairie, hier en Saint-Solen, aujourd'hui en Lanvallay, puis il traverse le hameau du Gué-Parfond avant de poursuivre sa descente vers le manoir de Bois-Fougères afin de pouvoir rejoindre Saint-Piat, tout près du château de la Guerche. Il abandonne son premier nom au pied de cette ancienne école professionnelle et de la Noë Collet ou Gué Parfond, il devient le ruisseau de Sainte-Suzanne tout en passant sous la RN 2176. Après le franchissement de la digue du moulin de la Falaise tourner à gauche, sitôt le moulin dépassé, faites 100 mètres et vous arriverez alors dans un tout petit havre de paix assis lui en Saint-Helen. Tout de suite sur votre droite s'ouvre un tout petit chemin forestier; celui-ci vous amènera à l’Éperon barré de la Vicomté sur Rance.  En ce tout petit havre de paix , noyée dans  les roseaux et sous le regard d'une petite barque laissée en cet Eden tout au long de l’année, se détache une nouvelle perspective sur Chantoiseau. Se profile ici aussi, toujours au loin, le long chemin de halage toujours droit et rectiligne, long chemin balisé, et aussi la très belle cale de Taden si souvent emplie de pécheurs. Revenez ensuite en arrière afin de repasser sur la dite petite digue, et ainsi contournez sur sa droite l’ancien réservoir asséché du moulin; Saint-Piat vous attend en haut. Vous êtes maintenant sur une petite route récemment gravillonnée, sa remontée est calme et légère. A la sortie de son unique lacet vous seriez passé hier devant une ancienne maison abandonnée, maison depuis peu entièrement disparue. Sur votre gauche un tout petit chemin apparaît de suite. Prenez-le. Il va vous mener au travers de la petite forêt de Saint-Piat vous invitant à rejoindre rejoindre le ruisseau de Sainte-Suzanne et de suivre partiellement son cour. Il   vous approchera au plus près du moulin abandonné de la Becassière. Celui-ci est assis sur les terres privées de son château et ne se visite pas. Revenez ensuite en arrière afin de retrouver le petit chemin gravillonné. La remontée vers Saint-Piat est légèrement poussiéreuse mais qu’importe, vous êtes déjà sur le chemin du retour…

     

    Saint-Piat                                                                                                           Ainsi vous entrez en Saint-Piat, bourg assis hier en Pleudihen, aujourd’hui assis en Lanvallay. Son ancienne chapelle n’existe plus (En 1835, sur une Ordonnance royale laquelle porte sur l’exercice de la pêche fluviale au profit de l’état, un ordre est donné ce dernier autorisant l’aliénation des restes de la chapelle de Saint-Piat à la Fabrique de l’église de Lanvallay ; la chapelle est alors présentée comme étant en ruine). Ce bourg possède sa proche page d’histoire ainsi qu’un ancien manoir devenu ferme, et une ancienne ferme noble aussi. Le manoir (aujourd’hui la grande ferme de mr Marcel Aimé, ferme située à gauche, en venant de Lanvallay, ferme ) était en 1669 en la possession de deux frères seigneurs, Louis et François Hubert de la Massüe, tous les deux seigneurs de la Massüe et de Saint-Piat. Ils étaient descendants directs d’Hubert de la Massüe né vers 1135 en la paroisse de Saint-Piat. Hubert de la Massüe nait vers 1135 et il embrasse très tôt la vie religieuse. Aussi, plus tard, est-il nommé Abbé au monastère de Clairemont situé proche de Laval. En 1184 il est choisi pour prendre possession du siège épiscopal de Rennes. En 1185, on confie à sa seule autorité les sceaux du duché de Bretagne. Le 11 décembre 1198 il meurt et il est ensuite inhumé dans sa cathédrale de Rennes (Sous le règne du roi Richard 1er d’Angleterre il prend sous sa protection le jeune héritier du duché de Bretagne alors encore enfant, Artur, neveu du roi d’Angleterre, lorsqu’il refuse au dit roi Richard la garde demandée de son neveu. En 1196 Herbert est choisi parmi les différents évêques de Bretagne afin d’aller demander réparation à Richard pour l’enlèvement de Constance de Bretagne, mère d’Artur, duchesse de Bretagne, que le roi retenait prisonnier au château de Saint-Jacques de Beuvron; il obtiendra peu après  un traité lequel sera jugé acceptable. Le jeune héritier fut nommé, dans la continuité de cet accord, duc de Bretagne avant qu’il soit assassiné sur un ordre donné par son autre oncle, Jean sans Terre roi d’Angleterre, frère héritier du défunt Richard Coeur de Lion). La remonté légère de Chantoiseau terminée nous débouchons au devant de Saint-Piat. Ici se trouve la grande route de Normandie laquelle permet de rejoindre Dol de Bretagne puis Avranches depuis Dinan. Nous la laissons cependant de côté et nous passons par la petite esplanade située à notre droite, cette partie étant beaucoup plus sécurisée car non ouverte à la circulation. Les champs de Bel-air étirent leurs terres à notre droite tout en entourant le débouché de l’ancienne voie romaine de Lestra ci-dessus expliquée Des morceaux de Tegulae (la tuile romaine) ont été ici trouvés dans différents champs et l’archéologie aérienne moderne a permis de visualiser l’implantation de plusieurs enclos tous édifiés très probablement vers le 4ème siècle avant J.C (l’âge du fer étant relativement géographique, il est naturellement très élastique et donc difficile à asseoir ici. Près de certains de ces enclos des haches à douilles ont été en autre trouvées. A l’époque de l’âge du fer la notion de l’argent n’existait pas encore et donc la monnaie non plus ; les achats se faisaient par Troc ou échange et pour ce faire, des objets portés en collier autour du cou permettaient de réaliser ces échanges. Certains de ces objets étaient de petites haches dites à douille creuse). Le chemin de Lestra débouchait en cet endroit et formait ainsi une intersection principale laquelle reliait ainsi Corseul à Avranches via Dol. (Plusieurs enclos, tous de l’âge du fer, ont été également répertoriés sur la commune de Lanvallay. Trois enclos dont 1 site gallo-romain ont ainsi été répertoriés à Bel-Air puisque l’un est associé à de la Tégulae ; 3 enclos aussi à Pelineuc, 1 enclos à la Ville es Oliviers, 1 établissement romain a été vu également aux Champs Hingant, 1 enclos à Saint-Nicolas, deux enclos quadrangulaires ont été révélés aussi à la Landeboulou et nous même nous avons cette année découvert, près de la voie vicinale reliant et Bois-Fougères et le Mezeray, un site gallo-romain sur lequel nous avons trouvé une quantité importante de Tegulae ainsi que des tessons de poterie dont l’un assez beau il est vrai. Nous devons aussi citer un site important de poterie et de Tégulae trouvé près du ruisseau de Sainte-Suzanne à la Guerche, ce site s’étire sur une surface de 340m x 250 m. Tressaint n’est pas en reste non plus puisque près de l’église ont été trouvés de la tégulae et des fragments d’enduits peints. Au Puits-Harel, à 100 mètres du précédent site, des structures maçonnées ainsi que du mobilier ont été également trouvés. Les sites étant toujours, d’une façon naturelle, réutilisés, certaines constructions gallo-romaines furent ainsi bâties sur l’emplacement d’anciens enclos de l’âge du fer ; cet ainsi que nous pouvons trouver, sur une même surface, et des enclos entremêlés et du mobilier gallo-romain ). L’ancien chemin de Lestra disparaît au-delà de ce croisement routier effacé qu'il fut par les voies goudronnées et leur bitume noir. Traversons la route de Normandie.

     

     

    Gileau - la Touche Baude

    Nous allons ainsi poursuivre  notre retour en la direction de la Touche Carcouët. Un peu plus haut sur la gauche, à l'intersection de rue de la Châteigneraie et de l'impasse de la Fontaine exactement, s'assoit l'ancienne terre noble du Gileau et sa maison de Maistre qui furent le bien vers 1550 de messire Pierre Nicolas et d'Hardouine Hamon sa femme. Né vers 1535 Pierre sera nommé "Greffier d'Office" à la Cour de Dinan; de son petit manoir il ne reste que d'infimes petits détails. Un peu plus haute sur la gauche, toujours sur le chemin de la Touche-Carcouet, après les Portes, se dresse le château ou malouinière  de la Touche-Baude, ou de la Touche-Ferron, ou encore de la Touche Dutertre lui aussi très proche, est beaucoup plus grand. Celui-ci sera au tout début du 18ème siècle le bien de François-Joseph Baude qui sera anoblit en 1713 par sa charge royale de "secrétaire du roi.  François-Joseph fera construire en 1724 en Saint-Malo intra-muros, avec sa belle soeur Pélagie-Celeste Picot, le très bel hôtel particulier toujours existant aujourd'hui sis au n°1 de la rue d'Asfeld. Puis ce château deviendra la propriété du marquis de Châteauneuf de la Noë, Etienne-Auguste de Vieuville, avant de devenir au 19ème siècle le bien de la famille Ferron. En ce même 19ème siècle il deviendra ensuite le bien de la famille Dutertre d'où les appellations successives données à ce même château. En 1924 ce sont Jean-René-Marie-Raymond Juin de la Baisse et son épouse, Germaine de la Motte Rouge qui en prennent possession. Colette-Marie-Madeleine-Christiane de Juin du Baisse, leur enfant, prend pour époux monsieur le comte Jean-Marie-joseph Canaux comte de Bonfils. Monsieur le comte décédera en son dit château le 05/02/2007. Le château il y a peu appartenait encore à ses enfants. Après avoir pu admirer ce beau château depuis la rue retournons légèrement en arrière pour prendre la première à gauche, puis encore la première à gauche afin de rejoindre la ferme de la Petite Touche et la dépasser. A l'extrémité de cette rue tournez légèrement sur votre droite pour poursuivre sur le centre ville. Continuant laissez le premier chemin qui se présente à votre droite et qui lui mène à une ferme. Au delà de ce chemin d'accès privatif un champs. Longeant ce champs à l'extrémité de celui-ci se présente alors à votre droite un tout petit chemin en creux, dit usuellement  "chemin creux", chemin bordé des deux côtés d'arbres et de chênes séculaires.

     

    Le chemin creux

     Cette double rangée d’arbres délimite un ancien chemin vicinal lequel, hier, parmi tant d’autres chemins, desservait lui aussi toute une partie du haut plateau côtissois. La plupart de ces chemins ont tous été avalés par les voies de communications actuelles ou, à défaut de l’avoir été par ces dernières, ils ont tous disparus pour la plupart effacés soit par le remembrement ou soit par l’oubli tout simplement. Ce chemin creux débouche très peu après sur une petite route pour mieux continuer. Donc traversez la route et continuer ce petit chemin creux. Vous êtes dans la dernière ligne droite de votre promenade puisque ce même petit chemin vous ramène aux Abreuvoirs desquels vous êtes un peu plus tôt parti.

     

     

    Jean Pierre 

     

     

     

     

     

     


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     En le Poudouvre ou en le Pays entre les eaux fut fondé il y a très longtemps 

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

     la seigneurie de Dinan ...

     

    Ci dessus la carte géographique du Poudouvre ou la seigneurie de Dinan laquelle plus tard sera divisée en deux parties distinctes redistribuées entre deux frères, Olivier II et Alain 1er de Dinan,  tous deux héritiers de cette même  seigneurie par leur père Geoffroy 1er de Dinan. Nous voyons très bien sur cette même carte d'implantation géographique que la paroisse de Lanvallay, située en l'évêché de Dol et au delà la rivière de Rance, ne relevait aucunement de la seigneurie de Dinan mais géographiquement de la seigneurie de Dol-Combourg celle-ci étant délimité à l'Est par la dite rivière de Rance et au Sud-Est par la frontière la séparant de l'ancienne forêt antique laquelle en ce point géographique relevait quant elle à de la seigneurie de Dinan-Sud. L'histoire des premiers seigneurs de Penthièvres, présents en le pays de Dol,  est presque indissociable avec les ldendemains ayant suivis la création de la seigneurie de Dol-Combourg.

     

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

     Plan représentant la vicomté d'Aimmon 1er époux de Roianteline

     

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

    Partie de la rue du four banal et l'enclave de l'ancien cimetière du prieuré. Gravure réalisée à la pointe sèche, deuxième moitié du 19ème siècle.

     

     XI siècle

    L'Origine de la fondation du prieuré du Pont à Dinan

     et de son église hier nommée Sainte Marie de Magdelaine

     

     

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    Avant propos...

    Le prieuré du Pont à Dinan sera jusqu'en 1642 lui aussi tenu respectivement entre plusieurs mains respectant en cela le principe pyramidale de la féodalité. Pour illustrer cela le roi Louis XIII en 1641en sera le "premier maitre" quand le "prieur commendataire de Saint-Florent", souvent personnage noble tournoyant assez prochement du roi, lui en sera le second. Ainsi en 1a dite année 1641 Michel Bouvart, Premier Valet de la Chambre du Roi, lui sera le dit prieur de notre dit prieuré. Prieur d'icelui, bailleur de ce fait, Michel Bouvard en confira "la gestion économique" à un "fermier-preneur"  celui-ci, troisième main, prenant en bail les revenus du dit prieuré ayant alors à sa charge la gestion des fermes propres à ce même prieuré. En 1642 sera ainsi fermier, ou plutôt fermière du revenu temporel du prieuré, Laurence de la Haye alors veuve du feu sieur des Vieilles -Navière en Evran, Guillaume de Serville, cette dernière ayant aussi pour devoir de rétribuer financièrement, cela par rapport au revenu même de l'ensemble des fermes, le moine obédiencier, quatrième main, celui-ci résidant en les murs mêmes de notre prieuré. Ainsi du mois d'aoust 1641 au mois de septembre 1642, successeur de Charles Dsetampes rappelé par Saint-Florent, sera ici même "moine obédiencier" Jean Bellefille celui ci ayant pour charge la seule gestion "spirituelle" du dit prieuré et de son église; Jean Bellefille, cela suite à un profond désaccord l'ayant opposé et au recteur de Lanvallay et à la dite Laurence de la Haye, sera démis de ses fonctions pour fautes graves et sera aussi le dernier moine obédiencier de notre dit prieuré. La liste des moines obédienciers ayant été présents en les murs de notre prieuré comprend des vides sidéraux; tout au long de ses mêmes vides la gestion spirituelle de la dite église sera elle alors reprise par le recteur ou curé du moment attaché à la paroisse de Lanvallay aidé dans sa tache que  celui-ci sera et par son subcuré et par son chapelain ces trois derniers eux relevant directement de l'évêque de Dol. Ainsi en la dite année 1642 sera le recteur ou le curé de la paroisse de Lanvallay Jean Vaugrenatz celui-ci ayant respectivement pour subcuré et chapelain et Guilllaume Sanczon et Guillaume Patin. Le recteur de l'église paroissiale de Lanvallay est présent en les B.M.S. établis en l'église du prieur de la Magdelaine du pont à Dinan dès l'année 1594 celui-ci de fait gérant déjà dès la fin du XVI siècles les différentes déclarations B.M.S. faites au sein même de notre dit prieuré du Pont. Accusés de tous les pêchers du monde les différents "moines obédienciers" seront au lendemain de 1642 pour la plus part d'entre eux démis de leur fonction; à ce titre Jean Bellefille sera pour nous notre "dernier" moine obédiencier présent ici même en notre dit prieuré.

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    Le prieuré Sainte Marie-Magdelaine [Nous pensions à tors que ce prieuré ne fut nommé ainsi que dans le courant du 16ème siècle et notre erreur pu être effacée par l'aide apportée dernièrement par monsieur Claude Bonnier lequel nous a transmis une charte par lui traduite et citant pour la première fois les Saints noms de notre église aujourd'hui disparue. Ces noms à l'origine étaient au nombre de trois et l'Histoire cependant ne ne souvient que de celui de Marie-Magdala.    Cette charte fut réalisée au lendemain même de la fondation du prieuré puisqu'elle fut rédigée avec forte certitude avant l'année 1138, année en laquelle Jean, alors évêque de Saint-Brieuc, disparaitra pour toujours de tout acte écrit.                   Appelé dans tous les actes jusqu'au XVI siècle "le prieuré du Pont à Dinan" son église prieurale cependant possédait donc dès son édification, laquelle fut réalisée vers 1100, le patronyme de Marie-Magdelaine, cela en autre, placée qu'elle était sous sa Sainte protection aussi. Cet acte réalisé avant 1138 et mentionnant les saints noms protecteurs de notre église prieurale fera en ce blog l'objet d'un chapitre personnel. Il faut toutefois noter ici que le prieuré et son église avaient chacun une appellation distincte laquelle leur était propre et individuelle puisque le prieuré jusqu'au XVII siècle s'est toujours nommé quant à lui "le prieuré du Pont à Dinan. Voila toutefois le passage écrit de cette charte mentionnant donc dès les premières années du XII siècle l'un des 3 saints noms protecteurs de notre église aujourd'hui à jamais effacée :  ...itaque monachi ecclesiam in honore Beate et Sancti Marie-Magdalene...rajout de texte fait le 30/04/2013] est très intimement relié à l'histoire même de la naissance de la famille seigneuriale de Dinan laquelle apparait qu'au début du 11ème siècle quand Goscelinus de Dinan sera cité pour la première fois. Cela fut fait en effet en 1039. Nous ne pouvons pas effectivement étudier la naissance de ce prieuré sans approcher de très près l'origine de cette famille ce prieuré ayant été voulu et érigé à la seule demande de l'un de ses enfants. Dès la seconde moitié du 9ème siècle, la peur de la fin de monde se manifeste et cela bien avant l'approche du 2ème millénaire; les invasions normandes ayant très probablement été l'un des facteurs principaux à l'apparition de cette très grande peur. Le Cartulaire du monastère de Redon comprend en effet un nombre très important de chartes religieuses toutes relatives à cette même peur et cela dès la seconde moitié de ce même 9ème  siècle. De nombreuses terres seront ainsi offertes cela notamment à l'abbaye de Redon laquelle, créée en 832 par le moine Convoyon, obtint une terre vierge offerte par le machtiern Ratuili; ce personnage, petit-fils du machetiern vannetais Iarnhitin, nous l'avons déjà rencontré dans un chapitre précédent.                                                                Après la naissance du 2ème millénaire, dans ses toutes premières minutes, la plus part des terres offertes afin de permettre l'édification de monastères ou de prieurés le furent dans un but premier et principal, celui de permettre, devant Dieu, le rachat de l'ensemble de ses propres fautes commises ainsi que celles de sa propre famille. Il est vrai que la fondation par les seigneurs de la plupart de ces établissements religieux a toujours amené très tôt la création de bourgs mais il vrai aussi que la raison première de ces mêmes seigneurs a bien été la possibilité de pouvoir religieusement racheter devant Dieu l'ensemble des fautes commises hier ses parents ou au présent par soi même. Ce fut l'une des raisons, en autre, de la fondation de notre prieuré lequel contient en son début cette phrase: Noscant presentes et posteri, quoniam Goffredus de Dinam, pro relaxatione peccatorum suorum, et uxoris suȩ, et filiorum suorum, et omnium parentum suorum, dedit sancto Florentio, et monachis inibi Deo servientibus...  Traduction :Que le présent et la postérité apprennent comment Geoffroy de Dinan pour se liberer de ses péchés et de ceux de son épouse, ceux de ses hommes et ceux de ses enfants et de ceux de ses ancêtres a donné aux moines de saint-Florent lesquels en ce lieu servent Dieu...)

     

    A la fin du 10ème siècle la seigneurie de Dinan n'est toujours pas née. Haimon ou Ammon 1er du nom, lequel dans une charte est présenté comme étant le gouverneur (Il n'existe aucune charte présentant Ammon comme étant vicomte. Seule cette charte, laquelle le présente comme étant le maitre des enfants du duc  Geoffroy, existe et le cite. Aucune autre charte ne le présente en dehors de celle-ci. Son épouse Roianteline, à l'inverse de son époux, est citée plusieurs fois et présentée comme étant vicomtesse. Ce titre donné à Roianteline implique probablement le fait que Aimmon, son époux ait été lui aussi Vicomte. Le nom de cette vicomté n'a jamais été cité non plus. La position des différentes terres hérités par l'ensemble de ses enfants a permis cependant de positionner géographiquement cette même vicomté entre les eaux citées ci-dessous.) des enfants du duc Geoffroy fils de Conan, né vers 975, est alors le vicomte de toute une partie du nord du duché de Bretagne laquelle se trouve être comprise, de l'ouest à l'est, entre les eaux de la rivière de l'Arguénon et les eaux de la rivière de Couesnon cette dernière étant, en cet endroit du duché, la frontière naturelle séparant partiellement le duché de Bretagne de celui de Normandie. Au sud, la seigneurie d'Haimon vient buter contre les restes de l'ancienne grande forêt antique et, au nord, elle vient se terminer sur les bords de la mer. La charge militaire vicomtale d'Haimon s'étire ainsi sur toute une partie de l'ancienne Domnonée et comprend, de ce fait, les évêchés de Dol et d'Aleth.                                       Haimon le Gouverneur et son épouse Roianteline, dite vicomtesse dans une charte de l'abbaye de St-Georges de Rennes (Roianteline est présentée par certains historiens comme ayant été vicomtesse de Dol, notamment par Dom Pierre Hyacinthe Morice en 1742 dans son impressionnant ouvrage consacré à Histoire de la Bretagne, mais cela cependant sans aucune charte écrite puisse venir, par son existence, corroborer ce propos), ont ainsi pour enfant Haimon 2ème  du nom lequel héritera de la charge vicomtale en tant qu’enfant aîné probable d'Haimon et de Roianteline (Elle est dite fille de Riuuall dans une charte de donation). Roianteline et Haimon ont d'autres enfants, bien sur, dont Goscelinus ou Josselin et Junguené lequel, en tant qu'archevêque de Dol, sera l'un des plus grands prélats de son temps et aussi l'un des plus grands conseillers du duc Alain III de Bretagne, fils de Geoffroy. Grand seigneur temporel possédant tout le Régaire de Dol, cela en tant qu'archevêque de Dol, Junguené sera assez puissant pour détacher de ce même Régaire, appartenant à l'église de Dol, une terre avec laquelle il créera une nouvelle seigneurie qu'il offrira ensuite à l'un de ses frère, Riwallon dit Chevre-Chenu. Celui-ci, placé ainsi sous la bannière protectrice de Saint-Samson, (Il faut faire attention ici au simple fait que Roianteline était l'héritière d'une partie de cette même terre assise près de Dol. Il est donc possible d'envisager le fait que Junguené donna cette terre à Riwallon son frère, non pas en la détachant du Régaire de Dol en tant qu'archevêque mais en tant que possesseur de cette même terre et cela par droit d'hérédité) Saint-patron de l'archevêché de Dol, deviendra seigneur de Combourg avec un devoir de protection militaire dû à son frère Junguené seigneur archevêque. Grand seigneur militaire par sa charge vicomtale, Haimon 1er  semble être aussi possesseur de ces mêmes terres sur laquelle s'exerça sa charge seigneuriale. Après son décès, effectivement, nous pouvons voir cette grande partie de l'ancienne Domnonée déposée entre les mains de ses différents enfants. Haimon II mort sans héritier légitime il nous semble, le pays de Dol est ainsi transmit à son neveu Jan 1er de Combourg lequel, par son père Riwallon, hérite aussi de la seigneurie de ce nom. Toutes les terres situées à l'ouest de cette seigneurie vicomtale, c'est à dire celles qui sont enfermées entre les eaux de la rivière de l'Arguenon et celles de la rivière de Rance, sont ainsi quant à elles déposées entre les mains de Goscellin donnant, par ce fait même, naissance à la seigneurie de Dinan. (Pour l'historien Auguste Du Paz, ces mêmes terres auraient été déposées entre les mains de Bertrand, lequel Bertrand serait le véritable fils unique d'Haimon II. Neveu de Goscelin de Dinan, Bertrand aurait hérité de son père, Haimon II, les terres du Poudouvre et aurait donné ainsi naissance à Olivier 1er de Dinan lequel, dans ce cas seulement, serait alors son fils héritier et non pas celui de Josselin de Dinan ce dernier n'ayant eu pour Auguste Du Paz aucune descendance. Reprendre cet acte dans la rubrique Les Seigneurs de Dinan). Toutes les terres comprises entre la rivière de Rance et la mer, terres butant sur la seigneurie de Dol seront, quant à celles-ci, toutes données à Salomon l' enfant naturel d'Haimon. Roianteline était donc magnanime... Ces terres données à l'enfant bâtard donneront ainsi naissance à la seigneurie du Guarplic laquelle comprendra notamment Saint-Coulomb, Aleth et Cancale, toutes situées en bords de mer. L'ancienne seigneurie de Châteauneuf aussi fera partie intégrante de cette terre reçue par l'enfant laquelle terre très tôt s'appellera " Le Clos Poulet".        Avec Goscelinus de Dinan apparait donc pour la première fois le nom de la seigneurie de Dinan; cependant Josselin n'a laissé dans notre histoire régionnale aucune trace importante à l'inverse de ces deux frères Haimon 2ème du nom et Junguené; son nom apparait toutefois dans quelques chartes religieuses.             Son petit-fils, Geoffroy 1er de Dinan, sera à l'origine de la fondation de notre prieuré appelé dès ses premières heures "le Prieuré du pont à Dinan". Peut-il y avoir eu une autre raison, que celles déjà citées ci-dessus, ayant pu contribuer, elle aussi, à la fondation de notre prieuré du Pont à Dinan ?

     

    Jean Pierre fournier

     

     

    Note :

     Ci-joint ci-dessus, le lien pour télécharger la généalogie ascendante de Geoffroy de Dinan.

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

    Acte de décès d'Alain Aubry prêtre de Lanvallay: Vénérable et discret messire Alain Aubry prestre décédé hier muny de ses sacrements a esté inhumé dans l'église de la Magdeleine du Pont à Dinan, la cérémonie faite par monsieur le recteur de Tressaint en présance de ses frères et soeurs  et de plusieurs autres parents et amis le 5 novembre 1710. Vincent Rouaux recteur de Lanvalay  (Discret messire Vincent  docteur de Paris sieur recteur de la paroisse de Lanvallay)

     

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

    Acte de décès de Jan Gigot prêtre de Lanvallay de 1659 à 1705: Noble et discret prestre messire jan Gigot vénérable recteur de cette paroisse qu'il a gouverné en qualitté de recteur pendant 46 ans environ décédé hier matin après avoir les sacréments a ete inhumé dans le Coeur de l'église paroissiale du dit Lanvallay la ceremonie faitte par le prestre messire Pierre Rolland venerable recteur et doyen de Saint-Carné en presance des souz signantz et autres lequel sieur recteur de Lanvallay agé d'environ soixante dix sept ans à ce jour vingtiesme juillet mil sept cent cinq. Signent en autre Jan Faucher recteur de Tressaint et Guillaume Legault prestre-recteur de Saint-Samson.

     


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