• 1760-1762.

    La maison du prieuré

     

    La maison du prieur affermée à l'intendance militaire en tant que caserne militaire

     

    De 1775 à 1783 la guerre d'indépendance des états-unis d'Amérique menée à l'encontre de l'Angleterre a lieu, guerre à laquelle participera une certaine noblesse française cela à l'image du jeune marquis de La Fayette. En 1789 la Bastille, prison royale à Paris, est prise par tout un peuple avide de pains et d'égalité aussi. La Révolution française comme une vague immense et sans fin allait, en la fin de ce XVIII siècle, très profondément bouleverser toute la société française et cela dans tous ses composants quels que soient ces derniers. Le Tiers Etat et tout l' ancien régime allaient ainsi  tous deux eux aussi trébucher et tomber à jamais pour donner naissance à une toute nouvelle société enfin née. On a présenté la Révolution française de 1789 comme ayant été une très grande Libératrice, sociale et égalitaire,  laquelle ouvrit combien de portes jusqu'alors fermées ou à peine entre baillées. Cela se fit, il est vrai, dans les larmes, les cris et le Sang même si celui-ci, pour certains hommes, fut de la couleur de l'espoir ou celle de la liberté [cette liberté chèrement acquise sera cependant quelques peu malmenée quelques 60 ans après, au lendemain de 1852, quand le premier président élu de la République Française instaurera le Second Empire. Après avoir connue la tourmente de la Révolution et celles de ses contre-révolutions la Liberté sera en effet mise de nouveau à mal par Napoléon III lui même, alors empereur du France, hier Président de la République Française. L'empereur en effet, en les premières heures de son règne, musellera de façon importante cette même liberté pour permettre la continuation de l'émergence d'une nouvelle société "économique" née au XVIII siècle laquelle avait besoin d'heures de paix  et de calme pour continuer à naitre et à se développer. De sa pensée politicienne naitra un certain Libéralisme lequel  notamment travaillera à transformer économiquement et architecturalement la ville de Paris].  Le Directoire, au lendemain des premières heures révolutionnaires, vit peu après  cette "douloureuse naissance" la confiscation étendue dans toutes les provinces de France des biens religieux que ces derniers soient monastiques, biens de prieurés ou biens religieux relevant des églises paroissiales, biens importants ou non importants cela à l'image du petit prieuré du Pont à Dinan lequel, saisi, détruit, morcelé, sera entièrement vendu; son église elle sera complètement démolie [présente sur un plan croqué en 1784 l'année exacte de la démolition de l'église du prieuré du pont à Dinan n'est pas précisément connue aujourd'hui]. La confiscation des biens religieux de l'Eglise fut le suivi de l'emprisonnement multiples d'hommes de foi professant lesquels, jetés dans la tourmente révolutionnaire, souvent périrent à cause de leur seule certitude de Dieu.

    Cependant, peu avant la Révolution, en 1784, le port de Dinan était déjà en pleine transfiguration professionnelle les premières heures du XVIII ayant déjà ici aussi amenées toute une jeune classe émergente, sociale et ouvrière laquelle ici même assistera à la première rénovation des quais du port de Dinan. Propriétaire ici en la dite année 1784 de bien bâtis affermés, biens assis en la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan, le prieuré en ces dernière heures nées avant la Révolution intentera un procès à la ville de Dinan laquelle, pour les besoins de l'aménagement de ses quais, avait confisqué sans aucune indemnité financière certaines maisons relevant du fief seigneurial du prieuré [une lettre relatant ce fait sera écrite le 22/10/1761: 22 octobre 1761. Consultation pour le prieur de la Madelaine du Pont dont la ville de Dinan avait exproprié quelques maisons pour la longueur de ses quais...En vérité les premiers travaux de réhabilitations du quai de Dinan, quai nommé peu après "le Talard", commencèrent après l'année 1754 quand les Etats de Bretagne votèrent un financement de 12.000,00 livres cela pour leur réfection usés déjà qu'ils étaient; quelques années après, seulement 2 ans, en 1756 exactement,  c'est le quai du port de Lanvallay qui sera réalisé et cela au travers de la réalisation de sa cale descendant sur la rivière. Pour la réalisation de cette même cale le fermier général du prieuré, alors maistre Pierre Salmon Lainé, assistera à la démolition de son bien ici bâti exproprié qu'il sera. Lire le chapitre consacré ici au port de Dinan ainsi que celui consacré à Pierre Salmon. Le port de Dinan, commerçant avant d'être religieux, fut ouvrier dans sa classe sociale beaucoup plus tôt que le port de Lanvallay lequel, jusqu'à la fin du XVII siècle, comprenait lui essentiellement une classe sociale "très bourgeoise". Le terme "Port de Lanvallay" apparait ainsi écrit dans certains actes du XVIII siècle. Au regard de cette appellation au Pont de Dinan il y avait donc deux ports considérés comme tel et se faisant ici vis à vis; à savoir e port de Dinan sur la rive occidentale de la rivière et le port de Lanvallay sur la rive orientale de la Rance. Au regard de ce procès le prieur du prieuré, alors résidant à Marmoutiers, était donc juste avant la naissance de la dite Révolution française ici même seigneur en ses terres seigneuriales de la Magdelaine du Pont  à Dinan.

    Les églises, par une loi décidée par le nouveau régime du Directoire, lequel nait en 1795, furent au lendemain de la Révolution confisquées au Clergé et souvent certaines d'entre-elles, presque toujours priorales, de ce fait furent ni plus ni moins que détruites et leur biens temporels confisqués et vendus aux communs des mortels. Très souvent locaux et aisés ces derniers, cela du jour au lendemain, devinrent tous les nouveaux acteurs citoyens d'une toute nouvelle société civile qui aspirait alors toujours à un Devenir égalitaire.                                                                                                                      Depuis les premières Commandes religieuses établies les prieurs commendataires résidaient soient en leurs luxueuses propriétés, souvent seigneuriales, soient en leur abbaye mère respective [un acte rédigé en 1781 précisera que Dom René Marie, prêtre religieux professeur de l'Ordre de Saint-Benoist Congrégation de Saint-Maur, demeurant en l'Abbaye royale de Marmoutier les Tours, était alors le prieur du prieuré de la Magdelaine du Pont et que ce dernier était membre dépendant de l'Abbaye de Saint-Florent de Saumur. La lecture de cet acte nous apprend que les religieux de Marmoutier percevaient les recettes du prieuré de la Magdelaine du Pont à Dinan lequel lui relevait de Saint-Florent de Saumur les deux abbayes étant toutes deux rattachées l'une à l'autre par l'Ordre de la Congrégation de Saint-Maur. Ainsi Dom Antoine Guinquet ancien cellerier de Marmoutiers, devenu prieur de la dite Abbaye de Marmoutier, agira aux côtés de Dom René Marie dans la perception des revenus issus de notre prieuré. Reprendre la lecture de cet acte... ]. Les prieurs commendataires du prieurés du Pont à Dinan feront de même et c'est ainsi que très tôt, cela dès le courant du XVI siècle, les biens temporels de notre prieuré seront eux aussi tous confiés à des fermiers dits généraux; ces derniers eux mêmes nommeront très souvent des sous-fermiers lesquels alors prenaient baux de telle ou telle partie des biens temporels relevant d'un même prieuré. Ces mêmes fermiers généraux, sans aucune discontinuité, en l'absence des prieurs du prieuré, mèneront de bail à bail toujours renouvelable l'ensemble des biens temporels relevant d'un même bailliage seigneurial toujours religieux. L'un des tous derniers prieurs ici présents phisyquement semble avoir été en 1523 Christophe May [en la charnière des XVII et XVIII siècle sera cité ici le prieur Charles Lopin ce dernier ayant intenté un procès aux consorts Gigot-Blondeau. Ce prieur cependant ne sera pas cité dans l'un des actes de baptêmes du prieuré ici célébrés. Officiait alors Jean Gigot lequel, prestre-recteur, oncle des dits consorts, officiait à la fin du XVII siècle et en l'église du prieuré et en l'église paroissiale aussi. Le prieur du prieuré du pont était donc bel et bien absent de son prieuré cela à l'inverse de notre Christofle May lui bel et bien présent en son prieuré en 1523].              Le premier registre des baptêmes, des mariages et des sépultures, ne présentera jamais aucun prieur officiant en les murs de l'église de notre prieuré mais toujours de "prêtres-recteurs" officiant à la fois et en la dite église du prieuré et en celle de la paroisse de Lanvallay. Les biens temporels composant le prieuré au pont de Dinan, que cela soit les jardins, le moulin, le four à ban, le pigeonnier ou les écuries, seront tous, et cela sans aucune exception, toujours loués ou affermés à différentes personnes le bon fonctionnement "financier" du prieuré étant alors confié au bon soin de son procureur fiscal du moment [Pour illustrer ce propos en l'année 1689 le moulin du prieuré sera affermé pour une durée de 6 années complètes au sieur Gilles Aubry pour un montant annuel affermé de 500 livres. Le four quant à lui sera en 1626 affermé à Charles Leclerc lequel est dit  "fermier du four à ban"; pour sa ferme il versera en la dite année 1626 la somme de 60 livres. Le même four ensuite sera affermé en la dite année 1689 pour un bail de 3 parfaites années pour une rente annuelle de 150 livres laquelle, rente annuelle, a alors fortement progressé depuis la dite année 1626; le fermier de cette ferme en 1689 sera le sieur Thomas Briand. En l'année 1690 la fuye et le jardin tous seront deux ensemble affermés pour une somme annuelle de 15 livres; l'écurie elle pour seulement 10 livres] . Macé Marot sieur du Chemin-neuf, lequel décèdera en 1636, sera l'un de ces procureurs fiscaux quant son propre neveu, Nicolas Rolland, sieur des Croix en Lanvallay sera, lui, l'un des premiers fermiers généraux ici même cités. Nous voyons très bien ici que bien avant que naisse la Révolution de 1789 les prieurés étaient cependant déjà bel et bien la proie d'une certaine et déjà vieille solitude religieuse puisque les maisons des prieurs elles même étaient souvent affermées divisées qu'elles étaient en plusieurs parties ou lots. Il en sera également ainsi pour le logement du prieuré du pont à Dinan divisé en son contenu [En 1728 un acte ou une levée reprenant les différentes charges financières propre au prieuré est très explicite sur l'absence du prieur puisque ce mémoire indique très clairement que le prieur du moment résidait alors en la ville de Paris : Charges du dit prieuré . Présente un mémoire des charges que monsieur le prieur de la Magdelaine m'a envoyé de Paris pour joindre à la dite déclaration...Messire Gilles le Maistre, prieur commendataire alors en fonction, était en cette dite année 1728 représenté par messire Laurent Réallan son prêtre-procureur. Pierre Lorre et Jeanne Le Metayer sa femme étaient en cette dite année 1728 les fermiers généraux du prieuré du Pont à Dinan].

    En 1760, vidée depuis très longtemps de ses prieurs ces derniers vivant au dehors et loin du prieuré, l'église du prieuré restant le seul bien ici alors vraiment religieux, la maison du prieur et ses dépendances seront toutes affermées à l'intendance militaire de la ville de Dinan et placées sous le munitionnaire du roi. Pour cela le fermier général remettra en état les bâtiments du prieuré  alors probablement abimés par ce même abandon religieux [250 ans auparavant Chritophe May davait éjà en 1523, cela avec ses propres deniers, remis en "état le prieuré" alors trouvé par lui fortement abimé]. Cet affermage se fera sous le mandat de Pierre Salmon alors fermier général du prieuré monsieur Broutier [peut-être le procureur fiscal du prieur] passant un contrat avec le munitionnaire du roi [Pierre Salmon sera en litige procédurier avec le prieur du prieuré résidant en son abbaye ce litige étant défendu par le procureur du prieur. Ce dernier accusait Pierre Salmon, son fermier général, de délits financiers ouverts. Le fermage des bâtiments du prieuré au munitionnaire du roi était-il à l'origine de cette querelle procédurière ? Celle-ci sera étudiée dans un autre chapitre.] En effet le Noël de la dite année 1760 regardera le logement du prieur transformé en caserne militaire. Qu'elle sera l'origine de cette transformation ou utilisation à des fins ou usages  "militaires" de l'ensemble des bâtiments du prieuré en ce Noël 1760 ? Servaient-ils pour entreposer du matériel militaire ou bien pour le stockage des denrées alimentaires pour les troupes armées militaires du roi ? [de faite nous apprendrons dans un acte daté du 9 avril 1762 que la maison du prieur était affermée à la munitionnaire des vivres. Ce fermage perdurera donc jusqu'en la dite année 1762 s'étirant donc deux 2 années au moins le 6 avril 1762 le prieur envisageant de nouveau à le remettre en ferme.

    Dès la seconde moitié du XVII siècle la guerre menée à l'encontre de l'Espagne, par le roi Louis XIV, transporta ici même, en les murs de la ville de Dinan, moult prisonniers espagnols. Ce fait ou cette présence ici de prisonniers espagnols fut aussi relaté par le bourgeois Jullien Chertier sieur du Mazeray, bourgeois que nous avons déjà rencontré en l'un de nos précédents chapitres. Il en sera de même plus tard, sous le règne du roi Louis XV, en la seconde moitié du XVIII siècle, mais avec l'Angleterre cette fois et cela au lendemain de la bataille de Saint-Cast laquelle, en 1758, vit combattre proche de Saint-Malo, luttant les uns contre les autres, des soldats et français et anglais. La ville de Dinan devint ainsi une très grande prison comprenant presque deux milles prisonniers anglais pour une population dinannaise comprenant elle environ que 7000 âmes seulement. Ville de régiments elle devait également voir régulièrement ses murs s'emplirent de soldats lesquels souvent, sur un ordre donné par la Communauté de Dinan, trouvent alors logis en des "chambres réquisitionnées" chez l'habitant celui-ci percevant toutefois une "indemnité " financière. Il en ira presque ainsi pour les prisonniers anglais. Devant le nombre important de ces prisonniers le château de Dinan devenu prison et ses tours,  elles aussi cellules geôlières, se révèlera régulièrement très vite exigüe. Les prisonniers anglais de condition sociale suffisante se virent donc proposer, moyennant une contrepartie financière bien sur, une sorte de "semi-liberté "trouvant ainsi le logis et le repas chez certains des habitants de Dinan. Les âmes du peuple de Dinan ainsi mis à contribution accepteront avec une certaine bonne volonté ce principe d'emprisonnement chez l'habitant ce même principe procurant à tous ces "logeurs volontaires"  des "indemnités financières d'emprisonnement" non négligeables apparemment. Certains d'entre eux, très probablement, ne rentreront jamais en leur terre natale s'enracinant à jamais en cette terre proche de la rivière de Rance. Devenue ville de garnisons, devenue aussi une ville de prisonniers militaires une milice civile associée à la ville sera au XVIII siècle tôt réalisée. Cette milice sera assurée par une certaine partie de la population de Dinan, population souvent bourgeoise de son état, celle-ci ayant pour presque travail premier la surveillance de tout ce monde prisonnier et anglais retenu placé en des logis assis à l'intérieure de l'enceinte des murs toujours fortifiés de la ville. Pierre Blondeau sieur de la Ville Ménard, propriétaire de l'une des maisons formant alors la Cour de Bretagne sera l'un des lieutenants de cette même milice [Il ne faut pas confondre ses derniers avec les lieutenants ou capitaines du roi présents eux aussi en la ville de Dinan. Seront notamment lieutenant ou capitaine de la milice civile de Dinan: le capitaine François Aubry sieur de Vildé né en 1665; son fils le major de la milice François Aubry sieur de Vildé né en 1702, il sera aussi maire de Dinan; le lieutenant Gilles Lescoublet sieur de Couasnihal né vers 1660; le capitaine Maurice-Guillaume Mousset sieur du rocher né en 1665, il sera aussi syndic de Dinan; le capitaine Pierre-François-Bonaventure Reallan sieur du Temple  né vers 1680, il sera aussi notaire et procureur du roi à Dinan; le lieutenant Jacques-Dominique Mouton sieur des Salles en Lanvallay né en 1682, il sera aussi notaire royal et procureur du roi à Dinan aussi; le capitaine-major François Mesnage sieur du Boutron né en 1674, maire de Dinan aussi; le lieutenant François Martel sieur de Laublette né en 1696; le major Jean-Baptiste Mesnage sieur de Beauchesne né en 1692; le lieutenant Pierre Rolland sieur de Béranger en Evran né en 1694; le capitaine Jean-Marc Busson sieur de la Penezais né vers 1720; le major Jean-Baptiste Pleuvier sieur de la Villeameline en Lanvallay né en Tressaint vers 1736, il sera aussi échevin de la ville de Dinan et trésorier de la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan].

     Le déroulement au XVIII siècle de ce fait "sociétal" propre à la ville de Dinan, alors ville avant toute chose militaire, coïncidera étrangement avec l'utilisation entre 1760 et 1762 par "l'Intendance des armées" des bâtiments du prieuré ci-dessus décrit lesquels, tous, seront affermés pour plusieurs années pour la munitionnaire des vivres par son intendant.

     

    Le bâtiment prioral sert de caserne depuis Noël 1760 et le dit Salmon le mit alors en état de réparation qui sont alloués dans le complet. Mr Broutier  à fait un marché avec le munitionnaire nommé Dubois. Dans la chapelle il y a deux petits autels en creux qui servent d'armoires au chapelain. Les hommes (?) habitant ont trois armoires dans le bas de la chapelle où ils mettent leurs ornements. L'une s'appelle l'armoire de la Magdelaine, l'autre de la Bonne Croix, l'autre de Saint-Etienne. 352

    Sur un levée de ferme établi en 1761 nous pouvons lire ceci : ...la maison entière le four, la grange et celliers sont affermés à la munitionnaire. La maison entière et le jardin de derrière est affermée par le maistre de la maison de ville pour servir de caserne et pour le païe cy 200 livres . La prison, le four à ban, le cellier, la grange sont tenus par la munitionnaire et le païe par ordonnance de monsieur l'intendant cy : 100 livres.

     

     

    1760-1762. La maison prieural magasin militaire 1760-1762. La maison prieural magasin militaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mon  révérend père

    Jay seu par le révérend père Legault procureur à Lehon que vous êtes enfin déterminé à affermer le prieuré de la Magdelaine . Un monsieur seigneur de paroisse m'avoir fait dire quil pensoit à cette ferme a cause principallement de la dixme de Miniac voisine dune de ses terres; ce monsieur m'a repeté la même chose depuis, mais il voudroit savoir le prix du bail du sieur Salmon. Je n'ay pas pu le satisfaire ne le sachant pas, si vous jugés à propos de me le marquer je le luy diray, il conviendroit, mon révérend père, de faire bannir cette ferme, ce seroit le moyen de vous attirer plus de monde, et d'en tirer un meilleur party. Voicy ce que jay pu savoir des revenus du prieuré la maison du prieuré servant actuellement de caserne. Vous pourez statuer sur ce que je vous marque pour prix de votre nouveau bail, quoiquil en soit il peut se faire  quil visite les années ne voyant pas d'un égal produit tant pour les rentes que pour les carnets (?) [mot non lisible ici] le moulin est actuellement au chaumage et il y est souvent je ne say si c'est que le sieur Salmon s'est l'affermer trop cher ou quil ne trouve pas de meunier je lay vu devant laisser 150 livres. En attendant vos ordres jay l'honneur monsieur d'être d'un profond respect. Dinan le 9 avril 1762. Votre très humble et très obéissant serviteur. Loyer

    Au révérend père Dom Jageon moine bénédictin cellerier de l'abbaye de Marmoutiers près de Tours à Tours.


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    La maison de Jan Lechapelier avant 1839, année de sa reconstruction dans la continuité du nouvel aménagement du port de Dinan commencé vers 1784

     

     

    Le bâti professionnel au 17ème siècle ; port de Dinan en Lanvallay

     

     

     

    L’activité du port de Dinan est relativement ancienne. Il est cependant très difficile de remonter au-delà de la fin du 18ème siècle, avant la Révolution Française, puisque les documents anciens nous font alors terriblement défaut.

    Nous ne connaissons réellement de l’activité économique ancienne de ce port que la période propre au 19ème siècle, période liée à la navigation à voile et au transport des marchandises par la Rance, transport rendu possible par la réalisation du canal de l’Ille et Rance et, dans sa continuité, par l’aménagement du port de Dinan commencé dans la seconde moitié du 18ème siècle.

    Qu’en était-il auparavant ?

    Le bâtit existant ou disparut et ses descriptions éventuelles peut nous aider à combler ce vide important ; faut-il encore posséder des actes notariés lesquels pourraient alors se révéler être des sources d’informations intéressantes [Pour le XVII siècle et pour la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan ainsi que pour la paroisse de Saint-Malo de Dinan, cela au port de Dinan, ces actes eux existent. Il est en effet un registre lequel fut rédigé au XVII siècle afin de répondre au besoin du "papier du terrier" lequel terrier était régulièrement mis à jour pour référencer les biens bâtis.  L'année 1676 nous apprendra ainsi la possession par Jan Lechapelier d'une maison assise en la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan, au pont de Dinan, maison jouxtant et la rivière et le moulin du duc. Il s'agit ici de l'ancien auberge des Trois Rois. Voir le chapitre consacré à cet acte.]

    La commune de Lanvallay contient très peu de maisons anciennes antérieures au 17ème siècle sur son territoire. Les plus anciennes, probablement, sont celles situées au port de Dinan, dans le bas de la rue de la Madeleine et de la rue de l’Abbaye, au lieu dit hier la Croix-Verte. Portant, l’activité économique de ce port, à la fin du 18ème siècle, eu une part de responsabilité ou un rôle non négligeable dans la transformation de ce même bâtit. En effet, ces maisons pour la plupart ont été très modifiées et il nous suffit parfois de nous arrêter et de les regarder avec une attention grandissante pour remarquer des modifications multiples apportées.

    Dinan à été très courtisé au 18ème et au 19ème par les peintres anglais et ces derniers, sur leurs toiles colorées, nous ont laissé des images de ce bâtit originel aujourd’hui très modifié à défaut d’avoir disparu. Nous possédons donc, au travers de leur travail, des informations visuelles ou représentatives du bâtit d’alors, si nous acceptons leur perception personnel du sujet à peindre.

    Nous avons envers nous, personnellement, la description de quelques unes de ces maisons très bien décrites dans leur intérieur sur un acte de dénombrement daté de 1781, donc de la fin du 18ème siècle. Cependant, la totalité des maisons relatives à cet acte ne sont que des maisons dite d’habitation et non professionnelles. Bref, nous n’avons ici aucune description pouvant nous donner, même approximativement, une affirmation sur une activité économique, fut-elle petite, établie au port de Dinan avant le 18ème siècle.

    Cependant la chance nous a sourit grâce à monsieur Le Corre ; une pièce écrite d’exception a été trouvée à la bibliothèque de Dinan. Ses archives contiennent en effet l’une de ces pièces tant recherchées. Il s’agit de la description d’une maison à usage professionnel située sur le port de Dinan du côté de Lanvallay quand le chemin de halage n’existait pas encore. Cet acte à été rédigé en 1671 afin de régler les droits de succession et au travers de son contenu, nous avons la description ou la seule trace écrite décrivant, même sommairement, l’intérieur d’un bâtit alors à usage professionnel et assis au port de Dinan. Cet acte nous confirme à lui seul l’existence de cette activité économique antérieure au 18ème siècle. Nous avons donc aujourd’hui, par cet acte écrit, le descriptif tant espéré et la représentation peinte, par un peintre anonyme, de ce même bâtit alors non modifié puisque réalisé avant 1829. Ce bâtit professionnel très modifié dans sa façade, alors à encorbellement, est aujourd’hui la maison située au 39 de la rue de la Madeleine en Lanvallay, au port de Dinan. Voici maintenant l’acte daté de 1671 ainsi que la représentation de ce tableau peint.

     

     

     

    L'acte originel

     

     

    Le quatriesme jour de Juillet mil six cents

     

    soixante et onze devant les nottaires royaux a dinan soube signans a comparu la personne honeste

    homme Jan Lechapellier sieur de Cucillé en Son(illisible) et faisant pour soes enfans de son mariage avecq feu

    damoiselle Jullienne Rolland, demeurant a sa maison, (1) au foubourcq du pont de cette ville de Dinan, lecquel en acquet

    et en la dicte qualittée confesse este homme subject et justiciable du

    Seigneur prieur de la Magdeleine (2) au pont a dinan et de luy tenire presemment par la dicte juridiction de la

    Magdeleine, seavoire une grande maison sittuée cea (céans, par ici…) le foubourcq de la Magdeleine du dict dinan

    couverte d’ardoise consistante en deux cerliers (cellier) un grenier a sel, deux cuisines, deux chambres basses

    servant de cuisines cincq antichambres, et boutiques, avecq les estaux porche et devanture, (3) six

    chambres haultes avecq les greniers et galetazes (4), autre logement au boult le joignant vers la rue

    du Four (5) consistant en deux cuisines, deux chambres et grenier au dessus, la cour au coste de

    la dicte grange, maison ou lon entre, tant des dicts cerliers que par une grande porte sur la dicte rue

    du four avecq son escallier de pierre jusques a la riviere de Rance, dans laqlle cour souvre deux petits

    cerliers et greniers et deux anneaux de latrinnes, le tout couvert dardoises, avecq ces apartenances et

    despandances sans reserves, lesquelles chosses le dict sieur de Cuccillé possede en son nom et que recu

    tant par sucession escheue a la dite Rolland sa femme de Nicollas Rolland sieur des Croix Rolland (6)

    de damoiselle Ollive Hudebert, sa femme, ses pere et mere que par acquest, davecq Bertand Prioul

    et Guillemette Lesenice sa femme et de sieur Jan Cheuvel sieur de Badouain (7) et Michel Lucas(e)) sieur

    de Saint Buc, et Julienne Lebret sa femme, sur tout que yl doibt de laute a son dict seigneur 

    seavoir au jour Sainct Gilles un demie monnoie, (8) et au jour de la chandeleur au SS.(Saint Suivant) un demie monnoie et

    au son de la cloche suivant lusage du fief, les dictes maisons logement la cour et despandances

    joignant du devant le coste avecq carouel (carrefour)de la magdeleine et rue du Four par le derriere et boult au pont

    et riviere de Rance, et de lautre boult a maisons de Jacques de Serville sieur des Maretz (9) et

    de Charles Foreste, plus en la dicte qualitté Rolene ( ?) du dit prieuré, un jardin sittué en la dicte rue

    du Four contenant dousses coudées de laises ou envirron, joignant dun coste a autre jardin apartenant a

    Jullien Aubry sieur de la Daviais i la et en partye hérittier Dollive Hudebert , dautre (bout) a enfant

    de Janne Lesné veufue (veuve) de Gilles Lefrançois sieur des Rochettes(10)comme acquereur davecq Pierre

    Marot (11) sieur du Motay, d’un boult à la dicte rue du Four et de lautre a la dicte riviere de Rance. Suivant

    l’audic (12) il confesse debvoire pour chacun et de lautre deux sels (13 ou sol ) six demie monnoie, au jour efet (prenant effet)

    de Saint Gilles foire a dinan, savantaige (davantage) un petit courtil (14) sittué au dessus de la rue de la Baye(pour abbaye)

    apellé le courtil Clerette (15) contenant saize coudees de laise joignant dun coste aux heritiers d’Ollivier Girard

    sieur de la Vallee (16) austre coste le chemin au tier (17) conduisant de la dite rue de la Baye au chemin des Croix

    de Couaquen(18)et dun boult a terre de Macé Douillet heritier de Françoise Rebour feufe avec de lautre (19) et faire

    obeissance a cause des dictes chosses .suivant coustumes, ce quil pouver faire et continuer et de

    par ce les rentes ci dessus spécifiees pour ladvenir a son dit seigneur et faire sur hypoteque

    dicelles chosses fruicts et revenus pour avoir touttes……….(mot illisible) suivant lordonnance

    tarifiant le dict sieur de cucille en son dict nom a sa congnoissance

    pour le repetter en justice a justice a son procureur Mr (espace laissé non écrit…) et chacun le

    premier requiet sans revocation, gre condanne (20) par notre cour de Dinan avec submission (soumission)

    et prorogation, les invections faites en lestude de messire Massu notaire royal au dict dinan avec le signé (signature)

    du dict sieur de Cucillé et les dicts….(mot illisible)

     

    Fait a la jurediction du prieuré de la Magdeleine du Pont de Dinan devant

    Massu le senechal et son juge le mardi septieme juillet mille

    six cent soixante onze a comparu le dit Lechapelier sieur de Cucillé lequel

    a fe verisfié la presente piece veritable et la cellé ( ?) aussi

    phrase illisible…………………………………………………

    Ont signés : Lambert greffier ; Jan Lechapelier ; Massu notaire royal

     

    Tr(Transcripti       [Traduction rédigée personnelle...]

     

     

    Signature de Jan Lechapelier

     

     

     

    Annotations ou tableau explicatif complémentaire

     

    1- L’auberge des trois Rois ; elle serait aujourd’hui posée sur la chaussée et accolée à la boulangerie actuelle du port de Dinan.

    2- Seigneur prieur : Comme tout prieuré, le prieuré de la Magdeleine était une seigneurie. Le plus ancien seigneur connu actuellement est Jehan Le Clerc, prieur comandataire du prieuré de la Magdeleine en 1543.  

    3- Devanture : Partie extérieure d’une boutique.  

    4- Galetaze : Nom donné anciennement à un logement pratiqué sous les combles, grenier ou mansarde.Ce terme était aussi utilisé pour designer les pierres d'étales situées dans les embrasures de fenêtres, pierres basses sur lesquelles se faisaient les ventes.  

    5- Rue du Four : Ainsi nommée par la présence du four prieural. Ce four est cité dès 1556 sur un acte de dénombrement relatif à l’énumération du bâti de cette église. 

    6- Croix Rolland : En Lanvallay où s’élève aujourd’hui la résidence sise rue du Rocher. Jadis était ici présent un château ayant été construit au 12ème siècle par une branche cadette des sires de Dinan.

    7- Badouain :Peut-être la terre dite de Baudouin située à l’extrémité du quai de Dinan à la Courbure. Ancien moulin. Vincent Leroy sieur de la Chesnaye et époux en première noce de Marie-Rose Jan dite demoiselle de Baudouin épousera, en seconde noce, Laurence Lechapellier. Voir arbre de généalogie…  

    8- Monnoie : N. f. XIIe siècle, Emprunté du latin moneta, tiré du nom de Juno moneta, « Junon qui ave...monnaie ». 

    9- Marets : Terre située en bordure du halage, après le viaduc et se situant dans l’aplomb de la rue de l’Abbaye.  

    10- Rochettes : Manoir situé en Lanvallay construit soit à la fin du 16ème siècle soit au début du 17ème siècle. 

    11- Pierre Marot : Fils de Macé Marot et de Guillemette Rolland sieur et dame du Cheminneuf en Lanvallay.Trésorier du Prieuré de la Magdeleine. Leur pierre tumulaire est aujourd’hui exposée à la Maison de la Rance.

    12- L’Audic : Peut-être Auditeur; fonctionnaire chargé de préparer les décisions dans certains tribunaux administratifs.

    13- Sels : Sur certains de ces actes notariés, les sommes dues pouvaient êtres versées en natures diverses. La gabelle, impôt sur le sel sous l’ancien régime, rendait obligatoire le fait d’acheter annuellement, pour tout sujet du roi, une certaine quantité de sel. Ici on note la présence d’un grenier à sel avec tous les bénéfices que cela suggère… 

    14- Courtil : Petite pièce de terre sur laquelle on cultivait le lin.

    15- Clerette : Pour Clair ou Claire. Une fontaine dite la Fontaine Clairette est citée dans la vallée de Bretagne surplombant la rue de l’Abbaye dans un acte notarié du 18ème siècle. (Une venelle de servitude menant à la fontaine Clairette…) Cette vallée dite de Bretagne surplombe toujours et la rue de l’Abbaye et la rue dite alors du Chemineuf, aujourd’hui la rue de la Madeleine. (Cette rue sera également appelée chemin de St-Malo et de Dol sur un plan de Garengeau daté de 1701).Cette venelle de servitude assure toujours la desserte de ce grand verger appelé depuis le 18ème siècle la « Vallée de Bretagne ». Ce verger sera la propriété en 1723 de François Asseline, époux de Perrine Guérin, dit sieur du Cheminneuf. (Note : Janne Jan, née vers 1590, épousera Olivier Guérin dit sieur du Cheminneuf ; elle est la belle sœur de Gillette Marot fille de Macé Marot sieur du Cheminneuf ci-dessus.) 

    16- Vallée et Chemin au Tier : Peut-être la Vallée de Bretagne toujours desservie aujourd’hui par cette voie de servitude laquelle desservait en 1771 et la fontaine Clairette et la vallée de Bretagne. Dans la rue de l’Abbaye n’existe qu’une seul voie de servitude et c’est cette dernière. 

    17- Nous avons sur cet acte un Courtil dit le courtil Clerette lequel est borné comme suit : Joignant d’un côté aux héritiers d’Ollivier Girard, sieur de la Vallée (vallée de Bretagne ?) par l’autre côté par le cheminau tiers conduisant de la rue de l’Abbaye au chemin menant aux Croix de Coëtquen. Nous avons à faire ici à un chemin second (trait d’union) entre la dite rue de L’Abbaye et le chemin menant sur la route de Dol et de St-Malo. Ce chemin de servitude, aujourd’hui privatif et coupé dans sa remontée par la rue actuelle du Lion d’Or, construite lors de la réalisation du viaduc, est peut-être cet ancien chemin cité ici pour délimiter le courtil de Jan Lechapellier. Si cela est, ce passage, aujourd’hui servitude, était hier une petite voie de communication ou petit raccourcit pour atteindre, à travers les hauts Coteaux, le chemin principal menant à St-Malo. 

    18- Couaquen : Pour Coëtquen, seigneurie en St-Helen. Dans l’acte de dénombrement du prieuré de la Magdeleine, acte daté de 1543, la rue de l’Abbaye est ainsi appelée : Le chemin de l’abbaye quel (lequel) conduist es (en les) Croix de Coïsquen. La rue actuelle de la Madeleine, anciennement rue de la Magdeleine ou du Chemin-Neuf n’existait probablement pas encore à la fin du 15ème siècle. Le premier sieur du Cheminneuf, portant ce titre, est Jean Marot né au début du 16ème siècle, père de Macé Marot ci-dessus dit sieur du Cheminneuf également. Il est le premier à porté ce titre ; son père et son grand-père étant tous les deux sieurs de la Meffray en Saint-Samson. Jean Marot décède le 15 mars 1581 et le titre donné à son bien bâtit, peut-être la maison actuelle assise à l’angle et de la rue de l’Abbaye et de la rue de la Madeleine, peut correspondre éventuellement à l’apparition de ce chemin de communication plusieurs fois modifié depuis dans son tracé. Seul le chemin de l’Abbaye, chemin situé dans le prolongement de la rue actuelle dite du Jerzual, permettait alors de remonter et à pied seulement, sur les hauteurs de Lanvallay et de prendre ainsi soit la direction de Rennes, située à droite de la ville de Dinan, soit la direction de Saint-Malo via la seigneurie de Coëtquen en Saint-Helen. Cette bifurcation se faisant quant à elle sur la gauche de la ville de Dinan. Il semble donc ne pas avoir eu de sortie principale et carrossable du port de Dinan par la rive droite, au port de Dinan, avant la réalisation de ce chemin appelé « le Cheminneuf ». La liaison en voiture à cheval de Dinan-Lanvallay et Lanvallay-Dinan, jusqu’au 16ème siècle, devait très probablement se faire à partir de la porte du Guichet défendant le château de Dinan, via le chemin aux Anes situé en amont du pont de Léhon. 

    19- Feufe avec de lautre : Macé Douillet héritier de Françoise Rebour veuf de Françoise Rebour (de l’autre…)

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  •  1740 

     Vente des héritages de Pierre, Janne et Marie Blondeau pour Pierre alors emprisonné au château de Dinan pour dettes civiles

     

    L'an mil sept cent quarante, le dix-neuvième  jour de mai, après midi, devant nous notaires royaux héréditaires à Dinan soussignés, ont comparu en leur personne noble homme Pierre Blondeau, sieur de la Villeménard [ce dernier est Pierre Blondeau fils, ses parents étant Pierre Blondeau père et Janne Gigot soeur de Catherine toutes deux propriétaires héréditaires du noble logis dit de la Cour de Bretagne. Pierre  Blondeau premier du nom, lieutenant de la milice de Dinan, sera aussi marchand de draps de soie et cela à l'image de son grand-père Gilles, époux de Laurence Lecourt. En les familles de Blondeau et de Porée nous trouvons ainsi deux familles lesquelles toutes deux, pendant plusieurs générations, seront "marchands de draps de soie". Cette activité professionnelle sera importante tout au long de l'histoire de la ville de Dinan puisque dès le XII siècle elle sera réputée pour ses draps citant ses drapiers oeuvrant au sein de maisons de draperie. D'ailleurs la ville de Dinan exportera ses draps jusqu'à Cadix en Espagne. La rivière de Rance lui ouvrant un accès sur la mer Dinan ainsi exportera au loin ses propres produits comme elle apportera aussi de loin tous ses besoins non produits en ses terres. Pour illustrer ce propos Christophe Lesné, né vers 1660, fils de Maurice Lesné et époux d'Hélène Jan dame de Grandchamp, capitaine de Dinan, inhumé d07/01/1703 aux Jacobins de Dinan, sieur de Pélineuc ou de Pelineuf, terre posée en la paroisse de Lanvallay, lui trouvera le jour de sa naissance au Pérou en le royaume de Lima: Sous la cinquième tombe brisée par la moitié où il y a une petite concavité, à commencer au tronc de Ste-Rose, le corps de Christophe Lené sieur de Pellineuc natif du Pérou au royaume de Lima…  D'après les écritures de certains actes de baptêmes l'arrière-grand père de Pierre premier du nom, Christophe Blondeau, sera lui "marchand" en la charnière des XVI et XVII siècles. L'était-il déjà de draps ou bien "maitre" d'autres choses ? ], demeurant à Dinan, près de la Grande Rue, paroisse et diocèse de Saint-Malo et actuellement détenu aux prisons royaux de cette ville pour dettes civiles à la requête de la Dame de Portcorvo [l'entrevue sera réalisée entre les portes de la prison du château de Dinan alors endroit "neutre"]; noble homme Jan Porée sieur de Fromentel [peut-être l'actuelle ancienne métairie de Frementel en Lanvallay] faisant, agissant et garantissant pour demoiselle Janne Blondeau son épouse à laquelle il promet ratifier le présent dans quinzaine, demeurant à leur maison de la Soudrais, paroisse de Pleudihen, diocèse de Dol, et demoiselle Marie Blondeau veuve de feu noble Jacques Porée sieur du dit nom [Jean et Jacques Porée étaient tous deux frères et fils de Jacques Porée marchand de draps de soie aussi. Leur arrière grand-père était le propre frère de Laurence Porée femme de Gilles Mouton. Celui-ci était Guillaume Porée époux en deuxième union de Gilette Bagot tous deux sieur et dame du Four Doré. ], demeurant en cette ville rue de la Mitrie, paroisse de Saint-Sauveur, les dits blondeau héritiers purs et simples de feu noble homme Pierre Blondeau sieur de la Villeménard leur père, qui [est] héritier sous et par bénéfice de la Grange-Vallée son oncle, lesquels dits sieur et demoiselles Blondeau, même le dit sieur de Fromentel-Porée, en la dite qualité ont, avec promesse de garant, ensemble et solidairement, vendus, quittés, délaissés tant pour eux que pour leurs hoirs successeurs ou cause ayant, à maître Yves Reslou sieur de la Tisonnais demeurant à Dinan, place du Marchix dite paroisse de Saint-Sauveur, ci présent acquéreur, et acceptant faisant pour au nom de leurs héritages ci-après situés aux environs du village de Tégris et de la Croix Paumelin, les tous en la paroisse de Saint-Juvat, consistant en deux sillons deux rayes de terre en pièce appelée les Bouhourdries  joignant des deux côtés à terre d'Eustache Lemée, d'un bout au chemin conduisant de Paumelin aux Croix du Paradis Douantage; trois autres sillons de terre en pièce appelée Lorgeville, joignant des deux côtés à terre des héritiers de Marie Moucet; finalement cinq sillons de terre dans un courtil appelé le Courtil du Bas, joignant d'un côté à Dominique Bougis et de l'autre au chemin du dit lieu et d'un bout à Julien Neveu, quoi que se soit ce qui en peut compter et appartenir aux dits vendeurs aux dites pièces de terre sans que néanmoins le dit acquéreur puisse inquiéter les vendeurs pour plus grand ou moins de contenant, attendu qu'ils ne sont saisis d'aucun titre concernant la propriété des dits héritages et généralement vendent et transportent les dits héritages baillis tenus prochement et roturièrement de la seigneurie de Langenenais par le grand bailliage de Saint-Juvat ou autres en dépendant, à charge d'y payer les rentes féodales ci-décrites suivant les titres de la seigneurie. La vente est faite entre parties pour la somme de cinquante livres de principale, sans vin ni commission, de laquelle somme le dit sieur Reslou, en la dite qualité, l'a présentement compté et payé en bonnes espèces trente trois livres six sols huit deniers dont le dit sieur de la Villeménard s'est saisi du consentement des autres vendeurs et en nos présence le prix sur de la dite somme. Le dit sieur Reslou en sa dite qualité s'est obligé de la payer aux autres vendeurs après l'appropriation qu'il sera tenu de faire dans le temps de la coutume au moyen de quoi les dites parties vendeuresses dès à présent se sont dessaisies, dévêtues et dépossédées de la propriété et jouissance des dits héritages et en ont saisi, vêtu et emparé le dit Reslou au dit nom et pour mettre en la réelle et actuelle possession des dits héritages. Ils ont nommé et institué pour leur procureur général et spécial Maître... et chacun le premier requis sans révocation et en outre sera le dit sieur Reslou tenu et obligé sans diminution du prix principal du présent faire et acquitter les vendeurs de la cueillette du bailliage dont relèvent les dits héritages et de payer les rentes féodales dues sur eux pour l'an dernier, quitte du passé, parce que le sieur Reslou  touchera d'avec Eustache Lemée et Jan Thomas vingt huit sols par eux dus pour la jouissance des dits héritages et libèrera les dits sieurs demoiselles vendeurs de tous frais... qui ne peuvent monter qu'à la somme de quatre livres ... à l'exécution et accomplissement  de tout ce que...se sont les dites parties chacune en ce qui le touche, même les dits sieur et demoiselles vendeurs jointement et solidairement obligés sur tous leurs biens réels et immobiliers, présents et futurs, pour en cas de défaut êtres ceux-ci saisis et vendus suivant l'ordonnance et après la lecture au long a été faite aux dites parties, elles l'ont ainsi voulu, connu, consenti, promis et juré tenir sans y contrevenir, ce à quoi nous dits notaires les y avons condamné par autorité de notre cour royale de Dinan avec soumission ici jurée, même celle de Langeninais pour procéder dans la dite juridiction de Langeninais sans exception. Fait et apporté entre les portes de la dite prison, lieu de liberté où les dites parties nous ont requis de descendre, sous les seings des dites parties chacune pour leur fait et les notres les dits jour et an. 
    Ont signé : Blondeau de la Villeménard; Marie Blondeau; Jean Porée sieur de Fromentel; Reslou, Vaugrenat et Broussais  notaires royaux . Contrôlé et insinué à Dinan le 27 mai 1740. Reçu trente six sols. 

    [la copie de cet acte a été obtenue des archives de Maitre Vaugrenat dont les minutes sont classées en la série 3 et remise par maitre Robert notaire à Dinan. Note de monsieur Jacques Fournier mon défunt père. 1989]       


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    1731. Ci-dessous la plus ancienne hypothèque de Lanvallay, hypothèque établie entre Catherine Gigot,  Janne Gigot et André Lerenec

     

    Versées par Maître Robert à Dinan, concerne un acte du vingt trois juillet mille sept cent trente et un reçu, transcrit par maître Broussais notaire royal.

    L'an mil sept cent trente et un, le vingtiesme jour de Juillet après midi, devant nous notaires héréditaires [les offices notariales notamment se transmettaient alors de père en fils elles aussi] à Dinan, soussignés, a comparu  en sa personne Catherine Gigot, demoiselle de Launay, demeurant au faubourg de la Magdelaine [Catherine Gigot semble alors habiter au port de Lanvallay en le dit noble logis ayant hier appartenu et à son père et à son aïeul. Âgée de 67 ans elle semble en cette année 1731 être en "besoin d'argent" important puisqu'elle empruntera à sa soeur Jeanne, âgée elle de 68 ans, une somme de 200 livres remboursable annuellement sur une période de 20 années. Soeur du Tiers Ordre de Saint-François, ayant été très longtemps en litige procédurier avec le prieur du prieuré du pont, cela avec ses deux autres soeurs, Jeanne et Marie, qu'elle a bien pu être la raison de ce besoin d'argent subit ? Fille de nobles gens Alain Gigot sieur des Anges et de Guillemette Rillet elle aura notamment pour oncles paternels directs Jean Gigot prestre-recteur de la paroisse de Lanvallay et Macé Gigot lui même établit au pont. Ce dernier aura pour épouse Jacquette Mesnage. Décédée le 20/06/1745, à l'âge de 81 ans, Catherine vit le jour en l'année 1664. Ses grand-parents paternels étaient Olivier Gigot deuxième du nom, sieur de la Lande, et Carize Mouton tous deux unis à Lanvallay le 30/06/1614 Olivier naissant lui le 13/06/1584; ils seront tous deux inhumés derrière le Choeur de l'église de Saint-Sauveur de Dinan en leur caveau familial par eux réalisé ces derniers ayant été possesseurs du dit logis de la Cour de Bretagne. Cité construit dès l'année 1598 le manoir de la Cour de Bretagne semble avoir été également le bien d'Olivier Gigot sieur de la Lande, premier du nom, et celui de son épouse Julienne Jan tous deux parents d'Olivier deuxième du nom ci-dessus et donc arrière-grand-parents aussi de Catherine;. En effet "un" Olivier Gigot sera cité en 1598 en un acte écrit relatif à la dite Cour de Bretagne; né en 1584 logiquement il ne peut pas s'agir d'Olivier deuxième du nom alors encore enfant adolescent...Julienne veuve sera dite "Veuve" le 04/05/1612], paroisse de Lanvallay, diocèse de Dol, laquelle pour elle, ses successeurs et cause, ayant à ce jour vendu et constitué sur Hypothèque générale de tous ses biens, réels et mobiliers, présents et à venir, pour en cas de défaut être aux Saisies et vendus suivant l'Ordonnance à noble André Lerenec ancien bourgeois de cette ville [Voir le chapitre consacré à la Grande Maison de la Croix-Verte. Ce dernier, époux de Marie Gigot soeur de Catherine sera, en effet, l'initiateur du premier relais de côches à chevaux de Dinan et sa région, relais de côches reliant alors la dite ville de Dinan à la ville de Rennes. Ce relais sera établi en la dite Grande maison de la Croix-Verte au port de Lanvallay] et demoiselle Janne Gigot son épouse [Janne était la propre soeur de Catherine], elle de lui son mari requérant, dument autorisée, demeurant à leur maison de cette dite ville, près la rue de la Chaux, paroisse de Saint-Sauveur, diocèse de Saint-Malo, ci présents acquéreurs et acceptant aussi pour eux, leurs hoirs et successeurs. 

    Savoir est la somme de dix livres de rentes, constituée à jamais au temps anciens payable par chaque an à raison du dernier vingt, à commencer le premier paiement de ce jour en un an prochain et ainsi continuer d'années en autres comme elles écherront jusqu'au franchissement ci-après.

    La vente et la constitution de la dite vente ainsi faite et pour en faveur de la somme de dix livres de rente, constituée à jamais au temps ancien chaque an à raison du dernier vingt à commencer le premier paiement de ce jour en un an prochain et ainsi continuer d'années aux autres comme elles écherront  jusqu'au franchissement ci-après.

    La vente et constitution de la dite vente faite et pour en faveur de la somme de deux cent livres que les dit sieur de Malaunay Lerenec et son épouse acquéreurs ont présentement et réellement au vu dit de nous notaire, compté et payé à la dite demoiselle de Launay Gigot venderesse [Catherine Gigot est dite venderesse au titre de son hypothèque ou de sa dette puisque elle engage par hypothèque pour cela l'ensemble de ses biens, présents et à venir, mobiliers et autres] qui l'a reçue et mise en ses possessions en espèces d'or et d'argent [les vingt mille livres d'argent] sonnant  du cours du jour et par quittance octroyée pourra, la dite venderesse, toutefois et quand bon lui semblera franchir et amortir la dite rente de dix livres et en remboursant aux dits sieur et demoiselle de Malaunay [Catherine Gigot pourra toutefois, quant elle le souhaitera, rembourser prématurément sa dette en un seul et unique versement à André Lerenec et son épouse Janne Gigot, sa propre soeur. L'histoire nous apprendra que Catherine en effet remboursera sa soeur par anticipation Catherine décédant quelques 15 années après, en 1745] et non parcellé la somme de 200 livres. Seront lors dûes tous loyaux coûts, frais et mises du présent lesquels leucés [?] les ... [mot non lu] d'icelle et les dits frais se paieront néanmoins à proportion qu'elles echerront [les frais seront eux aussi annuellement acquittés lors de chaque échéance annuelle] et se fera sans attendre le dit remboursement en même nature et hypothèque que le principal, et aucunement que la dite demoiselle venderesse serait en défaut de payement 5 années consécutives de la dite rente de 10 livres qu'elle serait diminution d'hypothèque, que venant à décédée sa succession serait refusée, ou acceptée sous bénéfice d'inventaires. Les dits sieur et demoiselle Malunay pourront l'obliger au remboursement de la dite somme de 200 livres et faire convertir le présent en obligation pur et simple. Tout ce que devant les dites parties l'ont ainsi voulu y condamné d'autorité de notre cour royal de Dinan, chez les soieur et demoiselle de Malaunay, au rapport de Broussais, notaire royal, sous leurs seings et notre controle le 23 juillet mil sept cent trente et un. Reçu 36 sols. [Suivent les signatures de Catherine et Jeanne Gigot, celle d'André Lerenec, celles des notaires Broussais et Legendre. Une signature aussi de Durosset].  

     

     

     

     


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  • 24 février 1832

     

    Vente établie entre Adélaïde-Jeanne Turpin, héritière d'Hélène Salmon son aïeule,  et Marie-Yvonne Angot veuve de feu Guillaume-Jan Této

     

    Vente établissant en la dite année 1832 de "nouvelles servitudes" grevant la Cour de Bretagne. Cette même vente cite en ses écrits les héritiers du sieur Julien Merel, de son vivant "possesseur" du noble logis de la Cour de Bretagne, et la personne de Pierre  Rémond alors charron en la dite cour de Bretagne et propriétaire d'icelle. Bien acquis par Marie-Yvonne Angot, veuve Guillaume-Jan Této, [Marie-Yvonne Angot et Guillaume-Jan Teto tous deux possédaient déjà un droit de servitude sur la dite Cour de Bretagne par leur propre immeuble sis au 29 rue de la Madeleine, immeuble que Guillaume-Jan Teto reçu héréditairement de ses père et mère Jan-Guillaume Této et Janne née Arot. Ce même immeuble Jan-Guillaume Teto et Janne Arot sa femme le recevront tous deux du sieur de la Touche Jan Salmon. Jan-Guillaume Této sera dit "fabricant de tuiles sur le port de Dinan et Janne Arot sa femme quant à elle  "marchande de cuir. En la dite année 1832 Marie-Yvonne Angot, alors veuve, n'habite point ou plus cet immeuble  puisqu'elle réside alors "place du Marchix" en Dinan. Jean-Guillaume Této ici cité, père de Guillaume-Jan Této lui aussi ici cité, sera le fils de Guillaume Této et Janne Briand Guillaume ayant été de son vivant l'un des deux "trésoriers" de l'église du prieuré de la Madelaine en ce quartier assis. Janne Briand son épouse sus-nommée eut pour père Olivier Briand lequel, charron de son  état, fut le même Olivier Briand qui ici même en cette dite Cour de Bretagne sera le tenant de sa petite forge lorsque la dite Cour et elle même seront tous deux vendus en 1732 par Catherine au sieur Pierre Baguelin . Ce dit immeuble sis au dit n°29 dans son intérieur était AUSSI en effet desservi par l'escalier interne au noble logis de la Cour de Bretagne. Tout laisse en effet supposer que lors de la mise en commun de cette dite "cage d'escalier que le dit noble logis et le dit immeuble sis au dit n°29 appartenaient alors tous deux aux mêmes propriétaires. Nous affirmons en effet cela  dans la mesure ou le RDC de ce même immeuble n'était point quant à lui desservi par la dite cage d'escalier mais directement depuis la grande salle du RDC du dit noble logis]  d'Hélène Salmon alors veuve du sieur des Aulnays Christophe Leroux. Celui-ci fut de son vivant le "régisseur" de Monsieur le Marquis de Coëtquen et l'un des plus riches propriétaires terrien assis en le quartier de la Madelaine du pont à Dinan. Par l'acquisition des biens décrits ci-dessous, acquisition  faite en provenance de la dite Hélène Salmon, la Dame Angot, déjà propriétaire du dit immeuble sis au dit n°29, deviendra ainsi "aussi" propriétaire du jardin surplombant au midi le cellier du dit sieur Remond assis lui en la dite Cour de Bretagne.  Ce cellier en effet est toujours aujourd'hui délimité à son nord par le dit jardin de la veuve Této qui le surplombe.

     

     

     

    1832. Vente Jeanne Turpin et Marie Angot veuve Této1832. Vente Jeanne Turpin et Marie Angot veuve Této

     

     

     

     

     

     

     

     

     Ci-dessus à gauche la grande maison centrale aux menuiseries marrons fut la maison nommée "la Maison Neuve" en 1775. Elle sera construite au lendemain de la mort de Pierre Salmon survenue en 1774.

    Elle était le bien de Christophe le Roux qu'il l'avait fait édifié peu de temps auparavant. La petite maison de droite, à la porte bleue, datée dans l'une de ses pierres de l'année 1756, fortement modifiée depuis, fut leur première maison acquise celle-là. Elle sera le 18/04/1832 vendue par Yvonne Turpin, petite-fille héritière de Christophe le Roux, maison qui sera achetée par Marie-Yvonne Angot alors veuve de Guillaume-Jean Této. En 1834 la dite madame Teto sera aussi en possession de toute la dite "Maison Neuve". Cet ensemble sera avant 1844 revendu par la dite veuve Této à François Moncoq celui-ci en étant propriétaire pour la matrice cadastrale de 1844. Comment François Moncoq est-il entré en possession de ce même ensemble ? Sur la photographie de droite se profile la dite venelle de servitude laquelle desservait avant 1733, cela depuis la Cour de Bretagne,  les jardins des héritiers Mouton-Gigot, Poré et Blondeau.

     

     

    L'acte de vente du 24/02/1832

    24/02/1832. Par devant Ange Alberge et son collègue, notaires à Dinan département des Côtes du Nord, soussignés furent présents Dame Adélaïde Jeanne Turpin et François Bertin son mari, chirurgien, pour l'autoriser demeurant au bourg commune de Saint-Jouan des Gerets [Madame Hélène Salmon époux de Christophe le Roux des Aulnais était vivante en 1801. Née en Lanvallay le 20/04/1743, Hélène se mariera à Lanvallay le 12/02/1760 et décédera à Lanvallay le 04/06/1826. Son père et sa mère furent Pierre Salmon et Hélène Lemée lesquels furent tous deux fermiers généraux du Prieuré et cela pendant plusieurs baux. Hélène mourra donc à l'âge avancé de 83 ans quand son époux lui décédera plus jeune, le 12/02/1789 âgé de presque 50 ans. Ils auront tous deux pour enfant Hélène-Thomasse Le Roux laquelle prendra pour époux Gervais Turpin; de cette union naitra Adélaïde-Jeanne Turpin laquelle, le 24/04/1832 vendra la maison de feux ses parents mais aussi celle de feux ses grand-parents lesquels étaient les dits Christophe le Roux et Hélène Salmon. L'ensemble des maisons Le Roux des Aulnais-Salmon seront divisées entre les différents successeurs Adelaïde-Jeanne Turpin ayant reçu de sa mère Hélène-Thomasse Le Roux la dite maison datée de 1756 située à l'extrémité de la venelle de servitude desservant la dite Cour de Bretagne, celle-là qui sera vendue le 24/04/1832 à la dite Veuve Guillaume-Jan Teto née Marie-Yvonne Angot. Pierre le Roux dit l'Aisné, oncle de la dite Adélaïde, lui entrera en possession du grand corps central aux dites menuiseries couleur marron.Il deviendra maire de Lanvallay].  Lesquels ont par ces présentes avec garantie de tous troubles évictions, hypothèques et autres empêchements, vendu et transporté en pleine propriété : A Dame Marie Angot, veuve du Sieur Guillaume Této vivant de ses revenus, demeurant en cette ville de Dinan, place des Cordeliers, à ce présente, acquéreur et acceptant : Une maison située sur le Chemin neuf à la Magdeleine, commune de Lanvallay, près de Dinan, ayant sa façade vers occident [le port de Dinan a son nord lequel, orienté vers l'aval de la rivière de Rance, était dirigé vers Saint-Malo de L'Isle ; le sud ou le midi de ce fait est dirigé vers la commune de Léhon, l'est ou orient vers la commune de Lanvallay et l'ouest couchant ou occident sur les hauteurs de la ville de Dinan, aux Combournais] consistant en un embas avec caveau en dessous de l'escalier, ayant porte et ouverture de boutique sur la rue ou Grande-route [l'actuelle rue de la Madeleine hier le Cheminneuf], un premier étage composé d'une chambre et cabinet, la chambre servie par une porte au derrière, à l'orient sur le jardin et par une autre porte avec escalier intérieur au nord avec une sortie sur l'allée couverte ci-devant mentionnée [cette porte aujourd'hui est murée cela empêchant tout accès directe netre le dit premier étage et la dite allée couverte], une chambre et un cabinet au second étage avec grenier au dessus. Un jardin au derrière et midi de cette maison ayant deux portes ouvrantes l'une au nord sur la cour de monsieur Pierre Leroux l'Aisné où est le puits commun, et l'autre au midi.Enfin une autre maison à orient du dit jardin, autrefois servant d'écurie, composé d'une embas, une petite chambre au dessus éclairée de deux fenestres, l'une à l'occident sur le jardin, l'autre à l'orient sur la propriété de monsieur Le Roux l'Aisné, la quelle fenestre ouvrante continuera de subsister, grenier au dessus avec droit à l'égout à l'orient sur le terrain de Le Roux l'Aisné, tout ce que dessus se tenant, joignant du nord, avec mitoyenneté de pignon à la maison de monsieur Le Roux l'Aisné, avec mur privatif depuis la maison de ce dernier jusque y compris la porte ouvrante près du puits; et ensuite mitoyen à cour et bâtiment du dit sieur Le Roux Aisné, avec droit de passage tant pour le service de la maison et du jardin et pour puiser de l'au au puits par l'allée couverte de la maison du dit sieur le Roux Aisné [la dite allée couverte appartenait de fait au grand logis central] et à laquelle est une porte fermante sur rue ou chemin [cette porte est inexistante de nos jours] droit au puits à charge d'entretenir par moitié. Au midi du dit jardin est une autre porte pour se rendre sur la voie publique par une ruelle de un mètre huit centimètre de large étant entre partie de ce jardin et celui du sieur Resmont, charron, communiquant à la cour de ce dernier et des enfants Merel, pour passer et repasser par la dite cour et portail de ceux-ci conformément au partage du dix huit octobre mil sept cent soixante quinze passé entre Pommeret et Lefranc alors notaires à Dinan, y controlé le même jour. Cette propriété [la maison ici étudiée] joint encore d'orient la cour et bâtiment Le Roux, d'orient encore et partie midi, avec mur mitoyen à terre de madame Veuve Denoual Du Plessis, ensuite du midi à maison du dit sieur Resmont auquel sont les murs, vers occident à la petite ruelle séparée par un mur dépendant du jardin, de retour vers midi au bout de la dite ruelle le magasin et maison du dit sieur Resmont auquel le mur appartient, moins celui en face de la dite ruelle où se trouve la porte et jusqu'au mur et du surplus vers occident à la rue ou grande route. Et généralement les dits biens ainsi qu'ils se contiennent et comportant avec leurs circonstances, avec leurs égouts, mitoyennetés, objets privatifs, servitudes apparentes et non apparentes, droits actifs ou passifs, sans réserve de même enfin qu'ils appartiennent à la dite dame Adélaïde-Jeanne Turpin et qu'elle avait le droit d'en jouir comme lui convenant de la succession de feue dame Hélène Salmon veuve Christophe le Roux son aïeul maternelle, décédée à Lanvallay le quatre juin 1826. En vertu des partages testamentaires des 09/11/1821 et 16/11/1824 au rapport du dit Alberge, enregistré les 13 et 14 juin 1826 et suivant que les dits biens décrits à... du 20/10/1821, annexé au premier acte ci-dessus mentionné. Pour la dite dame acquéreur être en plein et entière propriété de ce jour des dits biens, les prenant dans l'état où ils se trouvent, comme à en jouir le jour de la St-jean Baptiste prochain, continuant le bail existant, sauf à prendre tel qu'elle verra bon être avec le locataire [Adélaïde Turpin vivant avec son mari François Bertin au bourg de St-Jean des Guerets cette maison était donc louée. La vente se fit alors que cette maison comprenait en son sein un locataire madame veuve Tetot n'étant pas obligée de reprendre le dit locataire cela au regard des clauses de la vente ici étudiée] acquitter les contributions du premier janvier dernier et à l'avenir quitte du passé. Cette vente est faite pour la somme de quatre mille quatre cent francs en numéraire, que les sieur et dame vendeurs ont déclaré et reconnu avoir touché et reçu de la dite dame acquéreur, à la quelle ils consentent bonne et valable quittance. Dont acte: Fait et passé à Dinan, en l'étude du dit Alberge ce jour treize avril mil huit cent trente deux et après lecture faite, les parties ont signé avec nous dits notaires, signé sur la minute Marie Angot "veuve Této"; Bertin née Turpin; F.Larère et Alberge notaires. Enregistré à Dinan, le dix huit avril mil huit cent trente deux, follio 150, recto cases 6 etc.Reçu pour vente deux cent quarante deux francs pour cautionnement résultant du mari vendeur, vingt deux francs et pour décimes vingt six francs quarante centimes. Signé : Prigent. Mandons ey ordonnons à tous huissiers, sur ce requis, de mettre ces présentes à exécution, à tous commandants et officiers de la force publique d'y prêter main forte lors qu'ils en seront légalement requis, à nos procureurs généraux et à nos procureurs près les tribunaux de première instance d'y tenir main, en foi de quoi nous avons fait sceller ces présentes, dont la minute [l'acte de vente ou l'acte présent]est demeurée au dit Alberge, notaire soussigné. Transcrit littéralement sur l'expédition de l'acte par moi conservateur soussigné : Prigent. Arrêté les 24 et 25 avril 1832.


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