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histoire de lanvallay

- Fitzwarin III, petit fils de Josselin de Dinan ou les véritables origines de Robin Wood

Fitzwarin III, petit fils de Josselin de Dinan ou les véritables origines de Robin Wood

Errol Flyn dans  Robin des bois film de 1938

 

Télécharger «arbre de généalogie commune Dinan-Fitzwarin de Wittington- Lanvallei »

 

 

Les origines de Robin des bois, Outlaw

 

 

 

Les origines de Robin des bois, Outlaw de Sherwood.

Nous avons tous aimé, lorsque nous étions enfants, les légendes emplies de preux chevaliers et je me souviens encore de ces heures passées à lire, et à relire souvent même parfois, ces aventures épiques ; les premières heures de la jeune Angleterre, ou la Légende Arthurienne aussi, furent ainsi le creuset de mon enfance, la fuite de mes heures, furent souvent le berceau même de mon propre silence ou celui de mon abri du moment.
Maintenant que je suis grand, très grand et le cheveu déjà grisonnant, je continue pourtant à m’émerveiller devant les mêmes histoires.

Pourquoi dites moi !
Parfois l’Histoire, le hasard aidant, rattrape les livres tracés, les livres écrits, les livres que nous avons tant aimé. Et ce que nous pensions ne relever que de l’imaginaire se dévoile en effet tout à coup, au travers du voile de la stupefaction, être presque la Vérité.

Les légendes, par définition, sont toujours le fruit de cet imaginaire mais quelques fois, cependant, elles se révèlent être bel et bien construites sur des heures réelles et sombres, des heures laissées par un  long cheminement au plus profond de notre mémoire collective.
Elles sont à la longue les années se succédant aux années alors inéluctablement transformées en récits ou en mythes.

Qu’est-ce qu’il en fut de celle de Robin des Bois, cet outlaw au cœur si généreux, au cœur si pur ?
Fut t’elle en effet, elle aussi, entièrement imaginaire ou bien romancée ?
Et même si cela était que viendrait t’elle faire, ici même, sur ce bout de papier écrit par un simple Côtissois ?

L’Histoire romancée de Robin des Bois à sa vérité, à sa propre vérité même si celle-ci n’est pas le récit relatif à un seul personnage ; elle est en effet l’assemblage d’un ensemble de faits authentiques plus ou moins sombres tous relayés, tissés, puis transformés par cette même Mémoire collective.
Ah Imaginaire, si tu n’étais !
Les 12ème  et 13ème siècles, en Angleterre, furent le canevas de ce récit il est vrai.
Les luttes intestines entre les rois successifs et certains barons anglo-normands, tout au long de cette longue période, construisirent ce personnage légendaire au travers du vécu réel de quatre outlaws, de quatre bandits différents, mais quatre bandits reliés les uns aux autres par un même récit, par une même légende, par une même envie fut t’elle personnelle.

De telles « belles histoires » il y en a moult d’autres, bien sur, mais pour la plupart d’entre elles aucun acte officiel n’a jamais été établi ; la preuve écrite sur le parchemin n’existe pas. Elles sont alors toutes tombées du côté obscur de la Légende.

On trouve renfermés au British Muséum, sur de vieux parchemins très précieusement sauvegardés, les comptes rendu de certains procès judiciaire relatifs aux agissements des 2 premiers et plus importants de ces 4 outlaw. Ces derniers, pour les historiens anglais, passent en effet pour avoir été les Voleur- Bandits ayant le plus contribués à la construction de l’histoire de Robin des Bois. Nobles de sangs, barons ils étaient. Il s’agit, de fait, de Fulk II et de Fulk III Fitzwarin, père et fils.
Les pièces judiciaires ainsi établies analysent ces barons contestataires au travers de leur personne, au travers de leurs propriétés foncières, de leurs faits et gestes énumérant et citant également les membres de leur famille proche. La place me manque ici pour vous relater leurs vies de Hors la loi, l’origine de leur marginalisation et de celle de toute leur famille.
Aussi, pour ne pas aller vers l’ennui, me dois-je d’aller à l’essentiel tout en abordant un peu cependant sur leur généalogie commune
 (Cette dernière est indispensable si nous voulons pouvoir positionner ces individus les uns par rapport aux autres).

Dans la continuité d’un texte écrit à l’occasion de la fondation du prieuré de la Magdeleine du pont de Dinan, on apprend que plusieurs familles seigneuriales de notre région émigrèrent en Angleterre.
Alors que la motte féodale de Lehon dressait depuis peu ses pieux de bois au dessus de la Rance Geoffroy 1er de Dinan, né vers 1060, seigneur des lieux jusqu’en 1123, autorisa la construction du prieuré du pont de Dinan proche de ce pont. Ce fait est relaté dans un acte écrit lequel est le plus ancien manuscrit relatif aujourd’hui à notre commune. Dans cet acte non daté, Geoffroy donne certaines de ses terres avec l’assentiment d’Alain de Dinan l’un de ses fils, le frère de Josselin de Dinan.
Geoffroy de Dinan, accompagné de ses 3 fils, à savoir Alain, Olivier et Josselin de Dinan, ou Josce de
 Dinham, participera à l’après conquête de l’Angleterre appelé par Henry Beauclerc 1er. Ils seront là bas, loin de leur seigneurie de Dinan, tous les quatre de grands possessionnés Olivier (Oliver) et Josselin (Josce) faisant personnellement souche sur cette terre nouvelle.
Olivier retournera toutefois sur sa terre natale sur laquelle il fera construire l’abbaye de Boquen ; il y sera inhumé. Il en sera de même pour la branche première seigneuriale de Lanvalei au travers de Radufus.

William II de Lanvalei, fils de William 1et et père de William III 
(Lauualaeio dans son orthographie première), sera par sa mère l’un des descendants de Richard II duc de Normandie ce dernier étant lui-même le grand-père de Guillaume le Conquérant.
William 1er de Lanvalei, né vers 1130, gouverneur de Colchester et sénéchal du roi à Rennes en 1166, aura en effet pour épouse Guénora de Sancto Claro (de Saint-Clair, Saint Clere) à savoir la propre fille de Hamon de St-Clare connétable de Colchester et seigneur de Walkern, seigneur né vers 1020 (En vérité William 1er et son dit beau-père étaient tous les deux de la même ligne générationnelle Guenora étant beaucoup plus jeune que son époux).
Il nous faut savoir aussi que Hubert, de par sa naissance, était l’arrière petit fils de Waldern de Saint-Clair lui même fils de Mauger le Jeune comte de Corbeil, archevêque de Rouen. De fait ce dernier était l’un des fils naturels de Richard II de Normandie.
Williams Ier de Lanvalei, connétable du château de Colchester, sera effectivement entre 1166 et 1168 le sénéchal de Rennes pour Henry II roi d’Angleterre. Alain son neveu, fils de Aimeric et frère aisné de Jehan, participera personnellement à la guerre menée contre les Cathares ; souche des seigneurs de Lanvallay/Tressaint, concepteur du Couvent des Jacobins de Dinan, Alain décédera moine en odeur de sainteté à Orléans.

Déjà présente vers 1160 sur les terres  de la seigneurie de Walkern, dans le Sussex, cette famille Côtissoise dite de Lanvallay, près de Dinan, à l’instar de Josselin de Dinan restera via William définitivement sur ses terres anglaises acquises ; de cette famille, descendent aujourd’hui, et entre autres, les enfants de feue Lady Diana de Spencer.
Mais revenons à notre histoire
.

Jean sans terre est roi d’Angleterre en 1199. Ce dernier se révèle être un roi « très financier » dirons nous ; il applique très tôt en effet des mesures anti seigneuriales, quelles soient financières ou sociales, remettant en cause, en autre, le principe même de la propriété par l’Expropriation.
Les seigneurs anglo-normands vont-ils aussi se fédérer très tôt contre Jean, se fédérer autour d’un noyau seigneurial lequel sera à l’origine même de l’une des premières révolutions sociales anglaises, anglaises pour ne pas dire européennes.
Ce mouvement débouchera sur ce que l’on appellera la Magna-Carta, ou la Grande Charte, laquelle obligera le roi à respecter, parmi d’autres choses, l’ensemble des biens fonciers des différents barons et leurs différents droits féodaux aussi.
Le baron de Walkern William III de Lanvalei, fils de William II cité ci-dessus, sera l’un des 25 barons devant veiller à sa bonne exécution. Déjà son père, William1er  Lanvalei 
(mort en 1180), sera cité sur un écrit plus ancien relatif à la constitution de Clarendon (En fait certains considèrent cette même constitution comme étant la  1ere révolution sociale anglaise) rédigée par Henry II d’Angleterre en 1164.

Dans les premières années du 13ème siècle naissant, il était un jeune baron nommé Fulk II de Fitzwarin (Fitzwarin pour fils de Warin. Fulk était le fils de Fulk 1et et le petit-fils de Warin seigneurs de Wittington) seigneur du castel de Wittington. L’ensemble des domaines de Fulk (Foulque) seront ainsi saisis (il sera effectivement dépossédé de tous ses biens et traité d’outlaw) avec une excessive autorité et une grande injustice royale. Fulk jure aussitôt, sur son honneur, de ne plus devoir aucune allégeance à Jean et renonce définitivement, par ce fait même, à le reconnaître pour son Roi ; il n’est désormais son vassal. Il est devenu ainsi du jour au lendemain un Outlaw assis illégalement sur des terres lesquelles, hier, étaient les siennes, étaient celle de son père. Ce seul litige personnel va en effet s’étirer sur deux générations entraînant dans une même lutte, dans un même combat , le père et le fils ; le personnage principal de cette scène féodale sera Fulk III de Fitzwarin, le fils de Fulk II celui-ci petit-fils, par sa mère, de Josce ou Josselin de Dinan lui même.

 Les actes judiciaires relatifs à leurs procès et écrit sur des rouleaux de parchemins, aujourd’hui au British Muséum, expliquent à eux seuls la raison de la révolte des Fulk père et fils laquelle sera reprise par l’ensemble des barons anglo-normands.
Ces dépositions judiciaires les présentent tous deux comme étant des parias, des voleurs, des outlaws pourchassés par la justice royale. La mémoire des hommes, cependant, enregistrera un récit beaucoup plus humain, un récit beaucoup plus profond, un récit beaucoup plus populaire, un récit très populaire repris par toute une population, par tout un peuple, par tout un pays. Celui-ci sera repris de génération en génération et la légende ainsi construite fera très tôt, dès le XV siècle, l’objet d’un récit manuscrit à l’origine de la célèbre histoire de Robin des Bois.
Mais qui étaient ces deux Fulk de Fitzwarin ?  
Pourquoi ces personnages réunis nous intéressent t’ils aujourd’hui ?
Le fait de connaître leur contribution importante, sinon essentielle à la construction de la légende de Robin des Bois, est-il suffisant ?
Les noms déposés dans ces rouleaux de justices vont nous l’apprendre sans tarder.

Fulques II de Fitzwarin, sur ce sol qui l’a vu naître, l’Angleterre, va rencontrer sa future épouse mère de Fulk III de Fitzwarin. Elle  se prénomme  Hawise (Havoise) de Dinham ; elle était la fille de Josce (Josselin) de Dinham susdit (Dinan), seigneur très possessionné en Angleterre, propriétaire du château et des terres de Ludlow en Shropshire, biens matériels assis sur les marches Galloises (Alain et Josselin et Olivier de Dinan entreront en possession des terres anglaises de Geoffroy I de Dinan, leur père, quand ce dernier rentrera en Bretagne. Henry II, roi d’Angleterre et père du Roi Jean Sans Terre, offrira également à Josce les terres et le manoir de Lambourn dans le Berkshire, les terres du Ginge en Wantage aussi et ceci n’est qu’un tout petit aperçu de l’ensemble de ses biens relativement importants il est vrai)
Josce de Dinham est cité comme étant un « parent rebelle » sur les actes judiciaires relatifs à Fulk II Fitzwarin.
Fulk III, fils de Fulk II et de Hawise de Dinham, sera réuni dans la légende à Mathilda Fitzwalter tous les deux cités sous les noms de Robin des Bois et de Marianne. Mais ils n’ont pas eu dans l’Histoire un destin commun il est vrai (Mathilda Fitzwalter, ou Marianne, est une personne ayant réellement existée, elle aussi. Enfant de Robert Fitzwalter, baron et futur meneur responsable de la Magna-Carta, elle est le sujet principal d’un autre drame provoqué par le Roi Jean. Cette jeune et très belle damoiselle tombera  follement amoureuse d’un jeune chevalier inconnu lors d’un tournoi auquel assistera le roi Jean. Ce dernier essayera de jeter son dévolu sur Marianne mais en vain. Les deux jeunes amants seront obligés de s’enfuirent tous les deux dans la forêt et là, parmi les arbres, sous leur frondaison, ils s’uniront et s’aimeront.  Le roi Jean, alors très jaloux, fera assassiner le jeune époux et il offrira anonymement un bracelet empoisonné à la jeune veuve ; Marianne mourra. Le gisant de Marianne est toujours visible aujourd’hui en l’église du Prieuré de Little Dunmow dans l’Essex. Il est également à noter la parenté existante entre Maud le Vavaseur et Mathilda Fitzwalter ; Maud Le Vavaseur, compagne de Fitzwarin III et belle fille de Fitzwarin II, aura, en effet, pour premier mari, Thibault Fitzwalter parent de Robert Fitzwalter ci-dessus ; il faut noter que Mathilda est le synonyme de Maud en anglais et qu’il signifie Marianne en français)

J’ai bientôt terminé mon texte.
Voici la fin :
La légende de Robin des Bois s’est construite à partir de plusieurs faits historiques relatifs à la Magna-Carta, faits dont certains des acteurs furent Fulk II et III, Josce de Dinham et Mathilda Fitzwalter, pour ne faire plus qu’un récit qui gardera en mémoire cependant la trace écrite de l’implantation géographique de certaines de leurs terres, de certains de leurs manoirs 
(Ce fait à lui seul tend à confirmer le rapport historique établit entre la légende et ces quatre personnages).
Les descendants de Josce de Dinham, et Fulques III de Fitzwarin lui même, retrouveront tous l’ensemble de leurs biens spoliés après  la signature de la Magna-Carta en 1215.

William III de Lanvalei lui même prendra fait et cause de cette lutte intestine laquelle débouchera en effet sur la dite Magna Carta. Représentant parmi 25 barons l’ensemble des barons en révolte William sera chargé de la bonne application de la Charte.
Jean cependant, sitôt la charte signée, se tournera vers le Vatican lequel voyait depuis Rome d’un très mauvais œil cette première « Révolution sociale » celle-ci émancipant le Sujet de son propre Seigneur direct.
Le Pontif jettera l’Excommunication, arme ultime, sur l’ensemble des barons. Jean en profitera pour les spoliera de tous leurs droits et possessions. Voués à passer l’Eternité dans les flammes de l’Enfer la totalité des barons n’eurent par le choix que de demander pardon au roi indigne d’eux.
Chacun devra verser amendes financières à Jean pour récupérer leurs biens spoliées la veille.
Finalement c’est Jean qui récoltera la Sainte Colère Divine puisque celui-ci décèdera l’année suivante, décèdera en octobre 1216.

 Josce de Dinham (Josselin sera présent à Dinan en 1108 au côté de son père Geoffroy 1er de Dinan lorsque celui donnera aux moines de Saint-Martin le Grand, de l’abbaye de Marmoutier, l’église de Saint-Malo de Dinan), beau-père de Fulk II et grand-père de Fulk III, sera donc également lui aussi, par la seule généalogie il est vrai, l’un des tous premiers acteurs artisans de la légende de Robin des Bois.
Finalement si Josce n’avait pas « été » est-ce que la légende de Robin des Bois aurait été ?
J’aime à penser que le grand-père de Robin Wood, petit garçon, était présent au côté de son frère ainé lorsque celui-ci donna, avec son père, certaines de ses terres pour la construction de notre petit prieuré du Pont à Dinan, prieuré assis pendant moult siècles en Lanvallay.
Le beau-père et grand-père de Robin des Bois était probablement Côtissois ou « Lanvallay »  de cœur avant même que je le sois.

Finalement chaque jour apporte sa propre écriture, sa propre page.
Que j’aime cela ; que j’aime cette pensée il est vrai !

  

 

 

N.B. 2- Lire livre intituled : The History of Fulk Fitz-Warin translated by Alice Kemp- Welch.

 

 

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