histoire de lanvallay
Saint-Piat deuxième partie.
Le marquis Jacques-Louis de Beringhen seigneur de Saint-Piat, comte puis marquis de Châteauneuf la Noë et « gouverneur » des citadelles de Marseille.
Au XIII siècle la seigneurie de Châteauneuf semble devoir être un démembrement de la seigneurie de Dinan-Lehon, ou Dinan Becherel, démembrement supposé fait vers 1250 en faveur de Marguerite de Mayenne. Trouvé aux archives de Saint Malo par Mr.Loïc Fisselier historien , réf : SM II 48, voici l’extrait d’un acte rédigé le 17/09/1666, acte concernant des biens assis à Saint Méloir des Ondes, lequel en effet va entièrement dans ce sens : «…Les biens vendus sont tenus prochement et noblement du Roi par sa sénéchaussée de Rennes, en ses francs fiefs enclaves dans la juridiction de Châteauneuf vulgairement appelés les francs fiefs de la chaudière de Lehon… ». Cette thèse est soutenue et proposée par monsieur Loïc Fisselier historien.
Né vers 1200 Marguerite de Mayenne, fille de Gervaise de Dinan dite Dame de Léhon, eu pour père Juhel III de Mayenne ; épouse d’Henry d’Avaugour elle aura de son époux pour enfant Alain d’Avaugour et pour petit-fils Henriot d’Avaugour le père de celui-ci vendant au duc de Bretagne sa seigneurie de Dinan-Nord. Du vivant de Marguerite de Mayenne la seigneurie de Dinan-Nord semble donc devoir comporter en son fief étendu les terres seigneuriales de Châteauneuf la Noë aussi. De celle-ci très vite va relever aussi la justice de la paroisse de Lanvallay puisque un peu plus tard en la fin de ce même XIII siècle, en 1295 exactement, dans un acte juridique relatant un épisode de la vie de Raoul de Coëtquen, une affaire de Droit devant cette cour sera présentée ; cet acte sera relatif aux moulins de Brachessac assis en la paroisse de Lanvallay (Alain, fils d’Henri d’Avaugour époux de Marguerite de Mayenne, fera ériger le couvent des Cordeliers à Dinan).
Alain d’Avaugour de son vivant semble devoir commencer à démembrer une partie de la seigneurie de Dinan nord puisque en 1264 Alain vend au Duc de Bretagne tous ses droits qu’il possédait en cette partie de Dinan ; l’année 1275 sera plus importante pour l’histoire de cette ville puisque la seigneurie de Dinan-Nord finira d’être intégralement vendue par Alain au même duc de Bretagne. La seigneurie de Châteauneuf de la Noë apparait citée pour la première fois, cela en la seconde moitié du XIII siècle, sous les heures de Thibaut 1er de Rochefort ce dernier voyant le jour vers 1230 ; cette seigneurie sera héréditairement ensuite reçue par Guillaume 1er, Thebaut II, Guillaume II, Thibaut III et Thebaut IV tous nés « de Rochefort ».
Thebaut IV décédé sans postérité aucune la seigneurie de Châteauneuf sera recceuillie par sa propre soeur, Jeanne de Rochefort ; Jeanne prendra pour époux Jean II de Rieux faisant ainsi entrer en cette nouvelle maison seigneuriale la seigneurie de Châteauneuf bien hier supposé de la dite Marguerite de Mayenne et bien avant celle-ci de sa propre mère, Gervaise de Dinan Dame de Lehon. Chronologiquement parlant, Thibaut 1er de Rochefort étant le premier seigneur cité de Châteauneuf, celui-ci voyant lui le jour vers 1230-40, aurait t’il pu lui-même acquérir les terres de Châteauneuf d’Alain d’Avaugour ce dernier « liquidant » en 1275 la totalité de sa seigneurie de Dinan au duc de Bretagne ?
Toujours est-il que la terre seigneuriale de Châteauneuf semble bel et bien devoir être un dénombrement de la seigneurie de Dinan-Nord et cela qu’elle ait été son acquisition comme le rappel en effet l’acte du 17/09/1666 ci-dessus cité et trouvé par monsieur Fisselier en les Archives de la ville de Saint-Malo.
Les seigneurs de Beringhen à Châteauneuf de la Noë : La seigneurie de Rieux, donc celle de Châteauneuf la Noë, fut en 1681 acquise par Henry de Beringhen mort à Paris en 1692. Epoux d’Anne du Blé, Hollandais de naissance, fils de Pierre de Beringhen, Henry de Beringhen achètera en effet la seigneurie de Châteauneuf à Jeanne de Rieux marquise d’Asserac et héritière de son père Guy II de Rieux. Henry de Beringhen fera l’acquisition de cette vieille et grande seigneurie non sans avoir auparavant s’être porté « acquéreur » de la seigneurie d’Armainvilliers de Tournan en Brie ; Jeanne de Rieu ayant fait « déroute financière » dû effectivement, et cela à la seule demande de ses créanciers, vendre ses seigneuries de Châteauneuf et de Plessis-Bertrand (Pierre de Beringhen ci-dessus cité, né vers 1550, présent en France sous le règne du roi Henry III, sera nommé à la charge de « Premier Valet du Roi », charge qu’il occupera aussi après l’assassinat de ce roi sous le règne de son successeur, Henry IV).
Le château de Châteauneuf.
Le petit château réalisé en les premières heures du XVII siècle par Guy II de Rieux. Sa fille, Jeanne-Pélagie de Rieux, l’aînée, mariée en 1645 à son cousin Jean-Emmanuel de Rieux d’Arsserac, marquis d’Assérac, sera par la saisie de tous ses biens seigneuriaux dans l’obligation de vendre aussi cette seigneurie. Celle-ci sera en effet vendue par adjudication pour la somme de 322.550, 000 livres à Henry de Beringhen. Etienne-Auguste Baude ici même ne fera probablement que réaliser l’actuel grand et magnifique parc…lui qui donna un peu plus de 900.000,00 livres pour acheter cette même seigneurie.
Henry de Beringhen sera fait le 10/08/1645 « Premier écuyer » de Louis XIV et le 31/12/1661 il sera reçu « chevalier des Ordres ». Gouverneur de Marseille, possesseur de la châtellenie de Montbarot proche de Rennes, Henry acheta en effet la dite seigneurie de Châteauneuf le 23/08/1681 pour la somme de 322.350,00 livres. En 1689 Henry se portera aussi acquéreur de la seigneurie de Saint-Père proche de Châteauneuf puis en 1690 il achètera la terre de la Tourniole en Pleudihen ; son fils héritier, Jacques-Louis-François de Berighen 1er du nom, comte de Châteauneuf de la Noë et du Plessis-Bertrand, demain « marquis de Châteauneuf de la Noë, quand à lui achètera la seigneurie de Saint-Piat en 1701.
Armoiries d’Henry de Beringhen marquis de Châteauneuf la Noë qui sont : D’Argent à trois pals de Gueules au Chef d’Azur chargé de deux Quintefeuilles d’Argent.
Jacques-Louis de Beringhen « colorisé ».
Achetée la seigneurie de Châteauneuf ne sera érigée en Marquisat qu’au lendemain de l’acquisition « héréditaire » faite par Jacques-Louis; cette élévation se fera en 1702. Jacques-Louis de Beringhen lui aussi 1er écuyer du roi, marquis de Beringhen, comte puis marquis de Châteauneuf, achètera en effet en la dite année 1701 la seigneurie de Saint-Piat. Chevalier des Ordres du Roy son enlèvement près de Versailles, en 1707, fut repris par Voltaire lui-même ; Gouverneur des Citadelles de Marseille, et toujours présent en la cour du Roi à Versailles, toujours absent et loin de son marquisat de Châteauneuf il était alors en permanence représenté en sa seigneurie de Saint-Piat par son sénéchal de Châteauneuf (Saint-Piat petite seigneurie relevant de la paroisse de Pleudihen, et cela tout à l’image de la paroisse de Lanvallay, sur le seul plan « judiciaire » relevait donc de la Court de Justice de Châteauneuf).
Jacques-Louis 1er de Beringhen prendra pour épouse Dame Marie-Elisabeth-d’Aumont cette dernière ayant eu pour parents Louis-Marie-Victor de Villequier duc d’Aumont et Madeleine Fare le Tellier elle-même ayant eu pour parents le très haut et puissant seigneur messire Michel le Tellier, marquis par ses titres de Barbezieux, chancelier de France, et Madame Elisabeth Turpin tous deux décédés respectivement en 1685 et 1698. Jacques-Louis chancelier des Ordres du roi mourut à Paris le 18/10/1728 âgé de 66 ans. Inhumé à Paris rue de Saint-Honoré il fut donc de son vivant Comte de Châteauneuf de la Noë, seigneur du Plessis-Bertrand et donc aussi et en autre seigneur de Saint-Piat par l’acquisition financière qu’il fit de cette seigneurie en 1701. Il laissera pour enfant et pour héritier son fils Jacques-Louis Beringhen deuxième du nom.
Celui-ci aura en autre pour enfants François de Beringhen qui de par sa fonction ecclésiastique fut évêque du Puy et Henry; ce dernier sera celui qui en 1746 vendra à son tour la Seigneurie de Châteauneuf. Bien entre 1260 et 1681 de la maison seigneuriale de Rochefort-Rieux la seigneurie de Châteauneuf la Noë sera vendue en 1746 par l’héritier de feu monsieur de Berighen à monsieur Etienne-Auguste Baude fils d’Henry Baude.
Henry Baude ci-dessus dit « Baude du Val », frère de François-Joseph Baude seigneur de Saint-Thual, sera l’un des plus riches commerçant malouin de son temps. Époux de Pélagie Celeste Picot de Premesnil, armateur et aussi négrier, ce dernier sera l’un des Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales de Saint-Malo; il fut seigneur du Val et de Valence, propriétaire des manoirs et métairie en Lanvallay du Bois-Harouard, du Colombier et de la Ville es Olliviers biens qu’il semble devoir transmettre à son autre fils, Henry, frère du dit Etienne-Auguste Baude. François-Joseph Baude de Saint-Tual ci-dessus cité, avec sa femme et sa belle-sœur la dite Pélagie Celeste Picot de Premesnil, feront tous trois édifier l’actuel hôtel Baude en Saint-Malo intra-muros ; lorsque Etienne-Auguste Baude ci-dessus achètera la seigneurie de Châteauneuf la Noé la seigneurie de Saint-Piat quand à elle était probablement déjà vendue déposée qu’elle se trouvait déjà alors en les mains du duc de Duras. Le duc de Duras par son mariage contracté avec l’héritière de la seigneurie de Coëtquen était devenu dès 1736, année de son mariage, le nouveau seigneur de Coëtquen; au lendemain de son union il semble devoir en effet acquérir aussi la seigneurie de Saint-Piat. D’ailleurs en 1780 il en sera toujours le possesseur puisque ce fait est attesté dans l’écrit du « Dictionnaire historique et géographique de Bretagne » qui sera entre 1778 et 1780 rédigé par le grand géographe Ogée dira ceci : …Cette terre a haute, moyenne et basse justice et appartient aujourd’hui à Monsieur le Maréchal duc de Duras…
L’Eglise de Châteauneuf la Noë.
Il nous manque cependant la date et l’origine, ou la raison, de la passation de la seigneurie de Saint-Piat depuis la maison seigneuriale de Châteauneuf à celle de Coëtquen via le duc de Duras « Emmanuel-Felicité-de-Durfort époux de Louise Françoise de Coëtquen. Toujours est-il que Saint-Piat retournera quelques années après cette vente de nouveau dans la maison seigneuriale des Baude de Vieuville de Châteauneuf puisque Etienne-Auguste Baude de Vieuville seigneur de Châteauneuf achètera en 1787 au duc de Duras toute sa seigneurie de Coëtquen, Saint-Piat compris. Coucou celui-ci en 1761 avait déjà vendu toute une partie de la dot de son épouse, à savoir tout le comté de Combourg, au père du futur François-René de Chateaubriand.
Les Armories des seigneurs de Beringhen sont aujourd’hui les propres Armoiries de la ville de Châteauneuf la Noë…