histoire de lanvallay
La Putain des rues
Mais hurle donc, jeune putain des rues
Quand la pluie bruine et ose entreprendre
Les courbes chemins incestueux
De ton corps si plein d’amertume ;
Quand seule l'acide froideur des vents
Blesse de ton cul la fesse soucieuse...
La frêle teinte de ta chair, si pâle,
Brule l’Heure d'une cruelle Solitude
Quant sur la blancheur de ta plaine
S’abreuvent des mains rudes sans rivage;
Percent alors les aboiements bruts
De mille gueux saoulés de vos sels.
Ecoutez la colère des soirs
Quand des pierres, trop sollicitées,
Ploient sous ces fesses silencieuses ;
Quand vos ombres fades, amers miroirs,
Tend l’Appât aux gars embrumés ;
Quand pleurent mille yeux, impurs et pieux.
Nos cordes raclent et trop souvent brisent
La frêle couche où meurent vos enfants
Laissant en vous une peur profonde.
Vos vies lasses en silence s’épuisent
Sous nos pieux si avilissants;
Vos espoirs seuls ce soir me rongent...
Laisse la vile morsure et l’ivresse
Des épanchés au gris bitume ;
Délaisse nos ventres inassouvis
Vomissant leurs envies sereines
Et prend seule dans mon crépuscule
Mon songe né pour toi qui supplie.
Pour toi, pour vous. Jean-Pierre