histoire de lanvallay
Acte transmit à monsieur Jacques fournier par l’étude de monsieur Aubry, notaire à Dinan
14 Ventôse an VII (4 mars 1799)
L’an sept de la République française une et indivisible
Le quatorze Ventôse après midy devant notaires
Publics residants à Dinan, departement des Cotes du Nord
Duement patentés pour la presente année soussigné
Ont personnellement comparu la citoyenne Janne
Marvereau et le gen Jacques Antoine Gruel son mary elle
De lui le requerant duement autorisée, demeurant a Dinan
Rue de laport, lesquels ont déclaré avoir ce jour vendu
Ceddé quitté et à jamais heritellement transporté
Avec promesse de bouche (1) et fidelle garantie tant pour
Eux, leurs hoirs successeurs et ayant cause, au citoyen
Julien Merel (2) veuf de Janne Briand (3) faisant tant pour lui
Que pour Janne et Julienne Merel ses enfants, demeurant
Au faubourg de la Magdelaine commune de Lanvalay
Cy present acquereur tant pour lui et ses enfants que
Leurs hoirs successeurs et ayant cause.
Savoir :
- Une maison ou emplacement de maison (4) située au coté
Vers orient de la rue de l’Abbaye, commune de lanvalay
Qui avoit autre fois son entrée sur la rue contenant
D’enfoncement (5) dix huit pieds ou environ sur treize de laize (6)
Compris la moitié du mur mîtoyen joignant du midy
A maison du dit acquereur, du nord a une masure du dit
Acquereur, d’occident au jardin des enfants mineurs de gen
Farcy (7) de l’autre part a la rue.
- Une autre masure de maison située au dit
Lieu de l’Abbaye formant l’encoignure du coté vers
Orient du chemin conduisant a la fontaine de Clairet (8)
Contenant environ huit pieds de laise sur quatorze
D’enfoncement (9) ou environ, un petit jardin au derrière
De cette dernière masure contenant environ douze
Pieds de laize sur quatrevingt quelques de long (10) joignant
Les dites masures et jardin, du midy au chemin de la
Fontaine de Clairet (11) doccident à la rue de l’abbaye
Et du nord et orient à l’acquereur.
- Une autre petite portion de jardin contenant une
Corde et demi (12) joignant d’occident au pavé de la rue et
De toutes parts au sieur acquereur. Les dits vendeurs vendent
Les dits biens avec leurs droits residants et residoire, (13)
Circonstancier et dependant et faire reserve ainsi qui la sont
Echue a la dite Marvereau de la succession de Marie Augeard sa
Mère aux fins de partage du douze janvier 1788 au raport
D’Egault et son confrère, notaires a dinan, y controlé le 25. (14)
Sans garantie de plus ou moins de contenencent (contenance) et avec
Leurs servitudes actives et passives si aucune sont dues,
A charge a l’acquereur de payer et acquiter a compté de
C e jour toutes les charges et impositions dues sur les dits
Biens, quitte du passé.
La vente faitte et agréablement accordée entre les dits
Vendeurs et acquereur pour la somme de cent soixante
Francs de principal sans accessoirque les dits
Vendeurs ont déclarés avoir reçu de l’acquereur en pièces de
Six francs et autres bonnes monnoie ayant court et luy
en ont Consenty quittance sans reserve.
Au moyen de quoi les susdit vendeurs se sont desaisis
Devestus (dévêtus) et depossedé de la proprietté et jouissance des dits
Heritages et en ont saisi et emparé le dit acquereur
Pour en entrer en jouissance de ce jour, l’en faisant
Maitre et defenseur vers tout et contre tout et consentent
Qu’il en prenne possession et sen aproprie par les
Voies prescripte par les loix.
De tout ce que devant lecture faitte aux parties par l’un
De nous, l’autre présent, elles ont declaré de bien entendre
Et vouloir ainsi tenir et executer sans y contrevenir
A le faire, nous notaire, a leur requeste, y avons
Condanné dautorité de nos offices.
Fait et passé en létude de Restif, lun de nous
Lautre present, sous les seings respectifs des dits
Vendeurs et acquereur et les notres entre les dits jour
Et an que devant (le 14 ventôse), après lecture leur repetée. (15)
Enregistré à Dinan le 15 ventôse an de la republique
Française une et indivisible, reçu six francs quatre deniers.
Signent : Guerin, Jeanne Marvereau femme Gruel, Julien Merel, Guerin, Restil notaire.
Quelques explications relatives à cette vente...
(1) - Promesse verbale et non écrite
(2) - Alors propriétaire de l’actuel maison sise au 18 de la rue de l’Abbaye
(3) - Son père était alors propriétaire d’une petite forge située dans la Cour dite de Bretagne et donnant sur les pavés du Chemineuf ; aujourd’hui la petite maison de droite intégrée dans le 29 de la rue de la Madeleine, à l’angle de la dite Cour.
(4) - Se disait alors pour designer une ruine ou masure, hier maison.
(5) - La profondeur de la maison.
(6) - De largeur ; soit 6 mètres sur 4 mètres environ.
(7) - L’actuelle vallée de Bretagne située sous la rue du Lion d’Or, dans le prolongement de la rue Jean Perquis et l’aplomb du Viaduc. Ce fait est confirmé par le plan napoléonien de 1844 et la matrice cadastrale de 1811.
(8) - Nous ne connaissons aujourd’hui, reliant le vieux Pont de Dinan aux Croix en Lanvallay, que la rue de l’Abbaye. Sur cet acte daté de 1799 apparaît cependant un autre chemin de communication ; il s’agit du chemin conduisant à la fontaine de Clairet. Quel est-il et où se positionne t’il? Ne serait-il pas l’actuel sente de servitude laquelle permet toujours aujourd’hui l’accès à la dite vallée de Bretagne ?
(9) - 2.70 mètres sur 4.60 mètres environ.
(10) - 26 mètres sur 4 mètres environ.
(11) - Le chemin menant à la Fontaine de Clairet est déjà cité sur un acte notarial daté de 1671 et relatif à la transmission de la maison de Jan Lechapelier. Ce chemin, alors nommé chemin au tiers, relie en cette année 1671 la rue de la Baye au chemin dit des Croix de Couaquen. Voici ce que nous pouvons lire sur cet acte : un petit courtil situé au dessus de la rue de la Baye, appelé le courtil Clairette joignant d’un austre costé le chemin au tiers conduisant de la dite rue de la Baye au chemin des Croix de Couaquen…
(12) - 1 corde représente environ 3 stères de bois coupé, soit ici 4 stères et demi.
(13) - Les droits qu’ils soient présents ou d’hier attachés à ces mêmes biens.
(14) - Janne Marvereau et son époux Antoine Gruel, tous deux ci-dessus, vendent l’ensemble de biensci-dessus en renonçant à la totalité des différents droits juridiques attachés à ses mêmes biens, biens que Janne Marvereau reçue par héritage et venant de son père et de sa mère Marie Augeard ; succession alors enregistrée en l’étude notariale de gen Egault et associé et enregistrée le 12 janvier 1788, acte contrôlé le 25 du même mois.
(15) - Au lendemain du 14 vantôse, le 15 ventôse, les parties sont de nouveau présentes en l’étude notariale pour une relecture de la vente et la signature de cette dernière.