• Au XVII siècle la Courbure en Taden
     
     
    L'écluse n°27, la tranchée portuaire, la grande inondation du port de Dinan
    ou le grand "dessein" non daté de la Courbure.
     
     
     
     
    Peut être une image de plein air
     Dessin réalisé probablement au lendemain de 1647. A noter ici le fait que dans ce projet d'écluse à la Courbure  il n'avait pas été prévu d'assoir l'écluse dans le prolongement "direct" de la rivière dessinée beaucoup plus à orient qu'elle est en ce dessin. Pourquoi ce choix ici retenu ?
     
     
     
    Présentation de la Courbure.
     
    Au XVII siècle la terre noble de la Courbure était encore assise en Taden rétrocédée qu'elle sera à la jeune commune de Lanvallay le 25/04/1847.
    Avant le percement de son rocher, à la Courbure, le haut plateau rocheux de Taden depuis le Pavillon de la Menardais par une excroissance venait ici même s'étirer pour en une pente douce s'effacer définitivement au plus près du château de Grillemont, au plus près des terres marécageuses de la Landeboulou.
    Au XVII siècle en Taden, au titre de ce méandre non encore ouvert, et relevant alors toujours du bailliage d'Argentel, cette terre noble de midi à nord s'étirera de l'extrémité occidental du quai de Dinan au dit Pavillon de la Menardais perché tout en haut de son nid et, d'occident à orient, des moulins d'Argentel eux mêmes au pied du Pavillon de Grillemont lui en Lanvallay.
    Né vers 1590 Michel Hallouard sieur de la Ménardais, sieur et concepteur de l'actuel "vide-bouteille" de la Ménardais sera, dès les premières heures du XVII siècle, aussi "propriétaire " de la Courbure, aussi propriétaire de la Terre, moulin à tan, Maison et métairie noble de Baudouin la dite terre de la Courbure y possédant également la chapelle de Notre dame de Bon Réconfort ; entièrement disparue aujourd'hui pendant des siècles elle fut le bien alors religieux et temporel du Chapitre de Saint-Malo de Dinan lui même (Pour l'historien de Dinan Luigi Odorici, celui-ci écrivant son livre en 1857, au XVII siècle il y avait installé au plus près de cette petite chapelle un "ermitage" en lequel logeait un laïc vivant des dons des visiteurs ; en échanges de leurs aumosnes il entretenait la petite chapelle).
     
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     Plan cadastral de Taden. La Courbure en Taden en 1809 avant que ne soit réalisé en effet le nouveau petit canal en le rocher de la Courbure ; la nouvelle chapelle édifiée en 1647 est ici même sur ce plan représentée.  
     
    Peut être une image de carte
     1811. Plan cadastral de Lanvallay avec la REPRESENTATION et de la petite chapelle signée de sa croix et celle du dit petit canal. Celui-ci fut donc REALISE ENTRE les dites années 1809 et 1811 ; trois à peine suffiront au XVIII siècle pour mener à terme cette même réalisation. 
     
     
     
    En 1640, en la première moitié du XVII siècle, quelques années après seulement, sera ici même propriétaire de ces deux terres au lendemain du dit Michel Hallouard de la Ménardais ce dernier étant de celles-ci encore possesseur en 1637, Yves Collet sieur de la Ville es Gris en Cancale ce personnage en tant que tel apparaissant en effet en nos propres BMS de Lanvallay et en 1621 et en la dite année 1637 (l'histoire généalogique de Baudouin fera l'objet d'un chapitre à part).
     
    Puis toujours très peu de temps après, en la seconde moitié du dit XVII siècle, en 1677 exactement, Jan Chauchart sieur de la Vicomté de Dinard, sieur de la Connelaye, seigneur des terres et château du Mottay en Evran, et aussi ici même possesseur des dits moulins d'Argentel, sur la terre de Baudouin et celle de la Courbure  par son propre bailliage d'Argentel y possèdera lui les droits de moyenne et de basse justice seigneuriale ; Baudouin et la Courbure étaient alors aussi "terres nobles" il est vrai.  
     
     
     Le dessin ci-dessus de la Courbure et son étude

     Le dessin ci-dessus présenté fut réalisé au XVII siècle, cela probablement au lendemain de 1647 au regard de la présence des deux chapelles de la Courbure; celui-ci en ses traits implante déjà différents acteurs. Ainsi il assoit ici même la future écluse et son déversoir tous deux non encore réalisés, tous deux alors simplement "projetés" en le méandre de la Courbure toujours encore lovée quant à elle en Taden ;  ainsi ici même il assoit également les deux chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort à savoir et l'ancienne et sa remplaçante alors déjà édifiée. 

    Comme autres acteurs ce dessin respectivement  implante en effet à occident et à orient et  le dit  Pavillon de la Ménardais et le dit Pavillon de Grillemont alors encore NON château pour celui-ci ; ce dernier est ici accompagnés de ses premières dépendances.

    Ce dessin sera exécuté AVANT que le Pavillon à tourelles de Grillemont connaisse son propre agrandissement "néogothique" réalisé sur la cour en la seconde moitié du XVIII siècle ; ce dessin sera également exécuté avant que ne soit réalisé en la dite cour du château la deuxième tranche du petit logis adossé rue lequel, en sa totalité, SERA édifié au XVII siècle probablement terminé qu'il fut en 1678 (Date inscrite en le pourprin séparant le parc de la rue)
    Il est vrai que le projet d'ouvrir la Bretagne intérieure à la navigation naît dès le XVI siècle et prend toute sa réelle importance à la fin du XVII siècle lorsque le règne de Louis XIV sera fortement malmené par les blocus à répétition ; le XVIII siècle quant à lui,  en 1730, puis en 1746 et 1783, verra en effet plusieurs fois renaitre ce grand projet tous envisageant la réunification de la Manche à l'Atlantique. Moult fois envisagé, probablement plusieurs fois commencé ce canal sera réellement réalisé que sous le Premier Empire et cela que pour pouvoir contrer le blocus anglais ;  partiellement  il sera dès l'année 1832 ouvert cela c'est à dire bien après la mort de Napoléon 1er.
     
    Toute l'importance de ce dessin réside dans le fait qu'il assoit par ses propres traits la réalisation du projet de cette même écluse bien avant le début du XVIII siècle, qu'il assoit la rédaction dessinée de ce projet en la seconde moitié du XVII siècle, cela probablement au lendemain de la dite année 1647. 
    Au lendemain de 1647, donc quelques années après 1642 seulement, 1642 étant l'année en laquelle le port de Dinan et tout le quartier de la Magdeleine furent tous deux inondés plusieurs jours durant, ce projet effectivement semble avoir été définitivement abandonné. Le fut t-il devant la crainte d'une seconde inondation identique à celle de 1642 ou bien le fut t-il pour simple raison financière ?
     
    Toujours est t-il qu'en notre commune de Lanvallay se trouve peut être les traces de la toute première écluse propre à ce grand projet né dès le XVI siècle, écluse née d'un premier projet   "avant-gardiste"  quant à lui ce grand projet ayant rêver pendant plus d'un siècle durant à la seule réunification de la Manche à l'océan Atlantique.
    Si la réalisation du canal d'Ille et Rance commencé en 1804 comportera en tout  et pour tout 48 écluses ce premier projet en ce plan ici présenté, ou ce projet initial,  lui en comportait toutefois sur le papier un minimum de 27. 
    Ce projet sortait donc du simple cadre du port de Dinan et ne concernait pas que le seul percement du rocher de la Courbure (dans son œuvre "Patira" Raoul de Navery parle du rocher d'Alcaïs).
    Il est grand dommage de ce même dit "premier projet" de ne devoir posséder aujourd'hui que ce plan et que celui-ci. En les archives des dits Chauchard du Mottay peut-être que... 
    Pour M.E. Monier, grand historien de Dinan, la coupure du rocher de la Courbure aurait été commencée vers 1600 puis abandonnée au lendemain de 1642, abandonné au lendemain de la Grande inondation du port de Dinan (Dinan. Mille ans d'Histoire).
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    Les chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort
     
    Ce dessin semble en effet devoir implanter au plus près de la future écluse n°27 deux bâtis alors déjà construits...Ne seraient-ce pas les deux chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort, à savoir la chapelle originelle, alors en ruine, et la nouvelle chapelle de substitution quant à elle légèrement déplacée mais construite cependant au plus près de la première ? 
    La première chapelle menaçant ruine sera l'objet en 1640 d'un désaccord ayant alors opposé le sieur Yves Collet de la Ville es Gris, propriétaire de Beaudouin la Courbure comprise, au Chapitre de Saint-Malo de Dinan lui même  propriétaire "religieux" de celle-ci au travers de sa chapelle; l'évêque Achille de Harlay condamnera cette même année 1640 le dit Chapitre a restaurer à ses propres frais la petite chapelle fortement dégradée il est vrai ... Le litige perdurera pendant 7 années 1647 voyant accordée au même Chapitre, par Monseigneur de Neuville successeur du précédent, le simple transfert de cet oratoire très vénéré (le neuf devait alors déjà devoir coûter moins cher que la remise en état totale).
    En cette nouvelle chapelle Marie-Charlotte Lefeuvre épousera à Taden le 27/07/1773 noble homme Vincent-Pélage Forot originaire de Trébédan ; celui-ci de son état était maistre en chirurgie et fils du possesseur du dit "Vide-bouteille" de la Ménardais.
    Ce mariage sera béni en l’intérieur même de la chapelle de la Courbure assise sur les terres de Baudouin ; à notre connaissance c’est le seul mariage enregistré en cette petite chapelle qui nous soit jusqu’ici parvenu.
     
    Celle nouvelle chapelle en 1857, 1857 étant l'année en laquelle Luigi Odorici écrira "Recherche sur Dinan et ses environs", sera déclaré par l'auteur : ... cette chapelle n'existe plus aujourd'hui si ce n'est un pan de mur qui bientôt, lui aussi, va disparaitre...
    Au lendemain de la dite année 1642, année de la "grande inondation", le projet de l'écluse était encore loin très d'être abandonné puisque ce plan la prévoyant allait lui naitre au plus tôt 5 années après.
     
    Peut être une image de carte et texte qui dit ’Touche nardais Cornican chapelle Grillemont la Courbure le rocher d'Alcaïs aden Beaudouin ruisseau N Réhanet’
    La Courbure avant 1804, avant que ne soit réalisé son petit cana, avant que ne soit commencé le Canal d'Ille et Rance.
     
     
    Peut être une image de carte et texte qui dit ’Hallerais Vague 1811) Roberdais Chouanière (1811) Landeboulou chemin Landeboulou Ménardais Cornican Isle dela Courbure Taden Réhanet Vieille VieilleRvière chemin Vignes Vallée Salles tplaisir 'Ancin Champs- Champs-Galais Route Redoute Clos Samsonnais Bourg Bourgde anvallay Route Route’
    Reconstitution du cadastral de 1811 ; le canal de la Courbure est alors déjà existant commencé que sera le Canal d'Ille et Rance en 1804 (l'emplacement de ce canal fut déplacé à occident par rapport à la petite écluse dessinée au lendemain de 1647). 
     
     
     
    Peut être une image de les Cotswolds, plein air et arbre
    Le petit pavillon de Grillemont adossé à la rue et construit pour moitié au XVII siècle et pour moitié au XVIII siècle. L'année 1678 pourrait être l'année en laquelle la moitié de toute cette réalisation fut terminée cette date étant en effet  inscrite dans l'une des pierres composant sur rue les pourprins de cette très belle propriété.  
     
     
     
    Le méandre de la rivière à la Courbure.
     
    Le méandre de la rivière à qui conque arrivait au devant du port de Dinan par voie d'eau, méandre il est vrai déjà appelé au XVII siècle "la Courbure", courbure pour méandre, de tout temps avant la réalisation du canal d'Ille et Rance (Ce canal fut commencé en 1804 afin de pouvoir contrer le blocus anglais dirigé contre l'Empire, afin de pouvoir réunir la Manche à l'Atlantique, celui-ci sera inauguré en la plaine fluviale de Taden en 1836 ; dans sa totalité il comporte en tout  48 écluses) toujours posa "problème".
    Ce problème qui aussi s'imposait à tous ceux qui voulaient sortir du port n'était pas que le seul contournement par lui même du rocher de la Courbure, via des eaux souvent marécageuses, mais également celui de la perte de temps importante qu'occasionnait alors ce même contournement.
     
    Le haut plateau de Taden en effet, avant la réalisation du canal percé dans sa roche au port Baudouin, venait en le creux de la Courbure là aussi mourir au pied même de la rivière proche de plantes aquatiques.
    Si ce méandre avait pour  principal avantage de briser naturellement la remontée violente en le port de Dinan des fortes marées d'équinoxe il avait aussi pour inconvénient principal la perte de temps systématique pour tout bateaux entrant en ce port, ou bien sortant de celui-ci.
    Il est tout aussi vrai que lors de ces fortes marées, et cela malgré la présence même du dit méandre, l'eau de la rivière était d'autant REFOULEE en arrière, presque jusqu'à Léhon, refoulement provoquant de fait une importante élévation de l'eau au port même de Dinan avec toute la dangerosité qui éventuellement pouvait en découler ; situé en fond d'estuaire il est encore vrai que la rivière de Rance de tout temps fut pour Dinan l'artère commerciale principale avant bien sur qu'apparaisse à Dinan, cela en 1879, la locomotion ferroviaire.
     
    En 1635, comme en témoigne un voyageur anonyme, la mer ici montant ou descendant, toujours mélangée qu'elle était à la rivière, deux fois par jour au flux et au reflux portait des bateaux de 15 à 20 tonneaux créant de ce fait toute une activité portuaire déjà régulière les fortes marées d'équinoxes elles ouvrant l'accès au port de Dinan à des bateaux de plus forts tonnages pouvant alors aller jusqu'à 150 tonneaux . 
    Aussi dès les premières heures du XVII siècle la petite écluse de la Courbure fut t-elle envisagée QUE pour palier à ce problème de "retard" systémique au port de Dinan ou bien fut-t-elle commencée englobée alors qu'elle était   dans un dessein beaucoup plus grand, beaucoup plus vaste, beaucoup plus audacieux ?
    Il est vrai qu'en ce dessin elle porte ici le n° 27...
    Alors quel fut l'auteur en les premières heures du XVII siècle de ce même projet ?
    Devant relier les deux bras de la rivière dans sa finalité ce projet premier de l'écluse ne sera jamais achevé puisqu'il sera effectivement à jamais abandonné la dite tranchée ayant à peine été terminée.
    Pourquoi cela ?
    Au regard de toute l'importante de ce dit premier projet, au regard du dit n° 27 donné à la future écluse de la Courbure , cet abandon au lendemain de 1847
    fut décidé très probablement PLUS pour cause "financière" que pour calmer la crainte des habitants du port toujours effrayés de toute autre éventuelle inondation. 
     
     
    Inondation du port de Dinan le 25/10/1642. Archives de Saint-Sauveur de Dinan.

    Archives de Saint-Sauveur de Dinan. Le 25 octobre 1642 au soir eu lieu au port de Dinan une très forte inondation causée par une monté exceptionnelle d’eaux de pluies torrentielles descendant de la Rance et du Linon ; rencontrant au port une probable marée haute tout le quartier du pont fut dans un temps très court entièrement submergé, le pont lui même noyé, et tous les autres ponts et moulins situés en amont de Dinan furent tous emportés y compris les ponts et moulins assis sur le Linon.

    Il en sera également ainsi au port de Dinan pour le moulin du duc assis contre le pont qui fut lui aussi emporté par la violence du courant de l’eau. Cette inondation devenue étale dura plusieurs jours inondant tout le quartier du port et obligeant ainsi les habitants du lieu à se déplacer en bateaux que cela soit pour se rendre chez eux ou bien pour sortir de leur propre maison.

    Les habitants de tout le quartier crurent le déluge arrivé; les habitants crurent leur fin à tous arrivée. Cette inondation du port soulèvera les plus hautes inquiétudes devant le percement du rocher d’Alcaïs alors peut-être déjà commencé, percement réalisé pour la futur écluse devant être assise au travers du rocher même de la Courbure. Tous les habitants du port et le prieuré lui même alors tous unis élevèrent unis levèrent t’ils une très forte opposition à ce projet devant une crue éventuelle encore plus exceptionnelle ?

    Cette opposition fut elle la cause même de la renonciation de ce projet, de la renonciation de l’écluse de la Courbure son déversoir compris ?

    Au lendemain de cette inondation personne n’entendît plus jamais parler de cette même écluse; il faudra attendre le XIX siècle, en 1804 exactement, pour de nouveau voir ces travaux renaitre.

     
    Traduction de cet acte :
    Le vingt cinquiesme octobre 1642 environ les dix heures du soir, le pont de Dinan fut inondé, on n'avait jamais vu les eaux monter si haut, les eaux étaient si exceptionnellement grandes qu'elles submergeaient tout le pont, plusieurs habitants faillirent d'y périr, il fallait des bateaux pour entrer dans les maisons, le pont en fut ébranlé. Le petit moulin qui est à côté fut emporté tout entier et en fait, de même, tous les ponts et les moulins qui étaient sur les rivières de Rance et du Linon. Cette inondation dura plusieurs jours et mit la crainte et la torpeur dans les esprits de tous les habitants qui imaginaient que la ville allait périr par l'eau du déluge.
     
    Peut être une image de montagne, arbre et nature
     
    Carrière d'extraction de pierres au rocher de la Courbure
     
    Le rocher d’Alcais pour reprendre cette appellation en un certain endroit de son long corps fut au XIX siècle aussi une carrière d’extraction de pierre cette activité se faisant de fait dans le prolongement de la réalisation du canal d'Ille et Rance; sur les seconds plans cadastraux de 1844, en ce même endroit, cette exploitation est très clairement par écrit indiquée de part et d'autre de la rivière.
    Mais quels pouvaient être en cette même année 1844 les outils mécaniques ou manuels nécessaires pour faire les puits indispensables pour l’éclatement du granit, l’éclatement de cette roche extrêmement dure ?
    Ces percements ont en moyenne une profondeur allant de 60 à 100 centimètres...
    Ci dessous les marques de ces percements, percements ou forages, ici même réalisés au rocher d’Alcais.
    À noter que les empreintes laissées dans la roche ne laissent entrevoir aucun mouvement de rotation et qu’en leur surface tout est extrêmement lisse et sans trace aucune ni de frappe ni de frottement. À noter qu’une partie de ce rocher est très riche en oxyde de fer...ce qui pourrait expliquer le nombre presque important de petits fours métallurgiques trouvés au plus près par notre ami  Richard.
     
    Peut être une image de arbre et nature
     
     
     
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    Peut être une image de arbre et nature
     

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  • Le ventoir à chanvre de la Vieille rivière.

    Peut être une image de nature et arbre

    Découverte à la Vieille rivière…

    Première moitié du XX siècle, vers 1900-20.

    Et SI nous avions redécouvert à la Vieille rivière, fait entièrement de pierres appareillées et de fer en IMP, et assis en plein milieu de la vieille rivière elle même, le tout dernier ventoir à chanvre encore existant en notre région proche de Dinan ?

    Histoire de ventoir à chanvre quel intérêt me direz-vous ! Pourtant celui-ci, tout à l’image d’un petit four à fer dernièrement découvert sur l’ancien chantier à bateaux au port Baudouin, est lui aussi le « témoin » de tout un passé social et professionnel présent ici même au tout début du XX siècle, il y a de cela tout de même déjà 1 siècle (Richard en effet tout dernièrement a découvert enfoui sous terre un ancien petit four métallurgique de la seconde moitié du XVIII siècle celui-ci ayant très probablement servi pendant toute la durée de l’existence du chantier naval du port de la Courbure. Ce petit four métallurgique était assis au plus près de l’ancien grand four ayant lui servi pour, ce même chantier à bateaux, à cintrer les bois à chaud. Ce chantier naval apparaitra probablement en les premières années du XIX siècle pour disparaitre professionnellement vers 1870-80).

    Avec Richard, mon ami druide, nous sommes dernièrement retournés sur le lieu de notre découverte, ou redécouverte, faite il y a quelques semaines seulement à la Vieille rivière. Avec questionnement et impartialité nous avons regardé sous ses différents angles cette étrange capsule temporelle en essayant de comprendre ce vaisseau spatial. Cette capsule temporelle semble bel et bien devoir être un ancien Ventoir, ou égouttoir à chanvre. Le chanvre fut ici aussi en toute la région de Dinan très longtemps utilisé pour la fabrication des cordages, pour la réalisation des voiles à bateaux celui-ci présentant aux pluies et aux vents une très bonne résistance ; il sera également utilisé dans les fins cordages bitumeux ayant pour rôle d’assurer entre les planches constituant les coques en bois des bateaux l’étanchéité indispensable à celles-ciAu port de Dinan en la seconde moitié du XIX siècle sera présente sur le quai occidental la manufacture de toile de monsieur Hilaire Josselin celui-ci en 1847 faisant « publicité professionnelle : … Avis au public du aout 1847. Monsieur Hilaire Josselin demeurant au Pont, annonce qu’il possède une fabrique de toile à voile, à drap, à serviette et à pompe d’incendie sa toile étant homologuée par les pompiers…

    Le chanvre pour sa mise en œuvre finale demandait au préalable tout un travail, tout un savoir faire, toute une technicité ; dans ce déroulement pour ce faire après avoir été coupé il était en effet préparé, sélectionné, travaillé. Une fois coupé sa préparation consistait a être mis à tremper pendant un certain temps dans de grands bassins d’eau pour mieux pouvoir séparer de sa propre enveloppe la fibre le constituant ; seule l’eau le ramollissant suffisamment assez permettait alors ce travail de « séparation »; ces bassins s’appelaient des rotoirs et l’opération le rouissage. Ce vaisseau spatial, ou notre ventoir, fut construit au milieu même de l’ancienne rivière, à la sortie de son long méandre, après que celle-ci ait commencé son propre atterrissement le canal de la courbure ayant lui été réalisé avant 1836 ; la rivière devenue ici même « vieille rivière » avait alors déjà quelques 80 longues années toutes derrières elle Ainsi dans l’ancienne rivière en train d’atterrir, dans deux de ses différentes surfaces ensemble la composant, toutes deux tenant en tenaille le dit ventoire, furent ainsi réalisés deux rotoirs emplis régulièrement par les ruisseaux cotissois de Monplaisir et de la Samsonnais chaque rotoir ayant un peu près 200 mètres carrés de surface d’eau de ruisseau (Ce ventoir ici même dans le vieux méandre de la rivière était excentré du port de Dinan, était excentré du bourg de Lanvallay; son emplacement en ce lieu fut très probablement déterminer par le méandre lui même et l’utilisation que l’on pouvait en faire. Toutefois les rotoirs dégageant une très forte odeur de macération, d’eau croupie, dans la mesure du possible ils étaient toujours écartés des lieux d’habitations).

    Une nouvelle utilisation professionnelle avait alors été trouvée à la «vieille rivière», une utilisation avait enfin été trouvée pour les ruisseaux de Monplaisir et de la Samsonnais.

    Une fois par l’eau attendrit, le temps nécessaire ayant agit, le chanvre roui était mis à égoutter avant que sa réelle transformation par la seule séparation de ses constituants, la séparation de la filasse et de la tige, puisse commencée. Avant d’être de lui même séparé le chanvre en des fours à chanvre était chauffé puis écrasé quand la terre extraite des ventoirs à chanvre était elle utilisée pour améliorer les terres de culture .

    Positionné debout préférablement, en botte et en forme de hutte, le chanvre ainsi s’égouttait et séchait…Il semble y avoir eu sur le dessus de cette capsule temporelle un ensemble de volets mobiles en bois, volets d’ouverture et de fermeture tous indépendants les uns des autres, tous posés en appui sur de solides fers IPM, tous reçus tout du long de la structure du ventoire par une échancrure réalisée dans la maçonnerie elle même. Le long couloir nullement n’était fermé à ses propres extrémités le courant d’air étant nécessaire au séchage du chanvre; deux escaliers permettaient de descendre dans la fosse (ces deux escaliers sont fait de marches en ciment et non de marches en pierre à l’inverse de la structure du ventoir lui même).

    En partie basse du couloir, et à intervalles réguliers, sont toujours présents aujourd’hui des trous d’évacuation pour sortir l’eau ainsi récupérée; ces trous aujourd’hui ont toujours une profondeur de près d’1 mètre même si en leur extrémité ils sont dorénavant tous bouchés. Le premier ratoir est à la gauche du ventoir (ou du séchoir ou égouttoir) l’autre étant en sa droite et tous deux en effet remplis par Monplaisir et la Samsonnaie tous deux ici même se joignant.

    En cet endroit retiré de toute chose, retiré de tout passage humain, la mousse est reine sur les arbres qu’ils soient vivants ou morts ; les couleurs ici même en toutes saisons sont toujours magnifique.

    Jean-Pierre et Richard le druide d’Alcaïs

     

    Peut être une image de nature et arbreL'un des deux rotoirs du séchoir. 

     


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  • 1877.

    Saint-René et les vitraux de l'église de Saint-Solen.

     

    Vitrail représentant Saint René. Ce prénom, signifiant Renatus en Latin, désigne le simple fait de renaitre à la vie. Saint René est ici surmonté de la devise de la famille seigneuriale des Ferron laquelle, résidant dans simplement deux mots, est emplie de signification. Ces deux mots sont Sans Taches.  Posé sur un ciboire Saint-René, accompagné du symbolisme de la Résurrection, doit être mis ici aussi en relation avec la mort héroïque de Fernand Ferron lequel trouvera une mort héroïque elle aussi lors de la guerre avec la Prussie. Sa mort vertueuse et sans tache faite sur l'Autel des martyres quant à elle, doit être mise en relation avec Sainte Pauline.

     

     

    Vitrail détaillé de Sainte Pauline laquelle, romaine, fut martyrisée en 290 au côté de son père et au côté de sa mère aussi. Ici, surmontée de l'inscription Vierge Martyre, elle repose sur ces trois lettres entrelacées lesquelles reprennent peut-être son prénom ce dernier, accompagné de sa grande Sainteté reconnue, étant alors associé au patronyme d'Amédée de Ferron. V pour Vairie, P pour Pauline et F pour la famille seigneuriale de Ferron.

     

    Les vitraux de Saint-Solen et Saint-René "Saint protecteur" de la famille de Ferron de la Vairie .

    René vient du prénom romain « Renatus » ou provient du latin renatus qui signifie « né une nouvelle fois ». Saint René d'Angers est un saint légendaire de l'Église catholique romaine, et un des saints patrons de la ville d'Angers. Le chanoine Archanald avance que René fut ressuscité du tombeau par l’évêque d’Angers, Saint Maurille, au milieu du V siècle siècle d'où son nom "re-né". Il sera choisi par la corporation des sabotiers pour être leur Saint-protecteur, leur saint-Patron.

    Les seigneurs de Ferron du Chesne seront influencés par ce Saint-Patron puisqu'il donneront à plusieurs de leurs propres enfants ce même prénom venu au sein de leur famille depuis l'extérieur, depuis Renée de Champagné leur ancestre. Ayant pour devise familiale et Armoriale "Sans tache" ainsi les Ferron toujours RENAITRONT sans tache.

     

     

    Vitrail commémorant la mort de Fernand Feron, en dessous, les Armes de cette famille seigneuriale accompagnées de leur devise : Sans Tache

    Les Clés papales que Jésus remis à Pierre en lui disant: Je te donnerai les clés du royaume des Cieux et tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans les Cieux.... Partie du vitrail de Saint-Solen, d'Eugène Denis de Nantes réalisé en 1878. 

    Saint-Solen ou Saint-Solenm lequel, évêque de Chartres, se maintien, la tenant dans sa main gauche et tournée vers l'extérieur, sur la Crosse de son évêché (la Crosse des Moines supérieurs est toujours tournée, quant à elle, vers l'intérieur).

     

    Lors de la construction de la nouvelle église en 1877, leur nouvelle église, ce saint sera une nouvelle fois mis à l’honneur en l’un de ses vitraux. L’ église de Saint-Solen renferme aujourd’hui, en plus de cette magnifique lumière céleste que même l’église de notre centre bourg ne possède pas, des vitraux de la fin du 19ème siècle très bien ouvragés et parlant aussi pour l’un d’entre eux.

    En ce Saint-lieu, au côté de Sainte-Anne, est présent en effet la personne de Saint-René celui-ci éclairant de sa lumière avec miracle toute la nef de l’église. Pourquoi la présence ici même de ce saint homme en un vitrail au côté de celle de Saint-Solen « saint-protecteur » de la paroisse ?

    Voici ce que personnellement nous avons trouvé lors de nos propres recherches au sein de leurs propres enfants : Née vers 1560 Renée de Champagne, épouse de Daniel Ferré, tous deux « ancestres » des Ferron de la Vairie actuels, sera la première à porter ce prénom au sein de cette famille seigneuriale. Ainsi entre 1560 et 1850 le prénom « René » sera 9 fois « cité » tout au long de leur généalogie. Lors de la construction de l’actuelle église de Saint-Solen l’Attachement sentimental de cette famille à ce même saint homme fut t-il ainsi une nouvelle fois rappelé ? Ainsi nous avons trouvé nommés René ou Renée :

    • Renée de Champagne;
    • René Ferré frère de Françoise « Dame de la Vairie »;
    • Renée de Lesquen femme d’Eustache Ferron tous deux « constructeurs » de l’actuel Vairie »:
    • René Ferron de la Bouyère frère du dit Eustache;
    • René Ferron de la Ville Roger oncle du précédent;
    • Louis René Ferron du Chesne né vers 1620;
    • René François Dinan Botherel de Ferron vers 1760;
    • Amédée Marie René Ferron constructeur de l’actuel église;
    • et enfin René Ferron de la Vairie vers 1840.

     

     


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  • XIX siècle.

    A Saint-Solen les déboires financiers pour la « reconstruction » de l’église.

     

     

     

     

     

    Les déboires financiers pour la « reconstruction » de l’église. Dossier TRÈS intéressant puisque qu’il s’agit ni plus ni moins que des déboires financiers ayant amenés finalement à préférer la CONSTRUCTION d’une nouvelle église.

    L’Église première de Saint-Solen fut construite puis modifiée dans sa structure plusieurs fois, et cela dès l’année 1509, avant d’être définitivement déposée en 1877 ; en cette même année 1877 débuteront en effet les travaux de notre actuelle église. La dite année 1509 inscrite sur sa petite cloche cite t’elle la « construction » ou bien la 1ère « reconstruction » de la première église ici même édifiée à Saint-Solen ?

    Par elle même la présence toujours existante d’une petite fenêtre ogivale du XIV siècle nous donne la réponse directe à cette même question ; l’actuelle et nouvelle église, construite à neuf effectivement en la seconde partie du XIX siècle, avec l’aide d’Amédée Ferron alors maire de Saint-Solen, possède encore aujourd’hui quelques éléments architecturaux propres au XIV siècle accompagnant sa petite cloche, elle un peu plus tardive puisqu’elle fut effectivement nommée en 1509.

     

    Ci-dessus le plan napoléonien de 1811. L'église de Saint-Solen, sans réel transept, ici représentée en gris. Il semble devoir alors être présente au nord en cet ensemble construit  que la petite sacristie laquelle sera édifiée en 1747 à la demande de messire Etienne-Jean Mazure de son vivant le recteur du moment. Celui décèdera en le presbytère de Saint-Solen le 11 avril 1749 inhumé qu'il sera en cette église; le même jour de son décès, âgé d'environ 42 années,  il inhumera Guillemette Jouan alors veuve d'Antoine Bunel. La présence d'un transept en cette église, ici sur ce plan non représenté, est pourtant confirmée en un acte présentant les premiers  travaux de reconstruction et d'agrandissement  tous estimés nécessaires en cette église mais cela bien sur avant que le choix d'une nouvelle église lui s'impose en 1877.

    Ci-dessus le plan cadastral de 1844. L'église de Saint-Solen comprend ici sur ce plan et la dite sacristie construite en 1747 et une aile au midi, ou au sud, laquelle sera construite avant 1859 à la demande de Messire Ravaudet recteur de Saint-Solen; celui mourut en la dite année 1859 et fut inhumé en icelle. Sitôt les travaux de construction de la nouvelle église terminée, travaux commencés en 1877, le corps de "messire Ravaudet" sera réintégré dans l'aile nord de la nouvelle église en laquelle sa pierre commémorative existe toujours aujourd'hui.

     

    L’actuelle église, faite « de neuf » à partir de 1877, fut donc édifiée à l’emplacement d’une première église déjà fortement « reconstruite » en 1747 sous la mandature de Messire Mazure ; cette même année 1747 assistera effectivement en cette même église « première » la reconstruction de toute sa partie orientale, à l’est, ou à orient, ainsi que la reconstruction de tout son Chœur comme le registre de la Fabrique de la paroisse nous l’enseigne. Il est fort possible que cette même église « première » citée en la dite année 1747 ait été déjà fortement modifiée en le courant milieu du XVII siècle à la demande de monsieur Eustache Ferron seigneur de la Vairie lequel, né en 1619, décédera en son château de la Vairie en 1670 (Décédé avant le 31/12/1670 Renée de Lesquen son épouse, sur l’acte d’enregistrement de son décès, inhumée en cette église, sera dite : Dame fondatrice de la paroisse).

    Son mari, messire Eustache Ferron, fera de neuf (re)construire son château, l’actuel château de la Vairie.

     

     

    Plus tard Messire Ravaudet, recteur de cette église décédé en Saint-Solen en 1859 et inhumé en son église fera agrandir celle-ci par l’édification d’une aile à son « midi » ; dès l’année 1866 on envisagera de nouveau en ce saint lieu des travaux d’agrandissement et de reconstruction également. Ces mêmes travaux par leur propre réalisation devaient de fait apporter un préjudice « moral et financier » à un certain sieur Jacques Essirard grand notable de Saint-Solen puisque « trésorier » de sa fabrique; ce même préjudice dans son principe devait être ultérieurement compensé… L’emplacement de la pose d’un fessier, ou du derrière d’un notable, du « cul » d’un notable au sein d’une église était alors toujours révélateur de l’assise sociale d’une même personne l’emplacement en un banc se monnayant souvent aux enchères certains notables allant jusqu’à posséder un banc dans sa totalité (en l’église d’Evran, par exemple, certains grands notables de cette paroisse se feront même inhumer sous leur propre banc). La vente de l’assise sur ces bancs, ou de la place même de ces bancs pour certains d’entre eux, ainsi que leur location annuelle pour d’autres, ramenait ainsi à la fabrique toute une manne financière importante cela allant quelques fois jusqu’à créer certains litiges entre plusieurs notables faisant partie de la même fabrique ; l’honorabilité en une église se payait cher et certains de ces notables avec jalousie iront même jusqu’à mutuellement s’opposer, ou se disputer. Il en ira ainsi le 08/01/1866. Je cite : Le sept janvier mil huit cent soixante six le Conseil s’étant réuni en séance ordinaire, monsieur le maire étant présent, Monsieur le président expose au Conseil : 1er. La nécessité qui existe d’agrandir le Chœur. 2e. Que l’agrandissement projeté ne peut être produit que par la suppression du banc appartenant à Jacques Essirard qui en a acquis la propriété en l’établissement à ses frais d’après l’autorisation de la Fabrique. Le Conseil a pris les décisions suivantes après en avoir murement délibéré : 1er. Le Choeur sera agrandit de tout l’emplacement du banc en question. 2e. Le Conseil de la fabrique assure à Jacques Essirard [trésorier de la Fabrique] un nombre de place dans le Chœur égale à celui qu’il concède. De plus si du vivant du dit sieur Jacques Essirard il se trouve une place vacante dans le banc situé derrière celui de la fabrique cette place lui sera accordée sans qu’il soit procédé aux enchères à la seule condition qu’il la paie le prix ordinaire des autres places du banc; monsieur Gabillard affirme avoir droit à une place dans le banc concédé, ce droit est nié par Jacques Essirard mais tous les deux consentant à l’échange des places il sera procédé il sera procédé à une nouvelle disposition du Choeur tout en réservant les droits des messieurs Essirard et Gabillard. Monsieur Heuzé [alors président du Conseil de la fabrique] a consenti à échanger sa place dans le banc de la fabrique contre celle qui sera accordée à monsieur Gabillard [alors le secrétaire de la fabrique].

    En 1870 les travaux envisagés dès 1866 dans l’église n’avaient toujours pas été commencés faute de moyens financiers suffisants malgré la dangerosité de son Chœur fissuré et l’étroitesse de son intérieur; celui-ci de plus ne parvenait plus à accueillir une population pratiquante toujours plus croissante. Saint-Solen en effet, délimitée par Saint-Helen et Evran, recevait régulièrement en son église tout un nombre d’habitants extérieurs à ses murs puisque ceux-ci vivaient et travaillaient plus proches de l’église de Saint-Solen que de leur propre église respective; ainsi en la dite année 1870 environ 1000 âmes régulièrement fréquentaient la vieille Dame de Saint-Solen (1).

    En 1875, cinq années après ce problème de fonds, les fonds financiers nécessaires n’ayant toujours pas été trouvés, qu’ils aient été en numéraire ou en nature avec les charrois et les arbres, avaient été néanmoins faits les plans et devis d’une restructuration partielle tous dument établis par monsieur Charles Aubry architecte à Dinan ; le presbytère dans toute sa propre moitié menaçant lui aussi ruine le Conseil de fabrique fera passer en priorité l’intérêt même du dit presbytère en demandant au Conseil municipal le versement d’une taxe hier promise (2). Sera rédigée le 8 du mois d’aout 1876 après une demande d’aide administrative adressée au Conseil général des Côtes du Nord pour l’épauler en une aide financière adressée directement au Gouvernement. Cette aide demandée débouchera très probablement sur le résultat escompté puisque le 27 aout de la même année monsieur Lorre, entrepreneur de travaux à Lanvallay, emportera l’adjudication des travaux de RESTRUCTURATION ou de RESTAURATION de l’église : Le 8 aoust 1876 par le Conseil de Fabrique une demande d’aide administrative sera adressée au Conseil général des Côtes du Nord pour l’épauler en une demande «d’aide financière » antérieurement adressée directement au Gouvernement ; cette aide demandée débouchera très probablement sur le résultat escompté puisque le 27 aout de la même année monsieur Lorre, entrepreneur de travaux à Lanvallay, emportera l’adjudication des travaux de restructuration ou de restauration de l’église sus nommés (3).

    Pour l’année 1876 seront comptabilisés en recettes et dépenses, au sein même de la fabrique, 656 francs 65 centimes pour les dépenses et 657 francs 15 centimes pour les recettes ; nous étions alors très loin des 14.615,00 francs demandés par le seul sieur architecte Charles Aubry celui-ci ayant quelques années auparavant travaillé sur les voutes de l’église de Saint-Malo de Dinan. Cependant le mois d’octobre 1876 des modifications apportées au projet vont remettre en question le marché de restauration remporté hier par le dit sieur Lorre entrepreneur à Lanvallay ; celui-ci en effet devra notamment réalisé un nouveau projet, plus important de 8.000,00 ou 10.000,00 francs dans sa propre réalisation, et cela pour le même prix que le dit premier projet. Il est vrai que celui-ci ne déconstruisit point l’église originelle puisque celle-ci fut entièrement démolie gracieusement par les habitants de Saint-solen eux même ces derniers ayant également, et cela avec la plus grande des gratuités, enlevés l’ensemble de ses décombres ; ces heures offertes ainsi passées porteront plus loin les deux souscriptions hier lancées libérant autant de francs de fait non dépensés.

    En effet, au seul regard du montant des frais engagés en le premier projet, sera posée le 21 octobre 1876 la question du « choix », question essentielle portant sur la simple restructuration ou consolidation de l’église ou bien sur son AGRANDISSEMENT cela afin d’obtenir un bien plus grand volume intérieure par une église originelle agrandie ; cette question sera en effet posée le 21 octobre de l’année 1876 par monsieur Roland en personne alors recteur de Saint-Solen puisque le « différent financier » nécessaire pour l’agrandissement de l’église originelle ne s’élevait qu’à huit ou dix milles francs. Afin de pouvoir faire face à ce dépassement financier, en cas d’acceptation du second projet, monsieur Roland s’adressera à l’ensemble de ses paroissiens pour lancer une généreuse souscription, demande financière qu’il exportera même au dehors des murs de la paroisse ; cet appel à l’aide sera entendu puisque cette nouvelle souscription demandée dépassera le montant de la première demandée. Au regard de ce résultat obtenu le choix de l’agrandissement de la dite église originelle sera donc retenu ; monsieur Lorre au regard de tout cela, sur de nouveaux plans toujours établis par monsieur Charles Aubry, prendra l’engagement d’exécuter au lieu des travaux de restauration prévus les travaux d’agrandissement finalement retenus (4).

    Il semble cependant manquer en le registre paroissial relatant ces faits quelques informations non déposées concernant ce même ouvrage puisque d’une page à l’autre nous passons du 21 octobre 1876 au 24 juin 1877 ; huit mois se sont ainsi passés sans avoir eu une nouvelle réunion du Conseil de la fabrique. En la page suivante en effet nous n’avons plus affaire à la « reconstruction et agrandissement partielle » de l’église originelle prévus mais bel et bien à la « DEPOSE COMPLETE » de la dite église originelle et le « REMPLACEMENT DE CELLE-CI » par une nouvelle église cela des fondations à la toiture. Quels furent les facteurs qui firent que le projet de reconstruction et d’agrandissement initialement hier prévu fut remplacé en l’espace d’une année à peine par un nouveau projet beaucoup plus ambitieux et couteux ?(5)

    Onze années après la dite date de 1866 ci-dessus, cela lors de la construction de cette nouvelle église dont les travaux commencèrent dès le lundi 23 avril 1877, il sera stipulé dans un acte relatant ce même projet que tout le côté oriental de l’église originelle, côté comprenant aussi le Chœur, l’aile sud et la sacristie, fut la première partie à être déposée ; cet acte précisera aussi que cette même partie était toutefois assez récente puisqu’elle avait été réalisée en l’année 1747 sous la mandature de Messire Mazure alors recteur de Saint-Solen en fonction. Sous l’existence d’Eustache Ferron cité ci-dessus les seigneurs Ferron du Chesne, « possesseurs-seigneurs » de la Vairie, se diront tous être les « fondateurs » de l’église et donc de fait de sa paroisse aussi ; ils seront les seuls « présentateurs » de ses bénéfices et la paroisse de Saint-Solain relèvera à ce tire de la Juridiction seigneuriale de la Vairie laquelle, jusqu’à la Révolution, possédera droit de basse et de moyenne justice (6).

     

    Voici maintenant ci-dessous les actes ou preuves originelles à ces procédures trouvés en les Délibérations du Conseil de la Fabrique :

    (1) L’an mil huit cent soixante dix, le douzième jour du mois de juin, en verte d’une autorisation accordée par Monseigneur l’Evesque de Saint-Brieuc, en date du 7 juin de la même année, ci après invitation faite au Prône de la grande même paroissiale de la part de monsieur le recteur, le Conseil de fabrique de la paroisse de Saint-Solain s’est réuni dans la salle du presbytère, en séance extraordinaire, et sous la présidence de monsieur Heuzé Joseph. Etaient présents M.M Beziel recteur, Lorre Michel maire de Saint-Solen, Essirard Jacques, Heuzé Jacques, Duval Joseph, Gabillard Joseph également membre et secrétaire du Conseil; monsieur le président et le dit nombre présents formant l’unanimité du Conseil. Monsieur le président, après avoir ouvert la séance, a exposé au Conseil que l’objet pour lequel la fabrique avait été autorisée à se réunir extraordinairement était le suivant : La restauration de l’église. Le Conseil considérant que le mur du Choeur menace ruine, que l’église de Saint-Solain est trop étroite pour contenir une population de mille âmes en y comprenant beaucoup d’habitants d’Evran et de Saint-Helen qui fréquentent habituellement cette église, que la population n’est distante de cette église que de 3 kilomètres, et de 4 ou 5 kilomètres de tout autre église, arrête à l’unanimité des voix: 1er. D’agrandir cette église et de la rendre régulière en établissent une chapelle parallèle à celle qui existe déjà, en prolongeant le Sanctuaire et en construisant une sacristie indispensable. Mais comme les retombées de la fabrique et de la commune sont tout à fait insuffisants pour pourvoir aux dépenses indispensables pour réaliser ce projet puisque le chiffre des recettes est de beaucoup inférieur à celui des dépenses, et cela chaque année, le dit conseil dans son impuissance à cru que le Gouvernement qui se montre toujours si bienveillant pour cette sorte d’établissement et si porté à secourir la fabrique et les communes pour eux ne refuserait point à venir à son secours, à l’honneur de s’adresser à lui avec confiance pour le prier de lui accorder une subvention restant à mettre en délibération, personne ne demandant la parole, le présent procès-verbal a été dressé en séance extraordinaire le Dimanche 12 juin mil huit cent soixante dix, et ont signé après lecture tous les membres du Conseil présents. Beziel recteur; Duval Joseph; Michel Lorre; Essirard.

    (2) Le 4 juillet 1875, sous la mandature d’Amédée Feron alors maire de Saint-Solen mais aussi membre du Conseil de la Fabrique, le Conseil de Fabrique de la paroisse de Saint-Solen étant réuni au presbytère et tous les membres étant présents, la séance étant ouverte, monsieur le recteur a rappelé à l’assemblée que depuis longtemps le Conseil de fabrique se préoccupe de deux choses indispensables et urgentes, ce sont l’agrandissement de l’église qui est notoirement insuffisante et la réparation du presbytère dont une porte menace ruine. Et il l’invite à délibérer murement sur les deux questions après avoir examiné attentivement les travaux à faire à l’église pour l’agrandir ainsi que les réparations nécessaires au presbytère avec la dépense que ces divers travaux entraineront d’après les devis et plans de Maistre Charles Aubry architecte à Dinan. Le Conseil reconnait que les réparations du presbytère qui consistent à relever à neuf la partie centrale, est plus urgente encore que l’agrandissement de l’église, que d’ailleurs il est impossible de commencer les travaux de l’église cette année manque de ressources de temps et qu’au contraire on peut très bien les faire au presbytère si le Conseil municipal veut bien accorder l’argent déjà promis et revenant de la taxe des mobilisés. Le Conseil de fabrique prend alors la détermination de demander cet argent au Conseil municipal pour l’employer de suite au Presbytère. Cette demande est aussitôt dressée et signée des conseillers de fabrique et envoyée au Conseil municipal avec le budget de 1875. Fait à Saint-Solain les jour, mois et an que dessus. Duval Josepj; Houitte Jean; Gabillard Joseph: Salmon recteur: Heuzé Jacques: Essirard, Amédée de Feron maire.

    (3) Le 8 aout 1875, le Conseil de la fabrique de la paroisse de Saint-Solain s’est réuni au presbytère en séance extraordinaire par autorisation de Monseigneur l’Evesque en date du 25 janvier 1875. Le but de cette séance était de prier le Conseil général des Côtes du Nord d’appuyer une demande de recours faite au Gouvernement par le Conseil de fabrique et le Conseil municipal de Saint-Solain pour une réparation et un agrandissement très urgent à faire en l’église de cette paroisse. Dans sa séance précédente du mois de juillet le Conseil de fabrique avait fait une demande à la commune pour réparations au presbytère, où il était impossible de commencer immédiatement les réparations de l’église et où aussi le manque total des ressources de la fabrique. Le Conseil municipal a accordé pour les dites réparations l’argent revenant des mobilisés. Aujourd’hui le Conseil de fabrique à l’honneur de prier le Conseil municipal de bien vouloir s’unir à lui pour demander au conseil général d’appuyer une demande de secours auprès du gouvernement pour l’agrandissement à faire à l’église, vu d’abord le plan de l’architecte, monsieur Aubry, se montant à 14.615,00 francs. Vu ensuite le manque de ressources de la fabrique et le peu de secours qu’elle a trouvé dans sa pauvre et petite population ces ressources en effet, en don d’argent, charrois et arbres se montant seulement à la somme de 2.500,00 francs. Et vu enfin que la commune ne peut venir en aide que pour la somme de 6000 francs produit de la vente de ses communs. Tous les membres du Conseil de fabrique étaient présents et ont signés. fait à Saint-Solain le jour, an et mois que dessus. Amédée de Feron maire;Heuzé Jacques; Houitte Jean; Essirard; Duval joseph; Gabillard Joseph; Salmon recteur.

    (4) L’an mil huit cent soixante seize, le X bre, à une heure après midi, le Conseil de la fabrique de la paroisse de Saint-Solain s’est réuni au presbytère, en séance extraordinaire, en vertu de l’autorisation donnée par Monseigneur l’Evêque de Saint-Brieuc. Tous étaient présents, excepté Joseph Gabillard. A l’ouverture de la séance, monsieur le recteur expose qu’à son arrivée à Saint-Solain, et après avoir examiné le plan de restauration partielle de l’église, il avait pensé qu’il fallait attacher de faire quelque chose d’un peu plus grand et en même temps de mieux sous le rapport de l’architecture; que d’ailleurs le projet primitif serait être forcément modifié puisque l’aile sud du transept que l’on comptait conservé, s’étant lézardée depuis peu, aurait du être nécessairement rebâtie entièrement; que son idée d’agrandissement a été approuvée par Monseigneur l’Evêque et encouragée d’un autre côté par monsieur le maire et les habitants de la paroisse, il a du s’occuper de réunir des ressources pécuniaires qui permettent de réaliser une construction d’un plan plus convenable lequel exigerait probablement huit à dix milles francs de plus que le premier projet. Avec le concourt zélé de monsieur l’abbé Guimard, son vicaire, il s’est d’abord adressé à ses paroissiens qui se sont tous montrés bien disposés et ont en général souscrit généreusement par rapport à leur moyen. il est ensuite allé trouver au dehors de la paroisse des personnes ayant habituellement des relations avec Saint-Solain, ou qu’il présumait être sympathiques à l’oeuvre qu’on allait y entreprendre. Le résultat de ses démarches a été de s’être assuré d’une somme totale dépassant le montant de la première souscription obtenue il y a un an. Il a cru alors pouvoir, d’accord avec monsieur le maire, aller trouver monsieur l’architecte, Charles Aubry, et après un mur examen avec lui, d’adopter pour la reconstruction partielle de l’église le style ogival du XIII siècle qui offre à la fois un caractère religieux et une dépense moins forte que les autres styles. Monsieur le recteur expose aussi qu’il fallait en conséquence modifier les conventions et les plans arrêtés avec monsieur Lorre, de Lanvallay, qui était devenu entrepreneur des travaux de l’église par l’adjudication du 27 aout dernier, que pour ces divers motifs il a cru indispensable de réunir extraordinairement le Conseil de fabrique en présence de monsieur l’architecte et de l’entrepreneur, afin de demander au Conseil d’adopter les nouveaux plans et devis préparés par monsieur Aubry et d’arrêter aussi les modifications à établir avec l’entrepreneur, monsieur Lorre. Le Conseil après avoir sérieusement examiné les nouveaux plans et devis présentés par monsieur l’architecte, et sur lesquels il a donné tous les détails nécessaires,, est unanimement d’avis d’adopter les nouveaux projets pour la reconstruction partielle de l’église dans sa partie orientale comprenant le Choeur, le transept, et un commencement de nef. Le Conseil remercie ensuite monsieur le recteur des efforts qu’il a déjà fait pour assurer de nouvelles ressources et le prie de vouloir bien continuer à chercher par tous les moyens qu’il jugera les meilleurs à atteindre la somme qui sera nécessaire pour l’exécution du nouveau plan de l’église de Saint-Solain. Monsieur Lorre, entrepreneur, présent à la séance, prend de son côté l’engagement d’exécuter au lieu du plan de restauration celui de reconstruction partielle de l’église suivant les nouveaux plan et devis de monsieur Aubry et cela aux mêmes conditions que celles stipulées à l’adjudication du 27 aout dernier. Fait à Saint-Solain les mêmes jours, mois et an que dessus. Reland recteur; Duval; Gabillard Joseph; Essirard, Amédée de Feron, maire.

    (5) L’an mil huit cent soixante dix sept le 24 juin le Conseil de fabrique de la paroisse de Saint-Solain s’est réuni au presbytère en séance extraordinaire en verte de l’autorisation de Monseigneur l’Evêque de Saint-Brieuc en date du 21 courant. A l’ouverture de la séance messire le recteur expose que d’après ce qui avait été convenu dans la séance du 21 octobre dernier, et pressé d’ailleurs par l’urgence de la reconstruction du haut de l’église qui ne pouvait rester en suspens,il s’est occupé d’accord avec monsieur le maire de faire compléter l’approvisionnement des matériaux dont tous les charrois ont été faits gratuitement; qu’au milieu après Pâques, et après que la démolition entière, et l’enlèvement des décombres ont été exécutés par les habitants, l’entrepreneur a pu commencer la nouvelle construction, que déjà les murs s’élèvent = plus de 3 mètres, et qu’on a l’espoir fondé de voir tout le haut de l’église reconstruit à l’automne, ce qui est d’autant plus désirable, que sans cela plus de la moitié de la population serait pendant les Offices exposée aux intempéries de l’hiver, mais que cependant malgré le total des fonds communaux votés par le Conseil municipal, malgré la première souscription réalisée au premier mars 1876, montant à 3162 francs, malgré les prestations de travaux gratuits exécutés par les paroissiens, les 2000 francs obtenus l’an dernier du Gouvernement, enfin la seconde souscription , montant à 3540 francs et recueillie pour les trois quart à saint-Solen, il manquera une somme d’au moins 6000 francs pour achever les travaux de de reconstruction de la partie de l’église qui a été entreprise, que si malheureusement on n’était pas en mesure de solder l’entrepreneur au fur et à mesure des travaux exécutés, notre construction pourrait rester en suspens au détriment et à la plus grande souffrance des habitants, que d’un autre côté la fabrique ne peut offrir d’autres ressources que le montant des deux souscriptions obtenues par son clergé [en grande partie versée par les paroissiens de Saint-Solen pour la deuxième souscription] s’élevant ensemble à la somme de 6702 franc; qu’il est donc indispensable et urgent, de concert avec le Conseil municipal, de demander au Gouvernement par l’intermédiaire du Conseil général, une subvention de 6000 francs. Le Conseil de fabrique après avoir entendu.

    (6) … nous faite par Messire du Chesne Ferron, seigneur fondateur de l’Eglise et seul présentateur du Bénéfice… Dame Renée de Lesquen…a été enterrée dans le Choeur de l’église de Saint-Solen comme Dame fondatrice de la paroisse de Saint-Solen à cause de sa maison de la Verrie….

     

     


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  • 1789 à Saint-Solen 

    Liberté, égalité, fraternité ou la mort.

    Petite histoire franco-allemande de la guillotine – Voix d'Europe

     

     

    Une et presque indivisible en Saint-Solen était aussi le « Liberté, égalité, fraternité ou la mort ». Ci-dessous RETRANSCRIPTION complète d’un texte retrouvé dans le registre de la Fabrique de Saint-Solen écrit à la plume en 1894 ; ce texte n’est pas signé :

    Quelques heures de la Cure de Saint-Solen quand la Révolution passa… Monsieur Pihan, vicaire de Lehon, était recteur de Saint-Solen depuis 1776 lorsque la Révolution éclata. Il était un prêtre zélé, plein de foi et il avait une tendre et affectueuse piété qui le tenait constamment en la présence de Dieu ; l’entête de ses registres paroissiaux est émaillé d’oraisons jaculatoires : O mon Dieu, que vous êtes bon, adorable, aimable, adorante, colente, vénérante; O mon Dieu que je vous ai aimé trop tard ; O mon Dieu je vous aime de tout mon coeur et de toute mon âme ; O mon Dieu Jésus, O mon cher Amour ! Se cacha t-il ? Émigra t-il ? Nul ne le sait toujours aujourd’hui.

    Il refusa certainement de prêter le serment « constitutionnel » à la Révolution puisqu’il sera inscrit dans la liste des prêtres condamnés à la déportation par la loi du 26 aout 1792 ; c’est donc un autre Pihan que l’on retrouve dans la liste des curés constitutionnels au mois de septembre 1791 comme curé de Tregon. Le Révérend-père Tournoi, frère Romain, exerça souvent son ministère à Saint-Solen pendant la Terreur. Et c’est même là qui faillit être pris une première fois au moment où il entendait les confessions. Les Registres de Saint-Solen portent plus d’une fois sa signature depuis le 21 octobre 1791 au premier septembre 1792 ; il signe le plus souvent « frère Romain, capucin, prêtre ». Cest la signature d’un martyr ! Après le départ de monsieur Pihan l’Assemblée des électeurs du district nomma à la Cure de Saint-Solen un certain M.Brouste bénédictin de Vannes, qui eu le bon esprit de refuser cet honneur sacrilège.

    Mais un autre prêtre nommé Nicolas-Bertrand Cardon fut lui moins scrupuleux; après avoir prêter serment à la Révolution en effet il accepta la Cure de Saint-Solen et seulement après serment ; il parait cependant que ce malheureux intrus n’était pas assez complétement converti aux idées de la Révolution car le 30 juillet 1794, sur la dénonciation de la Société des sans Culottes de Saint-Helen, et malgré son certificat de civisme, il fut arrêté et conduit à la prison de Dinan pour avoir par ses opinions politiques embrassé un système « anti-révolutionnaire ».

    La paroisse de Saint-Solen subit aussi à cette triste époque la honte du mariage d’un prêtre apostat : Laurent Nouaze, de sa charge ecclésiastique vicaire de Plesder. Il épousa en effet le 30 aout 1794 Jeanne Faitout de Saint-Solen, fille de feu François Faitout et de Madeleine Poilvé; il était lui même natif d’Evran. L’infortuné ne jouit pas longtemps des douceurs de l’hyménée puisque peu de jours après son mariage il fut arrêté par une troupe de Chouans et pendu dans la cheminée de sa propre maison; ce mariage sacrilège ne lui fut donc pas très profitable mais ainsi va encore aujourd’hui la vie n’est-ce pas !

    De ce mariage sacrilège naquit une fille laquelle, plus tard, devint mère d’un garçon à qui Dieu fit la Grâce de devenir prêtre, comme pour laver la tache indélébile de son malheureux grand-père ; voici la pièce authentique de l’installation et la prestation du serment du malheureux curé constitutionnel Nicolas Bertrand Cardon : … »Liberté, égalité, fraternité ou la mort. Extrait du registre des délibérations du Conseil général de la commune de Saint-Solen en le District de Dinan département des Côtes du Nord du 30 décembre 1792, l’an 1 de la République française le Conseil général de la commune dûment convoqué et assemblé à l’église paroissiale de Saint-Solen le citoyen Nicolas-Bertrand Cardon prêtre, ayant représenté le procès verbal de nomination de sa personne à la cure de la dite paroisse en date du 29 novembre dernier, dûment délivré par expédition du secrétaire du district de Dinan, joint à l’installation en conséquence délivrée par le citoyen Jean-Marie-Jacob, évêque du département des Côtes du Nord, du 27 du mois du présent mois, dûment scellé de son sceau, le citoyen Cardon ayant donné lecture de cette pièce et fait un discourt relatif à son installation les fidèles assemblés, et avant la Grand messe a prêté le serment suivant. Je jure d’être fidèle à la Nation, à la Loi, et de maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir à mon poste en les défendant et de veiller avec soin sur les fidèles qui me sont confiés. A été ayant été demandé de ce serment nous l’avons consigné pat le présent pour être délivré par extrait au cas le requérant. En conséquence de ce que dessus le Conseil général de la commune l’a installé curé de la dite paroisse de Saint-Solen ». Fait au Conseil général de la commune après les cérémonies religieuses les dits jours et an que dessus, séans tous les membres, l’an 1 de la République française. Signé Jean Houitte maire; Guillaume du Bois ; Joseph Duval; Olivier-Manuel Gautier secrétaire. Certifié conforme au registre le 26 aoust 1791. Le clerc Gerverais greffier secrétaire…Hervart

     

    Et maintenant voici ci-dessous la liste des recteurs « curés de la paroisse » et des prêtres de Saint-Solen entre 1675 et 1792.Le Curé est un prêtre qui a en « charge » une paroisse, il est assisté de vicaire ou de prêtres habitués. Donc, dans la hiérarchie religieuse, le curé est supérieur au simple prêtre.

    Les recteurs : – Messire Jacques Prioul avant 1675 décédé le 3 juillet et inhumé dans l’église à l’âge de 70 ans le 4 juillet 1699.- M.Raclet ou Ruelet curé d’Office jusqu’au 6 septembre 1679. – Messire Eustache Ferron de la Sigonnière du 6 septembre 1699 au 10 avril 1707. – Messire Thomas Lemoyne de 3 mai 1707 à 1708; en même temps recteur de Tressé.. – Messire Etienne le Manuel [ou Etienne le Manuays ou Lemanuée] seigneur de Saint-Etienne de 1708 au 15 décembre 1732. – Messire de la Touche curé d’office et prestre de Pleudihen jusqu’au 8 novembre 1733. – Messire Charles du Bourg du 8 novembre 1733 au 25 janvier 1737 année en laquelle il décèdera à Saint-Carné en la maison noble de Chêne-Feron; inhumé en l’église d’Evran. – Messire Mahturin Tostiven curé d’Office juin ou juillet 1737 jusqu’en aout 1737. – Messire Charles Hiar ou Hiart curé d’Office du 12 aout 1737 au 16 octobre 1737. – Messire Etienne-Joseph Mazure du 16 octobre 1737 au 12 avril 1749. Il fera édifier une sacristie dont le linteau de sa porte d’entrée gardera quelques années son souvenir. Décédé à 42 ans en le presbytère de Saint-Solen il sera inhumé en l’église de Saint-Solen le 12 avril 1749. – Messire J.Hervé curé d’Office du 12 avril 1749 au 22 juin 1749. – Messire F.M.Vitet du 22 juin 1749 jusqu’en février 1755; nommé à la Cure de Saint-Quay il reste recteur de St-Solen.. – Messire Jean Lenouvel curé d’Office de 1756 jusqu’au 23 mars 1757 – Messire François-Charles Guitton de la Ceronière du 26 mars 1757 au 13 avril 1758. Décédé le 9 avril 1790 en Lanvallay à l’âge de 54 ans. Inhumé le 10 avril 1790 en Saint Hélen. Prestre de la paroisse de Saint-Helen et recteur de Saint-Solen – Messire J.Forot curé d’Office de 18 avril 1758 au 19 décembre 1758. – Messire Jean-Baptiste-Marie Thouet recteur de Saint-Solen du 29 décembre 1758 au 28 février 1776. – Messire Antoine-Pierre Pihan recteur du mois de février 1776 au 2 septembre 1792 ; il prendra la fuite au 16 juin de l’année 1801. – 1790-1791 M.Lepoitevin chapelain de Saint-Piat semble avoir été relevé de ses fonctions; il se retire à Saint-Solen. – 20 février 1792. le père Romain, prestre Capucin, il est à Saint-Solen pour faire un enterrement...Fin de la liste établie avant 1793.-

    Le 20 juillet 1859 décède comme « recteur de Saint-Solen » messire Ravaudet. – 1870. Joseph Beziel recteur. – 1872 Messire Salmon nommé recteur de Saint-Solen. – Le 20/09/1876 monsieur Salmon sera de nouveau nommé recteur de Saint-Solen. Désire de la reconstruction de l’église. – Le 1er novembre après est nommé recteur de Saint-Solen pour le remplacer monsieur Reland alors abbé de Pluduno. Choix de la construction d’une nouvelle église. – Le 3 mai 1894 sera cité recteur de Saint-Solen Monsieur Delourme, Ce dernier passera commande de l’actuelle Chaire à prier.- 1901.Messire Helary Recteur de Saint-Solen. Réalisation de la Croix du Jubilé de 1901.

    Liste des prêtres de la paroisse :– 1682. Messire François Betuel recteur de Tressé. – 1702. Messire Joseph Quinet. – 1709. Tanguy Renault. – 1710. Discrète personne messire Pierre Thomas. – 1717. Pierre Lebretondiacre. – 1718. Jean Patardacolyte.- 1750. Lenouvel, prêtre matinalier. – 1750. L’abbé du Chatel diacre. – 1750. F.Lorre, prêtre. – 1754. François Veilletprêtre. – 1758. Foret, curé d’Office. – 1759. André Lorre sous diacre – 1759. François David, acolyte. -1759. Messire Lenouvel prêtre de Lanvallay. – 1761-62-63. Hamon prêtre matinal en 1764. – 1769. Yves-Anne-Marie du Chatel, prêtre bachelier aux lois. – 1770. J.Duval, diacre; prêtre en 1771. – 1771. Louis-Philippe Mahé prêtre matinalier en 1772. – 1774-76. Guitton prêtre de Saint-Helen. – 1787. Privé de prêtre matinalier. – 1787. J.Rouxel, diacre. – 1790. J.Houitte prêtre de Saint-Solen. – 1791. Juillet. Le chapelin diacre de Saint-Piat. Trouve refuge à Saint-Solen. – 1791. Le frère Romain, capucin. – 1792. François Legendre Vicaire. – 1792. Le 28 décembre: La paroisse de Saint-Solen étant vacante et privée de tout ministre du Culte Catholique monsieur Tiret, curé de Saint-Helen, requis par la municipalité pour les baptêmes sur les fonds et les enterrements. – Le 11 octobre 1792 toujours pas de prêtre; un enterrement est fait par Jean Houitte maire officier municipal et secrétaire.


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