• Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier

     Donation de Saint-Malo de Dinan à MarmoutierCi-contre le Coeur de l'ancienne cathédrale carolingienne de St-Pierre d'Aleth aujourd'hui à Saint-Servan.

     

     

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier 

    Partie de la Chronique de Saint-Brieuc citant Hamon                                                                     père de Josselin de Dinan

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

    XIème siècle. Sur les hauteurs de la Rivière, au pont de Dinan, l'église de St-Malo de Dinan.

    Surplombant la rivière de Rance se dressa en ce lieu, au 11ème siècle, la première paroisse de Dinan, celle dite de Saint-Malo de Dinan, ici en Jaune, cette paroisse étant certifiée par l'existence même de son église laquelle d'une façon certifiée est dite Parrochiali ecclesia en 1124, au 12ème siècle, église et paroisse relevant de fait de la Grande Abbaye de Saint-Martin de Tours (dite aussi abbaye de Marmoutier). Cette paroisse se développa très probablement à l'endroit même en lequel apparu le premier agglomérat "social" positionné donc ici au dessus de la rivière, les occupants originels arrivant alors du bas de la vallée par une voie très escarpée, déjà séculaire et creusant dans sa descente le plateau rocheux surplombant la rivière, voie naturelle ayant depuis formée la rue du Jerzual que nous tous, habitants de Dinan, nous connaissons si bien aujourd'hui. Ce chemin d'accès naturel débouchant au 14ème sous la porte dite du Jerzual, ici le point orange sur la photographie, fut très longtemps la seule remontée possible sur les hauteurs du plateau reliant ainsi, dès les premières heures du  11ème siècle, et le pont de Dinan et le dit bourg de Saint-Malo de Dinan. Le bourg de Saint-Sauveur, alors très proche du château féodal, bourg séparé de celui de Saint-Malo par cette même voie escarpée apparait quant à lui peu de temps après puisque son église, aujourd'hui basilique, fut très probablement édifiée au lendemain de la première croisade, vers 1090-1110, et cela par Riwallon de Dinan le propre frère de Geoffroy 1er de Dinan, église très probablement terminée par son propre neveu Alain de Dinan, frère d'Olivier de Dinan, tous deux étant les deux premiers fils du dit Geoffroy 1er de Dinan (La première charte citant la paroisse de Saint-Sauveur semble avoir été rédigée en 1123; elle est un accord établit entre le Grand Monastère et l'abbaye de Saint-Jacut, accord relatif aux paroisses de Dinan et aux dîmes de l'église de Corseul.La deuxième charte citant cette même église paroissiale est une charte relative à un désaccord établit en 1131 à l'encontre de l'abbaye de Saint-Jacut de l'Isle, désaccord portant sur des droits de pêcherie, droits accordés hier par Geoffroy de Dinan. La troisième charte citant l'existence de l'église de Saint-Sauveur de Dinan semble être quant à elle une Bulle Papale, celle rédigée en 1163 par le pape Alexandre III, bulle rédigée en faveur de l'abbaye de Saint-Jacut). Cette seigneurie, peu après 1123, semble avoir été au lendemain de la mort de Geoffroy 1er de Dinan divisée entre ses deux premiers enfants, Olivier et Alain, Olivier recevant toute la partie seigneuriale située au nord, partie située entre la mer et Dinan et Alain recevant quant à lui toute la partie sud de la seigneurie de Dinan, partie située quant à elle entre Dinan et les hauteurs de Becherel cette nouvelle seigneurie prenant pour nouvelle appellation le nom de Dinan-Bécherel. Lors de ce partage la ville de Dinan sera elle même divisée en deux partie distinctes, toutes deux effectivement séparées l'une de l'autre en la remontée du Jerzual et son prolongement, la paroisse de Saint-Malo de Dinan étant reçu par Olivier et la paroisse de Saint-Sauveur par son frère Alain celui-ci terminant donc l'édification de l'église de Saint-Sauveur commencée hier par son oncle Riwallon dit le Roux. L'apparition du nouveau bourg de Saint-Sauveur, toujours à la fin du 11ème siècle, semble à elle seule attestée d'une démographie "galopante" en cette jeune ville seigneuriale laquelle très tôt fut donc constituée de deux paroisses distinctes, l'une appelée la paroisse de Saint-Malo de Dinan et l'autre la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan celle-ci relevant dès ses premières heures de l'abbaye bretonne de Saint-Jacut. Donc face à la ravine très tôt fut édifiée sur les hauteurs, en ce même lieu également, la première église dite paroissiale nommée elle aussi de Saint-Malo de Dinan, ici le carré empli de rouge laquelle église, entourée de son cimetière et en celui-ci a contenu aussi, et cela dès la seconde moitié du 11ème siècle, le tout premier établissement Hospitalem de Dinan et de Bretagne. La paroisse de Saint-Malo comprenait déjà en 1108 une église vétuste et ancienne et un peu plus tard, en 1124, on parlait déjà des rues de cette paroisse; à l'emplacement de l'église originelle de l'église de Saint-Malo de Dinan se dresse aujourd'hui la chapelle dite de Saint-Joachim celle là même qui fut construite sur les ruines de l'ancienne église paroissiale de Saint-Malo de Dinan. Note : Geoffroy de Dinan aura également deux autres fils puisnés, Josselin ou Josce de Dinham lequel lui aussi présent en Angleterre prendra fait et cause pour la reine Mathilde lors de la guerre de succession l'opposant à son cousin Eudes ou Estienne de Blois; sa fille Hawise prendra pour époux l'outlaw Warin fitzwarin. Le quatrième fils de Geoffroy, frère d'Olivier, d'Alain et de Josce sera Guillaume lequel, abbé, sera propriétaire d'une maison en Jugon. Certains courants de pensée laisseraient entendre aujourd'hui que Orieldis Radegonde, la propre épouse de Geoffroy 1er de Dinan,  serait fille de Giron de Châteaugiron lui même fils d'Ansquetil, famille seigneuriale dont l'un des enfants demain héritera de la seigneurie de Dol-Combourg.

     

     

    - 1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers- 1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

     

     

     

     

     1844. Ci-dessus les rues du Jerzual et du Petit fort. Plans cadastraux napoléoniens archivés en la mairie de Dinan et aux Archives de Saint-Brieuc. 

     

     

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers 1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Ci-dessus la Porte du Jerzual réalisée dans le courant du 14ème siècle, bien après l'apparition de la paroisse Saint-Sauveur laquelle apparait aux premières heures du 12ème siècle, porte féodale permettant l'accès de la ville depuis le port de Dinan situé en contre-bas. Le prolongement agencé de la remontée hier naturelle se faisant depuis le port, et cela en amont de cette même porte, est donc antérieure à la réalisation de cette porte dite du Jerzual puisque celle-ci, par son édification même, délimitera plus tard en cet endroit la ville seigneuriale de Dinan. Les maisons à pans de bois de Dinan les plus anciennes cependant, maisons toujours existantes ici même à ce jour et situées de part et d'autre de cette porte, remontent au plus tôt aux 15-16ème siècles pour la plus ancienne, soit presque deux siècles après la réalisation de notre porte; ici ci-dessus la maison dite du Gouverneur, l'une sinon la plus ancienne de cette voie séculaire. Il n'existe aujourd'hui et cela tout au long de cette rue maintenant si ancienne aucune maison antérieure à cette même époque malgré le fait que l'existence de cette rue soit formellement attestée dans une donation faite à Saint-Sauveur au 15ème siècle. [les habitations de la rue du Jerzual et celle de la rue du Petit-Fort furent elles aussi décrite en l'un des 3 "terriers" de la ville de Dinan lesquels furent rédigés vers 1671 cela au XVII siècle. Certains actes du terrier qui ici nous concerne spécifient la présence en la rue du Petit fort de certaines maisons alors presque "neuves". Presque neuve en 1671 certaines de ce dites maisons en la seconde partie du XVIII siècle, vers 1780, n'existaient déjà plus remplacées qu'elles étaient déjà. Malgré la présence en son sein de maisons anciennes à pans de bois la rue dite du Petit-fort fut elle aussi a travers de son habitation le lieu de démolitions et de reconstructions successives...]     Note : Si les remparts, tels que nous les connaissons aujourd'hui, semblent avoir été réalisés qu'au 14ème siècle, il est possible toutefois qu'une première fortification, beaucoup plus sommaire il est vrai, ait pu avoir été réalisée au lendemain de 1257, année en laquelle la ville de dinan sera livrée presque entièrement aux flammes et cela dans la continuité de la guerre ayant opposée Jean 1er dit le Roux à l'ensemble de ses barons; la Tour dite de Sainte-Catherine daterait en effet du 13ème siècle. Le 14ème siècle, époque de la réalisation de la porte du Jerzual a vu, quant à lui, l'ensemble des affres de la guerre de succession ayant divisée en deux notre duché de Bretagne. Nos vieux remparts trouvent-ils, en les années qui ont suivi cette même guerre de succession, leur origine même ? Nous ne pouvons pas perdre de mémoire aussi que lors de la guerre ayant opposée le duché de Bretagne au roi Henry II d'Angleterre, guerre ayant opposée et le dit Henry II et Rolland de Dinan, cela en 1168, que ce dernier essayera de trouver refuge derrière les hauts murs de son château de Lehon et non en l'intérieur même de sa ville de Dinan. Pourquoi cela ? Dinan en 1168 était-elle donc une ville seigneuriale pas encore fortifiée ?

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de MarmoutiersAu 11ème siècle la remontée du Jerzual dans son alignement rectiligne actuel n'existait probablement pas encore; il faudra certainement attendre les premières heures du 12ème siècle et le développement de la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan pour assister à la modification du tracé originel et naturel de cette remontée laquelle se pratiquait dans une faille tout aussi naturelle du sol, voie naturelle la seule permettant ici même de remonter directement du bourg des moines à la paroisse de Saint-Malo de Dinan. Quand Geoffroy 1er de Dinan, vers 1100, procédera à la fondation de notre prieuré dit du Pont à Dinan, la paroisse de Saint-Sauveur n'existant alors que dans le commencement de la réalisation de son église,  le seul passage possible pouvant relier l'église de Saint-Malo de Dinan, église déjà ancienne et le port du pont de Dinan, pont à Dinan déjà existant puisque attesté dans cette charte relatant la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan, semble bel et bien avoir été une déclivité du sol par la force des choses elle aussi tout aussi naturelle dans son tracé. Cette faille naturelle brisée a du permettre originellement la remonté depuis le port à la dite paroisse de Saint-Malo de Dinan. Elle semble avoir été en cet endroit, et cela bien que la dite Porte dite du Jerzual soit réalisée, ce passage ici angulaire, passage de nouveau rendu vierge aujourd'hui dans la plus grande partie de son tracé. Sur la carte de géographique ci-dessus il est le trait bleu lequel relie directement et l'ancienne église de Saint-Malo de Dinan et le pont de Dinan. Note : On peut regretter toutefois que des impératifs tous liés à l'évacuation des eaux de pluies aient pour toujours définitivement condamné l'utilisation même de ce chemin millénaire.

     

     1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     

     

     

    Maisons à pans de bois dans

    le Jerzual

     

     

     

    1108. La paroisse de Saint-Malo de Dinan et sa donation au G.Monastère de Marmoutiers

     Vitrail de Saint-Malo de Dinan

     

    Le 14/09/1670 la ville de Dinan fit venir une Relique de Saint-Malo de Saint-Malo de L'Isle en l'église de Saint-Malo de Dinan. Cette translation arriva par voie d'eau, au port de Dinan et la remontée de la Sainte-Relique se fit en grimpant la montagne de Dinan via la rue du Jerzual, alors toujours unique voie de communication reliant directement et le port de Dinan et la ville de Dinan. Cette arrivée fut mis en images en 1924 par le Maître Verrier angevin Georges Merklen lequel réalisa peu de temps avant de mourir, pour la dite église de Saint-Malo de Dinan, ce magnifique vitrail   .                                               Relique demandée par l'église de Saint-Malo à l'évêché de Saint-Malo, la chasse contenant les reliques du Saint-homme fut ouverte en cette ville le 07/07/1670 afin que l'on puisse procéder à la prise pieuse de deux fragments d'os dont l'un destiné pour l'église de Saint-Malo de Rouen et l'autre pour notre propre église de Dinan. L'Os prévu pour notre église parvint à Dinan très probablement par la rivière, tard le soir il parait puisqu'il fut confié pour la nuit à l'église prieurale du prieuré de la Magdelaine du pont la relique enfermée qu'elle était dans une boite scellée et protégée très soigneusement aussi dans un papier portant le sceau de monseigneur François de la Villemontée, alors évêque en exercice en l'évêché de Saint-Malo. La nuit passée, le jeune jour né, la relique passée le Vieux Pont fut amenée par la dure montée du Jerzual en son presque dernier logis puisque la Révolution Française de 1789 sera l'une des causes de son vol. Disparue elle sera remplacée en février 1823 par une autre relique laquelle nous sera acheminée quant à elle depuis l'église de Saint-Maclou de Moiselle, église située en la paroisse de Domont sise en l'actuel département du Val d'Oise.  La translation de 1670, au dedans des murs de Dinan, fut relatée par le sieur du Mezeray Julien Chertier alors "fabriqueur" de l'église de Saint-Sauveur de Dinan : Le dimanche 14è jour de septembre 1670 les saintes reliques du bienheureux Saint-Malo furent apportée de la ville de Saint-Malo de l'Isle en cette ville de Dinan par l'un des messieurs du chapitre et avec la musique de l'évesché; ou ils furent processionnellement dans l'église paroissiale de Saint-Malo de Dinan avec l'assistance de tout le clergé de la ville et des douze autres processions des paroisses voisines, et avec l'assistance de plusieurs personnages en abondance sous les armes, et les canons de la ville tirés, l'horloge sonnant. Ce fut assez solanel...].

    Photo réalisée par mon ami Eric Lemoine le 23/02/2013.

     

     

    1108. Donation faite de l’église de Saint-Malo de la Place-forte de Dinan par Geoffroy 1er de Dinan, donation offerte au Grand Monastère de Saint-Martin

      

      

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à MarmoutierL’histoire de la ville de Saint-Malo trouve son origine au plus profond des fibres de la vie de Saint-Maclovii ; l’église de Saint-Malo de Dinan, la toute première église réalisée en cette seigneurie alors naissante, trouve elle aussi, ayant plongée ses propres racines au plus profond du creuset duquel sortie la ville de Saint-Malo, son origine dans la vie de ce même saint-homme. La naissance du prieuré du pont de Dinan, nous le verrons un peu plus loin lorsque nous étudierons plus en profondeur l’histoire de sa charte religieuse, a été, quant à elle, directement reliée à l’état même de vétusté de cette église dite Saint-Malo de Dinan. Cette église, dès 1108, présentait un état d’abandon réel, lequel état devait alors très probablement empêcher le bon déroulement des différents offices religieux; son état d'usure mettant déjà, dès 1108, la vie de ses paroissiens en danger. (Le nom de Dinan a été écrit pour la première fois dans notre histoire au creux d'une charte rédigée en 1039 au lendemain de la mort du duc Alain III, cela au travers de la personne de Goscellinus de Dinan, ce dernier étant présenté ainsi associé avec ce même nom. La seigneurie de Dinan fut très certainement créée pour Josselin de Dinan au lendemain de la mort de son père supposé Haimon lequel, dans la Chronique de Saint-Brieuc, est présenté comme étant le gouverneur des enfants du duc Geoffroy Béranger, Hamon étant alors seigneur de toutes les terres s'étirant entre les eaux de la rivière de l'Arguenon et celles de la rivière du Couesnon, ces dernières délimitant le duché de Bretagne de celui de la Normandie. Quant le nom de Dinan apparait-il pour la première fois ? Sa première utilisation peut-elle avoir été antérieure à la naissance de Josselin , son père ayant été simplement nommé Haimon sans aucun patronyme cité ?

     Ce terme gens ou habitants, utilisé ici, implique la présence, dès 1108 et autour de cette même église, d’une agglomération déjà existante laquelle dû apparaitre très tôt sur les hauteurs de la rivière. Quand cette agglomération première est-elle apparue ?   Peut -elle s'être implantée en cet endroit du plateau avant même l'apparition de la seigneurie de Dinan citée en 1039 ? Si la réponse est oui , quels étaient ces premiers occupants et quels étaient alors leur nom?). Cette première église apparait donc très probablement dans la première lueur émise par la jeune seigneurie de Dinan à défaut d’avoir, éventuellement, une antériorité plus ancienne; elle dût très certainement porter le vocable de ce Saint dès son édification. Josselin de Dinan, voyant le jour au tout début de l’an mille, l’église vers 1108 aurait eu donc un peu moins de 100 ans (Cana vers 1060, épouse d'Olivier 1er  de Dinan, lui même fils de Josselin, fera édifier une maison de l'Hospitalité dans le cimetière même de l'église. Cette dernière existait donc déjà dans cette première moitié du onziesme siècle et domum illam hospitalem quam uxor quondam Oliverii , Cana nomine, in ejusdem ecclesiae cymeterio edificavit... Au regard de la seule vétusté importante de l'église constatée en 1108, au regard de la présence d'un cimetière lors de la construction en ce dernier d'une maison  hospitalière voulue par Cana, femme d'Olivier 1er de Dinan, nous pensons très sincèrement que l'origine de la ville de Dinan est probablement antérieure à Josselin 1er seigneur de Dinan cité par l'Histoire. Si cela était alors pourrions nous penser en toute logique que le premier seigneur de Dinan, son "architecte", est été le père du dit Josselin de Dinan lui même à savoir Hamon 1er Vicomte ce dernier ayant pris pour époux Roianteline fille de Riwall probable bouteiller de Dol ? Né vers 970 la seigneurie de Dinan aurait alors très probablement été fondée vers l'an 1000. Hamon père de Josselin de Dinan ne serait-il pas alors également le véritable concepteur de la motte féodale de Lehon que les "érudits" disent avoir été érigée sur ordre de Hamon II son fils frère du dit Josselin de Dinan ?). Cela était-il, à cette même époque,  un âge suffisant pour expliquer cette vétusté dont alors elle était déjà la proie ? La charte de donation nous apprend qu’elle n’était nullement déposée entre les mains de moines religieux puisque l’évêque Benoist d’Aleth décide de choisir un ordre monastique à qui la confier afin d’y assurer les travaux de remise en état, travaux probablement tendus vers  la recherche d'un dévelopement spirituel monacal (Benoist ou Benoit "évêque d'Aleth, Benoit étant un prénom latin, avait pour véritable prénom "Judicaël" prénom breton. Judicaël ou Benoist d'Aleth sera "évêque d'Aleth de 1086 à 1112 décédant ainsi au lendemain de la nomination à l'archevêché de Rouen de son frère Geoffroy dit le Breton lequel en effet fut nommé "archevesque de Rouen en 1111. Geoffroy dit le Breton au lendemain de sa nomination à l'archevêché de Rouen s'en ira en Angleterre pays en lequel il servira Henry 1er roi d'Angleterre. Quelles furent les "conditions sociales" en lesquelles furent élevés ces deux frères tous deux demain Archevêque de Rouen pour l'un et évêque de Saint-Malo pour l'autre ? Quels furent leurs parents "père et mère" laquelle mère fut prénommée Orieldis" ? Peut-on faire un parallèle généalogique entre Orieldis mère de ces deux prélats, prénom attesté par une charte,  et Orieldis femme de Geoffroy 1er seigneur de Dinan ?  Geoffroy le Briton et Judicaël ou Benoist évesque d'Aleth, naissant tous deux vers 1060, cela en même temps que Geoffroy 1er de Dinan, furent-il tous deux fils de Hamon III vicomte d'Aleth celui-ci étant alors en ce cas l'époux de Orieldis mère attestée de ces eux prélats ? Geoffroy le Briton et son dit frère Judicaël ou Benoits eurent-ils tous deux pour soeur Orieldis "femme" de Geoffroy 1er de Dinan ? La dite Orieldis n'aurait-elle alors pas pu apporter à son dit mari Geoffroy 1er de Dinan tout un ensemble de terre assise en le Pou Aleth, terre comprenant aujourd'hui l'actuelle ville de Saint-Ideuc hier bien de Clamaroch féal sujet du dit Geoffroy 1er seigneur de Dinan ? Peut-on faire un parallèle généalogique et patronymique entre Geoffroy le Breton archevêque de Rouen, ancien religieux de l'église du Mans avant sa dite nomination à l'archevêché de Rouen, et le dit Geoffroy 1er seigneur de Dinan ? L’année 1122 verra l’Autel de l’église terminé lors de la donation des manoirs d’Helfort et de Nutuelle, donation  faite par Geoffroy 1er de Dinan fils du dit Olivier 1er. L’église vers 1177 semble être presque achevée lorsque eu lieu, auprès d’elle, la fondation d’un nouvel prieuré voulu par Olivier de Dinan, 3ème du nom ;  les bâtiments attenant à l'église, quant à eux, n’étaient toujours pas terminés, les lieux sur cette charte étant jugés non encore  propices pour recevoir les moines. Olivier commencera t-il aussi sa vie monastique enfermé dans la seule l’église et entouré seulement de 8 moines , cela en attendant que les travaux commencés par ses ancestres soient enfin terminés. Est-elle tombée de fatigue assaillie par le Temps ou bien est-elle tombée en péril suite à l’absence de tout ordre religieux pouvant la diriger, l’ordonner et l’entretenir ? Nous ne le saurons probablement jamais tout comme nous ne saurons jamais quelle fut la première note de musique lancée en échos entre les murs contenant son Autel.

    Maclovii, à la fin du 6ème siècle, traverse la mer sortant ainsi du pays de Galles afin de pouvoir rejoindre l’ermite Aaron lequel vivait sur une petite ile recouverte de terre et régulièrement entourée par des eaux montantes et descendantes ; la ville de Saint-Malo, par la force des choses, n’existait pas en ce temps là. Seule la ville d’Aleth, (aujourd’hui Saint-Servan, l’un des quartiers de Saint-Malo), ancienne ville portuaire gallo-romaine, faisait face à ce très gros rocher recouvert d’une terre certainement productrice. La mort d’Aaron survenant, Maclovii quitte cette ile propice à une vie d’ascète  pour s’en aller à Aleth en laquelle il créé un premier évêché, probablement après avoir, lui aussi, travaillé à évangéliser cette région de la Bretagne. Jean de Châtillon (plus connu sous le nom de Jean de la Grille), homme très pieux né en 1163, évêque d’Aleth décédé en 1163, décide, pendant son épiscopat, de quitter la ville d’Aleth pour retrouver le sol originel de l’ermite Aaron afin d’y implanter le nouveau siège de son évêché ; cette décision permis très vite l’apparition d’un premier noyau social lequel, demain, allait donner le jour à la ville de Saint-Malo. Mais en quoi tout ceci ou cela nous concerne t-il ?  La charte de la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan va de suite répondre à notre question. Rédigée en 1108, bien avant que Jean de Châtillon ai pris sa décision, cette charte de fondation nous parle de l'ile d’Aaron sur laquelle, en cette même année 1108, il y avait une église dite aussi de Saint-Malo, cette dernière ayant été elle aussi, le même jour, donnée avec notre église aux mêmes moines de Saint-Martin le Grand. En cette année 1108, sur cette charte, on parlait encore de l’Evêque d’Aleth et de l’Ile d’Aaron.                                                                                       Cette donation sera confirmée la même année, en 1108, puis aussi un an plus tard, en 1109, dans une charte datée  celle-ci étant propre aux différents bénéfices de l'église de Saint-Malo de Dinan lesquels doivent tous êtres considérés comme étant le bien propre du grand Monastère de Tour. Cette seconde confirmation se termine quant à elle sur des menaces de punitions célestes si cette même donation était appelée à ne pas être correctement appliquée. Cette charte, laquelle fut réalisée sous la mandature de l'évêque de Rome, Pascal II (ou Raniero de Bieda lequel fut Pape de 1099 à 1118) fut écrite par le Diacre bibliothécaire du monastère de Saint-Martin avant d'être envoyée au Latrin, à Rome. Pour cette seconde charte, laquelle confirme cette présente donation, voir ci-dessous et lire aussi le chapitre : 970. Les Origines de la seigneurie de Dinan.En 1124 cette donation sera pour la troisième fois confirmée; cela se fera sous le règne de Donald alors évêque d'Aleth.

     

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à MarmoutierVoici maintenant cette charte de Donation puis celle de sa confirmation

     

    1108 . La charte de la Donation

     

     

    Quoniam , etc. Ego Benedictus D.G. Aletensium Ep. huic scripto commendari volui qualiter disponente Dei providentia dedi ecclesiam sancti Maclovii  apud Castrum Dinanni sitam Deo et Ecclesiae Beati Martini, quae fuerat membrum Ecclesiae  sancti Maclovii de Insula. Gaufredus autem Dinanni castri Dominus donum quod praedictus fecerat Episcopus collaudans, quiquid habebat in praed.Ecclesia et in rebus eidem Ecclesiae pertinentibus, quietum  et solutum ab omni servitio et consuetudine, pro remedio animae sua, dedit et concessit Deo et Beato Martino majoris Manasterii et inde  posuit donum tam ipse quam filius ejus Olivarius super  altare ante  crucifixum in praed.ecclesia sancti Maclovii; quod etiam accepit  D.Will. abbas cui utrumque donum factum suit.Concessit Orvidis cum filiis suis Guillelmo, Rollando atque Goscelino. Nec hoc praetereundum est quod ipse Gaufredus  concessit nec non et uxor ejus et filii quiquid nobis in fevo suo daretur, salvo tamen capitali servitio . Actum  est anno ab inc. Domini MCVIII praesidente aecclesiae Dei Pascali .P regnate Ludovico Rege.Consulibus Britanniae Alono atque Stephano.Hujus donationis et concessionis  testes sunt et uxor ejus et filii quiquid nobis in fevo suo daretur, salvo tamen capitali servitio . Actum  est anno ab inc. Domini MCVIII praesidente aecclesiae Dei Pascali .P regnate Ludovico Rege.Consulibus Britanniae Alono atque Stephano.Hujus donationis et concessionis testes sunt isti.D.Benedictus praedictum episcopus, D.abbas Willelmus. De militibus Eudo Gaufredi filius. Rivallonius Rufus; Normannus Gosberti filius. Gosfredus de Ferreria. Rollandus Bresseili filius. Paganus fil Quarhant. Rainaldus Mainardi filius. Hugo Normanni filius.  Jordanus Hervei filius. et alii.De clericus Guihunmaricus miles frater Episcopi. Rivallonius Archidiaconus. Simon Archidiaconus.Ibidem.

    Traduction personnelle : Pour. Etc. moi, Benoit, évêque d'Aleth. Cette charte est un écrit à la  disposition de la Providence de Dieu. J'ai donné l'église de Saint-Malo située en la Place-forte de Dinan à Dieu et à l'église de Saint-Martin qui a pour membre l'église de Saint-Malo de l'Isle. Maintenant Geoffroy seigneur de la Place-forte de Dinan [seigneur du château de Dinan] accorde le don que le dit évesque cité précédemment a salué, tout le bien qu'il y a dans l'église et tout ce qui relève de la même église, cesse et se décharge de tous les services et coûtumes pour le salut de son Âme; il donne (cela) et (le) concède à Dieu et au Grand Monastère de Saint-Martin; et puis a remis en don, Ollivier son fils sur l'Autel devant le Crucifix, tout ce qui relève de l'église de Saint-Malo et a également reçu  D.Guillaume abbé tous les dons qui ont été faits. Concèdent Orvidis (Orieldis) avec ses enfants Guillaume, Rolland et Josselin. Et il ne doit pas être négligé et (mais) mentionné ce que Geoffroy a reconnu et tout ce que sa femme et ses enfants ont pu donner mais sans en porter préjudice au capital [sans porter cependant préjudice à leurs droits seigneuriaux]. Fait en l'année du Seigneur 1108 sous la présidence de Pascal de l'église de Dieu  (Pascal pape et évêque de Rome) sous le règne du Roi Louis. Alain et Estienne consul de Bretagne [Il semble devoir s'agir ici, en la dite année 1108, d'Etienne de Penthièvre et d'Alain son fils]. De ce don et de cette concession sont ces témoins : D.Benoit cité précédemment, évesque;  D.Guillaume, abbé; le chevalier Eudes fils de Geoffroy; Riwallon le Roux [le frère de Geoffroy de Dinan ici cité]; Normand fils de Gaubert; Geoffroy de Ferrare; Rolland fils de Bressel [Rolland ici nommé est donc le frère de Robert fils de Bressel "seigneur de Plouer". Rolland est peut être celui qui, enfant de Bressel, sera Vicaire de Plouer. Certaines informations laissent entrevoir que Bressel et Guigon "vicaire d'Aleth" étaient tous deux "probablement " frères]; Payen fils de Quarhant; Rainald fils de Main; Hugues fils de Normand; Jordan fils d'Hervé et autres. Le clerc Guihunmaricus chevalier frère de l'évêque; Riwallon archidiacre; Simon archidiacre.   

    1108 La confirmation de la donnation

    In nomine sancte et individue Trinitatis,huic scripto commendare volui et sigilli mei auctoritate corroborari feci quod ego Benedictus Bénédictus, Dei Gracia Aletensis episcopus, codolens ecclesie Sancti Maclovii de Dinanno, de qua Dei servicium et justicie instrumentum violentorum scismate et inhabitantium periclitabantur incuria, timens ne hoc malum in me respiceret , studui tanto finem imponere periculo. Elegi itaque saniori consilio prudentes et probate religionis viros, monachos scilicet Sancti Martini Majoris Monasterii, quibus ecclesiam Sancti Maclovii de Insula Aaron prius dederam , et eis ecclesiam predictam Sancti Maclovii de Dinanno cum pertinentiis suis, liberam et quietam , in perpetuam Majoris Monasterii possessionem dedi et concessi Dedi etiam eis, et, salvo jure Aletensis ecclesie , cum prefata Dinannensi ecclesia concessi ecclesia Sancti Maclovii de Insula Aaron, quam eis cum omnibus ad eam pertinentibus iterum confirmavi de quibus pertinentiis retinui mihi et successoribus meis, ut tamen in anno qualicumque successeur meus Aletensis episcopus cum decem hominibus in ecclesia in Insula per consuetudinem recipiatur .Retinui insuper piscatorem unum inipsa insula cum domo sua et orto et duobus terre jugeribus sicut continetur in litteris de prima donacione sub cyrographo scriptis Decrevi eciam ut tam in istis ecclesiis quam in ceteris ad cas pertinentibus , monachi presbiterorum electionem et ad episcopumpersusci pienda animarum cura habeant presentationem in quibus omnibus salvum volumus esse jus Aletisis ecclesie cujus dignitatem in omnibus confirmationibus nostris debemus conservare Quatinus utramque donationem et confirmationem nostram collaudans Gauffredus Dinannensis dominus , quicquid in eisdem ecclesiis et earum pertinentiis habebat quietum et solutum ab omni consuetudine pro remedio anime sue et parentum suorum dedit et concessit Beato Martino Majoris Monasterii et inde posuit , tam ipse quam filius ejus Oliverius donum super altare ante crucifixum in eadem de Dinanno Sancti Maclovii ecclesia,concedente uxore ejus Radegonde que cognominata est Oriel et filiis suis Willelmus , Rollando atque Goscelin; quod acceptum dominus abbas Willelmus cui utrumque donum factum fuit : nec hoc pretereundum quod idem nec hoc prete quod idem Gaufredus cum uxore prefata et filiis concessit quicquid in feudo suo eis donaretur salvo tantum capitali servitio Actum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCVIII. Presidente domino Pascali papa regnante Ludovico rege , consulibus Britanniae Alano atque Stephano atque. Hujus donationis et concessionis testes ex parte episcopi : dominus Benedictus episcopus, Guihummarus, miles, frater episcopi, , Rivalonus et Symon archidiaconi, qui huic confirmationi suum assensum tribuerunt , Grahallonus Capellanus, Robertus capellanus, Quinoreth, Guillelmus de Sancto Servatio, Maino de Landa.

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier 

     

    Traduction personnelle de la charte précédente : Dans le nom de la sainte et indivisible Trinité, par cette lettre que je renforce du sceau de mon autorité, que moi, Benoist, évêque par la Grace de Dieu, souffre que l’église de Saint-Malo de Dinan, instrument au service de la Justice de Dieu, laquelle divise les oppresseurs, mette les gens en danger, craignant l’incurie, pour ne plus voir ce mal en elle, m’efforçant de mettre un terme à tant de dangers, j’ai choisi par conséquence de donner des conseils judicieux et de choisir des hommes de religion, à savoir les moines du monastère de Saint-Martin le Grand dont l’église de Saint-Malo est dans l’ile d’Aaron. J’ai donné l’église de Saint-Malo de Dinan avec ses dépendances, libre et tranquille, en possession perpétuelle au Grand Monastère. J’ai donné aussi et sans préjudice de Droit à l’église d’Aleth [sans aucun préjudice pour l'évêque d'Aleth] , avec la dite église de Saint-Malo de Dinan, l’église de Saint-Malo de l’Ile d’Aaron avec toutes ses dépendances qui lui appartiennent. De nouveau j’ai confirmé avec pertinence pour mes successeurs et quel que soit le moment de l’année, que mes successeurs évêques d’Aleth seront reçus par la Coutume dans l’église de l’Ile avec dix hommes. En plus, 1 pécheur sera retenu dans la maison de l’Ile ainsi que deux acres de terre comme cela le figure déjà dans la première donation écrite.  

    J’ai aussi décidé, tant pour cette église que pour l’autre que les élections des moines prêtres seront soumises aux évêques. Nous voulons sauver les âmes dans leur représentation à la droite de l’église dont nous devons confirmer et préserver la dignité. [les moines devenus prêtres auront la charge de prier pour sauver les âme cela tout en maintenant le droit et la dignité de l'église d'Aleth] . A la fin ces deux donations ont été confirmées par Geoffroy de Dinan saluant notre Seigneur et de même quoi que ce soit dans ces deux églises, avec leurs accessoires, dans le calme et la quiétude et le détachement de toutes les coutumes de ses ancêtres [avec les droits et coutumes hier en la possession de ses parents]. Pour le remède de l’âme de ses parents, il a donné et accordé au monastère béatifié de Saint-Martin le Grand, lui et son fils Olivier, ils ont donné sur l’Autel devant la Croix dans la même église de Saint-Malo de Dinan et à cela a concédé son épouse Radegonde nommée Oriel et leurs fils Guillaume, Rolland et Josselin et qu’a accepté le seigneur Guillaume auquel ce don a été fait qui a été ratifié. Geoffrey avec sa femme et les enfants tous cités ont accordé ce fief sans préjudice capital [Parmi les différents enfants de Geoffroy de Dinan ici cités ne figure cependant point Alain de Dinan son fils; Pourquoi cela ? Alain de Dinan, demain seigneur de Becherel, serait-il en réalité non pas  "le fils" mais l'un des "petits-fils de Geoffroy et d'Orieldis ? Malgré cette absence de "citation" Geoffroy et Orieldis eurent bien tous deux un enfant prénommé "Alain" puisque l'existence de ce dernier est confirmée par l'acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan. L'acte de fondation du dit prieuré du Pont ayant été très probablement réalisé vers 1110, Geoffroy lui naissant vers 1060, son fils Alain devait donc être âgé approximativement de 20 ou 25 ans lorsque fut réalisée cette dite fondation; Alain était-il déjà en Angleterre en les domaines de son père Geoffroy ? A l'inverse est cité Rolland, l'un de ses enfants, lequel il me semble ne parait "cité" en Bretagne que dans cette seule charte. Josselin son fils ici aussi cité lui fera souche définitivement en Angleterre sous le nom de Josce de Dinham seigneur de Ludlow. Geoffroy accorde ainsi aux moines l'ensemble de ce qui leur sera donné en son fief sans pour autant porter préjudices à certains de ses droits seigneuriaux dits ici "capitaux"]. Fait cette année de la Sainte Incarnation 1108, sous le siège du Pape Pascal, sous le règne du Roi Louis, Alain consul de Bretagne [Alain duc de Bretagne et  Etienne. Il s'agit ici probablement d'Alain de Cornouaille  dit "Fergent" fils de Hoël Alain ayant été duc de Bretagne de 1084 à 1112 ] et Etienne [probablement Etienne comte de Richemont et de Penthièvre lequel, fils d'Eudes de Penthièvre, décédera 21/04/1136].

    Ce don et les témoins de cette concession [les témoins de ces don et concession sont ]: d'une part pour l'évêché le seigneur Benoit évêque d'Aleth; Guihuummarus [Guyhomar] milites [ou hommes en armes. Appellation souvent employées pour désigner les chevaliers], frère de l’évêque; Rivallon et Symon  archidiacres que cette confirmation ils ont confirmé de leur assentiment ; Grahallonus aumônier ; Robert aumônier ; Guillaume du Saint Servan ; Main de la Lande et…

     

    1109. La deuxième confirmation de la donation

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier

    Charte de Pascal évesque de Rome écrite en 1109 et confirmant la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan au Grand Monastère de Marmoutier.


     

    Paschalis, episcopus servus servorum Dei, dilectis filiis Willelmo Majoris monasterii abbati et ceteris fratribus,salutem et apostolicam benedictionem ex litterarum et nunciorum tuorum suggestione  cognovimus quum confrater noster Benedictus Alethensis  episcopus, cellam quandam de Insula Aaron, in honore Sancti Maclovii consecratam, cum appendiciis suis vestro primum monasterio tradidit.Ecclesiam postmodum in Dinanno castro sitam sub ejusdem Sancti Maclovii nomine consecratam monasterio vestro plena collacione concessit, eo quod supradicte celle tanquam membra capiti pertinent Gaufredus eciam dominus Dinanensis et filii ejus et alie alique potestates seculares quoquomodo  tenebant de rebus existentibus ad eamdem cellam vel ecclesiam pertinentibus vestro monasterio reddiderunt.Nos itaque juxta peticionem vestram eidem concessioni nostre assencionis robur accomodamus et supradictam cellam de Insula Aaron cum prefata castri Dinanni ecclesia et cum predictis omnibus sive possessionibus ad eam pertinentibus , semper in possessione , dispositione et jure vestri Majoris Monasterii permanere decernimus , statuentes  et omnimodis interdicentes ne cuique deinceps liceat  cellam illam pertinenciis suis a monasterii vestri unitate sejungere. Si quis autem, hujus decreti  tenorre cognito,temere   contra ire presumpserit , secondo, terciove commonitus nisi congrue satisfecerit ecclesiastice ultione et Sancti Spiritus gladio puniatur . Datum Laterani per manum Johannis diaconi bibliotece , II kalendas novembris indictione tercia, Incarnacionis dominice MCIX

     

    Traduction personnelle : Pascal évêque serviteur des serviteurs de Dieu, fils bien aimé de Guillaume abbé du Grand Monastère et des autres frères, santé et bénédiction apostolique: Lettres, écritures, suggestions pour ce que notre frère Benoist évesque d'Aleth, donna la cellule de l'Isle d'Aaron, dédiée en l'honneur de Saint-Malo, avec ses dépendances, premier monastère. Plus tard l'église en la place-forte de Dinan nommée du même nom de Saint-Malo, accordant au Monastère en pleine concession la cellule précitée relevant de son nombre puisque responsable. Geoffroy seigneur de Dinan et ses fils et d'autres puissances séculières responsables des questions relevant de la même cellule ou l'église concernant votre Monastère et ses rétributions. Nous avons ensuite à votre demande donné notre assentiment et fortement confirmé la cellule ci-dessus de l'Isle d'Aaron avec laquelle est l'église du château de Dinan et toutes les possessions précitées qui s'y rapportes et toujours de droit à la disposition du Grand Monastère. Nous décidons de continuer et d'établir positivement ce qui est et d'interdire de suite ce qui a permis la dépendance de ces cellules avant qu'elles soient unies à votre monastère. Et ci quelqu'un ne respectait pas ce décrèt, il aurait  au hasard des représailles deux, trois mises en garde convenablement satisfaisantes par la vengeance ecclesiastique et puni par le glaive de l'Esprit Saint. Donné manuellement au Latran par Jean, diacre à la bibliothèque, II calendes de Novembre, troisième indiction, incarnation de notre Seigneur MCIX.

     

     

     1124. Troisième confirmation de la donnation de l'église de Saint-Malo de Dinan.

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier

    Charte rédigée en 1124 par l'évesque d'Aleth Donald laquelle charte confirmera de nouveau la donation de l'église de Saint-Malo de Dinan (1/4 de ses dîmes devant de plein droit êtres reversées au Grand Monastères ainsi que les fruits de l'Hôpital et ceux des jardins et rues adjacentes), donation offert en 1108 au Grand Monastère de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan et confirmée une première fois en 1109. Cette charte est pour nous également importante dans la mesure où elle nous implante géographiquement, et cela dans le cimetière de la première église de Saint-Malo de Dinan, la première maison dite Hospitalem de Dinan; elle nous présente aussi son auteur. Cana, née vers 1030-1040, épouse d'Olivier 1er seigneur de Dinan, deuxième seigneur de cette seigneurie, tous deux parents du dit Geoffroy 1er de Dinan, doit donc très probablement décider de l'édification de cette "Maison d'Hospitalité" vers 1060. Nous ne devons cependant pas prendre ce terme "Hospital" au sens  large dont nous l'entendons aujourd'hui mais plutôt sous la forme d'une Maison d'Hospitalière laquelle, probablement, devait plutôt accompagner les gens dans leur maladie respective, qu'ils soient des pelerins de passage ou autre. D'ailleurs dans plusieurs chartes nous rencontrons aussi le terme Hospites terme servant à désigner l'ensemble des gens venant de l'extérieur d'un prieuré ou manastère pour venir travailler au sein même de ce prieuré ou monastère; le terme Hospite étant très probablement à l'origne du mot Hospitalité. Pour le terme Hospital il en sera de même pour certains ordres Templiers et notamment celui des Hospitaliers, Ordre hospitalier créé vers 1100. Le mot latin Hospitalem donnera d'ailleurs naissance aux mots Hospice et Hospital. Y a t-il un rapprochement entre les deux termes que sont les mots Hospitalem et Hospite, Hospitalem pour Hospital et Hospite pour les gens venant de l'extérieur d'un même groupe ? Cette charte est également toujours aussi importante pour nous dans la mesure où elle nous confirme aussi de l'existence même d'un bourg et d'une paroisse alors tous deux déjà présents ici même, tout autour de la dite église de Saint-Malo de Dinan,  puisque  cette chartes cite et positionne tout aussi géographiquement l'existence de "rues" offertes elles mêmes au Grand Monastère de Tours.

     

     

    In nomine Dei omnipotentis Patris et Filii et Spiritus Sancti, ego Donoaldus, Aletentium Dei gracia humilis episcopus, notum esse volo omnibus christiane religionis cultoribus quoniam adierunt  humilitatis nostre presenciam fratres et amici nostri Majoris Monasterii monachi deprecantes ut ecclesiam Sancti Maclovii de castro Dinanii quam eis jam utique ante nos pie memorie dominus papa Pascalis nec non et predecessor noster Benedictus episcopus , auctoritate sua firmaverant et nos post ipsos propter quedam que in ea noviter recuperaverant ,iterum eis concessionis nostre munimine plenius firmaremus ,quorum profecto peticionibus libentissim assentientes predictam Sancti Maclovii ecclesiam et cunctas ejusdem castri capellas et cunetas castri ejusdem capellas cum ceteris rebus omnibus ad eandem ecclesiam pertinentibus eis in perpetuum habere concedimus , et presentis privilegii nostri auctoritate quiete possidendam firmamus :specialiter autem ac nominatim illam quartam ejusdem ecclesie partem cum omni integritate sui quam in ea Simon archidiaconus tenuit , et domum illam hospitalem quam uxor quondam Oliverii Cana nomine in ejusdem ecclesie cymiterio edificavit, cum hortis sive plateis ipsi adjacentibus , atque ad eam pertinentibus ; similiter et quintagium quoddam quod in eadem ecclesia quando eam jamdictus predecessor noster Benedictus episcopus monachis ipsis dedit atque firmavit sibi tantum in vita sua habendum ex permissu et dono domini Willelmi Majoris Monasterii abbatis retinuit que omnia ita eis ab hodierna die et deinceps libere habenda et jure perpetuo possidenta  concedimus et firmamus ut liceat eis omni tempore jam dictam Dinanii ecclesiam cum sibi pertinentibus ut dictum est ejusdem castri capellis et cunctas ejusdem castri capellis, et ejus possessiones universas sive beneficia pro libitu et arbitrio suo prout agendum viderint , quiete disponere vel ordinare, capellanos ibi suos quotiens opus suerit ponere vel amovere, salvo jure in justicia episcopali et ceteris si qua habet in ea hujusmodi Aletensis matris ejus . Porro capellanum suum illum videlicet quem in Beati Maclovii parrochiali  ecclesia deserviturum elegerunt , mihi vel successoribus meis episcopis cum ab eisdem monachis electus suerit ex more facient presentari, hanc ergo decreti nostri presentem cartulam ut firmiorem per succedentia tempora auctoritatis obtineat vigorem ,domini ac magistri nostri domini Gislebert venerabilis Turonensium archiepiscopi sigillo muniri fecimus , atque insuper manibus nostris crucis in ea effigiem depingendo firmavimus. Actum anno ab Incarnatione Domini MCXXIIII, indictione II, VII kal januarii, et in capitulo ipso Majoris Monasterii a nobis sub generali audientia sollenpniter concessum , et manu mea crucis ibidem impressione firmatum , ubi residebant nobiscum qui ob hoc advenerant , de personis ecclesie Beati Martini Turonensis , Garinus qui dicitur de Aurelianis thesaurius , Alveredus archidiaconus , Jostho capicerius , de nostris id nobiscum concedentibus Gradalonius nostre capellanus et Guilenocus presbiter Lupo Thehelli.      

    Traduction personnelle : Au nom de Dieu le Père Tout Puissant, et du Fils et du Saint-Esprit je, Donald, humble évesque par la Grace de Dieu, je veux qu'il soit su par toute la Religion chrétienne, pour informer ses adorateurs dans l'humilité, en présence de mes frères et amis, moines de notre Grand Monastère priant à l'église de Saint-Malo en la place-forte du château de Dinan, qui ont déjà avant moi bénit pieusement la mémoire du pape Pascal ou celle de son prédécesseur notre évesque Benoist, leurs autorités, la plus part d'entre nous après eux à cause de certaines choses nouvellement trouvées, j'accorde de nouveau notre protection pleinement établie, dont les demandes précitées seront volontairement consenties, à l'église de Saint-Malo et toute la chapelle du château et pour toutes les questions relevant de la même église et concernant ce qui pour toujours lui a été accordé, nous avons le privilège et le pouvoir tranquilement de le confirmer : Particulièrement et nommément la quatrième partie de la même église avec tout ce qu'elle contient et que tenait son archidiacre Simon, ainsi que la Maison de l'Hospital que l'épouse du défunt Olivier nommée Cana avait fait édifier dans le cimetière de la même église, avec les jardins et les rues adjacentes qui lui sont attenantes. Et même le Quintagium de la même église que notre prédécesseur Benoist évesque et les moines ont donné et renforcé eux-mêmes dans leurs vies; avec l'autorisation du don que l'abbé Willelme du Grand Monastère avait conservé de sorte que tous à partir d'aujourd'hui, et par la suite librement et de droit perpétuel héritent, accordent, confirment et maintiennent que désormais de tout temps ils seront autorisés en l'église de Dinan comme cela a été dit de la chapelle du château et tous les biens ou bénéfices arbitraires pour leur propre discrétion  et perçu comme agissant, en disposer tranquillement et ordonner de leurs aumôniers à chaque fois qu'ils en auront besoin, pour mettre ou enlever, sauf le droit à la justice episcopale et d'autres s'ils relèvent de son église d'Aleth. A savoir par ailleurs ce que son chapelain possède en l'église paroissiale de Saint-Malo  pour son Service, pour moi ou mes successeurs évesques, avec les moines élus de façon coustumière. Par conséquence nous décidons de présenter cette charte ferme qui succède avec l' énergie de l'Autorité.  Notre seigneur et maître, le vénérable seigneur Gilbert archevêque de Tours à qui nous avons fait fortifier cela par son sceau, nos mains posées au dessus en forme de Croix pour confirmer sa Représentation. Fait en l'année de l'Incarnation du Seigneur MCXXIV, Indiction II, VII calendes de Janvier, dans le Chapître du Grand monastère, par nous et dans le grand public, accordé avec solennité; a été établit par nous et l'Influence de la Croix; avec lors de leurs séjours avec nous alors qu'elles devaient arriver des personnes de l'église de Saint-Martin de Tours, Garin qui est appelé d'Orléans, trésorier; Alveredus archidiacre; Josce capécerius; Gradalonius notre aumonier et Guihenocus prêtre de Loup Thelleli (ou la paroisse de Loutehel aujourd'hui située à 5 km de Plélan le Grand, proche de Maure de Bretagne. Il s'agit ici de la première apparition de l'écriture de cette même paroisse).                                                         

     

     

     

     

    Donation de Saint-Malo de Dinan à Marmoutier Partie de la Chronique de Saint Brieuc citant Hamon : 

    ... At vero jam dicti fratres cum militibus essent ante castrum seque ad bellum praepararent, consilio  matris sua Havesiae et boni magistri sui Hamonis pro anima Goffredi Ducis eorum patris ac ejusdem Havesiae et suarum animarum  salute,ac etiam pro imminentis belli victoria belli et pro totius Britanniae incolumitate per manum  Sancti Hinguetheni abbatis qui illic aderat  praesens , ecclesia Sanctae Marie et Sanctorum Mevenni et Judicaelis de Gadel cum tota  terra et foresta , quae in circuiti  ipsuis ecclesiae  erant, Deo et praelibatis...

     

    Traduction personnelle : …Mais les frères avec les soldats ont été eux-mêmes devant le château se préparer à la guerre sur les conseils de leur mère Havoise et de leur bon magistrat Hamonis (enseignant, maître, gouverneur des enfants du duc Geoffroy. Ici il s'agit de Hamon très probable vicomte d'Aleth lequel pris pour épouse Roianteline le fille de Riwall. Ce dernier était très probablement "bouteiller" de Dol) pour l’Âme du duc Geoffroy leur père et de la même Havoise et le salut de leurs âmes et aussi pour la victoire de la guerre imminente et pour l’ensemble des bretons et pour la sécurité de l’abbé de Saint Hinguetheni qui est présent, pour l’église de Saint-Marie et de Saint-Méens et Judicaël de Gadel, avec leurs terres et forêts lesquelles sont tout autour de ces églises…

     

     

     

     

     

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  • Les Moulins du Perray ou le moulin du Prat

     

    - Le moulin du Prat et sa très belle promenade 

     

     

    Le moulin du Prat avant sa réhabilitation lequel, relevant pendant moult siècles de la seigneurie de la Bellière, était hier, en 1608, dénommé les moulins du Perray lequel terme "Perray" donnera un peu plus tard le terme "du Prat"

     

     La moulin du PratLa moulin du Prat

     

     

     

     

     

     

     

    Le moulin du Prat aujourd'hui                                                    Le pont de k'Essart


     

     

    - Le moulin du Prat et sa très belle promenade

    Monsieur Jean-Louis Rucet maire de la Vicomté sur Rance et l'initiateur de la réhabilitation du moulin du Prat

     

     

    Note :

    Appuyer sur ce lien pour visionner un Diaporama sur la Vicomté sur Rance

     

     

     

    Au moulin du Prat

     

     

    La Vicomté sur Rance ! Terre frangée par la Rance, belle, magnifique de naturel, elle est le prolongement de notre commune, séparée d’elle par un simple moulin de mer, celui de la Falaise. Nos promenades, jusque ce jour, étiraient nos pas silencieux et rêveurs sur le sol côtissois, sans jamais sortir de ses frontières fluides et limpides. Pourquoi ? Ourlé par la rivière sur bâbord, notre vaisseau empli de verdure, reçoit sur sa droite un long ruisseau, le Gué Parfond ; ce dernier, nous séparant de Saint-Hélen, nous ramène toujours à la rivière, prolongé qu’il est par le ruisseau de Ste-Suzanne. Notre monde pédestre ne pouvait-il pas aborder d’autres territoires nés ailleurs mais tout aussi visuels ? La rivière de Rance arrose et baigne d’autres terres et rivages. Elle contient aussi certains havres tranquilles dans lesquels, très souvent, vient se recueillir tout un monde de volatiles, aux vols discrets et sans bruit. Le monde des oiseaux est ici toujours merveilleux à redécouvrir ; sa quête aérienne, recherchant la plénitude des eaux pour se poser, ressemble alors étrangement à notre propre envol quand, tous réunis, notre groupe de promenade parcourt les longs sentiers naturels pour apprécier des moments de quiétude partagée, moments toujours trop tôt écourtés par des heures impératives, celles de nos retours respectifs. Notre dernière promenade, que nous voulions tous cependant être dans le prolongement de nos évasions coutumières, fut celle qui nous amena de l’autre côté. La frontière n’existant plus, nous avions alors choisi le port du Lyvet, très souvent amarré à un ciel bleu étiré, pour aborder notre nouvelle escapade et suivre, sur le prolongement de ses rivages, la rivière que nous aimons tant. Donc, le port du Lyvet nous attendait, empli de bateaux aux couleurs diverses dédoublées par les eaux ; nous attendaient aussi des visages nouveaux venant de terres plus lointaines, comme celles de Trévron ou d’Evran. Notre surprise fut grande et joyeuse quand nous découvrîmes ces têtes nouvelles emplies de nos mêmes envies, voulant partager un même moment, un même plaisir, un même bonheur. Notre cercle s’agrandissait-il ?

    Il n’y avait ce jour là qu’un seul enfant pour nous accompagner, mais un enfant au visage très souriant. Nous, qui n’étions que des adultes, avons cependant ressenti dans nos têtes respectives un bonheur identique au bonheur de cet enfant ; était-ce le fait d’être tous de nouveau réunis ? Le premier pas fut lancé sous un soleil présent ; il avait plu très tôt ce jour là, dès le jeune matin. Les premières vieilles cabanes de pêcheurs, certaines remises à neuf, aussitôt nous accueillirent. Images d’un passé pourtant pas si lointain, elles ressemblent toutes à de vieilles entités vivantes, lesquelles, ancrées dans les vases de la rivière, semblent ne plus vouloir quitter ce monde ici si naturel. Nos pas nous entrainant, nous aperçûmes ensuite un vieux sablier lequel hier, lui aussi, décida de venir en ce lieu pour pouvoir jeter une dernière fois son ancre, une ancre définitivement accrochée mais ancrée et offerte à la folle destruction de la déchéance. Avez-vous déjà vu le havre du Dic et son vieux sablier toujours appelé le Louis ? Il s’efface un peu plus, jour après jour, tout doucement, avalé par la solitude régnant en ce lieu telle une immense maîtresse. Il y a déjà longtemps qu’il ne descend plus la Rance ; son corps, désormais empli de vase lourde, ne jettera plus jamais, dans les seules journées ensoleillées, son ombre sur les berges qu’il a si longtemps suivies. Il ne restera bientôt de lui plus qu'une seule image, une image mentale née au plus profond de notre souvenir, laquelle demain peut-être disparaitra de nos mémoires, à l’inverse de nos visages.

    Reprenons le cours de notre promenade... Le sentier que nous suivons ici est souvent à la limite d’une eau sans écume ; le gravissant quelques fois, il devient alors aussitôt un peu plus sauvage et difficile. Mais il est si naturel, si pédestre ! Tout y est si calme et si beau ! Nous apercevons très tôt, au travers du feuillage dense d'arbres multiples, l’arche d’un pont suspendu lequel est accroché à ce ciel bleu déjà rencontré. Si ce pont aérien relie en cet endroit essarté de la rivière, deux communes aux rives séparées, il relia aussi, le temps d’un court instant, nos regards, lesquels en cet endroit s’emplirent subitement de mots devenus silencieux. Le sentier, à l'approche de l'arche se durcit, abordant des marches naturelles, notre groupe devint encore plus uni, comme soudé en une seule et même personne, les plus jeunes aidant les aînés à descendre un chemin devenu difficile. Mais quelle vue ! L'ombre grisée et projetée de l'arche dessine toujours en cet endroit de la rivière, un croquis déjà commencé par les vieilles cabanes de pêcheurs situées un peu plus haut, en amont. Est-ce, en cet endroit, la beauté du paysage qui nous a le plus ému ou bien le geste naturel de l’entraide offerte ? Le havre de Mordrec, à la sortie de ce long sous-bois, nous livra à son tour de vieilles maisons de pêcherie aux passerelles de bois ajourées et trop dangereuses pour pouvoir s’y aventurer. Comme d’anciennes prêtresses veillant sur un monde à jamais endormi, elles dessinent ici, dans le limon déposé à leurs pieds, une seule ligne conductrice menant vers l’horizon. Ce trait sans fin, tendu vers le loin, semble vouloir inciter toute chose à s’incliner dans sa longue prière silencieuse, la rivière de Rance disparaissant ici, avalée par la vie et le ciel infini. Tout au long de notre promenade les minutes s'égrainèrent, sans bruit, dans une suite ininterrompue et le temps passa aussi très vite. Le moulin du Prat se révéla dans toute sa solitude automnale, la fontaine ferrugineuse nous montra son eau colorée de teintes cramoisies quant à celle de la Ville Hervy, aperçue au détour d’un chemin boisé, elle nous montra une vouivre au ventre presque asséché. Nous avons traversé les champs de pommiers, lesquels, emplis de paniers entreposés et regorgeant de fruits, laissaient échapper dans l’air, l’odeur de leurs fruits sucrés. Nous avons aussi traversé la Vieille Vicomté, pénétrant ses cours anciennes pour mieux nous y arrêter. Si nous avions, dans ce dédale de cours internes, su prêter une plus grande attention autour de nous, nous aurions pu remarquer d’avantage les dates inscrites en creux dans de vieilles pierres séculaires, nous aurions presque pu entendre aussi les murs entre eux murmurer mais, dans cet après-midi d’automne naissant, nous étions alors tous trop heureux pour les entendre puisque nous étions ensemble, de nouveau réuni. Je me souviens personnellement d’une longue maison aux volets bleus, d’un vieux lavoir et d’autres choses aussi à l’image des ailes offertes au vent, de quelques oies battant l’air de leurs cris trop puissants, à l’image de ce visage d’enfant souriant aussi. Je me souviens de notre retour vers le Louis et de tous nos propos mutuellement échangés ; mais je me souviens avant toute chose de notre séparation aussi.

     

     

     

     

     


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  • Chantoiseau

     

     

     

    ChantoiseauChantoiseau

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Étendue d'eau  au moulin de la falaise et le Saut à la puce

     

     

     ChantoiseauLe mont Joly

     

     

     

     

     

    ChantoiseauNous vous proposons à cette heure de découvrir, ou de redécouvrir pour certains,  une promenade mais à partir de Chantoiseau cette fois çi, à Saint-Piat joli bourg de Lanvallay. Chantoiseau présente aujourd’hui, à notre regard, une très jolie réserve naturelle assise à fleur d'eau. En cet endroit presque féérique  s’étirait hier, au 19ème siècle, la Muraille de l’Oeuvre, grand mur élevé au travers de la Rance afin de pouvoir y extraire de la Marne. Ce sédiment naturel était alors utilisé pour amender les terres et ses sols, chez nous beaucoup trop acides, pour pouvoir enfin permettre  la culture noble des céréales, tel le blé, au lieu et à la place de la luzerne ou du sarrasin (blé noir) par exemple. L'extraction de cette marne pris fin ici même lors de la création du canal d'Ille et Rance celui-ci ayant naturellement provoquer une nouvelle hauteur d'eau entre la nouvelle écluse du Chastelier et le port de Dinan. Les marnières étaient alors définitivement et en très grandes parties submergées rendant ainsi impossible l'extraction de la marne. Cette marne fut aussitôt remplacée par l'utilisation de la chaux calcique, chaux  produite dans les fours à chaux. Dinan et sa région, Lanvallay aussi, se couvrit alors de tout un ensemble de fours à chaux. Cette réserve aujourd'hui, toujours grande vasière, s’est formée en partie par l’apport successif des différents limons tous retenus depuis par ce grand ouvrage. A l'extrémité de celle-ci,  mais aussi depuis la rive lui faisant face, on peut toujours apercevoir la structure de ce même mur qui ici même fut élevé. Il y a peu, au milieu de cette réserve, protégée par des herbes nombreuses et toujours hautes, une frayère pour la reproduction des poissons y a été aménagée par la Région de Dinan. Vous promenant en ce lieu magique, dans les après-midi naissant d’un jeune été par exemple, vous pouvez y découvrir des fleurs aux couleurs multiples et des papillons très divers aussi. L'automne y est tout aussi propice pour découvrir d’autres merveilles, merveilles colorées pour certaines de couleurs jaunies et vieillissantes certaines proches du rouge cramoisi. Chantoiseau pourrait tout aussi bien présenter mille visages différents si mille promeneurs si promenaient, si mille promeneurs si rencontraient. Ici tout est magique, tout ressenti est personnel et unique. Les saisons, qu’elles soient ensoleillées ou pluvieuses, qu’elles aient des ciels emplit de bleus étirés ou des ciels assombris de couleurs aux gris ténébreux, nous offrent toujours en ce lieu, quel que soit notre humeur du moment, une douce quiétude envahissante et reposante.

    Chantoiseau Si Chantoiseau est l'une des "évasions" propres à notre commune elle est aussi le point de départ d’une autre promenade proposée  par la commune de la Vicomté sur Rance laquelle, frontalière avec la ville de Saint-Helen, voit en son territoire le "débouché" ou la "naissance" de celle-ci.  Au-delà de la Plaine de Chantoiseau, sitôt après avoir contourné par sa droite le moulin de la Falaise ici assis en Saint-Helen, (ancien moulin aujourd’hui inerte, bâti industriel du tout début du 19ème siècle transformé dès 1832 en maison d’habitation) les eaux élargies de la rivière nous offrent ici même une autre magnifique étendue d’eau toujours colorée par tout le ciel la surplombant ou bien par le vert des arbres la délimitant. Faites cette promenade. Avec charme elle vous mènera, souvent à fleur d'eau, mais aussi au travers il est vrai d'un sous-bois souvent aux contours escarpés, au charmant petit hameau du Châtelier emplit  de silences sereins et de quiétudes multiples. Ce petit hameau possède un bâti très authentique et l'une de ses petites maisons date même  du 17ème siècle. Pour y parvenir il vous faudra déjà aborder l'Eperon barré, ou ancien camp de retranchement celtique datant de l’Âge du fer (entre le 8ème et le 1er siècle avant J.C. Les 1er éperons barrés apparaissent quant à eux au Néolithique avec la sédentarisation et l’apparition de la culture et de l’élevage, entre 7000 et 3000 av. J.-C, cette période comprenant en autre l’âge ancien du bronze. Ils seraient à l’origine des Oppidums, ces camps naturels retranchés propres à la civilisation celtique et aménagés collectivement ; ils seront cités par Jules César lors de sa conquête des gaules.) lequel offrira ici même  à votre propre regard son immense fossé partiellement comblé ainsi que son ancien camp de retranchement. Ce camp de retranchement est aujourd'hui une grande étendue de terre tantôt de culture, tantôt  de pâturage. Si nous descendons dans le creux de ce fossé nous nous surprenons à remonter le cour même de notre propre histoire portés  que nous sommes par une avalanche d’images toutes issues de nos pensées les plus intimes ; nous nous retrouvons ainsi plongé au coeur même des premières heures ayant enfantées notre passé. En contrebas de l’Eperon la cale du Châtelier est tout aussi magnifique au soir couchant, noyée sous les couleurs rougeoyantes.  Les envols d'oiseaux de leurs ailes effleurant la surface tremblante de l'eau  y sont nombreux. Proche de la cale de Taden, en vis à vis, ce lieu unique vous trouble en vous même et vous grandit.  La Rance ici même étale ses eaux sous les hauteurs du Mont Joly sur lesquels, jadis, tout au long du 19ème siècle, deux grands moulins étiraient aux vents leurs bras entoilés. Pour parvenir en cet endroit magique, appelé aussi Foumoy, il nous faut descendre en premier une petite ravine naturelle et verdoyante  située en contrebas du Châtelier au travers de laquelle cour le ruisseau du même nom. Sortant puis arrivant sur les hauteurs de Foumoy le mont Joly empli votre regard.  Surplombant en à pic  les eaux de la rivière du haut de ses 36 mètres il offre ainsi à votre vue un panorama magnifique. Au delà de la rivière la vue très dégagée sur Taden vous offre la charmante métairie noble dite du Petit-Lyvet bien foncier en 1583 d'Estienne Artur notable de Dinan. Le port du Lyvet en ses eaux toujours calmes, assis en la Vicomté sur Rance, est à votre droite, tout proche. Là sera soit votre point de départ soit votre point d'arrivé. Le retour quand, à lui quel que soit son sens, relève dorénavant d'une autre histoire qui sera votre. Que vous dire d’autre encore pour vous donner l’envie de venir, pour vous donner l'envie de faire ? Il y aurait tant de mots à déposer ici…

     

    Jean-Pierre

     


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    La Vicomté sur Rance et la BellièrePlan simplifié des promenades de la Vicomté

     

     

     

    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    Plan des promenades proposées par la mairie de la Vicomté ; plan élaboré avec les conseils et remarques judicieuses de monsieur Rucet, maire de la Vicomté. Ce plan, en grandeur nature,  est exposé en la Salle du Conseil de cette ville.  
     
      
                                          

    De la Vicomté à Lanvallay, quelques mots d'histoire...

      

    Le très vieux et fier château de la Bellière, assis aujourd'hui en la commune de la Vicomté sur Rance et positionné en face de son très séculaire moulin du Prat http://lanvallayhistoire.eklablog.com/#!/la-moulin-du-prat-a5229533 possède lui aussi une très belle page de l'Histoire de notre région laquelle, très intiment, est reliée aux premières heures de Dinan mais aussi à celles de notre propre commune. Qui se promenant en été sur les chemins du moulin du Prat n’a jamais aperçu, élancées vers les bleus lointains, les fines cheminées de ce château si sage et si ancien ? Les plus vieilles pierres de ce château doivent encore se souvenir de la présence, entres leurs murs séculaires, de la très tendre Tiphaine Raguenel laquelle vint quelques fois ici même. Ses pas dans les feuilles de l’automne, pour certains promeneurs seulement, quelques fois résonnent encore sur les bords de notre mémoire ; son histoire d’amour, avec Bertrand Duguesclin, est l’une des plus courtes mais aussi l’une des plus belles histoires d’amour appartenant à notre si beau pays de Dinan. Qui ne l'a connaît pas ? (Bertrand semble descendre de Salomon lequel Salomon, fils d'Haimerici époux de la vicomtesse Roianteline, fut le frère naturel de Josselin de Dinan. Lors de la répartition de cette très grande seigneurie, à la mort de son père et de Roianteline, la femme de son père, Salomon, lequel était né hors union, semble recevoir toute le Guarplic à savoir l'actuelle région de Cancale-Saint Coulomb). A l’inverse de cette si belle histoire, je suis presque sur que très peu de personne savent que ce même château relie indirectement les premiers seigneurs de Tressaint en Lanvallay à la noble famille seigneuriale de Dinan ; cela se passait au 14ème siècle quant Raoul de Lanvallay 2ème du nom, seigneur de Clerre-Fontaine et de Tressaint, devint le beau-frère de cette si douce damoiselle. En effet, Raoul 1er de Dinan, vicomte de Dinan et de Montafilant, en 1276, dit aussi Vicomte du Poudouvre, est le 1er sire de la Bellière cité après son union contractée avec Felippe Dame de la Bellière. Leur petit-fils Guillaume de Dinan, lequel nait vers 1260, décède Vicomte de Dinan au château de Lanvallay en 1337. Jeanne de Dinan, son enfant, née vers 1290, devenue vicomtesse de la Bellière, prendra pour époux Robin de Raguenel 3ème du nom , seigneur de Châtel-Oger, de Saint-Herblon près de Rennes lequel, de ce fait, par son mariage, devient le nouveau vicomte de la Bellière et le nouveau possesseur de ce château (Il participera, au mois de mars 1351, au Combat des Trente dans les rangs de Jehan de Beaumanoir ayant pris le parti de Charles de Blois contre Jean de Montfort ; 15 valeureux chevaliers mourront lors de ce combat livré entre Ploërmel et Josselin). De ce mariage va bientôt naitre Tiphaine Raguenel, la future compagne du célèbre Bertrand Duguesclin, ce grand soldat Breton lequel, après avoir pris le parti du roi de France Charles V, en 1365, sera en 1370 fait connétable de France par ce même monarque ; Bertrand sera aussi nommé roi de Grenade par le roi de Castille lui-même. Il meurt en l’an 1380. Tiphaine Raguenel, épouse de Bertrand Duguesclin, a une nièce prénommée également Tiphaine ; cette dernière étant la fille de Guillaume Raguenel, mari de Jeanne de Montfort et frère de Tiphaine (Guillaume trouvera la mort en 1364 lors de la célèbre bataille d’Auray, bataille opposant les troupes anglo-bretonne de Jean IV de Montfort à celle franco-bretonne de Charles de Blois. Tiphaine, fille de Guillaume, descend par sa mère, Jeanne de Montfort, du célèbre Raoul 1er de Gaël, seigneur de Gaël et de Montfort près de Rennes, du Largez en Louargat et comte aussi et de Norfolk et de Suffolk en Angleterre ; il meurt lors du siège de Nicée en 1097 pendant la 1ère croisade). Tiphaine Raguenel, nièce de Tiphaine, prendra pour époux Raoul de Lanvallay 2ème du nom, seigneur de Tressaint et de Clerre-Fontaine, en Tréfumel, unissant ainsi, par son union, la famille seigneuriale des Raguenels de la Bellière (issue de celle des Dinan) à celle des Lanvallay. On parlait alors de la Vicomté sur Rance.

    Cliquez sur le lien ci-dessus afin de pouvoir télécharger l'arbre de généalogie propre à ce dossier. Merci

      

    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    Le château de la Bellière esquissé avant 1850

    terre seigneuriale de la Bellière semble devoir "entrée" dans la maison seigneuriale de Dinan qu'à la fin du XIII siècle puisque Raoul 1er de Dinan, arrière-petit-fils de Geoffroy II de Dinan et de Muliel de Poudouvre tous deux nés vers 1120-1130,  prendra pour épouse cela avant de décéder en l'année 1295 Felipe de la Bellière. Avec cette union en effet la dite seigneurie de la Bellière deviendra le bien propre des seigneurs de Dinan aussi dits "Vicomtes du Poudouvre"  depuis l'union contractée hier entres les dits Geoffroy II de Dinan et Muliel du Poudouvre;  [celle-ci semble devoir être rattachée filialement à Alain fils de Brieuc lequel Alain lui sera cité en 1184 dans un acte relatant un désaccord alors établi entre le dit Alain fils de Brieuc et l'abbaye de Saint-Magloire de Léhon. En cet acte rédigé Alain se présentera comme étant l'héritier des seigneurs du Poudouvre ayant eu pour ancestres ces derniers. Muliel semble donc devoir être une parente très proche du dit Alain fils de Brieuc, ou Alain de Brehant, seigneur du Poudouvre. Fut-elle sa fille ou bien sa soeur ? Il faut préciser aussi ici il n'y a aucune charte écrite qui relie la dite famille de Brehant au dit Alain fils de Brieuc. Qu'elles ont pu êtres les informations obtenues qui ont pu étayer ce propos ? ]. La seigneurie de la Bellière, cette très belle et ancienne seigneurie, assise en la paroisse de Pleudihen sera, entre 1674 et 1682 le bien seigneurial de messire Pierre Girault sieur de Charmois. En effet en l'année 1676 sera établi un "contrat d'aliénation" partiel, consenti par le dit écuyer Pierre Girauld, à messire Jean Ladvocat seigneur et chevalier de la Crochais. Dans ce contrat d'aliénation partielle il sera mentionné que le dit Pierre Girault s'était porté acquéreur des terres, seigneuries et de Dinan et de la Bellière, ensemble par lui acquis de messire Hercule François comte de Boiséon; cette même acquisition, faite le 15/09/1674, se fera elle pour la somme de 96.000,00 livres. Pierre Girault, conseiller et secrétaire du roi, né à Orléans en 1628, sera uni par mariage à Anne Michaud. Julien-Ferdinand Giraul trouvera le décès en cette demeure en l'année 1756; Hélène sa fille prendra elle pour époux, cela en 1760 à Saint-Malo, Alain Thomas Colin cette même famille étant en les premières heures du XX siècle toujours maitresse de ces lieux. 

    1676-1682. Parroisse de Plaidihen. Escuyer  Pierre Girault sieur de Charmois tient de la dite seigneurie a devoir de foy hommage et chamblenage, la maison et manoir noble de la Belliere, consistant en maisons, cours, jardins, fruitiers, coulombiers, chapelle, terres arrables, pré, prairies, moulins, bois et hautes fustais, fiefs, baillages, juridiction en seigneurie ayant cours et séxtendant aux parroisses de Pleudihen, Miniac, Saint-Sulliac, Saint Perre, Saint-Jouan, Saint-Meloir, Saint-Coulomb, Saint-Ideuc, Paramé et Trébédan et outre doit de rente appellé Métailles par deniers aus terme de Saint-Gilles les baillages ayant cours en la paroisse de Saint-Jouan soixante six sols huit deniers monnois.[les premiers possesseurs de la Bellière seront dit "Vicomte de Dinan". A la lecture de cette acquisition faite par Pierre Girault, celui-ci acquierant en effet et la seigneurie de Dinan et la seigneurie de la Bellière, nous nous apercevons que la dite vicomté de Dinan s'étirait de Dinan à la mer cette même vicomté comprenant en effet des biens seigneuriaux assis en Saint-Sulliac, à Saint Père Marc en Poulet, à Saint-Jouan, à Saint-Meloir des Ondes, à Saint-Coulomb et à Paramé toutes paroisses proches de la mer].  http://www.geneanet.org/archives/registres/view/?idcollection=21162&page=168 

     

     

     

    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    Le Château de la Bellière, aujourd'hui.

     

              

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    Question posée le 18/04/2018.

    Bonjour Jean-Pierre. J'ai une petite question concernant le bâtisseur de la Bellière. Raoul 1er de Dinan est le 1er Sire de la Bellière connu mais tu mentionnes que c’est Guillaume de Dinan qui serait le constructeur du manoir de la Bellière ? Tu mentionnes aussi "Déplacement probable  de la capitale de cette vicomté de Saint-Enogat à la Bellière cela après la construction d’un nouveau « chasteau ». Peux tu me dire s'il te plaît dans quel document as tu trouvé cette mention ? Bien amicalement                                                         Jean-Luc

     

    Bonsoir Jean-Luc. Cela est une pensée toute personnelle laquelle n’engage que moi bien sur. Au regard de l’architecture du château, telle ses cheminées ouvragées, le château de la Bellière « actuel » semble devoir remonter au plus tôt au XIV siècle tel que le pense notamment aussi les Monuments historiques. Hors Raoul de Dinan lui naît vers 1210-20 et son fils, prénommé lui aussi Raoul, vers 1240-50. En toute logique la construction du dit château actuel, réalisé au dit XIV siècle, ne peut donc avoir été réalisé  que par Guillaume fils de Raoul II lequel lui naît probablement vers 1270-80. Il est vrai qu’il soit possible que Raoul II ait commencé de son vivant la dite construction…Toujours est-il que le plus gros du chantier fut lui très probablement réalisé par le dit Guillaume lui même. Il en fut ainsi très probablement pour la construction de l’église de Saint-Sauveur de Dinan que tous prêtent à Riwallon de Dinan ; cependant au regard du décès de ce dernier, au regard de temps de la réalisation que dû demander une telle construction il est plus probable que la dite église fut elle réalisée par le neveu du dit Riwallon le Roux, à savoir Alain de Dinan. Je pense personnellement qu’il a du en aller de même pour le dit château de la Bellière.

    Pour la deuxième question si effectivement la capitale de la dite « vicomté » fut déplacée de Saint-Enogat en Pleudihen la même logique me fait dire aussi que ce déplacement fut très probablement réalisé qu’au lendemain de la dite réalisation. Ces deux pensées bien sur n’engagent que moi…  Amitié. JP

     

     

     

    JP

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    La Vicomté sur Rance et la Bellière

    La Bellière regardée sur sa façade arrière. Photo prise par Mlle Mayaamon le 21/09/2009 et sélectionnée par Google Earth.

     

     

    Tiphaine, Bertrand et le combat clos à Dinan

     

     

      L'Histoire véritable de Bertrand Duguesclin au champs clos , histoire écrite en prose en l'an M.CCC.LXXXVII. Editée à Paris en 1618 chez Sébastien Cramoisy, sis rue St-Laques, aux Cicognes. Texte ici tiré de l'ouvrage de Luigi Odorici: Recherche sur Dinan et ses Environs

      Qvant ceulx de Dinant se virent asseigiez des Engloiz, lesquelz gardoient le pas à Brest, et à Bahon: et quant les gens de Monsieur Charles de Blois, qui dedens Dinant estoient, apparceurent ce, ilz enuoyerent deuers le Duc de Lencastre, à ce qu'il leur voulzist donner terme de cy à quinze iours. Lequel temps durant ilz enuoyerent deuers Monsieur Charles de Blois pour auoir secours. Et se dedens ils ne l'auoient, ils se rendroient au Duc de Lencastre, et au Conte de Montfort: lesquelz s'y accorderent. Et fist-on crier les treues d'vne part et d'autre. Et auint à vn certain iour, tandiz comme ces treues duroient, que Oliuier du Guesclin frere Bertran yssy hors de Dinant tout seul, à cheual, moult richement monté, ainsi comme vn ieune homme feroit, et comme celui qui cuidoit bien estre asseuré. Mais ledit Oliuier fu rencontré sur les champs d'vn Cheualier Engloiz, que on appelloit Thomas de Cantorbie, ,lequel estoit frere de l'Aecheuesque. Lequel Cheualier estoit moult orgueilleux, et moult desmesuré. Et s'en vint à Oliuier moult fierement, et le prist par le giron; et puis lui demanda moult orgueilleusement, qui il estoit, qui ainssi aloit. Et Oliuier lui dist, que on l'apelloit Oliuier du Guesclin, quant sauvoir le vouloit, et frere de Bertran: mais il estoit le mainsné. Lors dist le faulx Engloiz: "Par Saint Thomas vous ne m'eschapperez, vous estes mon prisonnier, vous en vendrez auecques moy. Et se vous ne vous rendez, tantost ie vous tondray la teste, et morrez tout maintenant en despit de Bertran. Ne ia pour son nom n'en serez deportez, pour tant qu'il a tousiours greuez nos bons amis. Le deable out tant fait, qu'il est monté si haut. On parle plus de lui et de ses faiz, que on ne fait de tous ceulx de ce païs. Sire, dist Oliuier, vous auez grant tort. C'est vn poure Cheualier, rt pourement herité. Et se il s'est auancié pour avoir richesse, et estre honnourez, vous ne l'en deuez blasmer". Dont dist l'Engloiz, que ia respit n'y auroit. Et vint à l'espée traite. Et quant Oliuier le vit, si li mua le sanc. Et ne fu pas de merueille. Car il estoit desarmé, et tout seul. Et l'autre si estoit bien armé, et si auoit quatre Escuyers auecques lui. Lors dist : "Ie me rens, puis que vous le voulez. Mais croy que vous me rendrez, et si n'aurez du mien qui vaille deux. Certes, dist l'Engloiz, ainçois me rendrez mil flourins, ou vous ne partirez iamais. Ce n'est pas grant finance. Car Bertran en a assez" Ainsi le Cheualier Engloiz emmena Oliuier prisonnier en sa tente, où ses compaignons estoient. Et là fu apperceu d'vn Escuyer Breton, qui bien le recognut, lequel s'en ala tantost à Dinant deuers Bertran, qu'il trouva ou marchié, où il regardoit le ieu de la paulme. Lors lui dist en bas tout coyement, qu'il venoit tout droit de l'ost, où il auoit veu Oliuier son frere, que vn Cheualier engloiz menoit en sa prison. Et quant Bertran l'oy, il teint comme vn charbon, et deuent bien esbahy. Puis demanda à l'Escuier, se il bien l'auoit auisé. Et il dist, que oyl bien par Dieu, et que de pieça le cognoissoit. Car il auoit seruy leur pere et seruoit, quant il lui donna armes, pour aler deuers Bertran. Et lors lui demanda, se il sauoit point le nom du Cheualier, qui son frere tenoit en prison. Et il dist, que il l'auoit oy nommer Thomas de cantorbie, et frere estoit de l'Archeuesque. Dont dist Bertran, que par Saint-Yues il lui rendroit, ne oncques si mauuais prisonnier n'auoit pris. Adonc monta sur son cheual, passa la porte, et s'en vint à force d'esperon iusques aux tantes. Il est entré en l'ost, et chacun, qui le cognut, le festoya moult. Et demanda la tante au Duc, et on lui enseigna. Adonc est venu deuant le Duc, qui iouoit aux eschez à Iehan de Chandoz. Si y fu le Conte de Montfort, Robert Canole, le Conte de Pennebroc, et plusieurs autres Cheualiers et Seigneurs, lesquelz Bertran salua moult honnourablement. Et s'agenoilla deuant le Duc. Et le Duc lui dist, que bien fust-il venu. Et tantost laissa le ieu, et le prist par la main, et le releua. Et Iehan de Chandoz lui dist doubcement : "Bertran, bien soyez venu, vous buuerez de mon vin, aincois que vous retournez". Et Bretran lui respondi, que ia n'en buuroit iusques à tant que on lui eust fait droit. Et Chandoz lui dist, que s'il y auoit Cheualier en l'ost, qui tort leur eust fait, qu'il leur fist apparoir, et tantost lui feroit amender. Et Bertran respondi......"Oyl , vous auez un cheualier que ie n'aime point, que l'en appelle Thomas de Cantorbie. Car sans raison il m'a courroucié. Vous sauez, que de vostre acort, et du nostre, nous auons treues iusques à certain iour. C'est voir, dist Cheualier. Aussi les tendrons nous, ne vous en doubtez pas. Seigneurs, ce dy Bertran, vous dites moult bien. Mais le Cheualier, dont i'ay parlé deuant, a trouué un mien frere, qui n'est encore que enfant, lequel estoit yssus de Dinant aux champs pour soy aller esbatre. Si l'a pris, et mis en prison, ai,si comme vu meschant. Si vous requier, Messieurs, pour loyauté, que vous me fassiez deliurer mon frere Oliuier. Car, beaus seigneurs, ie feroye pour vous plus que tant. Dont luis dist Iehan de Chandoz, que plus n'en parlast, et incontinent mui seroit deliuré, amendé à sa voulenté. Et Bertran leur dist, que grans merciz. Dont firent apporter le vin, et burent. Et à Bertran firent donner à boire. Puis menderent le Cheualier, qui Oliuiertenoit : lequel y vint, et ne l'osa refuser. Et le Duc lui dist : "Vecy Bertran, que vous vueil accuser, que vous auez emprisonné son frere germain auiourd'huy, et comme vostre prisonnier le voulez raençonner. Ce n'est mie bien fait. Car s'il le puet prouuer, vous le deliurerez, et si l'amenderez. Et le Cheualier qui fu fel et orgueilleux, dist au noble Duc, quant il oy ainsy parler :'Sire, vecy Bertran. Mais s'il vueil sur moy adeuiner, et que i'aye fait chose qui a blasmer fasse, et que bon Cheualier ne puisse faire de droit, vecy mon gage prés de le combatre ou champ de bataille, corps à corps, per à per". Et quant Bertran oy ce dire, sans vn seul mot sonner, il ala happer le gaige, et puis le prist par la main, en disant : "Faux Cheualier, traictre, et tel vous prouueraz-ie, deuant tous les Seigneurs, ou ie mourray à honte. Et dist le Cheualier; ie ne vous en fauldray ia, ne iamaiz ne dormiray en lt, iucques à tant que combatu vous aye". Et Bertran respondy, que iamais ne mengeroit que trois soppes en vin ou nom de la Trinité, iucques à tant que le gaige fust fait. Et lors Iehan de Chandoz lui dist, que voulentiers le feroit armer, et lui presteroit le meilleur cheual qu'il eust. Car voulentiers veist le champ d'eulx deux. Ceste nouuelle fu en cité sceuë. Et quant le Capitaine, cheualiers, et autres gens d'armes le sceurent, les bourgeois aussi moult en furent troublez et courrouciez. Là auoit vne Dame nommée Tiphaine, extraicte de noble lignée, laquelle auoit enuiron vongt quatre ans, ne oncques n'auoit esté mariée, et estoit bonne, sage, et bien doctrinée, et moult expert és ars d'Astronomie. Aucuns disoient, que elle estoit faée. Mais non estoit. ains estoit ainsi inspirée de la grace de Dieu. "Ceste Dame, qui née estoit de Dinant, et qui aussi y demouroit, quant elle oy, que tant le peuple auoit doubté du champ, que Bertran deuoit faire : elle leur dist en hault, que nulz ne s'esmayast, et qu'ilz le reccuroient sain et sauf dedens Soleil couchant, et si desconfiroit ou champ son ennemy. Et s'en ne le veoit ainsi auenir, elle vouloit perdre quanque elle auoit vaillant. Adonc la nouuelle ala en la ville, dont les...orent moult grant ioye. Lors un Escuyer Breton monta un cheual, et s'en ala brochant de l'esperon, tant comme il pot, à Bertran, qui estoit en l'ost des Engloiz, comme dit est. Et quant il vint à lui, il l'enclina, et lui dist qu'il vouloit parler à lui. Et Bertran lui demanda, qu'il vouloit, et que tantost deist sans decryer. Et lors l'Escuier, qui preux et hardiz estoit, dist que vue Dame à moult hault pris, laquelle estoit nommée Tiphaine, auoit dit à Dinant à tous, que pour certain il vainqueroit son ennemy. Et pour ce, se combatist hardiement. "Dont respondi Bertran; Vaa, fol est, et bien chetif, qui se fie en femme; il n'est pas moult soubtil. Car il n'a en lui de sens neant plus que en une berbiz. Et ne s'en fist que riser". Atant vint à lui vn message de par le Tort boiteux, et de par les bourgoiz de Dinant. Et dist en hault à Bertran: "Sire, le Capitaine, et les autres bourgoiz de la cité m'enuoyent deuvers vous, et vostre ante aussi, lesquelz vous prient, et conseillent , que ou marchié dedens la cité de Dinant vous venez vostre bataille faire contre vostre aduersaire, se le Duc de Lenclastre le veult. Regardez, il y pourra bien venir, et auecques lui vingt ou trente des siens, et on lui donra hostages souffisans, sans aucun mal penser, et retourner par deça. Mais à ceulx de Dinant desplaist, que tant vous voulez fier aux Engloiz, comme de vous auenturer tellement entre eux. Par ma foy, dist Bertran, ie ne me doy pas doubter. Car le Duc de Lanclastre et tant gentil, qu'il ne daigneroit penser traison. Maiz non pour quant ie yray ceste chose recorder. Adonc s'en vint au Duc, et lui dist : "Sire, vous auey oy compter à cest Escuyer-cy que ceulx de Dinant me mandent, lesquelz ie ne vueil pas courroucier ne troubler. Car mes amis y sont. Et non pour quant i'ay grant desir de faire le champ. Si  regardez comme vous en voulez ouurer et ordonner". "Adonc dist le Duc, que par Dieu il seroit fait ou marchié de Dinant. Car se aucuns  de ses hommes vonloient greuer Bertran, aucuns pourroient dire pour lui deshonnorer, qu'il en seroit consentant, pour braser trayson. Et c'est vne renommee, que tout preudomme doit doubter. De ce furent d'acord touz les Barons Engloiz, et manderent à ceulx de Dinant, que ostages souffesans leur enuoyassent, et ils entreroient dedens Dinant pourveoir le champ acheuer. Lesquelz leur enuoierent bons ostages. Et adonc le Duc de Lenclastre entra en ladite cité, auec lui vingtiesme, sans plus. Mais que il mena auecques lui Bertran, et le Cheualier Engloiz. Lequel Duc et les dessusdiz furent bien festoiez et moult honnourablement receuz. Et s'arresterent ou marchié de Dinant. Et adonc les Engloiz se rengierent moult gentement. Lors y ont vn parlement pour faire la paix, et le cham delaissier. Mais Bertran eu iura Dieu, que iamaiz en son viuant n'en feroit paix, si seroit li vus d'eulx recreant. Adonc dist le Duc de Lenclastre, que plus on n'en parlast, mais tous priassent pour le droit. Dont se fist Bertran armer moult noblement de bonnes plates et greues, et ot l'espée et le coustel et lance pour iouster, et riche bacinet et gans à broiches de fer, qui bien faisoient à doubter. Puis lui fist-on son cheual amener en la place , sur lequelil monta et s'afficha aux estriefs. Puis prist le glaue en sa main, et moult se fist regarder. Car il estoit moult bien appareillié pour acheuer son champ. Pour lequel veoir , tous les Barons d'vn costé et d'autre se mistrent lors en ordonnance. Et le Tors boiteux fist moult bien garder ledit champ, et crier que aucun ne se melast de l'vn ne de l'autre aidier, ne greuer; ne qui à l'Engloiz meffist pour son pris aualer, en poyne de perdre la teste. Dont n'y ot si hardi, qui s'en osast mesler. Mais le Cheualier Engloiz alors se doubta moult, et espouenta en son cuer. Car au besoing cuidoit trouuer de ses amis. Et bien se voulzist acorder à Bertran, et lui rendre son frere Oliuier. Lors lui en fist parler, sans ce que l'en monstrast, que ilz venissent en son nom, par Robert Canole et Thomas de Grançon, lesquelz s'en vindrent à Bertran, et lui dist ledit Robert moult doubcement :"Sire Bertran, les gens de nostre costé, tant Cheualiers, comme Barons, ont regardé au fait. Si ne voudrions pas, que mal vous venist de par nous en aucune manière. Et combien que vous soiez en vostre possession, et entre vos amis. Ou se vous estiez vaincu de nostre champion, ou pourroit dire en tous païs estranges, que le champ ne seroit pas fait par iuste partie. Car vous estes trop ieune pour championner, et mieulx vauldroit bonne paix, que mauuaise tençon. Et se vous nous voulez croysre, nous apaiserons cestes discension, et feront quitter la rençon de vostre frere. Comment ce dist Bertran, il ne doit riens. Et il m'est auis que c'est conscience, et bien raison, que se vuns est à tort en prison mis, qu'il endoibt estre purement deliuré. Et d'autre part, vecy le noble Duc de Lenclastre, et Iehan de Chandoz, où tant a honnour, Conte de pennebroc, et les autres Barons, tant de vostre costé comme du nostre, qui ne lairront auoir  à mon aduersaire ne à moy nulle villenie. Mais qui nois lairra faire le champ, que mepris auons, ie iure à Dieu tout puissant, que le faux Cheualier, qui m'a fait villenie, n'eschappera iamais iucques à tant que son tort lui aye montré. Ou ie le destruyeray, au ie rendray la vie, ce voyant la Baronnie, s'il ne me rent s'espée tenant la pointe en sa main, en disant, qu'il se rent à mon commandement". Lors dist Robert Canole, que ce ne seroit-il pas. Dont dist Bertran, qu'il feroit grant folie. Car on doibt plus doubter la mort, que villenie. Quant les Engloiz oirent sa responce, moult en furent courrouciez. Et bien disoient li un à l'autre, que c'estoit un droit Rolant. Dont s'en alerent à l'autre Cheualier champion ne scay quans Cheualiers Engloiz, qui lui dirent, qu'il pensast de sauuer sa vie : et que en Bertran ne pourroient trouuer acort, respit, ne plaisant parole, mais conuient que l e champ soit parfait. Lors dist le Cheualier : Or m'en vueille Dieu aidier. Ie ne vy oncques mais homme si grant de faire bataille. Mais se ie puis, il s'en repentira. Maiz toutefoiz ie vous prie, que se vous veez, que i'en soie au descure, que vous ne le contrediez, parquoy ie ne le puisse tuer. Car  mon cuer le desire. Et se ie en suys au pys, si me vueillez secourre, et sauoir à lui , se il se vouldroit accorder à la paix faire. Et ils  ont repondu : Ne vous en doubtez. Mais se le champ fust fait là hors, nous vous puissions mieulx aidier, se il en fust bedoing. Apres ce parlement, chacun se departi, et ala en sa place. Et les deux champions s'entreregarderent, et vindrent l'vn contre l'autre les glayues en leurs poins, comme fiers ennemiz. Puis vindrent courre leur cheuaulx, et eulx entreferir sur les escuz, tant que iceulx glaiues rompirent, et les fers en volerent. Mais l'vn ne l'autre ne chey ne tresbucha. Puis tray à son retour chacun son espée, et se sont rassemblé et entreferi de taille de d'estoq moult fierement. Et tant de gens y auoit entour eulx pour les regarder, que tous estoient enclos deuant et derriere. Mais ilz auoient place assez, qui par auant leur auoit esté ordonnée. Adonc s'en vint Bertran escoquier l'Engloiz de son espoy  au haubert moult fort en boutant, et puis au bacinet; et l'Engloiz aussi lui. Puis s'entracolerent par le haterel à tout leurs broiches de fer. Et fust-on bien allé vne lieuë de terre, ainçois que de leur corps yssy point de sanc : et fort s'esperouuoient aux espées. tant que l'Engloz, qui moult fort estoit en boutant, laissa cheoir son espée. Et quant Bertran le vit, qui moult joyeulx en fu, il poigny son cheual, et fist semblant qu'il voulzist fouyr. Mais tantost qu'il fu vn eslongné, il mist pié à terre, vint à l'espoy, et le releua. Puis le getta en l'air hors du champ, sur la tourbe des gens. Dont le Cheualier fu dolens et irié. Mais fort se deffendi de son coustel de plates. Mais Bertran lui escria : "Faulx traictre, defendez votre cheual, ou tout rn l'eure sera vendu et tué et puis vous occiray, car telle est ma voulenté" Mais l'Engloiz le fuyoit, et aloit autour du champ, sans arrester. Et Bertran ne pouuoit courir, pour ce qu'il auoit les genoulx armez. Adonc s'assit à terre, et se desattacha et desarma la iambe, pour auoir le genoyl à deliure, et estre plus legier. Et l'Engloz cheuaucha deuers lui, apresté de combatre. Et se il peust, il eust fait passer son cheual par dessus lui. Mais Bertran fery le cheual de son espoy parmy les costes. Et quant le cheual se senty feru, il regimba si fort, qui sus estoit, tresbucha à terre. Et atant Bertran sailly sur lui, et lui desboucha le bacinet. Puis il lui donna de son espoy sur le ney et apres des broches du gantelet, tant  que la sanc lui couroit sur le haterel. Et tant fu auuglez de sanc, que ainsi lui silloit, qu'il ne sot où il fu, ne point ne veoit Bertran, mais bien le sentoit. Dont se leua en estant. Et lors vindrent dix Cheualiers Engloiz, qui dirent à Bertran, qu'il ne se meust, et que assez en auoit fait. Et il leur respondi, que pour eulx il n'en feroit riens; se son Capitaine nommé Tort boiteux ne lui prioit, ou commandoit, qu'il se cessast : mais occiroit l'Engloiz fust bon gré, ou malgré. Atant vint le Tort boiteux, qui entra ou cham, et dist à Bertran, qu'il en auoit fait assez : et que se iamais paix ou acord n'en estoit fait, que ce seroit à son honneur : "Voire par Dieu, dist le Duc de Lanclastre, ce sera grant dommage, se Bertran meurt ainçois qu'il soit Roy d'aucune Royauté. Car oncques Alexandre, qui tant fu renommé, ne fu aussi hardi. Haa ! Seigneurs, dist Bertran, ne me raualez point pour Dieu, mais laissiez moy partuer ce traictre paruire. Car ce sera grant perte, se vous en destournez". Adonc entrerent ou champ Engloiz, et ceulx de Dinant, qui se mirent entredeux pour faire laissier le champ. Mais Bertran leur dist "Seigneurs, laissiez moy ma bataille acheuer. Car par la foy que ie doy à Dieu, ou il se rendra à moy comme mon prisonnier, ainsi comme il a fait faire mon frere, ou ie le tueray tout mort. Dont dist Canole : Bertran, je vous requier, que vous laillez vostre champion au Duc. Car vous en auez assez fait, et est en vostre dangier. Et vecy le Tors boiteux vostre Capitaine, à qui tous ceulx de Dinant doiuent par droit obeir ; qui vous vient prier, comme vous vous en vueillez deportez. Dont dist Bertran quant ie l'orray parler, ie lui respondray du faire, ou du laissier. Adonc dist le Tors boiteux. Je vous prie et requiert, que au gré de Robert Canole vous vueillez faire paix, et nous vous garderons vostre droit. Adonc dist Bertran Ie l'octroy à vostre desir". Dont fist-on l'Engloiz moult bien appareillier. Et de Bertran furent moult iojeulx dedens Dinant, et firent faire le soupper pour lui festoyer. Là vint son ante, qui l'acola, et lui dist, que moult l'auoit Dieux chier.                                                                                                                       Adonc s'en ala Bertran ou Palais, et en la presence des Cheualiers, escuiers, et bourgoiz. Et s'agenoilla deuant el Duc, et lui dist : "Sire ne vous vueillez par merryr, se i'ay fait mon deuoir contre vostre Cheualier. Car il m'auoit fait desraison. Et se pour l'onneur de votre hault nom ne fust, iamais à sa sauveté ne me fust eschappez, que ie ne l'eusse occis. Bertran, ce dist le Duc, à ce que ou puet veoir, aussi grant honneur y auez vous euë, comme se vous l'eussiez occis. Car il auoit grandement  mespris. Si r'aurez vostre frere Oliuier. Et pour ce qu'il vouloit auoir mil flourins de rençon, il paiera à vostre frere mil liures, que le lui donne en par don ; pour ce que par trayson lui vouloit faire ennuy. et aussi ie vous donne son cheual, et toutes ses armeures, ne iamais en ma court ne mettra le pié. Car ie n'ay cure de gens, qui fassent trayson, ne point ne l'auons accoustumé en notre païs. Mais le iardin est bel et noble, où ourtye ne puet venir en sa saison". Ainsi iegea le Duc de Lanclastre. Puis fist deliurer, et mener deuant lui Oliuier du Guesclin, et lui fist amender le tors fait plainement, ainsi comme iugé et ordonné l'auoit. Dont s'en rentra en son tref, et sa gent auesques lui ; et renuoya à Dinant ses ostages, ainsi comme il auoit promis. Et Bertran fu moult festoyez au soupper. Et là fu le Capitaine, qui moult noblement l'auoit fait aprester : et les bourgois et bourgoises de la ville aussi. Et apres sopper, chanterent, et danserent moult noblement, et grant fu l'esbatement. Et en ce temps estoit le Roy IEHAN filz du Roy Philippe en Engleterre. Et fist EDOVART vne armée en icelui temps, pour venir en France. Et vint iusques deuant  Rains. Et pour ce manda ses gens, qui estoient lors en Bretaigne, lesquelz entrerent en mer à Brest de lés Buhon. Et pour ceste cause fu leué le siege de Dinant. Et lors fu un Parlement d'Euesques et d'Abbez pour faire ordener un traictié. Parquoy certain acort fu fait entre les gens du Duc Charles et le Conte de Montfort. Et lors les Engloiz partirent de Bretaigne, et s'en retournerent en Engleterre, où ils trouuerent le nauire de leur Roy tout prest, que ledit passage vouloit faire en France. Ouquel voyage faisant par droit miracle de Dieu, et pour la punition diuine, vne tempeste et vn orage vint descendre sur l'ost des Engloz. Et cheoient les pierres si dures et si pesans, que plusieurs en estoient naurez, et tous senglans. Et se mussoient et quatissoient, et disoient entr'eulx, que cestoit aucun signe et demoustrance, que Dieu leur faisoit. Et en icelle saison, le Roy Edouart passa la mer, et s'en retourna en Engleterre, ou estoit ce tres-exellant Prince le bon Roy Iehan fils du bon Roy Philippe de France, qui  tant furent hardiz et cheualereux. Et tant amerent leurs subgiez, que pour la deffence du peuple vouldrent auenturer leur corps en batailles mortelles contre les Engloz ennemis du Royaume. Le Duc de Blois out moult à faire, et plus encores eust, se ne fust Bertran, et les bons Cheualiers, qui lui aidoient. Et pour certain le Roy Engloiz perdy plus en ce voyage, qu'il n'y gaaigna. Et durant icellui, ainsi comme il plut à Dieu, que vne maladie du ventre vint au Duc de Lanclastre, pour quoy, tant pour icelle occupation, comme pour autres, et par especial que lui et ses gens auoient esté tous affamez en la cheuauchée, que faite auoient esté en l iuer precedant, parmy le Royaume de France, s'en retourna en Engleterre. Et en icellui temps gouuernoit Bertran la guerre en Bretaigne pour ledit Charles de Blois, qui lors n'estoit pas si puissant de gens, comme le Conte de Montfort.

     

    N.B.

    Le plan de promenade de cette très belle commune a été entièrement réalisé en collaboration avec monsieur Rucet, maire de la Vicomté sur Rance. Ce plan est aujourd’hui accroché sur l’un des murs de la Salle du Conseil. Je tiens très sincèrement à remercier monsieur le Maire pour ses conseils et l’aide très importante qu’il m’a apporté tout au long de la réalisation de ce plan dit de Promenade.

     

      

     


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  • Dinan et son Etymologie 

    Le Domesday book

     

    Dinan et son Etymologie

    Le Domesday ou Doomsday Book, traduit par le sens littéraire: "le Jugement dernier", fut rédigé en 1085 à la demande de Guillaume de Normandie, roi d'Angleterre,  afin de référencer l'ensemble des biens relevant de chaque propriétaire foncier et de pouvoir ainsi appliquer, sur chacun de ces mêmes biens,  une taxe à sa plus juste valeur financière. En tête de cette page apparait le nom de Raoulet de Mortemer lequel, issu de la ville de Mortemer, en Haut Poitou, s'était vu récompenser par des terres au lendemain de la bataille d'Hasting. La terre de Dinham est présentée et évaluée en ce même livre et cela bien avant que Josce de Dinan, fils de Geoffroy 1er de Dinan, en prenne possession dans le milieu du 12ème siècle lors de la guerre de succession d'Angleterre laquelle divisera entre eux les seigneurs de Dinan aussi.              Joscelin  de Dinan ou Josce de Dinham,  lord de Ludlow et seigneur de la terre de Dinham également, décédant en l'année 1166, prendra en effet le parti de la Reine Mathilde, épouse de Geoffroy Plantagenest, fille d'Henri 1er et mère du futur roi Henry II ; le propre frère de Josce, Alain de Dinan-Becherel prendra  lui à l'inverse de son dit frère le parti d'Estienne de Blois lequel, petit-fils de Guillaume le Conquérant , était par ce fait même aussi le cousin germain de la dite reine Mathilde. Estienne de Blois  s'opposera à Mathilde en effet prétendant lui aussi à la couronne laissée vacante à la mort du dit Henry 1er père de Mathilde.  [Etienne III ou Stephen III de Blois eu pour parents Estienne II de Blois et Adèle d'Angleterre soeur d'Henry 1er roi d'Angleterre. Son frère Henry deviendra évesque de l'abbaye de Winchester quand leur frère aisné à tous deux, Thibaut de Blois, héritier principal de leur père Estienne II de Blois, recevra les comtés de Blois et de Champagne. Nous assistons au sein de cette famille au principe même de la division des biens seigneuriaux hérités, division octroyant au fils aisné l'ensemble des biens paternels originels, tous situés en dehors du royaume d'Angleterre quand son cadet, frère puisné, héritera quant à lui de la nouvelle ou des nouvelles seigneuries situées quant à elles en Angleterre. Ce principe de la "distribution" des biens hérités sera l'une des causes de la fragilisation se produisant au sein même de ces familles seigneuriales lesquelles se diviseront d'une façon définitive. Il en sera de même pour la famille seigneuriale de Dinan. Mariée en première noce à Henry de Bavière, empereur du Saint-Empire Germanique, union n'ayant portée aucun fruit, Mathilde gardera néanmoins le surnom de Mathilde l'Emperesse. Si Estienne III de Blois par son union contractée avec Mathilde de Boulogne deviendra aussi seigneur de cette terre il recevra de son oncle Henry 1er le comté de Mortain; parmi ses enfants il faut noter l'existence de Marie laquelle deviendra Abbesse de Saint-Sulpice de Rennes et Mathilde laquelle prendra pour époux Richard II dit de Goz, seigneur d'Avranches et seigneur aussi par son père du comté de Chester, terres anglaises. Fils d'Estienne et frère et de Marie et de Mathilde Guillaume de Blois entrera en possession du comté de Mortain; sans enfant son comté retournera à la Couronne. Possession de Richard Coeur de Lion puis de son frère Jean sans Terre, tous fils héritiers du dit Henry II roi d'Angleterre, tous deux petits-fils de la dite Malthilde l'Emperesse,  le comté de Mortain sera récupéré par Philippe Auguste, en 1204 exactement, lorsque ce dernier réussira à entrer en possession de nombreuses terres normandes hier biens de l'empire Plantagenest ].

     

    Dinan-Dinham

     

    1039.  Dinan et son appellation

    Le rôle défensif de Dinan ainsi que son nom sont cités tous deux dans l'acte de fondation du prieuré du Pont à Dinan lequel est rédigé au tout début du 12ème siècle, avant 1118, année en laquelle décède Guillaume maître abbé de Saint-Florent de Saumur. La première apparition du nom de ‘Dinan’ surgit cependant dans l’Histoire au lendemain de la mort du duc Alain III, en 1039, lorsque son épouse, Berthe de Blois,  fit un don à l’abbaye de Saint-Georges de Rennes (Cela au travers de la personne de Josselin de Dinan. Les liens de fratrie unissant ce premier seigneur de Dinan avec le vicomte Haimon, sont très clairement établit dans une charte relative à des dons que fit à l'abbaye de Redon leur frère à tous deux, Junguené archevêque de Dol. Cette charte est représentée ci-dessous). L’apparition en Angleterre de l’appellation de Dinan, laquelle s’écrit aussi Dinan, nom que l’anglicanisme va moderniser en Dinham ou Dynhams remonte, quant à elle, au très fameux Domesday Book (ce livre rédigé en 1068 recense, à la demande de Guillaume le Conquérant, l’ensemble des biens fonciers d’Angleterre afin de permettre une meilleure  imposition de ces terres hier nouvellement conquises) dans lequel elle désigne déjà une terre du comté de Gwent sur les Marches Galloises dont Josselin de Dinan sera, dans le siècle suivant, l’un des seigneurs Capitaines : Josselin de Dinan, seigneur de Dynhams  (Josce de Diham eu pour père  Geoffroy 1er de Dinan celui-là même qui autorisera l'édification du prieuré du pont à Dinan). L’écriture moderne de ‘Dinham’ a laissé longtemps penser qu’une origine linguistique Saxonne pouvait lui être appliquée mais la présence écrite de sa forme initiale de Dinan, dans le Domesday Book, ainsi que sa racine ‘Din ’ laissent plutôt  envisager aujourd’hui une origine celtique. Le mot gallois ‘Din’  (Dun en Irlande) dans sa forme originelle, en Angleterre, était utilisé pour désigner soit une colline soit une roche haute ; puis est venu le terme ‘Dinas’ utilisé très fréquemment pour désigner soit  un village fortifié ou bien une ville entourée de murs. L’appellation de Dinan,  ville fortifiée et perchée au dessus de la rivière de Rance, au plus près de chez nous, a donc très probablement la même origine orthographique. Le simple hasard, lié à une écriture, a voulu qu’à la fin du 11ème siècle un seigneur de Dinan, prénommé Josselin, né en Bretagne, soit nommé seigneur du Château et des terres de Dinham, biens seigneuriaux situés à la frontière des pays de Galles. Cette appellation dite de Dinham  a été reprise ensuite pour désigner cette même contrée nommé Dinan par le Domesday Book peu après 1068, année en laquelle se déroula la bataille de Hasting. L’histoire a gardé la trace écrite de la présence des seigneurs de Dinan dans ce comté dès la fin du 12ème siècle. En effet Josselin (Josce) de Dinan et son petit-neveu, (Celui-ci étant Geoffrey 1er de Dinham, fils Oliver de Dinham ou Olivier 3ème du nom, seigneur de Dinan et possesseur des manoirs de Helfort et de Notuella, celui-là même qui procédera à la fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan finissant ses jours en tant que moine entre ses murs. Souche des seigneurs de Hartland, Olivier 3ème du nom eut pour père Olivier de Dinan 2ème du nom et pour aïeul Geoffroy 1er de Dinan celui-là même qui donna aux moines de Marmoutier la première église appelée église de Saint-Malo de Dinan) ce dernier nommé Geoffroy de Dinan quant à lui, offrirent ensemble dans les heures du 12ème siècle la terre de Stoke relevant de la seigneurie de Hartland pour permettre la fondation d’une abbaye de l’ordre de Saint-Augustin. Les seigneurs de Dinham seront propriétaires de cette seigneurie dite de Hartland pendant presque 3 siècles et cette dernière sera, parmi les autres terres et manoirs alors en leur possession, peut-être la plus importante en terme de revenus financiers. Cette famille sera également propriétaire du castel de Hemyock dans le Hartlan Devon, ce château restant dans cette famille seigneuriale jusqu’à la mort du dernier enfant mâle survenue en 1502.

     

     

    Voila ce que dit Benjamin-Philibert Jolivet, en 1854, quant il écrivit son ouvrage intitulé :  Les Côtes du Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département :         L'origine du nom de Dinan a fort préoccupé les archéologues. Les uns ont vu dans cette ville la capitale des Diablintes, et l'ont appelée : Noiodenum; les autres n'ont fait remonter son origine qu'au sixième siècle, et lui donne pour nom Dionacum. Rien ne nous semblant vérifier ces deux assertions, nous avons cherché dans la langue celtique elle-même l'étymologie d'un mot que nous ne pouvons croire latin. Dun, qui signifie Colline, et d'où a été fait le mot Dune ou Din, qui signifie ville fortifiée, sont les deux mots auxquels nous pouvons raisonnablement demander l'étymologie de Dinan; or, Dun nous parait celui qu'il faut adopter. Cette hypothèse s'appuie au reste sur une autorité respectable : Cambden, explique l'origine de Downham, ville du comté de Norfolck, par les mots Saxons Dun, colline, et Ham, habitation. Dinan fut donc, selon nous, primitivement Dunham, qui se prononçait Dinham et cette opinion est confirmée par le même savant auteur, qui regarde le nom de Dinanis ou de Dinham comme étant une imitation de Dinan dans la Bretagne armoricaine, et qui fait descendre de la maison de ce nom la famille anglaise de Dinham. Cette étymologie détruit complètement, ce qui nous semble, celle qui, s'appuyant sur le mot Din, ne peut expliquer la terminaison An. Il nous reste à ajouter que quelques auteurs ont prétendu qu'avant l'invasion des Romains, Dinan était déjà l'une des principales stations des Gaulois qui occupaient cette contrée.

      

     

     Dinan et son Etymologie

     

    Charte de Donation de Junguené à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon

     

    Notum sit omnibus nostris successoribus qualiter ego Junkeneus Archiepiscopus cum consilio fratrum meorum, postulante Catwallomo venerabili Abbate quamdam plebiculam Guernidell nomine cum silvis , terris, aquis aquarumque decursibus  atque exclusis  in eleemosynam perpetuam S;Salvatori, hoc est nostro redemptoris pro redemptione animae mea , et patris  atque matris fratrum quoque  meorm animabus dedi, sed ea conventione ut medietas illius terrae, quae fuerat Karadoci cujusdam mei vassalli, si eam ipse vellet tenere, de abbate recipere et ei ex ipsa deserviret; medietas vero alias in dominio sancti loci et in usu monachorum qui cotidie Deum deprecantur pro nobis permaneret; et Istud donum per consilium et autoritatem fratrum meorum feci Haymoni videlicet Vicecom et Goszelini et Riwaloni. Quod etiam  in Conventu puplico de Redonis in praesentia Domini nostri Alani totius Britanniae pricipis , ipso  annuente , confirmavi  et testibus roboravi.Ego Junkeneus qui hoc  donum dedi cum fratribus mei Haimoni, Goszelino, atque nostrorum si quis seu  quilibet   extraneorum invadere praesumpserit ex Salvatoris mundi  cui  donata est et sanctorum omnium  et ex mea auctoritate sit ille excommunicatus. Alanus Comes cum fratre Eudone testi; Warinus Redon Episc.et Riwallonus Vicarius, et Riwaldus Butellarius et de nostris hominibus  Hato et Willelmus Butellarius testes. Catwallonus Abbas. Hogonan Prior et Sansoiarnus Mon. Cartulaire de Redon.

     

    Traduction

    Qu’il soit connu à tous nos successeurs comment moi Junkeneus (Junguené)  avec les conseils de mes frères, à la demande du vénérable abbé Catwalonus (Catwallon, abbé de Saint-Sauveur de Redon en 1019), je donne une paroisse nommée Guenidell (aujourd'hui Gannedel, au nord ouest de Redon. Comment cette terre a t-elle pu être un bien en indivis entre Junguené et ses frères? Il nous faut nous rappeler ici que tout au long des 9ème et 10ème siècles cette région fut déposée entre les mains de la famille du machetiern Iarnwocon, famille dans laquelle apparait le prénom Riuualt ou Riwallon. Roianteline, épouse de Haimon et mère de Junguené et de Josselin de Dinan en autre, est précisée dans une charte comme étant la fille de Riuual; l'origine de la famille seigneuriale de Dinan ne trouverait-elle pas, par cette terre appartenant à l'ensemble des enfants de Roiteline, ses propres racines en cette même région ?) avec ses bois, terres, les point d’eau de ses rivières en aumônes exclusives et perpétuelles à Saint-Sauveur (l’abbaye Saint-Sauveur de Redon laquelle fut créée par le moine Convoyon) qui est notre Rédempteur pour la rédemption de nos âmes, de celle de mon père, ma mère, mes frères et de mon âme aussi. De fait l'accord est la moitié de la terre qui avait été à Karadoci un certains de mes vassaux , il souhaite qu'un Abbé la reçoive et la détienne de lui pour desservir. Mais l'autre moitié du Domaine pour l'utilisation des moines lesquels en permanence prient Dieu pour nous. Et ce don je l’ai fait sur les conseils et autorisation de mes frères , à savoir Hamon vicomte et Goszelini (Josselin seigneur de Dinan. Sur cet acte la seigneurie de Dinan n’est pas précisée tout comme la seigneurie de Combourg. Cela laisse supposer que ces deux seigneuries n’étaient pas encore créées lorsque cette charte fut rédigée en présence du vicomte Haymon frère de Josselin et de Riwallon.) et Riwalloni (Riwallon seigneur de Combourg). C’est aussi en assemblée public à Redon en présence de notre seigneur Alain (Alain duc de Bretagne lequel meurt en 1039: cette charte est donc antérieure à 1039. Il nous faut rappeler ici que la terre de Dinan ne fut citée pour la première fois qu'au lendemain de la mort d'Alain et cela lors d'une donation faite par son épouse; le terre est citée au travers de Josselin lequel, témoin, est présenté comme étant Goscelinus de Dinan) prince de toute la Bretagne, par son sceau que j’ai confirmé et renforcé ce don. J’ai, Junquené, donné ce don avec mes frères Haimon et Josselin et le cas échéant, si l’un d’entre nous ou tout étranger envahit le monde de Saint-Sauveur, par l’Autorité du Sauveur du monde et de celle de tous les Saints, il sera excommunié. Témoins le Comte Alain et son frère Eudes, Warin évêque de Redon, Riwallon vicaire, Riwal Butelarius et nos hommes Hato et Guillaume Butellarius. Témoins Cathwamonus Abbé . Hogonan Prieur et Sausoiarnus Mon. Cartulaire de Redon.

     

     

     Pour m.rojas...

    Travail réalisé avec la thèse de monsieur Sébastien Legros

     

    Télécharger « Geoffroy-fils-de-Riwallon-Saint-Berthevin-de-la-tanniere-ter.doc »

     

    Télécharger « Essai de généalogie entre Gofredus fils Riwallon et Robert de Mortain possesseur de l'église et moulin de Gorron»

     

    Télécharger « Avranches-Mortain-Gorron-arbre-second-1.doc »

     

    Télécharger « Pour Martha. Arbre Gorron.doc du 14/02/2015»

     


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