histoire de lanvallay
L’Eveil de la Nuit
Nue, dans mon lit, seule vit une Fleur
Quant aux soirs tiédis mon corps somme ;
Les vieilles heures de la nuit sourient,
Le Rêve des Aubes fraiches s’est épris...
Sur les rives blanches de l’Oreiller
Tel un jeune ange je l’ai aimé
Délaissant de la Lune le bruit ;
Je suis le seul Dieu endormi.
Ivresses de mes profonds sommeils
Le bruit silencieux de vos ailes
Entrouvrent la rive sombre de mes yeux
Colorant mon heure pernicieuse ;
La plus fragile de cent mille roses
Est loin d’avoir sa frêle beauté ;
Mon corps seul bruine mais jamais n’ose
Souiller ce corps pur si léger.
Mais le levé bleu m’a gommé
Cette jeune rose noire née sans épine,
Le jeune temps ne peut plus m’aimer ;
Qu’importe puisque j’en suis la racine.
Oh ! ma belle et vile branche sans vie
Déplie mon souffle des maux moroses
Puisque je veux, dans l’Ordre des seules choses,
Devenir le sang de cette Vie.
Jean-Pierre