• Lanvallay

    2009

    La féerie du Port Josselin.

     

    Cliquez sur ce lien pour regarder le diaporama consacré à cette promenade

     

     

     

    Le Port Josselin

     

    Le Port Josselin

     

     

    La Promenade du Port-Josselin 

      

     

    (Cliquez sur le lien ci-dessus en tête de chapitre pour avoir accès au diaporama complet de cette promenade. Merci) 

     

     

    Durée : 2 heures ½ - 3.00 heures .

    Le départ : Il peut se faire soit devant la mairie soit depuis l’aire de repos dit des "Abreuvoirs" située à la sortie droite de Lanvallay, sur la RN 176, en direction de Saint-Piat ou de Dol de Bretagne.

    Itinéraire : Grillemont – La Landeboulou - Le Port Josselin – le Saut à la Puce – Chantoiseau – Saint-Piat - Retour sur les Abreuvoirs par la Touche Carcouet...

    Difficulté : Moyenne

     

     

    Le Château de Grillemont :    http://lanvallayhistoire.eklablog.com/la-terre-noble-de-grillemont-a25439720                                 

    Pour se rendre à cette ancienne noble demeure, ou château, il faut prendre un peu plus haut, sur la gauche, la 1ère petite route communale menant à la Landeboulou. Cette voie seconde, depuis l’ancienne métairie du Réhanet, ferme hier bien du chasteau, longe la très belle propriété de Grillemont et son château. Cette propriété hier seigneuriale est cité dès l'année1540. Elle est alors le bien de messire Gilles Du Fresne dit "sieur de Grillemont". La façade orientale de ce château, façade côté cour, a été  très fortement modifiée dans les toutes premières heures du 19ème siècle (comme peuvent l'attester les Armories en mi-partie présents sur la façade sur cour. Elles sont en effet composées des Armes et des Serizay et des Urvoy de Saint-Mirel. Ainsi Clémentine Serizay de Grillemont, héritière de Grillemont, prendra pour époux Adrien-Marie-Joseph Urvoit de Saint-Mirel à Lanvallay en l'année 1824; de cette union descendent aujourd'hui les actuels propriétaires. Adrien sera anoblit par lettres patentes le 30/03/1816. De nombreux vieux châteaux furent ainsi modifiés dans leur intérieur et dans leur façade afin de pouvoir adapter ces anciennes et nobles constructions à l’architecture nouvelle de ce même siècle). Le derrière de cette noble bâtisse (le pavillon originel probablement édifié lui au plus tard au 16ème siècle), partie originelle ou première surplombant la Rance du haut de sa forêt, présente quand à lui un aspect très différent et beaucoup plus ancien il est vrai. Deux petites tourelles agrémentent cette façade située près d’un à pic boisé au bas duquel serpente l’ancienne Vieille Rivière, méandre aujourd'hui presque asséché de la Rance. Sur la façade principale remarquez les Armoiries des Serizay lesquelles se situent au dessus de la cage de l’escalier central (Écartelé : aux 1 et 4 d'azur à la fleur de lys d'argent en coeur, accompagnée de trois roses d'or, posées 2 et 1; aux 2 et 3 d'argent à trois guidons de gueules). La famille Serizay, laquelle au 19ème siècle comptera parmi ses enfants un maire de Lanvallay, (la mairie de Lanvallay, dans un acte notarié rédigé dans la seconde moitié du 19ème siècle, est désignée comme ayant son siège au château de Grillemont) fut propriétaire de ce château dès 1580. Cela se fera par l'intermédiaire notament de Hardouine Serizay, dite Dame de Grillemont, laquelle est aussi sera citée sur un acte de baptême comme témoin le 07/02/1616. Comment cette noble terre, château compris,  passa entre 1540 et 1580 des mains du dit Gilles Du Fresne à celles des dits Serizay ?  Ce noble et ancien château est toujours aujourd’hui le bien de cette très ancienne et noble famille au travers des enfants de feue madame Aimé, née Le Fer de la Gervinais, apparentée Serizay. La propriété de Grillemont était, jusqu’à hier, très grande puisqu’elle étirait ses terres depuis la Rance jusqu’à la route actuelle de Normandie englobant, en autre, l’ancienne métairie du Réhanet située en bordure de la route menant à Dol. Les droits de successions et les ventes successives ont depuis divisé cette noble terre laquelle cependant reste encore aujourd'hui une très belle propriété. Avant d'aborder Grillemont remarquez, dans une pierre du grand mur délimitant les jardins de la route de la Landeboulou, la date de 1618. Nous pensons que cette date peut correspondre à une période pendant laquelle certains travaux paysagés furent apportés au château  et cela avant la grande transformation de sa façade principale sur cour. Ce château ne se visite pas mais se regarde très bien au travers de la grille de son entrée. On peut admirer, depuis la Vieille Rivière et au-delà des arbres, la vieille façade et les deux toutes petites  tourelles de cette belle et ancienne demeure seigneuriale laquelle possédait alors droit de moyenne justice. Cette partie originelle du chasteau fut-elle édifiée par le dit Gilles Du Fresne sachant que la terre de la Landeboulou sera citée dans un acte dès le début du 12ème siècle ? Face à la cour d'honneur, situé de l'autre côté de la rue, se présent à vous l'un des plus beaux arbre de notre commune; c'est un magnifique châtaigné. Son tronc, multi-centenaire, est l'un des plus importants de toute notre région. On ne peux que regretter sa "non classification".

     

     

    La Landeboulou et son château :                                                                         Sur notre gauche,  à l’extrémité nord de ce très beau château, un petit chemin tortueux nous permet de redescendre à travers  bois ou sous-bois sur la vieille rivière et le port de Lanvallay. Continuons cependant tout droit. Nous arrivons ainsi à la Landeboulou, terre très ancienne en effet elle aussi. Cette terre, laquelle aujourd’hui est assise sur la commune de Lanvallay, est citée très tôt dans notre histoire locale et cela dès la seconde moitié du 11ème siècle, au plus tard au tout début du 12ème siècle. Cette citation fut produite lors de la fondation du prieuré du Pont de Dinan, fondation religieusement prononcée devant témoins entre 1074 et 1100 par Olivier 1er seigneur de Dinan. En effet, auprès de ce grand seigneur breton, est cité parmi les différents personnages importants alors présents, qu’ils soient religieux ou autres, la présence de Picot de Landa-Boilot. Peut-on faire ici un rapprochement entre ces deux appellations ? (Landeboulou, Landa Boilot). Très probablement. Toujours est-il que la terre dite de la Landeboulou (ou Lande-Boulou sur certains actes anciens écrits) comprend un ensemble de petites maisons anciennes dont certaines datent de la seconde moitié du 17ème siècle le tout accompagné et d'un château et d'un manoir lui beaucoup plus ancien. L'ensemble des dites "petites maisons" semble devoir être d'anciens biens tous tenus en metayage relevant très tardivement et du château de Grillemont et du château de la Landeboulou. Certaines d'ailleurs, pour ne pas dire la plupart, appartiennent encore à l'un ou à l'autre de ces deux châteaux. Un grand ensemble "seigneurial" se détache ainsi sur la droite. C’est le château dit de la Lande-Boulou, propriété actuelle des enfants de feue madame Wood-House, née de Blaye, bien au 18ème siècle des familles "Serizay - Guerin de Tourville" comme peuvent l'attester les Armoiries présentent sur la façade originelle.  L'ensemble originel premier fut très fortement modifié puisque toute une aile en effet sera dans la fin du19ème siècle rajoutée dans l'axe du 1er manoir. Cette aile récente, la plus petite par la taille, est toute la partie droite du château. La partie la plus ancienne de ce château est toute la grande partie située à la gauche de cet ensemble. Cette partie comprend le corps originel et l’ancienne entrée principale, aujourd’hui fermée, ainsi que les différents anciens bâtiments ou dépendances tous situés en bordure de la route. Avant d'être l'objet de son agrandissement en la fin du dit 19ème siècle, probablement par  les "Cacqueray Valmenier - Blanchard de la Buharaye",  la partie originel du 18ème, en fait un "manoir ou maison de maistre",  trouve t-elle ses premiers possesseurs au travers des Serizay seigneurs de Grillemont ?   Le château de la Landeboulou  passera en effet, à la fin du 19ème siècle, en la possession de Mr Théophile-Marie-Gabriel-Camille de Cacqueray-Valmenier  qui épousera à Nantes Berthe-Françoise-Marie-Josèphe Blanchard de la Buharaye. Il en seront en effet possesseurs en l'année 1896, année en laquelle nait au château leur fille Yseul. Celle-ci, Yseul e Cacqueray de Valmenier, prendra elle pour époux à Lanvallay, le 06/01/1925, Emmanuel de Blay de Gaïx. De cette union naitra Marie-Louise de Blay de Gaïx qui elle prendra pour époux Hilary Leigton Woodhouse tous deux décédés en Lanvallay respectivement en 2017 et 2015. Ne se visite pas.

     


    Le manoir de la Landeboulou

    Un grand pigeonnier élève ici son dôme vers le haut du ciel et cela dans l’enceinte d’une jolie cour. Celle-ci contient un très beau ancien manoir que nous pensons avoir été édifié "fin 16ème siècle - début 17ème siècle". C e pigeonnier seigneurial contient à l'intérieur un peu près 400 boulins, autant d’emplacement pour les pigeons. On comptabilisait 2 pigeons par hectare de terre, cela donne environ une surface de 200 hectares de terre seigneuriale pour cette seigneurie soit un carré imaginaire de 2km au carré, le nombre de boulin étant de fait proportionnel à l’importance de la  seigneurie. Sur le derrière de ce manoir se remarque une tour d’escalier externe à 3 côtés, laquelle présente un très joli aspect s’étirant sur les champs ; une ancienne grande fenêtre, protégée par de forts et vieux barreaux, amplifie encore d’avantage l’aspect seigneurial de cette ancienne et noble bâtisse. La terre de Lande-Boulou, sur laquelle sont toujours assis ces deux très belles propriétés, est citée, à la fin du 16ème siècle. En effet le très beau manoir ci-dessus cité est alors la propriété de Guillaume Legault (né vers 1580 celui-ci fut nommé procureur et greffier au présidial de Dinan et avocat du roi à Dinan aussi, il fut également l’Econome de l’hôpital de Dinan en 1614) et de Denise Marot Sieur et Dame de la Landeboulou (le bas de la rue de l'Abbaye  montre aujourd’hui la pierre tumulaire de Macé Marot, Sieur du Cheminneuf et de Champguerard, lequel fut le frère de Denise Marot ci-dessus et le cousin direct de Raoul Marot des Alleux lequel ouvrit les portes fortifiées de Dinan aux troupes armées du roi Henry IV). Possédant "colombier seigneurial" cette terre seigneuriale cependant est citée dès la 1ère moitié du 16ème siècle, en 1533. Le propriétaire de cette terre noble est alors Jehan Guytton né vers 1500 lequel est présent sur l’acte de baptême de Jéhanne Guytton, "Demoiselle de L’Echapt" en Léhon autre terre seigneuriale appartenant elle aussi à cette noble famille. Cet acte est important puisqu’il confirme ainsi la présence, au tout début de ce 16ème siècle, d'une grande famille seigneuriale importante, les Guyton,  laquelle se partage ainsi la propriété de terres très étendues, terres assises donc et en Léhon et en Lanvallay. Cet ensemble de bâtis, manoir et colombier, ne se visite pas mais se regarde depuis le chemin de la Landeboulou.

     

    Le Port Josselin :                                                       

    Après être passé devant l’ancien puits de la Landeboulou situé sur le côté gauche de la route, ancien chemin vicinal, laissons à droite le prolongement de la route laquelle remonte vers la ferme du Domaine et descendons sur notre gauche, vers la rivière de Rance, où commence un contrebas boisé du plateau Côtissois surplombé de terres cultivées. Elles  étendent toutes leurs longueurs en direction de Saint-Piat dont notamment la dite terre de Champguérard ci-dessus citée. Un mince chemin forestier se présente très tôt sur notre droite. Le prenant nous descendons alors les yeux pleins d’images vers la rivière de Rance. Nous suivons l’amorce d’un sous-bois celui-ci appartenant au château de la Landeboulou. Nous longeons ainsi un grand champ bordant  la rivière proche; sa terre est lourde et toujours travaillée. Nous nous enfonçons avec entrain dans une tiède pénombre. Des arbres vieillis et penchés enjambent en certains endroits, souvent dans des courbes endiablées, certains passages rendus de ce fait plus sombres; notre marche devient alors beaucoup plus prudente. Nos regards découvrent ainsi en ces lieux une multitude de troncs cassés ou meurtris. Ils effleurent très souvent la rivière laissant ainsi disparaître, dans des eaux très peu profondes, des ondes éphémères lesquelles sont autant d’empreintes végétales de tout un monde ici se terminant. La tranquillité  en ce lieu toujours  s’inspire et cela qu'elle que soit la saison de l’année. l’Automne, par ses feuilles jaunies, laissent crisser nos pas, le printemps quant à lui, jeune saison toujours impatiente, motive ses jeunes feuilles colorées à envahir rapidement les branches hier encore dénudées par le seul hiver. La rivière ici est omniprésente et très proche malgré certaines de ses surfaces pour toujours envasées. Et si ce chemin se révèle souvent être un dédale à poursuivre il nous faut cependant le continuer pour découvrir, tapis dans ce monde, toutes les aspirations de la nature. Sur l’autre rive de la rivière, aménagée celle-ci en halage, s’étire dans un long tracé une large ligne rectiligne et monocorde ; c’est le chemin du Dimanche. Son cheminement facile amène le promeneur au port du Livet en la Vicomté sur Rance. Au bord de cette rive, l’été il est vrai, il y a très souvent beaucoup de monde qui se promène d’un pas léger toujours tranquille. Mais de vous à moi j’aime mieux notre petit chemin tortueux qui lui nous offre, au travers de ses détours et de sa grande solitude, tout un monde tranquille et retiré. Si le halage longeant les terres hautes de Taden ne tarde pas à s’ouvrir sur l’ancien port de la Providence, notre chemin ne tarde pas à déboucher quant à lui au port Josselin, ancien passage à gué gallo-romain.  Par sa seule présence, en des temps anciens et très anciens, ce passage à guet permettait au chemin de Lestra, ancienne voie gallo-romaine, de franchir en cet endroit la rivière (lestra provient du mot Strada lequel désignait alors une route construite et entretenue) . Celle-ci, sortant au nord-ouest de Corseul, franchissait ici même aux ports de la Providence et de Josselin les hauteurs de Saint-Piat. Si elle reliait ainsi Corseul à Avranche, via la route de Dol, elle reliait  aussi Corseul à Rennes via Saint-Pierre de Plesguen (le port Josselin et le port de la Providence sont deux anciens petits ports fluviaux, aujourd’hui disparus, situés tous deux en vis-à-vis et positionnés en contrebas du bourg de Taden. A l’époque gallo-romaine, les marchandises, transportées par voie de mer depuis Vannes, étaient ici descendues et acheminées depuis ce point de décharge par voie de terre jusqu’à Corseul ou Rennes. Sur la plaine de Taden, et au plus près de la rivière, plus de 10 sites gallo-romains ont été  répertoriés dans les années 1970 ainsi qu’un petit temple à colonnes jumelées. Il était situé à droite dans le tournant de la descente menant à la cale. Le port Josselin et celui de la Providence furent très probablement précédés par un Vicus ou bourg gallo-romain important établi près de ce passage à gué. Une ancre à bateaux, ci-dessus photographiée, réalisée dans du granit et ayant un poids de 105 kg pour 88cm x 50cm, a été trouvée ici même au siècle dernier. La ville de Corseul était également reliée à Rennes par une seconde voie. Elle quittait Corseul pour passer devant le temple de Mars, franchissait la Rance au point géographique de l’actuel Léhon, gravissait les pentes du plateau aujourd’hui Côtissois pour arriver à la hauteur de l’actuel bourg de St-James en Tressaint. Elle poursuivait ensuite son chemin sur le plateau côtissois en passant par la Croix des Chesnots, puis Saint-Nicolas, le hameau du Gué-Parfond et, une fois rencontré la voie en provenance du Port-Josselin, elle franchissait le point géographique du Meseray afin de mieux se diriger vers Redon, aujourd’hui Rennes, via l’actuel ville de Saint-Pierre de Plesguen...). Le port Josselin et son chemin d'accès, son passage à gué,  n’existent plus aujourd’hui. Il ne s’offre à notre regard ici même que l’image d’un très grand goulet, vestige de ce que hier fut ici. Ce goulet est désormais toujours empli d'une nature très sauvage. L’ancienne voie de Lestra n'existe plus en effet. Elle a été ici entièrement abandonnée depuis de longues années déjà incorporée qu'elle fut dans un domaine privatif.  Ce chemin très ancien, maintenant effacé, était encore à la fin du 19ème siècle  "entier et pratiqué"  comme le montre les plans napoléoniens de 1844.

     

     

    Le Saut à la Puce :                                                           

     Il nous faut laisser "Port Josselin" à notre gauche  après avoir franchit un petit pont de bois fait de traverses et de rondins cloués. Sous ce grand goulet, partiellement envahi par une vase perpétuelle, se cachent encore sous plusieurs centimètres quelques vieilles pierres de l’ancien passage à gué du chemin de Lestra (ces pierres anciennes furent longtemps martelées par le bétail qui venait s’abreuver ici; lentement enfoncées dans un sol toujours mou et humide elles ne sont plus visibles aujourd’hui). Laissons donc maintenant de côté ce monde ancien rendu à la nature et poursuivons notre marche en gravissant dans le bois la continuité de notre chemin. Il se  se révèle, sur une courte distance heureusement, très pentu et d’un accès relativement difficile. Le sentier cependant ne tarde pas à déboucher, toujours sous la frondaison des arbres, à l’extrémité de champs cultivés et étendus au dessus desquels, toujours, se dessine la couleur du temps quel qu'il soit. Nous longeons ainsi blés ou maïs la rivière s'écoulant en contrebas. Elle se laisse souvent apercevoir dans les percées du sous-bois malgré la présence de denses branchages ici toujours multiples. Ainsi apparaissent à notre droite les terres agricoles de Champsguérard, puis se sont celles qui s'approchent des limites de Saint-Piat (Macé Marot, sieur du Cheminneuf et frère de Denise Marot ci-dessus citée, dite "Dame de la Landeboulou", était également à la fin du 16ème siècle le Sieur de Champsguérard en Lanvallay. Nous avons ici une famille honorable très importante laquelle par unions multiples était propriétaire, leurs membres réunis, de toute une partie des terres de Lanvallay. Elles s’étiraient donc depuis le port de Dinan jusqu’à l’entrée de Saint-Piat, alors en Pleudihen. L’épouse de Macé Marot, Guillemette Rolland, était, quant à elle par sa mère 3janne Ferron" , la petite-fille de Julien Ferron seigneur du Chesneferron en Calorguen; mais elle était également la petite-fille de Bertranne Ferré, Dame de la Garraye en Taden. Son père Roland Roland, dit "sieur des Croix et de la Croix-Verte, sera propriétaire, avec son épouse Janne Ferron dite "Dame des Salles", de l’ancien château de Lanvallay aujourd’hui  disparu lequel était positionné au dessus des Salles, au Rocher). Continuant notre chemin de sous-bois nous  arrivons maintenant devant une petite terrasse naturelle, à notre gauche, laquelle est séparée de l’à-pic surplombant la rivière par une bordure de buissons épineux. La vue à cet endroit est vraiment magnifique. La Rance étale tout son bleu et son immense lacet d’eau invite tous les regards à le poursuivre dans son long cheminement ; nous nous sommes posés au Saut à la Puce. Nos yeux découvrent ici, plongeant  dans le loin, la longue plaine étendue de Taden sur laquelle se dessine, noyés sous la ligne de l’horizon, son église et son haut clocher. Un peu plus haut, en amont, on peut apercevoir également l’avancé rocheux de l’Eperon Barrée celui-ci étant assis sur la commune de la Vicomté sur Rance, tout près du bourg du Châtelier. En contre bas, sous la pointe de nos pieds, s'étire Chantoiseau réserve naturelle et grande vasière, hier marnière. Elle formait au 19ème siècle par sa seule présence la Muraille de l’Oeuvre. Tout au long de 19ème siècle on  retira ici même les éléments minéraux nécessaires pour amender les champs chez nous trop acides. La vue à ce même endroit est vraiment très belle. C’est aujourd’hui le domaine de l’Oiseau, des canards sauvages et des cormorans dont les silhouettes noires parfois se déhanchent au sommet d'une multitude de pieux en bois. Ils servent tous à délimiter dans l'eau de la rivière le seul passage possible des bateaux gros ou petits. La Rance aussi en cet endroit est toujours peu profonde. La vase est omniprésente dans ces eaux et elle oblige donc un  balisage qui dessine ainsi sur l’eau un long chemin continu en pointillé. Nous poursuivons notre promenade entre les genets et les mauvaises herbes. Ces dernières donnent cependant en été une variété de couleurs très différentes, propres aux unes et aux autres. Il y a la couleur violette du chardon, le blanc laiteux de la jeune fleur de l’ortie, la couleur jaune beurre qui n’appartient qu’au seul bouton d’or. Il y a ici tout un ensemble de colories toujours amplifiées soit la lumière du jour,  souvent ensoleillé, soit par la présence ouatée de quelques nuages laiteux assombrissant éphémèrement le temps . Au travers de ces chaudes couleurs, qu'elles soient estivales ou automnales, on appercevra toujours en contrebas, perçant le sous-bois,  la frayère hier réalisée dans cette ancienne marnière. Prolongeant notre pas dans l'ombre  projetée par les arbres nous descendons lentement vers la Rance rejoindre son eau et ses ondes. L'ancienne grande marnière est à gauche. A droite, où ici aussi commence la commune de Saint-Helen, est assis un vieux moulin à marées cité dès 1811 sur les premiers plans cadastraux  napoléoniens (ce moulin était également alimenté à marée basse par le ruisseau de Sainte Suzanne, aujourd'hui le "Gué Parfond", ruisseau en provenance des hauteurs côtissoises de Lanvallay). Ce moulin, déjà transformé  en maison d’habitation avant 1844, année en laquelle furent réalisées les seconds plans cadastraux  napoléoniens,  prend alors sur ces mêmes plans le nom de "Chantoiseau". Le moulin de la Falaise, puisque tel est son nom premier en la dite année 1811,  arrêta en effet définitivement, et par obligation toute son activité professionnelle bien avant 1844.  Cela  lui fut "techniquement imposé" suite à la réalisation en 1832, au port du Livet, du barrage et de l'écluse du Châtelier  (Ce barrage fut réalisé afin de pouvoir empêcher la remontée des eaux fortes lors des grandes marées ici toujours violentes et causant des inondations à répétition. Le maintien de ces eaux en leur "stabilité fut un obstacle "technique" pour le bon fonctionnement de ce moulin à marée lequel intenta aussitôt une procédure en justice. Malheureusement il la perdit). On peut toujours marcher sur son ancienne petite digue, ou retenue d'eau. Elle retenait hier, sur la droite, dans un grand bassin désormais toujours verdoyant, les eaux du  ruisseau de Sainte-Suzanne. Ce dernier prend sa naissance en notre commune, à la frontière de la forêt de Coëtquen et en la Mare des Epinettes située dans la lande du Mezeray. De là ce ruisseau passe ensuite au derrière du château de la Vairie, hier en Saint-Solen, aujourd'hui en Lanvallay, puis il traverse le hameau du Gué-Parfond avant de poursuivre sa descente vers le manoir de Bois-Fougères afin de pouvoir rejoindre Saint-Piat, tout près du château de la Guerche. Il abandonne son premier nom au pied de cette ancienne école professionnelle et de la Noë Collet ou Gué Parfond, il devient le ruisseau de Sainte-Suzanne tout en passant sous la RN 2176. Après le franchissement de la digue du moulin de la Falaise tourner à gauche, sitôt le moulin dépassé, faites 100 mètres et vous arriverez alors dans un tout petit havre de paix assis lui en Saint-Helen. Tout de suite sur votre droite s'ouvre un tout petit chemin forestier; celui-ci vous amènera à l’Éperon barré de la Vicomté sur Rance.  En ce tout petit havre de paix , noyée dans  les roseaux et sous le regard d'une petite barque laissée en cet Eden tout au long de l’année, se détache une nouvelle perspective sur Chantoiseau. Se profile ici aussi, toujours au loin, le long chemin de halage toujours droit et rectiligne, long chemin balisé, et aussi la très belle cale de Taden si souvent emplie de pécheurs. Revenez ensuite en arrière afin de repasser sur la dite petite digue, et ainsi contournez sur sa droite l’ancien réservoir asséché du moulin; Saint-Piat vous attend en haut. Vous êtes maintenant sur une petite route récemment gravillonnée, sa remontée est calme et légère. A la sortie de son unique lacet vous seriez passé hier devant une ancienne maison abandonnée, maison depuis peu entièrement disparue. Sur votre gauche un tout petit chemin apparaît de suite. Prenez-le. Il va vous mener au travers de la petite forêt de Saint-Piat vous invitant à rejoindre rejoindre le ruisseau de Sainte-Suzanne et de suivre partiellement son cour. Il   vous approchera au plus près du moulin abandonné de la Becassière. Celui-ci est assis sur les terres privées de son château et ne se visite pas. Revenez ensuite en arrière afin de retrouver le petit chemin gravillonné. La remontée vers Saint-Piat est légèrement poussiéreuse mais qu’importe, vous êtes déjà sur le chemin du retour…

     

    Saint-Piat                                                                                                           Ainsi vous entrez en Saint-Piat, bourg assis hier en Pleudihen, aujourd’hui assis en Lanvallay. Son ancienne chapelle n’existe plus (En 1835, sur une Ordonnance royale laquelle porte sur l’exercice de la pêche fluviale au profit de l’état, un ordre est donné ce dernier autorisant l’aliénation des restes de la chapelle de Saint-Piat à la Fabrique de l’église de Lanvallay ; la chapelle est alors présentée comme étant en ruine). Ce bourg possède sa proche page d’histoire ainsi qu’un ancien manoir devenu ferme, et une ancienne ferme noble aussi. Le manoir (aujourd’hui la grande ferme de mr Marcel Aimé, ferme située à gauche, en venant de Lanvallay, ferme ) était en 1669 en la possession de deux frères seigneurs, Louis et François Hubert de la Massüe, tous les deux seigneurs de la Massüe et de Saint-Piat. Ils étaient descendants directs d’Hubert de la Massüe né vers 1135 en la paroisse de Saint-Piat. Hubert de la Massüe nait vers 1135 et il embrasse très tôt la vie religieuse. Aussi, plus tard, est-il nommé Abbé au monastère de Clairemont situé proche de Laval. En 1184 il est choisi pour prendre possession du siège épiscopal de Rennes. En 1185, on confie à sa seule autorité les sceaux du duché de Bretagne. Le 11 décembre 1198 il meurt et il est ensuite inhumé dans sa cathédrale de Rennes (Sous le règne du roi Richard 1er d’Angleterre il prend sous sa protection le jeune héritier du duché de Bretagne alors encore enfant, Artur, neveu du roi d’Angleterre, lorsqu’il refuse au dit roi Richard la garde demandée de son neveu. En 1196 Herbert est choisi parmi les différents évêques de Bretagne afin d’aller demander réparation à Richard pour l’enlèvement de Constance de Bretagne, mère d’Artur, duchesse de Bretagne, que le roi retenait prisonnier au château de Saint-Jacques de Beuvron; il obtiendra peu après  un traité lequel sera jugé acceptable. Le jeune héritier fut nommé, dans la continuité de cet accord, duc de Bretagne avant qu’il soit assassiné sur un ordre donné par son autre oncle, Jean sans Terre roi d’Angleterre, frère héritier du défunt Richard Coeur de Lion). La remonté légère de Chantoiseau terminée nous débouchons au devant de Saint-Piat. Ici se trouve la grande route de Normandie laquelle permet de rejoindre Dol de Bretagne puis Avranches depuis Dinan. Nous la laissons cependant de côté et nous passons par la petite esplanade située à notre droite, cette partie étant beaucoup plus sécurisée car non ouverte à la circulation. Les champs de Bel-air étirent leurs terres à notre droite tout en entourant le débouché de l’ancienne voie romaine de Lestra ci-dessus expliquée Des morceaux de Tegulae (la tuile romaine) ont été ici trouvés dans différents champs et l’archéologie aérienne moderne a permis de visualiser l’implantation de plusieurs enclos tous édifiés très probablement vers le 4ème siècle avant J.C (l’âge du fer étant relativement géographique, il est naturellement très élastique et donc difficile à asseoir ici. Près de certains de ces enclos des haches à douilles ont été en autre trouvées. A l’époque de l’âge du fer la notion de l’argent n’existait pas encore et donc la monnaie non plus ; les achats se faisaient par Troc ou échange et pour ce faire, des objets portés en collier autour du cou permettaient de réaliser ces échanges. Certains de ces objets étaient de petites haches dites à douille creuse). Le chemin de Lestra débouchait en cet endroit et formait ainsi une intersection principale laquelle reliait ainsi Corseul à Avranches via Dol. (Plusieurs enclos, tous de l’âge du fer, ont été également répertoriés sur la commune de Lanvallay. Trois enclos dont 1 site gallo-romain ont ainsi été répertoriés à Bel-Air puisque l’un est associé à de la Tégulae ; 3 enclos aussi à Pelineuc, 1 enclos à la Ville es Oliviers, 1 établissement romain a été vu également aux Champs Hingant, 1 enclos à Saint-Nicolas, deux enclos quadrangulaires ont été révélés aussi à la Landeboulou et nous même nous avons cette année découvert, près de la voie vicinale reliant et Bois-Fougères et le Mezeray, un site gallo-romain sur lequel nous avons trouvé une quantité importante de Tegulae ainsi que des tessons de poterie dont l’un assez beau il est vrai. Nous devons aussi citer un site important de poterie et de Tégulae trouvé près du ruisseau de Sainte-Suzanne à la Guerche, ce site s’étire sur une surface de 340m x 250 m. Tressaint n’est pas en reste non plus puisque près de l’église ont été trouvés de la tégulae et des fragments d’enduits peints. Au Puits-Harel, à 100 mètres du précédent site, des structures maçonnées ainsi que du mobilier ont été également trouvés. Les sites étant toujours, d’une façon naturelle, réutilisés, certaines constructions gallo-romaines furent ainsi bâties sur l’emplacement d’anciens enclos de l’âge du fer ; cet ainsi que nous pouvons trouver, sur une même surface, et des enclos entremêlés et du mobilier gallo-romain ). L’ancien chemin de Lestra disparaît au-delà de ce croisement routier effacé qu'il fut par les voies goudronnées et leur bitume noir. Traversons la route de Normandie.

     

     

    Gileau - la Touche Baude

    Nous allons ainsi poursuivre  notre retour en la direction de la Touche Carcouët. Un peu plus haut sur la gauche, à l'intersection de rue de la Châteigneraie et de l'impasse de la Fontaine exactement, s'assoit l'ancienne terre noble du Gileau et sa maison de Maistre qui furent le bien vers 1550 de messire Pierre Nicolas et d'Hardouine Hamon sa femme. Né vers 1535 Pierre sera nommé "Greffier d'Office" à la Cour de Dinan; de son petit manoir il ne reste que d'infimes petits détails. Un peu plus haute sur la gauche, toujours sur le chemin de la Touche-Carcouet, après les Portes, se dresse le château ou malouinière  de la Touche-Baude, ou de la Touche-Ferron, ou encore de la Touche Dutertre lui aussi très proche, est beaucoup plus grand. Celui-ci sera au tout début du 18ème siècle le bien de François-Joseph Baude qui sera anoblit en 1713 par sa charge royale de "secrétaire du roi.  François-Joseph fera construire en 1724 en Saint-Malo intra-muros, avec sa belle soeur Pélagie-Celeste Picot, le très bel hôtel particulier toujours existant aujourd'hui sis au n°1 de la rue d'Asfeld. Puis ce château deviendra la propriété du marquis de Châteauneuf de la Noë, Etienne-Auguste de Vieuville, avant de devenir au 19ème siècle le bien de la famille Ferron. En ce même 19ème siècle il deviendra ensuite le bien de la famille Dutertre d'où les appellations successives données à ce même château. En 1924 ce sont Jean-René-Marie-Raymond Juin de la Baisse et son épouse, Germaine de la Motte Rouge qui en prennent possession. Colette-Marie-Madeleine-Christiane de Juin du Baisse, leur enfant, prend pour époux monsieur le comte Jean-Marie-joseph Canaux comte de Bonfils. Monsieur le comte décédera en son dit château le 05/02/2007. Le château il y a peu appartenait encore à ses enfants. Après avoir pu admirer ce beau château depuis la rue retournons légèrement en arrière pour prendre la première à gauche, puis encore la première à gauche afin de rejoindre la ferme de la Petite Touche et la dépasser. A l'extrémité de cette rue tournez légèrement sur votre droite pour poursuivre sur le centre ville. Continuant laissez le premier chemin qui se présente à votre droite et qui lui mène à une ferme. Au delà de ce chemin d'accès privatif un champs. Longeant ce champs à l'extrémité de celui-ci se présente alors à votre droite un tout petit chemin en creux, dit usuellement  "chemin creux", chemin bordé des deux côtés d'arbres et de chênes séculaires.

     

    Le chemin creux

     Cette double rangée d’arbres délimite un ancien chemin vicinal lequel, hier, parmi tant d’autres chemins, desservait lui aussi toute une partie du haut plateau côtissois. La plupart de ces chemins ont tous été avalés par les voies de communications actuelles ou, à défaut de l’avoir été par ces dernières, ils ont tous disparus pour la plupart effacés soit par le remembrement ou soit par l’oubli tout simplement. Ce chemin creux débouche très peu après sur une petite route pour mieux continuer. Donc traversez la route et continuer ce petit chemin creux. Vous êtes dans la dernière ligne droite de votre promenade puisque ce même petit chemin vous ramène aux Abreuvoirs desquels vous êtes un peu plus tôt parti.

     

     

    Jean Pierre 

     

     

     

     

     

     


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  • Télécharger « Arbre de généalogie de l'ascendance de Geoffroy 1er seigneur de Dinan »

     

     En le Poudouvre ou en le Pays entre les eaux fut fondé il y a très longtemps 

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

     la seigneurie de Dinan ...

     

    Ci dessus la carte géographique du Poudouvre ou la seigneurie de Dinan laquelle plus tard sera divisée en deux parties distinctes redistribuées entre deux frères, Olivier II et Alain 1er de Dinan,  tous deux héritiers de cette même  seigneurie par leur père Geoffroy 1er de Dinan. Nous voyons très bien sur cette même carte d'implantation géographique que la paroisse de Lanvallay, située en l'évêché de Dol et au delà la rivière de Rance, ne relevait aucunement de la seigneurie de Dinan mais géographiquement de la seigneurie de Dol-Combourg celle-ci étant délimité à l'Est par la dite rivière de Rance et au Sud-Est par la frontière la séparant de l'ancienne forêt antique laquelle en ce point géographique relevait quant elle à de la seigneurie de Dinan-Sud. L'histoire des premiers seigneurs de Penthièvres, présents en le pays de Dol,  est presque indissociable avec les ldendemains ayant suivis la création de la seigneurie de Dol-Combourg.

     

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

     Plan représentant la vicomté d'Aimmon 1er époux de Roianteline

     

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

    Partie de la rue du four banal et l'enclave de l'ancien cimetière du prieuré. Gravure réalisée à la pointe sèche, deuxième moitié du 19ème siècle.

     

     XI siècle

    L'Origine de la fondation du prieuré du Pont à Dinan

     et de son église hier nommée Sainte Marie de Magdelaine

     

     

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    Avant propos...

    Le prieuré du Pont à Dinan sera jusqu'en 1642 lui aussi tenu respectivement entre plusieurs mains respectant en cela le principe pyramidale de la féodalité. Pour illustrer cela le roi Louis XIII en 1641en sera le "premier maitre" quand le "prieur commendataire de Saint-Florent", souvent personnage noble tournoyant assez prochement du roi, lui en sera le second. Ainsi en 1a dite année 1641 Michel Bouvart, Premier Valet de la Chambre du Roi, lui sera le dit prieur de notre dit prieuré. Prieur d'icelui, bailleur de ce fait, Michel Bouvard en confira "la gestion économique" à un "fermier-preneur"  celui-ci, troisième main, prenant en bail les revenus du dit prieuré ayant alors à sa charge la gestion des fermes propres à ce même prieuré. En 1642 sera ainsi fermier, ou plutôt fermière du revenu temporel du prieuré, Laurence de la Haye alors veuve du feu sieur des Vieilles -Navière en Evran, Guillaume de Serville, cette dernière ayant aussi pour devoir de rétribuer financièrement, cela par rapport au revenu même de l'ensemble des fermes, le moine obédiencier, quatrième main, celui-ci résidant en les murs mêmes de notre prieuré. Ainsi du mois d'aoust 1641 au mois de septembre 1642, successeur de Charles Dsetampes rappelé par Saint-Florent, sera ici même "moine obédiencier" Jean Bellefille celui ci ayant pour charge la seule gestion "spirituelle" du dit prieuré et de son église; Jean Bellefille, cela suite à un profond désaccord l'ayant opposé et au recteur de Lanvallay et à la dite Laurence de la Haye, sera démis de ses fonctions pour fautes graves et sera aussi le dernier moine obédiencier de notre dit prieuré. La liste des moines obédienciers ayant été présents en les murs de notre prieuré comprend des vides sidéraux; tout au long de ses mêmes vides la gestion spirituelle de la dite église sera elle alors reprise par le recteur ou curé du moment attaché à la paroisse de Lanvallay aidé dans sa tache que  celui-ci sera et par son subcuré et par son chapelain ces trois derniers eux relevant directement de l'évêque de Dol. Ainsi en la dite année 1642 sera le recteur ou le curé de la paroisse de Lanvallay Jean Vaugrenatz celui-ci ayant respectivement pour subcuré et chapelain et Guilllaume Sanczon et Guillaume Patin. Le recteur de l'église paroissiale de Lanvallay est présent en les B.M.S. établis en l'église du prieur de la Magdelaine du pont à Dinan dès l'année 1594 celui-ci de fait gérant déjà dès la fin du XVI siècles les différentes déclarations B.M.S. faites au sein même de notre dit prieuré du Pont. Accusés de tous les pêchers du monde les différents "moines obédienciers" seront au lendemain de 1642 pour la plus part d'entre eux démis de leur fonction; à ce titre Jean Bellefille sera pour nous notre "dernier" moine obédiencier présent ici même en notre dit prieuré.

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    Le prieuré Sainte Marie-Magdelaine [Nous pensions à tors que ce prieuré ne fut nommé ainsi que dans le courant du 16ème siècle et notre erreur pu être effacée par l'aide apportée dernièrement par monsieur Claude Bonnier lequel nous a transmis une charte par lui traduite et citant pour la première fois les Saints noms de notre église aujourd'hui disparue. Ces noms à l'origine étaient au nombre de trois et l'Histoire cependant ne ne souvient que de celui de Marie-Magdala.    Cette charte fut réalisée au lendemain même de la fondation du prieuré puisqu'elle fut rédigée avec forte certitude avant l'année 1138, année en laquelle Jean, alors évêque de Saint-Brieuc, disparaitra pour toujours de tout acte écrit.                   Appelé dans tous les actes jusqu'au XVI siècle "le prieuré du Pont à Dinan" son église prieurale cependant possédait donc dès son édification, laquelle fut réalisée vers 1100, le patronyme de Marie-Magdelaine, cela en autre, placée qu'elle était sous sa Sainte protection aussi. Cet acte réalisé avant 1138 et mentionnant les saints noms protecteurs de notre église prieurale fera en ce blog l'objet d'un chapitre personnel. Il faut toutefois noter ici que le prieuré et son église avaient chacun une appellation distincte laquelle leur était propre et individuelle puisque le prieuré jusqu'au XVII siècle s'est toujours nommé quant à lui "le prieuré du Pont à Dinan. Voila toutefois le passage écrit de cette charte mentionnant donc dès les premières années du XII siècle l'un des 3 saints noms protecteurs de notre église aujourd'hui à jamais effacée :  ...itaque monachi ecclesiam in honore Beate et Sancti Marie-Magdalene...rajout de texte fait le 30/04/2013] est très intimement relié à l'histoire même de la naissance de la famille seigneuriale de Dinan laquelle apparait qu'au début du 11ème siècle quand Goscelinus de Dinan sera cité pour la première fois. Cela fut fait en effet en 1039. Nous ne pouvons pas effectivement étudier la naissance de ce prieuré sans approcher de très près l'origine de cette famille ce prieuré ayant été voulu et érigé à la seule demande de l'un de ses enfants. Dès la seconde moitié du 9ème siècle, la peur de la fin de monde se manifeste et cela bien avant l'approche du 2ème millénaire; les invasions normandes ayant très probablement été l'un des facteurs principaux à l'apparition de cette très grande peur. Le Cartulaire du monastère de Redon comprend en effet un nombre très important de chartes religieuses toutes relatives à cette même peur et cela dès la seconde moitié de ce même 9ème  siècle. De nombreuses terres seront ainsi offertes cela notamment à l'abbaye de Redon laquelle, créée en 832 par le moine Convoyon, obtint une terre vierge offerte par le machtiern Ratuili; ce personnage, petit-fils du machetiern vannetais Iarnhitin, nous l'avons déjà rencontré dans un chapitre précédent.                                                                Après la naissance du 2ème millénaire, dans ses toutes premières minutes, la plus part des terres offertes afin de permettre l'édification de monastères ou de prieurés le furent dans un but premier et principal, celui de permettre, devant Dieu, le rachat de l'ensemble de ses propres fautes commises ainsi que celles de sa propre famille. Il est vrai que la fondation par les seigneurs de la plupart de ces établissements religieux a toujours amené très tôt la création de bourgs mais il vrai aussi que la raison première de ces mêmes seigneurs a bien été la possibilité de pouvoir religieusement racheter devant Dieu l'ensemble des fautes commises hier ses parents ou au présent par soi même. Ce fut l'une des raisons, en autre, de la fondation de notre prieuré lequel contient en son début cette phrase: Noscant presentes et posteri, quoniam Goffredus de Dinam, pro relaxatione peccatorum suorum, et uxoris suȩ, et filiorum suorum, et omnium parentum suorum, dedit sancto Florentio, et monachis inibi Deo servientibus...  Traduction :Que le présent et la postérité apprennent comment Geoffroy de Dinan pour se liberer de ses péchés et de ceux de son épouse, ceux de ses hommes et ceux de ses enfants et de ceux de ses ancêtres a donné aux moines de saint-Florent lesquels en ce lieu servent Dieu...)

     

    A la fin du 10ème siècle la seigneurie de Dinan n'est toujours pas née. Haimon ou Ammon 1er du nom, lequel dans une charte est présenté comme étant le gouverneur (Il n'existe aucune charte présentant Ammon comme étant vicomte. Seule cette charte, laquelle le présente comme étant le maitre des enfants du duc  Geoffroy, existe et le cite. Aucune autre charte ne le présente en dehors de celle-ci. Son épouse Roianteline, à l'inverse de son époux, est citée plusieurs fois et présentée comme étant vicomtesse. Ce titre donné à Roianteline implique probablement le fait que Aimmon, son époux ait été lui aussi Vicomte. Le nom de cette vicomté n'a jamais été cité non plus. La position des différentes terres hérités par l'ensemble de ses enfants a permis cependant de positionner géographiquement cette même vicomté entre les eaux citées ci-dessous.) des enfants du duc Geoffroy fils de Conan, né vers 975, est alors le vicomte de toute une partie du nord du duché de Bretagne laquelle se trouve être comprise, de l'ouest à l'est, entre les eaux de la rivière de l'Arguénon et les eaux de la rivière de Couesnon cette dernière étant, en cet endroit du duché, la frontière naturelle séparant partiellement le duché de Bretagne de celui de Normandie. Au sud, la seigneurie d'Haimon vient buter contre les restes de l'ancienne grande forêt antique et, au nord, elle vient se terminer sur les bords de la mer. La charge militaire vicomtale d'Haimon s'étire ainsi sur toute une partie de l'ancienne Domnonée et comprend, de ce fait, les évêchés de Dol et d'Aleth.                                       Haimon le Gouverneur et son épouse Roianteline, dite vicomtesse dans une charte de l'abbaye de St-Georges de Rennes (Roianteline est présentée par certains historiens comme ayant été vicomtesse de Dol, notamment par Dom Pierre Hyacinthe Morice en 1742 dans son impressionnant ouvrage consacré à Histoire de la Bretagne, mais cela cependant sans aucune charte écrite puisse venir, par son existence, corroborer ce propos), ont ainsi pour enfant Haimon 2ème  du nom lequel héritera de la charge vicomtale en tant qu’enfant aîné probable d'Haimon et de Roianteline (Elle est dite fille de Riuuall dans une charte de donation). Roianteline et Haimon ont d'autres enfants, bien sur, dont Goscelinus ou Josselin et Junguené lequel, en tant qu'archevêque de Dol, sera l'un des plus grands prélats de son temps et aussi l'un des plus grands conseillers du duc Alain III de Bretagne, fils de Geoffroy. Grand seigneur temporel possédant tout le Régaire de Dol, cela en tant qu'archevêque de Dol, Junguené sera assez puissant pour détacher de ce même Régaire, appartenant à l'église de Dol, une terre avec laquelle il créera une nouvelle seigneurie qu'il offrira ensuite à l'un de ses frère, Riwallon dit Chevre-Chenu. Celui-ci, placé ainsi sous la bannière protectrice de Saint-Samson, (Il faut faire attention ici au simple fait que Roianteline était l'héritière d'une partie de cette même terre assise près de Dol. Il est donc possible d'envisager le fait que Junguené donna cette terre à Riwallon son frère, non pas en la détachant du Régaire de Dol en tant qu'archevêque mais en tant que possesseur de cette même terre et cela par droit d'hérédité) Saint-patron de l'archevêché de Dol, deviendra seigneur de Combourg avec un devoir de protection militaire dû à son frère Junguené seigneur archevêque. Grand seigneur militaire par sa charge vicomtale, Haimon 1er  semble être aussi possesseur de ces mêmes terres sur laquelle s'exerça sa charge seigneuriale. Après son décès, effectivement, nous pouvons voir cette grande partie de l'ancienne Domnonée déposée entre les mains de ses différents enfants. Haimon II mort sans héritier légitime il nous semble, le pays de Dol est ainsi transmit à son neveu Jan 1er de Combourg lequel, par son père Riwallon, hérite aussi de la seigneurie de ce nom. Toutes les terres situées à l'ouest de cette seigneurie vicomtale, c'est à dire celles qui sont enfermées entre les eaux de la rivière de l'Arguenon et celles de la rivière de Rance, sont ainsi quant à elles déposées entre les mains de Goscellin donnant, par ce fait même, naissance à la seigneurie de Dinan. (Pour l'historien Auguste Du Paz, ces mêmes terres auraient été déposées entre les mains de Bertrand, lequel Bertrand serait le véritable fils unique d'Haimon II. Neveu de Goscelin de Dinan, Bertrand aurait hérité de son père, Haimon II, les terres du Poudouvre et aurait donné ainsi naissance à Olivier 1er de Dinan lequel, dans ce cas seulement, serait alors son fils héritier et non pas celui de Josselin de Dinan ce dernier n'ayant eu pour Auguste Du Paz aucune descendance. Reprendre cet acte dans la rubrique Les Seigneurs de Dinan). Toutes les terres comprises entre la rivière de Rance et la mer, terres butant sur la seigneurie de Dol seront, quant à celles-ci, toutes données à Salomon l' enfant naturel d'Haimon. Roianteline était donc magnanime... Ces terres données à l'enfant bâtard donneront ainsi naissance à la seigneurie du Guarplic laquelle comprendra notamment Saint-Coulomb, Aleth et Cancale, toutes situées en bords de mer. L'ancienne seigneurie de Châteauneuf aussi fera partie intégrante de cette terre reçue par l'enfant laquelle terre très tôt s'appellera " Le Clos Poulet".        Avec Goscelinus de Dinan apparait donc pour la première fois le nom de la seigneurie de Dinan; cependant Josselin n'a laissé dans notre histoire régionnale aucune trace importante à l'inverse de ces deux frères Haimon 2ème du nom et Junguené; son nom apparait toutefois dans quelques chartes religieuses.             Son petit-fils, Geoffroy 1er de Dinan, sera à l'origine de la fondation de notre prieuré appelé dès ses premières heures "le Prieuré du pont à Dinan". Peut-il y avoir eu une autre raison, que celles déjà citées ci-dessus, ayant pu contribuer, elle aussi, à la fondation de notre prieuré du Pont à Dinan ?

     

    Jean Pierre fournier

     

     

    Note :

     Ci-joint ci-dessus, le lien pour télécharger la généalogie ascendante de Geoffroy de Dinan.

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

    Acte de décès d'Alain Aubry prêtre de Lanvallay: Vénérable et discret messire Alain Aubry prestre décédé hier muny de ses sacrements a esté inhumé dans l'église de la Magdeleine du Pont à Dinan, la cérémonie faite par monsieur le recteur de Tressaint en présance de ses frères et soeurs  et de plusieurs autres parents et amis le 5 novembre 1710. Vincent Rouaux recteur de Lanvalay  (Discret messire Vincent  docteur de Paris sieur recteur de la paroisse de Lanvallay)

     

     

    Les origines du prieuré du Pont à Dinan

    Acte de décès de Jan Gigot prêtre de Lanvallay de 1659 à 1705: Noble et discret prestre messire jan Gigot vénérable recteur de cette paroisse qu'il a gouverné en qualitté de recteur pendant 46 ans environ décédé hier matin après avoir les sacréments a ete inhumé dans le Coeur de l'église paroissiale du dit Lanvallay la ceremonie faitte par le prestre messire Pierre Rolland venerable recteur et doyen de Saint-Carné en presance des souz signantz et autres lequel sieur recteur de Lanvallay agé d'environ soixante dix sept ans à ce jour vingtiesme juillet mil sept cent cinq. Signent en autre Jan Faucher recteur de Tressaint et Guillaume Legault prestre-recteur de Saint-Samson.

     


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  •   La fondation du prieuré du Pont à Dinan

     

     

    1070-1118

     

     

    La fondation du prieuré du Pont à Dinan possède plusieurs chartes la charte originelle ayant été très tôt "recopiée". Ainsi il existe de nos jours des "copies manuscrites " réalisées au XVII siècles notamment dont certaines comportent plusieurs parties absentes. Le CNRS d'Orléans, "domaine des chartes",  a pu lui nous livrer une copie de la charte elle originelle...Au travers de sa lecture nous allons "essayer" de comprendre quelques unes des raisons mêmes de la fondation du prieuré du Pont, fondation voulue par Geoffroy 1er du nom seigneur de Dinan cela vers 1100. Cela va se faire en essayant de jeter un regard neuf et sur les témoins alors présents en ce jour et sur son "contexte" même.

     

     

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                        Transcription complète d'Auguste Du Paz. XVII siècle.

     

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

    Page n°1 de la Charte originelle de la fondation du prieuré du pont à Dinan en le Cartulaire du prieuré de la Magdelaine, Cartulaire que nous avons personnellement acheté au CNRS d'Orléans, département des chartes anciennes. Cette charte originelle fut transcrite par les Blancs-Manteaux. 

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                  Page n°2

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                              Page n°3

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     Goffredus de Langan ou Geoffroy de Langan, moine de Saint-Florent de Saumur cité ici présent et cela en tant que témoin, sera aussi cité dans une autre charte religieuse datée celle-ci, une charte religieuse concernant la donation de la terre de Lande-Huan,  (terre sise près de Combourg proche de l'actuelle ville de Langan, canton de Bécherel. Gaultier de Langan ou de Lanrigan son frère sera lui aussi témoin de plusieurs chartes religieuses. Cette terre fut donnée à Adam par Jean de Dol, alors seigneur d'Adam), terre qu'Adam fils d'Urvoy donna lui également aux moines de Saint-Martin le Grand, cela au travers des moines de Saint-Florent, cette même donation devant permettre l'édification elle aussi d'un bourg nouveau et de son église. Toutefois cette donation fut en ses premières heures contestée par Guillaume dit l'Ismaélite (La période du moyen-âge vit en effet l'apparition de tout un ensemble de nouveaux bourgs lesquels prirent vie autour de l'édification de prieurés ou de monastères ainsi que de leurs églises respectives; il s'agit ici de Guillaume seigneur de Tintiniac dit aussi l'Ismaélite. Donoald père de Guillaume seigneur de Tintiniac se vit confier par l'abbesse de Saint-Georges de Rennes, vers 1060, l'édification du château de Tinténiac. Sa petite-fille Noga, fille de Guillaume l'Ismaélite, prendra pour époux Gelduin de Dol, seigneur de Dol et fils de Jean 1er de Dol et de Basilie de Fougères. Jean 1er de Dol étant lui même parent de Geoffroy de Dinan l'union établie entre les seigneurs de Tinténiac et les seigneurs de Dol uni de ce fait aussi les seigneurs de Tinténiac aux seigneurs de Dinan) cette contestation retardant probablement la venue même des moines. Geoffroy de Langan, dit parent de Guillaume l'Ismaélite, interviendra avec sagesse dans cette discorde afin de permettre la reconnaissance par son parent supposé de cette même donation, reconnaissance laquelle fut faite en 1085, le 3ème des nones de mai (les Calendes correspondent au 1er jour du mois, les Nones correspondent au 7 ème jour du mois, les Ides le 13ème jours. Ici l'évenement eu lieu le troisième jours après les Nones de mai soit le 10 mai 1085). Cela fut fait avant le départ de Guillaume lequel se rendit peu de temps après au château de Hédé afin d'assister le duc Fergent dans sa médiation de reconciliation Geoffroy de Dinan et Guillaume l'Ismaelite étant alors tous deux seigneurs politiquement divisés. Cette charte assoit par elle même approximativement l'édification du prieuré du pont de Dinan vers 1085, et cela avant 1118 puisque l'année 1118 est l'année en laquelle décèdera le Maître Abbé Guillaume de Saint-Florent, Maître Abbé témoin principal lors de la fondation du dit prieuré du pont à Dinan. Geoffroy de Langan parait donc dans plusieurs chartes religieuse; à ce titre il sera également témoin d'un accord établi entre l'abbé de Marmoutier et Geoffroy vicomte de Porhoet, frère d'Alain et de Josselin de Porhoet, quand Geoffroy confirma à la dite abbaye de Marmoutier le don des meubles que fit feu son frère Josselin à la même abbaye de Marmoutier.

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont

                                                            Page n°8

     

    Charte de la fondation du prieuré du pont à Dinan par nous retranscrites :                                          

    Noscant presentes et posteri, quoniam Goffredus de Dinam, pro relaxatione peccatorum suorum, et uxoris suȩ, et filiorum suorum, et omnium parentum suorum, dedit sancto FLORENTIO, et monachis inibi Deo servientibus in eodem castro quod vocatur Dinam, vel in castellaria ejusdem castri, ad pontem de Rentia loca ad molendina facienda, vel in alio loco, ad tot quot facere voluerint. Et ad caput pontis, unum pratum quod suum erat proprium,  ubi bella fieri solebant. Et duodecim denarios, de unaquaque navi, ex quacumque parte  venerit mercibus honerata, sive applicuerit in burgo monachorum, sive ex alia parte castri. Et terram quandam modo arabilem, quȩ olim pro pratis habebatur, sub eodem castro. Et  meiteriam unam, cum rustico, et messe, et bobus. Et si homines illius aliquid dimiserint predicto sancto,  in aliquo loco, sine aliquo precio quod inde habeat, concessit. Et quicumque voluerit habitare in burgo monachorum similiter. Rivallonus autem Rufus frater Goffredi de Dinam, dedit predictis monachis  in valle juxta castrum, terram ad faciendam ȩcclesiam, et ad domos monachorum, et ad burgum  faciendum solidam et quietam sine omni consuetudine quȩ alicui persolvatur, exceptis monachis. Et quecumque merces venales sive per terram sive per mare in burgum monachorum advecte uerint, consuetudines tantum monachis persolvent. Hoc donum concesserunt, Orio uxor Goffredi et filii ejus videlicet Oliverius, Alanus, et alii. Testes qui huic dono affuerunt, Willelmus abbas Sancti FLORENTII, in cujus manu hoc donum factum est cum cultello Guihenochi monachi, Goffredus de Langan, Donatus, Rainaldus filius Eudonis, Willelmus Judeus, monachi Sancti Florentii. De famulis monachorum, Benedictus camerarius, Paganus mariscallus, Albertus cocus, Lambertus Bigotus, Herveus filius Anscherii. De militibus ejusdem castri, Radulfus vicecomes, Haimo filius Guihenochi, Guido Gobio, Goffridus de Ferraria, Grafio, Picotus de Landa Boiloc, et alii multi.  Postea tulit illuc domnus abbas Willelmus reliquias de sancto Mevenno et sancto Judicaele et aliis sanctis, quas cum tripudio magno suscepit tam Goffredus quam populus de Dinam. Et dedit Goffredus gratia susceptarum  reliquiarum domno abbati Willelmo ad opus monachorum apud Dinam conversaturorum piscariam suam  a ponte de Rentia usque ad molendinum monachorum de Lehone, sicut ipse habebat illam solidam et quietam, presentibus et assentientibus Rivallono fratre suo, atque Alano filio suo, presentibus etiam monachis, Donato videlicet, Goffredo de Langan, Guihenocho, Rainaldo filio Eudonis. Deinde Goffredus de Dinam dedit Sancto Florentio, et Willelmo abbati, et suis monachis, terram  juxta pontem de Dinam in qua fuit virgultum Orguenne uxoris Goscelini, cum vinea quȩ in ea  erat, et omnem terram juxta mensuram ejusdem virgulti usque in fluvium Rentiȩ, concedentibus omnibus qui eo die illam tenebant, Ansgerio scilicet de Ponte, Ansquetillo filio ejusdem, et Gorhanno genero ejus, et Maino filio Guihenoci, de cujus feodo terra supradicti virgulti erat, et hoc etiam  concedente Rivallono, de cujus feodo erat terra quȩ data est monachis juxta idem virgultum. De hoc sunt testes ipse Goffredus de Dinam, Alanus filius ejusdem, Rivallonus Rufus, Rio filius Roaldi, Barbot  vicarius et duo filii ejus, Gorhannus, et Jarnogonus, Goffridus filius Goffridi de Ferraria, David filius Breselli de Sancto Sollemni [nous faut-il lire ici la première forme écrite de l'ancienne commune de Saint-Solen aujourd'hui en Lanvallay? Au XV siècle sera ici présente, cela en les anciennes terres de la Vairies toujours sises aujourd'hui en Saint-Solen, la famille seigneuriale de Breseillac], Ricardus filius Rivalloni nepos Guihenoci monachi, Symon archidiaconus, Quinvaredus decanus, Radulfus Bili, Lebertus filius Malorei, Eudo filiaster Ansgerii, Berhaudus de Lanvava [et non pas de Danharia. Peut-on ici faire un rapprochement avec les premiers seigneurs de Lanvalei ? Au regard de l'histoire des dits premiers seigneurs de Lanvalei il semble que cela soi non...], Guinemerus  Grossinus, Alvualt, Arnaldus de Labuciaca [ou de la Boussac terre hier relevant de la seigneurie de Dol], Goffredus Ricoldus nepos Rainaldi, Urvoius filius Rotberti.

     

     

    Ci-dessus en images voici l’acte originel de la fondation du prieuré du Pont à Dinan. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de le mettre dans son intégralité. En effet, la traduction de cet acte que nous pouvons trouver dans l’œuvre colossale de Dom Morice, laquelle œuvre est déposée dans les fonds de la bibliothèque de Dinan, est incomplète. Il est vrai qu’il ne manque que quelques phrases ; néanmoins ces dernières sont importantes puisque les premières lignes manquantes, par exemple, sont relatives aux raisons même de l’édification de ce prieuré ; à savoir la rémission de tous les péchés commis par Geoffroy de Dinan et l'ensemble de ses parents, enfants et ancêtres compris et ceux de ses hommes aussi (N'ayant point étudié les antiques coutumes de la Bretagne insulaire, moins soucieux d'ailleurs qu'on l'est aujourd'hui de connaitre la langue, les moeurs, les institutions des vieux âges, Dom Lobineau ne se fit pas plus de scrupule que la plus part de ses confrères de scinder les textes qu'il livrait à l'impression. De là des coupures on ne peut plus regrettables et qu'on aurait peine à s'expliquer si l'on  ne se rappelait combien le point de vue des historiens du XVIIe et du XVIIIe siècle différait du nôtre. Aurélien de Courson de la Villeneuve dans son livre intitulé : Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne, livre édité en 1863).

    Défrichant les terres, agrandissant souvent leur domaine sur la forêt proche, dans leur ensemble la plus part des prieurés, abbayes et monastères bénédictins ont toujours favorisé l’apparition d’un bourg avec la venue d’un premier noyau d’individus lesquels venaient se greffer au plus près de ces établissements religieux. Ainsi, dans cet acte, quelques mots manquants repositionnés nous expliquent que Geoffroy de Dinan accordait aux moines de ce prieuré, par cette charte, certains avantages relatifs à tout individus souhaitant volontairement venir s’établir auprès de leurs bâtiments conventuels, que cela soit à l’intérieur même de ce nouveau bourg dit aux moines ou bien à l’extérieur, au plus près de leur place. La volonté manifeste de Geoffroy de Dinan de vouloir créer ou d'agrandir un bourg, peut-être déjà en train de naitre, est renforcée dans cet acte par ces quelques mots repositionnés aujourd’hui. [Geoffroy de Dinan nait probablement peu avant ou vers 1060 puisque en 1070, cela lors de la donation que fit le seigneur "Clamarhoc" aux moines du Mont-St-Michel, donation concernant des terres assises en Saint-Ideuc, terres aujourd'hui assises en Paramé, Clamarhoc pour ce faire devra obtenir l'assentiment de Geoffroy de Dinan son seigneur. La seigneurie de Dinan semble donc devoir également en la dite année 1070 incorporer toute une partie du la seigneurie du pays d'Aleth ou du Clos Poulet :
    Carta de Pooleth. In nomine Sce [sancte] et Individue [indivise] Trinitatie. Ab. antecessoub....[antecessoribus] iuis ...[ipsuis] statutum atq...[statutum atque] decretum est quod quicunq...[quicunque]di... fidelium cupidus bono rum celestum quiddam de suis facultatib...[facultatibus] cuilibet sce...[sancte] ecclie... [ecclesie] loco prosperum butionis eterne dederit exinde litteral testamentum psonarum [personarum] corroborationibus assignatum fiat quatinus ab omni contradictione vel calumpniatione malorum. Ipsa donatio firma et intemerata atq...[atque] integra futuris p .mane...[permaneat] temporibus unde ego Clamarhocus Richeri filius metuens penas tartareas et memor illuis admonitionis que dicit date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis illius quoq.. [quoque] memor que dicit sicut aqua extinguit igne. [ignem] ita elemosina peccatum do sancto Michaeli sibiq...servientibus monachis inpoo leth.[?]..unam tesuram [terme vieux latin signifiant un volume fermé] id est piscatoriam in mari p...redemptione anime mee concedo etiam decimam de quodam loco qui vergied [ici le nom: Verger] vocatur et deciman filiorum Moysen in quib...[in quibus ?] fuerat calumpnia inter me et predictos monachos. Do quo... [do quoque] decimam Faluetrels [les dimes de Fautrel decimamq... [decimanque] Radulfi Maimfiniti filii, et medietatem de hoc quod exit de altari Sancti Columbani, medietatemq... [medietatemque ou medietatem que] de sepulturis eide... [ejusdem] monasterii, et medietatem decime de vivis bestiis que prinent...[pertinent] adpdictum [ad predictum] monasterium, terram in eodem loco quantum potest una carruca arare in anno. Necnon etiam do eis tertiam partem decime Sci...[sancti] Jdoci... de hoc quod cumq... [quod cumque] ptinet...[pertineret] ad illud monasterium. Et terram ad unam carrugam [ou une charruée] in eosdem loco. Siquis igitur stimulatus iaculo diabolice calliditatis, hoc donum huic loco Sco...[sancto] devote traditum sub trahendo aliqua tenus violare presumpsert...et a celesti patria se clusus et ascorum...omnuim collegio ppetim...[perpetim] segregatus .Cum juda domini predictore ac Caipha diabolo en isq...[isque] socus commissus inp...petuis Gehenne mittatur ignibus et ubip... infinita tempora crucifigetur amen. Vtaut [?] ...hoc p...[pro] labentia tempora custodiatur firmiusque teneatur et placuit in Clamarocho hanc cartam ponere sup...altare sci...[saint] Michaelis et signum meum facere. Gaufridus etiam Oliveri filius de quo predicta res teneo hoc concessit et signum suum in hac carta manu sua fecit.Tester etiam qui ibi ad fuerunt : signa sua fecerunt S.[signum] Gaufredi de Dinam, S.Clamarocha, S.Wiguem milius... [militibus] item de eodem.                                                  Traduction personnelle de l'acte de Cklamarhoc : Charte du Poulet. Au nom de la Sainte et indivise Trinité. Depuis mes prédécesseurs eux mêmes ont statué pour le bien céleste de certains de leurs fidèles et de chacune des ressources de la Sainte église en cet endroit prospère, appelés à donner pour l'éternité, avec le renforcement de toutes les personnes assignées à se soulever afin que s'abstiennent toutes abominables oppositions, ou calomnies malheureuses, et pour que reste inviolée la confirmation de ces dons. Pour tous les temps à venir, quelles que soient les circonstances, moi, Clamarhoc, fils de Richet, ayant peur des peines de l'enfer et n'oubliant pas son avertissement, dit faire aumône; et voici pour que tous vous aussi soyez purs, conscient qu'il est dit que l'Eau éteint le feu du péché, «je» donne les dîmes d'une pêche à Saint-Michel et à ses moines serviteurs, une pèche fermée en mer pour la rédemption de mon âme. J'accorde aussi les dîmes d'un endroit qui est appelé Vergé et les dîmes des enfants de Moysen dont il y eu contestation entre moi et les moines mentionnés ci-dessus ; aussi les dîmes de Faluetrels [?] ; les dîmes des enfants de Raoul fils de Maimfiniti et la moitié de celles qui sortent de l'Autel de Saint-Coulomb, la moitié de celles des sépultures en le monastère du même ; la moitié des dîmes sur les animaux vivants qui se rapportent au monastère précité ; une terre en le même endroit qu'une charruée, autant que possible, peut labourer en une année ; ainsi que la troisième partie des dîmes de Saint-I.doci [Saint-Ideuc] du fait qu'elles appartenaient au monastère ; et une terre d'une charruée en le même endroit. Si quelqu'un pique de son javelot, diablement habile, sur ces dons en ces lieux saints qu'en vertu de la Dévotion traditionnelle qu'il soit extrait quelque soit le moyen vers le bas par de violentes représailles et lui même fermé à la Patrie du ciel et que tout le Collège [et que tous les prêtres] l'écarte sans discontinuité comme Juda et le susdit seigneur Caïphe associés au diable ; qu'il soit demandé d'être remis et envoyé aux feux de la Gehenne [aux feux de l'enfer] là où pour un temps infini il sera crucifié. Amen. Pour que dans le glissement du temps soit conservé et gardé, cela de façon inébranlable, je décide, Clamaroch, de déposer cette charte sur l'Autel de Saint-Michel et y faire mon signe. Geoffroy, aussi fils d'Olivier, a concédé les choses précitées et son signe en cette charte de sa main fut fait. Aussi témoins ils furent, ils ont fait leur signe: Signe Geoffroy de Dinan ; Signe Clamarhoc ; Signe Wiguem [peut-il être le Guegon vicaire ou vicomte de Plou-Aleth, vassal de Hamon II vicomte d'Aleth lui même étant le neveu de Josselin de Dinan et fils de Hamon 1er?] écuyer de la même façon].

     

     En 1122, après la fondation du prieuré du pont à Dinan, ce dernier pour ce faire obtint l'acceptation du dit Geoffroy de Dinan celui-ci étant aussi en ces terres   il offre aux moines de Marmoutier deux manoirs anglais, Helfort et Notuella, dont il était entré en possession par un don que lui avait fait le roi Henry 1er  d’Angleterre, ce dernier ayant été couronné en l'abbaye de Winstminster en 1100 [Geoffroy de Dinan très probablement mourra peu après cette date puisque cette charte de donation, laquelle est la dernière charte en laquelle il sera nommément cité, précède de très peu l'année 1123 année en laquelle son fils Alain de Dinan sera dit "seigneur de Bécherel.  son fils, frère de. Cette donation, faite en faveur des moines de l’abbaye de Saint-Martin de Marmoutier, fut faite la main tendue au dessus de l’Autel même de la première église réalisée alors en la place-forte de Dinan. Quand cette église fut-elle commencée ? Nommée dans cette charte rédigée en 1122,  elle est déjà appelée église de Saint-Malo de Dinan en 1108 quand Geoffroy de Dinan l’offre aux moines de Saint-Martin en présence de l’évêque Benoit de Saint-Malo lequel, évêque, fut évêque d’Aleth entre 1085 et 1112, 1112 étant l’année pendant laquelle mourut cet homme appartenant à l'église. D’après cette charte de donation l’église était alors, dans un tel état de vétusté, qu’elle représentait un danger réel pour les habitants (Lire l'intégralité de cette charte dans le chapitre:1108.Donation de l'église de Saint-Malo de Dinan). Devant cette dangerosité et en accord avec l’évêque d’Aleth, Geoffroy 1er de Dinan décida de confier à l’ordre de Saint-Martin de Marmoutier cette église déjà certainement fort ancienne au regard de son état. Elle fut très probablement édifiée non pas par le père de Geoffroy mais probablement par son grand-père Josselin, 1er seigneur de Dinan ou peut-être même par son arrière grand-père Haymon gouverneur du Duc Alain de Bretagne lequel décéda en 1039 (Cette église était déjà présente vers 1060. Reprendre le chapitre: 970. Les Origines de la seigneurie de Dinan ; paragraphe d'Olivier 1er de Dinan). Bénédictus, Dei Gracia Aletensis episcopus, codolens ecclesie Sancti Maclovii de Dinanno, de qua Dei servicium et justicie instrumentum violentorum scismate et inhabitantium periclitabantur incuria, timens ne hoc malum in me respiceret , studui tanto finem imponere periculo. Elegi itaque saniori consilio prudentes  et probate religionis viros, monachos scilicet Sancti Martini Majoris Monasterii, quibus ecclesiam Sancti Maclovii de Insula Aaron prius dederam , et eis ecclesiam predictam Sancti Maclovii de Dinanno cum pertinentiis suis, liberam et quietam , in perpetuam Majoris Monasterii possessionem dedi et concessi Benoist  évesque d’Aleth par la Grace de Dieu , souffre que l’église de Saint-Malo de Dinan, instrument au service de la Justice de Dieu, laquelle divise les oppresseurs, mette les gens en danger, craignant l’incurie, pour ne plus voir ce mal en elle, m’ efforçant de mettre un terme à tant de dangers, j’ai choisi par conséquence de donner des conseils judicieux et de choisir des hommes de religion, à savoir les moines du monastère de Saint-Martin le Grand dont l’église de Saint-Malo est dans l’ile d’Aaron. J’ai donné l’église de Saint-Malo de Dinan avec ses dépendances, libre et tranquille, en possession perpétuelle au Grand Monastère, j’ai donné et accordé)  Cette charte parle de l’église en tant que telle, accompagnée de ses bâtiments. Ces derniers étaient-ils des logements pour des moines ou bien de simples dépendances religieuses ? Toujours est-il que cette charte ne cite en aucune façon la présence de moines en ce lieu ni la présence d’un prieuré éventuel. Il stipule au contraire l’absence de tout homme de religion présent en cette église et en ses bâtiments. Des travaux furent probablement entrepris dès la prise en main de l’église par ce nouvel ordre religieux lequel était entré en possession de cette église avant 1112, année en laquelle mourut Benoit de Saint-Malo, rappelons le.

    Bien des années plus tard, vers 1185, le seigneur de Dinan est l’arrière petit-fils de Geoffroy 1er de Dinan et il se prénomme Olivier 3ème du nom, seigneur de Dinan et d’Hartland, possesseur, en autre, des manoirs Hepfort et  de Notuella en Angleterre, deux manoirs que Geoffroy 1er de Dinan avait donné en son temps aux mêmes moines de Marmoutier.  Ces mêmes manoirs, injustement, Olivier les avait quelques années auparavant récupéré, spoliant ainsi les moines de leurs biens et bénéfices. Vers 1185,  l’arrière petit-fils de Geoffroy est un homme vieillissant lequel souhaite alors finir ses vieux jours en étudiant les Sainte-Ecritures et aussi, surtout, afin de pouvoir s’amender du fait qu’il avait injustement récupérer ces mêmes manoirs, spoliant ainsi les hommes de Dieu  (ayant l’âge nécessaire, moi, Olivier de Dinan…Helfort et Notuellalesquels m’appartiennent injustement depuis quelques années). Afin de pouvoir racheter ses fautes devant l’Eternel, il décide de rechercher la clémence divine, celle qui pardonne les fautes commises,  dans l’église que ces ancêtres avaient faits construire laquelle, cependant, n’était pas encore terminée ni approprier afin de pouvoir recevoir des moines ; trois années sont alors encore jugées nécessaire pour mener à bien la terminaison des travaux et de l’église et de ses différents bâtiments. Ne pouvant attendre la longueur de ces 3 années qu’il juge trop importante, Olivier de Dinan décide toutefois de faire venir, tout au long de ce même temps, un maximum de 8 moines assurant que lui-même prendra la place du 5ème moine.  

    Ce passage est important puisqu’il nous indique, en effet, l’absence de tout bâtiment prieural, suffisamment assez avancés dans sa réhabilitation pour pouvoir recevoir correctement des moines en quantité normale. Il nous indique aussi l’absence de tous moines en l’église de Saint-Malo de Dinan puisqu’il décide d’en faire venir 7 au maximum, en attendant que les travaux de l’église, ainsi que ceux de ses bâtiments, soient entièrement terminés. Ces travaux de réhabilitation ont été entrepris, il nous faut le rappeler ici, à partir de 1108 quand l’église est donnée à Marmoutier, l’Autel de l’église ayant été terminé en 1122. Entre cette date de 1108 et 1185, année en laquelle Olivier de Dinan désire devenir moine, créant ainsi le premier noyau monacal du futur prieuré de Saint-Malo de Dinan, que sont devenu les premiers moines de Dinan ?  Y a-t-il à proximité de la Place-Forte de Dinan, dès le début des travaux de réhabilitation commencés probablement en 1108, au lendemain de la donation de l'église,  un prieuré dans lequel des moines, alors présents en la Place forte de Dinan,  auraient pu se réunir afin d’officier ensemble leur foi commune ?

     

    L’acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan va répondre de lui-même à cette même question.

     

    Texte en construction… 

     

     

    Charte de la confirmation des dons de Josselin de Porhoet :                         Noverint universi quod Gauffredus vicecomes de Porrehodio castro, et fratres ejus Alanus et Bernardus calumniati sunt nobis elemosinam quam frater suus Jotho vicecomes ante  mortem suam fecerat nobis de toto suo mobili in argento et auro et denariis, et insuper distributionem de reliqua sua elemosina quam ipse dum peregre moreretur in manu nostra faciendam dereliquit. De qua re placitaturi cum ego frater W. fratrum Majoris Monasterii abbas  et minimus, et quidam alii fratres nostri qui nominabuntur inferius contra eos ad castrum Lohodiacum venissemus, atque nobiscum episcopos Sancti Maclovii et Redonensem, sed et abbates Redonensem et  Rethonensem, et Sancti Mevennii in comitatu nostro cum aliis proceribus haberemus, obtulimus  calumniȩ ipsorum in presentia positorum sicut de elemosina debet agi, respondere, et quod  rectum esset facere. Ipsi autem videntes quod per placitum nichil a nobis adquirerent, tandem quesierunt concordiam et ex toto dimiserunt ipsam calumniam. Nos autem, accepto  consilio cum amicis nostris, dedimus eis duos sciphos aureos, quos prefatus ipsorum frater Jotho,  ad ecclesiam nostram de ipsorum castro faciendam dederat nobis, tali tamen pacto, ut nos de ipsa ecclesia facienda ultra non cogerent scilicet sicut ceteras nostras ecclesias eam oportuno  tempore et posse faceremus, et universa quȩ frater ipsorum Jotho nobis dederat, prout in  cyrographo scriptum est, soluta et quieta in perpetuum haberemus. Bernardo autem eidem tunc puero, propter memoriam ejusdem concessionis, inibi X solidos dari precepimus. Cui rei interfuerunt omnes isti: Rivalonius Aletensis episcopus, Marbodus Redonensis episcopus, Willelmus abbas Majoris Monasterii, Donoalus abbas Sancti Melanii, Herveus abbas Sancti Salvatoris Rothonis, Willelmus abbas Sancti Mevenni, Gaufredus vicecomes, Alanus, Bernardus infans, frater eorum, Gauterius de Lohoac, Tudualus de Lanrigan, Gosfridus filius Rio, Macharius, Conanus de Sirent, Donoalus filius Guihomari, Morvanus filius Guihenoci, Evanus filius Redoreti, Gleen filius Guorionis, Radulfus  canonicus, Gauterius clericus de Noial, Bernardus filius Danielis, Gradilonus capellanus. De monachis: Evanus sacrista, Rivalonius, Petrus bajulus, Gilo, Gelduinus, Guarinus de Lanrigan, Radulfus prior ejusdem castri, Gaufredus de Langan, Givardus de Laval,  Bernardus de Lambalio, Maino et alii. De famulis: Arraldus camerarius, Petrus  Bordon, Paganus de Camiliaco, Rivalonius de Guahart, et alii plures.

     

     

      

     


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    1122 - 1182 

     

    La création et la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan

    et la donation des manoirs de Notuella et de Helfort

     

     

    Quelques explications en avant propos :  

     

    Il faut faire attention avec les écrits de "Du Paz" celui-ci ayant pris quelques fois certains raccourcis avec l'Histoire quand cela l'arrangeait. Le Baud lui aussi à parfois enjolivé certains faits avec certains "qualificatifs. Ainsi les seigneurs de Dinan n'ont jamais été "ni prince ni vicomte" [certains ducs de Bretagne dont Alain III  seront dits en certaines chartes latines : "Consul". Le terme de "princeps" utilisé il est vrai pour Olivier II n'avait pas forcément le sens qu'on lui donne aujourd'hui. Il désignait alors celui qui était le "première autorité"]  .  Du Paz de son côté lui a fait une erreur concernant "Olivier fils de Geoffroy" et "Olivier fils d'Olivier", erreur appliquée elle à Saint-Malo de Dinan raccordant ainsi sous une "même date" et la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan  et la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan. En faite ce sont deux actions distinctes toutes deux séparées par le temps et dans le temps. Si on se fit à Du Pas sur ce point précis alors toute généalogie ayant pour base la fondation même du dit prieuré est forcément fausse.

    En effet Du Paz a relié sous une même date et "la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan" et "la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan". L'acte de la donation de l'église lui est daté. L'église sera en effet offerte aux moines de Marmoutier par Geoffroy de Dinan, cela en présence notamment de son fils Olivier, en 1108. Cette donation sera confirmée par 3 fois: 1 première fois en 1108 toujours, une seconde fois en 1109 et enfin une troisième fois en 1124.

    La charte relatant la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan elle n'est aucunement datée mais elle reprend cependant un dit "Olivier de Dinan" cette similitude patronymique ayant peut-être amené Du Paz à "l'erreur" cela pour sa décharge. Ainsi Du Paz a fait un "amalgame" en une seule et même personne  quand il a sciemment relié ensemble ou confondu "Olivier fils de Geoffroy" et "Olivier fils d'Olivier" faisant cela "afin de pouvoir dater la dite fondation elle non datée pourtant". Le premier à avoir relevé cette erreur qu'il dit "volontaire" est monsieur De la Borderie lui même.

    Cependant si la fondation du prieuré n'est pas datée elle peut cependant être assise dans le temps puisque lors de cette fondation Olivier fils d'Olivier "confirmera" également les manoirs de Nutwell et de Hartford. Si Geffroy époux d'Orieldis donna ces deux manoirs en 1122 "la confirmation de cette donation"  et "non sa donation" elle fut faite en Angleterre en l'année 1182. En effet "Olivier fils d'Olivier" entrera en procédure avec les moines de Marmoutiers puisqu'il refusera de respecter le don fait hier aux moines par son aïeul Geoffroy obligeant ces derniers à lui "relouer" les terres de ces deux manoirs. [Les envies jetées sur ces terres perdureront bien longtemps chez les seigneurs de Dinham après que "Olivier fils d'Olivier" est reconnu la donation faite hier par Geoffroy son aïeul puisqu'en 1265 Olivier premier "baron" de Hartland, cette seigneurie ayant alors été élevée au rang de "Baronnie", arrière-arrière petit-fils d'Olivier",  rachètera lui à Marmoutiers ces deux manoirs et leurs terres pour une somme de 250 livres].

    D'ailleurs l'acte de la donation du prieuré de Saint-Malo de Dinan lequel fut donc enregistré en Angleterre en la dite année 1182, "confirme" la donation de ces deux manoirs, est lui très clair à ce propos puisqu'il met en évidence et "l'antériorité" de la donation et le côté "spoliation" du désaccord : ... comme de coutume, approuver et obéir à la réalisation de cette lecture et la transmettre à mes successeurs. Comme l’ancienne tradition, ayant l’âge nécessaire, j’ai, Olivier de Dinan, ayant le désire d’apprendre et de suivre toutes les lectures connues par  certains frères qui sont dans le Grand Monastère  et en les manoirs qui sont en Angleterre qui sont nommés Helfort et Notuella dont mes prédécesseurs ont été possesseurs, certains m’appartenant injustement depuis quelques années...

    Donc cette donation qui fut faite en 1122 par Geoffroy fut en effet "confirmée de force" en 1177  par son "petit-fils" "Olivier fils d'Olivier" . Cette "confirmation" et la donation de ce prieuré, et cela pour une concordance de date, concerne  donc Olivier fils d'Olivier et non pas Olivier fils de Geoffroy et d'Orieldis.

    Geoffroy fils d'Olivier et de Cana en 1108 n' a jamais ni "approuvé, ni  confirmé ni augmenté" le prieuré de Saint-Malo de Dinan. Il n'a fait que donner aux moines de Marmoutier l'église  et l'église seule de Saint-Malo de Dinan. Là aussi Du paz à tors.
    A la donation de Nutwell en 1122 , s'il est bien dit que les parents de Geffroy sont décédés c'est parce qu'il s'agit alors de Geoffroy 1er époux de Orieldis. Ses parents "Olivier de Dinan et Cana" sont alors tous deux déjà morts et dans la lecture de cette charte cela est dit clairement aussi.

    Certains "auteurs" voulant suivre Du Paz ont voulu faire en effet de Radegonde et d'Orieldis deux personnes distinctes. Il est vrai que lors de la donation faite en 1108 Orieldis est nommée  Orvidis. Cela est pourtant faux et entièrement faux puisque la " 1ère confirmation" de la charte de la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan, donation faite également en 1108, elle est très clair à ce sujet. En effet elle dit cela : ...à cela a concédé son épouse Radegonde nommée Oriel...

    De l'autre côté Du Paz a donné aux seigneurs de Dinan la qualification de Vicomte. Hors la seigneurie de Dinan en ces premières heures n'a jamais été une vicomté et aucune charte  rédigée présente les premiers seigneurs de Dinan comme étant des "vicomtes". Cela est à tors qu'on les a ainsi présenté. Il faut voir en la seigneurie de Dinan, cela en ses premières heures, plutôt une "baronnie" à l'image des baron de "Vitré" par exemple. Il faudra attendre le XIV siècle pour voir apparaitre dans certains actes écrits  la "vicomte de Dinan seigneur du Poudouvre".

     

     

     

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de DinanLa fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

    Ci-dessus voici une carte géographique implantant en jaune ce qui fut au 10ème siècle la seigneurie du père de Goscelin ou Josselin de Dinan,  Hamon le Gouverneur vicomte par sa fonction. Ce dernier est l' époux présumé de la vicomtesse Roianteline dite fille de Riwall dans une charte. Vivant sous le règne ducal de Geoffroy 1er duc de Bretagne Hamon sera, dans une charte réalisée au lendemain de la mort de Geoffroy 1er décédé en 1008, présenté comme étant le Gouverneur des enfants de feu le duc Geoffroy; ces enfants seront Alain et Eudes ou les futurs seigneurs et Alain III et Eudes de Penthièvre. Hamon, donc né vers 970, n'a pas laissé la date de sa mort ni aucune autre information en dehors de celle citée ci-dessus.

    Les points rouges implantent ici, sur cette même carte, en Angleterre, les châteaux et domaines de Notuella et Herlford, deux des seigneuries données peu après 1100 à Geoffroy 1er de Dinan, petit-fils de Goscelin de Dinan [ce dernier ayant vu le jour vers 1000]. Présent en Angleterre au lendemain de la conquête de l'Angleterre, guerre faite en 1066 par Guillaume de Normandie, Geoffroy de Dinan né vers 1070 reçu probablement ces deux seigneuries des mains royales d'Henry 1er lequel, fils de Guillaume le Conquérant,  fut roi d'Angleterre de 1100 à 1135 au lendemain de la mort de son frère aisné Guillaume II dit le Roux [il n'existe aujourd'hui encore aucun écrit ayant été trouvé pouvant certifier qu'Olivier 1er de Dinan né vers 1030-1040, fils de Josselin et père de Geoffroy 1er, ai été présent en 1066 lors du déroulement de la bataille d'Hasting. Tout laisse au contraire supposer que la première présence outre-Manche des seigneurs de Dinan ait été celle de Geoffroy son fils laquelle, elle, est très bien attestée par des chartes rédigées. Cependant en dehors de toute charte écrite trouvée tout reste cependant du domaine du possible] .

     

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    Pierre tumulaire de l'ancien cimetière de la paroisse de Saint-Malo de Dinan trouvée parmi d'autres pierres tombales, cela en l'année 1976, lorsque la municipalité de Dinan décida de mettre en valeur la petite chapelle en réalisant un espace vert en son orient. Le cimetière était donc ici en son derrière, face à la rivière.

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

     La Chapelle Saint-Joachim

     

     

        

    La Chapelle de Saint-Joachim 

      

    Cette petite chapelle, discrète et endormie, surplombe depuis toujours du haut de son assise les eaux de la Rance ; celles-ci s’étirent sans fin sous l'horizon emportées au loin par un ciel souvent changeant sans laisser en ce monde aucun bruit derrières elles. Les cloches de cette petite église en ce lieu plus jamais ne résonnent. Seules quelques vieilles pierres séculaires, allongées au plus près de ses murs, sont les derniers témoins de son passé aujourd'hui à jamais sans voix. Il y a très longtemps ici même cependant, en ce même endroit, se dressait la première église de Dinan laquelle fut, en 1108, donnée aux moines de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan, fils de d'Olivier 1er de Dinan. Nommée déjà Eglise de Saint-Malo de Dinan, en cette même année 1108, elle fut très probablement construite avant 1060 et cela avant même l'édification du son propre prieuré. Avec elle apparut la première maison d’hospitalité de Dinan ; avec elle apparut le premier faubourg de Dinan bien avant celui de la Magdelaine sis au port de Dinan; avec elle, toujours et encore, apparut très probablement la seigneurie de Dinan. Le premier noyau social de Dinan est né ici même penché au dessus de la rivière et au plus près d’une motte féodale supposée (On s'accorde à penser aujourd'hui que la motte féodale nommée Dinan, laquelle est représentée sur la célèbre tapisserie de Bayeux, serait en vérité la motte féodale de Léhon laquelle fut remplacée dans le courant du douzième siècle par un 1er château-fort élevé en pierre. Il faut néanmoins noter ici le simple fait qu'il n'existe à ce jour aucune charte écrite, quelle soit religieuse ou autre, qui pourrait attester, par sa propre existence, la véracité de cet épisode de l'histoire lié à Dinan. Cet épisode très tôt, dès le 17ème siècle, fut repris par certains auteurs historiens afin de renforcer la scène guerrière décrite par la célèbre tapisserie dite de Bayeux. Cet épisode serait peut-être tout simplement une extrapolation ou un prolongement d'un fait de guerre réel né de l'imagination de la Reine Mathilde; cet épisode n'ayant alors, par ce fait, jamais eu lieu).

    Quant en 1108 l’église de Saint-Malo de Dinan menaçait les gens par son état de vétusté avancé, et que les moines de Marmoutier décidèrent de la reconstruire, le faubourg de Saint-Sauveur de Dinan, lequel apparut probablement suite un accroissement incessant de la population ici présente, était très certainement qu’un tout jeune enfant encore en train de naître. Le nom de son église fut écrit pour la première fois en 1123 quant-il fut déposé au creux d’un écrit. Quand cela fut fait les reliques de Saint-Méens et de Saint Judicaël étaient arrivées à Dinan depuis déjà fort longtemps, celles de Saint-Méens ayant été amenées en Bretagne un demi-siècle auparavant, le 14 février de l’année 1074. 1074 Reliqua St-Mevenni in Bretannia St-Florent XV Febvrius ().

    Les années s'écoulèrent, les siècles aussi…

     

    En 1487 en France, les troupes royales de Charles VIII sont placées sous l’autorité d’Anne de Beaujeu, sœur de ce roi et fille de Louis le 11ème, régente depuis 4 ans d’un jeune monarque de 17 ans déjà majeur royalement depuis ses 14 ans (Malgré la majorité de son frère, Anne de Beaujeu va continuer à diriger le royaume avec son époux Pierre de Beaujeu. Personne très avisée pour la France, elle fera tout pour entamer la réunification de la Bretagne à la couronne de France. Ainsi, en 1491, toujours très près du pouvoir, elle fera en sorte que son frère, jeune monarque de 21 ans, épouse la duchesse Anne de Bretagne alors âgée de 14 ans seulement ; le souhait de feu son père Louis XI était enfin presque réalisé). Cette même année, en 1487, les troupes militaires du royaume de France entre en Bretagne afin de se diriger, pour certaines d’entre elles, vers les murs et portes de Dinan laquelle est alors l’une des premières places fortes de Bretagne. Louis d’Orléans, futur roi de France lequel demain sera nommé Louis XII, entre en rébellion contre Anne de Beaujeu aux côtés d’autres grands seigneurs du royaume voulant, lui aussi, contester la politique de sa Régence. Devant le danger grandissant de la répression, il s'exile loin de la Cour pour aller trouver refuge à la Cour ducale de François II de Bretagne, lui aussi prince rebelle envers la fille du feu roi Louis XI. Devant cet exil chez un parent ennemi, Anne de France aussitôt laisse sa colère s'envenimer. Aussi, peu de temps après, elle entre en guerre avec le duc de Bretagne laissant son armée pénétrer en ce duché, breton avant tout chose. Le duc François II de Bretagne, père de la duchesse Anne, demande aussitôt la démolition d’un ensemble de bâtiments situés à l’extérieur des remparts de la ville, constructions pouvant éventuellement servir de points de chute aux gens d’armes d’Anne de Beaujeu, régente du royaume de France. L’église de Saint-Malo de Dinan, laquelle fut donnée en 1108 à l’abbaye de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan, petit-fils de Josselin, fait partie de cet ensemble de construction dont la démolition vient d’être ordonnée par le duc. François II, en contre partie, accepte la construction d’une nouvelle église laquelle devra être construite à l’intérieur des remparts de Dinan, derrière la porte fortifiée de Saint-Malo ; l’actuelle église de Saint-Malo de Dinan, petit joyau de l'art néo-gothique de notre région, va ainsi naitre et s'élever sur la paroisse de Saint-Malo de Dinan et cela sous l'autorité première du nouveau maitre de la place de Dinan, Jean de Rohan (Jean de Rohan, par son mariage avec Marie de Bretagne, était devenu le gendre de François 1er duc de Bretagne, sa femme Marie étant par ailleurs la soeur de Marguerite de Bretagne laquelle Marguerite, par son alliance avec François II duc de Bretagne, était la tante d'Anne de Bretagne future reine de France. A la mort de François II, Anne n'ayant que 11 ans, Jean de Rohan prenant le parti du roi de France deviendra ainsi le nouveau maitre de toute une partie du duché de Bretagne et maitre de ce fait de Dinan lorsque cette dernière signera sa reddition. En juin de l'année 1489, ayant acheté des terres privatives situées à l'intérieur de la ville fortifiée de Dinan, il décidera des travaux de la future église de Saint-Malo de Dinan).

     

     

     

              

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    Chevet de l'église de Saint-Malo de Dinan. Lithographie de Oberthur, à Rennes en 1857. Cette église, dont l'un des piliers fut assis le 17 mai de l'an 1490, a été édifiée à l'angle de la Grande rue et de la rue Neuve, aujourd'hui rue de la Garaye, et à l'angle de la Grande Rue et de la rue de la Boulangerie. Ces rues aujourd'hui existent toujours, tout comme cette église; la Grande Rue s'appelle toujours ainsi, il en est de même pour la rue de la Boulangerie. Seule la rue Neuve a perdu son nom originel.

     

    1120 - 1177. La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    L'église de Saint-Malo de Dinan

    1120 - 1177. La fondation du prieuré de St-Malo de Dinan

    Le dix septieme jour de mai l'an mil quatre cent quatre

    vingt dix fut commencée pour vrai celle

    église en cet enclos par les trésoriers

    parmi lesquels les noms sont Jehan Gicquel

    et Jean du Buot, auxquels sont Olivier Rouxel.

     

     

     

    Voici l'acte de fondation de la nouvelle église de Saint-Malo, construction donc décidée en juin de l'année 1489 laquelle construction fait elle aussi partie intégrante de l'histoire de la première église de Saint-Malo de Dinan puisqu'elle en fut son prolongement. Le texte de cette charte peut certes paraitre un peu long mais il est intéressant  sur plusieurs points, notamment sur sa richesse patronymique et sur le fait aussi qu'il décrit assez biens certains habitats alors présents sur le site ou bien la nature de la rue elle même et d'autres choses aussi. Voici donc cet acte écrit:    

     

    Comme puis n'a gueres de temps à occasion des guerres et divisions qui ont esté et à présent sont, l'Eglise parrochiale de S.Mallou de Dinan qui estoit située et assise ès fortbourgs de cette ville de Dinan de grands et somptueux edifices ait esté démolie, dilacerée et habatue par les Cheeffs, Capitaines et gens de guerre, qui pour lors estoient pour le dangier et préjudice de la fortesse d'icelle Eglise qu'elle pust porter à cette ville, pour ce que ceste Eglise estoit édifiée ou dehors de ladite ville, et au plus près quasi joignant d'icelle et suffi pour le dommage et péril, que peussent avoit et soustenir les Parroissions d'icelle  Paroisse par les malveillans et adversaires de ladite ville en y allant et venant où eux enfans en icelle Eglise, et n'ayent les Paroissiens d'icelle Paroisse aucune Eglise pour eux assembler à ouyr le divin Service  et autres choses à eux nécessaires, et ainsi qu'ils avoient au temps et paravant  ladite démolition et habatue, qui est un dommage pour les corps et pour les ames desdits Paroissiens, qui sont ebn bien grand nombre et de notables gens; et s'ils demouroient  en celui estat longurment, feroit un préjudice quasi inestimable. Pour et auxquieux inconveniens éviter et y donner bon remede ait esté advisé par plusieurs Nobles Gens de Justice, Bourgeois et autres habitans de ladite ville certains lieux, maisons, jardins et héritages situez et sis esd ville et parroisses cy-àprès déclarées, qui ont esté trouvées les plus prouffitables et propres qui fussent en ladite ville de Dinan, pour y constuire et édifier ladite Eglise, iceux héritageset choses joignant d'un bout au pavé de larue neufve, et d'autre par aucuns endroits  au pavé de la rue de la Boulangerie, et d'un costé aux maisons et jardin des hoirs feu Estienne Feré, Joscelin Ourcé  et autres, et d'autre costé au pavé de la grande rue estans ès fiez prouches de la Seigneurie de Dinan; et ont esté iceux héritages prisezet mesurez par certains prisagours, sçavoir une petite maison couverte de glé avecques un jardin size près ladite rue neufve, qui autresfois furent feu Jean le Clerc, contenant un seillon et demi seillon de terre; item, une place de maison qui furent Bertran Gicquel conyenant le quart d'un seillon  de terre ; item, un autre jardin avec une maison seiz jouxte ladite rue de la Boulangerie, qui furent audit feu Jean le Clercq, contenant deux seillons, quatre rais, tiers de rais de terre, et ladite maison contenant de long quarante deux pieds et de laise seize pieds; item, une autre maison de depport appartenant à Colin et Guillaume Bonnet jouxte ladite grant rue contenant trois quarts de seillons, et ladite maison contenant de long trente-ouit pieds et de laize quatorze pieds; item une place de maison, courtil et estables que autrefois posseda Robin Maufras jouste ladite rue neufve, contenant cinq rais de terre, et ladite maison dix-houit pieds de long et 18 pieds de laize; item une maison et jardin que tient Raoullet Nicolas, contenant trois quarts de seillons deux tiers de rais de terre , et ladite maison de long trente-neuf pieds et de laize dix-houit pieds; item, une autre maisonqui fut Jean Loisel, et appartnant à Renault le Do, conyenant une raie et contenant trente pieds de long et douze  pieds de laize; item, un jardin appartenant ès hoirs feu Pierre Nivet, contenant deux rais quint de rais; item, un jardin appartenant à Jean Louasel Canonier, contenant trois quart d'un seillon de terre; item un jardin appartenant ès femme et hoirs de feu Guillaume Mesnier, contenant demi seillon tiers de rais; item un jardin appartenant à Jean du Breil, contenant un seillon de terre ; item, un jardinappartenant ès hoirs feu Jean Pasquier, contenant un seillon une raie de terre ; item, un autre jardin que possede Thomas Chalonge, contenant un seillon une raie de terre; item un jardin jouste la rue de la Boulangerieappartenant à Jean le Gous, contenant environ quatre rais de terre, le tout des choses dessusdites contenantes de longueur neuf-vingt pieds et de laize cent pieds ou envirion. Aujourd'hui furent devant Nous par nostre Cour de Dinan présens en droit trés redouté, hault et puissant Monseigneur Jehan Vicomte de Rohan et de Leon, comte de Porhouet et de Gasnache et seigneur de Beauvoir sur mer d'une partie, et Charles du Breil Seigneur de Plumaugat, René Avalleuc Seigneur de Kerroussaud, Pierre Bourgneuf et Christophle Guillo, ceux Guillo et Bourgneuf  à présent Thrésoriers d'icelle Paroisse, Charles Chauchan, Bertran Gisquel, Guillaume Camben, Robert Cotin, Joscelin Sarcel, François Muret, Jean Marot, Jean Marquis, Estienne Berard, M.Pierre Morin, Tanguy Marot, Jean Chollet, Jean Donard, Josscelin Eberard, Pierre Garnier, Jean Vincent, Olivier Rerigeux, Alain le Refect, Parroissiens de ladite parroisse representans la maire et plus saine partie des Parroissiens d'icelle et chacun d'eux, d'autre partie; eux et chacun en tant que mestier est soubmettant  et soubzmisdrent avec tous et chacun leurs biens aux pouvoir, destroit, coercion, Seigneurie et obéissance de nostredite Cour; promisdrent y fournir et obeir  à droit quant à tout le contenu en cestes; lequel Seigneur de la grace, meu de bonne devotion  et charité, a donné et donne par omosne, cede, quitte et transporte esdits Thresoriers et Parroissiens à jamais heritellement lesdits lieux, fonds et emplacemens dessus declerez, pour y faire édifier ladite Eglise et appartenances d'icelle, lesquieux heritaiges leur mettra à cler et en pleniere deslivrance, si aucuns empeschemens y estoient trouvez, et les leur garentira frans et quittes de toutes charges et rentes à ses propres cousts et despens sans ce que personne soit contraint à y contribuer, avecques la grant vitre du pignon du chanceau d'icelle, parce que lesdits Parroissiens ont voulu, veulent et consentent audit seigneur qu'il soit doteur et fondeur d'icelle Eglise, et qu'il ait enfeux et sepulture s'il le veut au haut du cueur près le grant autier d'icelle Eglise , et autres droits qui appartiennent à fondeur avecq qu'il , ses prédecesseurs et subcesseurs soient participans aux Messes, prieres et oraisons qui à jamés perpetuellement seont dits et celebrez en ladite Eglise; et du parsus d'icelle Eglise, tant de chapelles qui y seront faites que par tous autres endroits d'icelle lesdits thrésoriers et Parroisiens jouiront, pourront bailler et arenter à qui bon leur semblera icelle chapelles et les enfeux et sepultures par tous les autres endroits d'icelle Eglise et en faire et disposer à leur plaisir pour le temps à venir, et faire mettre esdites chapelles et autres lieux, sors seulement en ladite grant vitre estant audit chanceau, telles armes, noms, présentations, tombes, figures et peintures que verront estre à faire, et ainsi que on avoit accoustumé de tout temps ce faire, et ainsi que on avoit accoustumé de tout temps ce faire en ladite Eglise ja desmolie; et a dit et déclaré ledit Seignor ne vouloir que fut ce soit donné aucun destourbier  ne empeschement esdits Parroissiens en aucune maniere qu'ils ne fassent ainsi qu'ils avoient accoustumé; ainsi qu'il vouloit et est son intention de faire autres omoines et liberalitez à ladite Paroisse. Et a esté dit que ce devoit estre remonstré Dimanche prochain en l'endroit du Prosne de la grant Messe d'icelle Paroisse, qui sera celebrée au Chapitre du Couvent des Freres mineurs dudit lieu de Dinan ausdits Paroissiens pour d'eux avoir consentement et ratification de ce que dessus. Donné tesmoin les fceaulx establis aux contrats de nottredicte Cour. Ce fut fait audit Chapitre du Couvent desdits Freres Mineurs le Vendredy doziesmes jour de l'an mil quatre cens quatre-vingt neuf. Escrit par Charles Berard. Ainsy signé, Berard passe, du Boisadam passe. Et au-dessous est escrit :Et dempuis le Dimanche 14 dudit mois de Juin l'an dessusdit, qui estoit le jour et feste de la trinité, furent présens par nostredite Cour de Dinan en droict devant nous en personne les Parroissiens d'icelle parroisse de Saint Mallo de Dinan, et que que ce soit la mere et plus saine partie d'iceux deuement congregez et assemblez en l'endroit du Prosne de la grand Messe d'icelle parroisse, auxquieulx fut par nous leu de mot à mot et à plein donné entendre le contenu cy-dessus escrit, datté du 12 jour dudit mois de Juin, lesquieux Parroissiens d'une mesme voix sans contradiction de nulli aprés la lecture et avoir entendu bien à plein tout le contenu et effect dudit Contract et Lettres l'ont eu agréable, le louerent, ratiffierent et approuverent, voulurent et veulent que tout ce vaille, tienne et forte à effect en tout son planier effect et contenu, moyennant que ledit Seigneur le face consentir et otoriser en toute bonne fourme et raisonnable a l'Ordinaire ou à ses Vicaires; et ainsi le promisdrent et jurerent tenir par leurs serments, et y furent par nous condamnez et condamnons. Donné tesmoin lesdits sceaux. Ce fut fait à Dinan ou Chapitre du Couvent des Freres Mineurs, ouquel fut celebrée ladite grand Messe et fait leditProsne les jour et an susditz. Escrit par Charles Berard. Signé, Berard passe, et du Bouaisadam passe. Titre de Blein. Audit Contract est attaché le prisage desdits heritages faict les ouit et neuvieme Juin 1489 lequel prisage monte à cinq cens cinquante sept livres neuf sols une fois payé. Et au dernier fueillet il y a cet article : Jehan de la Haye pour aller à Tours devers Monseigneur de Raims, Commandatour perpetuel de l'Evesché de Saint Mallo impetrer et avoir ledit congé et licence de bastir ladite Eglise et en apporter Lettres scellées du scel de mondit Seigneur, pour despense de lui, un cheval et son salaire où fut occupé long-temps, cinquante-deux livres. Archives de Blein (Sitôt le retour de Jehan de la Haye, après son entrevue faite avec Pierre de Laval évêque de Saint-Malo et archevêque de Reims, la construction de la nouvelle église fut commencée. Ce fait fut gravé dans l'un des pilliers de la nouvelle église, en une belle écriture Gothique. Cette église sera une première fois grandement modifiée dans la première moitié du 18ème  siècle avec les travaux d'abaissement de la Nef; la fin du 19ème siècle apportera également ses propres modifications à cet édifice par une reprise de travaux sur la Nef aussi. Monier dans Dinan, mille ans d'Histoire).                                                                                            La démolition de l’église originelle de Geoffroy de Dinan, détruite, laisse cependant des ruines sur lesquelles bientôt va être construite une nouvelle petite chapelle, probablement dans la continuité du mariage établit entre le jeune Roi de France avec la jeune Duchesse de Bretagne, Henry et Anne.

    En 1775 l’Abbé comandataire du prieuré de Saint-Malo de Dinan est le vicaire général de l’archevêque de Saint-Malo ; il fera reconstruire presque entièrement cette chapelle, déjà alors forte ancienne, reconstruction que nous pouvons toujours voir aujourd’hui. Cette chapelle aujourd’hui s’appelle la Chapelle de Saint Joachim ; les deux piliers ou contreforts situés tous deux de part et d’autre de cette chapelle, derrière le Cœur, sont les seuls vestiges de la construction de cette chapelle laquelle fut bâtie sur les ruines de la première église construite probablement au tout début du 11ème siècle. Le réaménagement du site, en 1976, nous a laissé quelques belles pierres tumulaires. L’une, au nom de Rohin de Dinart (ou Vinnart ?) et non datée, comprend des Armoiries étranges lesquelles représentent un sablier percé d’une épée et contenant en son centre un cercle, le tout accompagné d’une comète avec sa traine venant mourir au pied d’une croix surmontant le dit sablier. Une seconde pierre tumulaire, datée de 1648, contient seulement les noms gravés de Pierre Lechat et de Briande Lerouy, tous deux tailleurs de leur métier (Nous rencontrons souvent, dans les vieux livres, l'écriture de Dinart pour Dinard).

     

     

     

    La charte de la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan

    Note : 

    Cette charte ne fut point datée lors de son écriture réalisée en la seigneurie de Dinan. Cependant Olivier en ce même écrit confirmera à Marmoutier les donations faites en1122 aux moines de cette abbaye par Geoffroy son aïeul. Ce point concernera la donation de deux manoirs, celui de Nuwtell ou de Notuella et celui de Helfort, manoirs que Geoffroy avait reçu du roi Henry 1er d'Angleterre. Olivier son petit-fils ici susnommé reviendra d'autorité sur les dites donations forçant les moines de Marmoutier établis en ces lieux à lui reverser une rente. A la fin de sa vie, voulant faire "amende honorable", Olivier reconnaitra son méfait restituant aux dits moines de Marmoutier l'usage plein et tranquille des dits manoirs. Cette donation fut au lendemain de cet écrit  enregistrée aussi en Angleterre. L'acte d'enregistrement Outre-Manche porte ainsi la date de "1182", date asseyant par ce fait même le moment en lequel Olivier donna aux moines de Marmoutiers le prieuré de Saint-Malo de Dinan.  

     

    La fondation du prieuré de St-Malo de DinanApprobatae consuetudinis est rerum seriem gestarum obsequio litterarum usque seros transmittere successores. Quam priscae traditionis consuetudinem , et nostrae aetati permaxime necessariam, ego Oliueruus de Dinanno, pro posse sequi cupiens, universis qui haec lecturi sunt, notum sieri volo, quiae cum quosdam redditus fratrum Maioris-Monastery, quae vulgo maneria dicuntur haec sunt in Anglia, vocanturque Helfort, et Notuella, quae antecessores mei eis ante contulerant, ego et quidam mei pertinentes, per aliquot annos iniuste detinuissemus, tandem ego considerans multitudinem peccatorum meorum, et pro his debitam Dei ultionem pertimescens, extunc tame instantius requirere coepi, ut apud Dinannum in Ecclesia, quam mei antecessores contulerant, Conuentum construerent . Sed quia Ecclesia nondum perfecta erat , et domos Conuentum opportunas instaurari oportebat , de Conuentu ita cum eis deliberaui et composui , ut de redditibus illis , quos me illis reddidisse prosessui sum , Ecclesia prquod infra triennium sieri debet.ius persiciatur ,  Interim tamen octo Monochi ibi erunt, quatuor scilicet sacerdotes, et ego quintus, et duo apud Gigium commorantes, et unus apud sanctum Postemum consistens Hiocto nominati Monachi erunt semper de Conuentu. Praedictas enim domos Abbas Maioris- Monastery , tunc pro nomine sub esse et obedire priori de Dinanno pro amore nostro in posterem constituit. Haec licet ego Oliverius praesentibus quibusdam prius deliberaueram, tamen hac de causa proprie Maius-Monasterium adiens, in Capitulo illorum ipsa die Natiuitatis Domini consistens, quibusdam amicis meis praesentibus plenius confirmavi. In quo Capitulo ob augmentationem praedictae domus de Dinanno, proprer amorem beati Martinni mihi specialiter proprio dono superaddere placuit, vincam scilicet de Allodys, et pratum de Stanno de Hart, et singulis diebus duas summas de bosco meo mortuo, et parco scilicet meo, ad usus Monachorum. Quod cum eis gratanter conssissem , totum me eis contuli, et reddidi, vouens et concedens nunquam me alibi, nisi vel in praedicta de Dinanno Acclesia, vel apud Maius-Monasrerium me moriturum, si Deo placuerit, vel Monachandum. Ipsi autem mihi petenti benigne concesserunt, ut sine huc, siue apud ipso moriar, tanquam frater illorum, et Monachus existam, et beneficium cuilibet Monacho debitum mihi quoquo modo decedam constituatur. Haec utrata permaneant litteras exinde sieri praecepi, ex quibus ynam mihi retinems sigillo Abbatis muniri seci. Quas vero eis reliqui, sigillo meo me praecipiente munitae sunt, Et testes appositi Haimo Presbyter de Gohard, Robertus de Crosor Clericus, Gingrenus de firmitate , Guillelmus de Halnaut, Robertus filius Rabelli, Gauffridus Rex, Ajanus, Fulco.

     

    Essai de traduction

    Cette lettre pour mes successeurs. J'approuve par coutume la conformité des événements. Puisque en notre temps la coutume et les anciennes traditions sont strictement necessaires à tous ceux qui liront ceci qu'ils sachent  ce que je veux (les Saintes Ecritures), par ce que certains frères du  Grand Monastère (de St-Martin de Marmoutier) sont revenus en les manoirs qui sont en Angleterre et qui sont communément nommés Helfort et Notuella dont mes ancestress ont été possesseurs, certains par moi détenus injustement depuis quelques années (Olivier les avait repris injustement aux moines les spoliant ainsi d'une partie de leur revenu, ces derniers avaient  probablement été mis dans l'obligation de relouer à Olivier ces mêmes biens dont hier ils avaient été les seuls propriétaires. Oliver de Dinham, son arrière-arrière petit-fils, 1er baron d'Hartland, rachetera en 1265 et définitivement ces mêmes terres à l'église de Saint-Malo de Dinan, pour une somme de 250), enfin, considérant la multitude de mes péchés et craignant l’antique colère de Dieu devant laquelle il est permis de rechercher la clémence, je commencé à demander avec  l’église de Dinan que mes ancêtres en accord ont contribué à construire (en 1108 les travaux de la nouvelle église commencèrent après la donation de l'église originelle aux moines servant Dieu en l'abbaye de Saint-Martin de Marmoutier), mais par ce que l’église n’est pas encore t

    erminée et les bâtiments assemblés non encore appropriés, laquelle doit être perfectionnée ce qui va demander 3 années. Dans l’intervalle toutefois, huit moines seront là, à savoir quatre prêtres, je serais le cinquième (olivier a décidé de renoncer au monde et de devenir moine), deux seront résidants dans le Gigium et un sera dans l'Arrière-Saint. Les huit moines nommés seront toujours assemblés. Les mentionnés ci-dessus devront êtres placés sous l'Abbé du Grand Monastère (Sous l'autorité de l'Abbé de Saint-Martin de Marmoutier. Certains historiens voient en le Gigium le prieuré de Jugon et dans l'arrière Saint l'origine même de la fondation du prieuré de Saint-Maudez au bourg actuel de Saint-Potan) et devront obeissance à celui-ci à Dinan pour l'amour de la constitution de notre postérité. Moi, Olivier de Dinan, j'ai présenté cette délibération (ma décision). Cependant, particulierement pour cette raison, la maison du Monastère (le maitre Abbé de Marmoutier) est venu dans le Chapitre (le chapitre est l'assemblée des religieux régissant une église ou un ordre monastique ) le jour  même de la naissance du Seigneur (le 25 décembre), lesquels ont composé (négocié ) en ma présence et ont pleinement confirmé  (ma demande). Pour la croissance du Chapitre de la Maison de Dinan susmentionné (Nous sommes vers 1177. Les travaux de construction des futurs bâtiments conventuels ne sont toujours pas terminés et l'église elle même n'est pas parfaite; cette dernière cependant a dû être ouverte au Culte dès l'année 1122, année en laquelle Geoffroy de Dinan tendit sa main au dessus de l'Autel quand il offrit à Marmoutier ses deux manoirs anglais de Helfort et Notuella. Avec cependant la venue de nouveaux religieux, ces derniers  formant alors et ensemble le premier noyau monastique du nouveau prieuré, le châpitre de l'église, par ce fait même, se trouve être augmenté de huit moines)  et pour l'amour de moi et surtout du bien heureux Martin (Saint-Martin), j'ajoute avec plaisir ma propre vigne de Allodÿs et ma prairie de Stanno de Hart (le pré de la Haye) et chaque jour deux mesures de bois mort  pour l'utilisation des moines, à savoir mon parc (Pour permettre aux moines de ce chauffer).C'est avec une bonne concession (une acceptation volontaire), compte tenue de ma proposition,  qu'avec une merveilleuse bonne volonté j'ai donner l'ensemble (l'ensemble de mes dons). J'admets ne jamais aller à un autre endroit sauf dans la susdite église de Dinan  ou dans le grand monastère pour mourir s'il plait à Dieu ou à tous les moines (Olivier admet de fait qu'il ne pourra plus quitter les murs de son nouveau prieuré sauf pour aller dans l'église et pour aller aussi, s'il plait à Dieu, mourrir en l'abbaye de Marmoutier) quitter ce monde monastique . Puis ils m'ont gentimemnt accordé ma demande  qu'ici je meurs avec eux  en étant l'un de leurs frères moines et de bénéficier en toute chose de leur raison et préparer ainsi ma mort.Pour confirmer définitivement  ce que j'ai demandé depuis ce jour, cette lettre que je renforce de mon sceau. et sont témoins Haimon prestre de Gohard, Robertus de Crosor clerc, Gingrenus de Firmitate, Guillemus de Helnaut, Robertus fils Rabelli, Geoffroy Roi , Alain.

     

     

     1122

    Voici maintenant la charte faite aux moines de Saint-Martin de Marmoutier en la dite année 1122 portant sur les manoirs de Notuella et de Helfort

      

    Noverint omnes tam moderni videlicet quam secuturi quod ego Goffredus, Dinannensis dominus, cupiens Dominum propicium fieri peccatis mei et paccatis parentum nostrorum tam defunctum quam vivorum et hoc precibus justorum facilius apud ipsum optinere me credens dedi monachis Sancti Martini Majoris Monasterii duo maneria que in Anglia de dono Hainrici regis possideban .Posui igitur donum istud super altare Sancti Maclovii Dinannensis : posuerunt et illud mecum tam primogenitus filius meus Oliverius quam omnes alii filii mei hoc ipsum et benigne concedentes et sicut dixi mecum donantes Concessit et hoc uxor mea Orieldis et ipsum donum supradictis fratribus a nobis factum multum animabus nostris profuturum dixit .Ut igitur ipsum donum eisdem fratribus deinceps ratum maneret magnum optinui a domino rege Hainrico ut ipsum donum munimento sigillatarum litterarum suarum eisdem fratibus confirmaret, quod et benigne sua gratia fecit Hujus donationis nostre sicut superius dictum est sunt isti : Simon archidiaconus, Eudo Goinius, Gaufredus filius Bertranni, Gaufredus filius Erani, Bolgetus filius Hervei, Hugo Machomus filius Tidualdi. De monachis : Guigomarus, Durandus Asinus, Rainaldus de Moriaco, Andreas de Biturca, Herveus. De homnibus Sancti Maclovii, David de Miniaco, Radulfus filius Channoci, Eudo Boilinuscus et filius ejus David, Aubertus presbiter filius Ewardi. Actum est hoc sub Bernardo priore Dinannensi, anno Incarnatione Domini MCXXII

    Traduction demandant à être corrigée :                                                                 Que tous sachent aujourd'hui ce que moi Geoffroy seigneur de Dinan poursuit, désireux de faire clémence de mes péchés devant Dieu ainsi que des péchés de mes parents décédés et vivants et facilité par les prières faites devant Lui, ce que je crois ainsi pouvoir obtenir ; je donne aux moines du Monastère de Saint-Martin (de Marmoutier) deux manoirs en Angleterre, don du roi Henry que je possède. Je fais ce don sur l'Autel de Saint-Malo de Dinan et fais de sorte que mon fils aîné Olivier ainsi que tous mes autres fils fassent de même et accordent ce don avec  indulgence ce que ma femme Orieldis accorde et ce don ci-dessus devant les frères nous l'avons fait pour qu'une grande partie de nos vie soit plus profitable. Et par conséquence les frères après moi ont ratifié ce don qu'avec grande opportunité j'ai obtenus du seigneur le roi Henry, protégé par sa lettre scellée et confirmé aussi par les frères, cela fut fait par sa grace et sa bonté. De notre don ci-dessus susmentionné ont été les témoins suivants :Simon Archidiacre, Eude Goinius, Goeffroy fils de Bertrand, Geoffroy fils d’Erani, Bolgetus fils d’Hervé, Hugo Mochomus fils de Tidualdi. Les moines Guigomarus, Durand Asinus, Rainalde de Moriaco, André de Biturica ; Hervé. Les hommes de Saint-Malo :  David de Miniac, Radulfus fils Channoci, Eudes Boilinuscis et son fils Davis…Aubert prêtre fils d’Ewardi. Cet acte a été fait par Bernard prieur de Dinan en l’année 1122.  

     

    Cette traduction personnelle nécessite une grande correction, si vous pouviez m’aider ! Merci 

     

     

      

     

      

     

     

     

     

     


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    La Lande-Boulou

    Le château de Grillemont à la Landeboulou 

     

    - La Lande-Boulou

    Le château de la Landeboulou

     

    La Lande-Boulou

     Ancienne maison du village de la Landeboulou

     

    La Lande-Boulou

    L'ancien pigeonnier seigneurial du manoir de la Landeboulou 

     

    - La Lande-Boulou

     Le manoir de la Landeboulou.

     

    Lanvallay

    une petite question d’Histoire

     

    La date de la fondation du  prieuré du Pont à Dinan nommé, dès le 16ème siècle, le prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan, reste encore aujourd’hui incertaine. Nous savons toutefois que ce prieuré, érigé en la présence de l’Abbé Willehm de Saint Florent  le Vieil près de Saumur, n’a pu être fondé qu’entre 1070 et 1118 puisque Willehm (1), en effet, ne renoncera à son droit d’ainesse pour prendre l’habit monastique (3) qu’en cette même année 1070 et qu’il décèdera en juin de l’année 1118 ; ces deux dates encadrant ainsi parfaitement la fondation de ce prieuré sis au Pont à Dinan.

    Lors de la fondation du prieuré du Pont à Dinan, parmi les différentes témoins alors présents autour de Geoffroy de Dinan (2) il est spécifié la présence de Picot de Landa Boilot [Huic dono afferunt Willehm Abbas sancti Florentii in cujus manu hoc donum factum est , cum cutello Guihenoch Monachi ; Goffredus de Langan , Donatus Rainaldus silius Eudonis , Wilmus Videne , de militibus ejusdem Castri , Radulfùs Vicecomes , Haimo filius Guihenochi, Guido Gobio , Gostridus de Ferraria , Graffio , Picotus de  Landa Boilot , fie alii muid. Postea tulit illuc Dominus Abbas Willelm (4) ].

    En reprenant le nom de ce dernier témoin, Picot de Landa Boilot, ne peut-on faire ici et maintenant un rapprochement avec l’appellation de la Lande-Boulou, laquelle appellation désigne toujours aujourd’hui, séculairement étirée au dessus d’une boucle de la rivière,  l’une des extrémités de notre long plateau Côtissois. A l’un des endroits de cette terre, situé au-delà des parties depuis toujours labourées, se trouve un à pic vertigineux sur lequel poussent, depuis la nuit des temps, ronces et genets.

    Le terme de Landeboulou que l’on retrouve parfois écrit aussi sous la forme de Lande Boulou (5),  ne pourrait-il donc pas éventuellement trouver son origine dans la désignation d’une lande située à l’extrémité d’une falaise ? Si le nom de ce témoin nommé vers 1090 Picot de Landa Boilot devait, en effet, pouvoir être relié orthographiquement avec celui de la Landeboulou, nous aurions alors ainsi l’origine orthographique de ce hameau lequel se trouverait, par ce fait-même, être le plus ancien des différents hameaux formant toujours aujourd’hui notre commune [à noter toutefois que l'acte de fondation du prieuré du pont à Dinan cite aussi la terre de Saint-Solen cela au travers de Brecel l'un des témoins de cette charte : Bresseli de Sancto Solempni...] Sur cette terre, aujourd’hui encore, s’élèvent deux des plus vieux manoirs de notre commune, celui dit de Grillemont et celui dit de Landeboulou. 

    Le patronyme Picot quant à lui, pour finir ce texte ici, est cité présent sur la commune de Lanvallay dès la seconde moitié du 16ème siècle et cela en la personne de Maurice Picot lequel, né vers 1550, est dit sieur des Croix.

     

     

     

    (1)  Willehm ou Guillaume de Dol est le fils aîné de Riutall ou Riwallon dit Chêvre-Chenu, 1er sire de Dol et de Combourg. Riwallon dit Chèvre-Chenu, frère de Goscelini ou Josselin de Dinan, 1er  sire de Dinan connu, eu pour parent Haimon de Dol et Roianteline ; Haimon étant dit Vicecome (lieutenant délégué représentant le comte) et Roianteline,  vicomtesse, dans différentes chartes religieuses.

     

    (2)  Goffredi ou Geoffroy 1er de Dinan, fils d’Olivier de Dinan, est le petit-fils de Josselin de Dinan et aussi, par conséquence, le petit neveu de l’Abbé Wilhem, maître abbé de Saint-Florent le Vieil de Saumur.,

     

    (3)  Willehm, renonçant à son héritage seigneurial de Dol en tant que fils aîné de Riwallon, sera remplacé à la tête de cette seigneurie fondée par son oncle Junguené, alors archevêque de Dol et  frère de Riwallon, par son frère puisné Jean 1er de Dol lequel, lui aussi, peu de temps après, deviendra archevêque de Dol.

     

    (4)  A ce don assistèrent Willehm Abbé de Saint Florent en la main du quel fut remis ce don, du moine Guilleux ; Geoffroy de Langan, Douat Rainald fils d’Eudes, Wilmus Videne, pour les soldats de la même place forte Raoul Vicomte, Haimon fils de Guihenoch, Guy Gobio, Gostridus (Goffredus ou Geoffroy) de Ferrare, Graffio, Picot de Landa Boilot et de nombreux autres. Ensuite, le maitre Abbé Guillaume…

     

     

    (5)  En langue latine tardive, au moyen-âge, le mot Landa désignait un sol aride, une terre inculte ; le mot  Boulou quant à lui  pouvait-il être utilisé pour  désigner l’extrémité d’une terre ou son étendue comme l’extrémité de la lande ou l’étendue de la lande ?

     


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