• XIX siècle. Saint-Solen et son bâti.
    Les barres..
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    Peut être une image de plein air et arbre
     
    Les "barres" de Saint-Solen, ou "ensemble de maisons", semble elles aussi toutes devoir apparaitre au XIX siècle même si au sein d'une même barre elles ne furent pas toutes édifiées le même jour.
     
    Ainsi cette barre assise au village du Mezeray, village relevant en partie et de Saint-Solen et de Saint-Helen, comprend un ensemble de bâtis construits tous au XIX siècle mais cependant avec un écart générationnel certain.
    Si en cette "barre" la maison en premier plan fut construite en l'année 1834 la maison qui lui fait suite est plus tardive édifiée qu'elle fut en l'année 1875; celle-ci le fut par Jean Mancel et Marie Foutel.
    Jean Mancel sera enregistré lors de son décès survenu le 22/05/1899 comme ayant été de son vivant "laboureur". Habitant le Mezeray en Saint-Solen Jean était issu d'une longue génération de cultivateur puisque ses père et aïeul de leur vivant avaient été tous deux eux aussi "cultivateur".
     
    François son propre frère lui aussi était dans ce métier puisque les actes écrits le présentent comme ayant été de métier "marchand de bestiaux"; on pouvait donc être très bien que simple "agriculteur tout en étant propriétaire de son bien bâti.
    Si Jean était fils et petit-fils d'agriculteur il était aussi de longue date originaire par le sang du village du Mezeray puisque si Julien Duval, le père de son aïeul, était lui originaire de la terre d'Evran, terre assise au plus près de Saint-Solen, Catherine Coudray aussi son ancestre, la propre femme du dit Julien Duval son propre arrière-grand-père, elle aussi était déjà originaire du dit village du Mezeray; son mariage sera célébré son mariage le 12/02/1754.
     
    Ainsi en les petits villages en permanence le dès de Ritournelle tournait.
    La maison ici citée aujourd'hui possède toujours au delà du passage commun une ancienne dépendance agricole...de l’autre côté du passage commun.

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    Saint-Solen
    Apparition généralisée d'un bâti nouveau au XIX siècle.
     
    Peut être une image de mur de briques, plein air et arbre
     
    Les  actuelles maisons "originelles" de Saint-Solen semblent toutes avoir été réalisées en la première moitié du XIX siècle, vers 1830-1855, la plus ancienne en une cour commune remontant elle en 1826.
    Pourquoi cela !
     
    A cette même maison furent juxtaposées ensuite, et cela très rapidement, d'autres maisons l'ensemble formant une barre rectiligne l’une d’elles ayant été bâtie en 1836.
    Dans d'autres cours, elles aussi communes, elles aussi ayant "barre rectiligne de bâtis ou maisons jumelées", d'autres maisons elles aussi portent dates s'échelonnant de 1836 à 1840.
     
    Ces maisons, donc toutes réalisées en la première moitié du XIX siècle, furent pour certaines probablement édifiées à l'emplacement d'un premier bâti originel puisque les B.M.S. de Saint-Solain, cela dès 1675, attestent ici mêmes en cette petit ville de la présence de toute une multitude d'habitants.
    Ainsi, entre 1681 et 1690, soit en 9 années seulement, la commune de Saint-Solain enregistrera en ses B.M.S. cela il est vrai, pas moins de 55 naissances, 32 mariages et 62 décès....
    Où est donc passé en ce même début du XIX siècle, hormis quelques rares maisons, l'ensemble de toutes les maisons premières antérieures à ce même XIX siècle ?
     
    Furent-elles, elles aussi, la proie d'un immense incendie, aujourd'hui oublié de toutes les mémoires, comme le furent toutes les maisons du Mezeray, village de Saint-solen, lequel en la nuit du 20 au 21 avril de l'année 1834 presque entièrement brula ?
     
    Peut être une image de ciel
     
    Pourquoi qu’en cette première moitié du XIX siècle, alors qu'apparaissait aussi le bourg neuf de Lanvallay, furent édifiées la plupart des actuelles anciennes maisons de Saint-Solen quand les registres des Conseils municipaux de cette commune nous énoncent, pour cette même époque, les plus dures difficultés financières du moment pour la toute jeune mairie celle-ci présentant en permanence sa propre commune comme étant pauvre et sans aucune ressource ?
    Il me semble y avoir ici contradiction entre la dite pauvreté de Saint-Solain, pauvreté tant décrite en les réunions des Conseils municipaux du moment, cela entre 1808 et 1859, et les constructions des dites maisons toutes édifiées en effet en cette même première moitié du XIX siècle.
     
    La pauvreté tant décrite en Saint-Solain, en ce même début du XIX siècle, résidait-elle essentielle qu'en les cours de fermes anciennes et séculaires quand une certaine élite sociale de Saint-Solen, elle, faisait construire pour y habiter ces mêmes nouvelles maisons ?
    En cette même première partie du XIX siècle Saint-Solen pouvait-elle être à la fois être pauvre et tant faire pourtant construire !
    Un fils de parents laboureurs et pauvres pouvait-il socialement s'émanciper de la pauvreté de ses père et mère pour acquérir suffisamment assez d'argent au point de faire construire en le bourg sa propre maison ?
     
    Un enfant de simples laboureurs pouvait-il professer une noble profession, comme celle d'arpenteur par exemple, et commercer aussi au point de pouvoir faire construire en 1840 sa propre maison ?
    Il est vrai que certains registres des Conseils municipaux du moment nous apprennent qu'il existait en cette même première moitié du XIX siècle une "certaine élite sociale".
     
    Celle-ci sera d'ailleurs quelques fois invitée à aider la commune de Saint-Solain et cela via la levée d'imposition exceptionnelle; ainsi fera appelle à elle la jeune mairie de Saint-Solen, que cela soit dans ses différents problèmes financiers à un moment donné précis, ou bien celui pour l'entretien des chemins vicinaux ou encore pour la construction d'un bâtiment public.
    Ainsi du jour au lendemain sera perçus à Saint-Solen une taxe sur tous les chiens cette même taxe étant multipliée par deux pour tout animal de compagnie et non pas de "fonction".
     
    Peut être une image de plein air, mur de briques et arbre
     
    Cette même élite sociale fut-elle celle qui fera construire certaines de ces mêmes maisons puisqu'il est vrai que cette première partie du XIX siècle verra sortir de terre moult bourgs nouveaux ainsi que de nombreux chantiers d'intérêt public.
    Le boum économique ici même à Saint-Solen accompagna t’il le propre boum économique du port de Dinan sans pour autant pleinement profiter à sa toute jeune mairie ?

     


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    XIX siècle. Saint-Solen.
    1859 et 1897.
    La Construction des 2 écoles et leur péripéties financières.
     
    Peut être une image de mur de briques et plein air
     
    Les anciennes "écoles et mairie" de Saint-Solen furent édifiées en deux corps distincts, en 1859 et 1897, la première date étant celle de l’apparition de l’école-mairie des garçons ; l’enseignement scolaire pour les filles sera en effet recommandé, et que recommandé, qu’en les toutes dernières années du XIX siècle. Seule leur suffisait alors il est vrai, le savoir-faire lié à la couture, au ménage, à la cuisine ou bien aux torchages des bambins.
    Avant cette édification la commune de Saint-Solen ne possédait point d'école et était donc dans l'obligation de louer sans à un particulier un bien bâti en lequel l'éducation scolaire était donc enseignée ; le XVIII siècle verra cette même éducation professée parfois au sein même de certains presbytères.
    Saint-Solen de possédera jusqu’en 1898 qu'une seule école, celle qui fut construite en 1859.
     
    Ici même sur ce tertre comprenant alors 17 ares, en une terre nommée "la Champagne des Tertres", cela avant la dite année 1859, étaient assises des terres appartenant au château de la Vairie et à ses seigneurs.
    Cet emplacement, pour l'édification de la future" école-mairie", sera personnellement retenu par 'inspecteur de l'Education primaire lors de l’étude du projet ; une proposition de prix pour 700 francs sera alors aussitôt proposée pour l'acquisition de cette terre à Mademoiselle de Ferron propriétaire en personne d’icelle.
     
    A titre de comparaison l'instituteur de Saint-Solain à l'époque avait lui un revenu annuel de 600 francs. Mademoiselle de Ferron toutefois ne retint point cette proposition puisque l'argent proposé par le Conseil municipal ne représentait pas la moitié de sa propre estimation Madame de Ferron ayant demandée un montant de vente de 1400 francs ; devant ce refus un désaccord semble s'être établi entre la dite Demoiselle de Ferron et le Conseil municipal de Saint-Solain soutenu par son maire, alors monsieur Hamoniaux ; celui-ci en une réunion extraordinaire du Conseil opta pour une expropriation pure et simple.
    Au travers de "Mademoiselle de Ferron" il nous faut voir probablement en la dite année 1859 madame Marie-Louise-Sévère Rouxel de Lescoët femme d'Amédée-Marie-René de Ferron lequel, vers 1876, sera à son tour maire de Saint-Solain ; on doit au dit sieur Amédée de Ferron la réalisation de la nouvelle église de Saint-Solain et leur banc seigneurial est toujours présent aujourd’hui en la chapelle assise au midi.
     
    Nous avons ici même au travers de cet ensemble de deux bâtis distincts, mais néanmoins accolés, deux écoles différentes dont l'une en effet ; la première, Ecole de garçons-Mairie, sera construite en 1859. Le projet de la nouvelle école des filles, et que des filles la séparation des sexes ayant été aussi recommandée, sera déposé le 12/12/1897.
    40 années sépareront ainsi ces deux écoles celle des filles ayant été prévue avec deux logements de fonction celle des garçons ayant déjà en son propre étage les bureaux de la toute jeune mairie.
    Devant l’extrême pauvreté de sa commune le Conseil municipal de Saint-Solen demandera une aide d'état le 21/11/1897 pour la construction de la nouvelle école.
    Le même jour des dits mois et année le Conseil demandera également au département des Côtes du Nord une autre subvention; celle-ci concernera une aide financière demandée pour des réparations urgentes devant être faites en la dite école de filles et de garçons, c'est à dire en la dite première école-mairie construite en 1859.
     
    Peut être une image de plein air
     
     
    Saint-Solen fut-elle l'une des premières commune à posséder, cela dès la fin du XIX siècle, deux écoles, à savoir une école pour les filles et une école pour les garçons ?
    La séparation des "sexes" au sein des écoles semble donc devoir intervenir à Saint-Solen entre les dites années 1859 et 1897.
    La nouvelle école des" filles" n'étant toujours pas construite en 1898 la commune de Saint-Solen louait pour palier à cette absence, ou à ce problème temporaire, un bien ou local privatif; le bail de cette location devant prendre fin le 29 septembre 1899 la question de la rentabilité d'un emprunt concernant la construction d'une seconde école pour les seules filles sera posée au sein d'un conseil municipal.
    Afin de pouvoir séparer les garçons des filles tout en assurant à ces dernières leur éducation la commune louait effectivement à un particulier une maison pour ses filles. Pour cette dite maison d'école la commune de Saint-Solen honorant un bail 3-6-9 annuellement versait en location la valeur de 150 francs.
     
    La commune de Saint-Solen, hormis une courte pause en la seconde moitié du XIX siècle par l’argile marnière, sera pauvre et toujours pauvre tout au long des XVIII et XIX siècle, et même encore au début du XX siècle ; quand elle devra faire face au besoin d’une nouvelle école, en l'année 1897, les travaux envisagés pour celle-ci représentant alors à eux seuls un investissement estimé de 12.000,00 francs, la commune de Saint-Solen était déjà dans l'incapacité financière de pouvoir faire face à de simple frais de réparation devant eux avoir lieu en l'unique école recevant depuis 1859 les enfants filles et garçons de cette commune.
    Demandant un peu plus tard, le 02/01/1898 exactement, un financement d'état pour la construction de la dite nouvelle école la commune de Saint-Solen, le même jour, demandera également une autre aide financière, à Monsieur le Préfet cette fois, cela pour pouvoir faire face au dites réparations jugées alors absolument nécessaires en l'école originelle réalisée 40 années plus tôt.
     
    Le montant de ces travaux devant être réalisés dans l'urgence s'élevait à 308,63 francs soit la moitié du revenu salarial annuel de l'instituteur de Saint-Solen du moment, revenu établit à 600,00 francs par an ; la pauvreté de Saint-Solen en la dite année 1898 était-elle qu'elle ne possédait envers elle aucune réserve financière pour financer les seuls travaux de remise en état de l'école originelle.
    La commune de Saint-Solen de fait obtiendra pour cette dite nouvelle école une subvention s'élevant à 80 % du montant de l'estimation, ou du devis de l'architecte, s'élevant exactement à 11.400,00 francs ; deux adjudications suivront ce devis présenté et pour une augmentation de seulement 2% appliquée à cette même estimation, ou devis, le marché sera remporté par monsieur Chevalier entrepreneur à Dinan.
     
    Toutefois sa "situation de très grande précarité " interdisait à la commune de financer ces 2% supplémentaires, représentant eux seulement 228 francs ; la commune au travers de son Conseil municipal priera instamment le Préfet d'exposer sa situation au ministre de l'Education cela afin d'obtenir de ce dernier un complément de secours d'au moins de 200 francs.
    Pour pouvoir faire face financièrement à cette construction la commune de Saint-Solen empruntera à la Caisse Nationale des Retraites la somme de 2.495,00 francs dont les intérêts au taux de 3.8 francs et l'amortissement seront tous versés en une annuité trentenaire de 140 francs environ le seul fermage de l'école des filles lui s'élevant à la somme annuelle de 150 francs.
    M.Thomas, alors maire en fonction, obtiendra de même une seconde aide financière propre aux financements des travaux de la maison d'école originelle ; cette aide s'élèvera à 150 francs.
     
    A cause de ces affres financiers de la commune devra attendre l(année 1898 pour pouvoir assurer pour la première fois l'ensemble de ses bâtiments communaux le maire du moment, le dit sieur Thomas, ayant présenté en son Conseil municipal "l'utilité incontestable" de pouvoir assurer ses bâtiments contre les seuls risques d'incendie; pour cette même assurance la commune de Saint-Solen versera à monsieur Jean, greffier à Dinan, la somme de 27 francs.
    L'enfantement difficile de la construction en 1897 de la nouvelle école, et l'impossibilité aussi en même temps de pouvoir faire face aux frais d'entretien de la seule école originelle imagent très bien à eux deux l'état de grande précarité financière en laquelle en la toute fin du 19ème se trouvait toujours la commune de Saint-Solen.
     
    N'étant toujours pas construite en octobre 1899 le 8 de ce même mois le Conseil municipal renouvellera le fermage de cette école des filles pour un nouveau bail de trois, six, neuf et cela pour un paiement annuel de 150 francs.
    Quand l’école en le courant du XX siècle sera de nouveau trop petite la Mairie sera déplacée en l’une des parties du presbytère afin de libérer tout son étage pour de nouvelles classes... en échange le recteur de paiera plus jamais de baux.
    Devant le manque d’enfants en âge d’être scolarisés cette école filles et garçons fermera définitivement ses portes en les dernières années de XX siècle; la « nouvelle » école des filles n’ayant pas encore atteint sa propre centième année.
    Plus jamais ne résonneront ici même les cris de joie et les pleurs de moult bambins hier si terreau de vies sociales...mais tout est un choix personnel me direz vous.Ne reste plus aujourd’hui de tous ces bruits d’hier que cette fresque peint avec belle innocence par ces propres enfants tous devenus aujourd’hui que fantômes de ce qu’ils furent.
     
    Aujourd’hui le 21/03/2021 nous apprenons que tout cet assemble a finit par être finalement vendu pour être transformé en logements multiples; espérons que demain devant ces mêmes murs de nouveau raisonneront en les cours internes de Saint-Solen de nouveaux cris d’enfants, cris de...même beaucoup plus ténus par la seule force des choses il est vrai.

     


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  • Le Cimetière de Saint-Solen et son histoire.
     
    Peut être une image de plein air, monument et château
     
    En la première heure du XX siècle, en 1902, la colère de Monsieur de Ferron a permis de...
    Origine ou cause de l'existence du nouveau cimetière...
    Ici est le nouveau cimetière édifié route du Mezeray, en 1902, en un terrain acquis de monsieur Yves Lucas.
     
    Un litige, ou désaccord, en la dite année 1902, éclatera entre la mairie de Saint-Solen et monsieur le Vicomte de Ferron de la Vairie ce dernier réclamant de droit une partie de l'ancien cimetière qu'hier, en 1883, il avait offert à la commune de Saint-Solen pour l'agrandissement de celui-ci; ce don ou ce cadeau, il est vrai, avait été fait en contre-partie d'une compensation, ou d'une promesse.
    En effet le dit Monsieur de Ferron en échange de ce même don devait, en le vieux cimetière, recevoir de droit la gratuité d'une concession « perpétuelle » pour plusieurs tombes réservées à sa seule famille alors toujours vicomtale; le tout premier maire de Saint-Solen ne joua t’il pas en culottes courtes dans le parc même de la Vairie ?
     
    Ce legs n'ayant en la dite année 1902 toujours pas été confirmé par monsieur le Préfet des Côtes du Nord, nouveau réel seigneur de toute notre région depuis notre Révolution, monsieur de Ferron de droit réclama le retour en sa possession de la dite terre hier par lui même offerte pour l'agrandissement du cimetière; monsieur de Ferron s'estimait ÊTRE toujours possesseur de celle-ci ayant de "droit" la possibilité d'en disposer à son gré malgré tombes et fleurs déjà présentes en icelle.
    Devant l'attitude de monsieur de Ferron, et devant aussi ses agissements orageux, le Conseil municipal décidera le 06/06/1902 de l'acquisition d'un nouveau terrain de 14 ares assis sur la route du Mezeray terrain alors bien de monsieur Yves Lucas.
    Une commission de 4 membres sera aussitôt désignée pour s'entendre avec le propriétaire du terrain retenu en vu de sa très prochaine acquisition.
    Le 17 aout 1902 monsieur le Médecin des Épidémies ayant reconnu les bonnes conditions de ce nouveau terrain, avec l'acceptation de Monsieur le Préfet et à l'unanimité du Conseil municipal, la Mairie de Saint-Solen décidera de l'acquisition de ce terrain et décidera en ce nouvel Eden du "transfèrement" de l'ancien cimetière.
     
    Le 15 février 1903 le Conseil municipal souhaitera édifier autour de ce nouveau cimetière un mur de clôture projet confié à monsieur Chevalier hier, en 1890, déjà constructeur de la nouvelle école des filles .
    Toutefois la construction de la dite nouvelle école terminée en 1900, et les frais du transfert de l'ancien cimetière associés, avaient tous deux fortement grévé la commune dans ses finances.
     
    Devant la nécessité absolue de cette clôture le Conseil municipal se tournera une nouvelle fois vers le Préfet afin d'obtenir de ce dernier sa bienveillance puisque les ressources financières de la commune de Saint-Solen était alors absolument nulles; la commune n'ayant en effet aucune ressource le Conseil municipal décidera également du déplacement du Calvaire originel de l'ancien au nouveau cimetière cela afin d'éviter les frais propres à l'acquisition d'une nouvelle Croix.
    Ayant obtenu du Département une aide financière de 500 francs, mais les travaux d'édification demandant plusieurs mois de réalisation, devant l'emplacement insuffisant en l'ancien cimetière pour les nouvelles inhumations le Conseil municipal décidera de recevoir immédiatement en le nouveau cimetière la réception de toutes les nouvelles inhumations malgré l'absence du pourprin commandé.
     
    Les dimensions du murs ayant été décidées par le Conseil messieurs Jungné Olivier et Bellard Jean, tous deux Conseillers municipaux, seront tous deux chargés par monsieur le Maire de l'achat direct des pierres de construction.
    Espérant pouvoir appliquer une augmentation sur les prix des concessions à Perpétuité, cela afin de pouvoir partiellement renflouer au plus vite les finances de la commune, le prix moyen de la concession fut moyennement fixé à 50 francs; la municipalité dû cependant l'année suivante revoir à la baisse cette taxe appliquée puisque plus aucune concession à Perpétuité ne sera alors prise en les premières heures du nouveau cimetière devant le prix jugé par tous beaucoup trop important pour 'un simple trou fut-il confié pour toujours à l'Eternité.
     
    La mairie ramènera le prix de 50 francs hier décidé à 40 francs avant-hier appliqué afin d'inciter l'acquisition de nouvelles concessions à Perpétuité...
    L'espoir ainsi fut mis dans la mort pour ré insuffler un peu de vie dans les finances vacillantes de la mairie.
     
    Monsieur de Ferron obtiendra toutefois dans ce nouvel Eden la promesse hier faite. Ci dessous est sa concession familliale...à l’immense croix bourdonnee offerte à l'Eternité; la dernière inhumation familiale eut lieu en 1973.
    Le château des Ferron de la Vairie fut, il y a quelques années seulement, à jamais vendu et jamais plus aucun enfant Ferron désormais sous cette pierre sera mis en terre.
     
    Peut être une image de monument et plein air
     
    1772 -1964
    ...Sont ici inhumés en cette sépulture hier en 1902 déplacée : Alain vicomte de Ferron, général de Division, Commandeur de la Légion d'Honneur qui fut aussi maire de Saint-Solen, 1838-1953; Georges-Alain-Marcel vicomte de Ferron, 1913-1953; Colonel vicomte de Ferron, 1883-1964: Louis-Henry vicomte de Ferron, 1772-1841; Adèle-Marie-Thérèse de Ferron , 1817-1844; Marie-Thérèse de Ferron, 1821-1846; Louise-Anne-Marie-Henriette de Ferron, 1842-1843; Victorine-Marie-Louise de Ferron, 1805-1876; Amédée-Marie-Renée vicomte de Ferron, 1808-1891; Marie-Louise-Sévère Rouxel de Lescouet, vicomtesse de Ferron, 1816-1892; Annie-Paule-Marie de Ferron, 1885-1892; Angèle-Pauline-Henriette de Ferron, 1876-1896; Joseph-Fernand-Pierre de Ferron, 1879-1899; Marthe-Victorine-Marie de Ferron, 1878-1900; Renée-Amédée-Marie de Ferron, 1874-1907; Marie-Julie-Anne Le Couedic vicomtesse de Ferron, 1849-1925.
    En le même cimetière mais sous deux deux autres pierres tombales dont : la Vicomtesse Charles Raoult de Rudeval née Louise de Ferron, 1871-1963; Vicomtesse Alain de Ferron née Marie-Louise de Bonnière de Wierre, femme du suivant, 1890-1969; Alain vicomte de Ferron, époux de la précédente, 1887-1973.

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  • Peut être une image de carte et texte

    1832 - 1845. Les marnières de Chantoiseau ou le marais de la Petrolle.
     
     
    Saint-Solen, commune hier rurale, a gardé pour seule image de son propre passé, passé pourtant chargé d’histoires sociales il est vrai, que le seul souvenir de ses enfants nés "vicomte de la Vairie" et cela malheureusement au détriment même de sa propre histoire humaine.
    On peut regretter de ce fait le « non souvenir » de l'un de ses maires les plus importants que jamais Saint-Solen eu, Julien Gabillard pour le nommer lequel, en vain, au travers de moult lettres écrites batailla si durement le fer pour le seul intérêt de toute sa commune.
    Mais contre Dinan entièrement uni que pouvait bien faire monsieur Gabilard dès 1832 pour pouvoir contrer, seul qu’il était, le grand projet de l'exhaussement du déversoir de l'écluse du Châtelier !
    Ce déversoir pour celui-ci allait un peu plus à nouveau appauvrir les habitants de Saint-Solen !
    Ce texte est écrit pour réhabiliter un tout petit peu sa mémoire puisque dans notre propre mémoire plus personne n’a dorénavant connaissance de lui, de ce qu’il fut, de ce qu’il fit…
     
    Quel fut donc l'origine de ce combat, ou de cette lutte menée, dans le seul intérêt de sa commune au sein de Conseils municipaux successifs ?
    Au 1 janvier de l'année 1811 furent comptabilisés à Saint-Solen 370 habitants ; toujours petite commune de campagne en l'année 1843 une population s'élevant à un peu plus de 400 âmes sera cette fois-ci comptabilisée. Un siècle et demi plus tard, en 2015 exactement, un nombre d'habitants s'élevant à guerre plus 497 âmes sera lui trouvé ; au regard de sa taille nous avons très peu d’informations réellement sociales concernant l’Histoire de Saint-Solen.
    Hier terre presque exclusivement de culture Saint-Solen au 19ème siècle possédait une terre avare, une terre très peu nourricière, acide en son sol et acide envers les hommes et les femmes qui avec philosophie durement il est vrai alors la travaillaient ; y avait-il en Saint-Solen que agriculteurs et agricultrices tous peinant à travailler un seul ingrat ? Loin s’en faut.
     
    Les registres communaux de 1836 nous présentent en effet au travers des habitants de Saint-Solen tout un panel de métiers divers également. Ainsi seront en leurs pages écrites cités des appareilleurs ou tailleurs de pierre ; des Arpenteur ; Boucher ; Boulangèr(e) ; Cabaretier ; Charron ; Charpentier ; Cordonnier ; Couturière ; Couvreur en ardoises ; Couvreur en pierres ; Cultivateur ; Débitant ; Domestique ; Drapier ; Employé à l'Hospice ; Fabricant de toile ; Faiseur de moulin à blé noir ; Faiseur de cercles ; Filandière ; Forgeron ; Homme de loi ; Instituteur ; Journalière ; Laboureur ; Lingère ; Maçon ; Marchand boulanger ; Marchand de bois ; Marchand de bestiaux ; Marchand de vache ; Maréchal ; Marin ; Masson "maçon" ; Ménagère ; Mendiant aussi ; Menuisier ; Meunier ; Moulinier ; Notaire ; Pierreur de pierre pour empierreur ; Piqueur de pierre; Plâtrier ; Sage-femme ; Tailleur(euse) ; Tailleur d'habits ; Tailleur de pierres; Tisserand ; Tonnelier ; et enfin Tourneur quand d’autres communes étaient liées essentiellement aux activités maritimes.
     
    La Bretagne connaitra en effet en la fin de la première moitié du XIX siècle des travaux de génie civil importants les villes de Lanvallay et de Dinan voyant par exemple, en cette dite période, la construction de l'actuel viaduc de Lanvallay.
    Ces mêmes travaux de génie civil au XIX siècle appelleront ainsi, loin de Saint-Solen puisque appelés en toute la Bretagne, nombreux bras de ses propres enfants tous soit appareilleurs de pierre ou soit tailleurs de la même pierre".
    Toutes ces absences professionnelles plongeront souvent un nombre important de familles dans le désarroi des longs silences, désarrois souvent lourds de mutisme les femmes étant seules le soir dans les pénombres vacillantes sous les bougies, ou bien alourdis par le propre bruit silencieux de leurs enfants alors orphelins de père.
    Mais revenons aux marnières et à la Pétrolle. Il faudra pour Saint-Solen attendre les années 1840 pour assister à une certaine amélioration de la qualité nourricière de cette terre, et donc aussi à l'amélioration de la qualité de vie de la plus grande partie de sa population.
    Les fermes agricoles de Saint-Solen, en 1840, étaient pour une grandes majorité d’entre elles que de toutes petites exploitations ayant au maximum deux chevaux de labours; sur trente fermes présentes sur ses terres, trente fermes utilisant la marne pour enrichir ses sols, seules 4 fermes étaient à même de pouvoir entretenir quatre chevaux.
    Jusqu'au début du 19ème siècle il est vrai que les sols de Saint-Solen, pauvres puisque trop acides et donc peu nourriciers, suffisaient difficilement à la seule subsistance du bétail proposant de même une très faible diversité de culture; seuls en effet poussaient en cette terre ingrate le blé noir, le seigle ou l'avoine.
    Quelle fut en ce début du XIX siècle l'origine même de l'amélioration de la qualité de cette terre laquelle en cette commune de tout temps fut cependant tant travaillée et tant retournée ? L'amendement récent des sols stériles en Saint-Solen par l'utilisation de la marne, extraite ici même dès 1820, fut-il au milieu du dit XIX siècle le facteur essentiel de cette même amélioration nourricière ?
    En fut-il de même pour d’autres petites communes elles aussi présentes au plus près de ce même marais ?
     
    Peut être une image de étendue d’eau, arbre et nature
    A moins d'une lieue de l'église de Saint-Solen, dans une partie même du lit de la rivière de Rance, en Saint-Piat, en une vaste zone marécageuse aujourd'hui "frayère", les terres de Saint-Solen au 19ème siècle trouvèrent en effet l'élément naturel indispensable pour enrichir leurs sols trop acides : une "marne sédimentaire".
    Biens en indivis entre les communes de Saint-Solen, de Pleudihen et de Saint-Helen, et de Lanvallay exceptionnellement, les seconds plans cadastraux de 1844 assoient ici même en cet endroit une grande digue artificielle coupant en presque sa moitié la rivière et retenant de ce fait ce même grand marais tant nourricier propice aussi à la Petrolle; ce marais coupé et recoupé en grandes tranchées pour les besoins de l'extraction de la dite marne on l'appelait alors «la Muraille de l'œuvre ».
    Je vois sur cette muraille toujours ici en pensée des charrettes tirées par leurs propres chevaux... Et ainsi toujours nous l'appelons aujourd'hui.
     
    Cette grande surface d'extraction de près de 23 journaux de terre était située en contre-bas du plateau de Saint-Piat, hier village relevant de Pleudihen, mais aussi à la terminaison de l'extrémité du plateau Côtissois lequel en cet endroit étirait hier une grande terre se nommant "la Grande Pétrole"; ce nom fut le nom donné à une plante propre à ce marais.
    On extrayait également cette marne en les villages de Mordreuc et de Saint-Samson deux villages de Pleudihen tout proche ; à noter aussi la présence en amont de ce grand banc sédimentaire la présence d'une autre marnière, celle du Lyvet, port aujourd'hui assis en l'actuelle commune de la Vicomté sur Rance, en contrebas de Saint-Samson.
    Appartenant à de toutes petites exploitations agricoles, et très régulièrement, de multiples petites charrettes tirées par deux chevaux, toujours peinant en ce sol marécageux, venaient ici même à la Pétrole extraire en son marais cette marne si prometteuse avant de remonter péniblement sur le plateau de Saint-Solen cahin caha.
     
    Ainsi du jour au lendemain, au environ de 1820, les terres de Saint-Solen furent enrichies grâce à la marne si péniblement extraite en cet endroit de la rivière; ses sols de tout temps si peu nourriciers, puisque toujours acides, ainsi tous s’améliorèrent favorisant une nouvelle culture de plantes céréalières plus nobles que le blé noir par exemple.
    Et le trèfle riche pour le bétail ainsi apparu…et le blé pour l'être humain ainsi apparu.
     
    Peut être une image de carte et texte qui dit ’AHISSE D12 EFFRAIS LYVET LA VILLE SPOIS BOURGNEUF D12 LECHÂTELIER D12 aden du Manou LACROIX DUFRÊNE’
     
    Acte originel expliquant les bienfaits de la marne ici extraite : … L'an mil huit quarante deux le même jour de mars le Conseil municipal de la commune de St-Solain, réuni au lieu ordinaire de ses séances, autorisé par monsieur le Sous-Préfet, le trois mars mil huit cent quarante deux à l'honneur d'exprimer : Il y a vingt ans la culture dans la commune de St-Solain n'était autre chose qu'un assolement de blé noir, seigle et avoine, suivi d'une pâture plus ou moins longue qui procurait aux bestiaux une nourriture aussi rare que peu substantielle. Depuis notre sol se couvre également de magnifiques récoltes de froment d'orge et de paumelle, de trèfle, de virée, de pois qui ont fait pour la plupart des habitants de St-Solain, d'un état de misère à une honnête aisance. Tous ces bienfaits nous les devons à la marne, uniquement à la marne, l'en priver St-Solen ce serait comme pour beaucoup d'autres communes la priver de pain. Malheureusement quelques poursuites exercées l'été dernier par des agents subalternes de l'Administration, ont jeté notre population dans l'inquiétude en lui faisant craindre que dorénavant on ne laissa plus transporter la marne sur charrettes à jantes étroites, seul mode de transport praticable pour notre commune qui possède beaucoup de petits attelages mais qui n'en a pour ainsi dire point de nombreux et de forts. La propriété étant très divisée dans la commune de St-Solain la plupart des cultivateurs ne peuvent guère entretenir plus de deux chevaux et à peine quelques uns trois. Il est donc de toute impossibilité pouvoir de charroyer la marne dans des charrettes à larges jantes puisque l'attelage ne suffirait que pour tirer la charrette vide. Ils n'ont pas même la ressource d'y aller avec un seul cheval et une charrette légère, mesure qui d'ailleurs les priverait du travail de leurs autres chevaux ou poulains. En effet, aux mêmes qui ne possèdent qu'un seul cheval sont presque toujours obligés de s'associer à d'autres cultivateurs pour charroyer la marne. Outre l'économie qui en résulte un seul charretier conduisant facilement deux ou trois chevaux cette assignation est encore commandée par l'état de nos chemins de travers et de l'extrême difficulté du charroi sur le marais de la Pétrole où nous allons prendre la marne. Le marais est effectivement coupé de nombreuses filières ou tranchées dans lesquelles le cheval qui s'y trouve engagé a besoin de toutes ses forces pour se retirer. Dans cette position il ne peut contribuer au tirage de la charrette et un attelage de deux ou trois chevaux est indispensable puisqu'il arrive toujours un moment sur notre marais de la Pétrole où le cheval limonier ne peut tirer seul la voiture chargée de marne. Il est donc absolument impossible pour la petite culture d'employer d'autre mode de transport pour la marne que celui des charrettes légères et par conséquence et à jantes étroites et l'interdire ce serait interdire l'emploi de ces engrais si précieux; ce serait à l'instant frapper nos champs de stérilité. La grande culture est si peu nombreuse à St-Solain que, sur trente cultivateurs qui vont à la marne, quatre seulement peuvent entretenir quatre chevaux et au dessus, ce serait donc les cinq dixième de nos laboureurs qui seraient atteints par l'interprétation désastreuse donnée depuis peu à la loi sur la police du roulage. L'article huit dit frasitivement que les voitures employées à l'exploitation et la culture des terres ne sont point soumises aux dispositions de la présente loi, cet article va même jusqu'à prévenir le cas où ces voitures ou charrettes d'agriculteurs emprunteraient la grande route et il établit que dans ce cas un règlement d'administration publique déterminera le poids de leur chargement. Dès aujourd'hui ce que nous demanderions en proposant pour le fixer une manière bien simple : le nombre de chevaux attelés et l'on pourrait prendre pour maximum le nombre de trois ou quatre. Nous devons ajouter une observation fort importante. Le marais de la Pétrole où nous extrayons la marne est la propriété privée, quoique indivisible de Saint-Solain, avec les communes de Pledihen, St-Helen et Lenvallay. Lors même qu'on voudrait donc restreindre le sens de l'article 8 de la loi de l'an douze, au cas où il s'agit d'une même exploitation il nous semble que nous n'enfreignons pas encore cette loi puisque nous prenons la marne dans notre marais pour la transporter dans nos champs. Nous croyons donc, monsieur le Préfet, qu'en fixant le nombre des chevaux attelés et considérant en même temps notre qualité de "propriétaire" du marais de la Pétrole, vous pouvez sans sortir de l'esprit, de la loi permettre le transport de la marne au charrettes aux jantes étroites. Le Conseil municipal de la commune de St-Solain en vous faisant entendre sa voix pour prévenir la ruine de l'agriculture en son territoire, espère qu'elle sera entendue avec faveur. Nous avons l'honneur d'être, monsieur le Préfet, vos humbles serviteurs. Les et obéissants F.Houitte; Si.Heuzé; Quedignel; Fran.Heruzé; J.Hué; Cauault; F.Patard; F.Rouxel; Gabillard maire.
     
    D'autres communes elles aussi par ce même droit "indivis" étaient possesseurs de ce même marais.
    On doit trouver l'origine de ce droit d’indivis dans la troisième possession du dit marais de la Pétrole lequel, en ses 20 journaux, au lendemain de la Révolution française, fut le bien personnel de monsieur François-Julien-Michel de la Morvonnais ce dernier l'ayant acquis le 27 février 1799 soit 5 années après la mort à Rennes sous le couperet de la Guillotine du dernier Baude Marquis de Châteauneuf celui-ci l'ayant lui-même acquit par contrat.
    Né à Pleudihen le 24/10/1757, décédé à Saint-Malo le 23/05/1815, Michel de la Morvonnais sera élu "député " d'Ille et Vilaine à l'Assemblée Législative en l'année 1791.
    Le 30 Fructidor de l'an sept [16 septembre 1799] il donnera en effet et en indivis aux communes de Pleudihen, de Saint-Solen et de Saint-Helen son dit marais de la Pétrole la commune de Lanvallay demain y agençant sur son propre territoire un chemin d'accès.
    Ce don sera rappelé lors d'une séance du Conseil municipal de Saint-Solen lorsque monsieur le maire, Julien Gabillard, fera lecture d'une lettre de monsieur le maire de Lanvallay celui-ci réclamant ses droits sur la portion du dit marais au nom des seuls travaux d'accessibilité hier réalisés par sa commune ; l'acceptation du Conseil au maire de Lanvallay sera donnée le 21 mars 1831.
     
    Voici cet acte : …conformément à la loi du vingt et un mars mil huit cent trente un, présents les membres soussignés. Monsieur le maire donne lecture d'une lettre du maire de Lanvallay qui a pour objet de demander au Conseil municipal de cette commune son consentement pour que la commune de Lanvallay jouisse en entier des mêmes droits que cette commune sur les 20 journaux de terrain à se prendre sur la Pétrole en Lanvallay que feu monsieur Michel Morvenais à conféré par sa déclaration du trente fructidor l'an sept aux communes de" Pleudihen, St-Helen et Saint-Solain. Considérant que le terrain mentionné dans la susdite déclaration de monsieur Michel Morvenais qui étoit anciennement en Pleudihen, et qui se trouve maintenant en Lenvallay par le fait de l'opération cadastrale. Considérant que les travaux qui ont été dirigés par le maire de Lanvallay dans l'applanissement, et l'élargissement du chemin qui conduit de la Grande route à la Pétrole, il ne seroit pas juste de s'opposer à sa demande d'autant que la commune de Saint-Helen a dans une délibération du mois de mai dernier acquiesée à pareille demande du maire de Lanvallay en faveur de sa commune. Le conseil est d'avis que la commune de Lanvallay en son entier participe comme la commune de Saint-Solain aux mêmes droits et privilèges pour prendre de la marne sur les 20 journaux du marais mentionné dans la susdite déclaration de feu monsieur Michel Morvenais du trente fructidor l'an sept. Les deux actes faits et approuvés en mairie de Saint-Solain par les conseillers les dits jour, mois et an que devant. Les cinqs mots reillés nuls…fin de cet acte. Fin de cet acte.
     
    L'extraction de cette marne [roche sédimentaire mélange d'argile et de calcaire] si nécessaire pour contrer l'acidité naturelle de certains sols, donc ceux de Saint-Solen notamment, fut donc entreprise au environ de 1820 et perdurera au-delà de l'année 1837 cette dite année étant l'année en laquelle sera modifiée l'écluse du Châtelier.
    Celle-ci sera édifiée pour les besoins de la réalisation du canal d'Ille et Rance ce dernier étant lui inauguré en l'année 1834 ; l'année 1837 verra en effet le rehaussement de la dite écluse lequel rehaussement appelait de force à une augmentation du niveau des eaux de la rivière notamment en la dite marnière provoquant de ce fait l'ennoyage de sa roche sédimentaire.
     
    Il est vrai que cette élévation du niveau de l'eau dans la plaine fluviale de Taden allait de paire avec la volonté d'avoir au port de Dinan une profondeur d'eau plus importante pour les bateaux
    Devant ce projet de rehaussement, né lui peu avant 1837, et cela pour les besoins de la nouvelle "navigation fluviale" le port de Dinan ayant en effet besoin d'une eau plus profonde, les habitants de Saint-Solen prirent peur devant la certitude de ne plus pouvoir continuer à extraire la marne du marais de la Pétrole ; il est vrai qu'alors ces mêmes paysans se dressèrent tous unis contre les intérêts de riches négociants portuaires utilisant eux la rivière et le fond de son estuaire pour pouvoir s'enrichir au travers du transport de différentes denrées qu'elles soient céréalières ou autres.
     
    Ainsi au milieu du XIX siècle les frères Moncoq, multi-propriétaires au port de Dinan ces derniers y possédant moult grands entrepôts, accueillaient professionnellement aussi bien les graines de lins que les graines de chanvres, des céréales divers et des fruits aussi tous ces produits étant alors appelés à être dispatchés sur des marchés proches de Dinan, ou même plus éloignés pour certains. La navigation à voile, peu avant la réalisation du canal d'Ille et Rance, cela dès l'année 1825, participera elle aussi au plein développement économique du port de Dinan lequel utilisera ces mêmes entrepôts pour provisoirement entreposer le lin et le chanvre alors tous deux utilisés à Dinan et en toute sa région pour la confection du linge et de la toile à voile à bateaux notamment.
    Certains ateliers de filature assis au port de Dinan feront ainsi "réponse" à des appels d'offres lancés par la marine proposant également la réalisation en toile de longues gaines pour pompes d'incendie. Cette intense activité "portuaire" sera présente elle aussi en le port de Plouer, lui assis en amont, ce dernier voyant en l'année 1861 entrer en son port 54 navires pour 2800 tonnes et voyant en cette même année sortir de ses propres eaux 57 navires pour 2900 tonnes.
    Il faudra attendre la venue des rails de chemins de fer en l'année 1892 pour voir les prémices d'un grand déclin; ces derniers, placés sous l'Autorité de la Grande Compagnie de l'Ouest, participeront en effet à la mort marchande du port de Dinan.
     
    Pour revenir à la crainte de la montée des eaux de la rivière en la plaine de Taden, cela notamment en les marnières de la Pétrole, celle-ci fut vivement expliquée par écrit dès le 2 aout 1837 ; cependant, malgré la réalisation du dit rehaussement de la dite écluse et de la montée des eaux jusqu'au port de Dinan, travaux réalisés en la dite année 1837, en l'année 1842 on extrayait toujours de la marne sur une certaine partie du grand marais de la Pétrole.
    La peur avait-elle été trop grande ?
     
    Voici un acte originel expliquant cette peur : Du deux août mil huit cent trente sept le Conseil municipal de la commune de St-Solain réuni au lieu ordinaire de ses séances, composé de Mr Julien Gabillard maire, et Jean-Marie Heuzé adjoint, M.M Heuzé Joseph, Rouxel François, Hué Joseph, Hué Jacques, Quedignet Jean, Patard Francois, Houitte Jean, et Rouxel Jean membres du Conseil municipal. Mr le maire expose que depuis le rétablissement de l'écluse de Livet, les eaux sont élevées, plus haute qu'à sa première construction et restent dans le rabaissement du marais de la Pétrole situé sur le territoire de la commune de Lanvallay ce qui fait éprouver une grande difficulté pour se procurer de la marne, que les projets de la ville de Dinan, et de monsieur Robinot,sont remis en activité pour l'exchaussement de la ditte écluse du Livet de sorte que les eaux séjourneront toujours sur les marais situés en Lanvallay et que les communes qui font usage de la marne en seront totalement privées ce qui fera une perte irréparable et incalculable pour l'agriculture. Considérant que par contrat d'accenssement du 24 mars 1781 le marquis de Chateauneuf devint propriétaire du dit marais de la Pétrole situé alors en la commune de Pleudihen et aujourd'hui en celle de Lanvallay, que par contrat du 26 février an 7 M.Michel Morvonnais devint acquéreur du marais de la Pétrole avc plusieurs autres propriétaires y bordants, que par donation du dit Michel Morvonnais du 4 fructidor an 7 la Pétrole fut cédée aux communes de Pleudihen, de St-Hélen, de Saint-Solen et de Lanvallay, pour y extraire de la marne pour l'engrais des terres. Considérant qu'antérieurement à la déclaration de M.Michel Morvonnais ont acquis par cet acte un titre de propriété sur le dit marais de la Pétrole; considérant que si les projets de la ville de Dinan et du sieur sont mis à exécution les marais de Lanvallay seront constamment couverts d'eau et la commune de St-Solain privée de l'engrais de la mer son produit diminuera de moitié ce qui causera la ruine des fermiers, une perte aux propriétaires et une diminution de revenu au Gouvernement qui sera obligé de réduire les impôts sur les propriétés qui seront diminuées de valeur. Considérant que la commune de St-Solain croit avoir de droits acquis et incontestables sur le marais de la Pétrole, le Conseil est d'avis d'employer tous les moyens pour les conserver et prie d'abord l'Autorité supérieure de faire autoriser une requête de commode et d'incommode afin de connaitre si l'avantage qu'on dit vouloir donner au commerce, équivaudra la perte qu'éprouvera l'agriculture. Fait et délibéré à St-Solain les dits jour et an que devant. J.Heuzé; J.Quedignet; J.Hué;J.Patard;J.Cauault; F.Rouxel; Gabillard maire; J.Houitte.
     
    Ce désaccord profond, ou cette lutte du pot de fer contre le pot de terre, en 1839 sera de nouveau rappelé à la mémoire, donc deux années plus tard, cela au sein de deux nouvelles réunions du Conseil municipal celui-ci désapprouvant toujours ce même projet présenté hier en 1837 par le maire de Dinan et monsieur Robinot en personne.
    Ce même projet, en la dite année 1839, fera en effet l'objet de l'enquête hier demandée par ce même Conseil municipal, enquête menée au sein même des Conseil des communes concernées ; le Conseil municipal de Saint-Solain reprendra en cette enquête ses crainte hier déjà émises remettant même en question les bénéfices ou retombées commerciales de ce même projet et annonçant même la ruine de l'agriculture de Saint-Solen ainsi que celle des communes voisines.
    La lecture du deuxième compte rendu est très intéressant à plus d'un titre puisque en celui-ci le Conseil de Saint-Solain mit tous ses "arguments" comme un valeureux guerrier jette en son dernier combat ses ultimes et dernières forces ; il est également intéressant à lire puisque certaines de ces lignes contiennent en leur sein la mauvaise foi manifestée alors par monsieur Robinot l'architecte en chef du projet de l'exhaussement de la dite écluse du Châtelier et de la rehausse du plan d'eau au port de Dinan. De ses fonctions le sieur Robinot était AUSSI l’ingénieur en chef du canal d'Ille et Rance.
     
    Rappelons avant de lire le compte rendu de ces deux mêmes séances que le dit exhaussement du déversoir de l'écluse du Châtelier sera à l'origine même de la cessation de l'activité professionnelle du moulin de la Falaise, moulin assis au bord même des dits marais de la Pétrole, moulin de mer et de rivière celui-ci en effet, cela devant l'élévation du même plan d'eau, était inéluctablement condamné à mourir :
     
    Voici la lecture de ces deux actes originels :
    Acte premier : - Séance ordinaire le trois février mil huit cent trente neuf. Le Conseil municipal de la commune de Saint-Solain réuni au lieu ordinaire de ses séances, composé de M.M.Gabillard, maire, Heuzé adjoint, Quedignet, Heuzé J; Huet J; Patard; Houitte J;Rouxel F; Hué J; Rouault J. membres du Conseil municipal. M.le maire donne lecture de l'arrêté de M.le Préfet du département en date du 10 écoulé annonçant que l'avant projet de M.l'ingénieur en chef Robinot, à l'effet d'exhausser le déversoir de l'écluse du Châtelier sur le canal d'Ille et Rance et d'élever la hauteur du plan d'eau dans le port de Dinan portant que les dits plans et les rapports de l'ingénieur seront déposés à la Sous-préfecture de Dinan pour être soumis à une enquête. Dans les formes prescrite par l'Ordonnance royale du 18 février 1834 l'article 3 de cet arrêté porte que les communes qui se jugeraient intéressées sont autorisées sur la convocation du maire à délibérer et et à donner leurs observations et leurs avis motivés sur l'exécution de ce projet. Après avoir pris communication du dit arrêté et avoir entendu les détails du projet dont il s'agit, donné par un membre du Conseil qui en a pris communication: Considérant que l'élévation du plan d'eau dans le port de Dinan devient inutile au commerce attendu que les bateaux de ce port suffisent pour le transport des marchandises de Dinan à Saint-Malo et de Saint-Malo à Dinan.Considérant que quoi qu'on en dise qu'on sera obligé d'abandonner la marne de la Pétrole plutôt ou plus tard, si la police continuait à y être bien faite, on pourrait encore s'y procurer de la marne un siècle ou 80 ans au moins. Considérant que l'élévation projetée du déversoir de l'écluse du Châtelier ayant lieu tous les marais de Lanvallay seront submergés et sans espoir de pouvoir s'y procurer aucun engrais de mer ce qui fera diminuer les propriétés habituées à cet engrais de plus de moitié dans leur rapport. Considérant que les marais de la Pétrole est une propriété privative aux communes de Pleudihen, Saint-Helen, Saint-Solain et Lanvallay par l'abandon que leur en fit feu M.Michel Morvonnais ancien propriétaire de ce marais le 30 fructidor an 7. Considérant qu'autre la perte incalculable que va faire la commune de Saint-Solain en perdant l'usage de la marne, on vient lui imposer une nouvelle contribution en indiquant de la marne en aval de l'écluse du Châtelier qu'elle ne pourra se procurer qu'à grand frais au moyen de bateaux et qu'elle ne saura où déposer pour l'enlever avec les voitures.Le Conseil après s'être opposé de toutes ses forces à l'exécution du projet de l'ingénieur en chef du canal d'ille et Rance "Robinot' demande: 1er. Qu'on paye à la commune avant les travaux la quatrième partie dans le marais de la Pétrole, conjointement avec les communes de Lanvallay, de Saint-Helen et de Pleudihen.2è. Qu'une diminution de la moitié de son impôt fourni lui soit faite attendu que ses récoltes sont diminuées de plus de moitié. 3e. Qu'on lui accorde aussi le passage sans frais à l'écluse du Châtelier [droit d'octroi] pour aller chercher les engrais de mer au dehors. 4e. Enfin que le gouvernement donne un emplacement convenable au lieu de de la Magdeleine en Lanvallay pour déposer leur engrais de mer qu'on pourrait se procurer en aval de l'écluse qui ne pourront rester sur les callus du talard dans le cas que le projet de l'ingénieur soit mis à exécution. Fait à Saint-Solen les dits jour et an que devant. Enfin si nous perdons ces marais la c'est mettre notre commune ainsi que les communes voisines à la mendicité.
     
    Acte second : - Séance ordinaire du dix février 1839. Le Conseil municipal de la commune de Saint-Solain réuni au lieu ordinaire de ses séances, composé de M.Gabillard maire et Heuzé adjoint, Quedignet...membres du Conseil municipal. M.le maire donne lecture de l'arrêté de M.le Préfet en date du dix janvier annonçant le projet de M.l'ingénieur en chef du canal d'Ille et Rance à l'effet d'exhausser le déversoir de l'écluse du Châtelier exhaussement qui aurait pour résulta de submerger les marais de la Pétrole. Après avoir pris communication du dit arrêté et des détails du projet dont il s'agit le Conseil est d'avis de transmettre aux autorités compétentes l'inutilité commerciale de l'exhaussement du déversoir du Châtelier conséquemment la dépense frustratoire pour le gouvernement et la ruine de l'agriculture dans les communes voisines Examinant d'abord la question commerciale il est matériellement impossible que M.l'ingénieur atteigne par l'exhaussement du déversoir le but qu'il se propose de faire remonter à Dinan des navires de 150 à 200 tonneaux pendant dix ,jours de chaque marée [les grandes marées d'équinoxes ?] ; car en admettant, (et nous le contestons avec raison) que cela rende la navigation facile pour ces navires [il existait en effet lors de ces grandes marées de très forts courants d'eau de mer remontant tout l'estuaire de la rivière de Rance, courants provoquant alors souvent des avaries matérielles ainsi que des accidents quelque fois mortels pour certains] en amont de l'écluse du Châtelier, cela n'élèvera en rien le plan d'eau en aval et tous les marins de la Rance affirmeront que ces navires ne peuvent se rendre de Saint-Malo à l'écluse que pendant cinq jours au plus de chaque marée mais encore avec les plus grandes difficultés à cause de la sinuosité et du peu de largeur du chenal, qui les expose à de grandes avaries. Maintenant la navigation en amont de l'écluse sera t-elle plus facile ? Non car en supposant que l'envasement du chenal ne vint pas constamment détruire l'élévation du plan d'eau, son peu de largeur et ses replis si fréquents expose un navire à de dangereux échouages par suite ou du manque de vent ou d'une brise trop forte ou du déplacement d'un banc sable. Aussi tous ces inconvénients sont-ils démontrés de la manière la plus évidente par le péril plus élevé du fret pour importer à Dinan des denrées sur des navires au dessus de cinquante tonneaux que sur des bâtiments de petit cabotage ou des barosses [?] non pontées.Mais d'ailleurs ce serait en vain qu'on se flatterait de donner en amont de l'écluse une élévation durable au plan d'eau M.l'ingénieur avance dans son rapport que depuis la construction de l'écluse du Châtelier l'envasement qui en résulte a rendu le port de Dinan moins profond qu'il ne l'était auparavant.Or nous lui demandons maintenant si l'exécution de son projet remédiera à cet envasement constant qui comblera de plus en plus le chenal, nécessitera donc d'année en année un nouvel exhaussement du déversoir. Quand on a si clairement prouvé l'inutilité complète de l'exhaussement du déversoir du Châtelier sous le rapport de la navigation, il semble au Conseil superflu d'insister sur son inutilité sous le rapport purement commercial. Les exportations des denrées, productions et objets manufacturés du pays ont toujours été facilement enlevés par les navires qui remontaient la Rance à toutes les époques et les importations qui se font sont par leur nature du ressort du petit cabotage. Si nous examinons le projet quant à l'avantage de la construction à Dinan, les fortes avaries qu'ont éprouvé tant au dessus qu'au dessous de l'écluse les navires sans charge qu'on a voulu conduire à Saint-Malo sont-elles propre à encourager les constructeurs lorsque d'ailleurs nos bois sont transportés à Saint-Malo à si peu de frais au moyen de trames. Non seulement les dépenses frustratoires pour l'état sont une conséquence de l'inutilité complète de l'exhaussement pour le commerce et la navigation mais nous verrons plus loin que les revenus actuels du gouvernement seraient amoindris par la diminution les droits de mutation et d'abaissement des impôts indirects qui résulteraient de l'appauvrissement du pays. Maintenant examinant la question sous le point de vue agricole il est de notoriété publique que pour quinze communes circonvoisines des marais de la Pétrole ce n'est que depuis l'introduction comme engrais de la marne, ou tangue de mer, que l'on a put s'adonner à la culture du froment qui forme aujourd'hui la base de l'assolement dans toutes ces communes, que c'est seulement au moyen de la marne que l'on a pu y faire venir le trèfle et les autres fourrages artificiels et par la suite y élever des bestiaux de race un pari supérieur considérant qu'il est à la connaissance personnelle de la plus part des membres du Conseil qu'avant l'emploi de cet engrais la commune de Saint-Solain en particulier n'avait que de chétives récoltes d'avoine, seigle et blé noir, tandis qu'aujourd'hui le froment, l'orge, le trèfle, le colza réussissent, que les tous y ont doublé de valeur locatives et vénales, ce qui par suite a doublé le revenu des droits de mutation pour le gouvernement, qu'une grande partie des habitants ne doivent qu' la marne d'être passé d'un état d'indigent à une position aisée qui élève nécessairement le produit des impôts indirects. Le Conseil peut affirmer que la privation des marais de la Pétrole serait la ruine de sa commune et du pays. Le Conseil répondant aussi à une objection de M.l'ingénieur qui prétend que les marais de la Pétrole seront promptement épuisés et que la marne y est d'inférieure qualité depuis la construction de l'écluse. Il est certain que l'écluse du t-elle toujours être maintenue il faudrait encore des siècles pour épuiser ces marais. Quant à la qualité de la marne une analyse chimique a démontré que si maintenant elle contient moins de parties salées elle conserve autant de principes calcaires engrais que tous les agriculteurs savent être plus durable et que par conséquent les principaux avantages en subsistent encore. Les avantages sont doublement démontrés par la constance avec laquelle les laboureurs de nos communes vont y chercher la marne, et ils lui trouvent encore une nette supériorité sur tous les autres engrais, que maintenant même ils s'imposent d'assez grandes dépenses pour réparer des chemins conduisant exclusivement aux marais parce qu'alors elle sera facilement et sans frais à la portée de tous et surtout à celle du petit propriétaire. Il n'y aurait au contraire que le riche qui pourrait faire les avances nécessaires pour aller chercher de la marne en aval de l'écluse au moyen de chalands, et encore il faudrait supposer, ce qui n'est pas, que les autres communes puissent permettre l'enlèvement de la marne sur leurs marais. Considérant en résumé que rien ne saurait dédommager la commune des conséquences désastreuses qu'aurait pour elle l'inondation des marais de la Pétrole que sur le point de vue commerciale, la nature des importations et exportations du port de Dinan ne réclame que le petit cabotage, que d'ailleurs sous le rapport de la navigation l'exhaussement du déversoir du Châtelier ne parera à aucun inconvénient puisqu'il ni les obstacles qui se trouvent en aval ni l'envasement constant en amont, le Conseil municipal de la commune de Saint-Solain est d'avis de réclamer et de protester de toutes ses forces contre l'exécution du projet présenté par M.l'ingénieur en chef du canal d'Ille et Rance pour l'exhaussement du déversoir de l'écluse du Châtelier. Arrêté que monsieur le maire transmettra une expédition de la présente délibération à la commission d'enquête par l'intermédiaire de M.le Préfet, une autre à M.le Directeur général des Ponts et chaussées et une troisième à M.le Ministre du Commerce et des Travaux publics.
     
    Peut être une image de nature, lac et arbre
     
    Suite à l'exhaussement du déversoir de l'écluse du Châtelier toute une grande partie du marais de la Pétrole sera en effet submergée puisque la commune de Saint-Solain ne fut point entendue.
    Les seconds plans cadastraux de la commune de Lanvallay montrent en effet l'inondation de toute une partie de ces marais à savoir toute la bande en limite du territoire de Saint-Helen; restera seule exploitable la partie du marais en limite du territoire de Lanvallay.
    Celle-ci d'ailleurs restera exploitée jusqu'en 1845, soit 1 an après la réalisation des dits plans eux réalisés en 1844, puisqu'un dernier épisode marquant la vie tumultueuse des marais de la Pétrole sera de nouveau l'objet d'une réunion du Conseil municipal de Saint-Solain convoqué que sera ce Conseil le 03/07/1845 à 6.00 heures du matin ; cet ultime épisode concernera une décision prise par Monsieur le Préfet en personne lequel, en cette même année 1845, décidera de spolier définitivement au travers de la commune de Lanvallay les communes de Pleudihen, Saint-Helen, Saint-Solain de leurs droits légalement hier assis sur les dits marais de la Pétrole.
     
    Malgré le fait que ces quatre communes fussent en indivis propriétaires de ce qui restait de ces marais, cela par la donation qui leur fut fait le 7 fructidor de l'an 7 par le sieur Michel de la Morvonnais, Monsieur le Préfet décidera en effet de rendre à la mer l'ensemble des marais toujours présents en la limite du territoire de Lanvallay ; du jour au lendemain, malgré un faux espoir apporté par le Conseil d'Ille et Vilaine, cela par une spoliation d'état imposée par un arrêté préfectoral des Côtes du Nord, ce bien municipal en indivis entre plusieurs communes devint définitivement le 18/06/1845 bien du Domaine.
    Cette spoliation voulue et faite par l’état au travers de son préfet sera faite malgré 2 dernières lettres de contestation lesquelles seront émises par le Conseil de Saint-Solen le 03/07/1845 et pour la deuxième le 02/11/1845 ; en ces dernières lettres de réclamation, longues lettres emplies d'arguments forts étayés, les membres du Conseil essayeront, cela via une demande transitant par monsieur le Sous-préfet, de "casser" l'arrêté ou l'autorisation du projet du déversoir accordée par monsieur le préfet lui-même .
     
    Ce dernier sursaut restera cependant sans fruit.
    Ainsi la commune de Saint-Solain fut-elle spoliée de ses droits les plus fondés et incontestables par une seule décision émanent d'un Préfet prenant personnellement fait et cause pour le seul intérêt apporté par le développement portuaire du port de Dinan ; ainsi dans ce long combat ayant eu lieu, et ayant opposé un pot de terre contre un pot de terre, disparaitra pour un certain temps, dans la continuité d'une décision prise à l'encontre des seuls intérêts de Saint-Solain, la culture du trèfle ici si importante pour l'élevage des chevaux et des vaches laitières ce légumineux aimant les sols argilo-siliceux.
    Quelques années après toutes ces péripéties et lettres échangées les qualités nouvelles de l'utilisation de la chaux, cela au travers du chaulage des sols acides, parviendra au lendemain de cette décision prise à remplacer tous les bienfaits hier apportées par la seule vase de mer.
     
    Lettre originel première : - Séance extraordinaire du 3 juillet 1845 d'après l'autorisation de M.le Sous-préfet en date du 27 juin 1845.L'an mil huit cent quarante cinq, le troisième jour du mois de Juillet à 5 heures du matin, le Conseil municipal de la commune de St-Solain, réuni au lieu ordinaire de ses séances. Un membre dit que le maire de Lanvallay a récemment reçu un arrêté de M.le Préfet qui retire la Pétrole du territoire de Lanvallay pour être rendu à la mer; c'est à dire que ce marais appartient désormais au Domaine ce qui dépouillerait les communes du droit qu'elles ont sur ce marais, droit qu'elles avaient conservé jusqu'à ce jour par une jouissance immémoriale et non interrompue. Considérant que M. Michel Morvonnais propriétaire du marais de la Pétrole par acte authentique, fait un abandon de ce marais aux communes de Pleudihen, St-Helen, St-Solain et Lanvallay le trente fructidor an 7, dont les titres sont enregistrés aux mairies des communes de Pleudihen, St-Helen, St-Solain et Lanvallay, les originaux demeurant aux mains de la famille Morvonnais,le Conseil demande que les droits qui ont été conféré à la commune de St-Solain sur le marais de la Pétrole par le propriétaire lui soient maintenus et prie M.le Préfet de faire droit à la présente. Fait en mairie à St-Solain le 3 juillet 1845. Pour copie conforme au registre.
     
    Lettre originelle seconde : - L'an mil huit cent quarante-cinq le deuxième jour du mois de novembre, le Conseil municipal de la commune de Saint-Solain, réuni au lieu habituel, sous la présidence de Mr le Maire, pour la tenue de la session ordinaire du 4ème trimestre de 1845, et au nombre formant la majorité des membres en exercice : Mr le Maire a exposé que déjà il avait prévenu le Conseil que Mr le Préfet des Côtes du Nord après un arrêt en date du 20 juin dernier, portant en autres dispositions que la marais de la Pétrole, situé sur la rive droite du grand mur de la Rance, est déclaré faire partie du Domaine de l'Etat, et que la réclamation adressée le 3 juillet par la commune est restée sans résultat. Monsieur le Maire a observé en second lieu que quelques-uns des journaux de la localité ont annoncé que le projet d'exhaussement du déversoir de l'écluse du Chatellier qui, en submergeant cette grève dans toute son étendue, porterait le coup le plus funeste à l'agriculture de la contrée, projet auquel on semblait avoir renoncé, doit être fourni à la fonction des Chambres à l'une des prochaines cessions, qu'un avis favorable à ce projet a été surpris au Conseil général des Côtes du Nord, tandis que celui d'Ille et Vilaine m'ayant éclairé a, dans différentes sessions, annoncé un avis tout contraire.Monsieur le Maire a invité en conséquence de Conseil municipal à délibérer sur la question de savoir s'il ne convenait d'obtenir l'annulation de l'arrêté de monsieur le Préfet et ce dans le cas d'exhaussement du déversoir et de submersion du marais de la Pétrole; la commune de St-Solain ne doit pas justifier la propriété du droit de puiser dans le susdit marais la quantité de marne nécessaire pour fertiliser les terres de la commune; propriété qui lui est assurée par les titres les plus incontestables, et si elle ne doit pas former en justice une action d'indemnité pour l'expropriation de ce droit, de l'exercice duquel dépend la prospérité de toute la commune. Le Conseil considérant que le droit de prendre à perpétuité de la marne salée dans la marais de la Pétrole est assuré à la commune de St-Solain par acte de concession du 3 fructidor an 7, consenti par feu sieur Jacques Jean-Michel de la Norvonnais , acte de concession dont copie certifiée se trouve inscrite à cette date sur le registre de délibération de l'Autorité municipale de cette époque. Que les droits du sieur Michel de la Morvonnais à la propriété de ce marais résulte d'un acte d'accensement du 30 juin 1780 passé en exécution d'arrêt du Conseil, par les commissaires du Roi chargés de l'aliénation des portions du Domaine de sa Majesté, que cet acte d'accensement fut enregistré par Arrêt de la Chambre des Comptes de Bretagne en date du 24 mars 1781, dont expédition authentique se trouve déposé en l'Etude de Maitre Deroyer à Dinan. Considérant que les habitants de la commune de St-Solain ont toujours depuis l'acte de concession du 30 Fructidor an 7 joui sans trouble du droit de prendre dans ce marais un engrais à l'emploi duquel ils doivent leur aisance actuelle, et ont vu par cet usage tripler les produits de leur agriculture, que s'ils venaient à être privés de cette ressource toute une prospérité viendrait à disparaitre et avec elle les avantages les avantages qui en résulte pour l'Etat, par les droits d'enregistrement et par les contributions directes, parce qu'il est impossible de remplacer cet engrais qui devient dans ce pays la force de toutes les autres, en y rendant seul possible les prairies artificielles et surtout la culture du trèfle. Ainsi une population occupant le territoire de sept à huit communes, dont les cinq sixième ne trouve leur existence que dans la petite culture d'un ou deux hectares, serait ruinée par la submersion de marais de la Pétrole et les propriétaires de fermes verraient leurs revenus réduits de moitié. Considérant que ce serait essayer d'atténuer l'immense préjudice porté à la contrée par la submersion de la Pétrole, on a voulu faire naitre l'idée [la région a voulu faire naitre...le gouvernement à voulu faire naitre...] qu'il existe en aval de l'écluse du Châtellier une quantité de marne suffisante pour les besoins du pays, cette assertion ne peut être et ne repose sur aucun fondement puisqu'il n'existe sur la rive droite du bras de la mer [de l'estuaire], en aval de l'écluse, de couches de marne de quelque importance qu'à plus de 8 kilomètres de la Pétrole et à plus de douze de Saint-Solain; encore ces dépôts sont-ils d'un accès fort difficile par l'état des chemins qui y conduisent, tandis que le marais qui devrait être submergé, situé à un kilomètre de deux routes royales, est d'un abord très facile pour les voitures. Qu'il est vrai que le transport de vase de mer peut avoir lieu en bateaux ou allèges [allège : grand chaland employé pour amener la marchandise d'un navire en déchargement sur un canal], ce ne peut être que pour quelques points éloignés de la mer où cet engrais n'ayant jamais été employé produit un grand effet quoique répandu en petite quantité, mais que ce moyen, pour les terres habituées à cet engrais et qui pour cette raison exige une bien plus grande quantité pour soutenir la production au même niveau, serait une énorme imposition dont en peineraient les cultivateurs. Considérant en résumé que le marais de la Pétrole a cessé depuis 1780 de faire partie du Domaine public et fait depuis l'an 7 la propriété privée de quatre commune, Pleudihen, Saint-Helen, Saint-Solain et Lanvallay, cette dernière représentant la section de Saint-Piat qui a été détachée de Pleudihen, que nul ne peut être privé de sa propriété sans une juste et préalable indemnité, que l'arrêté par lequel monsieur le Préfet a déclaré que le marais de la Pétrole serait rendu à la mer, dépouillerait la commune se Saint-Solain d'une propriété sur laquelle elle a les droits les plus fondés et que l'exécution du projet de l'exhaussement du déversoir du Châtellier annulerait complétement.
    Le Conseil municipal arrête en conséquence qu'une expédition de la présente délibération sera adressée par l'intermédiaire de monsieur le Sous-Préfet à monsieur le Préfet pour qu'il veuille bien reporter l'arrêté qui porte atteinte aux droits de Saint-Solain, donner son avis que sur l'objet de la réclamation de cette commune, et l'autoriser à intenter toute action nécessaire à l'effet d'obtenir une juste indemnité en raison de la perte ou de la réduction dans l'exercice d'un droit de propriété incontestable et la plus essentielle pour la prospérité de l'agriculture dans la dite commune, préjudice que lui cause l'établissement de l'écluse du Chatellier. Que l'écluse du Chatellier a déjà réduit l'exercice de ces droits. Fait à Saint-Solain les mêmes jour et mois que devant. Julien Gabillard maire, Amédée de Ferron [ici secrétaire du maire élu dès l'année 1831. L'équipe municipale ici concernée, en cette dite année 1845, était déjà élue en l'année 1833 année en laquelle sera élu pour maire le dit Julien Gabillard ici cité] , Jean Lorre adjoint, Joseph Heuzé, Jean Rouault, Joseph Hué, François Houitte, Quedégnet
     
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