histoire de lanvallay
Quelques pierres de l'ancienne église...
Il y a quelques années, lors de la réalisation de l'ouverture d'une porte dans un pignon entièrement aveugle, au derrière d’une grande maison située au 39 rue de la Madeleine, au port de Dinan, il a été découvert, dans l’épaisseur du mur partiellement déposé pour la réalisation de cet ouvrage, un ensemble de pierres lesquelles avaient été réappareillées en une colonne parfaitement reconstituée. Devinez notre surprise lorsque nous vîmes cela, endormi, dans les 60 centimètres d’épaisseur de ce mur !
La fin du 18ème siècle, peu après la révolution, sous le Directoire, assiste à la vente complète du prieuré du Pont de Dinan dont l’ensemble du bâti est acheté par un notable du Dinan. La fin du 18ème siècle assiste aussi à la transformation complète du port, transformation ayant entrainée une modification en profondeur de l’urbanisme de notre quartier. Le prieuré acheté, l’église est démolie et les bâtiments conventuels transformés. Cette transformation de l’urbanisme du quartier de la Madeleine du Pont sera traitée en son temps.
Ces pierres trouvent très probablement leur origine commune dans l'ancienne petite église de notre prieuré, que cela soit en son portail, en sa porte d'entrée ou en ses colonnes intérieures supportant la voute ; les creux dans les pierres, néanmoins, laisseraient penser que ce sont peut-être des pierres de colonnes ou de fûts (Les chaux emplissant les trous des pierres, lorsqu'elles étaient assemblées, assuraient une élasticité parfaite de l’ensemble des piliers, un peu comme des vertèbres agissant sur une colonne vertébrale. Les piliers des églises ainsi étaient faits). Il est pour moi personnellement émouvant de savoir qu’un jour, vers 1829, date de la réalisation de la maison, qu’un ouvrier œuvrant à l’exécution d’un nouveau mur ait pu éprouver une valeur sentimentale envers une pille déposée pour la reconstituer, même d’une façon très partielle, cachée dans l’épaisseur du nouveau mur qu’il était alors en train de réaliser (les faces ouvragées ou sculptées avaient été retournées dans l'épaisseur même de ce mur, les faces brutes non taillées faisant office de parement extérieur). Qu’elle était alors son intention ? Qu’elles étaient ses pensées lorsqu’il a caché ces pierres devenues siennes dans l’épaisseur de cette construction ? Quel était son nom ? Si ces pierres seulement pouvaient nous parler !
Voici les quelques photos que ont été prises lorsque ce fût fut découvert. Déposées par le maçon, elles furent récupérées et repositionnées en colonne de temps de prendre ces quelques photos.
Photos de Eric Lemoine.