-
Les Amants du Soir
Les Amants de la Nuit
L’Aurore ! Les marbres si enfiévrés de noirs murmurent
Puis seuls se figent, en les très jeunes heures éveillées,
Quand de silencieuses Traînes, ombres vieillies, enlacées,
Voiles plein de pénombre, retombent en la terre impure.
Vous, les lettres en sanglots creusées au fond des pierres,
Vous laissez des Vies le terme de leur propre vieillesse
Dévoilant au bleu sombre de la nuit qui se traine
L’éclat de cent mille noms s’écoulant en terre ;
Vous, mes ires ! Amarrez aux astres sans fins et purs
De l’aube son jeune jour là étiré ; il embrase
Le grain de vieux livres pour, dans sa séculaire rage,
Enflammer ces Ombres naissant au noir crépuscule.
Nous tous écoutons dans les soirs… La pâle lune pose
Toujours en ces lettres d’or le flot de son manteau
Donnant vie à nos Êtres sans âge. Oh doux Fantômes !
Aimez-vous aux tréfonds du noir où tout repose ;
La nuit venue, en silence, ouvrez vos linceuls
Comme tous nous murmurons au seuil d’un frêle automne ;
Vos bruits chaque jour meurent mais l’horizon toujours veille
Quand vos voix, aux soirs couchants, brunes légères, se lèvent.
Je viendrai tard sur vos rivages finir ma vie
Allongé auprès de vous qui tant m'ont aimé
Et alors, dans l'éclat sans cesse naissant de la Nuit
A vos côtés de nos corps surgira Orphée.
A la mémoire de Fanfan et Christian. Le 06/01/2013
Jean-Pierre
-
Commentaires
Ce poème est très beau... mais si triste...