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histoire de lanvallay

- Lanvallay et son port, ou l’histoire d’un talard...

 

Lanvallay et son port, ou l’histoire d’un talard...
 
Peut être de l’art
Si au port de «Dinan-Lanvallay » la ville de Dinan de tout temps a connu un pont, le pont à Dinan, puis un quai, quai prenant naissance dès le débouché de la rue du Petit-Fort, il n’en a pas du tout été ainsi pour notre ancienne paroisse de Lanvallay ; l’appellation de notre petit prieuré sera elle aussi prisonnière de ce piège étant très tôt de ce nom également baptisée. Ainsi dès ses premières heures notre prieuré assis en la paroisse de Lanvallay sera dénommé comme étant le prieuré de la Magdelaine au pont à Dinan; cette même appellation le suivra jusqu’à sa dernière heure sous le Directoire.
 
Avant 1754, année en laquelle le premier quai à droite de la rivière sera construit, seule la ville de Dinan possédait en effet un QUAI. Aussi, en présence de ce seul et unique quai le port de Dinan pendant tout un pan de notre propre histoire relèvera de Dinan, et seulement de Dinan.
 
Peut être de l’art
La paroisse de Lanvallay devra en effet attendre la seconde moitié du XVIII siècle, la dite année 1754, pour se voir proposer la réalisation d’un premier quai presque digne de ce nom ; cela se fera pour une somme subventionnée à hauteur de 100% les travaux prévus se montant au total de 12.000,00 livres.
La réalisation de ce quai sera en quelque sorte "imposée" à notre paroisse par le nouvel développement économique du port cet essor apparaissant dès la première moitié du XVIII siècle ; ce même « nouveau chantier » se fera cependant quelques 30 années avant les grands travaux portuaires qui ici même tant résonneront entre 1778 et 1829.
 
Alors que la ville de Dinan dû personnellement financer en totalité les travaux de ses quais, par ses propres deniers, il en ira tout autrement pour Lanvallay celle-ci recevant des aides financières se montant effectivement à 100% du montant global du marché; il est plus juste de dire que ce sont les États de Bretagne qui eux mêmes financèrent à 100% tous ces travaux.
Bien que la présence d’un talard soit attesté à droite de la rivière dès le 26 mars de l’année 1629 (1), au débouché du pont, en 1754, il n’y avait aucun libre passage puisque ici même sera présent un très grand entrepôt et logis appartenant tous deux au sieur Pierre Salmon.
 
Peut être une représentation artistique de plein air
L’accès de la ferme des Clos, avant cette même date, devait très probablement se faire par le petit trait d’union dénommé aujourd’hui la rue Jean Perquis, petit trait union reliant dès le XVII siècle la berge de la rivière au Cheminneuf de la Magdelaine. A l'angle de ce petit trait d'union sera en l'année 1693 cité un petit pavillon lequel de neuf sera construit par le sieur Lambert des Champguerard riche notable de Lanvallay; ce petit pavillon aujourd’hui existe toujours sur le talard.
Pour la réalisation de ce quai monsieur Pierre Salmon, en ce temps depuis plusieurs baux fermier général des biens temporels du prieuré de la Magdelaine, se verra en 1754 être saisi de tout son bâti ici même assis au plus près du pont.
Aussitôt ce bien saisi, aussitôt cette surface rendue libre, au débouché du pont sera commencé ce nouveau quai entièrement offert à notre paroisse.
Ce quai cependant, dans sa propre réalisation, sera un tout petit quai puisque celui-ci il est vrai s’étirera sur seulement 170 mètres de long; se terminant en buté sur le talard originel il comprendra cependant en son extrémité un petit escalier de 5 marches menant sur la rive de la rivière comme l’atteste d’ailleurs un tableau peint réalisé avant 1862.
 
Dans sa réalisation, sur le seul plan qualificatif, il sera également très loin d’être à l’image de celui de Dinan fait lui de pierres bien taillées possédant toutes un parement net et propre.
Ce nouveau quai relèvera en effet plus du type "talus tassé" que celui d’un quai digne de ce nom ; celui-ci notamment présentera jusqu’en 1861 une berge en permanence déformée et très irrégulière par sa nature même de "talard" et constamment modifiée et usinées lors des fortes marées.
Certains tableaux peints ici même au port de Dinan, vers 1838, suffisent à eux seuls pour exprimer il est vrai toute la pauvre qualité de cette réalisation exécutée au moindre coût il semble ; ainsi il en ira pour un dessin de François Agathon du Petit-Bois et aussi pour deux autres tableaux réalisés par le peintre Isidore Dagnan présent à Dinan en 1835.
 
Peut être une image de nature et étendue d’eau
 
N’oublions pas que le seul prolongement du quai de Dinan en son temps, plus la reprise de son plus ancien mur de "quai", se feront moyennant une dépense totale de 60.000,00 livres, somme entièrement versée par la ville de Dinan, alors que l’ensemble des frais engagés sur la rive droite en Lanvallay ne s’élèvera qu’à 12.000,00 livres ; de plus cette somme sera entièrement versée par les seuls Etats de Bretagne sans aucune participation à charge pour la paroisse Lanvallay en effet.
Finalement dès le début de sa réalisation le premier quai de Lanvallay était destiné à n’être qu’un simple talard amélioré.
Toutefois ces travaux auront été quand même très importants dans leur propre réalisation.
En effet de ce côté de la rivière le lit était aussi vaseux que sous les quais de Dinan.
 
Pour cette réalisation, et afin de pouvoir remédier là aussi à ce problème de vase et de sol très mobile, à l’abri d’un batardeau formé par la rive sera procédé à la création d’un immense lit de sable suivi d’un enrochement total portant ainsi la hauteur finie de l'ouvrage à 4 mètres par rapport au fond de la rivière; l'extrémité du quai à nord de terminera où se trouve aujourd’hui le milieu de l’ancienne cale de déchargement.
En 1754, au lendemain de cette réalisation, dès la sortie du dit nouveau quai le talard cité en 1628 reprenait en fait tous ces droits.
Ainsi sur l’un des tableaux peints par Isidore Dagnan, nous pouvons très bien voir à la hauteur de la métairie des Clos toute "l’étroitesse" du dit talard celle-ci présentant ici même un passage vraiment très étriqué; cette dernière est aussi très nettement montrée sur les seconds plans cadastraux de 1844.
Ce quai premier, finalement plus talard que quai digne de ce nom, quai s’étirant depuis le pont que sur une longueur de 170 mètres, quai sans cale ni quai de déchargement, va ainsi perdurer pendant un peu plus d’un siècle et cela trente années environ après la fin des gros travaux d’aménagement portuaire exécutés effectivement entre 1778 et 1827 ; ces gros travaux, dit aussi "d’alignement à suivre", verront certains immeubles assis en le carouel de la Magdelaine très fortement modifiés dans leur propre façade respective. Mais cela est une autre histoire.
 
En l’année 1862, soit 10 années après l’inauguration du pont de Nemours, l’actuel viaduc, ou bien 24 ans après la réalisation des œuvres d’Isidore Dagnan et de François Agaton du Petit-Bois, ce quai sera entièrement revu, pour ne pas dire reconstruit.
Cette reconstruction verra ainsi la réalisation, au débouché du Vieux pont, d’une cale menant à la rivière, la pose de pierres sèches à parement pour le redressement du quai, la réalisation d’une grande cale de déchargement, demain sablière, ainsi que le prolongement du quai premier sur une longueur de 25 mètres ; ce rallongement portera ainsi le dit premier quai réalisé en 1754 à une longueur nouvelle de 195 mètres.
Devant le toujours "peu de moyen" financier de la jeune ville de Lanvallay, hier encore paroisse, l’État pour un montant global des travaux de 107.375,00 francs ira de sa participation personnelle à hauteur de 92.500,00 francs alloué le 09/11/1861.
La ville de Lanvallay personnellement achètera pour ce faire les terres nécessaires pour le rallongement du quai et prendra aussi à sa charge les cout de celui-ci. Ainsi elle donnera pour l'achat des terres nécessaires 9.275,00 francs + 5.600,00 autres francs pour les cout propre au dit rallongement ; ce prolongement du quai premier, prolongement s’étirant sur 25 mètres, est la deuxième moitié de l'actuelle cale de déchargement.
 
La réfection de ce quai et le redressement rectiligne de toute sa rive élargira par endroit le lit de la rivière de 20 mètres environ.
La ferme des Clos en la seconde moitié du XIX siècle, après la réalisation des œuvres de Dagnan et d’Agaton du Petit-Bois, après aussi la réalisation des seconds plans cadastraux réalisés eux en 1844, sera entièrement déconstruite pour être déplacée un peu plus haut, à l’emplacement qu’elle occupe aujourd’hui; Maison de la Rance qu’elle est devenue de nos jours.
Aujourd'hui quand tous nous parlons du "port de Dinan" nous commettons tous une faute; il nous faudrait dire en effet : le port de Dinan-Lanvallay.
(1) Le Talard du prieuré de la Magdelaine sera ainsi dénommé en un acte rédigé le 26 mars de l'année 1626 lorsque Jan Dehoria sera le nouveau prieur du prieuré ; cette appellation est alors relative à une rente due au titre d’une activité de « laqué exercée sur le dit lieu du Talard ».
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