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Par jean pierre moy le 15 Janvier 2013 à 23:01
Les Yeux de l’Outre-tombe
- la Résurrection -
J’aimerai en le Monde sans faille
Voir les vers en mon corps osseux,
Sentir l’humide plaine au ventre noir
Brûler la loque de ma peau fade,
Humer le cri des bois sans cieux
Pourrissant dans l'Entresol moite.
Dans des linceuls emplis de sommes Murmurent les épidermes poudreux Quand pleurent nos morts plein de douleur, Quand des Croix sur un monde sans Dieux Abreuvent de pureté milles tristes aïeux.
Vous, mortels, toisez dans le creux
De ces puits l’Oeil au large regard
Plongé vers ce monde sans nuage
Malgré ces terres lourdes et boueuses.
Quand nos corps veillés de démons
Descendront l’escalier des plaintes,
Quand les vermines, pleines de nos chairs,
Tapineront dans l’Outre-tombe,
Quand les fleurs posées sur nos pierres
Embaumeront votre monde serein,
Laissez la mort au bec glabre
Dépecer nos cadavres assagis,
Laissez la nuit, tombe silencieuse,
Endormir nos restes poussiéreux.
Les heures écument les immondices,
Cela est-il un beau présage ?
Jean Pierre
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Par jean pierre moy le 12 Janvier 2013 à 23:50
Le Quai des oubliés
Crevez l’Outre de tous les vents salés
Laissant aux bords de noires rues pavées
Nos fragiles fétus déguenillés ;
Ils sont l’Oiseau à l’aile opprimée.
Les Dieux n’ont-ils pas à la rosée
Offerte une fleur issue du brasier ?
Mais l’Impur meurt, pris dans son pécher,
Par une langue soumise et égarée;
Verlaine, doux ami de l’Aliéné !
Dans ta meurtrière absinthe, blessé
Au corps par le dague de l’Effronté,
Tu laissas au fond des bars les jets
De ton mal, poèmes empoisonnés.
Ton membre brûle dans mille mains débauchéesQuand des éphèbes, aux mœurs inavoués,
Ouvrent leurs braies pleines de verges esseulées,
Quand leurs doigts sur les glaives maculés
Se souillent de semences éjaculées.
L’ombre de ces râles toujours empierrés
Sur tant de quais m’attriste. Ces bruits, nés
Aux détours de noirs soirs perturbés,
Troublent mon lit où je dors si blessé
Entendant leurs complaintes éprouvées
Quand de ces membres naissent des eaux nacrées.
Même la nuit, quand la pluie trempe l’orée
De ces envies ivres du charme osé,
Voit l’amant solitaire éploré
Dans l’attente d'un pieu roide gonflé et mouillé.
Ô! froid, adoucit l'heure sans pitié
Quand des mains moites aux doigts esseulés
Tant brulent leur chair en le noir des quais;
Quant au loin naissent seuls les échos usés.
Oh Verlaine ! Pleure dans ta tombe esseulée
Puisque ton corps, dans ta tourmente troublée,
Toujours suinte. Voit ces êtres désemparés,
Hommes nus, vers pourrissants et oubliés,
Fendre l’enfer de ruelles dépravées ;
Soit l’amant de ces vils êtres effrontés,
Soit cette main impure mais tant recherchée...
Puis toujours mille verges chutent, seules et usées.
Jean-Pierre. Automne 1996
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Par jean pierre moy le 12 Janvier 2013 à 20:17
Les rêves Marcelins
Que devient le ciel sur les Monts bleus
Sombrant dans l’abysse ténébreux ?
Il me revient à la mémoire
Des danses , enivrantes et lunaires;
Votre regard orné de lumière
Où l’ange allume les jeunes étoiles;
Et vos bras pleins d’ivresses gourmandes;
Et votre peau vêtue du satin
Que jalouse l’intrépide matin.
Je me souviens d’un rêve…Silence !
Le ciel écoute la valse sans bruit
De nos pas dans l’Hymne sensuel
Puis écoutez, tendre fruit charnel,
Le noir envieux de nous languit.
Ecoutez le jour coléreux
Impatient et impétueux.
Il me revient à la mémoire
Une nuit saoule, ivre de ma jeunesse…
J’entends votre joie magicienne
Quand j’ai cueilli dans le Grimoire
La plus belle des Eternités
Pour vous vêtir d’Or et d’Azur ;
Notre danse, comme un fruit frais et mur
Abreuvant les dieux séculiers
Parfume encore le doux présent.
Et si la jeune lueur sauvage (1)
Etouffe notre temps dans son sillage...
Qu'importe, l’Espoir est mon offrande.
Le jour se soulève silencieux
Irisant le ciel de notre feu.
Pour Marcelle. Dimanche premier Février 1998.
Jean-Pierre
(1) le temps qui passe
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Par jean pierre moy le 12 Janvier 2013 à 19:29
La Putain des rues
Mais hurle donc, jeune putain des rues
Quand la pluie bruine et ose entreprendre
Les courbes chemins incestueux
De ton corps si plein d’amertume ;
Quand seule l'acide froideur des vents
Blesse de ton cul la fesse soucieuse...
La frêle teinte de ta chair, si pâle,
Brule l’Heure d'une cruelle Solitude
Quant sur la blancheur de ta plaine
S’abreuvent des mains rudes sans rivage;
Percent alors les aboiements bruts
De mille gueux saoulés de vos sels.
Ecoutez la colère des soirs
Quand des pierres, trop sollicitées,
Ploient sous ces fesses silencieuses ;
Quand vos ombres fades, amers miroirs,
Tend l’Appât aux gars embrumés ;
Quand pleurent mille yeux, impurs et pieux.
Nos cordes raclent et trop souvent brisent
La frêle couche où meurent vos enfants
Laissant en vous une peur profonde.
Vos vies lasses en silence s’épuisent
Sous nos pieux si avilissants;
Vos espoirs seuls ce soir me rongent...
Laisse la vile morsure et l’ivresse
Des épanchés au gris bitume ;
Délaisse nos ventres inassouvis
Vomissant leurs envies sereines
Et prend seule dans mon crépuscule
Mon songe né pour toi qui supplie.
Pour toi, pour vous. Jean-Pierre
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Par jean pierre moy le 12 Janvier 2013 à 12:49
Les Etoiles cendrées
O sombres Nuits ! Séculaires compagnes…
La couleur si noire de vos songes
Envenime les maux où brille l’Onde ;
Ecoutez gémir nos corps las,
Les étoiles aussi meurent de froid.
Frémissez et versez nos cœurs
Où la lune prend sa douce pâleur,
Où l’aube assassine tous les soirs.
Vos laitances seules traversent nos voiles
D'airain et s’en viennent doucement
Raviver, dans de froids silences,
L’hymne ivre de nos pauvres corps si roides.
Tel un Dieu puissant et sévère
Le bord béant du gouffre s’éveille ;
Non ! Restez ! Devenez Dames sombres
Ces fers qui seuls nous lient au monde
Mais l’Aurore déjà tôt vous émarge
Et maintenant, douces mies, j’ai peur.
Les jeunes jours fougueux dans le large
S’enivrent de nos chairs et vous heurtent
Mais je ne puis prendre mille sourires...Mon Dieu ! Au Graal où les soirs meurent
Verse mon chant trop amer et pleure
L' Ombre des corps si seuls et ivres.
Mercredi 30 mars 1994. Jean-Pierre
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