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    Quelques pierres de l'ancienne église... 

     

     

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       Il y a quelques années, lors de la réalisation de l'ouverture d'une porte dans un pignon entièrement aveugle, au derrière d’une grande maison située au 39 rue de la Madeleine, au port de Dinan, il a été découvert, dans l’épaisseur du mur partiellement déposé pour la réalisation de cet ouvrage, un ensemble de pierres lesquelles avaient été réappareillées en une colonne parfaitement reconstituée. Devinez notre surprise lorsque nous vîmes cela, endormi, dans les 60 centimètres d’épaisseur de ce mur ! 

     

    Images et CartographiesLa fin du 18ème siècle, peu après la révolution, sous le Directoire, assiste à la vente complète du prieuré du Pont de Dinan dont l’ensemble du bâti est acheté par un notable du Dinan. La fin du 18ème siècle assiste aussi à la transformation complète du port, transformation ayant entrainée une modification en profondeur de l’urbanisme de notre quartier. Le prieuré acheté, l’église est démolie et les bâtiments conventuels transformés. Cette transformation de l’urbanisme du quartier de la Madeleine du Pont sera traitée en son temps.

     

    Images et Cartographies Ces pierres trouvent très probablement leur origine commune dans l'ancienne petite église de notre prieuré, que cela soit en son portail, en sa porte d'entrée ou en ses colonnes intérieures supportant la voute ; les creux dans les pierres, néanmoins, laisseraient penser que ce sont peut-être des pierres de colonnes ou de fûts (Les chaux emplissant les trous des pierres, lorsqu'elles étaient assemblées, assuraient une élasticité parfaite de l’ensemble des piliers, un peu comme des vertèbres agissant sur une colonne vertébrale. Les piliers des églises ainsi étaient faits). Il est pour moi personnellement émouvant de savoir qu’un jour, vers 1829, date de la réalisation de la maison, qu’un ouvrier œuvrant à l’exécution d’un nouveau mur ait pu éprouver une valeur sentimentale envers une pille déposée pour la reconstituer, même d’une façon très partielle, cachée dans l’épaisseur du nouveau mur qu’il était alors en train de réaliser (les faces ouvragées ou sculptées avaient été retournées dans l'épaisseur même de ce mur, les faces brutes non taillées faisant office de parement extérieur). Qu’elle était alors son intention ? Qu’elles étaient ses pensées lorsqu’il a caché ces pierres devenues siennes dans l’épaisseur de cette construction ? Quel était son nom ? Si ces pierres seulement pouvaient nous parler !

     

    Images et Cartographies Voici les quelques photos que ont été prises lorsque ce fût fut découvert. Déposées par le maçon, elles furent récupérées et repositionnées en colonne de temps de prendre ces quelques photos.

    Photos de Eric Lemoine. 

     

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  • 780. Les Machetierns du Vannetais

    780. Les Machetierns du Vannetais

    780. Les Machetierns du Vannetais

     

      780. Les Machetierns du Vannetais

      

    Les chartes de l’abbaye de Redon

     

    Les chartes religieuses des 9ème, 10ème et 11ème siècles, quelles qu'elles soient, sont toutes, par leur nature originelle même, d'authentiques pièces d'archives. Elles sont donc autant de témoignages très importants pour qui veut étudier l’histoire du haut moyen-âge, que cela soit l’histoire de ce qui fut notre duché de Bretagne ou de toute autre région aussi. Ces chartes font ainsi partie des rares témoins sans faille lesquels souvent attestent, et cela sans aucune erreur humaine possible, certains des us et coutumes de notre passé féodal à partir desquels depuis notre société d'aujourd'hui lentement s’est construite. Certaines de ces chartes, très tôt, ont également contribué à l'écriture des premiers livres consacrés à notre histoire. Il est vrai cependant que très souvent leur objet principal est presque toujours le même lié qu'il ait à la donation de biens ou de terres, donation ordonnée par un donateur et permettant de ce fait, à ce dernier, celui-ci souhaitant s'amender devant Dieu, d'acheter le Pardon céleste et d'effacer pour l'éternité l'ensemble de ses fautes, celles-ci étant très souvent, dans ces mêmes chartes religieuses, accompagnées des fautes commises par les propres parents du donateur que ceux-ci soient décédés ou vivants. La lecture de ces chartes est très importante pour le simple fait aussi que ces dernières, très souvent, contiennent également des informations complémentaires liées par exemple soit à un ensemble d'individus soit au contexte géopolitique d’une région et cela à un moment précis de leur histoire respective, aux moments pendant lesquels ces mêmes chartes ont été respectivement écrites (la fondation du monastère de Plelan le Grand, par le roi Salomon, contient certains renseignements très intéressants quant à la raison même de sa réalisation. La charte relative à l’adoption du roi Salomon par la princesse Roiandrech, quant à elle, contient elle aussi des informations méritant une lecture approfondie. D’autres chartes vont permettre de confirmer l’affiliation généalogique d’un individu par rapport à un autre ; ainsi l’existence de Conan fils d’Erispoë est attestée dans une charte de la grande abbaye de Redon. La première histoire de Bretagne a très probablement été étudiée puis rédigée seulement après que l'Auteur ait lu et ses Chroniques et ses différentes chartes religieuses). C’est ainsi que la lecture des chartes de l’abbaye de Redon nous ont permis de mieux comprendre le principe du marchtierna et cela notamment au travers du rôle joué politiquement par deux familles seigneuriales lesquelles ont toutes deux occupé une place très importante dans les premières heures de notre Histoire la fonction de machtiern étant une conception de la société du haut moyen-âge propre à la Bretagne (Plus tard, lorsque nous étudierons ensemble la généalogie première de la famille seigneuriale de Lanvallay, nous nous aiderons, dans notre travail, d'un acte de justice rédigé avant 1209 lequel, directement, confirmera que cette même famille seigneuriale n'est pas sortie d'une branche cadette de la famille seigneuriale de Dinan. Cet acte de justice sera confirmé dans son contenu, et aussi dans la généalogie qu'il contient, par une charte religieuse concernant certains individus déjà énumérés dans ce même acte judiciaire. Nous voyons très bien ici toute l'importance que peut contenir la seule lecture de ces même pièces écrites originelles).

    Le Cartulaire de l’abbaye de Redon est très ancien et la lecture de ses premières chartes religieuses, rédigées dès le 9ème  siècle, nous permet donc de mieux comprendre certaines des premières pages de notre histoire de Bretagne (Il manque malheureusement un nombre très important d’actes ou de chartes religieuses, près de 150 chartes manquantes ont ainsi pu être estimées la première transcrite datant seulement de 839) ; certains informations réunies mais toutes relatives à différentes chartes rédigées peuvent ainsi, et cela quelques fois, nous permettre d’émettre certaines nouvelles hypothèses ou idées (Aurélien de Courson de la Villeneuve a rédigé en 1863 un livre intitulé : Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne. Son ouvrage reprend l’ensemble des chartes parvenues jusqu’à nous et cela dans l’intégralité de leur texte respectif). 

     

    Dans les premières heures du 9ème siècle l’unité bretonne n’existait pas encore et la Bretagne, dans son étendue géographique, allait grandement se modifier dans la seconde moitié de ce même 9ème siècle. Rennes, Nantes et Vannes, trois villes stratégiques pour l’empire franc en 839 ne faisaient pas encore partie de la Bretagne. Elles étaient toutes trois dépendantes d’un autre grand ensemble, un ensemble défensif regroupant les 2 marches franques séparant dans un but sécuritaire l’empire franc et des insoumis Bretons et des envahisseurs nordiques ; Vannes en l'année 834 sera placée à ce titre sous la direction de Nominoë quand ce dernier sera nommé par l'empereur Louis le Pieux au gouvernement de la province de Bretagne(Venerabilis Hlodouuici , gubvernante  Nominoe Britanniam…Vénérable Louis, Nominoë gouverneur de Bretagne), Rennes et Nantes quant à elles ne seront annexées à la Bretagne que plus tard, mais avant l'an 851 toutefois, année en laquelle décèdera le Prince Nominoë (voir la carte ci-dessus jointe. Il est très intéressant de remarquer, sur cette même carte, que l'ensemble des plou ou des plèbes relevant de la famille du machetiern Iarnhitin étaient tous situés à l'extérieur de la région dite de Bretagne tous ses plou étant positionnés à l'intérieur même la marche Frank-Bretonne. Relevant du comte Wido, lequel sera responsable de cette marche frank sous Louis le Pieux, nous pouvons penser que l'ensemble des individus occupant alors ce territoire défensif devaient déjà se considérer, et cela avant toute chose, comme étant des bretons à part entière puisque l'une des premières révoltes de ce peuple breton, révoltes alors toujours soulevées contre l'emprise de l'empire franc, sera issue quant à elle de cette même terre). Etant l’une des provinces principales constituant la Bretagne au 10ème siècle le Vannetais, au début du 9ème siècle, était une vaste région remontant verticalement de la mer à Ploërmel, région alors englobée en très grande partie dans l'immense marche militaire franco-bretonne de l'empire Franc (le Vannetais était alors constitué de deux régions dont l'une, appelée le Vannetais Occidental, était située autour de Allaire ou le Bas Vannetais quand l'autre, le Vannetais oriental ou le haut Vannetais était quant à elle située autour de Ploërmel l'ensemble de ce même Vannetais étant alors déposé entre les mains de deux grandes familles de Machtierns, à savoir celle issue de Iarnhitin dit l'Ancien et l'autre issue de Iarnwocon).

    Ainsi après la lecture de quelques chartes de l'abbaye de Redon l'étude d'une charte rédigée entre 1029 et 1037, celle qui est référencée n° 289 folio 138, va nous permettre un peu plus loin dans ce texte d’émettre une première supposition quant à l’affiliation généalogique ascendante et éventuelle de la Vicomtesse Roianteline, cette princesse qui en son temps fut mère en autre d'Haimon le Vicomte, de Josselin de Dinan et de l’archevêque de Dol Junguené.

     

     

     

     

    Les Machetierns du Vannetais  

     

    Jarnhitin 1er ou Iarnhitin ou Janithin

    Redigée en décembre de l’année 813, sous le règne de l'empereur d'Occident Charlemagne, une charte du cartulaire de l’abbaye de Redon, citant Jarnhitin, est dite avoir été rédigée sous le règne de Iarnhitin. Ce terme ‘règne’ a laissé très longtemps supposer et à tors très probablement, que Jarnhitin ou Iarnhitin avait été l’un des premiers rois de Bretagne (Fuit hoc factum in Vi feria a nativitate Domini et fuit Nativitatem, Domini de die dominica, in ipso anno emesit spiritum Karolus imperator , regnante Jarnhitino , Widocomite et Isaac episcopo…). Il est toutefois certain que Jarnhitin fut l’un des plus grands et puissants Machtierns (ou mach-tiern ce terme désigant par ses composants orthographiques le Maitre d'une Maison) du Vannetais Jarnhitinum machtiernum…venit ad supradictum tyrannum Jarnhitinum. Comme premier représentant d’un village le machetiern était la plus grande autorité civile et pénale d’un plou exerçant, et cela par sa seule personne, l'ensemble des fonctions attachées aux institutions civiles. Il pouvait ainsi prononcer des peines exécutoires ; son autorité, sans être seigneuriale, pouvait être cependant très étendue, très grande et très importante et occupant alors, toujours socialement et judiciairement, une place de tout premier rang placée aussitôt après la charge comtale laquelle, charge non héréditaire, était confiée seulement par l’empereur à l'image de celle du comte Wido lequel, après sa disgrâce, fut probablement remplacé au gouvernement de la Bretagne par Nominoë (les machetierns seront souvent nommés dans les chartes Princeps plebis ou Prince de la plèbe). Une terre en principe ne pouvait avoir qu’un seul machtiern mais un même machtiern pouvait exercer son rôle de 1er magistrat dans plusieurs plou (Dans la région de Redon plus d'une douzaine de Plou relevant de la famille de Iarnhitin 1er dit l'Ancien étaient alors présents; les plou de Bain, de Plaz, de Langon, Carentoir, Renac, Rufiac, Sixt, Tréal, Allaire, Peillac, Molac, Pleucadeuc, Rieux. Réf : Histoire de Bretagne d'Artur Le Moine de la Borderie.                         Lors des donations successives de plou au moine Couvoyon, donations faites pour la fondation de ce qui allait devenir la grande abbaye de Redon, Ratuili, lequel était le petit-fils de Iarnhitin 1er, donnera les plebes de Bain, de Renac et de Langon. Sur ces mêmes terres, plus tard, lorsque l'abbaye sera édifiée, les Maîtres abbés de l'abbaye de Redon auront eux aussi, et cela très probablement, les mêmes responsabilités et prérogatives de Maîtres de Plou. Au dessus de cette même région d'autres plou sont présents aussi, notamment celui de Riwall fils de Iarnwocon, machtiern de Campénéac, cette famille de Princeps étant alors en possession des plou d'Alcam, aujourd'hui Augam, d'Arthmaël pour Ploërmel et Kempénoac pour Campénéac ); cette charge civile et judiciaire étant héréditaire elle permettait souvent l’accroissement d’un patrimoine fiscal lequel, alors, était attaché à la fonction même du machtiern. Transmise de génération en génération cette fonction de magistrature, laquelle alliait donc le civil et le pénal, favorisait ainsi souvent l’émergence ou l’apparition d’une élite sociale et cela au sein d’un même village ou d’un ensemble de villages. Tyran pour quelques uns (le terme Tyran n'est pas à prendre ici au sens propre du mot, le tyran étant une personne très importante disposant d'un pouvoir presque absolu sans pour autant être ni prince ni roi) certains machtierns furent si puissants qu’ils furent considérés comme de véritables seigneurs et princes de leur propre région, cette élévation étant en cela permis par l’absence même de toute réelle unité bretonne. Donateurs de terres multiples sur lesquelles certains abbayes ainsi s’érigèrent ils furent ensemble l’un des nombreux outils lesquels permirent, en autre, l’implantation aussi en Bretagne de la jeune religion chrétienne.

    Bien que nous ne connaissions pas quel homme fut son père nous pouvons donc raisonnablement penser que Iarnhitin 1er reçu certainement, et cela d’une façon héréditaire, la fonction de machtiern en les différents Plou (paroisses) relevant alors de sa charge, à savoir notamment celle de machetiern de Pleucadeuc (commune située aujourd’hui en dessous de Ploërmel, sous Malestroit).

    Lorsque Worwelet (Wrwelet, Uuoruuelet) senti sa fin s’approcher il demanda à paraître devant le machiern Iarnhitin afin que celui-ci puisse lui donner une terre sur laquelle il pourrait demander pardon pour tous ses pêchers commis ; accédant à sa demande Iarnhitin lui donna ainsi la terre de Rosgas appelée aussi Botgard (ce qui fut hier la paroisse de Roga est situé en dessous de Malestroit, sur la droite. Cet acte est important, comme toutes les donations faites par les machetierns d'ailleurs, quels qu’ils soient, celui-ci démontrant très bien le fait que les machtierns étaient des propriétaires de terres étendues, seigneurs en leurs plous). Lorsque ce dernier vint à mourir son fils nommé Worwolet lui aussi à son tour demanda à paraître devant Iarnhitin, au lieu dit Lisbedu, (Lis : Cour ; Bedu : Bouleau ; la Cour du Bouleau. Jarnhitin en 826 habite alors le manoir de Lisbedu ou la Cour des Bouleaux lequel était alors situé dans le plou de Pleucadeuc) afin de pouvoir remercier Iarnhitin de sa conduite tenue hier envers feu son père; il lui offrit pour cela deux flacons de vin. Le machtiern Jarnhitin, lequel en cet acte est présenté comme étant prince héréditaire, décide de reporter sur le fils du défunt le don accordé précédemment à son père Worwelet en lui offrant toute la forêt et ses bois situés à ses alentours et cela afin que lui-même puisse se préparer à vivre une retraite spirituelle lui permettant ainsi à son tour de s’extirper du monde comme un ermite le ferait dans son désert et n’ayant, pour seul souverain, que Dieu. (Haec Haec carta indicat atque conservat qualiter venit Uuoruuelet ad Jarditinum machetiernum querere locum ubi qui discitur Rosgal et alio nomine qui dicitur Bothgarth et postea obiit Uuoruuelet, post haec, filius ejus, Uuruuelet nomine, venit ad supradictum tyrannum Jarnhitinum ad Lisbedu et secum duas flacones uina obtina portantes deferens et ipsius tyranni tunc erant Doitanau , presbyter, ejus cabellanarius et Houuoris mair in plebe de Cadoc et postea in illa supradicta villa que dicitur Lisbedu ille Jarnnithin dedit illi Uuruueletdo, sicut hereditarius et princeps locum supradictum in elemosina sempiternaet dedit illi licentiam quantum ex silva et saltu in circuitu potuisset preparare et abscedere atque eradicare sicut heremitario in deserto qui non habet dominatorem exepto Deo solo).

    Ce même acte sera de nouveau confirmé, un peu plus tard, dans une seconde charte laquelle reprend à l’identique certains passages écrits précédamment (Wrwelet venit ad Jarnitihinum mactiernum quere locum ubi peccata sua poeniteret et Jarntihin dedit illi locum Rosgas qui alio nomine dicitur Botgart. Et postea obiit Wrwelet. Aliquo post tempore filius ejus Worworet venit ad supradictum tyrannum jarnitihin dedit sicut hereditarius et princeps locum supradictum in eleemosinam…)

    Personnages puissants parmi les puissants de Bretagne Iarnhitin et ses enfants seront ainsi cités dans une multitude de chartes toutes déposées dans le cartulaire de l’abbaye de Redon. Au lendemain de la mort de l’Empereur Charles le Grand les bretons de nouveau se soulèvent contre l’autorité franque ; Iarnhitin apparaît au même moment dans différentes chartes religieuses comme étant machtiern de plusieurs Plous, notamment celui de Molac, de Pleucadeuc, de Rufiac, de Carentoir (un ensemble de paroisses toutes positionnées entre Rennes et Vannes et entre Ploermel et Redon), Plous tous situés alors dans le Vannetais occidental en limite de la grande Marche Gallo-Frank laquelle comprend toujours, à la fin de ce même 8ème siècle, les comtés de Vannes et de Rennes. Apparaissant dans certaines chartes avec l’appellation de prince, il est alors probablement choisi par les mêmes vannetais occidentaux de la Marche Gallo-Frank pour les représenter,et cela en tant que prince ou chef de cette région, auprès de Wido alors comte frank de la Marche bretonne choisi par l'empereur.

     

    Dès l’an 820 son lignage apparaît. Son fils Portitoë en effet est cité adulte, seulement quelques années après, dans une charte de l’abbaye de Redon quant ce dernier donna aux moines de la susdite abbaye, le 28-11-834, le petit monastère de Roga ce monastère étant, en ses tous premiers débuts, qu’un simple et minuscule ermitage (Relire ci-dessus quand Jarnhitin donne à Worwelet une terre sur laquelle celui-ci souhaiterait devenir ermite. Cet ermitage, devenu monastère en un temps très court, était situé au bord de l’Oust, à 4 lieux de Malestroit).

    Le lignage de Iarnhitin apparaît aussi dans plusieurs autres chartes de cette même abbaye de Redon notamment un peu plus tôt quand ses deux fils, Portitoë et Wrbili, (ces derniers au niveau de leur charge respective de machiern relèvent alors tous deux directement de l’empereur Louis le Pieux ; ils seront appelés vassi dominici) sont cités en avril 821 aux côtés de Wido comte frank de Vannes tous deux présentés alors comme étant machtierns (machtierns hériditaires) du même Plou de Carentoir. Cette charte en elle même est importante puisqu'elle appuie le fait qu'un même plou pouvait effectivement être transmis héréditairement, et cela dans une forme d'indivisibilité, entre les héritiers d'un même machetierns ces héritiers devenant eux aussi et à part entière machetierns à leur tour d'un même plou hérité. (aprilis, regnante domno et gloriosissimo imperatore Lodouuico , Uuidone comite in Venedia, Raginario episcopo, Portitoe et Uurbili macternii in plebe Carantoerense…en avril du règne du glorieux seigneur empereur Louis, Wido comte de Vannes, Raginar evêque, Portitoë et Wurbili marchetierns de la terre de Carantoire). L’église de cette paroisse est citée elle aussi, très peu de temps après, en 833, sur plusieurs autres chartes de l’abbaye de Redon ; le nom de plusieurs prêtres attachés à cette même paroisse et détachés aussi soit auprès de l’abbaye de Redon ou soit auprès d’autres monastères situés à proximité de cette même paroisse sont cités également. Carentoir en tant que paroisse ou plou possédait différents lieux dits lesquels se prénommaient en autre Lisnovid, Trebdeoc, Trebarail ou encore Macoer. Mellac, lequel était aussi intégré dans ce même ensemble de lieux dits, existe toujours aujourd’hui. Son petit-fils Ratuili, lequel est le fils d’Uurbili permettra, par la donation d’une terre située au plus près de sa demeure de Lisnovid la fondation de l’abbaye de Redon (Né vers 810 Ratuili était alors en possession aussi des plou de Sixt et de Bain, le plou de Bain comprenant à lui seul, quant à lui, les actuelles communes de Craon, de Tremaca, le Fournel, le Faux, Noyal, le Bignon, Arguignac et Coathinnoc. Nous voyons ici encore très bien l'importance des biens fonciers q'un même machetiern pouvait personnellement posséder ). En effet un jour que Ratuili était assis au bord d’une fontaine, en un lieu appelé Lesfau, il vit venir à lui un moine lequel se présenta ; il s’appelait Conuion (ou Saint Couvoyon pour l'église chrétienne). Ce dernier, parvenu au plus près de Ratuili, implora ce tyran de lui donner un cadre de verdure approprié afin qu’il puisse exercer pleinement l’œuvre de Dieu. Ecoutant ce moine Ratuili accèda à sa demande et lui donna, avec le consentement de son fils Catuoreto (ou Catworet), un lieu appelé Roton. Ceci aussitôt fait le moine Conuion prit pleinement possession, et cela avec d'autres frères religieux lesquels étaient au nombre de six, de ce sol confié et appelé à devenir très prochainement un nouveau lieu saint. Les moines ayant pris possession de la verdoyante place offerte Ratuili vint les voir alors qu’ils étaient tous en train de prier Dieu ; il leur confirma en cet instant et pour l’éternité la susdite donation, confirmation faite avec l’accord de l’empereur. La fondation du futur monastère de Redon ainsi est née et ceci fut fait le lundi 4 juin de la 19ème année du règne de l’empereur Louis le Pieux, en 832. (Né vers 800, fils de Conon et issu d’une famille de sénateurs, le moine Couvoyon est né à Comblessac près du plou de Carentoir, ce lieu dépendant alors du monastère de St-Melaine de Rennes. Il meurt le 5 janvier 868 en son nouveau monastère encore inachevé et nommé St-Maxent qu’il fera ériger en Plebe-Lan au lieu dit Shiriou, aujourd’hui en Plelan le Grand; Canonisé il devint Saint Convoyon. Le monastère de Saint-Malaine de Rennes, à ne pas confondre avec le couvent de Ste-Melanie de Rennes, fut fondé au lendemain de la mort de Saint-Melaine lequel fut évêque de Rennes en 505) Désirant vouloir protéger son âme de la fin du monde qu'il pensait être proche Ratuili donna aux moines de Redon une terre appelée Binnon, terre accompagnée de ses bois, de ses prairies, de ses pâturages, de ses eaux, de ses meubles et immeubles de toutes sortes. Quelques jours auparavant, le 17 juin, il fit de même avec ses terres de Trebmoetcar et de Moiaroc cette dernière étant accompagnée quant à elle d’une autre terre nommée Tigran Haelnou, terre située en Eriginiac et contenant un bâti (Tigran est un terme signifiant en effet : belle villa). Nous pouvons voir ici même l’étendu foncier des différents plou alors au sein de cette même famille de machtiern. Ainsi la lignée issue de Iarntihin possédait des terres englobant aujourd’hui Ruffiac, Molac, Carentoir, Augan, Campénéac et Redon.

     

     

    Iarnwocon 1er 

    Située au nord, et géographiquement dans la continuité des Plou d’Iarnhitin 1er, une autre famille de machtierns possèdait elle aussi, et cela à la même époque, tout un ensemble de Plou importants lesquels étaient les plou ou terres d’Alcam, d’Arthmaël et de Kempeniac (ces plou depuis ont formé les paroisses d’Augan laquelle relevait en 833 du diocèse d’Aleth, de Ploërmel et de Campénéac). Ces différents plou, donc tous assis dans la continuité ou la verticalité de ceux de Jarnhitin 1er étaient, au 9ème siècle, déposés entre les mains du machtiern Iarnwocon 1er du nom (Les paroisses actuelles d’Augan, de Ploërmel et de Campenéac sont situées géographiquement au dessus des paroisses de Ruffiac, de Carentoir et de Pleucadeuc hier tous trois plou de Jarnhitin. Ces mêmes plou, dans leur ensemble, étaient tous situés le long de la grande Marche Franco-Bretonne). Cette seconde famille de machetiern était liée géographiquement à la famille de Portitoë par la possession de terres situées elles aussi dans les plou de Ruffiac et de Pleucadeuc, Plou relevant quant à eux de Portitoë fils du dit Jarnhitin ou Iarnhitin 1er. En effet Roiantken, laquelle sera l’épouse du petit-fils d’Iarnwocon 1er du nom, vendra à son frère Cartwaten, vers 821, au lendemain de la mort de Morvan (ou Morman), une terre située elle aussi dans le plou de Rufiac et nommée Ranriantcar (Magnifice femine et t sorori meœ nomine Roiantken, ego enim Catweten...). Vers 826 dans une charte de l’abbaye de Redon, charte laquelle n’est pas datée, Catweten et Roiantken ci-dessus, en désaccord cette fois, comparaissent tous les deux devant Jarnhitin 1er du nom et les deux enfants de ce dernier, Portitoe et Urbili, lesquels doivent alors et ensemble juger le fait que Caweten refusa alors de tenir une promesse de vente faite hier à sa sœur, la vente promise de la terre de Lisbedu dans le plou de Pleucadeuc (terre située en dessous de Ploërmel et au dessus de Redon, à la gauche de cette ville) dont il ne veut plus ce défaire revenant ainsi sur la promesse faite à Roiantken. Iarnhitin et ses enfants jugent ce désaccord, Iarnhitin étant machtiern du plou de Pleucadeuc. Nous avons par ce procès la confirmation que ces deux familles de machetierns étaient en effet toutes deux liées géographiquement et cela par la possession respective de terres limitrophes ou enchevêtrées les unes dans le autres; ces mêmes possessions territoriales pouvant confirmées aussi l'existence de certains liens familliaux éventuels lesquels ont pu unir ces deux mêmes familles de Machetierns.            Iarnwocon 1er eu pour héritier un fils légitime lequel fut prénommé Riwalt (Riwalt fut nommé aussi: Riwalt de Alcam, Ce prénom quant il perdra son T donnera plus tard le prénom Riwall lequel Riwall donnera lui-même à son tours le prénom Riwallonus ou Riwallon). Riwalt nait vers 780 ; il apparaît pour la 2ème fois, le 15 mai 833, lorsque Guingalon fait le don d’une terre assise dans le plou d’Algam (actum hoc in Poutrocoët in condita Alcam...Ermor, episcopus Machtiern in Poutrecoët), lequel plou d’algam, au regard de cette même charte, relevait donc du Poutrecoet (Poutrecoët était un terme lequel signifiait: le pays de la forêt. On l’écrit aujourd’hui le Porhoët. Cette terre est située au dessus de Ploërmel dans le haut du Vannetais. Ce don ou cette charte reprenant le terme Poutrecoët ou Porhoët est relativement important pour l’affiliation du roi Salomon). Cité présent lors de cette donation faite aux moines de Redon Riwalt a alors à ses côtés la présence de son fils Deurhoiarn ainsi que celle d’Ermor ce dernier étant à la fois et l’évêque d’Aleth et le machetiern de Poutrecoët, le dit Porhoët étant alors, en ce temps ancien, le centre de diocèse d’Aleth, aujourd’hui le diocèse de Saint-Malo.

    La première fois que Riwalt parait dans une charte c’est le 10 décembre de cette même année 833. Assistant lui aussi à l'arrivée les signes naturels annonçant la fin prochaine du monde Riwalt décida de donner aux mêmes moines de Redon le tigran de Botlowernoc, la terre de Cowenran, celle de Rangleumin et la moitié de celle appelée Colworetan (tigran : terme servant à désigner une terre pourvue d’une belle maison; cette dernière serait située aujourd’hui en Augan près de Ploërmel). Entre 833 et 846 les plou ou terres d’Alcam, d’Arthmaël et de Kempeniac (aujourd’hui les paroisses d’Augan, de Ploërmel et de Campénéac) sont alors la propriété de Riwall lequel se dit dans une charte être l’héritier d’Iarwocon 1er du nom. A l’inverse des charges comtales des hauts officiers franques lesquels, au 9ème siècle, étaient encore tous révocables nous voyons très bien ici, à la lecture de ces seules et mêmes chartes, que les machtierns étaient donc plus que de simples représentants d'un ensemble d'habitants ou de plou qu'ils étaient avant toute chose une "Puissance" presque seigneuriale, socialement reconnue laquelle puissance se transmettait héréditairement, donc de parents à enfants, et l'ensemble de leurs devoirs ou les charges sociales dont ils avaient seuls la responsabilité  et l’ensemble aussi de tous leurs biens qu'ils soient fonciers ou immobiliers. Ainsi la terre d’Alcam ou d’Augan sera offerte par Riuualt ou Riwalt d’Algam à sa belle-fille Roiantken, fille de Drelouuen laquelle en fera don plus tard au monastère de Redon. Par la citation de cette noble Dame nous avons ainsi et aussi l’exemple même de la transmission orthographique d’un patronyme au travers de sa terminaison orthographique et cela au sein d’une même famille : Drolouuen-Roiantken-Catweten.

     

     

    Deurhoiarn * Roiantken (Roiant-ken, Roeantken)

    Fils de Riwal d’Alcam et époux de Roiantken, laquelle nait vers 810, (Deurhoiarn et uxor sua Roiant-ken Deurhoiarn et son épouse Roiant-Ken) Deurhoiarn continue à figurer dans certaines chartes comme en celle qui fut rédigée en 859 cette dernière le présentant lui aussi comme étant Machtiern de plou (et II anno principatus Salomonis in Britania… Deurhoiarn Mactiern... et en l'année II de la principauté de Salomon de Bretagne...Deurhoiam machetiern...). Il est cité aussi pour l’une des première fois en 839 quant il tue Catworet  (Catuoreto) le propre fils de Ratuili (Ratuili étant celui qui donna une terre au moine Convoyon, terre sur laquelle bientôt allait apparaître le monastère de Redon)  lequel est alors l’un des hommes très proches de Nominoë.  Nominoë intervient sur ce fait auprès de Riwal, père de Deurhoiam, afin que la mort de son fidèle lieutenant soit compensé par le don d’une terre ; Riwal sera ainsi obligé, et cela au nom de sa faute, d’offrir à Ratuili une terre qu'il avait en sa possession et ce sera sa propre Cour de Lis-Bronewin, (Lisbronivius, Lis-Bronn Ewin), seigneurie comprenant une villa et toutes les dépendances lesquelles y étaient attenantes, seigneurie située dans son plou de Kempeniac (l’actuel Campénéac près de Ploërmel) Absents peut-êtres lors de la tenue de ce jugement Nominoë et Riwalt seront toux deux représentés par leur témoin respectif; il faut toutefois noter ici la présence aussi, et cela en tant que témoin de ce jugement rendu, de Riwallon comte de Poucaer lequel est peut-être le père même du futur roi Salomon. Lire un peu plus bas et ci-dessous le texte qui lui ait ici consacré.  Indicat carta quomodo Catuuoret se comendavit ad Nominoe, et dum essed  illi fidelis, occidit eum Deurhoiarn filius Riuualt. Postea, Nominoe hominem suum requisivit super Riuualt et filium suum. Tunc Riuualt, ex semine Iarnuuocon heres, tradidit Lisbroniuuin et hoc quod adjacet ei, ex plebe Kempeniac, in pretio sui hominis Catuuoret. Factum est hoc in Lisranac, .VIII. idus marcias, in die sabbato, presentibus istis hominibus: Conuuoion, monachus, testis; Iarnhitin, monachus, testis; Leuhemel, monachus, testis; Cumdelu, monachus, testis; Rethuualart, presbyter, testis; Dreuuallon, presbyter, testis; Riuuallon, commes Poucaer, testis; Biscan, invitator Nominoe, testis; Juduuoret, invitator Riuualt, testis; Uurscant, testis; Euuen, testis; Portitoe, testis; Drihican, testis; Rohot, testis; Catuuobri, testis. Cette charte  montre comment Nominoë ordonna pour Catworet, contre Deurhoiarn fils de Riwalt celui-ci ayant tué l'un de ses fidèles. Ensuite Nominoë rendu son jugement sur son homme et sur le fils de Riwalt. Puis Riwalt, héritier de Iarnwocon, devra être présent devant lui et lui remettre Lisbroniuwin en la terre de Kempenac pour le prix humain de Catworet. Ceci s'est passé à Lisranac les 8ème ides de Mars, jour de la semaine. Furent présents ces hommes : Conwoion moine témoin, Iarhitin moine témoin, Leuhemel moine témoin, Cumdelu moine témoin, Rethwalart pretre témoin, Drewallon prêtre témoin, Riwallon comte de Poucaer témoin, Biscam témoin invité de Nominoë, Judworet témoin invité de Riwalt, Wrscant témoin, Ewen témoin, Portitoë témoin, Drihican témoin, Rohot témoin, Catwobri témoin.    Deurhoiarn meurt peu après 874, année en laquelle le roi Salomon sera assassiné et Roiantken très peu de temps après, en 876, année placée elle aussi sous les règnes conjoints et de Gurwan et de Pascweten en laissant pour seul héritier son fils nommé lui aussi Iarnwocon (Et postea defunctus est Deurhoiarn et filius ejus Jarnwocon…). Inhumé à Plelan dans le monastère de Saint-Maxent (aujourd’hui en Plelan le Grand ; relevant du monastère de Redon, St-Maxence aura très souvent pour abbé maitre celui du monastère de Redon)  lequel avait été élevé à la demande du moine Convoyon, Deurhoiarn sera en effet très peu de temps après suivi dans la Mort par son épouse laquelle sera inhumée à son tour aux côtés de son défunt mari. Ils acquerront ainsi et ensemble une sépulture dans ce même monastère sans avoir auparavent tous deux visité les lieux monacaux accompagnés qu'ils furent d'un moine référant celui-ci leur montrant en ce Saint-Lieu l'emplacement en lequel ils seront plus tard inhumés. Pour permettre leur dite inhumation à tous deux, en cette même abbaye,  Deurhoiam et Roiantken donnèrent respectivement à l'abbaye de Saint-Maxence et Aethuric Freoc lequel était clerc de son état et Aethuroc Milcondoes de la terre d'Alcam, aujourd'hui terre nommé Augan. Deurhoiam décédé avant 874, son corps sera effectivement amené en ce monastère afin de pouvoir y reposer, bientôt rejoint par celui de Roiantken. Tous deux inhumés en leur nouveau et dernier domicile leur fils Jarnuuocon ou Iarnwocon offrira, toujours à la même abbaye et pour le repos des Âmes de feus ses parents le village d'Eneuwor et une partie des terres de Kethic aussi. Cela fut fait à Saint-Maxens. 

    Mundi termino adpropinquante, malis crebrescentibus, petierunt Deurhoiarn et uxor sua Roiantken Sanctum Maxentium, in festivitate apostolorum Petri et Pauli, .III. kalendas jul., I. .XXII., regnante Pasuueten et Uuorhuuant Brittanniam, monachos rogaverunt ostendere sibi ubi corpora eorum requiescerent post obitus illorum; et ostendit abbas Liosic, cum monachis suis, locum corporum eorum in vestibulo Sancti Maccentii; et postea simul perrexerunt ad Sanctum Maxentium, et posuerunt suam manicam super altare, et dedit Deurhoiarn Aethuric Freoc, clericus, in dono corporis sui, et uxor ejus Roiantken dedit Aethurec Milcondoes, in Alcam, quam dedit illi Riuualt in enepuuert, in dono corporis sui, Sancto Maccentio in honore Salvatoris atque monachis in illo loco Deo servientibus; et postea defunctus est Deurhoiarn, .II. idus januarii, luna .XI., et filius ejus Iarnuuocon et uxor sua Roiantken detulerunt corpus simul cum omnibus, et invitaverunt monachos obviam sibi in via accipere corpus; et cito ut adierunt, monachi exierunt obviam corpori cum reliquis suis, et simul detulerunt corpus ad monasterium Sancti Maxentii, et sepelierunt eum secundum dignitatem, ut moris est christianorum. Et postea invitavit filius ejus Iarnuuocon, una cum matre sua et cum multis nobilibus hominum, abbatem Liosic nomine, cum suis monachis, in quadam exhedra juxta basilicam Sancti Maccentii, et illas donationes quas dederunt (sic) pater, matre vivente, in dono corporum suorum, firmavit, coram multis testis (sic), hii sunt: Ratfred, testis; Inhoc, testis; Maenuuallon, testis; Nominoe, testis; Catuueten, testis; Uuoetuual, testis; Jedicahel, testis; Euuen, testis; Uuinkalon, testis; Riscaham, testis; Uuorlouuen, presbyter, testis; Finithic, presbyter, testis; Scuban, presbyter, testis; Marcoc, testis; Jacu, testis; Seder, testis; Iarnuuoret, testis; et cito Roiantken defuncta est post virum, et sic monachi fecerunt illi sicut viro suo, juxta illum sepelierunt illam cum magno honore; et venit Iarnuuocon filius ejus, in prima dominica post sepulturam ejus, visitare sepulcra patrum suorum; et post missam invocavit abbas (sic) Liosic cum suis monachis, adstetit inter templum et altare, posuit manicam suam super altare et dixit: Villam Eneuuuor do Maccentii (sic) et monachis, pro anima matris meae, in hereditate perpetua, in honore Salvatoris; et postea, in die dominico, venit Iarnuuocon visitare sepulcra patrum suorum, et post missam perrexit, stantibus monachis, presente populo, dedit partem Kethic Sancto Maccentio et heres (sic) illius Suluuoion nomine, pro animabus patrum suorum, coram multis testibus: Iarnuuocon, testis, qui dedit hanc donationem; Uuincalon, testis; Bleidbara, testis; Comhael, testis; Arbidoe, testis; Conglas, testis; Katic, testis; Suluuoion, testis; Tanetuuotal, testis; Idon, testis; Tutuuoret, testis; Loiesuuoret, testis; Uurliuuet, testis; Tanetlouuen, presbyter. Ista donatio fuit .II. idus maii, luna .VIII. La  fin du monde approchant, le mal augmentant de plus en plus, Deurhoiarn et Roiantken son épouse demandèrent à Saint-Maxence, en le jour de la fête des apôtres Pierre et Paul, le 3 juillet du calendrier, le 22ème jour de la première année du règne d Pascweten et de Gurwan de Bretagne, aux moines ou les restes de leurs corps seraient après leurs départs. L'abbé Loisic et ses moines leur a montré ou leurs corps seraient plac"s, dans la Cour de Saint-Maxence. Peu après ils se rendirent à Saint-Maxence où il mit sa main au dessus de l'Autel et, pour le don de leurs corps, Deurhoiarn donna Aethuric Freoc, clerc de son état et son épouse Roiantken donna Aethurec Milondoes d'Alcam que lui avait donné Riwalt en Enepuuert pour le don de son corps à Saint-Maxence et à ses moines lesquels en ce lieu servent le Sauveur. Et Deurhoiarn décéda par la suite, les 2ème ides de Janvier, le 2ème jours après la Lune, et son fils Iarnwocon et sa femme Roiantken ont tous deux signalé le corps et invité les moines à recevoir le corps, et les moines s'en allèrent à la rencontre du reste du corps et en même temps ils emportèrent le corps au monastèrede Saint-maxence en lequel il fut inhumé en fonction de sa dignité et suivant les coûtumes des Chrétiens. Et après invitèrent son fils Iarnwocon et sa mère et beaucoup de nobles hommes l'abbé nommé Liosic et ses moines en fonction dans la Cavité de la basilique de Saint-Maxence et il donna (et Iarnwocon donna) les dons de son père sa mère étant encore en vie. Furent témoins de cela Ratfred, Inhoc témoin, Maenwallon témoin, Nominoë témoin, Catweten témoin, Woetwal témoin, Jedicael témoin, Ewen témoin, Winkalon témoin, Riscaham témoin, Worlowen prêtre témoin, Finithic prêtre témoin, Seuban prêtre témoin, Marcoc témoin couché, un autre témoin lequel était assis, Iarworetum témoin. Et rapidement Toiantken décéda peu après son mari et de cette même façon les moines firent pour elle ce qu'ils avaient fait pour son mari. Et son fils Iarwocon est venu le premier Dimanche après son enterrement et, visitant la tombe de ses pères, après la messe, il fit appeler le'abbé loisic et ses moines et, placé entre le Temple et l'Autel, il mit sa main su l'Autel et dit : Je donne à saint-Maxence la ferme d'Eneuwor au nom de l'Âme de ma mère , en héritage perpétuel et dans l'Honneur du Sauveur. Un peu plus tard Iarnwocon est revenu visiter la tombe de ses pères et s'en alla, debout, après la messe, en présence du peuple, donner aux moines de Saint-Maxence une partie de Saint-Kethic et aussi les héritiers du nommé Sulwoian  pour les Âmes de ses pères. Il fit cela devant de nombreux témoins , Iarnwocon témoin qui donna son don, Wiincolon témoin, Bleidbara témoin, Comkael témoin, Arbidoe témoin, Conglas témoin, Katic témoin, Sulwoian témoin, Tanctwotal témoin, Idon témoin, Tuworet témoin, Loiesworet témoin, Wurliwet témoin, Tanetlowen prêtre témoin. Ce don fut donné les 2ème ides de mai, le 8ème jour après la Lune. Charte n° CCXXXVI. Abbaye de Redon.

    Deurhoiam est témoin en 858 d’un don que fit son épouse laquelle donne alors la moitié des terres de Ran-Afroc pour le rachat de leurs âmes à tous deux. Tous deux paraissent aussi dans la charte de Saint-Sauveur de Redon, charte référencée LXXIX, quand Deurhoiam et son fils Iarnwocon donnent, au monastère susmentionné, des pleb de Plélan dont tous trois étaient alors possesseurs.Haec carta indicat atque conservat quod dederunt Deurhoiarn et Jarnuuocon, filius ejus, in Plebelan, Penuuernet Crankendic et tigran Lis, Sancto Salvatori in Rotono et monachis ibi Deo servientibus, cum massis et manentibus, silvis, pratis, pascuis, aquis, aquarumve decursibus, mobilibus et inmobilibus, cum omnibus apendiciis suis, totum atque integrum tradiderunt per manicas suas in manu Leheumeli monachi et Tudiani monachi, videntibus Roiantken uxore ejus et Uurlouuen presbytero, ita tradiderunt in elemosina pro animabus suis et pro regno Dei, sine censu et sine tributo alicui homini sub caelo nisi supradicto Sancto Salvatori et supradictis monachis; et si quis mutare voluerit aut mutaverit, aut ego ipse aut ullus de propinquis meis, auferat Deus ab illorum manibus hereditatem terrenam et regnum celeste, et in athemate (sic) permaneant usque ad exitum vite. Factum est hoc .II. feria, idus mart. luna .XXI., anno .VI. principatus Salomonis in Brittannia, in loco nuncupante Bessonn. Cette charte indique ce qu'ont donné Deurhoiarn et son fils Iarnwocon en Plebelan. Penwernet Crankendic et tigran Lis, à Saint-Sauveur de Redon et aux moines lesquels y servent Dieu, avec les masses et ce qui y est continue, les bois, les près, les pâturages, les eaux et les points d'eau, les meubles et les immeubles avec toutes leurs dépendances toutes entières et remis en même propre le moine Leheumeli et le moine Tudiani; devant son épouse Roiantken et le moine Wrlewen il a remis des aumômes pour leurs vies et pour le royaume de Dieu; aucun paiement et aucun impôt pour les hommes sous ce ciel mais surtout pour Saint-Sauveur et ces susdits moines. Et si un homme veut changer pour changer, que cela soit pour moi même ou l'un de mes parents et enlever de ses mains tous ses héritages terrestres et les donner à Dieu et à son royaume celeste et qu'il continue ainsi jusqu'à la fin de sa vie. Cela fut fait les 2ème ides de Mars, 21 jours après la Lune, en la 6ème année du gouvernement de Salomon en Bretagne, dans un endroit appelé Besson (près de l'actuel Plelan)          

    Roiantken personnellement apparaît avant 825 lorsqu’elle vend à son frère Cartweten la terre de Riantcar en la  plebe de Rufiac, elle est très probablement encore une jeune fille. Il est stipulé dans cette charte qu’elle fut rédigée la 4ème année après que Morvan est réussi à repousser de Bretagne l’empereur Louis le Pieux ; signent cette charte aussi Iarnithin et ses fils Portitoë et Uurbili (factum est hoc sub die III fevrier I feria in loco vico Rufiaco III anno postquam exivit D.Hludovicus de Britannia ante Morman. Regnate D.Lodowico Imp. Jarnithin machtiern et filius Portitoë et Worbili et Vido comite)

    Roiantken est mentionnée aussi en 856 avec son frère Cartweten contre lequel elle va en appel à la cour du roi Salomon. Nous apprenons la même année, dans une autre charte rédigée au mois de Mai, le nom de leur père à tous deux lequel s’appelait Drelowen ; cette chartre est relative au don d’une  partie d’une terre nommée Botaloc, terre et pâturage situés dans le plou d’Armaël (ou le nom de St-Armel lequel nom sera demain  transformé en  Ploërmel) biens offert alors à l’abbaye de Redon pour ses moines et ses religieux lesquels en ce lieu servent Dieu. Ce don assoit et confirme l’implantation géographique de  la famille de Roiantken dans la région de Ploërmel (située dans le haut Vannetais) en laquelle déjà est implantée la famille de son époux. Haec carta indicat quod dedit Catweten filius Drelowen partem terrae sitam in plebe Artmael ...Facta est haec donatio monasterio in ecclesia Santi Salvatoris die Ascensionis Domini V , indus Maii lena V , II anno  principatus Salomonis in Britannia, (en 859) Redwalotro episcopo in Poutrecoet (Porhoët) ...Catweten qui hanc donationem dedit testi; Deurhoiarn machetiern... 

     

     

     

    Riwall de Porhoët ou de Poutrecouët

    De l’ascendance du roi Salomon il n’y a pas d’informations certaines existantes à ce jour. Nous savons simplement, par une charte de Redon, qu’il était un parent proche du roi Erispoë et par une autre charte, rédigée quant à elle en 857, qu’il était le fils d’un Riwallon ou Riwall (Mundi termino adpropinquante, etc. Ego, in Dei nomine, Erispoe donavi et aliam plebiculam quae vocatur Plaz et omnes insulas eidem plebiculae adjacentes, sicut vetus visnonicum cingit, rogante me venerabili abbate Conwoione cum suis monachis, et interveniente consobrino meo Salomone simulque consilium dante atque hoc ipsum verbum dicente : ut qui monachis alimentum dederat, daret etiam soenum pecoribus eorum, etc. Ut ipsi monachi unum psalterium et duas missas, quamdiu locus ille perseveraverit, pro anima mea et pro anima patris mei quotidie cantent. Et si fuerit, aut ego ipse vel aliqua persona, qui contra donationem aliquam calumniam generare praesumpserit, mille solidos mulctum componat cui litem intulerit, et illud quod repetit non vindicet, et ista donatio fixa atque inconvulsa per omnia tempora permaneat. Factum est in Rotono monasterio, VI.idus martii, IV.feria, tempore illo regnante Hlotario imperatore. Signum Erispoe ; Salomon filii Rivallon ; s.pretient;  s.Paschweten; s.Bili; s.Albrit; s.Juduallon; s.Penhoet; s.Jarnworet; s.Budhoiarn; s.Bleinrin; s.Semper; s.Urscant; s.Maenworet; s.Cumhacnan; s.Kobrantgeni; s.Festgeni presbyteri; s.Felix diaconi etc). Les annales de Saint-Bertin (abbaye mérovingienne bénédictine fondée en 7ème siècle dans le nord de la Francie occidentale, dans l’actuel Pas de Calais) précisent  que Salomon, en 852, alors consobrinus (Consobrinus en latin signifie le fait d’être soit un parent ou le fait d’être apparenté ou cousin germain aussi etc.) du roi Erispoë, reçoit de Charles le Chauve le tiers de la Bretagne le mettant ainsi sur un pied presque d’égalité avec son parent Erispoë (Lanbertus et Guarnarius fratres, pars vel maxima discordiarum, alter dolo alter judicio interficiuntur. Salomon Britto Karolo fidelis esficitur tertiaque Britanniae porte donatur…Lanbert et Guarin frères sont en grande partie en désordre, autre tromperie, autre jugement. Salomon le Breton, fidèle de Charles, s'est vu décerné la troisième partie de la Bretagne...Respogius, duc Britonum, a Salomone et Almaro Britonibus, diu contra se dissidentibus, interimitur...Respongius (ici Erispoe) duc des bretons, par Salomon et Almaro le Breton dressés contre cette dissidence, fut assassiné). Quelle était alors l’exacte importance de ce territoire donné à Salomon alors qu’Erispoë avait été reconnu peu de temps auparavant dans l’investiture de sa royauté ? Etait-ce un geste d’équité venant de l’empereur envers cet autre prince breton ou bien Salomon fut-il aidé dans sa montée vers sa royauté par Erispoë lui même ? (per jussionem Erispoe seu Salomonis qui de ipsa terra eodem tempore sunt dominatores... Par ordre d'Erispoë ou de Salomon,sur cette terre elle même en même temps ils dirigeaient)... Lorsque  le roi Erispoë confirmera entre 851 et 857 la donation d’un monastère faite à la toute jeune abbaye de Redon, le nom du futur roi Salomon apparaîtra en deuxième poste, tout de suite après celui du roi Erispoë lui même mais surtout avant même le nom de Conan, le propre fils héritier du Princeps Erispoë. Pourquoi cette prééminence grammaticale en faveur de Salomon et à l’encontre de Conan, le fils héritier d’Erispoë, cela lors de l’écriture du nom de ces deux témoins ?

     

    Salomon est donc cité en 857 dans une charte de l’abbaye de Redon comme étant le fils d’un Riwallon ou Riwall. Qui était ce Riwall ? Pierre Le Baud, historien de la duchesse Anne de Bretagne, présente ce Riwall ou Riwallon, père du roi Salomon, comme étant le seigneur du Porhoët région en laquelle hier Riwalt d’Algam, fils de Iarnwocon 1er , offrit une terre assise en son plou d’Algam ce dernier relevant du Porhoët.  Riwalt d’Algam et Riwall de Porhoët vont tous deux se retrouver devant le jugement du roi Nominoë suite à un assassina lequel fut commis à l’encontre d’un fidèle de ce prince. Riwalt d’Algam en effet, afin de pouvoir racheter financièrement le crime perpétué par son fils Deurhoiarn, devra céder au roi Nominoë la terre de Lis-Rannac située en la plèbe de Campénéac, terre qu'il tenait héréditairement de son père Iarnwocon 1er.  Nous avons en cette charte la première apparition du père supposé du futur roi Salomon lequel, par son titre de Comes, semble être le supérieur hiérarchique de Riwalt d’Algam en ce comté du Porhoët. (Indicat carta quomodo Catuuoret se comendavit ad Nominoe, et dum essed illi fidelis, occidit eum Deurhoiarn filius Riuualt. Postea, Nominoe hominem suum requisivit super Riuualt et filium suum. Tunc Riuualt, ex semine Iarnuuocon heres, tradidit Lisbroniuuin et hoc quod adjacet ei, ex plebe Kempeniac, in pretio sui hominis Catuuoret. Factum est hoc in Lisranac, .VIII. idus marcias, in die sabbato, presentibus istis hominibus: Conuuoion, monachus, testis; Iarnhitin, monachus, testis; Leuhemel, monachus, testis; Cumdelu, monachus, testis; Rethuualart, presbyter, testis; Dreuuallon, presbyter, testis; Riuuallon, commes Poucaer, testis; Biscan, invitator Nominoe, testis; Juduuoret, invitator Riuualt, testis; Uurscant, testis; Euuen, testis; Portitoe, testis; Drihican, testis; Rohot, testis; Catuuobri, testis. Charte ou jugement déjà traduit ci-dessus. Reprendre aussi ci-dessus la transcription de ce même jugement rendu.

    Y aurait-t-il enfin un rapprochement généalogique que nous pourrions faire entre ces deux Riwal, c’est à dire entre Riwal le père du roi Salomon et Riwal d’Algan ? Plus tard peut-il y avoir eu un lien de généalogie entre Riutal [ou Riutal s'écrivant aussi Riwall] père de Roianteline et l'un des deux Riwall ci-dessus cités ? Peut-on voir au travers du dit père de Roianteline, femme de Hamon vicomte d'Alet, l'un des descendants de Riwall de Porhoët  ou bien l'un des descendant de Riwall d'Algam tous deux antagonistes devant Nominoë ?

     

    A suivre. Chapitre Roianteline...Suivra aussi une carte reprenant l'implantation des différentes terres offertes par cette noble Dame

     

    JPFM

     


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  •  1198

     

    Litige ayant opposé et Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont

    L

    Au XII siècle le prieuré du Pont à Dinan possédait un droit de haute, de moyenne et de basse Justice. Cependant, suite à un conflit ouvert avec Olivier seigneur de Dinan, cela en le dit XII siècle, notre prieuré perdra certains de ses dits droits tous liés à sa "haute Justice". En contrepartie cependant, conservant toujours son droit dit de "haute justice" , le prieuré sera reconnu dans son bon droit lequel, reconnu malgré une petite contrepartie financière annuellement versée, demandait ni plus ni moins que l'exonération de toutes les "Coutumes seigneuriales" ancestrales versées de tous temps aux seigneurs de Dinan.  Voici ci-dessous cette charte "judiciaire" et son texte explicatif.

     

     

    En 1198 Olivier III de Dinan, fils de Geoffroy de Dinan et de Murielle ou Muliel de Poudouvre, [Il ne pas le confondre avec son oncle Olivier III de Dinan fils d'Olivier II et d'Agnorie de Penthievre lequel, fondateur de la seigneurie d'Hartland, fera "ériger" vers 1170 le prieuré du Saint-Malo de Dinan commencé hier par ses pères souhaitant y entrer à la fin de sa vie. Celui-ci pour ce faire se fera moine en son prieuré alors que celui-ci n'était encore pas terminé] petit-fils aussi d'Olivier II de Dinan et d'Agnorie de Penthièvre, sera en litige procédurier avec le moine prieur du prieuré du Pont à Dinan. En effet Olivier de Dinan souhaitait récupérer et faire de nouveau appliquer, toujours sur ce même prieuré, les coutumes anciennes que ces ancestres de tout temps avaient toujours exigé de percevoir sur cette petite entité religieuse, impôts féodaux très  probablement perçus depuis l'origine même de la fondation du dit prieuré fondé vers 1100. Ce procès sera tranché en cette même année 1198 par l'archevêque de l'évêché de Saint-Malo, monseigneur Pierre Giraud [Celui-ci sera évêque de cet évêché entre 1184 à 1218, l'année 1218 étant l'année qui fut celle de sa mort] . Dans le jugement rendu Pierre Giraud ou Pierre de Saint-Malo exigera des seigneurs de Dinan que ceux-ci arrêtent dorénavant toute exaction exercée envers le prieuré du Pont, exactions [ou pressions "féodales"] toutes relatives à ces mêmes coutumes ancestrales et seigneuriales. Toutefois, en compensation, ou en indemnité financière si l'on veut, les seigneurs de Dinan obtinrent de Pierre Giraud le fait qu'annuellement, cela chaque année et au jour le la fête de la bienheureuse Marie-Magdelaine, qu'ils soient en droit de percevoir du prieur alors en charge du prieuré du Pont à Dinan la somme de 8 sols de rente l'an. Sur un plan de "justice seigneuriale" les prieurs en exercices devaient aussi se reconnaître tous vassaux de la justice seigneuriale de Dinan. Dorénavant  il fut donc interdit à tous prieurs de notre prieuré du pont à Dinan de pouvoir faire appliquer toutes peines dites corporelles et d'autres interdictions liées au civile aussi. C'est ainsi par exemple qui leur fut interdit à partir de ce jugement rendu de retenir en la prison du prieuré les différents bourgeois habitant en la ville de Dinan. Cette interdiction sera reportée notamment sur tous les fils aisnés de tous les bourgeois vivant en les murs de la seigneurie de Dinan. Doit-on voir en cela, dans un sens "fiscal" et à la sortie de ce même procès, la reconnaissance d'une certaine ou d'un début d'indépendance seigneuriale du prieuré du Pont à Dinan et cela à l'encontre même des seigneurs de Dinan ? Les prieurs au Pont à Dinan deviendront ainsi fiscalement les seuls maitres sur les terres relevant de leurs fiefs religieux ne devant aux dits seigneurs de Dinan que la somme symbolique de 8 sols par an. Au lendemain de ce procès les vieilles coutumes ancestrales obligeant le prieuré envers les seigneurs de Dinan toutes s'éteignirent. Qu'elles étaient-elles au juste ?                                                                                                  Au regard du jugement de ce procès, lequel confirma la légitimité de la requête du dit prieuré celui-ci ayant été reconnu dans son droit [celui de ne plus reprendre le versement financier de ces dites anciennes coutumes jusqu'à lors dues et versées à la famille des seigneurs de Dinan], si la paroisse de Lanvallay et sa seigneurie existait déjà en 1198 relevait-elle alors des seigneurs de Dinan [cela au travers de l'une de leurs propres paroisses] ou bien de la seigneurie religieuse du prieuré du Pont sachant que celle-ci, dans le courant du 17ème siècle, possédera encore des dimes seigneuriales appliquées en cette même paroisse dite de Lanvallay ? Ou bien dans un sens général relevait-elle directement de la cour de Dol ? La lecture des actes nous apprendra qu'elle relevait en fait de la Cour de Chasteauneuf de la Noë laquelle, elle même, était placée sous l'autorité de celle de l'évêché de Dol (lEffectivement le prieur du prieuré du pont possédait des biens ou des terres afféagées en la paroisse de Lanvallay, comme dans d'autres paroisses aussi, le prieuré étant possesseur d'un bailliage  au port de Dinan lequel sera nommé "le Grand bailliage". Ce bailliage comprenait notamment des traits de dîmes situés en la paroisse même de Lanvallay. Le quartier du port de Dinan, lequel élève aujourd'hui son bâti sur la commune de Lanvallay, ne fut rétrocédé à la commune de Lanvallay qu'au lendemain de la Révolution Française. Cela se fit avec l'apparition de la notion même des communes lesquelles vinrent ainsi remplacer les anciennes paroisses celles-ci étant alors formées d'un ensemble de villages placés directement sous l'autorité d'une "Fabrique" {les Fabriques religieuses regroupaient  depuis des temps ancestraux tout un ensemble d'individus décideurs, laïcs et clercs, lesquels ensemble géraient et entretenaient les biens communs religieux relevant de leur propre paroisse tels les églises, cimetières, chapelles, calvaires etc}. L'ensemble du ou des revenus d'une même fabrique trouvait son revenu essentiellement dans les quêtes et offrandes religieuses, dons numéraires placés et gérés sous l'autorité première d'un Trésorier relevant de la dite Fabrique. Quant apparue pour la première fois le principe même de la Fabrique et notamment à Dinan ? Il est vrai que la ville de Dinan au travers de sa bourgeoisie très tôt s'émancipa elle aussi de ses propres seigneurs comme d'autres villes bourgeoises et marchandes le firent elles aussi et les différentes chapelles de l'église Saint-Sauveur de Dinan sont toutes là pour nous rappeler la puissance même des corporatifs professionnels. Lorsque furent édifiés en l'église de Saint-Sauveur de Dinan les colonnes devant supporter l'élévation du Choeur, le nom des trésoriers de la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan fut inscrit dans la profondeur même de la pierre. Il en sera de même pour un pilier du Transept: Ce XX et unc jour du mois daougst sans faire sejour ce beau cueur firent comacer les tresoriers qls ece pilier sont nomez coe vous poures lire Guille.Picot, Guy de Saint Cyre, Thgn Touroudel, Geffroy Roquet et fut en lan mil VCC sept par le meste de cestuy art con apelloit Roll.Bougnart . Le pillier du transept quant à lui comporte le texte inscrit suivant : MILL 557 ET 58 ENSEMBLE PHI DEDUIT. P.DUBOUAYS. RE. LABERT.T.ARTUR .G.TAVEL : FABRIQUEURS THESAURIERS ONT FAIT ASSEOIR CES QUATRE PILLIERS. La ville de Dinan, très tôt, cela au lendemain même de son apparition, se constitua d'une deuxième paroisse devant ainsi faire face à sa démographie alors déjà croissante et c'est ainsi qu'apparue la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan la première étant celle de la paroisse de Saint-Malo de Dinan. L'existence même de ces paroisses, toutes deux accompagnées de leurs propres professions corporatives, devaient donc très probablement déjà posséder leur propre fabrique respective. La paroisse de Lanvallei quant à elle est cité pour la première fois en 1205, ce terme étant repris dans une charte religieuse aujourd'hui toujours accessible.  En 1205, au lendemain de 1198 année en laquelle fut donc établi ce jugement opposant alors et le prieuré du Pont à Dinan et les seigneurs de Dinan, la paroisse de Lanvallay sous qu'elle autorité était-elle donc placée ?                                                       Les différents actes de baptêmes de la fin du 16ème siècle, actes tous réalisés au dit prieuré du Pont, nous montrent tous des officiants religieux exerçant et en l'église prieurale du Pont de Dinan et en l'église paroissiale de Lanvallay. Pour conclure ici ce texte nous devons donc bien prendre conscience que si en 1198 tout le territoire géographique prieural du Pont de Dinan continuait en quelques sorte de dépendre de la justice des seigneurs de Dinan, cela au regard de cette rente annuelle versée, au regard aussi de l'interdiction de l'application des dites peines corporelles, et bien que ce même prieuré, sur un tout autre plan, celui de la spiritualité, relevait d'une autre paroisse, celle de Lanvallay celle-ci étant assise en l'emprise géographique de l'archevêché de Dol. Rappelons ici que la ville de Dinan et ses seigneurs relevaient eux d'un autre évêché, à savoir celui de Saint-Malo de l'Isle).                           Une carte géographique que nous avons personnellementréalisé au tout début de notre travail, cela afin de mieux pouvoir expliquer par l'image l'ensemble de la transmission de l'héritage du couple "Hamon - Roianteline" lesquels furent en autre, au tout début du 11ème siècle, les parents de Josselin de Dinan, Hamon de Dol, Salomon du Guarplic, Riwalon de Combourg et de Guinguéné futur archevêque de Dol, aurait tendance à nous montrer très clairement aux travers du positionnement géographique des différentes paroisses assises en cette même et grande ancienne seigneurie que les terres de la future paroisse de Lanvallay étaient probablement quant à elles déjà enclavées en ce même Regaire dit de Dol.                   Aussi, toute cette même étendue de terre lesquelles hier formaient notre ancienne paroisse dite de Lanvallay, relevaient-elles au Moyen-âge de la dite puissance seigneuriale des seigneurs de Dinan ou bien relevaient-elles de la puissance temporelle de ce même dit "Régaire de Dol" ?

     

    1198. Litige entre Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont

    Carte implantant la succession seigneuriale du couple "Hamon-Roianteline" à la fin du X siècle.

     

    1198. Litige entre Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont1198. Litige entre Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont 

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

     

    Première pièce sur la dite transaction

    P.D.G. Macloviensis Episcopus, etc.  inter Abbatem et Monachos ex une parte, et Oliverium de Dinan et fratres et sorores ejus ex alia super quibusdam consuetudinibus quas idem Oliverius repetebat in domo Pontis de Dinan; compositum fuit in hunc modum. Oliverius , etc, quita verunt domum Pontis Dinanni ab omni exactione etc. ita tamen quod Monachi reddant ei VIII solidos annuatim festo B.M.Magd. etc. Et si Prior ceperi latronem Prior faciet eum judicare in curia sua, et tradet eum Oliverio crux poenam recepturum ab eo. Et ita Prior et homines ejus quitati fuerunt de procuratione annuali quam requirebat ab eis, et de auxilio ad ipsum et fratres suos faciendos milites et ad propriam corporis redemptionem et ad sorores maritandas, etc. Anno gratiae MCXCVIII. Titre de Saint-Florent.

     

    Traduction : Pierre par la Grace de Dieu évesque de Saint-Malo etc. Entre l'Abbé et les moines d'une part, et Olivier de Dinan et ses frères et sœurs d'autre part, au sujet de certaines coutumes lesquelles le même Olivier reconduit dans la maison du Pont de Dinan (et) composées de cette manière:  Olivier etc. acquitte la Maison du pont à Dinan de toute exaction [de tous impôts ou taxes] etc. A condition cependant que les moines paient 8 sols annuels à la fête de la Bienheureuse Marie-Magdeleine etc. Et si le Prieur capture un larron il l'amènera en sa cour (en la cour d'Olivier) pour le juger et Olivier lui livrera le châtiment celui-ci le recevant de lui (et Olivier livrera au larron le châtiment le larron le recevant d'Olivier) . Et ainsi le Prieur et ses hommes seront quittes de l'approvisionnement annuel requis d'eux pour l'aider lui et ses frères soldats et (ainsi que) pour la rédemption de son propre corps et celui de ses sœurs mariées. Année de grâce 1198

     

     

      

     Le saint vocable de l'église prieurale du Pont

     

    1198. Litige entre Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont

     

    Le prieuré du pont à Dinan, tout au long des 11ème  et 12ème  siècles, a toujours été présenté sous cette même appellation. Il nous ait aujourd'hui très difficile de savoir quand celui-ci ou son église prirent pour nom le vocable de Sainte Marie de la Magdelaine. (Il existe toutefois une lettre d'indulgence laquelle fut rédigée entre 1109 et 1138, lettre en laquelle Jean Archevêque de Saint-Brieuc promettait des Indulgences pour quiconque financerait la fin des travaux de l'église du prieuré du Pont lesquels tardaient. Dans cette lettre les Saints Patrons de l'église du prieuré son cités, à savoir 3 saints lesquels sont Florent, Gilles et Marie-Magdelaine. Cependant si celle lettre d'indulgence nous énumère les noms de ces "Saints-Patrons" elle ne nous indique pas pour autant lequel de ces trois noms était "porté" par notre petite église. L'église paroissiale de Tressaint, aujourd'hui en Lanvallay, porte toujours de nos jours, associés qu'ils sont, les noms de Philippe et de Jacques. En était-il de même entre 1109 et 1138 pour l'église de notre petit prieuré ? Sachant que celui de Marie-Magdelaine sera uniquement retenu, quand celui-ci fut seul choisi ?. Nous avons ici en notre prieuré une exception puisque ce prieuré à l'inverse de ses frères ne fut pour ainsi dire jamais nommé du nom de son église mais toujours du nom propre du Pont près duquel il avait été édifié au tout début du XII siècle, vers 1100. Pour illustrer cela à Combourg le prieuré dès sa première heure fut nommé : le prieuré "de la Sainte-Trinité"; le Grand Monastère de Mamoutier se nommait le monastère de Saint-Martin de Tours"; l'abbaye de Léhon fut appelée quant à elle: l'Abbaye de Saint-Magloire" de Léhon). Nous avons retrouvé, aux archives départementales des Côtes d'Armor, un acte juridique rédigé au tout début du 16ème siècle, en 1523, cet acte mettant en scène Christofle May (le patronyme May s'écrit aussi Moy et cela parfois pour désigner les différents membres d'une même famille, le nom du père s'écrivant May et le nom de certains de ses enfants s'écrivant alors Moy, ou l'inverse des deux aussi; ce nom apparait dans ma famille dès 1605 et semble être originaire de la région de Langast et de Plenée-Jugon. Il faut aussi noter que certains de mes premiers "parents", au XVII siècle, pendant plusieurs générations seront tous prénommés "Mathurin". Peut-il y avoir aussi "linguistiquement parlant" un rapprochement orthographique entre les patronyme "May - Moy" et le prénom Mathurin ?) alors prieur de ce même prieuré. Cet acte est important dans la mesure où le prieuré est alors toujours présenté, en cette même année 1523,  sous cette même appellation originelle : Christofle May prieur du prieuré du Pont à Dinan. (Télécharger cet acte archivé et rédigé en 1523, acte dont nous vous laissons le plaisir d’en découvrir, ici même, la teneur de son contenu).

     

    1198. Litige entre Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont

     

    Les premiers actes de dénombrements, que nous étudierons ensemble un peu plus tard, le plus ancien en notre possession ayant été établit en 1556, présentent tous alors le prieuré sous le vocable de Sainte Marie Magdeleine ou Magdelaine. Nous pourrions donc presque en conclure que notre prieuré prit cette nouvelle appellation entre ces deux dates que sont les années 1523 et 1556 ; mais pourquoi le nom de cette "Sainte Magdeleine" lequel, nom très souvent fut attaché à l'établissement de léproseries, fut seul retenu au XVI siècle pour dénommer notre prieuré du Pont et cela au détriment des noms de Saint-Gilles et de Saint-Florent ? (Saint Magdeleine est très souvent représentée, dans l’art statuaire, comme étant la patronne des morts. Pour symboliser cette fonction spirituelle cette Sainte tient alors toujours, logé dans le creux de ses mains, un crane humain ). Certaines personnes bien pensantes de notre région, devant cette appellation laquelle, spirituellement, est donc rattachée à la mort et à cette cruelle maladie, ont même supposé la présence, sur le port de Dinan et proche de notre prieuré,  de l’une de ces nombreuses léproseries.  Quand est-il dans la réalité ? Y a t'il eu réellement une léproserie établie au port de Dinan ? [cette dernière effectivement au tout début du XIII siècle exista au bord de la rivière, proche des vignes  alors très nombreuses en la paroisse de Lanvallay. La présence de cette "maladrie est en effet citée ici même en 1219 dans le conflit ayant opposé et Olivier premier seigneur de Coëtquen et le prieuré du pont. Item clausum Hurel, vinea ante maladeriam...Voir cet acte en la rubrique: Les chartes judiciaires et religieuses; 1219 Transaction Olivier de Coëtquen]. 

     

    Mais revenons à notre acte ci-dessus lequel fut lui rédigé en 1198 (dans cet acte le prieuré est présenté comme étant la Maison du pont à Dinan le terme "maison" se retrouvant ainsi écrit dans différentes chartes. Il en sera ainsi vers 1200 quand Mathieu, fils d'Alain de Roux, reconnaitra les dons de Quencombre, dons offerts hier par feus ses ancestres au prieuré du pont à Dinan) et lequel est relatif à un contentieux opposant alors et Olivier III seigneur de Dinan et les moines résidant en cette même maison nommée la "maison du pont à Dinan". Cet acte de justice rendue demande, par le contenu même de son arrêt,  un abandon total de toutes les exactions commises alors par Olivier de Dinan à l’encontre de ces mêmes moines ce dernier devant toutefois recevoir, annuellement, une somme de 8 soldes versée alors régulièrement chaque année et au jour précis de la fête de la Béatifiée Sainte Marie Magdeleine. Nous retrouvons pour la seconde fois, cela grâce à cette même charte,  l'utilisation sur le port de Dinan de l’appellation de cette Sainte nommée Marie Magdeleine lequel nom, en 1198, était déjà celui de l'un de ses trois "Saints-Patrons". 

     

    Est-ce que le jour "Saint" qui fut choisi annuellement pour le versement de cet impôt seigneurial et féodal au XII siècle était celui alors déjà porté par notre petite église?     Etait-il de tradition de payer ses impôts seigneuriaux le jour même du  Saint-Patron de son église ? En lisant d'autres chapitres nous apprendront finalement que les redevances seigneuriales des fermes du prieuré étaient perçues plusieurs fois par an, cela en deux paiements distincts aux XVI et XVII siècles, lesquels paiements étaient dus soit au jour de "Nouel", soit au jour de Saint-Michel ou à celui de la Saint-Gilles aussi. Alors quand était-il ? Une "maladerie" ou léproserie ayant existé au plus près du prieuré, au bas moyen-âge, doit-on voir dans la présence de celle-ci l'origine même de l'appellation de notre prieuré dit le Magdelaine ?

     

     

     

    La 2ème pièce concernant la même transaction rédigée la même année

    Pierre, par la grâce de Dieu, évêque de Saint-Malo, etc. A la suite de discussions élevées entre l’abbé et les moines de Psalmurienses (Saumur), d’une part, Olivier de Dinan, ses frères et ses sœurs, de l’autre, au sujet des coutumes et redevance (les droits ou taxes) que ledit Olivier revendiquait sur la maison du Pont de Dinan et ses hommes, il a été transigé :

    Olivier de Dinan, ses frères et ses sœurs ont laissé à l’abbaye de Saumur la maison du Pont de Dinan quitte de toutes coutumes et charges, etc. Si le dit Olivier requiert le prieur de lui envoyer ses vassaux pour défendre sa terre, mais non pas pour envahir la terre d’autrui, le prieur les enverra sans observation. Si quelqu’un de ces hommes refuse d’obéir à l’ordre du prieur, celui-ci le fera juger par sa cour, et l’amende lui appartiendra. Si le prieur arrête sur sa terre un voleur, ou tout autre malfaiteur de ce genre, il le fera juger par ceux qu’il voudra au devant de sa cour, et après la condamnation le livrera à Olivier pour subir la peine corporelle encourue par la sentence. Le prieur ne retiendra pas dans le domaine de sa maison de bourgeois d’Olivier, non plus que le fils aîné d’un bourgeois, mais il pourra y recevoir toute autre personne. A ces conditions, le prieur reste quitte de la procuration annuelle qu’Olivier réclamait de lui, ainsi que l’aide pour sa chevalerie et celle de ses frères, pour sa rançon et pour la dote de ses sœurs : il en reste également quitte à l’égard de leurs héritiers, ainsi que du congé (?) qu’on lui demandait à cause de sa juridiction. Les hommes du prieuré acquitteront à Olivier, comme par le passé, les coutumes sur ce qu’ils achèteront ou vendront hors du fief prioral. Ces articles furent jurés par Olivier, ses frères et ses sœurs dans l’église Saint-Malo de Dinan, en présence de Pierre, évêque de Saint-Malo ; Pierre, prieur (du prieuré du pont) ; l’archidiacre de St-Malo ; Guillaume Rufin, prêtre ; Guégo Goion ; Geoffroy, sénéchal ; Hamon de Plern, R. son frère [Hamon et Raoul de Plouer. Raoul de Plouer sera avec Guegon Goion ou Guégon Gouyon aussi présent au côté d'Olivier lorsque ce dernier confirmera au prieuré de Saint-Alban le don offert à ce dit prieuré par G.Baluçon seigneur du Plessix], et beaucoup d’autres. Fait l’an de grâce 1198. Et pour cet accord soit authentique, nous, Pierre, évêque de St-Malo, et Olivier de Dinan, l’avons revêtu de nos sceaux.

     

    La traduction de ce deuxième acte et de celui-ci seulement est celle de l’historien Anatole Jean B.A. de Barthélemy. 1856

     

     


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    1219. Even prieur du prieuré du Pont

     

    Pour tous ceux qui sont présents, cette lettre pour voir et entendre Hamon de Cucé, sénéchal du très noble homme Henry d’Avaugour, soldat [chevalier], au tribunal de Dinan, salut dans le Seigneur Eternel. Sachez que nous avons vu et lu avec diligence, inspecté lu mot à mot, certaines lettres jointes aujourd’hui de Gaufridi  Prégent, Comte sénéchal à la Cour de Dinan, scellées et non annulées, ni corrompues dans certaines parties pour que le premier aspect apparaisse et forme les mots suivants :

    Par tous les fidèles du Christ auquel le présent écrit parviendra, Gaufridus Prégent, sénéchal comte de Dinan, perpétuelles salutations dans le seigneur. Connaissez tous que Robert de la Chouë, Alain et Jean ses parents, jurent devant moi en la Cour comtale et seigneuriale, de rétablir pacifiquement pour les temps à venir tous les jours de la fête de tous les Saints (les jours de la Toussaint), pour Even prieur du Pont et pour ses successeurs vingt mines de bled. Ce serment fut entendu par Olivier de Coetquen, Guillaume Roux, Guillaume l’enfant,  Ruellan (Ruellanus) de Plouer Les Seigneurs de Plouer, Guillaume sénéchal, Jacob de Bagar, chevaliers, et plusieurs autres. Et pour cela ils ont fait promesse devant la Cour Comtale laquelle est gardienne de cela.

    A été donné en l’année de Grace mille deux cent dix-huit dans les jardins de Guillaume de Saint-Cour et que (pour cette charte soit)  ratifie et valide et reste, je renforce cette charte de mon sceau que je joints. (Et) Nous avons vu, pour témoigner et renforcer, le sceau du seigneur comte Henry en la Cour de Dinan. A été donné le jour de la Lune avant les Saintes Cendres, année du seigneur 1219.

     

    (Les jours des Saintes Cendres correspondaient aux 40 jours de Carême. Les gens pénitents devaient se tenir debout au devant des portes des églises et rester ainsi un sac de cendre retourné sur leur tête. Cela en souvenir du propos du seigneur ; Tu es né de la cendre et tu retourneras à la cendre).

     


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  • Les déboires d'Olivier seigneur de Coëtequen et du prieur du prieuré du Pont à Dinan 

     

     

    Reprendre ou prendre, avant de lire ce présent texte, le chapitre consacré au Seigneurs de Coëtquen en la rubrique des Seigneurs de Lanvallay; à savoir la  Rubrique : Vers 1200. Les sires de Coëtquen seigneurs de Lanvallay.

     

     

     Note importante :

    Avant que n'apparaisse écrit pour la première fois le nom de la paroisse de Lanvallei surgira dans la lumière des écrits le nom de la paroisse de Tressaint. En effet celle-ci sortira de l'ombre quelles années auparavant. Cela se fera en une bulle papale datée de l'année 1123. Nous devions à cette ancienne paroisse aujourd'hui rattachée à Lanvallay cette information. En 1186 la paroisse de Tressaint relevait déjà de l'évêché de Dol, grande terre religieuse très proche de Lanvallay, quand la paroisse de Lanvallay elle relèvera de l'évêché de Saint-Brieuc assise en l'une de ses enclaves. Quelle fut l'origine de cette dite enclave ici même enfermée qu'elle était entre l'évêché de Saint-Malo et le dit évêché de Dol ? Pourquoi demain la paroisse de Lanvallay quittera t-elle le dit évêché de Saint-Brieuc pour géographiquement et spirituellement intégré celui de Dol ?

     

     

    Le prieuré du pont à Dinan sera l'objet d'un litige ayant opposé en l'année 1219 le dit prieuré et Olivier seigneur de Coëtquen, le premier seigneur de Coëtquen cité par l'Histoire [le patronyme familial de ce dernier n'est pas ici cité en effet; Olivier est simplement dit : Olivier seigneur de Coëtquen. Cependant le patronyme familial de son épouse lui est cité; en cet acte ici étudié en effet il sera dit de son épouse : Havois Coequen uxor mea ou bien: Havoise Coëtquen ma femme. Au moyen-âge effectivement était donné à l'épouse d'un seigneur, non pas le nom de son époux, mais celui de son propre père, celui porté à sa naissance. La particule "de" n'est pas ici citée non plus en cette année 1219; Olivier ne prit-il pas le nom de son épouse, ou bien le nom de la terre héritée par celle-ci ? Au regard de cette information la seigneurie de Coëtquen semble donc être née sur une terre, certes déjà ancienne, mais qu'à la charnière des XII et XIII siècles. Quel était le patronyme du père de Guillaume lequel, fils de Raoul, fut le père d'Olivier premier seigneur de Coëtquen cité par l'Histoire ? Quels ont bien pu être les origines exactes de Havoise Coëtquen ? L'étude de cet acte ci-dessous présenté nous apporte en effet des informations importantes lesquelles nous permettent de poser certaines questions. Il est dit dans cet acte que l'ancestre d'Olivier possédait un "droit de table" en la ville que nous savons être Lanvallay; comment Guillaume, père d'Olivier, a t-il pu posséder un tel droit avant que celui-ci par le seigneur de Dinan fut retiré à Olivier son fils ? De quel droit Olivier pouvait-il prétendre posséder le pressoir seigneurial du prieuré ? Comment Olivier était-il entré en possession de très grandes terres étirant leurs étendues au dessus de la rivière, cela en dessous et au dessus de la "montagne" de Lanvallay ? De quel droit Olivier percevait-il les rentes féodales applicables sur le chemin menant à travers vignes à la ville de Lanvallay ?  Pourquoi Olivier avait-il réalisé des fosses en le jardin même du prieuré et cela en toute illégalité ? Pourquoi Olivier se cru t-il permis de priver le dit prieuré du Pont de Dinan de diverses dimes seigneuriales ancestrales ? La charte ici étudiée sera confirmée  en 1223, soit 4 années après sa rédaction, cela probablement pour renforcer la décision alors prise hier en la dite année 1219.                                                     Il faut faire "remarque" ici aussi des liens ayant unis tout au long des XII et XIII siècles l'abbaye de Vieuville sous Dol aux premiers seigneurs de Lanvallei; il en sera de même avec le premier seigneur de Coëtquen cela au travers de son père et de son frère. Ainsi Jean le Lanvallei, proche parent  ou oncle présumé d'Olivier de Coëtquen, prendra lui l'habit monastique à la fin de sa vie en sein même des murs de Vétéris Ville ou de Vieuville. Pourquoi Guillaume et Rolland, tous deux respectivement père et frère d'Olivier de Coëtquen, se firent-ils tous deux inhumer en la dite abbaye de Vieuville cela après lui avoir offert des mines de   froment ? ]  . Ce litige portera sur certaines dîmes lesquelles, établies en la paroisse de Lanvallay, étaient alors "déchirées" ou disputées entre le seigneur de Coëtquen, assis seigneurialement en la paroisse de Lanvallay, et l'abbaye de Saint-Florent de Saumur de laquelle relevait le dit prieuré du pont à Dinan. Ce litige sera l'origine de la charte proposée ci-dessous le jugement de cette charte étant lui confirmé de nouveau quelques années après cela en 1223. Comment Olivier de Coêtquen entra t-il en possession de ces mêmes dimes que lui réclamera en 1219 le prieur du dit prieuré ? 

    1223. Notum sancte omnibus presentes litteras quod ego Ol. de Qoiquen reddidi sesinam prioratus Pontis Dinanni Abbati et quento Sancti Florencii Salmurum sicut possidebant et habebant... contentio verteretur inter eos ex una parte et archidiaconum Macloviensii ex altera, quod ut ratum et certum ejusdem monachis dedi litteras sigilli,mei munimine roborantas; actum anno domini MCCXXIII. TraductionPar tous les Saints sachez par cette présente lettre que moi Olivier de Coëtquen ai redonné les saisines à l'abbé du prieuré du pont à Dinan et autant que Saint-Florent de Saumur en possédait et avait. Contentieux tourné entre eux d'une part et l'archidiacre de Saint-Malo de l'autre; que j'ai ratifié et donné à certains de ces même moines cette lettre de mon sceau renforcée et protégée. Fait en l'année du Seigneur 1223
    ADML H3358-IX

     

     

    Transaction Olivier de Coëtquen

     Transcription partielle de la charte originelle "estropiée" par Dom Morice

     

    1219. Olivier seigneur de Coëtquen et le contrat entre moi et le prieur du Pont de Dinan, etc, établit [conclu] de cette manière : Nous avons envoyé et confirmé toutes les aumones en la paroisse de Cumelen [ou de Lanvallay. Il s'agit ici bel et bien de la paroisse de Lanvallay et non celle celle de Cumelen, erreur de lecture orthographique dûe à Dom Morice la charte originelle se lisant effectivement : Lanvalay] etc. Les témoins devant le juge ont déclaré que les ancêtres d'Olivier avaient un canal [peut se lire aussi fossé] entre les jardins et la Rance [Rentiam ou Ricem: Tradita itaque terra Rollandi rapinis et incendiis, citra flumen Ricem (Renciam) eadem agit, sed monachis lehunnensibus pepercit...]; également qu'Olivier de Qoiquen a le tiers des décimes du vin et du bled dans le dit prieuré. Une nouvelle fois Olivier a demandé le repas en ville mais celui-ci ne lui est pas dû. Cela a été concédé par Havise de Coëtquen ma femme et mon frère Raoul en présence de l'évêque de Dol. Mais par ce que maintenant mon frère Thomas est en Albigeois, j'ai fais qu'à son retour il concède. Ecrit en l’année 1219.

     

     

    1219.Transaction d'Olivier de Coëtquen seigneur de Lanvallay

     

    1219. Charte originelle et complète trouvée aux Archives d'Angers par monsieur Claude Bognet sur laquelle il est écrit  parroichia Lanvalay et non pas de Cumelen. Archives départementales de Maine et Loire. Pièce n° 5 du carton H3361 Transcription ci-dessous de Monsieur Claude Bognet.

     

    Omnibus presentes litteras inspecturis, Oliverius dominus de Coequen, salutem in domino. Noveritis quod cum esset contentio inter me ex una parte et priorem de Ponte Dinani ex altera revocato propter contencionem in debitum quid esset elemosina et quid foedus laicus, Pour tous ceux qui regarderont cette présente lettre, Olivier seigneur de Coëtquen, salut dans le Seigneur. Que l'on sache qu'il y eu un contentieux entre moi d'une part et le prieur du prieuré du Pont à Dinan; autre le rappel de la cause de ce contentieux, les aumones qui sont dues.  Et enfin qu'en un traité laïque tandem Jocius (?) tunc temporis officialis curie Dolensis de mandato Dolensis episcopi Jocius, en ce temps officier de la Cour de Dol mandaté de l'évesque de Dol, testes super eadem contencione recepit inter nos rebus litigionis inspectis, post receptionem vero testium inter nos composuimus in hunc modum quod ego concessi priori predicto et successoribus suis et confirmavi omnes elemosinas suas et omnes sesinas elemosinarum in parrochia de Lanvalay quas ab antiquo possederant monachi, secundum quod declararet testimonium predictorum testium juratorum quod clausum erat causa hujus composicionis complende apparte fuerunt attestaciones ab officiali predicto quorum tenor talis fuit: reçu les témoins sur le même contentieux; nous avons inspecté les questions religieuses mais après la réception des témoins entre nous nous avons composé de cette manière : que moi concède au susdit prieur et à ses successeurs et confirme toutes ses aumones et tous les bénéfices saisies [les saisines d'aumosnes] en la paroisse de Lanvalay que possédaient anciennement les moines, après [secundo, deuxièmement] confirme que le témoignage des susdits témoins fut sous serment, que la cause fut clause [fut fermée, fut jugée], cette composition fut complétée, les parties furent attestées par le susdit officier dont la teneur est : testificati  sunt jurati quod Hortus Judicaelis Landec est elemosina monachorum (tam) cum maceria que ibi est et cum tota donna sicut extenditur a Rencia usque ad vineam Orhant, que vinea fuit olim Giquel Landec, Les témoins ont juré que le jardin de Judicael Landec est aumosne des moines avec le mur en pierres sèches qu'il y a, avec tout le don [peut-être les halliers ou tout ce qui est buisson ou touffu] qui s'étend à la Rance jusqu'à la vigne d'Orhant qui était autrefois à Giquel Landec ab inde extenditur meta inter elemosinam et feodum laicum : à partir de là se prolonge la limite entre les aumosnes [la terre aumosne] et le fief laïque sicut lapides ostendunt qui missi sunt inter vineam Orhant et vinea Petri filii Erenbour comme le montre les pierres qui sont lancées [les pierres qui sont debout] entre la vigne d'Orhant et la vigne de Pierre fils d'Erenbour usque ad  viam ab inde sicut via ducit que est inter vineam filii Costart et Vineam Osenne  mulieris delà jusqu'au chemin  qui même entre la vigne du fils de Costart et la vigne de la femme Osenne, usque ad lapidem qui missus est pro meta inter Radulphim Bigot et filium Herberti jusqu'à la pierre  qui est lancée [la pierre qui est debout] en limite [pour servir de borne] entre  Raoul Bigot et le fils d'Herbert et ab inde usque ad viam fontis sicut alius lapis ostendit; et à partir de là jusqu'au chemin de la fontaine comme le montre l'autre pierre; ad inde sicut via fontis partitur contra montem   
    de là la partie du chemin de la fontaine contre la montagne [à l'aplomb de la montagne];
    per propinquiorem resam vinee contra montem au plus proche des parcelles de vigne contre la montagne; usque ad lapidem qui missus est pro meta ad equale taluti vinee Gaufredi filii Berner, que vinea vocatur vinea Fagi; jusqu'à la pierre qui montre également pour limite le talus de la vigne de Geoffroy fils de Brener, vigne nommée la vigne de Fagi, ab inde usque ad dictum talutum sicut lapis alius ostendit, de là jusqu'au dit talus comme le montre l'autre pierre, et preterea sicut talutum portat usque ad divisionem que est inter vineam Marchant et vineam G.Asseline, et par ailleurs comme le montre le talus jusqu'à la division qui est entre la vigne de Marchant et la vigne de G.Asseline; ab inde cum valle usque ad vinam monachorum, de là avec la vallée jusqu'à la vigne des moines; ad inde iusque ad plateam Hugonis Flandrine que est domini Oliverii et non est de elemonisa; de là jusqu'au plateau d'Hugues Flandrine qui est au seigneur Ollivier et qui n'est pas une ausmone [qui n'est pas un bien aumônier], ab illa platea sicut dixit quod est inter vineam Flandrine  et villam contra montem [de même] depuis le plateau comme il est dit entre  la vigne de Flandrine et la métairie contre la montagne, usque ad barram dicunt jurati quod illud quod clauditur istis metis usque ad Rentiam jusqu'à la barre [jusqu'au sommet ?] ils ont dit par serment que ces limites sont fermées [clôturées] jusqu'à la Rance et ipse Rentia est sesina prioris et monachorum et la Rance elle même est saisine du prieur et des moines [relevé d'une saisine, d'une juridiction, ici la Rance relève de la juridiction du prieuré] et longissimo tempore y uno ab antiquo et depuis un long temps ancien possederunt hoc monachi tanquam elemosinam suam, les moines en possèdent l'aumosne; tamen non interfuerunt elemosinacioni qui a elemosinacio longe precessit nativitatem ipsorum. pourtant ne sont pas présentées ces aumosnes lesquelles aumosnes depuis longtemps précèdent leur naissance [précèdent leur actuelles révélations]; Item reclamabat dominus Oliverius inter metas predictas quendam hortum qui vocatur hortus Milum, de même réclame le seigneur Olivier, entre ces dites limites un certain jardin appelé le jardin Milum  [le jardin du Milieu ?] ,  dicens quod torcular predecessoris  sui fuerat in eo, il dit que le pressoir a été celui de ses prédécesseurs sed dicunt jurati ille hortus elemosina est sicut alia que continentur infra metas predictas mais ils ont dit sous serment que l'aumosne du jardin est comme les autres choses qui sont contenues dans les dites limites et hoc salvis viis ad vinea que commune sunt monachis et domino Oliverius et ceux sans préjudices pour les chemins des vignes qui sont communs aux moines et au seigneur Olivier;  De torculari testificati sunt quod audierunt testificari ab antecessoribus  suis quod torcular fuit missum in horto predicto contradicentibus monachis du pressoir ils ont témoigné qu'ils avaient entendu leurs ancestres témoigner que le pressoir fut placé en le dit jardin [le dit jardin du Milieu] malgré l'opposition des moines; postea sublatum per pacem quandam il fut plus tard retiré pour une certaine paix [pour faire la paix] , duo ipsorum testificantur hoc de visu scilicet G.Faber et G.Guton deux de leurs témoins ont cette vue [deux témoins ont vu cela], à savoir G.Faber et G.Guton;   Item dicebat Oliverius quod antecessor suus habuerat fossas indicorum inter hortos et Rentiam de même Olivier dit que son ancêtre a possédé des fosses [ou des tranchées, des tombes, des souilles à bateaux, retenues d'eau viviers ?...] indigos [aménagés ?] entre les jardins et la Rance testificati  sunt jurati quod fossas indicorum viderunt inter hortos  et Renciam  tamen in via cependant les témoins jurèrent avoir vu  les fosses aménagé  entre les jardins et la Rance malgré le chemin et hoc fiebat per dominum de Quoquen  et cela a été fait par le seigneur de coëtquen tamen injuste quia hoc erat in terra prioris et monachorum injustement cependant parce que la terre avant était au prieur et aux moines, hoc viderunt omnes excepto Benedicto qui hoc non vidit sed audivit testificari. cela fut vu par tous excepté Benoit qui ne l'a jamais vu mais entendu témoigner, Item dicebat Oliverius quod via ville debet ire inter domos et vineas de même a déclaré Olivier que le chemin de la ville doit passer entre les maison et les vignes, testificari sunt jurati quod nunquam viderunt viam ville nisi ut modo est ils ont témoigné sur serment qu'ils n'avaient jamais vu le chemin de la ville sauf maintenant, sed audierunt dici ibi antiquitus  fuit quedam via mais avoir entendu dire qu'anciennement tel était le chemin, tamen non viderunt eam. cependant ils ne l'ont pas vu. Item dicebat Oliverius quod via ville sua erat et placita delictorum testificari sunt jurati quod hoc nunquam viderunt  imo tota est elemosina et sesina prioris et monachorum cependant déclara Olivier que le chemin de sa ville ainsi était et plaidoya les fautes [mais il lui plut d'admettre la faute]; Témoignant ils jurèrent qu'ils n'avaient jamais vu, cela constitue l'ensemble des aumosnes du prieur et des moines, Item testificati sunt jurati quod tota villa elemosina est de même témoignant ils jurèrent  que c'est tout le village qui était aumosne [que toute la villle, toute la villa est un bien aumônier] , excepta platea superius dicta excepté le dessus du dit plateau, ex alio latere ville secundum testimonium juratorum sunt hec que possidet prior tanquam elemosina puis deuxièmement ils témoignèrent en jurant que le prieur  possède comme aumosne l'autre côté de la ville l'autre côté de la villa]a barra sicut maceria Baloc ducit usque vinea Galonis contra vallem usque in Renciam de même à la barre [au sommet] le mur en pierres sèches de Balloc qui conduit jusque la vigne de Galonis contre la vallée [depuis la vallée] jusqu'à la Rance; sicut vinea Johannis Fabri, dividitur a Ruffa Roca de même la vigne de Jehan Fabri séparée "de celle" de Ruffa Roca. Item clausum Hurel vinea ante maladeriam pareillement la vigne fermée d'Hurel avant la maladrie (léproserie), campus de territorio de Malo consilio, campus de Rocherot le champ  du territoire du conseil de Malo, le champ de Rochart,campus in introitu de Lanvallei preterea  dixerunt  jurati  quod Oliverius de Coesquen terciam partem decimarum à l'entrée le champ de Lanvallei par ailleurs;  ils ont dit sous serment que Olivier de Coetquen a le tiers des décimes, sive in vineo sive in blado percepit in elemosina predicta  que ce soit dans les vignes, que ce soit dans les bleds, il perçoit les dites aumônes, et eciam in mortolagus, et aussi en mortolagus [en les jardins; en le maraichage ?] , tamen viderunt quod dominus de Coequen nihil percipiebat in decimis hortolagium  cependant ils ont vu que le seigneur de Coetquen ne percevait rien en décimes de dîmes] sur les plantes potagères. Item petebat Oliverius quoddam prandium in villa; de la même manière Olivier réclame un certain déjeuné dans la ville; dixerunt jurati quod aliqua viderunt pignora capi propter prandium per vim a dominis de Dinani   monachi contradicebant et desinebant pignora perdi, sous serment ils ont dit que certains ont vu prendre l'engagement pour le déjeuner, par la force le seigneur de Dinan contredit pour les moines [pour le bien des moines contredit cette réclamation], ex dixerunt jurati quod illus prandium indebitum est quia tota villa libera est sicut elemosina puis sous serment que ce déjeuné est indu parce que l'ensemble de la ville est libérée de cette aumône Item dicebat Oliverius quod domus Galteri Pinesita est in viam dixerunt jurati en autre Olivier dit sous serment que la maison de Galteri Pinesita est sur le chemin, quod bene potest esse quod aliquantulum  illius domus est in viam qu'il se pourrait bien qu'une partie de la maison soit sur le chemin [les témoins ont attesté qu'il se pourrait bien...] sed via exinde meliorata est et nihil de hoc pertinet ad dominum Oliverium mais que le chemin a été amélioré et que rien n'appartient au seigneur Olivier quam tam domus quam via est elemosina tant la maison et que le chemin où est aumône; Item juraverunt testes , sicuti juraverunt ita ego concessi et confirmavi, de même [ainsi] les témoins ont juré, comme eux j'ai juré de cette façon concédant et confirmant,  preterea concessi et confirmavi predicto priori et monachis omnes elemosinas  sua  plus, accordé et confirmé  au dit prieur et moines toutes  aumosnes, quas hactenus habuerunt qu'ils ont eu jusqu'alors, et habent in terra mea ubicunque sint et qu'ils en disposent en mes terres où qu'elles soient , has elemosinas quas predixi et sesinas elemosinarum concessi predicto priori et successoribus suis in perpetuum libere possidendas. ces aumônes qui ont été préchées [les susdites aumônes]et les sésimes des bénéfices sont concédées au dit prieur et ses successeurs en libre et perpétuelles possessions [et en perpétuelle propriété] Hanc composicionem concesserunt Havois Coequen uxor mea et Radulfus frater meus, coram episcopo Dolensi et ejus allocatis ; cette composition [cette disposition] a été concédée par Havoise de Coequen ma femme et Raoul mon frère devant l'évêque de Dol et son alloué, quia vero Thomas frater meus tunc temporis apud Albigensses erat concessi et pepigi quod in reditu ipsius facerem ipsum concedere pacem istam mais parce que [pour la raison que...]mon frère Thomas en ce temps est à Albi j'ai concédé et pour conclure cela que lui même à son retour accordera cette même paix. Preterea contencio fuit inter me et priorem super duabus elemosinus quas dicebam esse novas, Par ailleurs il était un contentieux entre moi et le précèdent [et le prieur]sur deux aumosnes lesquelles il disait êtres nouvelles,  tandem conventum fuit quod super hoc staremus judicio episcopi Dolensis, adhibitis sibi viris prudentibus finalement il a été convenu que nous étions en le jugement de l'évesque de Dol lui même appelant des hommes prudents [lui même recourant à des conseillers] unam illam elemosinatum tenebat prior per novem annos supra campum de lanvalai l'unique aumosne tenu du prieur pour neuf ans est sur le champ de Lanvalai quem Gorbet Loupes et Gorbet filius Petri tunc tenebant de priore de illo campo, que Gorbat Loupes et Gorbet fils de Pierre tenaient les premiers ce champ judicavit episcopus  adhibitis sibi viris prudentibus,et a été décidée  par l'évêque ayant lui même des hommes prudents [des hommes sages pour décider; des hommes de jugement] quod prior eum libere haberet sicuti alias elemosinas antiquas que le prieur sera libre d'en posséder les anciennes aumosnes. Aliam elemosinam habebat prior quam non tenuerat per annum supra vallem Hoel l'autre aumosne que le prieur ne tiendra pas par année sur la vallée de Hoel [sur le Val Hoel, peut-être le Val Hervelin lieu dit aujourd"hui assis en Coëtquen] quam Goffredus filius Armen dederat Beato Florencio in elemosinam que Geoffroy fils d'Armen l'a donne à Saint-Florent en aumosne  de hoc judicavit episcopus quod prior eam haberet usque ad finem anni et tunc venderet si vellet, l'évêque à jugé que le prieur la possédera jusqu'à la fin de l'année et puis la vendra s'il le voulait  vel si vellet eam habere, dominus Oliverius nihil ibi amitteret de jure suo nisi vellet elemosinare monachis et s'il voulait l'avoir le seigneur Olivier là perdrait ses droits sauf si les moines en voulaient l'aumosne; Sicut judicavit episcopus ego concessi et confirmavi compositionem secundium quod in ista carta, comme l'a jugé l'évêque j'ai concédé et confirmé la seconde composition, [l' arrangement] qu'il y a en cette charte et confirmavi et affidavi me bona fide eam observaturum, et confirmé et engagé de bonne foi, en l'observant, et sigilli mei feci munimine roboravi et de mon sceau l'ai fortifié et consolidé Actum anno gratie MCC nonodecimo in crastino Beate Marie Magdalene apud Dolum.  Fait en l'année de grace mil deux cent dix neuf  le lendemain de la Sainte-Marie Magdelaine à Dol.

     

    Et est la dicte lectre secllée de notre sceau sur double queue et en sel d'icelle appert l'impression d'un escusson d'armoirie en laquelle il y a troys bandes. Aussi au tour dudict sel es endroictz non rompuz appaioissent plusieurs lectres au permis mal aysees a lire, au moyen de ce que le tour dudict sel est rompu en plusieurs endroictz.  

     

    Traduction personnelle ci-dessous sans le texte latin :

    Pour tous ceux qui regarderont cette présente lettre Olivier, seigneur de Coëtquen, bonjour dans le Seigneur. Que l'on sache qu'il y eu un contentieux entre moi, d'une part, et le prieur du prieuré du Pont à Dinan. Autre le rappel de la cause de ce contentieux : les aumones qui sont dues et qu’en un traité laïque Jocius, en ce temps officier de la Cour de Dol mandaté de l'évesque de Dol, reçu les témoins sur le même contentieux. Nous avons inspecté les questions religieuses mais après la réception des témoins entre nous nous avons composé de cette manière : - Que moi concède au susdit prieur et à ses successeurs et confirme toutes ses aumones et tous les bénéfices saisies [?] en la paroisse de Lanvalay que possédaient anciennement les moines. - Après [ou deuxièmement] confirme que le témoignage des susdits témoins fut sous serment, que la cause fut clause, cette composition fut complétée, les parties furent attestées par le susdit officier dont la teneur est : Les témoins ont juré que le jardin de Judicael Landec est aumosne des moines, avec le mur en pierres sèches qu'il y a, avec toute la donnation qui s'étend à la Rance jusqu'à la vigne d'Orhant qui était autrefois à Giquel Landec ; à partir de là se prolonge la limite entre les aumosnes et le fief laïque comme le montre les pierres qui sont lancées entre la vigne d'Orhant et la vigne de Pierre fils d'Erenbour ; delà jusqu'à la voie à partir du chemin qui même entre la vigne du fils de Costart et la vigne de la femme Osenne, jusqu'à la pierre qui est lancée en limite entre Raoul Bigot et le fils d'Herbert et, à partir de là, jusqu'au chemin de la fontaine comme le montre l'autre pierre;
    de là, la partie du chemin de la fontaine contre la montagne au plus proche de la vigne de Resam contre la montagne, jusqu'à la pierre qui montre également pour limite le talus de la vigne de Geoffroy fils de Brener vigne nommée la vigne de Fagi ; de là jusqu'au dit talus comme le montre les autres pierres et par ailleurs, comme le montre le talus, jusqu'à la division qui est entre la vigne de Marchant et la vigne de G.Asseline ; de là avec la vallée jusqu'à la vigne des moines; de là jusqu'au plateau d'Hugues Flandrine qui est au seigneur Ollivier et qui n'est pas une ausmone, depuis le plateau comme il est dit entre la vigne de Flandrine et la métairie contre la montagne jusqu'à la barre [?] - Ils ont dit par serment que ces limites sont fermées [ou clôturées] jusqu'à la Rance et la Rance elle même est saisine du prieur et des moines et que depuis un long temps ancien les moines en possèdent l'aumosne; Pourtant n’ont pas été présentées ces aumosnes lesquelles aumosnes depuis longtemps précèdent leur naissance. - De même réclame le seigneur Olivier, entre ces dites limites, un certain jardin appelé le jardin Milum ; il dit que le pressoir a été celui de ses prédécesseurs mais ils ont dit sous serment [mais les témoins ont dit sous serment…] que l'aumosne du jardin est comme les autres choses qui sont contenues dans les dites limites et ceux sans préjudices pour les chemins des vignes qui sont communs aux moines et au seigneur Olivier. Du pressoir ils ont témoigné qu'ils avaient entendu leurs ancestres témoigner que le pressoir fut placé en le dit jardin malgré l'opposition des moines; il fut plus tard retiré pour une certaine paix. Deux des témoins ont vu cela, à savoir G.Faber et G.Guton. - De même Olivier dit que son ancêtre a possédé des fosses [ou des tranchées, des tombes...] indigos [ ?] entre les jardins et la Rance ; cependant les témoins jurèrent avoir vu les fosses indigos entre les jardins et la Rance malgré le chemin et que cela a été fait par le seigneur de coëtquen, injustement cependant, parce que la terre avant était au prieur et aux moines. Cela fut vu par tous excepté Benoit qui ne l'a jamais vu mais entendu témoigner. - De même a déclaré Olivier que le chemin de la ville doit passer entre les maisons et les vignes ; ils ont témoigné sur serment qu'ils n'avaient jamais vu le chemin de la ville sauf maintenant mais avoir entendu dire qu'anciennement tel était le chemin ; cependant ils ne l'ont pas vu. Cependant déclara Olivier que le chemin de sa ville ainsi était et plaida les fautes. Témoignant ils jurèrent qu'ils n'avaient jamais vu au plus bas l'ensemble des aumosnes du prieur et des moines ; de même témoignant ils jurèrent que c'est tout le village qui était aumosne excepté le dessus du dit plateau. Puis deuxièmement ils témoignèrent en jurant que le prieur possédait comme aumosne l'autre côté de la ville, de même le mur en pierres sèches de Balloc qui conduit jusque la vigne de Galonis contre la vallée, jusqu'à la rivière; de même la vigne de Jehan Fabri séparée "de celle" de Ruffa Roca ; pareillement la vigne fermée d'Hurel avant la maladrie (léproserie) ; la plaine du territoire du conseil de Malo, la plaine de Rochart, à l'entrée de la plaine de Lanvallei. Par ailleurs ils ont dit sous serment qu’Olivier de Coetquen a le tiers des décimes. Que ce soit dans les vignes, que ce soit dans les bleds, il perçoit les dites aumônes, et aussi en mortolagus [?] ; cependant ils ont vu que le seigneur de Coetquen ne percevait rien en décimes sur les plantes potagères. - De la même manière Olivier réclame un certain déjeuner dans la ville; sous serment ils ont dit que certains ont vu prendre l'engagement pour le déjeuner, [mais]par la force du seigneur de Dinan contredit pour les moines puis, sous serment, que ce déjeuné est indu parce que l'ensemble de la ville est libérée de cette aumône - En autre Olivier a dit sous serment que la maison de Galteri Pinesita est sur le chemin ; qu'il se pourrait bien qu'une partie de la maison soit sur le chemin mais que le chemin a été amélioré et que rien n'appartient au seigneur Olivier [cela] autant que la maison et que le chemin où est l'aumône. - De même [Puis] les témoins ont juré, [et] comme eux j'ai juré de cette façon concédant et confirmant. Plus, ait accordé et confirmé au dit prieur et moines toutes aumosnes qu'ils ont eu jusqu'alors. Et qu'ils disposent en mes terres où qu'elles soient de ces aumônes qui ont été prêchées. Et les sésimes des bénéfices ont été concédées au dit prieur et à ses successeurs en libre et perpétuelles possessions. Cette composition [cette disposition] a été concédée par Havoise Coequen ma femme et Raoul mon frère devant l'évêque de Dol et son alloué. - Mais parce que mon frère Thomas en ce temps est à Albi j'ai concédé ; et pour conclure cela que lui même à son retour accordera cette même paix. Par ailleurs il était un contentieux entre moi et le précèdent sur deux aumosnes lesquelles il disait êtres nouvelles. Finalement il a été convenu que nous étions en le jugement de l'évesque de Dol lui même appelant des hommes prudents. L'unique aumosne que tient le prieur pour neuf ans sur la plaine de Lanvalai, que Gorbat Loupes et Gorbet fils de Pierre tenaient les premiers en cette plaine: et il a été décidée par l'évêque ayant lui même des hommes prudents [des hommes sages pour décider; des hommes de jugement] que le prieur sera libre d'en posséder les anciennes aumosnes. L'autre aumosne que le prieur ne tiendra pas par année sur la vallée de Hoel que Geoffroy fils d'Armen la donne à Saint-Florent en aumosne ; l'évêque a jugé que le prieur la possédera jusqu'à la fin de l'année et puis la vendra s'il le voulait et que s’il voulait l'avoir le seigneur Olivier perdrait là son droit sauf si les moines en voulaient l'aumosne. - Comme l'a jugé l'évêque j'ai concédé et confirmé la seconde composition [l'arrangement] qu'il y a en cette charte et confirmée je me suis engagé de bonne foi à l'observer. Et de mon sceau l'ai fortifié et consolidé Fait en l'année de grâce mil deux cent dix neuf le lendemain de la Sainte-Marie Magdelaine à Dol.

     

     

    Complément d'informations

    Olivier de Coëtquen ici présent nait vers 1180-1190; il est le 1er seigneur de Coetquen connu. Fils de Guillaume, petit-fils de Raoul (on ne connait pas le nom de l'épouse du dit Raoul et ni l'ascendance certifiée de ce dernier. Certains auteurs anglais le font cependant frère de William 1er de Lanvallei puisque ce dernier eu effectivement un frère attesté lequel est nommé Ralf de Lanvalei. Quant est-il exactement ? Olivier est-il un enfant de la famille seigneuriale de Dinan ou bien un enfant de la famille seigneuriale de Lanvalei ?  A la lecture des dernières informations, et à la lecture aussi de cette charte, nous pensons aujourd'hui que les seigneurs de Coëtquen sont probablement issus de la famille seigneuriale de Lanvalei et non plus de celle de Dinan. Il faut noter aussi que ces deux seigneuries étaient toutes deux assises en le même évêché de Dol et que ces deux familles feront toutes deux des donations à la même abbaye de Vieuville sous Dol. Reprendre la charte ci-dessus et aussi la lecture du chapitre consacré aux Seigneurs de Coëtquen)Olivier eu pour mère Denise ou Denysia de Dol, fille de Jean II seigneur de Dol et de Combourg et petite-fille de Gildiun 4ème seigneur de Dol-Combourg (Gelduin meurt en 1137 tué par les normands du pays avranchin alors qu’il menait en cette région moults combats). 

    Olivier va prendre pour épouse Havoise dite de Coëtquen abandonnant peu après son nom seigneurial pour prendre celui de son épouse (pour René Pocard du Cosquer de Kerviler écrivant en 1808). Cependant le nom de cette famille seigneuriale, dite de Coëtquen, en aucun cas apparaît avant cette Dame dans notre histoire, que celle-ci soit régionale ou ducale ; il est donc possible  qu’Olivier ait reçu cette terre seigneuriale soit de son côté maternelle, cette terre étant alors assise en l’archevêché de Dol, ou bien directement de son aïeul paternel Raoul ci-dessus [ou de son aieul paternel présumé, ici Ralf 1er de Lanvalei frère de William]. En 1219, quand cette charte juridique fut rédigée, son frère nommé Thomas participe au même moment à la guerre menée contre les Cathares, à Albi. Guerroyant en 1219 Thomas doit donc voir le jour vers 1180-1190. Pouvons-nous penser, sans déraisonner, que Thomas soit lui aussi parti afin de pouvoir participer à cette même croisade et cela au côté de son parent [son oncle présumé] Alain de Lanvallay ? Ce même seigneur, Alain de Lanvallay, sitôt de retour sur son sol natal, sera l’initiateur de l’édification du couvent des Jacobins à Dinan ce couvent ayant été très probablement commencé après cette date de 1219, vers 1223. Les travaux de ce couvent seront réalisés avec l'aide finanière de son parent proche, ici son neveu présumé, Olivier 1er de Coëtquen. Raoul 2ème du nom, un autre frère d'Olivier de Coëtquen, sera cité quant à lui cette même année 1123 et cela au côté de ses frères Thomas et Olivier lorsque celui-ci, fils aîné de Guillaume il me semble [le dit fils de Raoul] fera inhumer leur père à tous trois en l’abbaye de Vieuville sous Dol [Jean de Lanvalei à la même époque fera don de la terre d'Harel en la même abbaye de Vieuville. Cette abbaye de Vieuville semble avoir ainsi reçu des dons de ces deux familles seigneuriale apparentées toutes deux par une "généalogie" commune. Il est bon de savoir aussi ici que Jean de Lanvalei pris pour première épouse une propre enfant apparentée aux seigneurs de Dol] Celui-ci recevra les derniers Saints-Sacrements en notre prieuré du Pont. Nous ne savons pas si le souhait d’Olivier relatif à son frère Thomas lorsque celui-ci se trouvait en pays cathare fut plus tard exaucé. Olivier de Coëtquen, premier seigneur de ce nom, sera cité présent en 1203, quelques années auparavant, lorsque se dérouleront en 1203 les états de Vannes...

     

     

     


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